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1 Le mot du président : Duc in altum Chers amis de la Chrétienté, C ’est pour moi un grand honneur de diriger désor- mais l’association Notre-Dame de Chrétienté, mission importante que l’on ne peut accepter sans éprouver un sentiment d’humilité. Qu’il me soit permis de commencer par saluer mon prédécesseur, Olivier de Durat, qui a rempli cette tâche pendant trois ans qui ont compté : trois grands pèlerinages, le jubilé des 25 ans, le 8 décembre 2007, avec le cardinal Castrillon Hoyos et la belle veillée d’accueil du Pape Benoît XVI en l’église St. François-Xavier. Un grand merci pour son dévouement. Un grand merci aussi à Matthieu Joulie, qui fut pendant tant d’années un tra- vailleur infatigable pour le pèlerinage. Quelques mots de présentation : âgé de 53 ans, marié et père de 4 enfants, je suis ingénieur de formation. Profondément attaché au pèlerinage auquel je participe depuis 1989, j’y ai exercé les responsabilités de directeur-adjoint de la logistique, puis de chargé de la communication et enfin, pendant six ans, d’adjoint à un chef de chapitre enfants. Des activités dont le pèlerinage est le fleuron Avec moi, une équipe de responsables s’engage dans le service des activités de l’association, dont le pèlerinage est le fleuron. Comme nous y invite le Christ, notre équipe part “in altum”, en haute mer. Au service de la France et de la Chrétienté. Chers amis, le temps presse. Chaque jour, la culture de mort dénoncée par Jean-Paul II et Benoît XVI tente de progresser : notre devoir est de la combattre, et Notre- Dame de Chrétienté fera de plus en plus entendre sa voix dans ce combat, comme dans le rappel de la voca- tion unique de la France : la Fille aînée de l’Eglise. Notre unité autour des fondamentaux Ce qui signifie notre propre unité autour des fondamen- taux : – L’harmonie Nature / Grâce : la Chrétienté dans la Cité, civilisation de l’Amour ; – La primauté du Bien Commun ; – La Prudence et la Justice, cœurs des vertus sociales ; Et le renforcement de nos valeurs, que rappellent les trois piliers de Notre Dame de Chrétienté : Tradition. Une réaffirmation sereine : la liturgie tra- ditionnelle est à l’origine du Pèlerinage. Restaurée dans son droit par Benoît XVI, elle demeure au cœur de notre vocation. Chrétienté . La doctrine sociale de l’Eglise donne les réponses aux questions que tous se posent en ces temps de crise. C’est la seule voie pour restaurer la Cité. Mission : Nous devons faire plus : évangéliser, témoigner. Nous avons le Christ et son Eglise à proclamer ! Intensifier l’effort de formation Par ailleurs, et ce sera un axe d’effort de toute l’équipe de direction, nous allons intensifier la formation doctri- nale et spirituelle des jeunes cadres, afin de leur confi- er, avec plus d’audace, des responsabilités pour qu’ils soient le vivier des cadres “d’amitié française” dont notre pays a tant besoin. C’est avec ces jeunes cadres que nous pourront mener plus d’initiatives de Mission et être présents au-delà des trois jours de pèlerinage : la Chrétienté doit être promue chaque jour ! Plus nous voulons être missionnaires, plus il nous faut commencer par les fondations : notre conversion, et l’appro- fondissement de la vie spirituelle des cadres dans l’e- sprit de “ l’Âme de tout apostolat ”. Tradition vient de “tradere”, transmettre. Notre effort de connaissance de la doctrine, de la doctrine sociale de l’Eglise en particulier, de formation, d’animation doit être à la hauteur pour « Contempler et transmettre aux autres la Vérité contemplée » (St Thomas Aq). En ce sens, notre marche, notre démarche est politique : au service de la Cité. Chemin de Chrétienté, d’Espérance, de souffrance, d’Amour. Duc in altum. Hervé Rolland N° 172, février 2010 « J’ose le prédire : Chartres deviendra, plus que jamais, le centre de la dévotion à Marie en Occident, on y affluera, comme autrefois, de tous les points du monde. » Cardinal Pie, 31 mai 1855 R. Fontaine, H. de Gestas, H. Rolland Marche pour la vie, 17 janvier 2010

Appel de Chartres n°172

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Duc in altum Sermon du dimanche de la Pentecôte 2009 Le pèlerinage 2009 en images Conduire une colonne de pécheurs de bonne volonté A la tête de ces pèlerins qui “soutiennent” les marcheurs « La Chrétienté et le chrétien, m’est avis que c’est tout un »

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Le mot du président :

Duc in altumChers amis de la Chrétienté,

C’est pour moi un grand honneur de diriger désor-mais l’association Notre-Dame de Chrétienté,mission importante que l’on ne peut accepter

sans éprouver un sentiment d’humilité. Qu’il me soitpermis de commencer par saluer mon prédécesseur,Olivier de Durat, qui a rempli cette tâche pendant troisans qui ont compté : trois grands pèlerinages, le jubilédes 25 ans, le 8 décembre 2007, avec le cardinalCastrillon Hoyos et la belle veillée d’accueil du PapeBenoît XVI en l’église St. François-Xavier. Un grandmerci pour son dévouement. Un grand merci aussi àMatthieu Joulie, qui fut pendant tant d’années un tra-vailleur infatigable pour le pèlerinage.Quelques mots de présentation : âgé de 53 ans, marié etpère de 4 enfants, je suis ingénieur de formation.Profondément attaché au pèlerinage auquel je participedepuis 1989, j’y ai exercé les responsabilités dedirecteur-adjoint de la logistique, puis de chargé de lacommunication et enfin, pendant six ans, d’adjoint à unchef de chapitre enfants.

Des activités dont le pèlerinage est le fleuron

Avec moi, une équipe de responsables s’engage dans leservice des activités de l’association, dont le pèlerinageest le fleuron. Comme nous y invite le Christ, notreéquipe part “in altum”, en haute mer. Au service de laFrance et de la Chrétienté.Chers amis, le temps presse. Chaque jour, la culture demort dénoncée par Jean-Paul II et Benoît XVI tente deprogresser : notre devoir est de la combattre, et Notre-Dame de Chrétienté fera de plus en plus entendre savoix dans ce combat, comme dans le rappel de la voca-tion unique de la France : la Fille aînée de l’Eglise.

Notre unité autour des fondamentaux

Ce qui signifie notre propre unité autour des fondamen-taux :– L’harmonie Nature / Grâce : la Chrétienté dans laCité, civilisation de l’Amour ;– La primauté du Bien Commun ;– La Prudence et la Justice, cœurs des vertus sociales ;Et le renforcement de nos valeurs, que rappellent lestrois piliers de Notre Dame de Chrétienté :– Tradition. Une réaffirmation sereine : la liturgie tra-ditionnelle est à l’origine du Pèlerinage. Restaurée dans

son droit par Benoît XVI, elle demeure au cœur de notrevocation.– Chrétienté. La doctrine sociale de l’Eglise donne lesréponses aux questions que tous se posent en ces tempsde crise. C’est la seule voie pour restaurer la Cité.– Mission : Nous devons faire plus : évangéliser,témoigner. Nous avons le Christ et son Eglise àproclamer !

Intensifier l’effort de formation

Par ailleurs, et ce sera un axe d’effort de toute l’équipede direction, nous allons intensifier la formation doctri-nale et spirituelle des jeunes cadres, afin de leur confi-er, avec plus d’audace, des responsabilités pour qu’ilssoient le vivier des cadres “d’amitié française” dontnotre pays a tant besoin. C’est avec ces jeunes cadresque nous pourront mener plus d’initiatives de Mission etêtre présents au-delà des trois jours de pèlerinage : laChrétienté doit être promue chaque jour ! Plus nousvoulons être missionnaires, plus il nous faut commencerpar les fondations : notre conversion, et l’appro-fondissement de la vie spirituelle des cadres dans l’e-sprit de “l’Âme de tout apostolat”.Tradition vient de “tradere”, transmettre. Notre effort deconnaissance de la doctrine, de la doctrine sociale del’Eglise en particulier, de formation, d’animation doitêtre à la hauteur pour « Contempler et transmettre auxautres la Vérité contemplée » (St Thomas Aq). En cesens, notre marche, notre démarche est politique : auservice de la Cité.Chemin de Chrétienté, d’Espérance, de souffrance,d’Amour.Duc in altum.

Hervé Rolland

N° 172, février 2010

« J’ose le prédire : Chartres deviendra, plus que jamais, le centre de la dévotion à Marie en Occident, on y affluera, comme autrefois, de tous les points du monde. » Cardinal Pie, 31 mai 1855

R. Fontaine, H. de Gestas, H. RollandMarche pour la vie, 17 janvier 2010

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Sermon du dimanche de la Pentecôte 2009Abbé Vincent RibetonSupérieur du District de France de la Fraternité Sacerdotale Saint Pierre

Bien chers pèlerins,

Al’heure de retourner de ce monde à son Père, NSJCpromit à ses apôtres de ne pas les laisser orphelins,mais de leur envoyer son Esprit, l’Esprit de son

Père.

« Lorsque le Saint Esprit descendra sur vous, vous serezrevêtus de force et vous me rendrez témoignage à Jéru-salem, dans toute la Judée, dans la Samarie, etjusqu’aux extrémités de la terre. »

Au jour de la Pentecôte, la promesse du Seigneur s’ac-complit. La Pentecôte inaugure le temps de l’Eglise.Désormais, c’est à l’Eglise qu’il appartient d’étendredans le monde le règne du Christ. Depuis deux milleans, depuis ce jour où les apôtres reçurent le SaintEsprit, « l’Eglise, comme l’affirme Benoît XVI, estcette portion d’humanité où se manifeste déjà la royautédu Christ. » « C’est la Jérusalem nouvelle, encoreimparfaite car pèlerine dans l’histoire, mais en mesured’anticiper, en quelque sorte, la Jérusalem céleste ».

Que votre règne arrive ! Le règne de Dieu s’établit d’aborddans l’Eglise. Puis il s’étend dans le monde par l’Eglise.

La royauté du Christ dans et par l’Eglise

Dans et par l’Eglise, le Christ déploie sa royauté. Il l’étenddans l’Eglise, parce qu’elle est son domaine, sa Seigneu-rie. Parce qu’il en est la Tête, le Chef. Parce qu’elle est soncorps mystique, parce que les baptisés sont les membres duChrist. « M’est avis que c’est tout un du Christ et de sonEglise », proclame sainte Jeanne d’Arc. Et Bossuet affirmeà son tour : « L’Eglise, c’est Jésus-Christ répandu et com-muniqué. » Notre pèlerinage est lui-même une portiond’humanité, de cette Jérusalem nouvelle encore imparfaiteet pérégrinante, exposée aux contradictions du temps. Notrecolonne s’avance, fragile mais résolue, gardée par NotreDame, conduite par le Christ-Roi.

Nos bannières portent d’ailleurs fièrement les armes denotre Roi. Elles nous enseignent clairement quel roi nousservons. Car il n’est pas d’emblème plus évocateur et plussignificatif de sa royauté que la Croix. La Croix qui conduitchacun de nos chapitres. La Croix est le trésor de l’Eglise.Charles Péguy, notre aîné pèlerin sur la route de Chartres,exalte ainsi l’emblème de la Croix :

« Les armes de Jésus c’est sa croix équarrieVoilà son armement, voilà son armoierie,Voilà son armature et son armurerie. »

Avez-vous remarqué, bien chers pèlerins, que c’est la Croixque Benoît XVI a confié aux jeunes lors des dernières JMJ :« Chers amis, disait-il, je vous confie à nouveau cettecroix ! Continuez à la porter dans tous les coins de laterre, afin que les générations à venir découvrent lamiséricorde de Dieu et ravivent dans leurs cœurs l’es-pérance dans le Christ crucifié et ressuscité. »

Chers pèlerins, en vrais fils de l’Eglise, soyons fiers deporter la Croix. Elle signifie par excellence la royauté duChrist, car sur la Croix, Jésus révèle à quel point son Amourest souverain : cet amour du Fils de Dieu est si puissantqu’il est capable d’embrasser tous les hommes de toutes lesgénérations pour les toucher au plus intime de leur être,pourvu que ceux-ci veuillent bien être guéris et sauvés parcet amour rédempteur.

Royauté d’Amour de Sainteté et de Grâce

Telle est la royauté de Jésus-Christ. Elle n’est pas à l’imagede celle des souverains de la terre. Cette royauté d’amour,NS la fait partager à son Eglise. Il nous la donne en héri-tage. Elle fonde un royaume de sainteté et de grâce. Lessujets de ce royaume partagent les prérogatives de leurmaître, et quelles prérogatives ! L’honneur d’aimer, de ser-vir, de donner sa vie en sacrifice. L’Eglise participe à la

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royauté d’amour du Christ par la sainteté de tous les bap-tisés qui, accueillant la grâce du Christ, vivent à son imi-tation, disciples de la Croix, acceptant de mourir à eux-mêmes, acceptant d’être dépouillés de tout ce qui éloignedu royaume de Dieu. Frères pèlerins, la royauté d’amourà laquelle NS nous invite à participer est le contraire de lalogique du monde : le monde cherche son propre intérêt;le prince de ce monde enseigne le triomphe des égoïsmes,des dominations sur les êtres et sur les choses.

Qui voulons-nous servir ?Derrière quel étendard vou-lons-nous militer ? Qui veutbien être roi avec le Christ ?Qui veut régner avec celuiqui a pour trône la croix etdont le sang versé est lapourpre royale ?

L’Eglise, commencement duroyaume de Dieu ici-bas, necesse d’enseigner à ses fidè-les à vivre la royauté chré-tienne tout d’abord par lecombat spirituel qu’ilsmènent pour détruire en euxle règne du péché.

Une réforme intellec-tuelle et moraleNe nous leurrons pas. Nous ne transformerons pas lemonde, nous ne changerons pas la société simplement enchangeant de structures ou d’institutions. Il n’y aura pas derestauration d’un ordre social chrétien sans une profonderéforme intellectuelle et morale des âmes. Pour que Franceet Chrétienté ressuscitent, il faut commencer par nousréformer nous-mêmes, en détruisant dans nos proprescœurs les racines du péché et de l’égoïsme.

Toute âme qui s’élève élève le monde et transforme la citédes hommes pour faire advenir la cité de Dieu. Aussi, bran-dissant la Croix, l’Eglise ne cesse-t-elle pas d’appeler lesâmes à la conversion. En enseignant les hommes, en prê-chant à temps et à contretemps, l’Eglise participe à laroyauté du Christ sur l’humanité entière.

Un devoir d’intervention sur le temporel

En effet, même si l’Eglise, à l’imitation de son Maître, neréclame pas pour elle un pouvoir direct sur les affaires dela Cité, même si donc, l’Eglise garde en quelque sorte leglaive temporel au fourreau, il lui appartient néanmoins,pour le bien des âmes, d’orienter, de guider, de dirigerceux qui ont ce glaive temporel entre les mains. L’Egliseréalise cela en particulier par sa doctrine sociale, et plusconcrètement encore, par tous les efforts des laïcs catho-liques qui s’engagent dans le combat politique et socialpour la Cité catholique, par tous vos efforts, chers pèlerinsde Chrétienté.

L’Eglise, si elle veut faire avancer le règne du Christ dansle monde, ne peut aucunement se désintéresser des ques-

tions temporelles. L’organisation de la cité n’est pas indif-férente au salut des âmes. En raison même de sa missionrédemptrice, l’Eglise a un devoir d’intervention sur le tem-porel. Le laïcisme qui voudrait interdire cela à l’Eglise aunom d’une prétendue neutralité s’oppose en réalité à lamission fondamentale de l’Eglise qui est le salut des âmes.Il n’y a pas de neutralité des institutions : aucun étendardne saurait être neutre. Il n’y a pas de neutralité des chosespubliques, des affaires politiques. Les fondateurs de notre

pèlerinage de Chrétienté l’ontcompris, et ils ont voulu cettemarche de trois jours deNotre Dame de Paris versNotre Dame de Chartrescomme la protestation publi-que d’un peuple qui se lèvepour rappeler la Nation auxpromesses de son baptême etqui n’accepte pas l’immenseblasphème d’une société sansDieu.

Fidélité de la France àson identité chrétienneChers pèlerins, l’originalitéde notre pèlerinage est d’êtrenon seulement un pèlerinagepour notre conversion person-nelle mais encore un pèleri-nage pour la conversion de

notre cité. Que ceux qui s’inquiètent de la montée des com-munautarismes soient donc rassurés : nous ne sommes pasl’expression d’un communautarisme de plus mais nousexprimons la fidélité de la France à son identité catholique ;nous ne sommes pas le rassemblement nombriliste d’unclub de nostalgiques, mais nous sommes, en ce dimanchede la Pentecôte, le rassemblement d’un peuple catholiqueconscient que la charité politique appartient à ses devoirs.Nous sommes un pèlerinage de Chrétienté. Nous sommesconquérants et tournés vers l’avenir et non pas repliés surnous-mêmes, car nous sommes animés par ce même Espritqui a soulevé l’âme des apôtres pour les conduire à évan-géliser toutes les nations.

Solidaires du Pape pour relayer son action

Fils de l’Eglise, nous ne renonçons pas à travailler, commeelle nous le demande, pour faire avancer le règne du Christdans le monde, et en particulier à nous battre dans la Citéà chaque fois qu’une disposition temporelle quelconquetouche de quelque façon au bien spirituel des âmes. Noussommes donc solidaires du pape, de ce successeur de Pierresi contesté à chaque fois qu’il dérange le désordre mondial.Nous sommes au côté du pape contre la culture de mort enparticulier, contre le génocide physique des enfants à naî-tre par l’avortement, contre le génocide spirituel de géné-rations entières abîmées par le libéralisme ambiant. Il nousappartient, il vous appartient, chers pèlerins d’être soli-daires du pape en relayant son action sur le terrain, danstous vos engagements, dans les familles bien sûr, maisencore dans les métiers, dans les réalités sociales de toutenature, dans les institutions. Si notre pèlerinage >>

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devenait un rassemblement mondain et non le fer delance de la contestation chrétienne et de la reconstructionde la cité catholique, il ne serait plus lui-même.

Une liturgie théocentriqueAlors, debout, frères pèlerins. Et pour être forts dans lescombats de demain, ressourçons-nous, ces trois joursdurant, auprès de Notre-Seigneur, auprès de l’Autel duSaint-Sacrifice de la Messe en particulier. Le pape BenoîtXVI a rappelé dans son Motu proprio Summorum Pontifi-cum que pendant des siècles, la liturgieromaine traditionnelle avait « façonné lapiété des peuples ». Il y a un lien étroitentre la messe que nous célébrons selonle rite que nous aimons et la restaurationde la chrétienté. Il y a un lien étroit, cherspèlerins entre la liturgie, entre le cultepublic rendu à Dieu à travers une liturgievraiment théocentrique, vraiment centrée sur Dieu et laconversion de la cité, son retour à Dieu. Rien mieux quela sainte liturgie ne nous parle de la royauté du Christ.Rien mieux que la sainte liturgie ne nous manifeste l’avè-nement de son règne. Bien des signes liturgiques que nousaccomplissons à chaque messe, comme les agenouille-ments, sont des hommages rendus au Christ comme roi.Les supprimer de nos églises n’a pas été sans influencesur la sécularisation de notre société. La liturgie doit témoi-gner publiquement de la majesté divine, de la soumissionde l’homme à Dieu. La restauration de la liturgie romainetraditionnelle encouragée par le Motu proprio SummorumPontificum aura certainement, dans les années qui vien-nent, des répercussions profondes jusque dans la Cité. Carla force de notre liturgie, c’est qu’elle remet l’homme àsa juste place devant Dieu, dans sa condition de créatureet de pécheur racheté. Cette remise de l’homme à sa vraieplace est la réponse à l’impiété moderne. Elle ne sera passans effet de civilisation car tout ici-bas est lié, tout estimbriqué. Cette liturgie est une école de contre-révolutionparce qu’elle est une école du retour à l’ordre. Les droits

de Dieu, oubliés par la thématique des droits de l’homme,s’en trouvent réaffirmés. Les relations entre les personnessont rectifiées. L’homme ne se prend plus pour son propreprincipe et sa propre fin mais toute sa vie est réorientéevers le Seigneur. C’est d’ailleurs ce qu’exprime la positiondu prêtre à l’autel, à la tête du peuple chrétien, comme enmarche vers Dieu. Vous le voyez, bien chers pèlerins, leculte public rendu à Dieu est comme le cœur et le prin-cipe de l’ordre social chrétien. Il ne peut y avoir de chré-tienté sans un culte public théocentrique. Le restauration

du culte divin et celle de la société chré-tienne sont étroitement liées.

Une liturgie de retour à l’ordre

Chers pèlerins, Benoît XVI, en rendant àl’Eglise romaine la possession paisible dutrésor de sa tradition liturgique vient d’ac-complir une œuvre essentielle pour la

renaissance de la civilisation chrétienne. Que nos effortsgénéreux pour faire avancer partout la cause du Motu pro-prio par la constitution de groupes demandeurs de sonapplication soient la manifestation de notre reconnaissanceenvers le pape et de notre lucidité à faire avancer la royautédu Christ en ce monde par le rayonnement du culte divin.

Dieu premier servi

Que Notre Dame, Reine de nos cœurs, Reine de France,Reine de Chrétienté, sous le patronage de qui nous mar-chons aujourd’hui, et qui a toujours vécu toute relative àDieu, toute ordonnée à lui, toute soumise à sa volonté,toute servante des desseins de sa Providence nous apprenneà nous mettre à notre tour à genoux devant Dieu, à nousfaire serviteurs de son règne, et à faire progresser sonRoyaume partout autour de nous.

Que l’Esprit de Pentecôte soulève enfin nos cœurs afin deles enflammer de cette charité que nous devons répandredans le monde comme un feu nouveau de Chrétienté.Ainsi soit-il.

>>

Un lien étroit entre la messe selon le rite extraordinaire

et la restauration de la Chrétienté.

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30, 31 mai et 1er juin 2009

Le pèlerinage 2009 en images

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30, 31 mai et 1er juin 2009

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27ePèlerinage Paris - Chartres

30, 31 mai et 1er juin 2009

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27ePèlerinage Paris - Chartres

30, 31 mai et 1er juin 2009

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M arié et père de 4enfants je pèlerine

sur les routes de Chartresdepuis 1984.C’est sous les bannières duMJCF que pour la premièrefois j’ai découvert le pèle-rinage.Quelques années plus tard,je parcourrai les plaines deBeauce comme chef d’unchapitre de « Jeune Chré-tienté » devenu depuis « Missio ». Monengagement au sein de Notre Damede Chrétienté se poursuivit en tantque chef de région, puis responsabledes régions de province et ces der-nières années, coordinateur entre lesdirections Pèlerins et Soutiens.Dés ma première rencontre avec lepèlerinage, je fus saisi etconquis par cette chrétientéen marche guidée par NotreDame, par la beauté de laliturgie célébrée dans lescathédrales de verdure oude pierre, par la charitévécue dans les chapitres.Chrétienté, Tradition, Mis-sion, tel est bien le triptyquequi structure notre action.Ce saisissement de l’âmedemeure intact aujourd’huidevant cette fragile colonnede pécheurs de bonnevolonté qu’aucune adversitén’a jamais arrêtée puisqueportée par le sourire deMarie.Ami pèlerin, marcheur ounon marcheur, Chartressonne, Chartres t’appelle !Notre pèlerinage, nous offre

une occasion privilé-giée de vivre ce queDom Chautard dansl’Ame de tout Apostolatappelle « des rencon-tres de regard avec laVierge Marie ».Lors de sa venue enFrance l’année der-nière, Benoit XVI pré-cisait : « Quêter ce sou-rire de Marie, c’est

d’abord cueillir la gratuité del’Amour ; c’est aussi savoir provo-quer ce sourire par nos effortspour vivre selon la parole de son FilsBien Aimé, tout comme un enfantcherche à faire naitre un sourire de samère en faisant ce qui lui plait. Et noussavons ce qui plait à Marie, grâce aux

paroles qu’elle adressa aux serviteursà Cana : Faites tout ce qu’Il vousdira ». In Christo per Mariam.C’est le double appel que je vousadresse.Apprendre à cueillir la gra-tuité de l’Amour de Dieu ; c’ests’ouvrir à la grâce de Dieu par l’orai-son régulière, la formation, l’espritd’enfance. Pour préparer le 28e pèle-rinage, avant toute action, tel le paysandu curé d’Ars : Avisons Le, et Il nousavisera.Contactez vos chefs de chapitres etvos chefs de région afin de participeraux récollections préparatoires aupèlerinage. Soyons réservoir avantd’être canal !Savoir provoquer le sourire deMarie ; c’est agir résolument. Celui

qui cesse de vouloir en faireplus, cesse d’en faire assez.Comme le disait si bien DomGérard, soyons « des parabo-les vivantes ».Le pèlerinage a besoin depèlerins ardents qui s’enga-gent généreusement.Alors netardez pas, selon vos charis-mes, proposez vos services !A tous les pèlerins de bonnevolonté, rendez-vous le week-end du 20 et 21 mars pournotre université de Pâques.Que 2010, fasse croitre ennous l’amour de notre Mère,l’Eglise, et la fidélité à sonchef, le pape Benoit XVI.Notre Dame de la SainteEspérance, convertissez-nous.

Rémi MancheronDirecteur des Pèlerins

Conduire une colonne de pécheursde bonne volonté

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J ’ai rejoint la “logistique” du Pèlerinage en 1989,comme conducteur de “teckel” (c’est ainsi que nous

avions surnommé les camions à plateau bas qui por-taient à l’époque les cabines WC). J’ai encore le sou-venir des portes des cabines battant au vent sur lesroutes de la Beauce.J’ai accompagné, d’abord comme adjointd’Hubert de Gestas, puis en lui succédant,les grandes étapes de l’amélioration de lalogistique, qui ont contribué à donner aupèlerinage le visage qu’il a aujourd’hui :lieux de bivouacs, définition et construc-tion du matériel adapté (tentes, lavabos),palettisation du matériel pour accélérerson transport.En 1999, j’ai transmis le flambeau àMatthieu Joulie qui a remarquablementamélioré les prestations offertes auxpèlerins. Aujourd’hui à la Direction des Soutiens, ensuccédant à François Nicolas, je m’appuie sur XavierHennequart qui a fait un travail de formalisation desmissions et des tâches remarquable, et sur BertrandNicolas qui dirige le SO avec beaucoup d’efficacité.Avec eux il y a des responsables efficaces, fidèles, prêtà faire du pèlerinage 2010 un grand cru. J’ai énormé-ment d’admiration pour ces hommes et ces femmes qui

préparent pendant des dizaines de jours (et de nuit) cetévénement unique qui rassemble 10 000 pèlerins sur100 km autour de Notre-Dame. Les heures qu’ils fontsont incompressibles : je veux dire par là que sans cetravail obligé, la colonne ne peut pas quitter la cathé-

drale de Paris. Je connais bien cetteangoisse qui grandit à l’approche de laPentecôte (serons-nous prêt ?), puis cellequi vous tient les tripes pendant les troisjours (éviter l’accident à tout prix) : elle nevous quitte définitivement qu’après lamesse quand vous marchez vers la garedans cette joyeuse pagaille que forment lespèlerins qui courent chercher leurs sacsou qui retrouvent leur famille.Les priorités pour 2010 sont dans la con-tinuité des précédents pèlerinages : main-tenir la qualité du soutien donnée au

pèlerinage, durant la marche et lors des bivouacs,maîtriser les coûts associés, pour éviter de peser surles frais d’inscription, mobiliser et renouveler leséquipes de bénévoles (plus de 600) qui se dévouentdans les “soutiens”. 2010 devrait voir une nouvelletranche du projet de renouvellement des tentes, pourlaquelle nous avons sollicité la générosité des dona-teurs.

A la tête de ces pèlerins qui “soutiennent” les marcheurs

Jean Guéry

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Chers amis pèlerins, en ce début d’année,il est bon de revenir à des vérités simples.

L e chrétien, c’est le baptisé qui vit sur la terre éclairépar la Foi et l’amour, en attendant le Ciel. La cité

chrétienne c’est le corps mystique qui vit sur la terre enattendant le Ciel. La chrétienté se décline du plus petit auplus grand, et aussi du plus grand au plus petit. De l’âmeprise seule, ou du corps mystique tout entier ; du corpsmystique à l’âme. C’est ce « va et vient » qui fait la chré-tienté. L’un et l’autre. L’un puis l’autre, mais finalement :jamais l’un sans l’autre dans le plan de Dieu. Le chrétienet la chrétienté, l’âme ou le corps mystique, réalités tou-jours complémentaires et jamais à opposer. Il n’y a pas àchoisir.

Danger pour les âmes et l’Eglise

Aujourd’hui, un constat s’impose. Il y a danger et pour lesâmes et pour l’Église. Vous le vivez au quotidien, vous enconnaissez toutes les illustrations : là où il n’y a plus deChrétienté les hommes ne sont plus protégés et les âmes seperdent.Mais le chrétien fidèle ne saurait désespérer. Le Seigneurl’a dit à ses apôtres et nous a prévenu : « le monde va voushaïr ». Mais aussi : « courage, j’ai vaincu le monde ».Nous nous retrouvons dans cette situation. Nous aurionspréféré autre chose ? Qu’importe ! C’est ainsi. Le champ dela moisson est ce qu’il est. Il ne nous appartient pas dechanger de champ : il nous appartient de porter du fruitquand même ! Et de désirer la plus belle des récoltes quandmême, malgré la mauvaise qualité de la terre et le manquede soleil.

Serviteurs de la Vérité

Il s’agit pour nous de ne pas refuser le travail qui nousattend. Serviteur de Jésus Christ, nous voulons être servi-teur de la vérité, puisqu’il s’est lui-même déclaré commela voie la vérité et la vie.

Serviteurs de la Tradition

L’urgence est partout. Les âmes se perdent : il faut sauverles âmes ! L’Église se cherche, il faut soutenir son chef ! Iln’est plus le temps de chercher les erreurs du passé. Ils’agit de porter avec vigueur un rameau de l’Eglise qui estplein de vitalité, qui entraine des conversions, des baptê-mes d’adultes, des vocations religieuses et sacerdotales.Ce trésor qu’on nous envie, dont certains sont jaloux, n’estcependant pas notre trésor, notre cagnotte. Ce trésor appar-

tient à l’Eglise. Il est à mettre à son service. Nous sommesserviteurs.Le pèlerinage nous porte, bien plus que nous ne le por-tons ; il est une part de notre sanctification ; le bien faitsur les âmes retombe sur nous par grâce et l’exemple despèlerins nous édifie. Il est fidèle à ses principes fonda-teurs depuis 27 ans : Tradition - Chrétienté - Mission.« L’Église est notre Mère », tel est le thème du pèlerinage2010. Thème magnifique, propre à réchauffer nos cœurs.l’Eglise nous été donnée par le Christ. Nous sommes filsde l’Eglise. Il faut l’aimer, et soutenir celui que la Provi-dence nous donne comme chef visible, le Pape Benoît XVI,lui qui a pris pour devise « coopérateur de la vérité » ! Ilest pour nous le bon Pasteur.Duc in altum ! Humilité, persévérance et joyeuse détermi-nation.

Le Pèlerinage, moyen de notre sanctification

Nous sommes là pour porter vivante une tradition et êtreles serviteurs de cette tradition. Dans quel but ? Vivred’elle, et la transmettre. Pour nous sauver et sauver beau-coup d’âmes. Soyons donc joyeusement déterminés à conti-nuer cette œuvre qui nous dépasse puisqu’il s’agit de l’œu-vre de Dieu.Confiants dans la Sainte Vierge, au travail.Notre Dame de la Sainte Espérance, convertissez-nous !

Abbé Guilhem Le CoqAumônier général

« La Chrétienté et le chrétien, m’est avis que c’est tout un »

(en paraphrasant Sainte Jeanne d’Arc)

Page 12: Appel de Chartres n°172

12 . L’Appel de Chartres — n° 172 — février 2010

BBuulllleettiinn ddee lliiaaiissoonn ddeess ppèèlleerriinnss ddee llaa PPeenntteeccôôttee ppuubblliiéé ppaarr ll’’aassssoocciiaattiioonn NNoottrree--DDaammee ddee CChhrrééttiieennttéé

49 avenue de Paris 78000 Versailles.Tél. : 01 39 07 27 00. Fax : 01 39 07 27 01

Site Internet: www.nd-chretiente.comMessagerie: [email protected]

Directeur de la publication: Hervé RollandPhotographies: Notre-Dame de ChrétientéConception graphique: Thierry BouzardISSN 1141-7684. N° 172, février 2010 Commission paritaire : AS 71338. Dépôt légal à parution.

PPèèlleerriinnaaggee ddee PPeenntteeccôôttee 22001100

les 22, 23 et 34 mai

L’Eglise est notre mère

La Chrétienté s’est bâtie sur l’Église. Face au relativisme,à l’esprit critique, à l’absence de certitudes, au laïcismepratique… Retrouver l’amour de l’Église, notre Mère ! Elleest l’Arche du Salut, et il n’y en a pas d’autre !L’Église, directement instituée par Jésus-Christ.L’Église qui est son Corps Mystique.L’Église, « Jésus-Christ répandu et communiqué ».L’Église, à laquelle le Seigneur a donné tout pouvoir pourenseigner, sanctifier, gouverner : « Qui vous écoutem’écoute ! »

Voilà le thème enthousiasmant qui sera celui de notrevingt-huitième pèlerinage, bien en phase avec l’annéesacerdotale voulue par Benoît XVI.

« Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant aunom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenantà observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suisavec vous toujours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28, 19-20)

Pour ces trois journées de pèlerinage nous marcherons

sous le patronage :

� Le samedi de Saint Pierre

� Le dimanche du Saint Curé d’Ars

� Le lundi de Saint Pie X

Dès maintenant Notre Dame de Chrétienté vous appelle àprier pour le Pèlerinage, et très particulièrement à organi-ser, partout où cela est possible, partout où existe un chapi-

tre, partout où vous pouvez en créer les conditions, desMesses de préparationPour nos amis de région parisienne ces Messes sont mainte-nant accueillies à l’église Saint François-Xavier, et aurontlieu les deuxièmes mercredi de chaque mois.

Quel ami vais-je convaincre de venir avec moi au Pèlerinage?

Comment vais-je m’y prendre pour le décider?

SommaireDuc in altum, le mot du président . . . . . . . . . . . . .page 1Sermon du dimanche par l’abbé Ribeton . . . . .pages 2-4Le pèlerinage 2009 en images . . . . . . . . . . . . . .pages 5-8Conduire une colonne de pècheurs de bonne volonté,par Rémi Mancheron . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .page 9A la tête de ces pèlerins qui soutiennent les marcheurs,par Jean Guéry . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .page 10La chrétienté et le chrétien, m’est avis que c’est tout un,par l’abbé Le Coq . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .page 11Pèlerinage de Pentecôte 2010, . . . . . . . . . . . . . . .page 12