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ap proche s MAGAZINE DU PERSONNEL DES FRÈRES DE LA CHARITÉ 5ième année SEPTEMBRE 2014 | N° 19 Benoît Folens « Nous sommes présents partout ! » Marie-Valentine Somville LE NOUVEAU CD DE LEONARD COHEN OU UN WEEK-END À DISNEYLAND ! Sœur Sourire Dossier Nous soignons-nous suffisamment ? gagn

Approches, 2014-3

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Approches est le magazine du personnel des Frères de la Charité.

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Page 1: Approches, 2014-3

approches MAGAZINE DU PERSONNEL DES FRÈRES DE LA CHARITÉ

5ième année SEPTEMBRE 2014 | N° 19

Benoît Folens « Nous sommes présents partout ! »

Marie-Valentine Somville

LE NOUVEAU CD DE LEONARD COHEN OU UN WEEK-END À DISNEYLAND !

Sœur Sourire

Dossier Nous soignons-nous suffisamment ?

gagnez

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20

« Au top ces

conseils ! »

« Toujours plus

loin !! »

25 Et cetera

27 À qui le prix ?

28 Portrait Viviane Paul

19 Loin et pourtant proche Le rêve de Wilfried

20 À l’écoute Benoît Folens

24 À bon marché

SOMMAIRE

‘25

3 Édito

4 Quoi de neuf ? Télex

7 In memoriam

8 Un coin à soi Marie-Valentine Somville

11 Billet

12 En image

14 Le collègue autrement

15 Dossier Nous soignons-nous suffisamment ?

Genevieve

Vandenhoute est

notre goûteur. et aussi

l’auteur de l’Édito.

Elle est la nouvelle antenne d’Approches au C.P. Saint-Bernard à Manage.

Le goûteur

« Découvrir au-delà

des apparences :

la richesse des

retraites sociales. »

152 > approches septembre 2014

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approches MAGAZINE DU PERSONNEL DES FRÈRES DE LA CHARITÉ

5ième année SEPTEMBRE 2014 | N° 19

Benoît Folens « Nous sommes présents partout ! »

Marie-Valentine Somville

LE NOUVEAU CD DE LEONARD COHEN OU UN WEEK-END À DISNEYLAND !

Sœur Sourire

Dossier Nous soignons-nous suf� samment ?

LE NOgagn�

Quoi de neuf à Manage? Cela fait maintenant trois mois que je suis arrivée à Saint-Bernard. C’est un univers radicalement différent de celui dans lequel j’ai travaillé précédemment mais je ne regrette pas du tout cette réorientation. J’essaie de faciliter la vie des personnes avec lesquelles je travaille. Je peux aussi mettre mon sens de l’organisation au service de la réalisation de projets, d’événements… Je suis toujours en mouvement. Cette fonction est à développer et je peux y mettre ma touche personnelle.

J’ai aussi accepté d’être la nouvelle antenne d’Approches. Je trouve cela super ce principe de magazine qui met en valeur le personnel. C’est très important pour les travailleurs de se sentir reconnus et valorisés. Et j’apprécie de con-tribuer à cela. Le fait d’être le relais de Saint-Bernard me permettra de mieux connaître mes collègues, ce qu’ils font et de le relayer dans Approches.

Bref, vous le voyez, une rentrée sous le signe de la nouveauté ! Et ce n’est pas fini ;-) !

> Avez-vous une idée que vous souhaitez partager par le biais de cet éditorial avec vos collègues ? Prenez alors certainement contact avec la rédaction : [email protected]

ÉDITO COLOPHON

> GENEVIÈVE a 37 ans. Elle est mariée à Ludovic. Elle a été

professeur de latin pendant 3 ans et a ensuite travaillé pendant

10 ans dans le secteur de la jeunesse à la formation de Citoyens

Responsables Actifs et Solidaires. Elle est maintenant la secré-

taire du Directeur Général de Saint-Bernard. Elle a un lapin nain

appelé Mafalda et adore faire de la pâtisserie.

Qui est ?GENEVIÈVE VANDENHOUTE

Couverture : Marie-Valentine Somville Photographie : François Dehombreux

Tous les collaborateurs des Frères de la Charité en Belgique reçoivent « Approches » (Wallonie) ou « Dichtbij » (Flandre). Les Frères de la Charité constituent une congrégation et une organisation qui se consacrent à l’accompagnement et aux soins des enfants, des jeunes et des adultes, dans les secteurs de l’enseignement, des établis-sements de soins (soins de santé mentale et soins aux personnes âgées), de l’aide sociale (soins orthopédagogiques, garderies d’enfants et ateliers protégés/sociaux) et de l’enseignement spécial.

Conseil de rédactionGisèle Bodart (EPSIS Bonneville), Christian Bodiaux (CFPJT), Jean-Baptiste Butera (Dave), Jacques Canivet (Manage), Lieven Claeys (Gand), Mattias Devriendt (Gand) (Coordinateur du magazine), le Frère Henri Fransen (Les Sauvèrdias),Philippe Hody, Annelies Naert (Gand), le Frère Michel Paquet, Albert Pfund (Bonneville), Eric Pierrard (CFPJT), Francis Pitz (CFPJT), Patricia Stasse (Bonneville), Edwin Vercruysse (Gand).

Rédacteur en chef et éditeur responsableRaf De Rycke – Stropstraat 119 – 9000 Gand. « Approches » est une publication de l’ASBL Œuvres des Frères de la Charité.

Abonnement« Approches » paraît quatre fois l’an et est gratuit pour tous les collaborateurs des Frères de la Charité. Vous souhaitez un abon-nement ? Veuillez prendre contact avec le secrétariat de rédaction.Tirage: 1500 exemplaires

Collaborer?Si vous souhaitez collaborer au magazine « Approches », vous pouvez prendre contact avec le membre du conseil de rédaction de votre établissement ou avec [email protected].

Mise en pages et impressionKliek Creatieve CommunicatieImprimerie Perka

www.approches.be

Le goûteur

Membre de l’UPP

approches septembre 2014 > 3

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QUOI DE NEUF ?

« LE C.P. DR GUISLAIN EST UN CONTEXTE DANS LEQUEL ON SENT QUE LE THÉÂTRE EST

DE PREMIÈRE NÉCESSITÉ. POUVOIR ÊTRE QUELQU’UN D’AUTRE PENDANT QUELQUES

MOMENTS, CELA FAIT TANT DE BIEN AUX GENS ! CELA ME TOUCHE ÉNORMÉMENT. »

Le metteur en scène Dominique Van Malder sur sa collaboration avec le Centre Psychiatrique Dr Guislain, dans le journal De Standaard.

NouvellesANTENNES LOCALES

EDWIN VERCRUYSSE

Le conseil de rédaction d’Approches remercie sincère-ment Jacques Canivet (C.P. Saint-Bernard, Manage) et Albert Pfund (C.O. Saint-Lambert , Bonneville) de leur engagement et de leurs efforts soutenus pour réaliser le magazine Approches au cours des cinq dernières années. Grâce à leur créativité, leurs réflexions, leurs talents journalistiques et d’organisation, leur esprit et leur bonne collaboration avec tous, le magazine du personnel a pu évoluer vers une publication fort appréciée. Désormais, à Manage, Geneviève Vandenhoute prend le relais, tout comme à Bonneville, Patricia Stasse. Bienvenue dans notre équipe de rédaction et plein succès !

Geneviève

PatriciaLe 22 mai dernier, s’est déroulé un concours d’équitation au Gardian. Sept résidents des MSP ont concouru. Pratiquant l’équitation adaptée, ils ont relevé ce challenge avec certes beaucoup d’appréhension mais surtout avec courage. Ils se sont brillamment illustrés dans leurs catégories, se classant au minimum dans les dix

premiers et décrochant même plusieurs places sur les podiums.

Une véritable consécration de l’investissement d’une année de travail. Où la cohésion du

groupe, la détermination, le dépassement de soi, la gestion des émotions et l’estime de

soi, furent au rendez-vous. En effet, l’équitation adaptée, tout comme l’hippothérapie, sont

de merveilleux outils afin d’atteindre des tas d’objectifs tant individuels que collectifs. Des

moyens supplémentaires que nos infirmiers en chefs ont bien perçus.

Ainsi grâce à leurs appuis, on compte accroître l’activité et surtout en assurer la pérennité.

Nous vous donnons d’ores et déjà rendez-vous en mai prochain pour une nouvelle édition car

tous veulent à nouveau relever le défi.

SANDRINE WINAND CAILLOU BLANC

LES CAVALIERS DES MSP

> Une véritable consécration !

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DE LA NOUVELLE VIE EN AFRIQUE.

Le samedi 23 août 2014, trente-cinq

novices ont prononcé leur première

profession en tant que Frère de la

Charité dans notre maison internatio-

nale de formation à Ndera, Rwanda.

Un novice a prononcé sa profes-

sion le 21 août à Nairobi. Ainsi,

les Frères de la Charité comptent

36 nouveaux membres, venant du

Congo, du Rwanda, du Burundi, de

la Tanzanie, du Kenya, de l’Ethiopie,

de la République centrafricaine, de la

Côte d’Ivoire et du Malawi. Le Frère

Pascal Uwamungu a prononcé sa

profession éternelle. Les vœux ont

été prononcés auprès du supérieur

général, le Frère René Stockman,

qui résidait déjà une semaine au

Rwanda pour prêcher la retraite pour

les novices.

NOUVELLES DE LA MAISON D’ACCUEIL « LES SAUVERDIAS

À JAMBES »

Le déménagement de la Maison

d’accueil « Les Sauverdias », destinée

à accueillir les plus démunis, à la rue

de Dave à Jambes se rapproche.

Plusieurs bénévoles ont déjà pu

constater l’avancement des travaux

et admirer cette belle réalisation. En

effet, le gros oeuvre est terminé et

les hôtes pourront plus que probable-

ment y être accueillis pour les fêtes

de fin d’année.

TÉLEX

A plus dans l’bus ! VÉRONIQUE HOUCHARD

L’organisation des Frères de la Charité a démarré cet été une nouvelle plate-forme en ligne sur

laquelle on peut partager de l’information. Le site Internet est composé de différents groupes

dans lesquels des documents peuvent être partagés avec d’autres membres du groupe. Au sein

du Provincialat et entre le Provincialat et les entités des Frères de la Charité on partage en effet

beaucoup d’information. Il s’agit alors d’ordres du jour et de rapports de réunions, de notes, de

circulaires, de documents informatifs, etc. Pour mieux canaliser ces flux d’information et rendre

l’information d’une façon meilleure, avec plus d’aperçu, plus facilement accessible, cette nou-

velle plate-forme a été créée sous le nom de « Bertijn ». Peut-être vous êtes déjà un membre de

la plate-forme ou peut-être vous devenez un membre dans un des mois à venir.

Le 20 août 2014, comme chaque année, c’était la fête au CP St Bernard ! Environ 200 person-

nes (patients, résidents et membres du personnel) se sont rassemblées autour du groupe folk

« A plus dans l’bus ». Après une dégustation de hot dogs, la musique a envahi la salle, entraî-

nant les spectateurs au son des accordéons et percussions. Chacun était invité à apprendre

quelques pas de danse en suivant les conseils d’un musicien, le spectacle était aussi dans la

salle ! Rendez-vous l’été prochain pour une nouvelle programmation !

BERTIJN ! MATTIAS DEVRIENDT

> Pour des questions ou des remarques concernant ce projet vous pouvez toujours vous adresser à Mattias Devriendt, membre du staff au service communication.

approches septembre 2014 > 5

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En Flandre, les Frères de la Charité comptent plus que 100 écoles et établissements et au total 12.500 collaborateurs. Et il s’y ajoute encore quelques-uns. Zelzate, Mortsel, St-Job-in’t-Goor : les Frères de la Charité croissent encore !

Depuis cette année scolaire, l’école fondamentale Marie Médiatrice à St-Job-in-‘t-Goor

ressortit au groupe des Frères de la Charité. L’école collaborait déjà dans le passé avec les

écoles fondamentales Saint-Raphaël et Christ-Roi à Brecht et Saint-Eduard à Merk-

sem et connaît donc déjà un peu notre organisation. « Les tâches et les responsabilités

croissantes en dehors de la tâche pédagogique nous dépassaient progressivement », dit

leur ancien président Gerard Verdonck. « C’est pourquoi nous avons décidé de passer la

direction aux Frères de la Charité. » Bienvenue !

EN PLEINE croissance ! ANNELIES NAERT L’ECOLE MARIE MÉDIATRICE

> L’Ecole Fondamentale Marie Médiatrice est depuis plus de 75 ans « l’école dans le village, du village ».

ANNELIES NAERT

1Le centre psychiatrique Frères Alexiens à Boechout et le centre psychiatrique St-Amedeus à Mortsel fusionnent pour devenir 1 centre. « La fusion des centres, qui étaient éloignés l’un de l’autre d’un jet de pierre, doit nous permettre d’offrir de meilleurs soins encore aux patients, avec une organisation encore plus efficiente », raconte l’administrateur délégué Koen Oosterlinck. « L’échelle du nouveau centre nous permettra de donner plus aisément une réponse aux défis devant lesquels se trouve le secteur des soins de santé mentale. L’emploi ne sera pas menacé. »

> La fusion officielle devrait entrer en vigueur début 2017.

> L’Ecole Fondamentale Libre Marie Médiatrice compte deux sites d’implantation à St-Job-in-‘t-Goor. Elle offre un enseignement maternel et primaire. Cinquante col-laborateurs prennent soin de presque 600 élèves.

EN FLANDRE

AUBEPour donner une réponse au besoin crois-

sant de soins résidentiels spécialisés pour

des personnes âgées dans les soins de

santé mentale, le C.P. Saint-Jean-Baptiste

a pris en service un bâtiment flambant

neuf. L’unité de soins s’appelle « Hemera »

– du grec pour « Aube » – et offre une

place à 30 patients.

ANNELIES NAERT

6 > approches septembre 2014

Page 7: Approches, 2014-3

IN MEMORIAM

« Présent en absence et pour cette raison ne jamais du passé »

LE FRÈRE JOSEPH CREMERS (1926-2014)

LE FRÈRE FRANS LEEMANS(1922 – 2014)

De nombreuses années le Frère Joseph était actif comme instituteur à l’école primaire. Il

enseignait aux plus petits à Sint-Job-in-‘t-Goor, Deurne, Eeklo, Tamise et presque 20 ans à

Merksem. En 1984, il est retourné à Tamise, où il a pris officiellement sa retraite en 1986. Il a

pourtant continué à s’engager, d’abord à Tamise même, ensuite une année comme supérieur à

Bourg-Léopold, puis à Saint-Paul à Gand, et avec une courte période intermédiaire à Saint-

Trond, de 1999 jusque très récemment dans notre communauté de Sassenhout, où pour ainsi

dire sa vie a pris un nouvel élan.

Le Frère Joseph était un instituteur dévoué, correct pour ses élèves, collégial pour ses

collègues-enseignants. L’école était sa vie et sa vie était l’école. Au couvent il s’est consacré

à l’encadrement matériel, au soin des jardins, aux réparations de petites pannes. Il a cherché

toujours comment rendre l’environnement plus beau avec quelques fleurs, et il n’était pas em-

barrassé à embellir un bouquet avec quelques fleurs en plastique. L’humour n’était pas étranger

au Frère Joseph.

Il acceptait admirablement la souffrance qui l’a frappé les derniers mois, et tous les malaises

que cela apportait, il les a acceptés en croyant. Il était prêt à faire le pas, et ouvertement il

parlait de « son » cancer. Il est décédé le 7 août 2014.

Le Frère Joseph est dans nos souvenirs comme un Frère agréable, prévenant, aimable envers tous, intéressé dans les heurs et malheurs des autres.

Le Frère Frans a passé toute sa vie en serviabilité auprès du prochain malade. Après sa profession

comme Frère de la Charité, recevant alors le nom Electus, il a continué des études d’infirmier psy-

chiatrique. A partir de 1946 il était sans interruption un infirmier dévoué à Dave, Manage, Bierbeek

et Gand. Il y était le Frère de la salle des malades et jour et nuit il était au service de ses malades.

Le Frère Frans était un Frère bien-aimé dans sa communauté. Il réussissait à trouver un équilibre

entre sa vie de prière, sa vie en communauté et son travail. En 1987 il a officiellement pris sa

retraite, mais il a continué à s’engager pour les pauvres et est devenu un collaborateur bénévole

dans la maison d’accueil « Les Sauvèrdias » à Dave.

A partir de l’an 2009, le Frère Frans a résidé dans notre couvent-maison de repos à Zelzate, où

il vivait la dernière phase de sa vie en croyant. Il était reconnaissant pour le bon encadrement et

c’est seulement les derniers mois qu’il a complètement sombré dans un nuage de non-savoir.

Le Frère Frans est décédé dans le couvent-maison de repos Saint-Jean à Zelzate, le 27 juillet 2014.

ANNELIES NAERT

approches septembre 2014 > 7

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Marie-Valentine Somville

UN COIN À SOI

Sœur sourire Marie-Valentine connaît le Centre Saint-Lambert depuis toujours. En effet, sa sœur aînée, Anne-Sophie, y travaille comme éducatrice depuis près de 15 ans. « Je suis régulièrement venue aux manifestations organisées au Centre comme les journées portes ouvertes ou les marchés de Noël. Dès mon plus jeune âge, j’étais donc à l’aise avec les personnes déficientes intellectuelles », explique-t-elle. Et voici, à l’âge de 25 ans, elle travaille comme éducatrice. L’alibi parfait pour un entretien.

PATRICIA STASSEE FRANÇOIS DEHOMBREUX

8 > approches septembre 2014

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Sœur sourire

C’est tout naturellement que je me suis dirigée vers des études d’éducatrice A2 et

mon objectif était de travailler avec les personnes déficientes intel-lectuelles », raconte-t-elle avec enthousiasme. « Durant ces mêmes études, 3 années consécutives, je suis venue comme étudiante dans différents pavillons, ce qui m’a permis de côtoyer différents types de handicaps.» Dès son diplôme d’éducatrice A2 en main, Marie-Valentine a postulé au Centre et a été engagée le 1er octo-bre 2010 (quelques jours avant sa 2e sœur, Emeline). Elle a eu l’occasion de travailler dans différents pavil-lons, ainsi qu’à l’activité Marmiton. Aujourd’hui, nous la rencontrons au pavillon Saints-Anges, à la maison Papyrus, où vivent 13 personnes polyhandicapées vieillissantes qui nécessitent des soins importants et un rythme de vie calme.

Snoezelen Lorsqu’elle fait la pause du matin, dès son arrivée à 7 h, elle ouvre l’ordinateur. « Je consulte sur Vision sociale (dossier centralisé des usagers) les informations que les éducateurs de la veille et ceux de la nuit ont notées et qui concernent les usagers de ma maison », explique-t-elle. Nous la suivons avec sa collègue, et nous voyons comment elle réveille les usagers, procède à leur toilette et prépare les petits déjeuners. « A partir de 10 h commencent al-ors les activités. Elles ont lieu soit en pavillon avec des éducateurs d’activités spécifiques qui viennent dans la maison comme les activités Marmiton, Bien-être, Picasso, …), soit les usagers sont conduits par nous à des activités sur le site (Snoezelen, …) », explique-t-elle en détail. « J’organise aussi des activités en maison, comme par exemple Sherborne (activité de socialisation par le mouvement),

des activités créatives ou de bien-être. »Mais son travail ne s’arrête pas là. Avec ses collègues, elle essaie d’organiser de temps en temps quelque chose de supplémentaire, de façon à quitter le Centre. « Aller visiter un zoo, faire des promena-des, … Ces sorties demandent une organisation préalable pour réser-ver les minibus, veiller à être suf-fisamment d’accompagnants. Pour ces sorties, certains usagers auto-nomes des résidences supervisées viennent prêter main-forte, notam-ment pour pousser les voiturettes. Leur aide est très précieuse. » Après les activités, nous suivons Marie-Valentine vers la cuisine cen-trale où elle va chercher les dîners avec sa collègue. Autour de la table, les usagers mangent, pour certains seuls et pour d’autres, il est néces-saire de leur donner leur repas.

L’approche sensorielleMarie-Valentine a suivi plusieurs formations dont Sherborne et l’approche sensorielle. « Les 6 jours de formation sur l’approche sensorielle m’ont apporté beaucoup de satisfaction car cela me permet de remettre en ques-tion ma pratique et de m’améliorer pour le bien-être des usagers ». Même si la partie théorique était très intéressante, elle a apprécié davantage la partie pratique où elle a dû, tout comme ses collè-gues, réaliser une courte vidéo sur une activité avec un usager. « Les différentes vidéos ont été présen-tées au groupe et commentées par le formateur sur la façon de faire et de se comporter avec l’usager, en donnant des conseils. Tout cela dans un esprit positif et constructif. » « Les formations sont non seule-ment importantes pour la pratique de mon métier mais aussi pour le fait de les suivre avec des

« PAR LES FORMATIONS, J’AVANCE ET J’INSPIRE AUSSI LES AUTRES

COLLÈGUES. »

approches septembre 2014 > 9

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à la côtecollègues issus d’autres pavil-lons. Nous pouvons comparer nos expériences et se transmettre des idées. »

SourireIl est beau de voir comment le bien-être des usagers prime dans son travail et elle nous le raconte aussi littéralement. « Cela se traduit par prendre le temps le matin de faire la toilette complète en toute sérénité, de les raser, de leur mettre de la crème et aussi de donner les petits déjeuners calmement. Ce sont des moments privilégiés pour eux et pour moi. » De beaux souvenirs, elle en a beaucoup. « J’en retiens surtout deux. D’abord les deux séjours de vacances que j’ai organisés pour les usagers. Avec une collègue,

Qui est?

> MARIE-VALENTINE est éducatrice.

> Elle a 25 ans et habite à Andenne.

> Elle aime les balades et le sport.

MARIE-VALENTINE SOMVILLE

j’ai cherché des lieux de séjour de vacances adaptés aux usagers de la maison. Le premier séjour s’est déroulé à Peer et l’année suivante à la Roche-en-Ardenne. Pour les usagers polyhandicapés qui n’ont pas souvent l’opportunité de quitter leur maison, ces séjours sont très enrichissants car ils sortent de leur quotidien, ils rencontrent d’autres personnes, découvrent d’autres environnements. Voir cela me rend vraiment heureuse. »« Ces moments sont aussi l’occasion pour nous, les éduca-teurs, de créer des liens privilégiés avec les usagers et de vivre des moments plus intenses avec eux. Malgré la fatigue en fin de séjour car c’est 24h/24h passées à s’occuper des usagers, j’avais toujours le grand sourire et l’envie de partager d’autres séjours avec eux. »

2 sœurs Depuis les 4 ans qu’elle travaille au Centre, Marie-Valentine a vu sa pra-tique évoluer grâce aux formations et grâce aussi aux échanges qui ont lieu entre collègues lors des réuni-ons d’équipe. Les usagers lui appor-tent beaucoup de satisfaction dans son travail. Elle y est attachée. Ils lui transmettent des choses aussi bien verbalement que non verbalement par leurs regards, des gestes. Avant de partir, nous lui demandons comment les choses se passent lors de fêtes de famille, sachant que ses deux sœurs travaillent également au Centre Saint-Lambert. « C’est par-fois difficile pour moi de faire la part des choses entre ma vie profession-nelle et privée car avec deux sœurs qui travaillent au Centre, dont une dans la même maison, les conver-sations reviennent souvent sur notre travail et les usagers. Mais nous faisons de notre mieux pour parler aussi d’autres choses », dit-elle en riant. n

Qu’est-ce que ?

Le Centre Saint-Lambert à

Bonneville, près d’Andenne.

Le Centre Saint-Lambert est un

établissement en pleine évolution.

Jusqu’à il y a quelques années,

tous les usagers habitaient à la

campagne dans des pavillons situés

sur un même site à Bonneville, sur

les hauteurs d’Andenne.

En 2012, 65 premiers usagers ont

déménagé vers des maisons au

cœur de la ville d’Andenne.

Un projet d’intégration qui compte !

240

LE C.O. SAINT-LAMBERT

Le Centre Saint-Lambert accueille

240 personnes avec une déficience

intellectuelle qui constitue leur

handicap principal.

« DONNER LE PETIT DÉJEUNER, METTRE DE LA CRÈME, FAIRE LA TOILETTE EN

TOUTE SÉRÉNITÉ : C’EST LA PRENDRE LE TEMPS POUR LES USAGERS. »

10 > approches septembre 2014

Page 11: Approches, 2014-3

BILLET

à la côteSur la digue, les badauds flânent, tongs aux pieds.

Les mouettes et les goélands cerclent à basse altitude, puis fondent sur une demi-saucisse

tombée par terre. Les cuistax slaloment entre les groupes de promeneurs. On s’arrête ici, puis là, sans but précis. On achète indifféremment gaufres, glaces et bonbons. Les étals débordent d’attrape-gogos. Succès garanti. Sous le vélum tendu par-dessus les terrasses bondées, les odeurs de frites, de moules et de hot-dogs se mêlent à celles de la crème solaire, de la sueur et du tabac.

La mer, personne ne la contemple. Le ciel, ils n’y lèvent pas les yeux, sauf pour s’extasier sur les cerfs-volants. Parc d’attraction. Ils déambulent comme dans la rue Neuve — c’est en fait la rue Neuve trans-portée à la mer, en version maillot et bermuda.Le temps est lourd ; le vent du large ne souffle pas, ou à peine. Les nuages, encore hauts, s’assombrissent. Pour le moment, en plein midi, le soleil brûle tout. Il lui fallut s’élever pendant des heures pour parvenir à franchir la muraille de béton, de brique et de verre qui domine la digue, l’ultime bastion de la civilisation. En-tre les immeubles de douze étages et plus, subsistent quelques demeures de l’élite d’un monde révolu, celui qui, pour cette même élite, s’appelait la Belle Époque. Agréables à l’œil, ces bâtisses n’en demeurent pas moins intruses ici, à la fin des terres. Les jolies avant-gardes du saccage.

Le XIXe siècle urbanisa la côte belge, il la mit en valeur, c’est-à-dire que, là où il n’y avait que sable, dunes, polders et eaux saumâtres, il créa artificiel-lement de la valeur marchande, au prix de la destruc-tion de la valeur paysagère, biologique et historique.

Cabarets, hôtels et restaurants pullulèrent. Les villas, puis les appartements se répandirent comme le choléra. Bientôt, de la côte d’avant, rien ne subsista, ou presque. Quand elles échappaient aux démolis-seurs, les maisonnettes de pêcheurs se transfor-maient en secondes résidences, vides la plupart du temps.

Toujours, l’homme construisit près des côtes, tou-jours, il chercha à gagner sur la mer, à étendre le domaine cultivable et le commerce. Les digues, il en érige depuis le Moyen-âge. Jamais, cependant, dans les proportions que prit l’urbanisme du XIXe siècle, mû par l’esprit de lucre, d’apparat et de consom-mation. Le XXe ne fit qu’aggraver la situation, par massification.

Au XIXe siècle déjà, le ramassage des coquillages finissait par lasser. Il fallait s’amuser. On bâtit donc un casino, avec vue sur le large. Une façon moins oné-reuse et, au début, moins risquée de s’amuser, c’est la drague. Et ça drague ferme. Sea, sex and sun…

Tandis que les badauds baguenaudent, en quête de la moindre distraction qui les puisse sortir de leur en-nui volontaire, les affaires du monde continuent. Des gens, et pas forcément des philanthropes, s’occupent d’eux, à leur insu. Au fond, ça les arrange bien. Pen-dant ce temps-là, ils peuvent s’acheter des babeluttes.

> CHRISTIAN BODIAUX est l’agent pastoral

central de l’ASBL Œuvres des Frères de la

Charité. Dans ce billet, il parle avec esprit

critique des rapports de l’homme avec la mer.

approches septembre 2014 > 11

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EN IMAGE

QUE VEUX-TU ? INGRID PASCAL FRANÇOIS DEHOMBREUX

Quand la parole n’est pas au rendez-vous et que l’on a que les gestes, les cris, le regard, l’attitude pour se faire comprendre; alors bien vite arrive le désarroi, l’anxiété, l’angoisse ou l’inconfort. Quand on ne comprend pas ce que veut l’autre, malgré l’écoute,la patience et l’empathie, alors bien vite arrive le stress, le désemparement ou le sentiment désagré-able d’incapacité à aider l’autre. « C’est alors que chacun fait appel à ses ressources au plus profond de lui-même et souvent un bruit, une syllabe, une intonation, une habitude, un rituel nous permet de comprendre la demande et d’y répondre », explique Ingrid Pascal, chef du service Néviau du Centre Psy-chiatrique St-Martin à Dave, quand elle a vu cette photo de Diana Almeira, aide-soignante à son unité de soins Néviau A. « Alors, l’apaisement apparaît ! Un « ouf » de soulagement pour tous ».

12 > approches septembre 2014

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approches septembre 2014 > 13

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Olivier en rando J’ai toujours fait du sport, mais c’est en 2007 que, suite à des en-nuis de santé, j’ai vraiment com-mencé avec le VTT. J’ai ressenti une puissante envie de reprendre contact avec la nature, d’aller au-delà de moi-même et d’affronter mes propres limites dans un challenge sans cesse renouvelé. Pendant l’effort, je ne parle pas. Toute ma concentration se porte sur l’objectif que je me suis fixé. Je fais alors le vide dans ma tête et je ne pense plus qu’à une chose : aller jusqu’au bout de l’effort pour relever le défi que je me suis lancé. Au fil du temps, ce dépassement de soi est devenu un véritable besoin. Si je n’ai pas la possibilité de m’entraîner, je deviens vite insupportable ! Parcourir la nature à pied, c’est en admirer une infime partie. Se déplacer en voiture n’offre pas le temps d’en apprécier la beauté. Le VTT permet d’explorer beaucoup d’endroits magnifiques en prenant le temps de s’en imprégner, de les apprécier. Partir en rando seul ou en groupe, c’est aussi avoir l’occasion de faire des

ALBERT PFUND FRANÇOIS DEHOMBREUX

kilomètres et les dénivelés. Avec un rêve au bout de l’effort : participer à une compétition à Verbier (dans les Alpes suisses), sur les Chemins du Soleil (Hautes Alpes françaises) ou dans les Pyrénées françaises. Ce rêve, je compte bien le réaliser l’année pro-chaine et je m’y prépare activement. Je roule jusqu’à 15 heures sur une semaine, à raison de 3 ou 4 séances. Autant dire que le VTT prend une place importante qu’il faut savoir concilier avec la vie professionnelle et la vie familiale. J’ai aussi appris à me débrouiller avec la mécanique de mon vélo pour garder dans des limites acceptables les dépenses qu’il occasionne. Enfin, la sécurité n’est pas à prendre à la légère. Les chutes en VTT peu-vent être dramatiques. Il faut être prudent et se munir des protections nécessaires comme le casque. Au-tant se mettre dans les meilleures conditions possibles pour s’engager dans cette aventure. Le VTT, c’est une question de patience : on n’y prend plaisir qu’après s’être forgé une certaine condition physique.

connaissances. Mais ce qu’il y aura toujours à l’arrivée, c’est la grande satisfaction d’avoir une nouvelle fois repoussé ses limites.

Toute l’année, des marathons VTT sont organisés aux quatre coins de la Belgique. Autant d’occasions pour enchaîner les

OLIVIER SORÉEQui est?

> OLIVIER SORÉE a 34 ans.

> Il est le père d’un garçon de 2

ans et demi qui aura bientôt une

petite sœur.

> Depuis 2003, il travaille au

Centre St-Lambert à Bonneville

en qualité de kinésithérapeute.

> L’effort physique, c’est son

rayon…

LE COLLÈGUE AUTREMENT

14 > approches septembre 2014

Page 15: Approches, 2014-3

DOSSIER

Marc Docquir tient à remercier le magazine « Approches » pour développer la thématique du bien-être au travail. « C’est quelque chose qui me questionne depuis de nombreuses années. En effet, cette question m’interpelle tant sur le plan personnel (et j’entends par là mon propre bien-être de soignant dans ma pratique cli-nique) que sur le plan de la gestion des équipes avec lesquelles j’ai l’occasion de travailler. » Un entretien intéressant sur notre esprit, notre corps et notre âme. En dans la pratique ? Approches a cherché des gens qui peuvent nous inspirer de bons tuyaux et de bonnes pratiques.

JACQUES CANIVET, JEAN-BAPTISTE BUTERA MATTIAS DEVRIENDT

Nous soignons-nous suffisamment ?

> Approches : Quelle est l’importance des soins pour nous-mêmes dans notre travail ? Marc Docquir : « Il est toujours singu-lier pour un soignant, dont la mission est de veiller au bien-être des autres, d’oser dans ce contexte parler de son propre bien-être ; comme si il y avait là une contradiction, un choix à opérer entre soi et le patient… Nous sommes formés et ensuite évalués sur notre capacité à veiller au bien-être de ceux qui nous sont confiés mais finalement tellement démunis lorsque qu’il s’agit de prendre soin de nous, au point que trop souvent attentifs aux manifestations bruyan-tes de mal-être de nos patients, nous n’entendons pas toujours les signes cer-tes plus discrets mais pourtant tellement présents de nos propres souffrances de soignants. »

> Approches : Comment l’établissement peut-il stimuler le bien-être des collaborateurs ? Marc Docquir : « De bonnes condi-tions matérielles de travail contribuent certainement à notre bien-être, mais si elles sont nécessaires, elles ne sont clairement pas suffisantes pour tenir en respect notre seuil d’inconfort. En effet, tout au long de ma carrière, j’ai eu l’occasion d’évoluer dans des contex-tes de soins divers offrant tantôt des conditions de travail très confortables, et parfois nettement moins. Force m’est de constater que ces éléments contextuels ne suffisent pas toujours pour expliquer mes états d’âme de soignant.

approches septembre 2014 > 15

Page 16: Approches, 2014-3

trique attaque profondément la continuité de pensée tant chez nos patients que dans les équipes qui les encadrent. Dans l’espace partagé du soin par les activités thérapeutiques, il est rare que nous soyons pleinement en phase avec nos patients sur le sens réel de nos présences respectives. Alors que nous tendons à injecter du sens dans « le faire et l’être » du patient, le symptôme surgit et attaque parfois violemment notre préoccupation. Notre mission consiste

> Approches : Alors où se niche réellement notre énergie motrice pour accomplir avec efficacité, jour après jour, la mission qui est la nôtre ? Marc Docquir : « Au-delà des éléments qui nous sautent aux yeux comme une charge de travail trop lourde, une ambi-ance d’équipe conflictuelle, un manque de considération de nos fonctions… (et la liste de nos revendications légitimes est illimitée…), il me semble que la question essentielle réside plutôt dans le sens de ce que nous faisons. Pourquoi suis-je là ? Quel est le véritable sens de mon action ? Mon intervention répond-elle à mes convictions, mes valeurs, mes idéaux, aux raisons profondes qui m’ont amené vers cette profession ? N’ai-je pas perdu ce feu sacré qui me brûlait et dont je ne retiens plus aujourd’hui parfois qu’un goût de cendres ?

> Approches : Comment arrive-t-il de perdre parfois ‘le sens de notre travail’ ? Marc Docquir : « Remarquons que les occasions de perte de sens sont nombreuses, mais la plus puissante réside probablement dans une exposition continue à la clinique à laquelle nous sommes confrontés. La maladie psychia-

DR ANNE-CATHERINE DEGROS

> DR ANNE-CATHERINE DEGROS a 52

ans et travaille à St martin depuis 1999.

Psychiatre de formation, elle est res-

ponsable médicale de l’hôpital de jour et

coordinatrice des MSP. Ses distractions :

la lecture des romans policiers et des

livres de philosophie. Elle aime la danse,

les voyages et les vacances au bord de

la mer ainsi que les bons resto.

alors à identifier, accueillir et contenir ces mouvements spontanés et chaotiques. »

> Approches : Quelles peuvent être les conséquences de perdre le sens de son travail ? Marc Docquir : « Si nous ne nous met-tons pas personnellement et en équipe à l’écoute de ces mouvements complexes qui nourrissent la relation thérapeutique, nous risquons fort d’être imprégnés par le non-sens ambiant et d’y perdre non

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30 conseils pour travailler en forme

À prendre avec humour (ingrédient important pour une vie heureuse)…

MARC DOCQUIR

Un bon petit déjeuner pour commencer ; par exemple : jus d’orange et de citron, œufs coque ou sur le plat ou poisson fumé et radis ou avocat, banane, miel, citron, noix…

Une petite marche ou quelques exercices de mise en route (à renouveler éventuellement en cours de journée)

Se vider la tête (musique, méditation, lecture agréable)

Un regard aux belles prairies ou aux bâtiments intéressants que l’on croise

Saluer les personnes avec amabilité et ne pas s’en faire si l’on n’a pas de réponse

Prendre la température de l’ambiance de l’endroit où l’on travaille (avoir paréo ou armure blindée à disposition)

> MARC DOCQUIR a 43 ans

et travaille à St Martin depuis

décembre 2013 comme coordi-

nateur des activités thérapeu-

tiques de jour. Il est marié et

père de deux grands garçons.

16 > approches septembre 2014

Page 17: Approches, 2014-3

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1415

1617

« LES ÉLÉMENTS CONTEXTUELS NE

SUFFISENT PAS TOUJOURS POUR EXPLIQUER MES ÉTATS D’ÂME DE

SOIGNANT. »

« LA QUESTION ESSENTIELLE

RÉSIDE DANS LE SENS DE CE QUE NOUS FAISONS. »

d’équipe, aux supervisions individuelles ou collectives, aux formations inter-nes et externes, aux rencontres avec d’autres équipes ou tout simplement aux moments où le thérapeute se retrouve seul avec lui-même après le soin dans une tentative de comprendre ce qui vient de se jouer afin de l’inscrire dans une ré-flexion constructive. Ces espaces privent peut-être le patient d’une partie de notre disponibilité à son égard mais ils sont de nature à restaurer profondément notre bien-être au travail dont il est lui-même un bénéficiaire privilégié. »

> Approches : Mais le bien-être au travail ne se joue pas que dans la sphère professionnelle…Marc Docquir : « Loin de là. Il ne faut pas négliger les nécessaires recon-structions de soi qui s’opèrent loin du tumulte du travail. Qu’il s’agisse de la vie de famille, des relations avec nos amis, du soin que nous mettons à cultiver nos passions, il me parait indispensable de nourrir de manière équilibrée notre esprit, notre corps et notre âme. J’y vois là une sorte de responsabilité qui nous incombe et qui nous permet de cultiver un esprit positif indispensable pour être sainement au service de nos patients. »n

Ecouter les priorités du jour et en tenir compte ; faire le mieux possible

Rester zen (décalage, images mentales) ; respirer profondément et lentement de temps en temps

Se fixer quelques objectifs constructifs à atteindre

Convertir rebuffades, vexations et stress en vagues sémillantes de réponses positives (de l’importance d’avoir rechargé ses batteries le matin)

Collectionner les sourires, paroles aimables que l’on vous donne et projets aboutis (même si c’est une marche de franchie au lieu de l’escalier ; parfois il faut souffler sur le palier)

Communiquer pour que la compréhension soit la plus optimale possible et que les décisions les plus justes et adéquates se prennent

Echanger ses impressions pour avoir un retour pour affiner sa perception de soi et des autres

Faire la chasse aux interprétations erronées

Recadrer les problèmes avec respect afin de ne pas rester avec de la frustration et de l’amertume

Prendre des repas détendus (face à un beau paysage et/ou en bonne compagnie)

Cultiver nos différences et la complémentarité dans les relations, s’enrichir des ressources des autres

EMMANUEL GAILLY

> EMMANUEL GAILLY (46 ans) est le

directeur administratif du C.P. Saint-

Bernard à Manage depuis avril 2009.

Au 1er juin, il a pris ses nouvelles

fonctions comme directeur chez

ENTRA à St-Servais.

> Approches : Père de 2 enfants de 11 et 7 ans, com-ment vous vous maintenez en forme ? « Mon fils avait choisi l’escrime et dans le même créneau horaire, il y avait le karaté. Et je me suis dit pourquoi ne mettrais-je pas à profit mon temps d’attente de 2 heures pour m’adonner à un sport qui m’attire. Depuis, une fois par semaine, c’est le karaté. Je peux vous assurer que nous essayons d’atteindre nos limites en voulant, en plus, chaque fois les repousser. Par essence, le karaté est un sport de défense, de contrôle de soi. Cela m’est très bé-néfique. Un autre petit conseil pour garder la forme, très facile celui-là ! Plusieurs fois par semaine, j’emmène ma chienne Kyra, un setter irlandais, en promenade pendant environ 1 h 30. Grâce à cette marche dans les alentours, je me familiarise à ma région et cela m’apporte ce bol d’oxygène bien nécessaire après les heures de bureau et de voiture. »

seulement le fil conducteur de notre intervention mais également notre disposition thérapeutique. Sans arrêt sur image, nous pourrions facilement absor-ber cette souffrance à laquelle nous nous attaquons habituellement avec tant de conviction. »

> Approches : Comment aborder cela au mieux ? Marc Docquir : « Il est dès lors capital de se donner personnellement et col-lectivement l’autorisation de penser le soin dans des espaces qui nous sont réservés et qui ne sont pas envahis par le psychisme chaotique et encombrant du patient. Je pense aux réunions

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À prendre avec humour (ingrédient important pour une vie heureuse)…

approches septembre 2014 > 17

Page 18: Approches, 2014-3

NATHALIE QUÉRIAT

> NATHALIE QUÉRIAT (44 ans) est infirmière à l’unité 29 du C.P. Saint-

Bernard à Manage. D’une nature enjouée, sympathique, aimant son

travail, elle est également impliquée dans le syndicat.

> Approches : Quel est votre secret pour garder cette expression de bonne humeur ? « Selon moi, pour rester bien dans sa peau, il faut, en dehors des choses habituelles de la vie, avoir son jardin secret. Mes pas-sions sont les livres d’une manière générale et la généalogie en particulier. Regrouper les livres, les classifier, présenter une bibliothèque et proposer cela à d’autres, c’est enthousiasmant. Ce n’est pas pour rien que je suis partie prenante dans l’activité lecture mise sur pied par l’unité 29 disposant depuis peu de nouveaux locaux. Par les livres, j’ai découvert la généalogie et je me suis rapidement intéressée à mon propre arbre généalogique. De recherches en découvertes, j’ai rassemblé 1200 noms et suis remontée jusqu’en 1550. Ces moments au calme me reposent l’esprit et me res-sourcent. Pour ensuite retrouver tout son allant ! »

S’appuyer sur ses compétences qu’il est utile d’entretenir aussi

Gommer (ou « typexer » ) les effets de parasitages relationnels

Garder son cap

Se relaxer de temps en temps en soufflant ou en s’étirant comme un chat ou un félin (selon les représentations qui nous habitent)

Profiter des pauses thé ou café au gré des espaces traversés

Saluer en partant

Valoriser la satisfaction de la tâche accomplie

Repartir en musique ou en méditation pour rentrer chez soi

Entretenir l’espoir d’améliorer sa vie et celle des autres ainsi que l’enthousiasme de nouveaux projets ou défis (selon son tempérament)

Parler avec sa famille, ses voisins, ses amis (cela rééquilibre les enjeux du quotidien)

Vaquer à ses tâches

Se faire soigner si besoin est

Dormir ; rêver ?... Un autre jour va sans doute commencer

2021

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282930

« JE VIS DE LA PASSION DE DIEU ET DE LA PASSION

DES HOMMES. »

JEAN-PIERRE GOSSERIES

> JEAN-PIERRE GOSSERIES (82 ans)

est l’abbé du C.P. Saint-Bernard à

Manage. Il y célèbre les messes du

dimanche, des jours fériés et des

manifestations festives. Faisant

partie de notre équipe pastorale, il

va à la rencontre des patients. En de-

hors de notre institution, il est prêtre

auxiliaire pour les 16 paroisses

environnantes. Il visite également

les homes de la région.

> Approches : Comment faites-vous pour garder une telle forme ? Jean-Pierre Gosseries : « Ordonné au service du peuple chrétien, je suis prêtre pour tous. Tant que je suis en forme, je me dois de continuer. C’est cette mission qui me fait vivre. Lever 6 h 30, coucher minuit. Pendant la journée je suis continuellement en contact avec les gens. Si certains moments sont joyeux, d’autres sont tristes. Pour chaque occasion, je cherche le mot juste. Le soir, aussi, je vais à quelques rencontres évangéliques. En un mot comme en cent, je vis de la passion de Dieu et de la passion des hommes. »

1819

18 > approches septembre 2014

Page 19: Approches, 2014-3

Wilfried a entendu parler la première fois du projet Ru-monge Deaf Cooperative en

Tanzanie quand, en tant qu’ancien élève du Centre Orthopédagogi-que St-Gregorius à Gentbrugge, il est allé écouter le Frère Stan sur sa mission en Afrique. « J’ai posé tellement de questions que finalement le Frère Stan m’a invité à visiter Kigoma », raconte-t-il. « Là, j’ai fait connaissance avec Godwin et Imani et j’ai vu comment la situation de la vie des sourds y était poignante. J’ai donné mon cœur au projet et j’ai commencé à organiser des actions, dont des festins. Et depuis 2010 je pars cha-que année pour Kigoma, en tant que bénévole. »

« En Afrique il y a encore beaucoup de préjugés sur la surdité. Parfois on y voit une forme de sorcellerie et les sourds sont damnés. Parfois on pense que les sourds sont paresseux et que la surdité est contagieuse. Les sourds en Afrique n’ont pas de travail, sauf en famille. Par ce fait ils ne peuvent pourvoir à leur subsistance. En outre, ils vivent loin l’un de l’autre et sont ainsi privés de formes importantes de communication et de contact social. Avec Imani, j’ai commencé à donner des cours en langage gestuel. D’abord pour un petit

LOIN ET POURTANT PROCHE

Le rêve de Wilfried

Nous ne restonspas sourds pour RumongeQue Rumonge puisse devenir un lieu où les sourds trouvent un vrai foyer. Qu’ils puissent s’y réunir pour se parler et se soutenir. C’est là le rêve de Wilfried De Graef. Et c’est volontiers qu’il veut partager ce rêve. Fracarita Belgium, l’ONG des Frères de la Charité, a répondu à cet appel et soutient avec l’Action Sud 2014 le projet de petite échelle mais tellement nécessaire pour les sourds en Tanzanie.

FRACARITA BELGIQUE

> Wilfried De Graef donne son cœur à notre projet en Tanzanie.

Qui est?

> WILFRIED DE GRAEF est

malentendant lui-même, en

conséquence d’une méningite

pendant son enfance.

> Il a fait la connaissance

de l’organisation quand il

suivait les cours de la section

menuiserie à St-Gregorius à

Gentbrugge.

> Depuis 2012 Wilfried est mem-

bre associé de la Congrégation

des Frères de la Charité.

> A Kigoma, on l’appelle « Babu »,

« Grand-Père », ce qui y est un

titre honorifique.

WILFRIED DE GRAEF?

ACTION SUD 2014Avec l’Action Sud 2014, Fracarita Belgium soutient la Rumonge Deaf Cooperative,

un projet à Kigoma, Tanzanie qui se préoccupe du sort des personnes sourdes, avec

comme objectif de les tirer de leur isolement et de les rendre autonomes. Les garçons

y reçoivent une formation de menuisier, les filles une formation de couturière.

Plus d’informations sur l’Action Sud et Fracarita Belgium surwww.fracarita-belgium.org et www.zuidactie.be.

groupe de sourds, mais ce groupe est devenu toujours plus grand. Par le langage gestuel, ils peuvent s’émanciper et surtout communi-quer mieux l’un avec l’autre. »

Egalement dans l’atelier de me-nuiserie de Rumonge ils peuvent compter sur l’aide de Wilfried. « Les sourds à Kigoma ont encore bien des rêves », rappelle Wilfried. « Ils peuvent utiliser tout sou-tien pour construire une section d’horticulture, un atelier de couture, une élevage de poules. Si cela réus-sit, ils peuvent également rêver de se marier, d’avoir des enfants et de chercher le bonheur. »

approches septembre 2014 > 19

Page 20: Approches, 2014-3

À L’ÉCOUTE

Benoît Folens

« Nous sommes absolument présents partout ! »

Un hôpital avec plus de 500 membres du personnel, c’est une grande entreprise. Et la diriger n’est pas simple. Cette année, Benoît Folens a relevé le défi au C.P. Saint-Martin à Dave. Approches était curieux de savoir comment il l’aborde. « Il est évident que le monde change et que notre institution change elle aussi ».

JEAN-BAPTISTE BUTERA FRANÇOIS DEHOMBREUX

Page 21: Approches, 2014-3

Approches : Quel est votre parcours à St-Martin ?« Lorsque j’ai postulé pour

le poste de directeur administratif, il y a 23 ans, je terminais mon ser-vice militaire, j’avais 26 ans. Après plusieurs entretiens avec le Frère René Stockman du Provincialat, le Frère Henri Franssen et Mon sieur Serge Quettier, j’ai finalement été sélectionné et engagé pour entrer en fonction le 15 novembre 1991. Je me souviens très bien de ce premier jour, de ma première rencontre avec le personnel du département administratif, de mes nouveaux collègues au sein du comité de direction, de mon premier bureau. Au fil des années, plusieurs changements, notam-ment la fusion des départements administratif et financier, ont par-ticipé à l’élargissement du champ de mes compétences et de mon activité professionnelle. En 20 an-nées, l’essence même du métier s’est complètement transformée. Ensuite, un changement majeur s’est opéré en 2005 lorsque je fus nommé adjoint au directeur géné-ral avec des responsabilités très différentes mais particulièrement enthousiasmantes surtout dans un contexte de changement, de réforme et de nouveaux projets à mener. Enfin, il y a quelques mois, je fus amené à remplir la fonction de directeur général. »

Le curseur au bon endroitApproches : Comment la transition s’est-elle déroulée ?« J’ai envie de dire que la transi-tion s’est faite facilement, simplement, naturellement. Je partageais déjà pas mal d’informations et de responsabili-tés avec Monsieur Pitz et cela m’a permis d’acquérir rapidement une bonne connaissance des dossiers. Par contre, effectivement, c’est un autre métier dans lequel on est perpétuellement sollicité et pour lequel la vision transversale prime sur la version verticale, comme la direction d’un département. La vision stratégique est également une composante déterminante à cette fonction. »« Il faut certainement un temps d’adaptation pour emmagasiner

l’importance de la charge de travail et toutes les informations qui vous parviennent en perma-nence. Il convient également d’être disponible et de pouvoir s’adapter rapidement. Aucune journée ne se passe comme vous l’aviez planifiée…Au niveau du conseil de direction, la transition s’est effectuée assez rapidement puisque nous travail-lions déjà ensemble et que j’avais déjà eu l’occasion d’assurer la coordination de ces réunions. »

Approches : Quel était le change-ment majeur ?« Je le situerais peut-être ailleurs dans une image assez symboli-que : c’est le fait qu’ici vous êtes vraiment en première ligne, qu’il n’y a personne devant vous et donc que vous êtes constamment sol-licité et exposé au feu des projec-teurs sans aucune possibilité de s’esquiver. Ce défi me convient et me plaît beaucoup. »

Approches : Quelles situations à St-Martin vous ont particulièrement touché ?« La difficulté de ce poste, c’est adopter des positions profession-nelles qui ne sont pas toujours en phase avec des décisions qui pourraient être prises à titre personnel mais qu’il faut néan-moins prendre compte tenu d’une responsabilité à assumer. Cela concerne aussi bien les membres du personnel que les patients. »« Je pense par exemple à la procédure de recouvrement d’une créance importante. Faut-il recou-rir à l’intervention d’un huissier qui procèdera à la vente de biens ou décider de porter cette facture en pertes et profits ? Ce qui est compliqué, c’est de savoir mettre le curseur au bon endroit.Je me trouve parfois face à un dilemme où les contraintes orga-nisationnelles et financières sont lourdes et m’amènent à délaisser le côté humain qui est pourtant

une des valeurs fondamentales de notre établissement. »

Approches : Que signifie pour vous le fait de diriger un établissement d’obédience chrétienne ? Cela constitue-t-il une différence ?« Je pense qu’indubitablement cela fait une différence dans notre mode de gestion. Les références historiques, les fondements de la congrégation, le cadre auquel on se rattache, la mission qui sert de référence, toute une série de rap-pels qui font qu’on est imprégné par cette culture catholique. Cela oriente qu’on le veuille ou non nos décisions. »

2014Approches : Ce n’est pas toujours simple de prendre des décisions. Comment voyez-vous cela ?« La prise de décision est souvent la conséquence d’un processus de réflexion collégial. Elle est la plupart du temps prise après con-certation, après discussion avec les collègues, avec les personnes qui ont les compétences requises en la matière et qui peuvent éclai-rer ce choix. Le travail prépara-toire d’informations et de prise de connaissance d’un dossier étant terminé, la décision s’impose naturellement. »« C’est une réelle chance qu’au sein du conseil de direction, les prises de décisions, la concer-tation, les accords s’établissent assez facilement. Il y a de l’espace pour les points de vue différents et du respect envers chacun d’entre nous. Nous avons tous la même vision de ce que nous voulons pour l’avenir de notre institution. Et dans ce cadre, il est beaucoup plus aisé d’arriver à une décision collégiale. »

Approches : Quelles sont les décisi-ons à prendre pour cette année ?« L’enjeu pour le CNP Saint-Martin en cette fin d’année 2014 est

« AUCUNE JOURNÉE NE SE PASSE COMME VOUS L’AVIEZ PLANIFIÉE. »

approches septembre 2014 > 21

Page 22: Approches, 2014-3

effectivement la poursuite et la concrétisation du plan de masse. Certains projets doivent encore aboutir, être mis en œuvre et nécessitent toute l’attention de l’ensemble du comité de direc-tion car les conséquences des décisions prises sont multiples à la fois pour les patients, pour les membres du personnel, pour l’infrastructure et donc pour les finances de l’hôpital. D’autre part, il faut rester en cohérence par rapport à certains projets cliniques, à certaines prises de position, à certains dossiers de financement. Une décision importante à pren-dre d’ici la fin de l’année concerne le déploiement d’un nouveau service d’admission de 25 lits A. Il convient de réfléchir à un projet clinique intégré, en phase avec les besoins de la population namu-roise et cohérent par rapport à

> « Il me tient à cœur de donner un contexte de soins le plus favorable possible », dit Benoît Folens.

« LA CULTURE CATHOLIQUE

ORIENTE QU’ON LE VEUILLE OU NON

NOS DÉCISIONS. »

l’esprit de la réforme.« Une décision importante prise récemment concerne les travaux dans les locaux destinés aux activités thérapeutiques de jour. Les cahiers de charges ont été rédigés, les publications des ap-pels d’offre sont en cours et d’ici la fin d’année ces travaux devaient être réalisés. Je crois qu’il faut aussi anticiper l’avenir financier car depuis quelques années, la Santé publique nous impose une

série d’obligations, la mise en place de nouvelles fonctions hors financement. Nous devons être extrêmement prudents et anticiper une période financièrement plus dure dans les années à venir. »

Approches : Comment caractérise-riez-vous votre style de gestion ?« Je crois pouvoir dire qu’étant d’un naturel assez prudent, je pré-fère m’entourer des compétences des collègues et travailler dans un partenariat d’idées. Je dirais aussi que je connais les limites du champ de mes compétences et que je reconnais volontiers les compétences des autres. Il s’agit donc d’un mode de gestion parti-cipatif même si, in fine, il faut bien décider. Néanmoins je pense que, dans le mode de gestion actuel de l’établissement, quiconque veut exprimer une idée, un projet, a la place pour le faire. C’est par ailleurs dans ce cadre-là que l’on voit émerger des projets qui sont plutôt bottom-up qu’imposés, et c’est ce qui marche le mieux... »

Approches : Quelles sont les valeurs qui vous tiennent à cœur dans les soins aux personnes ?« Modestement, je vous avoue n’être pas directement acteur des soins aux personnes. Par contre, il me tient à cœur de donner un contexte de soins le plus favorable possible. Une notion importante qui n’est pas vraiment une valeur en soi mais quelque chose de fondamental est le fait de se dire que chacun a droit à des soins individualisés et de qualité. Notre mission est de répondre aux be-soins actuels d’une population sur un territoire donné. Il faut aussi être en symbiose avec son temps, avec sa génération, avec son époque et avec le public de notre établissement qui lui aussi est en perpétuelle mouvance. »

LeonardoApproches : Le travail a beaucoup changé pour les collaborateurs au cours des dernières années. En êtes-vous conscient ?« Oui bien sûr nous sommes ef-fectivement extrêmement consci-ents des changements qui sont en

22 > approches septembre 2014

Page 23: Approches, 2014-3

train de s’opérer dans le secteur hospitalier psychiatrique. Ces mo-difications concernent également le personnel en place dans nos établissements. Ainsi, on se rend compte d’une plus grande spécia-lisation d’enregistrement constan-te, que ce soit l’enregistrement des aides-soignants, des ergothé-rapeutes notamment. On parle de titres, de qualification, de forma-tion complémentaire et continue. Certaines professions seront même amenées à l’avenir à quitter nos structures hospitalières. » « Une zone de tension consiste aussi dans le fait que les durées d’hospitalisation sont plus courtes ; on parle désormais de l’intensification des soins en milieu résidentiel et cela exige beaucoup plus d’activation de compétences dans un laps de temps très court. Ce virage peut être difficile à négocier pour certaines personnes. Ce qui se change aussi fondamentalement, c’est évidemment la mise en place du Réseau Santé Namur. Les collaborations avec des partenai-res situés hors du champ de la santé, hors des soins s’intensifient davantage. Il y a quelques an-nées, nous étions exclusivement présents dans nos structures hos-pitalières. Aujourd’hui, si on devait dresser une cartographie de la présence de l’hôpital par le biais des représentations diverses dans les différentes fonctions de la réforme, en ce qui concerne Saint-Martin, nous sommes absolument présents partout ! Et je souligne, activement présents. Ce sont ces participations qui feront qu’à l’avenir nous pourrons pérenniser une institution comme la nôtre, certes différente, mais adaptée à une vision politique des soins en santé mentale. »

Approches : Le CNP St-Martin est fort impliqué dans le programme

« IL Y A QUELQUES ANNÉES, IL Y AVAIT UN ESPRIT PLUS FAMILIAL

QU’AUJOURD’HUI. »

Qui est ?

> BENOÎT FOLENS est le

directeur général du C.P.

Saint-Martin à Dave depuis

le 31 mars 2014.

> Il a 49 ans et est père de

3 grands (!) enfants.

> Il est passionné de sports

mécaniques et plus particu-

lièrement de formule 1 qu’il

regarde quel que soit le déca-

lage horaire et de voyages

en moto.

BENOÎT FOLENS

européen Leonardo et vous avez participé à différents colloques en tant que membre de la direction, quels sont les retours positifs de ces rencontres et quelles sont vos impressions à partager avec les lecteurs du magazine Approches ?« Depuis 2009, nous avons dévelop-pé une politique de formation assez particulière grâce à des bourses européennes en proposant des séjours à l’étranger à l’ensemble du personnel sur des thématiques spécifiques, comme la privation de liberté, la problématique des longs séjours en milieu hospitalier, les thérapies familiales,... Ces visites nous ont notamment très large-ment inspirés dans le cadre de la

rénovation d’un nouveau bâtiment destiné à la prise en charge des patients placés sous mesure de protection. »« Depuis quelques années éga-lement, nous accueillons dans le cadre des projets Erasmus de jeunes infirmiers européens pour leur assurer une formation. En 2014, nous venons d’obtenir l’aval pour la réalisation d’un projet am-bitieux autour du tutorat pour du personnel infirmier. Ces bourses européennes viennent aussi en support à des projets très spéci-fiques liés à une vision clinique. Nos déplacements en Europe, là où il y a des compétences, de l’expertise, contribuent à nous guider dans le développement de projets locaux spécifiques. »

Approches : Certains membres du personnel prétendent qu’ils ne se connaissent pas ou n’ont plus de contact depuis l’installation des pointeuses dans les services. Conscients du côté rationnel de ces installations, ils estiment que cela entraverait l’esprit positif d’équipe St-Martin, qu’en pensez-vous ?« Ce constat est tout-à-fait pertinent. Il est évident que le monde change et que notre institution change elle aussi. Il y a quelques années, il y avait un esprit plus familial qu’aujourd’hui. Nous sommes vraiment rentrés dans une phase d’activation et d’intensification des prises en charge et celle-ci exige une mobi-lisation plus rapide des ressour-ces. Le fait de déplacer les poin-teuses dans les unités de soins a évidemment répondu à cette attente au détriment d’un aspect de convivialité et de connaissance réciproque beaucoup plus grand. Ce que l’on oublie peut-être aussi c’est qu’aujourd’hui notre établis-sement est composé de près de 540 membres du personnel. Et dans ce contexte, il est d’autant plus difficile de connaître tout le monde, de faire en sorte que les uns et les autres puissent se rencontrer. Les fêtes du person-nel peuvent favoriser les ren-contres et la prochaine initiative de l’amicale qui s’organisera le samedi 27 septembre après-midi pourra sans doute recréer un peu de lien… » n

approches septembre 2014 > 23

Page 24: Approches, 2014-3

À BON MARCHÉ

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portes en 2012. Montrez votre carte du personnel et vous obtenez

€2 de réduction à la caisse. La Caserne Dossin est un mémorial,

un musée et un centre de documentation sur l’Holocauste et les

Droits de l’Homme. Actuellement vous pouvez également y visiter

l’exposition saisissante « Genocide Dismissed ».

Christmas shopping, Londres

Quand ? Les 13-14 décembre 2014Action ? Un prix serré sur l’Eurostar en combinaison avec un prix serré pour le séjourOù ? Novotel London West *** - LondresExemple de prix : € 170 par personne dans une chambre double, petit déjeuner + Eurostar + ticket métro compris.Offre garantie disponible jusqu’au 15 octobre 2014

Disneyland ParisQuand ? Le premier ou le dernier week-end des vacan-ces de carnaval (13 au 15 février 2015 ou 20 au 22 février 2015)Action ? un prix serré + par adulte payant 1 enfant (3-11 ans) séjourne gratuitement. (par ex. 2 adultes + 2 enfants entre 3 et 11 ans : les enfants complètement gratuits). Où ? Hôtel Cheyenne *** - Disneyland Paris Exemple de prix : 2 adultes et 2 enfants (3 - 11 ans) du 13 au 15 février 2015 = € 166 par adulte et 2 enfants jusque et y compris 11 ans gratuitement (autres compositions de famille également possibles, regar-dez sur www.approches.be) Offre garantie disponible jusqu’au 25 novembre 2014

Comment pouvez-vous réserver un de ces 2 voyages ?

Regardez d’abord sur www.approches.be de façon à ce que vous sachiez avec pré-cision combien vous payerez dépendant du nombre d’adultes et d’enfants. Ensuite vous pouvez réserver par un mail simple à [email protected]. Toutes les informations pratiques sur www.approches.be

Vous pouvez demander une carte du personnel individuelle auprès de votre direction.

Et encoreParmi les réservations,

Approches met aussi en loterie un week-end gratuit pour 1 ménage !

Concours Approches offre 5 billets

duo gratuits. Envoyez un mail à [email protected]

et peut-être pouvez-vous sous peu visiter la Caserne

gratuitement.

24 > approches septembre 2014

Page 25: Approches, 2014-3

Le contact ,

« NOUS AVIONS EN TÊTE DES PERSONNES VIOLENTES ET

DANGEREUSES DE FAÇON CONTINUE, MAIS C’EST UNE TOUT AUTRE RÉALITÉ. »

ET CETERA

C’EST L’APPRÉCIATION DES DIFFÉRENCES

« Le contact, c’est l’appréciation des différences », disait le psychiatre

allemand Frederick Fritz Perls. Cette citation illustre bien la conception des retraites sociales au C.P. Saint-Martin à Dave, depuis plusieurs dizaines d’années déjà. On y accueille plusieurs fois par année des groupes de six

rhétoriciens au sein de Maisons de Soins Psychiatriques (MSP)

afin qu’ils puissent durant trois jours s’ouvrir à la différence. « Nous considérons la retraite comme une occasion de rencontrer les jeunes d’aujourd’hui, et de leur permettre de goûter à la vie quotidienne d’une MSP aux côtés des résidents et des membres du personnel. Bien sûr, c’est également un bon outil pour sensibiliser le jeune public à la dé-stigmatisation du monde de la psychiatrie », dit Marie-Eve Meeuwissen du C.P. Saint-Martin à Dave. Alors si vous êtes prêts, embarquons pour une retraite sociale ….

MARIE-EVE MEEUWISSEN

« Le contact, c’est l’appréciation des différences », disait le psychiatre

allemand Frederick Fritz Perls. Cette citation illustre bien la conception des retraites sociales au C.P. Saint-Martin à Dave, depuis plusieurs dizaines d’années déjà. On y accueille plusieurs fois par année des groupes de six

rhétoriciens au sein de Maisons de Soins Psychiatriques (MSP)

afin qu’ils puissent durant trois jours s’ouvrir à la différence. « Nous considérons la retraite comme une occasion de rencontrer les jeunes d’aujourd’hui, et de leur permettre de goûter à la vie quotidienne d’une MSP aux côtés des résidents et des membres du personnel. Bien sûr, c’est également un bon outil pour sensibiliser le jeune public à la dé-stigmatisation du monde de la psychiatrie », dit Marie-Eve Meeuwissen du C.P. Saint-Martin à Dave. Alors si vous êtes prêts, embarquons pour une retraite sociale ….

MARIE-EVE MEEUWISSEN

approches septembre 2014 > 25

Page 26: Approches, 2014-3

Chaque retraite est unique, chaque groupe est différent et chacun repart avec quelque chose de particulier », racontent Christine, Christian et Marie-Eve. « Ce qui est sûr, c’est qu’une telle expérience, tant pour les étudiants que pour ceux qui

les encadrent, reste quelque chose à la fois de singulier et de terriblement enrichissant tant d’un point de vue personnel que groupal. Quant aux résidents, quand on voit leur sourire lors de la venue de chaque groupe et l’intérêt qu’ils manifestent par rapport aux jeunes qui viennent à leur rencontre, on ne peut que s’en réjouir… »

Après que Christine Denis (infirmière), Chris-tian Bodiaux (agent pastoral central) et Marie-Eve Meeuwissen (cadre intermédiaire) ont accueilli les étudiants, un premier exercice de « portrait chinois » (« si la psychiatrie était une couleur, ce serait laquelle et pourquoi ? , … ») est proposé aux étudiants afin de récolter et de « jauger » leurs représentations par rapport à la psychiatrie. C’est un exercice qu’aime par-ticulièrement réaliser Marie-Eve Meeuwissen car chaque fois des réponses étonnantes et innovantes prouvent la richesse de la diversité de chacun et de ses représentations du monde.

Ensuite, c’est par le biais d’une présentation en lien avec les « comics » que Christian Bodiaux parvient à capter l’attention des jeunes, tout en faisant déjà des parallèles avec la maladie mentale et ses répercussions. Le recours à l’univers des comics et à leur style graphique percutant ouvre un accès direct aux clichés relatifs à la maladie mentale, afin de permettre aux étudiants de les interroger.

Puis, nous évoquons les représentations qui peuvent circuler sur le « net » et induire pas mal d’images négatives au sujet de la psychia-trie. Nous terminons par la lecture de citations choisies par Christian Bodiaux afin de mettre l’accent sur l’aspect « retraite » de l’expérience à vivre en nos murs. Les étudiants, après un repas copieux, se rendent dans les MSP avec les personnes qui les ont accueillis et passent leur premier après-midi au contact des rési-dents qui les attendent avec un grand enthou-siasme. Le relais est alors passé à Christine Denis qui partage le souper avec les étudiants afin de récolter leur vécu, leurs remarques, leurs interrogations souvent pertinentes ainsi que leurs remises en question éventuelles. Après ce débriefing convivial, on leur propose, pour clôturer la journée, de visiter l’exposition en interne qui retrace sommairement l’histoire de la psychiatrie.

Jour 1 Jour 2

Jour 3

« CEUX QUI GARDENT L’IMAGE DE SOINS

PAR ÉLECTROCHOC, D’INTERNEMENT PAR

CAMISOLE DE FORCE,… VOUS VOUS TROMPEZ. »

La deuxième journée met les étudiants en contact avec la réalité des MSP en matinée mais aussi l’après-midi. Après le repas du soir, on leur propose de visionner un reportage au sujet de la psychose, de ses conséquences et de ses implications.

La matinée est destinée à poursuivre l’immersion dans la réalité quotidienne des MSP en participant aux différentes activités organisées au sein des services ; ensuite, l’après-midi est exclusivement consacrée à une rencontre de feed-back et de clôture de la re-traite qui insiste autant sur le volet « social » par l’expérience auprès de « l’autre différent », que sur le volet « retraite » par l’approfondissement d’un point de vue plus spirituel au départ des citations évoquées le premier jour.

26 > approches septembre 2014

Page 27: Approches, 2014-3

Les etudiants temoignent

--

« Si tu n’es pas sage, on t’enverra chez les fous à Dave ».

Combien de fois n’a-t-on pas entendu cette phrase lorsqu’on

était enfant? Alors que feriez-vous si vous était donnée la

possibilité d’aller passer trois jours dans la maison des fous ?

C’est pourtant bien ce qui nous a été proposé comme pos-

sibilité pour partir en retraite dans notre année de rhétorique.

Attention, les fans de films à grand spectacle seront déçus:

pas de hauts murs, de barbelés, de miradors, de gardes

musclés ; l’endroit dans lequel nous venons d’être parachu-

tés est verdoyant ; les chemins y sont ouverts, il suffit d’un

pas pour sortir de « l’effroyable asile de Dave ». Au fil des

journées, nous apprenons à connaître les résidents, à jouer

avec eux, à discuter et prendre part à leur vie de tous les

jours. Le soir est dédié à des activités informatives visant à

éclairer ce qu’est la psychiatrie moderne. Ceux qui gardent

l’image de soins par électrochoc, d’internement par camisole

de force,… vous vous trompez. C’est par l’accompagnement

et l’aide quotidienne qu’est soignée une maladie mentale, et

cela nous l’avons compris. Nous avons dû malheureusement

partir après trois jours, le cœur gros et la tête remplie de

souvenirs inoubliables. Mais maintenant, si l’on me me-

nace à nouveau de la ritournelle: « Si tu n’es pas sage, on

t’enverra chez les fous à Dave », je répondrai en esquissant

un sourire et regardant au loin : « Mon sac est prêt » !

« La retraite nous a permis de casser les a priori que nous

avions en arrivant. Nous avions en tête des personnes

violentes et dangereuses de façon continue, mais c’est une

tout autre réalité. En effet, ces personnes sont très calmes et

chaleureuses. Elles aiment la compagnie et pouvoir discuter

de différents sujets si leur traitement est bien adapté et que

leurs hallucinations sont dissipées (…). Le personnel organi-

se des sorties très régulières pour les aider à se réintroduire

dans la société et à devenir plus autonomes. En étant à leurs

côtés, nous parlions beaucoup avec eux et surtout nous les

écoutions. Nous avons aussi joué aux cartes et fait avec eux

diverses activités. En conclusion, ce séjour dans les MSP

nous a permis d’ouvrir les yeux sur la psychiatrie et de faire

tomber les préjugés venant du cinéma. Nous avons apprécié

le personnel hospitalier qui nous encadrait. »

À QUI LE PRIX ?

PARTICIPEZ !Répondez aux trois questions dont vous pouvez trouver la

réponse dans le présent magazine dans un mail à mattias.

[email protected] ou par le formulaire du concours

sur www.approches.be

1. Comment s’appelle la nouvelle antenne locale pour Approches à Manage ?

2. Quel groupe cible veut-on aider avec l’Action Sud 2014 à Rumonge (Tanzanie) ?

3. Qui a dit : « Le contact, c’est l’appréciation des dif-férences » ?

Plein succès !

VERS DISNEYLANDApproches organise tout comme l’année précédente, avec

Thomas Cook, une offre en exclusivité pour les collabora-

teurs des Frères de la Charité. Vous vous inscrivez ?

Alors il y a une possibilité que vous pouvez récupérer le

prix de votre séjour et aller avec toute la famille tout-à-fait

gratuitement à Disneyland. Que faut-il faire ? C’est évident :

s’inscrire ! Vous trouvez toutes les informations à la page

24 du présent magazine. Plein succès !

5 BILLETS DUO POUR LA CASERNE DOSSIN Grâce à Approches vous pouvez peut-être visiter la Caser-

ne Dossin à Malines gratuitement. C’est un mémorial, un

musée et un centre de documentation sur l’Holocauste et

les Droits de l’Homme. Lisez ci-dessous comment vous

pouvez gagner un billet duo.

GAGNEZ LE NOUVEL ALBUM DE LEONARD COHEN Leonard Cohen a un nouvel album « Popular Problems » et

cela ne passera pas inaperçu. Approches offre à 1 lecteur/

lectrice un album gratuitement. Lisez ci-dessous comment

vous pouvez acquérir l’album. L’album « Popular Problems »

est en vente dans les magasins à partir du 19 septembre.

Gratuit!

approches septembre 2014 > 27

Page 28: Approches, 2014-3

PORTRAIT

Service à temps ! FRANÇOIS DEHOMBREUX

Mme PAUL Viviane travaille à l’HNP St-Martin depuis 20 ans. Mère de famille de deux grands garçons, la conductrice du petit tracteur qui sil-lonne presque chaque jour les allées de l’Hôpital St-Martin s’occupe de la distribution pour les unités de soins au magasin central.« De technicienne de surface, je suis passée brigadière des technicien-nes de surface avant d’occuper mon poste actuel en 2010. Mon credo : répondre le plus rapidement possible aux demandes des unités de soins et des membres du personnel et les servir à temps. »

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