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1 Mars 2007 “Groupements de PME à l’export” Sous la direction de M. Philippe Callot Marlène Coestesquis Clément Charte Benjamin Drapeau Guy Mertz

“Groupements de PME à l’export” - Les Echoscommentaires.lesechos.fr/fichiers/pdf/13/130581.pdf · 2012. 3. 21. · 5 1. Objectif : 1 000 nouveaux groupements de PME à l’export

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Mars 2007

“Groupements de PME à l’export”

Sous la direction de M. Philippe Callot

Marlène Coestesquis

Clément Charte

Benjamin Drapeau

Guy Mertz

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TTaabbllee ddeess mmaattiièèrreess

Introduction _________________________ 3

1. Objectif : 1 000 nouveaux groupements de PME à l’export ______ 5

1. Contexte de mise en oeuvre ___________________5

2. Groupements de PME à l’export _________________6

a. Les conditions d’accès ________________________________6

b. Les aides accordées _________________________________7

c. La promotion ____________________________________8

d. Les premiers résultats ________________________________9

3. Cap Export _________________________9

a. Présentation du projet _______________________________ 10

b. Les aides accordées _________________________________11

c. Les premiers résultats _______________________________ 15

2. Etude terrain _______________________ 16

1. Etat des lieux _______________________ 16

2. Etude qualitative ______________________ 20

a. Constat _____________________________________ 20

b. Mise en concurrence des aides ____________________________ 21

c. Les résultats de notre enquête ____________________________ 22

Conclusion _________________________ 24

Recommandations pour favoriser la constitution de nouveaux groupements 25

Annexe 1 : Etude Sofres sur les PME et l’export___________ 26

Annexe 2 : Modèle de Questionnaire _______________ 27

Annexe 3 : Dispositif public d’appui au commerce extérieur_______ 29

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IInnttrroodduuccttiioonn

Les résultats du commerce extérieur pour 2006 sont désormais connus. « Le

taux de croissance de nos exportations en 2006 (+8,6%) est le plus élevé depuis

2000 »1. Cela prouve que les entreprises françaises restent compétitives et « savent

tirer parti de la croissance du commerce international, dynamique en 2006, et de la

reprise de la croissance européenne »1. De la même façon, et ce, pour la première

fois depuis 2000, l’excédent commercial hors énergie repart à la hausse et atteint

17,7Mds€. « Malgré cette performance, la France a enregistré un déficit record de

29,2Mds d’euros »1. En effet, « les entreprises françaises ont exporté près de

387Mds€ de biens, tandis que nos importations atteignent 416Mds€ »1. Il en résulte

que la balance commerciale s’est dégradée de 6,3Mds€ entre 2005 et 2006.

Ces résultats sont d’autant plus mitigés que « l'année 2006 aura été celle de

tous les records pour la balance commerciale allemande »2. Présentant un tissu

économique sensiblement identique à celui de la France, l’Allemagne est le premier

exportateur mondial. Ses « importations ont atteint 731,7 milliards d'euros (+13,6%)

et les exportations 893,6 milliards (+16,5%), soit un excédent commercial de 161,9

milliards d'euros, contre 158,2 milliards d'euros en 2005 »1.

Face à l'émergence de nouvelles puissances économiques, la France a, depuis 10

ans, perdu des parts de marché sur la scène internationale. Ainsi, avec 5% du total

des exportations mondiales, elle se situe depuis 2002 au 5ème rang mondial des

exportateurs.

Les raisons de l’atonie française en termes d’exportations sont pourtant connues :

� « nos exportations ne sont pas assez orientées vers les zones en forte

croissance,

1 http://www.exporter.gouv.fr/exporter/Pages.aspx?iddoc=1020&pex=1-9-1020 2 http://www.capital.fr/Actualite/Default.asp?interview=N&source=FI&numero=61991&Cat=MAR

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� notre spécialisation sectorielle et en gamme de produits mérite d’être

encouragée sur les segments de marchés les plus porteurs à l’international,

à plus forte valeur ajoutée et à la plus faible sensibilité au prix,

� nos PME, en particulier celles de taille moyenne, ne sont pas assez

nombreuses et sont insuffisamment présentes à l’exportation. Nous devons

donc aider nos PME à grandir, pour qu’elles puissent ensuite grandir à

l’international »3.

Le commerce mondial augmentant de 7% annuellement, l’augmentation des

échanges internationaux est beaucoup plus rapide que la croissance économique

européenne et mondiale. Cela signifie que ce commerce offre « des débouchés

nouveaux pour les entreprises qui savent tirer profit de ces opportunités »4.

D’ailleurs, il est d’autant plus attrayant et à considérer, qu’à l’heure actuelle, il

« soutient 20% des emplois dans notre pays »3.

Etant donné le vivier de PME n’exportant pas ou peu dont dispose la France, le

gouvernement a engagé une politique visant à favoriser leurs exportations et leur

compétitivité à l’international. Dans ce contexte, et afin d’encourager les entreprises

à se regrouper pour relever le défi de l’international ensemble, le Premier Ministre,

Dominique de Villepin, a lancé en janvier 2006 le projet “1 000 groupements de PME

à l’export”. Un peu plus d’an an après son lancement, ce présent document permet

de faire un état des lieux et un premier bilan de l’opération.

3 http://www.exporter.gouv.fr/exporter/Pages.aspx?iddoc=1020&pex=1-9-1020 4 http://www.exporter.gouv.fr/exporter/showimagevb.aspx?IDPieceJointe=719

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1. Objectif : 1 000 nouveaux groupements de PME à l’export

« Comme l’a annoncé le Premier Ministre, le 26 janvier dernier, le

gouvernement a décidé d’encourager la constitution de 1 000 groupements de PME

à l’export dans les prochaines années »5. Cette action, qui permettra d’accroître le

nombre de PME exportatrices, s’inscrit dans le cadre des cinq “Programmes

Croissance PME” lancés en février 2006 par Renaud Dutreil, et dans le

prolongement des mesures de soutien à l’exportation du dispositif “Cap Export”, mis

en place par Christine Lagarde en octobre 2005.

1. Contexte de mise en oeuvre

Il est frappant de constater que 40% des exportations françaises sont le fruit

des entreprises de plus de 250 salariés, qui se chiffrent à environ 5 000 unités.

Globalement, on peut donc dire que les grandes entreprises françaises exportent.

Parallèlement, et proportionnellement à leur nombre, les PME exportent peu. C’est

donc en elles que réside le potentiel français en termes d’exportations.

On estime, en effet, à seulement 100 000 le nombre de PME françaises qui

exportent. D’ailleurs, pour la moitié d’entre elles, leur chiffre d’affaires réalisé à

l’export représente moins de 15% de leur chiffre d’affaires global. D’autre part, et à

titre de comparaison, 200 000 PME allemandes et 170 000 italiennes exportent ;

c’est dire le retard qu’accuse la France. Pourtant, le potentiel hexagonal est

indéniable. Réalisée fin 2004, une étude de la Sofres estime qu’un peu plus de

200 000 PME seraient en mesure de s’internationaliser. Parmi ces 200 000 PME, il

est consternant de constater que seules 9 000 d’entre elles envisagent sérieusement

de franchir le pas. Effectivement, l’étude révèle que 47 000 entreprises, bien

qu’ayant conscience des opportunités à l’international, ont un comportement

attentiste. Encore plus surprenant, environ 157 000 autres ne se sentent pas

concernées par l’export alors qu’elles sont pourtant positionnées sur des marchés

porteurs à l’étranger (annexe 1). 5http://www.oseo.fr/informations_entreprises/agenda/appel_a_projets_pour_creer_des_groupements_de_pme_a_l_export

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On peut dès lors s’interroger quant aux motifs qui peuvent freiner les

entreprises. Ceux le plus souvent invoqués sont : « la peur du risque et de

l’inconnu », « la méconnaissance des mécanismes et de la démarche d’exportation »

et « l’absence de taille critique ». De toute évidence, les PME envisagent trop

souvent un lancement à l’international comme une entreprise complexe, risquée et

coûteuse. De ce fait, « la constitution de groupements de PME à l’exportation,

associée à un accompagnement personnalisé et opérationnel vers un marché cible

est un moyen efficace pour surmonter ces trois freins et multiplier le nombre de PME

présentes sur les marchés étrangers »6. En effet, le groupement d’entreprises permet

aux PME à la fois de bénéficier de l’accompagnement d’un spécialiste, de partager

les frais de prospection commerciale, de répartir les risques et de partager les

expériences. Dès lors, la démarche d’internationalisation devient plus simple, moins

risquée et moins coûteuse.

C'est dans ce contexte que le Premier Ministre a souhaité, le 26 janvier 2006,

encourager la constitution de 1 000 groupements à l'export dans les prochaines

années.

2. Groupements de PME à l’export

En collaboration avec le Ministère délégué au Commerce Extérieur et avec

l'appui technique d'Ubifrance, un premier appel à candidatures a été lancé le 20

mars 2006 par le Ministère des PME. Un deuxième appel a été lancé en juillet 2006

et, dès février 2007, un appel sera lancé chaque mois. Ces appels ont pour objectif

de labelliser et de soutenir la création de “Groupements de PME à l’export”. Dès lors,

les entreprises qui, dans un souci de plus grande efficacité, souhaitent se regrouper,

peuvent bénéficier d’une aide spécifique.

a. Les conditions d’accès

Afin de bénéficier du label “Groupements de PME à l'export”, le groupement

d’entreprises doit remplir trois conditions :

6 http://www.pme.gouv.fr/croissance/accompagner_les_PME.pdf

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� être constitué sous forme d'association ou de GIE, SA, SARL,

� faire appel aux services d'un ou plusieurs “accompagnateurs” compétents

à l’international,

� avoir formalisé un projet collectif de développement à l'international.

D’autre part, « chaque groupement candidat doit comprendre au moins deux

entreprises répondant à la définition de “PME indépendante”, non compris les

“accompagnateurs” éventuellement membres du groupement »7. Or, est considérée

comme telle, toute entreprise dont « l’effectif ne dépasse pas deux cent cinquante

employés, le chiffre d'affaires ne dépasse pas 50 millions d'euros ou le total du bilan

annuel n'excède pas 43 millions d'euros et dont le capital social n’est pas détenu à

hauteur de plus de 25% par une entreprise n'ayant pas le caractère d'une PME

indépendante »3.

En ce qui concerne les “accompagnateurs”, leur rôle est de soutenir le groupement

dans sa constitution et son fonctionnement. Ils peuvent notamment être « des

consultants privés, des sociétés d'accompagnement à l'international (SAI), des

grandes entreprises dans le cadre d'un portage, des chambres consulaires, des

chambres françaises à l’étranger, des agences de développement économique local,

des conseillers du commerce extérieur, des organisations professionnelles,… »7.

L’attribution du label est déterminée par un comité de sélection qui statue à la

fois en fonction de la qualité et crédibilité du projet du groupement, et des références

et compétences des “accompagnateurs”.

b. Les aides accordées

Une aide financière est attribuée par le ministère des PME aux groupements

labellisés. Celle-ci est tout à fait cumulable avec les dispositifs existants. Ainsi, le

groupement peut bénéficier de l’ensemble des mesures de soutien mises en place

dans le cadre de “Cap Export”.

7 http://www.pme.gouv.fr/croissance/document_consultation_appel2.pdf

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« Le montant de l'aide versée par le ministère des PME sera au maximum égal

à 50% des dépenses d’accompagnement éligibles réalisées pour la constitution du

groupement, dans la limite de 20 000 € par groupement »8.

« Les dépenses prises en compte sont celles associées à :

� toutes les prestations des “accompagnateurs” ou des prestataires des

entreprises du groupement ou du groupement lui-même pour le montage du

groupement (organisation des premiers contacts, sensibilisation des futurs

membres, informations, diagnostics export, …),

� la définition et la rédaction du projet du groupement et de sa stratégie

argumentée d'exportation (pays et produits concernés, stratégie d'approche et

de contact des clients et des marchés étrangers...),

� la rédaction des projets de statuts du groupement,

� l’élaboration d’un budget prévisionnel,

� les frais éventuels de recrutement du personnel du groupement (à l'exception

de tout élément de rémunération de ces personnels) »8.

c. La promotion

« Avant le lancement du deuxième appel à candidatures, en juillet 2006, sera lancée une

vaste campagne de promotion auprès des entreprises et de mobilisation des acteurs locaux

autour du programme “Groupements de PME à l’export”, en s’appuyant sur les partenaires du

programme. Afin de surmonter les réticences des entrepreneurs face à l’export et face à la

démarche de regroupement, des réunions de sensibilisation et d’explication seront organisées

au niveau local. Elles seront complétées par des approches plus personnalisées de type

“prédiagnostic export” auprès des entreprises intéressées afin d’identifier celles pour

lesquelles la constitution d’un groupement à l’export est pertinente »9. Par ailleurs, « la

promotion des groupements labellisés sera assurée dans le cadre du programme, notamment

par Internet. Les groupements seront classés par région, par pays d'exportation et par produits

concernés, pour permettre à une nouvelle entreprise intéressée de rejoindre un groupement

déjà constitué »8.

8 http://www.pme.gouv.fr/croissance/docconsult.pdf 9 http://www.pme.gouv.fr/croissance/lance_appel1_dossier_de_presse_final.pdf

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d. Les premiers résultats

Le premier appel à candidatures, lancé le 20 mars 2006, couvrait une période

de deux mois. Cet appel avait avant tout pour objectif de « valider le cahier des

charges et de vérifier son adéquation avec les pratiques existantes en matière de

groupements d'entreprises à l'export »10.

On peut tout de même noter que suite à cet appel, 25 dossiers de candidatures

ont été examinés. A l'issue de la réunion du comité de pilotage du programme,

quinze projets ont été retenus et ont été gratifiées du label “Groupement de PME à

l'export”. Neuf autres dossiers ont fait l'objet d'un avis positif du comité. Leurs

dépositaires ont été invités à apporter des précisions dans leurs dossiers et ont fait

l'objet d'une labellisation pour un appel à candidatures ultérieur.

De cette première expérimentation, Renaud Dutreil et Christine Lagarde dressent un

bilan plus que positif. « En effet, sur les 15 groupements labellisés, 12 sont de

création très récente. Ils représentent de multiples secteurs d'activités (industrie,

agroalimentaire, viticulture, services, technologies de l'information, mode…) et ont

pour cible une grande diversité de pays »10.

D’autre part, Ubifrance, qui est en charge de la gestion opérationnelle du

programme, fait état de plusieurs centaines de contacts pouvant déboucher sur des

dossiers de candidatures à l’horizon 2006.

3. Cap Export

Présenté le 5 octobre 2005 par Thierry Breton et Christine Lagarde, le dispositif

“Cap Export” a pour objectif de mobiliser les moyens les plus incitatifs pour favoriser

le développement des PME à l'exportation, gagner des marchés à l’étranger et

favoriser l’emploi à l’export. Ce dispositif est le fruit d’une large consultation menée

par Christine Lagarde auprès des entreprises afin de cerner au mieux les difficultés

que ces dernières rencontrent lorsqu'elles souhaitent se développer à l'étranger.

10 http://www.pme.gouv.fr/actualites/secret/commu/2006/c11072006.htm

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10

a. Présentation du projet

L’étude menée par Christine Lagarde a notamment permis de mettre l’accent

sur les difficultés rencontrées par les sociétés dans une démarche

d’internationalisation. Parmi celles-ci, l’on retrouve :

� le manque d'information concernant les marchés et les soutiens,

� la multiplicité des acteurs publics et privés,

� l'accès aux financements bancaires,

� les compétences limitées au sein des entreprises pour exporter.

Afin de pallier à ces freins, le gouvernement a souhaité rendre le dispositif de soutien

plus simple, plus lisible et plus efficace. De cette façon, des efforts de mise en

cohérence des partenaires publics et privés de l’exportation ont été entrepris. Par

ailleurs, les moyens mis à disposition des entreprises dans le cadre du projet se

veulent particulièrement incitatifs pour les PME, qui constituent la cible principale.

Au-delà de ça, « le gouvernement vise trois objectifs : favoriser l’emploi à l’export, en

particulier des jeunes, partir gagner des marchés à l’étranger et jouer collectif à

l’export »11.

Pour donner plus de lisibilité à son action, le gouvernement a retenu 25 pays-

cibles pour lesquels les moyens sont renforcés. Ces 25 pays « comptent à la fois de

grands marchés émergents (Chine, Inde, Russie, Brésil, Pologne, Turquie…), des

marchés matures qui conservent un caractère stratégique (États-Unis, Japon,

Allemagne, Italie…) et des pays du Maghreb »12. Afin d’entraîner les entreprises

françaises sur ces marchés, des plans d’action commerciale prévoyant un

renforcement des actions de promotion ont notamment été mis en oeuvre.

Parallèlement, cinq pays où la présence économique de la France est jugée

insuffisante ont été désignés comme des pays-pilotes (Etats-Unis, Japon, Chine,

Inde, Russie). En effet, au regard de leurs potentialités, ces cinq marchés constituent

des cibles incontournables du commerce extérieur.

11 http://www.ubifrance.fr/aides-publiques/cap-export-credit-impot.asp?Reload=478 12 http://www.exporter.gouv.fr/exporter/Pages.aspx?iddoc=86&pex=1-11-86

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11

Ainsi, en rassemblant les initiatives et en insufflant un nouveau dynamisme,

« “Cap Export” apparaît comme l’outil qui peut permettre à la France d’améliorer ses

résultats en matière de commerce international »13.

b. Les aides accordées

Crédit d’impôt export

« La mesure s’applique au recrutement d’un salarié dont l’activité est dédiée à

l’exportation. Le crédit d’impôt est plafonné à 40 000 € par entreprise pour la période

de 24 mois succédant à ce recrutement, ou à 80 000 € dans le cas d’un groupement

d’entreprises sous forme d’association loi de 1901 ou de groupement d’intérêt

économique (GIE). Dans la limite de ce plafond, le crédit d’impôt ne peut pas

excéder 50% des dépenses réalisées.

Les dépenses éligibles sont : les frais et indemnités de déplacement et

d’hébergement liés à la prospection, les dépenses visant à réunir des informations

sur les marchés et clients, les dépenses de participation à des salons et à des

foires/expositions, les dépenses visant à faire connaître les produits et services de

l’entreprise. Le crédit d’impôt export ne peut être obtenu qu’une seule fois. Il

intervient en déduction de l’impôt sur les sociétés.

Le crédit d’impôt export a été étendu à compter du 1er janvier 2006 aux prospections

commerciales réalisées à l’intérieur de l’Espace économique européen […]. Le

champ des dépenses éligibles a aussi été étendu aux rémunérations des volontaires

internationaux entreprise (VIE) »14.

Dispositif fiscal en faveur des salariés en charge de l’export

« Pour faciliter l'internationalisation de l'économie française et le développement de

ses exportations, une motivation fiscale simple et lisible est ainsi proposée […]. Il

s'agit d'exonérer de l'impôt sur le revenu les salariés en charge de l’export passant

plus de 120 jours à l'étranger, sur la part de salaire correspondant. Les traitements et

salaires perçus au titre du développement des exportations par des personnes ayant

leur domicile fiscal en France, envoyées par un employeur établi en France et

13 http://www.exporter.gouv.fr/exporter/pages.aspx?iddoc=616&pex=1-11-86-616 14 http://www.exporter.gouv.fr/exporter/showimagevb.aspx?IDPieceJointe=489

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12

justifiant d'une activité à l'étranger d'une durée professionnelle supérieure à 120 jours

au cours d'une période de 12 mois consécutifs, ne seront plus soumis à l'impôt sur la

fraction de leur rémunération correspondant au temps passé à l'étranger »15.

Assurance prospection

« L’assurance prospection est une procédure gérée par Coface pour le compte de

l’Etat. Elle permet d’accompagner les PME dans leurs démarches de prospection

des marchés étrangers en prenant en charge temporairement une partie des

dépenses engagées.

[…] Le dispositif combine une assurance contre le risque d’échec des prospections

et la faculté, pour les plus petites entreprises, de bénéficier d’avances de trésorerie.

Les contrats d’assurance prospection ont des durées de 3 à 9 ans et comprennent

deux périodes. L’une concerne l’accompagnement proprement dit de la prospection

et la prise en charge annuelle des dépenses de prospection engagées par

l’entreprise. Les dépenses de prospection sont indemnisées dans la limite de 65%

d’un budget préalablement négocié entre Coface et l’assuré. L’autre période

correspond au remboursement à Coface des indemnités versées dans la phase

précédente. Ce remboursement s’effectue annuellement au prorata des recettes

d’exportations enregistrées par l’assuré dans la zone prospectée. Les sommes non

remboursées au terme du contrat restent définitivement acquises à l’entreprise.

[…] Pour encourager les entreprises à prospecter prioritairement cinq pays cibles à

fort potentiel de développement (Chine, Japon, Inde, Russie et Etats-Unis), la quotité

des dépenses garanties est portée de 65% à 80% pour les prospections intervenant

dans l’un ou plusieurs de ces cinq pays »15.

Garantie des crédits de préfinancement

« Les entreprises ayant signé des contrats à l'exportation rencontrent fréquemment

des problèmes de trésorerie en raison de modalités de paiement faisant apparaître

un besoin de financement élevé.

[…] Il s’agit de garanties émises en faveur des banques dans le cadre de

préfinancements de contrats export signés. Ces produits permettent aux banques

d’être garanties contre le risque de défaillance financière de l’exportateur. Les

15 http://www.exporter.gouv.fr/exporter/showimagevb.aspx?IDPieceJointe=489

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mesures complètent le produit de garantie des cautions de la Coface et d’Oseo,

opérationnels depuis mi-2005, garantissant à hauteur de 70% l’émetteur d’une

caution export.

[…] Pour 2006 : La création d’une nouvelle garantie de préfinancements destinés à

financer des contrats export, mise en oeuvre par la Coface pour le compte de l’Etat,

dont la quotité garantie est de 70%. Une augmentation de 50 à 70% de la quotité

garantie du produit Oseo-Sofaris déjà existant, permettant de garantir également des

préfinancements exports »16.

Actions de promotion collectives labellisées

« L’objectif de la labellisation est d’accompagner plus d’entreprises françaises à

l’international dans le cadre d’actions collectives de promotion répondant à des

critères de qualité et d’intérêt économique.

[…] La procédure de labellisation gérée par Ubifrance permet à une entreprise ou un

opérateur, public ou privé, d’obtenir un soutien financier fonction du nombre

d’entreprises françaises aidées. Ce soutien permet à l’opérateur, d’une part,

d’afficher le label France dont il peut se prévaloir pour promouvoir son projet et

recruter les entreprises participantes, et, d’autre part, d’abaisser les coûts de

participation des entreprises à l’action labellisée.

[…] Désormais, sont éligibles les présentations de produits et savoir faire, les

rencontres d’acheteurs et de partenaires comme par exemple les forums d’affaires,

les promotions commerciales ou des missions collectives de prospection. Le

périmètre de la labellisation est aussi étendu aux opérations collectives à l’étranger

initiées dans les pôles de compétitivité et aux opérations de parrainage à l’export »16.

Volontariat international en entreprise (VIE)

« Le volontariat international en entreprise permet aux entreprises françaises de

confier à un jeune, homme ou femme, jusqu’à 28 ans, une mission professionnelle à

l’étranger durant une période modulable de 6 à 24 mois. Cette formule a pour objectif

de favoriser le développement international des entreprises françaises en leur

proposant de bénéficier des compétences d’un jeune professionnel motivé, à un coût

inférieur au coût d’un cadre expatrié.

16 http://www.exporter.gouv.fr/exporter/showimagevb.aspx?IDPieceJointe=489

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14

[…] Le VIE est une formule particulièrement avantageuse pour une entreprise

désireuse de se développer sur les marchés étrangers. Elle permet à toute

entreprise française de confier à un jeune une mission à l’étranger tout en étant

exonérée de charges sociales et des tâches de gestion administrative du contrat qui

sont confiées à Ubifrance. L’entreprise bénéficie d’un large choix de curriculum vitae

avec des profils adaptés à ses besoins, mais aussi d’une expertise et de conseils

personnalisés d’Ubifrance dans la recherche et la sélection de candidats, si elles le

souhaitent.

[...] Les formules de VIE “à temps partagé” par plusieurs PME et de “VIE régional”,

c'est-à-dire, affecté dans une zone couvrant jusqu’à 8 pays, apportent une réponse

plus adaptée à des consortium de PME qui souhaitent mener une démarche groupée

à l’international »17.

Plafonnement de la C3s

« Les sociétés de commerce développant leur activité exportatrice depuis la France

devraient bénéficier d’un plafonnement de la C3S (contribution sociale de solidarité

de sociétés). La hauteur du plafond n’est pas encore définie à ce jour »18.

Parrainage des grands exportateurs

« L’association Partenariat France - Entreprises pour l’Export réunit 33 groupes qui

soutiennent le développement international des PME en mettant à la disposition de

ces dernières leurs réseaux sur les marchés étrangers. Ces grands groupes

s’engagent, sur la base du volontariat, à faire bénéficier les PME de leur expérience

afin d’accélérer, faciliter et sécuriser les projets de celles-ci sur les marchés

internationaux.

[…] Cet appui revêt plusieurs formes : la communication d’informations et de conseils

sur les marchés, la mise en relation avec des clients et opérateurs, l’appui logistique

ou l’abri (mise à disposition de locaux), l’assistance juridique, le tutorat de VIE,

l’accueil de stagiaires, l’organisation de missions collectives de prospection d’un

marché, la promotion de produits français, l’hébergement sur les stands des groupes

lors d’expositions à l’étranger (portage salon) »19.

17 http://www.exporter.gouv.fr/exporter/showimagevb.aspx?IDPieceJointe=489 18 http://www.lentreprise.com/3/4/3/article/4387.html 19 http://www.cnccef.org/frontoffice/cms_file.asp?id=270

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15

c. Les premiers résultats

Un an après son lancement, le bilan de Christine Lagarde, le Ministre du

Commerce Extérieur, en ce qui concerne “Cap Export” se veut très positif. Il apparaît

que les moyens mis à disposition des entreprises, et plus particulièrement des PME,

pour favoriser leur internationalisation ont très bien été accueillis par ces dernières.

D’ailleurs, le Ministre explique au Figaro que « le bilan est franchement positif. Grâce

à un tissu économique propice et au caractère pratique des outils, les entreprises y

ont trouvé leur compte »20.

En effet, les entreprises françaises « partent exporter vers les zones en forte

croissance »21 et ont commencé à rattraper leur retard sur les cinq pays pilotes

(Etats-Unis, Japon, Chine, Inde et Russie). Il apparaît que pour 2006 les

« exportations ont augmenté de +40% sur la Chine, +35% sur l'Inde et +42% sur la

Russie »21. Les exportations vers le Japon sont un peu plus décevantes dans la

mesure où elles n’ont que progressées de 5,3% (à relativiser du fait d’un Yen très

faible). De la même façon, la croissance des exportations françaises vers les États-

Unis se limitent à 5,6 %.

Autre motif de satisfaction, depuis 2005, Ubifrance a labellisé 400 actions, « ce

qui a permis d’emmener à l’étranger 3 000 entreprises supplémentaires dans le

cadre d’opérations collectives »22. Parallèlement, l'assurance prospection a

augmenté de 20% et environ 300 entreprises ont demandé à bénéficier du crédit

d'impôt en 2006. En ce qui concerne les VIE, on en a dénombré 4 500 en 2006, soit

une hausse de 28% par rapport à 2005.

En conclusion, le gouvernement a engagé une politique visant à renforcer la

compétitivité des entreprises françaises et à favoriser leur internationalisation. « Les

éléments essentiels en sont les pôles de compétitivité, l'encouragement au

20http://www.lefigaro.fr/eco/20061121.FIG000000112_le_dispositif_cap_export_fait_sentir_ses_premiers_effets.html 21 http://www.exporter.gouv.fr/exporter/Pages.aspx?iddoc=1020&pex=1-9-1020 22 http://www.exporter.gouv.fr/exporter/showimagevb.aspx?IDPieceJointe=719

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16

regroupement des PME ou les nouvelles facilités de financement en leur faveur »23.

Le dispositif public d'appui aux exportations, modernisé et rénové, est plus que

jamais prêt à accompagner les entreprises. Cependant, il ne faut pas oublier que ces

mesures mobilisent les bonnes volontés de tous. L’Etat ne peut être le seul à agir et

au final, ce sont les entreprises qui décident d’exporter ou non.

2. Etude terrain

Notre étude couvre les deux premiers appels à candidatures lancés par le

gouvernement, à savoir celui lancé le 20 mars 2006 et clôturé le 20 mai 2006 et celui

lancé le 1er juillet 2006 et clôturé le 15 décembre de la même année. Les résultats du

premier appel ont été diffusés par la presse. En revanche, ceux du deuxième ne

l’ont, pour l’heure, pas encore été. Nos résultats sont de deux natures. Les premiers

sont d’ordres factuels et nous permettent de faire un état des lieux un an après le

lancement du projet. Les seconds, d’ordres qualitatifs, nous permettent quant à eux

de dresser un premier bilan et d’envisager les succès et/ou limites du projet.

1. Etat des lieux

Suite au premier appel à candidatures, 25 dossiers ont été examinés. A l'issue

de leur évaluation, 15 projets ont été retenus et ont obtenu le label de “Groupement

de PME à l'export”. En ce qui concerne le deuxième appel, il a permis de labelliser

21 nouveaux groupements (source Ubifrance). Ainsi, après deux appels à

candidatures, 36 groupements ont été labellisés et ont pu bénéficier de l’aide

spécifique à laquelle la labellisation donne droit.

Grâce à la bienveillance de Mlle Claire Morel, en charge de la gestion du projet

“Groupements de PME à l’export” chez Ubifrance, nous avons pu obtenir un certain

nombre d’informations relatives aux 36 groupements labellisés. De ces données,

nous vous proposons un état des lieux et une extraction des éléments clés. 23 http://www.exporter.gouv.fr/exporter/Pages.aspx?iddoc=1020&pex=1-9-1020

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17

Le premier constat que nous pouvons établir est que plus de 50% des

groupements constitués le sont sous la forme d’une Association loi 1901. Les

Groupements d’Intérêt Economique (GIE) représentent quant à eux environ 40% des

groupements. Il apparaît donc clairement que l’Association loi 1901 et le GIE sont les

structures les plus adaptées pour la constitution de groupements. Les motifs

privilégiant l’une ou l’autre ne sont cependant pas déterminées.

En ce qui concerne l’année de constitution des groupements, il est à noter que seul

le premier appel permettait à tous les groupements de postuler. Ceci explique la

labellisation d’un groupement datant de 1991. En effet, à partir du deuxième appel,

seuls les groupements datant de moins de 6 mois sont acceptés.

Autre élément important ressortant des informations à notre disposition : 3

régions et 1 secteur d’activités se démarquent.

Carte : Nombre de groupements labellisés par région.

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18

En effet, les régions Aquitaine, Languedoc-Roussillon et Ile-de-France sont celles

ayant obtenu le plus de labellisations. Il faut toutefois relativiser les résultats de la

dernière étant donné la densité plus importante de son tissu économique.

Concrètement, la région Languedoc-Roussillon compte neuf groupements labellisés,

la région Aquitaine six et la région Ile-de-France cinq.

Du point de vue des secteurs d’activités, celui du “Vin et spiritueux” ne compte pas

moins de 14 labellisés sur les 36. Ainsi, près de 40% des groupements ont une

activité liée à ce secteur.

A la vue de ces premiers chiffres, nous pouvons aisément établir une corrélation

entre le secteur d’activité (vin et spiritueux) et les régions les plus représentées

(Aquitaine, Languedoc-Roussillon, Bourgogne et Centre).

Histogramme : Nombre de groupements en fonction du nombre d’adhérents.

Grâce à cet histogramme, nous pouvons voir que la majorité des groupements

labellisés (30 sur 36, soit 83%) comprennent moins de 6 adhérents. En particulier,

25% ne sont composés que de 2 adhérents, 14% en sont composés de 3 ou 4, 17%

de 5 et 11% de 6.

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27

Nombre de d'Adhérents

Nom

bre

de G

roup

emen

ts

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19

Tableau récapitulatif des données relatives aux groupements

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20

2. Etude qualitative

Nous voulions obtenir le maximum de renseignements concernant les résultats

du deuxième appel à candidatures qui s’est clôturé au mois de décembre. N’en ayant

pas obtenus par l’intermédiaire d’Ubifrance et les cabinets de Christine Lagarde et

Renaud Dutreil, nous avons décidé d’appeler, en parallèle, toutes les DRCE

(Direction Régionale du Commerce Extérieur) afin de les obtenir localement. Un

questionnaire nous paraissait être le format le plus adapté à ce que nous

recherchions. Le temps étant compté, et voulant absolument des réponses précises,

nous avons donc décidé d’administrer le questionnaire par téléphone (annexe 2). Au

fur et à mesure de nos appels téléphoniques, nous nous sommes aperçus que cette

démarche était d’autant plus efficace pour l’obtention d’informations d’ordre

qualitatives.

a. Constat

Une idée sensée

Toutes les DRCE se sont accordées pour dire que le projet de “1 000

groupements de PME à l’export” est une bonne idée. C’est un projet tourné vers

l’avenir, car favoriser les groupements de PME à l’export est sans doute la solution la

plus adaptée pour inciter les PME françaises à se développer. De plus, il existe en

France un potentiel certain ; « nous avons les entreprises et les compétences

nécessaires pour nous développer à l’export ».

Les freins

Les résultats des questionnaires font ressortir plusieurs freins à ce projet, aussi

bien du côté des aides de l’Etat que des entreprises elles-mêmes. Les éléments

suivants sont ceux que nous avons le plus souvent rencontrés lors nos entretiens :

� Une frilosité de la part des entreprises à s’associer : les DRCE nous ont

indiqué que les PME ont du mal à s’associer car elles ne veulent pas partager

leurs valeurs, leurs principes et surtout pas leurs secrets de fabrication.

� Un individualisme trop marqué : les mentalités françaises font que les

entreprises ne veulent pas s’associer. Notre culture n’est pas basée sur le

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21

partage des connaissances et l’entraide. Notre individualisme, bien ancré, ne

favorise pas la constitution de groupements. Ceci est d’autant plus frappant,

que même des entreprises de secteurs différents ne souhaitent pas se

regrouper.

� Afin qu’elles ne se cannibalisent pas, une solution consisterait à grouper des

entreprises de régions différentes et de domaines différents. Ceci pourrait

créer une complémentarité des compétences et peut-être même une plus forte

valeur ajoutée à l’export.

� Un projet encore jeune : plusieurs régions nous ont précisé que le projet

n’était encore qu’en phase d’amorçage. Il est donc difficile d’obtenir des

résultats convaincants. Il faut laisser du temps à cette action pour qu’elle se

fasse connaître et qu’elle prenne de l’ampleur. Quand plusieurs groupements

se seront constitués et auront fait leurs preuves, d’autres entreprises seront

sans doute plus enclines à se regrouper.

� Des aides pas toujours adaptées : certaines régions ont remarqué que les

aides accordées concernent uniquement les dépenses en amont (prospection,

création du groupement…) et non celles de fonctionnement.

b. Mise en concurrence des aides

En Lorraine et en Haute-Normandie, nos interlocuteurs nous ont précisé que

des aides pour inciter les PME à exporter existaient déjà localement.

Ainsi, en Haute-Normandie, le HNI (Haute-Normandie International) organise des

colloques, salons et missions de prospection. Concrètement, le HNI réalise toutes les

démarches de prospection à l’export, se renseigne sur les marchés porteurs et invite

ensuite les entreprises à se regrouper pour conquérir un marché donné.

En Lorraine, le FRAEX (Fond Régional d’Aide à l’Export) soutient financièrement les

entreprises, y compris les groupements, pour leurs démarches d’exportations. Ces

aides permettent notamment de couvrir une partie des frais de prospection.

Il est évident que ces aides régionales ne sont pas isolées. En effet, même si nous

n’en avons pas été informés, nous pensons que d’autres régions disposent de

dispositifs équivalents.

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22

c. Les résultats de notre enquête

Réponses obtenues En attente de retour Non disponible

Alsace Aquitaine Antilles

Basse Normandie Franche-Comté Auvergne

Bretagne Languedoc Roussillon Bourgogne

Centre Limousin Réunion

Champagne-Ardenne Pays de la Loire Rhône-Alpes

Corse

Haute-Normandie

Ile-de-France

Lorraine

Midi-Pyrénées

Nord Pas de Calais

PACA

Picardie

DRCE

Poitou-charentes

Réponses des DRCE à l'enquête

58%21%

21%

Réponses

Attente mail

Pas de réponse

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23

Notre étude de terrain a fait ressortir les points positifs et les limites du dispositif

“1 000 groupements de PME à l’export”.

Initialement, avec les premières informations dont nous disposions, nous

pensions presque que le projet était mort-né. En effet, la communication sur le projet

semblait limitée, les résultats du premier appel à candidatures dérisoires et les

retombées en termes d’échanges commerciaux insignifiants. De plus, un article de

presse trouvé par hasard semblait corroborer nos premières conclusions. En effet,

datant de janvier 2007, celui-ci présentait un GIE alsacien regroupant des cabinets

d’architectes, qui s’était récemment constitué afin de conquérir le marché chinois. Or,

au moment de nos investigations, ce GIE n’était ni labellisé ni en cours de

labellisation. Perplexes, nous en avions déduit que les aides proposées par le

gouvernement n’étaient pas adaptées. Pourtant, en contactant le GIE en question,

nous avons appris que sa labellisation était imminente. Ses responsables

manquaient simplement de temps pour la constitution du dossier.

Ainsi, et ce malgré les limites qu’il présente, notre étude nous pousse à penser

que le projet est destiné à un avenir prometteur. Comme nous l’ont signalé les

DRCE, l’opération est en phase d’amorçage mais saura vraisemblablement trouvé

son public. Concernant l’ambitieux objectif de 1 000 groupements, il est à noter que

le gouvernement ne s’est assigné aucune limite temporelle.

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24

CCoonncclluussiioonn

L’étude de terrain s’est révélée être une tâche ardue. En effet, la quête

d’informations a été particulièrement difficile. Bien souvent, nos interlocuteurs

n’avaient pas connaissance de l’opération en faveur des groupements de PME à

l’export et nous redirigeaient (cabinet de Renaud Dutreil, cabinet de Christine

Lagarde, DGTPE,…). Cela nous est paru d’autant plus surprenant qu’il s’agissait là

des structures et des interlocuteurs clés du dispositif. De la même façon, notre

premier contact chez Ubifrance a évoqué des clauses de confidentialité. Quoi qu’il en

soit, le résultat a toujours été le même : il nous était demandé d’envoyer un courriel

afin que celui-ci soit ré-acheminé vers les personnes compétentes. Sans réponse

après un délai significatif, nous avons récidivé en employant un ton souvent plus

ferme et plus décidé. Finalement, les quelques renseignements obtenus

convergeaient tous vers deux personnes : Mlle Claire Morel - Chargée de gestion

Groupements PME à l'export chez Ubifrance et M. Pierric Bonnard, son responsable.

Parallèlement, les renseignements fournis par les DRCE, plus réceptives, nous

permettaient d’étoffer notre étude par une approche qualitative. Contacter Claire

Morel a finalement constitué l’aboutissement de notre travail. En effet, disposant des

informations relatives au deuxième appel à candidatures, elle nous a permis de

finaliser nos recherches.

En définitive, nous pensons que l'action lancée par le gouvernement est

adaptée : le potentiel existe (nombre de PME françaises, marchés propices,

capacités techniques), les aides sont adaptées aux besoins des entreprises et les

organisations telles que les DRCE, les CCI et les entreprises elles-mêmes ont

connaissance de l’action du gouvernement. Etant donné les enjeux en termes

d’emplois et de croissance à long terme, il est donc essentiel de toujours plus

soutenir les PME à l’exportation et accroître leur compétitivité à l’international.

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25

RReeccoommmmaannddaattiioonnss ppoouurr ffaavvoorriisseerr llaa ccoonnssttiittuuttiioonn ddee nnoouuvveeaauuxx ggrroouuppeemmeennttss

Constat : le frein majeur des entreprises françaises à se regrouper et développer un

business commun réside dans leur individualisme. Or, il s'agit là ni d’une contrainte

de moyen ni d’une contrainte de ressources mais d'un frein psychologique.

Pour le contrer, nous pensons que la meilleure solution est de sensibiliser les

entreprises. Pour ce faire, il est essentiel de communiquer sur les avantages du

groupement et sur les retombées financières que peut générer un développement à

l’international. L’idéal consisterait à se baser sur des groupements ayant réussi une

telle opération. Il s'agit de se baser sur des expériences réussies et de développer la

culture du modèle. Le succès des unes doit constituer une motivation pour inciter les

autres entreprises à les rejoindre ou à les imiter. Les dirigeants de PME doivent

avant tout être conscients qu'il existe des opportunités à l'export et que le principe

d'entraide ou partage des moyens fonctionne. C’est pourquoi, et afin de favoriser

l'effet boule de neige, il nous semble que communiquer soit la meilleure solution :

réaliser des interviews, publier les résultats de labellisation dans la presse, parler des

retombées économiques. Il s’agit de répandre au maximum les informations

concernant la constitution des groupements et leur volonté d'exporter afin de créer

un besoin et mettre en marche un phénomène d’imitation.

Dans le même ordre d’idée et pour faciliter la démarche de regroupement, il pourrait

être envisageable de constituer des plates-formes de rencontres pour entreprises.

En effet, il est important de permettre aux entreprises de se rencontrer et d’établir le

contact. Dans cet esprit, les DRCE et les CCI pourraient également cibler les

entreprises à potentiel et constituer le maillage (complémentarité des compétences)

porteur de valeur ajoutée pour une démarche à l’international.

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26

AAnnnneexxee 11 :: EEttuuddee SSooffrreess ssuurr lleess PPMMEE eett ll’’eexxppoorrtt

http://www.pme.gouv.fr/croissance/synthese_sofres_ubifrance.pdf

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27

AAnnnneexxee 22 :: MMooddèèllee ddee QQuueessttiioonnnnaaiirree

Présentation

Questions fermées

D’après les documents que nous avons pu trouver, X groupements ont bénéficié du label

"Groupement de PME à l'export" dans votre région, est-ce bien ça ?

Et il s’agit des groupements X, Y et Z, n’est-ce pas ?

Pouvez-vous m’en dire plus sur ces groupements ?

- Nombre d’adhérents

- Type de structure (association, GIE, SA, SARL,…)

- Département (siège social, je suppose…)

- Secteur d’activité

- Marché visé

- Année de création

- Volume des aides accordées (max 20 000€ pour le 1er appel)

Depuis, d’autres groupements se sont-ils constitués (2ème appel à candidature) ?

Si oui, pouvez-vous m’en dire plus ?

- Nombre d’adhérents

- Type de structure (association, GIE, SA, SARL,…)

- Département (siège social, je suppose…)

- Secteur d’activité

- Marché visé

- Année de création

- Labellisation (2ème appel, en cours)

- Volume des aides accordées (max 10000€ pour les autres appels)

Si ne sais pas ou non, le noter…

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28

Questions ouvertes

Que pensez-vous de la démarche ? Succès/échec ?

Pensez-vous que l’action du gouvernement est adaptée ? Est-ce que le fait de favoriser les

groupements va inciter les entreprises à exporter ?

D’ailleurs, y a-t-il assez de communication sur le sujet auprès des principaux concernés ?

Croyez-vous que la cible est adaptée ? Y a-t-il vraiment un potentiel au niveau des PME et

TPE ?

Que ce soit les aides dans le cadre de Cap Export ou celles spécifiques aux groupements,

pensez-vous qu’elles répondent aux besoins de ce type d’entreprises ? Si non, pourquoi ?

Au final, selon vous, le succès relatif de l’opération est avant tout à attribuer à :

- la frilosité des entreprises

- une mentalité allant à l’encontre des groupements

- un problème de communication

- des aides non adaptées

- la lourdeur des démarches pour être labellisé (conditions d’accès, critères de

labellisation, contraintes administratives)

Merci de votre attention….

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29

AAnnnneexxee 33 :: DDiissppoossiittiiff ppuubblliicc dd’’aappppuuii aauu ccoommmmeerrccee eexxttéérriieeuurr

MINEFI : Le Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie. DGTPE : La direction générale du Trésor et de la politique économique du Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie a notamment pour mission de soutenir le développement international des entreprises. DRCE : la direction régionale du commerce extérieur est le bureau local d'entrée dans le dispositif. Sa mission est triple : prospecter et identifier les entreprises ayant un potentiel de développement international, les informer et conseiller sur le dispositif d'appui et instruire les procédures de soutien public, animer et coordonner les actions internationales des partenaires régionaux. MISSIONS ECONOMIQUES : services économiques et commerciaux des ambassades de France. Présentes dans 120 pays, elles fournissent toute l'information nécessaire sur leur pays de résidence et proposent pour aider les entreprises dans leur prospection, des prestations de services relayées par UBIFRANCE en France. UBIFRANCE : c'est la nouvelle Agence pour le Développement International des Entreprises :

- pôle d’information, il renseigne plus de 25000 clients sur tous secteurs d’activité et tous pays

- pôle de promotion: promotion des produits, équipements et services français à l’étranger (colloques, stands collectifs sur salons étrangers, invitations de décideurs)

- gestion du Volontariat International en Entreprise VIE

www.missioneco.org/centre/documents.asp?IDdocument=124623&F=PDF&rub=3