28
ap proche s MAGAZINE DU PERSONNEL DES FRÈRES DE LA CHARITÉ 5ième année DÉCEMBRE 2014 | N° 20 Véronique Bourlon : Soupape de décompression JOUR DES FAMILLES CHEZ LES FRÈRES DE LA CHARITÉ ! ALLEZ POUR €5 DANS UN PARC AQUATIQUE ! « On ne s’ennuie jamais au servic e médical ! »

Approches, 2014-4

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Approches est le magazine du personnel des Frères de la Charité.

Citation preview

Page 1: Approches, 2014-4

approches MAGAZINE DU PERSONNEL DES FRÈRES DE LA CHARITÉ

5ième année DÉCEMBRE 2014 | N° 20

Véronique Bourlon :Soupape dedécompression

JOUR DES FAMILLES CHEZ LES FRÈRES DE LA CHARITÉ ! ALLEZ POUR €5 DANS UN PARC AQUATIQUE !

« On ne s’ennuie jamais au service médical ! »

Page 2: Approches, 2014-4

SOMMAIRE

8

21

« Pour mieux

comprendre la

structure dans

laquelle nous

travaillons. »

« Fêter au

travail, c’est aussi

important ! »

26 Et cetera

27 À qui le prix ?

28 Portrait Valérie Lemaire, Bénédicte Bocquet, Thomas Philippe

14 Le collègue autrement

15 Dossier Où est la fête ?

19 À bon marché

20 Esprit d’équipe Service médical à Bonneville

22 À l’écoute Marc Palate

15

3 Édito

4 Quoi de neuf ? Télex

7 In memoriam

8 Un coin à soi Chantal Floréani

11 Billet

12 En image

Patricia Stasse est

notre goûteur.

Patricia est la secrétaire de direction du Centre Saint-Lambert et antenne locale pour Approches.

Le goûteur

« Chantal met sa passion

au service de son travail,

sa démarche est …

passionnante ! »

« Ça bouge à l’Epsis !

La créativité

et la motivation

sont positivement

contagieuses ! »

2 > approches décembre 2014

Page 3: Approches, 2014-4

approches MAGAZINE DU PERSONNEL DES FRÈRES DE LA CHARITÉ

5ième année DÉCEMBRE 2014 | N° 20

Véronique Bourlon :Soupape dedécompression

JOUR DES FAMILLES CHEZ LES FRÈRES DE LA CHARITÉ ! ALLEZ POUR €5 DANS UN PARC AQUATIQUE !

« On ne s’ennuie jamais au service médical ! »

> Avez-vous une idée que vous souhaitez partager par le biais de cet éditorial avec vos collègues ? Prenez alors certainement contact avec la rédaction : [email protected]

ÉDITO COLOPHON

Couverture : Nadine Grauwels et Marie-Christine Bourgy Photographie : François Dehombreux

Tous les collaborateurs des Frères de la Charité en Belgique reçoivent « Approches » (Wallonie) ou « Dichtbij » (Flandre). Les Frères de la Charité constituent une congrégation et une organisation qui se consacrent à l’accompagnement et aux soins des enfants, des jeunes et des adultes, dans les secteurs de l’enseignement, des établissements de soins (soins de santé mentale et soins aux personnes âgées), de l’aide sociale (soins orthopédagogiques, garderies d’enfants et ateliers protégés/sociaux) et de l’enseignement spécial.

Conseil de rédactionGisèle Bodart (EPSIS Bonneville), Christian Bodiaux (CFPJT), Jean-Baptiste Butera (Dave), Lieven Claeys (Gand), Mattias Devriendt (Gand) (Coordinateur du magazine), le Frère Henri Fransen (Les Sauvèrdias),Philippe Hody, Annelies Naert (Gand), le Frère Michel Paquet, Eric Pierrard (CFPJT), Francis Pitz (CFPJT), Patricia Stasse (Bonneville), Geneviève Vandenhoute (Manage), Edwin Vercruysse (Gand).

Rédacteur en chef et éditeur responsableRaf De Rycke – Stropstraat 119 – 9000 Gand. « Approches » est une publication de l’ASBL Œuvres des Frères de la Charité.

Abonnement« Approches » paraît quatre fois l’an et est gratuit pour tous les collaborateurs des Frères de la Charité. Vous souhaitez un abonnement ? Veuillez prendre contact avec le secrétariat de rédaction.Tirage: 1500 exemplaires

Collaborer?Si vous souhaitez collaborer au magazine « Approches », vous pouvez prendre contact avec le membre du conseil de rédaction de votre établissement ou avec [email protected].

Mise en pages et impressionKliek Creatieve CommunicatieImprimerie Perka

www.approches.beMembre de l’UPP

> SERGE est le responsable

de l’équipe technique au

Centre Saint-Lambert. Il a 61

ans, il est marié, père de 2

enfants et a 3 petits enfants.

Pendant les vacances de

Noël, il aimerait faire plaisir

à sa femme qui est toujours

convalescente après une

longue maladie.

Qui est ?SERGE HUBERT

Travailler 80 heures par semaineLorsque je fais le bilan de ma vie professionnelle, je vois deux périodes. J’ai travaillé pendant 36 longues années dans les secteurs de l’électroménager, de la sonorisation et de l’installation électrique. Parfois, je travaillais 80 heures par semaine, les week-ends inclus, et souvent seul ou, de temps en temps, accompagné d’un collègue ou de l’un de mes enfants. J’ai aimé faire cela, mais il me manquait quelque chose. En 2010 je suis devenu le responsable de l’équipe technique au Centre Saint-Lambert de Bonneville. Un monde nouveau s’est révélé à moi. Soudain, j’étais dans un entourage qui était beaucoup plus collaboratif et où je preste « seulement » 38 heures par semaine. Mais j’ai découvert ce qui me manquait dans mon emploi précédent: les contacts et les échanges avec les ouvriers, les usagers et le personnel des divers services. C’est précisément ce qui m’apporte maintenant beaucoup de satisfaction et de motivation. Je mets donc vraiment en évidence l’enrichissement de mon travail, principalement au niveau des relations humaines. Cela m’encourage à aller de l’avant et à m’investir dans les projets que poursuit le Centre Saint-Lambert avec la reconversion.

approches décembre 2014 > 3

Page 4: Approches, 2014-4

QUOI DE NEUF ?

Déjà rencontré ?

« Depuis le 17 septembre 2014, je suis le nouveau directeur adminis-tratif du C.P. Saint-Bernard. Ingénieur commercial et de gestion de formation (UCL Mons), j’ai développé mon profil financier dans les secteurs bancaire, textile et public, pour finalement assumer, début 2010, la fonction de directeur financier d’un hôpital général (CHR Mons-Hainaut). Je suis passionné par la tradi-tion montoise (le doudou) et les balades à moto et j’apprécie par-dessus tout les bons moments passés en famille et entre amis. J’ai 46 ans et suis le père de Callista. »

Ce samedi 4 octobre à Beauraing, la chute des feuilles n’était pas encore au rendez-vous, et

c’est même le soleil qui a accueilli les pèlerins de Dave, Manage et Bonneville réunis pour une

journée de prière et de fête.

Chacun des instituts présents a participé selon ses compétences. Ainsi, Dave et sa paroisse

nous ont « enchantés », Manage a rendu vie à l’évangile le temps d’une scénette, et deux

résidents de Bonneville ont servi comme acolytes.

Cette année-ci, nous avons voulu remettre Marie au centre du pèlerinage. C’est donc au

travers de l’histoire des Noces de Cana que nous avons découvert un des visages de la mère

de Dieu. En effet, Marie intervient auprès de son fils Jésus pour nous aider à vivre pleinement

ce qui vaut vraiment la peine d’être vécu : les rencontres, les joies partagées, l’amour…

C’est ainsi que la journée s’est poursuivie, et que, grâce aux bons soins des membres du

personnel, les patients et résidents en ont profité pour bien manger, se promener et même

– pour certains – danser ! Ce sont ces moments de convivialité qui, même aux heures plus

sombres, resteront précieux. A l’année prochaine.

MARIE DUMONT

YVES LEROY

PÈLERINS À BEAURAING…

> Les noces de Cana.

YVES LEROY

JOYEUX ANNIVERSAIRE SOPHIE MULLER

L’amicale interhospitalière de la Province de Namur fête ses

10 ans ! Ce fut l’occasion pour ce sympathique comité composé

de délégués des 7 hôpitaux namurois de se retrouver en bord de

Meuse et de dresser le bilan de son activité.

Dans une ambiance conviviale constante, nous restons soucieux

de rassembler les membres du personnel, de favoriser et

d’améliorer les échanges entre partenaires du réseau de santé,

aussi en 2015.

> Johnny Deremince (CHRN, trésorier), Evelyne Istace (Ste-Elisabeth), Jean-Laurent Herquin (St-Martin), Michèle Sanglier (CHRN), Sophie Muller (St-Martin, présidente), Michel Guillaume (CHRVS, secrétaire), Bruno Maboge (Mont Godinne), Alain Tyssaen (Beau Vallon), Rudy Dehoux (CHRVS). Absents : Jean Marie Hubaux (St-Luc) et Chantal Coenen (Mont Godinne)

4 > approches décembre 2014

Page 5: Approches, 2014-4

FÊTES RELIGIEUSES

De décembre à mars, retenons ces

moments de la vie de l’Eglise :

• le 25 décembre : Noël

• le 6 janvier : l’Epiphanie

• le 2 février : la Chandeleur

DVD

L’I.T.F.M. [l’Institut Technique Fundi

Maendeleo] est la seule école tech-

nique au sud de la Région congolaise

du Kivu. Cette école est gérée par les

Frères de la Charité. Il y a également

la chorale « Chœur de la Charité ».

Cette chorale a réalisé récemment un

DVD professionnellement enregistré

avec le titre « Deus Caritas Est - Dieu

est Amour ». C’est devenu une perle

du chant religieux. Par les images,

les interprétations africaines ont

un effet contagieux. Les recettes

entières sont pour l’ITFM. Le DVD est

également en vente en Belgique au

prix de € 20 par le biais du Service

Communication des Frères de la

Charité, Stropstraat 119, 9000 Gand,

tél. 09/241.19.16,

[email protected]

LES CRAZY SPINNERS Le samedi 11 octobre, au C.P. Saint-

Bernard, s’est tenu le quatrième

souper spinning sous le thème de

l’Espagne. Au programme de cette

soirée : sangria, paëlla préparée

sur place et animation musicale.

Comme toujours, l’ambiance était au

rendez-vous ! Les bénéfices récoltés

permettront d’acheter de nouveaux

vélos et d’effectuer les entretiens et

réparations nécessaires.

TÉLEX

Repas de solidarité JEAN-BAPTISTE BUTERA JULIE CLÉMENT

Le 9 novembre 2014, la direction du C.N.P. St-Martin a organisé un repas de solidarité, comme elle le fait d’ailleurs chaque année, pour soutenir financièrement les actions menées en Tanzanie par la congrégation des Frères de la Charité en faveur des mala-des souffrant des pathologies psychiatriques et en faveur des jeunes sans moyens en quête d’une formation et d’un enseignement professionnels de qualité (AHADI). Non moins de deux cents personnes ont pris part à ce repas.

WWW.CENTRE-ST-LAMBERT.NET PATRICIA STASSE

Le Centre accueille sur 2 sites, à

Bonneville et Andenne, 240 personnes

déficientes intellectuelles

L’offre d’activités au Centre est

vaste (près d’une vingtaine) et

variée …

Tous les lieux de vie à

Bonneville et à Andenne

sont repris et illustrés par

des photos

Structuré, attractif, complet…, tout

un chacun peut y trouver toutes les

informations qu’il recherche sur le Centre

Saint-Lambert

approches décembre 2014 > 5

Page 6: Approches, 2014-4

Le Conseil d’Administration de l’ASBL Provincialat des Frères de la Charité et celui de l’ASBL Œuvres des Frères de la Charité travaillent déjà depuis un certain temps sur une nouvelle structure d’organisation... « Il y avait trois raisons importantes. D’abord, notre organisation est active dans divers sec-teurs (enseignement, aide sociale, santé, écono-mie sociale, …) qui ont chacun une législation différente et complexe. Il n’est pas évident de continuer à suivre et gérer tous ces secteurs à l’avenir à partir du seul conseil d’administration. L’introduction de Comités de gestion est donc nécessaire. En deuxième lieu, nos écoles et nos établissements collaborent de plus en plus avec d’autres partenaires de leur région ou supra-régionalement. Ainsi les écoles constituent des communautés scolaires, des établissements font partie de réseaux pour organiser ensemble, par exemple, des équipes mobiles de soins psy-chiatriques ou encore doivent faire des accords sur l’offre de soins. Par ce fait, de nouvelles structures, parfois juridiques, se forment dans lesquelles nos conseils d’administration sont fort impliqués. Dans la pratique, cela s’avère toujours plus complexe à organiser. Finalement nous voulons être un groupe solide doté d’un processus décisionnel transparent et d’ une vision indépendante de la politique à mener. »

Des comités de gestion, des administra-teurs externes : qu’est-ce qui va précisé-ment changer ? « Pour garder notre grande organisation complexe gérable, nous démarrons en Flandre à partir de janvier 2015 dans chaque secteur un nouvel organe de gestion : le comité de gestion. Ces comités reprennent des compé-tences, spécifiques aux secteurs, du conseil d’administration. Sur certaines choses le conseil d’administration demande l’avis du comité de gestion et vice versa. Et alors il y a évidemment encore un certain nombre de compétences, pour lesquelles le conseil d’administration décidera de façon autonome. Pour la Wallonie, il y aura un comité de gestion spécifique, qui comprendra aussi quelques membres externes. Globalement l’intention est d’une part de plus se focaliser au niveau du secteur et de pouvoir continuer à décider rapidement. D’autre part,

QUOI DE NEUF ?

VERS UNE NOUVELLE STRUCTURE D’ORGANISATION MATTIAS DEVRIENDT FILIP ERKENS

les membres des comités de gestion peuvent également représenter notre organisation dans des associations régionales, ce qui rendra notre participation à ces associations beaucoup plus gérable à l’avenir. Il est également important que sur certains points il y ait une concertation étroite avec la Congrégation (par exemple sur la vision de notre identité, sur les réorganisations administratives,…). »

Et quel est précisément le rôle des « membres externes et d’administrateurs indépendants » ? « Ce sont des personnes qui ne travaillent pas dans notre organisation, mais qui souscrivent bien à notre mission et aideront à réfléchir

stratégiquement et avec un sens critique constructif sur la politique à développer. Les administrateurs actuels sont étroitement ancrés dans le fonctionnement et dans l’organisation et c’est une bonne chose, mais d’autre part il n’est pas toujours évident par ce fait de regarder la politique stratégique avec une certaine distance. Des administrateurs externes et indépendants seront donc vraiment une plus-value pour l’organisation. »

Les nouveaux administrateurs indépen-dants pour l’ASBL Provincialat des Frères de la Charité ont une renommée certaine dans leur secteur ou dans la société, entre autres M. Herman Van Rompuy. Pourquoi font-ils le choix de notre organisation ? « Ce sont des personnes qui n’aspirent certai-nement pas à une rémunération confortable comme dans le monde des entreprises ou dans le secteur bancaire. Ils le font au départ de leur engagement social. Le Prof. Herman Van Rompuy est parmi eux. Nous nous connais-sons déjà depuis de nombreuses années. Il a toujours pratiqué la politique d’une façon socia-lement engagée et il a une grande appréciation pour ce que notre organisation et Congrégation font pour les plus vulnérables de notre société. « Maintenant je vais faire quelque chose dont je vois le sens », a-t-il répondu récemment dans un journal à la question de savoir ce qu’il allait faire maintenant. Ensemble nous voulons accepter ce défi. En continuant à former 1 groupe avec toutes les écoles et tous les établissements, il y a de l’espace pour chercher de nouveaux besoins et pour prendre soin de groupes de personnes en lesquels les pouvoirs publics n’investissent pas ou presque pas. C’est là pour moi l’essence de notre mission. Notre nouvelle structure d’organisation nous aidera à continuer sur cette lignée. »

Qui est?

> Raf De Rycke est le président du

Conseil d’Administration de l’ASBL

Provincialat des Frères de la Charité

et de l’ASBL Œuvres des Frères de

la Charité.

> Il est marié et il a 3 enfants et 4

petits-enfants. Sa ville favorite est

Surprise (on vous laisse deviner où

elle se trouve ? ndlr).

RAF DE RYCKE

« EN CONTINUANT À FORMER 1 GROUPE, IL Y A DE L’ESPACE POUR PRENDRE SOIN

DE PERSONNES EN LESQUELLES LES POUVOIRS PUBLICS N’INVESTISSENT PAS. »

6 > approches décembre 2014

Page 7: Approches, 2014-4

IN MEMORIAM

« Rien ne disparaît à jamais, si on garde le souvenir. »

LE FRÈRE ODILON BRANTEGEM (1924-2014)

En tant que frère-infirmier, le Fr.

Odilon s’est surtout engagé dans les

établissements wallons et aussi un

certain temps à Mortsel. Entre 1953

et 1966 il est retourné en Flandre, où,

à Saint-Trond, il était responsable de

plusieurs unités de soins. De 1966 à

1989 il était chef de l’unité de soins

d’observation à Manage. L’automne de

sa vie il l’a vécu à Mortsel, jusqu’à ce

qu’il soit allé en 2008 à la maison de

repos à Beernem.

Le Frère Odilon était un confrère

agréable, qui prenait sa tâche très au

sérieux. Il aimait suivre des forma-

tions continuées et traduisait ce qu’il

avait appris dans la pratique de tous

les jours. La routine et le train-train

quotidien n’étaient pas des choses

pour lui et il comprenait l’art de rendre

la vie des malades agréable.

Il savait apprécier l’art et la musique,

et quand c’est devenu pour lui plus

difficile de se déplacer, il pouvait tran-

quillement écouter la musique dans sa

chambre. Il était un homme heureux

qui savait donner une structure

équilibrée à sa vie, et qui cherchait et

trouvait sa force profonde auprès du

Seigneur. Il était par conséquent un

frère de la Charité unique en son genre

et nous continuerons à le commémo-

rer avec beaucoup d’affection.

Le Fr. Odilon Branteghem est décédé le 3 septembre 2014.

LE FRÈRE ANDRÉ PASS (1940-2014)

C’est assez inopinément que le Frère

André Pass est décédé, après une vie

de serviabilité dans la communauté.

Il a commencé à travailler auprès

du Frère Moise au C.P. Dr Guislain à

Gand. Ce serait le début d’une prome-

nade à travers les maisons flamandes

à Louvain, Saint-Trond, Bruges,

Tamise, Gand et finalement Brakel.

Partout il a pu agiter la cuillère.

Le Fr. André était un frère simple qui

raisonnait très simplement, mais fidèle

aux principes de base qui orientaient

sa vie.

Il était l’homme par excellence de la

communauté et il aimait les relations

qu’il développait aisément dans son

entourage. Outre sa cuisine également

le jardin et les soins aux pigeons

étaient ses activités de prédilection, et

ainsi il a fait de nombreux amis.

Les dernières années sa santé

déclinait régulièrement et, ayant le

cœur faible, il devait adapter sa vie.

Mais il est resté fidèle à sa tâche et

avec le Frère Kamiel et les sœurs qui

résidaient temporairement dans notre

couvent à Brakel, et avec un lien étroit

avec les membres associés, le Fr.

André a montré comment il a pu être

frère de la Charité, en tout simplicité.

Le Frère André Pass est décédé le 10 septembre 2014.

LE FRÈRE ALBERT VANWETSWINKEL (1920-2014)

Plus de 60 ans le Frère Albert Vanwetswinkel

– mieux connu sous le nom du Fr.

Ventura – a séjourné à Bierbeek : comme

confrère-infirmier dévoué, comme frère dans

la communauté locale, comme supérieur.

Seulement en 2010, il est allé vers le couvent-

maison de repos. Là aussi il est resté toujours

aimable, très vite dans ses salutations et très

affairé comme s’il avait encore un rendez-

vous urgent.

Comme responsable à l’unité de soins il était

très occupé des soins aux malades. Sa pre-

mière expérience d’infirmier étaient « le préau

des enfants et les soins alités » comme on les

appelait à cette époque, à Zelzate, Beernem,

St-Trond et Mortsel. A partir de 1949 il s’est

consacré à Bierbeek aux unités de soins

toujours plus lourdes, avec au début peu de

moyens thérapeutiques et un très petit groupe

de collaborateurs.

A partir de 1986 il est devenu le supérieur

de la communauté à Bierbeek. Il était un

supé rieur tout en serviabilité. Quand le Fr. Fer-

dinand a dû quitter le poste de chauffeur de

l’hôpital, le Fr. Ventura l’a assumé et bientôt

il est devenu une personne connue dans les

hôpitaux de Louvain et son entourage.

Avec le Fr. Ventura nous perdons un frère qui

a aidé à écrire l’histoire des soins au prochain

malade, et très particulièrement du patient

psychiatrique. Il trouvait son inspiration dans

l’amour de Dieu, à qui il pouvait donner cha-

que jour de nouveau le meilleur de son temps.

Le Frère Albert Vanwetswinkel est décédé le 5 septembre 2014.

approches décembre 2014 > 7

Page 8: Approches, 2014-4

Chantal Floréani

UN COIN À SOI

L’artest une ouverture à l’autre

8 > approches décembre 2014

Page 9: Approches, 2014-4

Cela fait bientôt 30 ans que Chantal travaille au Centre Psychiatrique Saint-Bernard

à Manage. « J’ai commencé mon parcours comme kinésithérapeute au hall des sports animant des ateliers de psychomotricité pour les personnes présentant un lourd handicap mental », raconte-t-elle.

EnfantToujours en quête de savoir et de nouveauté et, afin de mieux répon-dre aux besoins des patients, elle a entrepris une formation en musico-thérapie. Pendant plusieurs années, elle a animé un atelier de musico-thérapie active avec une collègue. « Cet atelier regroupait des patients de différents services. La notion de transversalité prenait tout son sens et a conduit à la création de l’Intervalle, un espace regroupant différents ateliers thérapeutiques ouverts à toutes les unités de soins », poursuit-elle pendant que nous nous dirigeons vers l’Intervalle.

A l’Intervalle, elle anime plusieurs ateliers comme Graffiti ou Danse, mais elle a mis à profit ses con-naissances et sa passion pour le modelage de l’argile en proposant un atelier « terre ». En effet, Chantal est également artiste sculpteur. « Depuis l’enfance, j’ai toujours été attirée par l’art et plus par-

ticulièrement par la sculpture », raconte-t-elle. « Un jour, j’ai acheté un bloc d’argile et fait ma première expérience de la terre. La toucher, la modeler, lui donner forme a éveillé en moi des sensations, des émotions. Ce matériau me corres-pondait bien. Constat naturel pour une kinésithérapeute ! Un métier où le contact, le toucher est important. J’ai, dès lors, suivi diverses forma-tions en céramique et participé à de nombreuses expositions. » Pour Chantal, c’était naturel de proposer un atelier terre aux patients. « Le contact avec l’argile, matériau archaïque, sensible, mythique, symbolisant le fon-dement même de nos origines, permet l’enracinement corporel, la rencontre de soi, un laisser-aller à ses sens, à ses émotions. C’est un matériau simple, à la portée de tous. Elle conduit à l’expérience du corps, de son volume, de sa sur face, aux limites du monde inté-rieur avec le monde extérieur. Elle symbolise le poids, la masse, le sens de la gravité, l’enracinement, la présence au monde », explique Chantal. Quand nous lui deman-dons ce que la thérapie éveille précisément chez les patients, elle répond très clairement : « L’atelier propose, à travers le jeu des empreintes et des formes avec l’argile, une autre manière de s’exprimer, de mieux se connaître

« LE PLAISIR EST UN BUT ET L’ ART UN MOYEN D’AFFINER SON

ESPACE DE JEU. »

Qu’est-ce que ?

La guerre 1914-1918 s’est déroulée

assez tranquillement à l’institut. Ce

qui est bien surprenant est qu’en

1915 on a imprimé deux fois, sur les

presses de l’école professionnelle,

« La Libre Belgique », qui paraissait

clandestinement.

Manage a connu un grand incendie

tragique le 16 janvier 1901.

LE C.P. SAINT-BERNARD

C’était en 1881 que quatre

Frères ont repris l’orphelinat R.M.

Stiévenard. A partir de 1886, une

école professionnelle s’est ajoutée.

L’imprimerie réputée a imprimé

pendant de longues années les

livres scolaires. Ce qu’on appelait

« l’hospice » a ouvert en 1896 une

section séparée pour enfants

« anormaux » et on a commencé en

1912 à accueillir des enfants placés

par la justice, cela jusqu’en 1921.

A partir de 1938, il a été baptisé

Saint-Bernard et s’est transformé

en un établissement psychiatrique.

Ateliers terre, je(u) en couleurs, graffitis, récup art, land art… Chantal Floréani du C.P. Saint-Bernard à Manage a 1001 projets en cours et en devenir. Toujours dans l’action, elle anime différents ateliers au sein de l’Intervalle. Elle nous fait découvrir son travail, son univers… son coin à elle. Aujourd’hui, elle allie son métier de thérapeute à son art dans un partage de savoirs et d’émotions qui l’épanouit pleinement. « L’art permet différentes situations de communication »

GENEVIÈVE VANDENHOUTE JÉRÔME CAMBIER

1881

1914-1918

approches décembre 2014 > 9

Page 10: Approches, 2014-4

Qui est?

> Kinésithérapeute de formation,

Chantal travaille au Centre Psychia-

trique St-Bernard depuis 1985.

> Artiste, elle pratique la sculpture en

terre cuite depuis 20 ans et expose

régulièrement.

> Elle est maman de deux enfants et

grand-mère de deux petits garçons.

CHANTAL FLORÉANI

« PAR L’INTERMÉDIAIRE DE

SA CRÉATION, LE PATIENT S’ADRESSE

ÉGALEMENT AUX AUTRES. »

et se comprendre, de communi-quer, d’être en relation avec soi, les autres et le monde. Il s’agit d’un accompagnement thérapeutique s’adressant à la personne dans sa globalité tant au niveau corporel que psychique. »

A son rythme« Ma démarche est plus axée sur le processus que sur le résultat. C’est l’acte de faire qui est central plutôt que celui de produire une œuvre. C’est l’énergie en mouvement dans le geste et l’écoute fine de ce que celui-ci produit à l’intérieur de soi à chaque instant qui importe ».

Mons 2015Dans ce parcours, les patients reprennent confiance, acquièrent une meilleure image d’eux-mê-mes, découvrent ou redécouvrent leur potentiel créatif. Chantal ex-pose régulièrement ses œuvres. Elle invite les personnes hospitali-sées ou les anciens patients qui le souhaitent à exposer également. « En effet, l’art permet différentes situations de communication. C’est d’abord à lui-même

que le patient s’adresse. Par l’intermédiaire de sa création, il s’adresse également aux autres. Au niveau de la coupure avec le monde extérieur opérée par l’hospitalisation, un des liens im-portants à renouer pour le patient est celui qui l’unit à sa famille, à la société. La question de l’art qui soigne est aussi liée à la reprise du lien social. L’art est une ouverture à l’autre, l’expression d’un besoin de communiquer, de dire les choses autrement. C’est pour mettre en contact les patients avec le monde extérieur que les œuvres sont offertes aux spectateurs, moment crucial de relation à un corps social et de reconnaissance ».

Dans le cadre de Mons 2015, Chantal a répondu à l’appel à projet de l’ASBL Psychart. Une exposition d’art dite « outsider » se tiendra en juin 2015 au Château d’Havré. Des œuvres y seront exposées et des animations diverses ouvertes à tout public seront proposées durant trois semaines. Magnifique. Chan-tal tient à souligner le bon soutien de la direction qui a permis d’avoir toutes les installations à l’Intervalle car c’est important d’avoir un lieu spécifique à chaque activité avec de bons outils pour les réaliser.« Tout cela se fait avec beaucoup de plaisir. J’aime mon job, les échanges, les découvertes qu’il engendre. J’ai toujours ressenti le besoin de créer, de trouver de nouvelles idées afin d’occulter la routine ! » n

> Chantal privilégie plutôt l’acte instinctif et intuitif et ne vise pas l’esthétique d’emblée.

Chantal privilégie plutôt l’acte instinctif et intuitif et ne vise pas l’esthétique d’emblée. Elle essaie de mettre les participants à l’aise: « Venez jouer avec la terre, laissez faire vos mains, ne réfléchissez pas, laissez venir les formes à votre rythme, laisser « parler » vos émotions, retrouvez l’enfant qui est en vous, acceptez un instant de ne rien savoir et soyez dans la simplicité du recevoir. Le plaisir est un but et l’art un moyen d’affiner son espace de jeu, de plaisir et sa créativité, à son rythme, sans jugement ni perfor-mance », ajoute-t-elle. L’objectif de cet atelier est de permettre un travail thérapeutique à partir de l’objet créé, du jeu des asso-ciations d’idées et des émotions apportées par ce travail. « Un regard différent est porté sur la beauté, la valeur et la perti-nence d’une œuvre. L’expression artistique convie ici, à minimiser l’importance de l’esthétique con-ventionnelle afin d’accéder à une forme plus vibrante de beauté, celle de son esthétique interne ! »

10 > approches décembre 2014

Page 11: Approches, 2014-4

BILLET

Entre fête et foireLes traditionnelles fêtes

de fin d’année frappent à la porte…

Le mot fête, en son origine latine directe (l’adjectif festus), signifie joie et allégresse. Les Anciens l’utilisaient au sens strict, mais aussi au sens large, comme si en français, on disait « je suis fêteux » pour signifier « je suis joyeux ». Les mêmes Anciens associaient fête et repos. La fête est hors du temps, ou plutôt, elle crée un temps différent, affranchi du joug de la monotonie.

La plupart des langues d’Europe occidentale puisent à la même source pour dire la fête : le latin f rior. La langue allemande utilise Fest ou Feier, selon le contexte ; l’anglais, feast ou fair; l’espagnol, fiesta ou feria, etc. Les mots Feier, fair et feria correspondent à la foire, en français. Fête et foire : avers et revers.

La fête met l’accent sur la joie ; la foire, sur les réjouissances. Les marchés de Noël en offrent le parfait exemple : la fête justifie la foire. À l’église, les fidèles croquent l’hostie et boivent le vin clair; à la foire, les badauds dévorent du boudin et lampent du vin chaud — c’est moins spirituel, mais plus roboratif. La foire déploie et prolonge donc la fête en grosses réjouissances populaires et commerciales. Dans le même ordre d’idées, il arrive que les après-midi de « grande commu-nion » (terminologie opiniâtre, quoique désuète) tournent à la foire.

Si la fête recourt volontiers au symbole, la foire, elle, n’a rien de symbolique. La fête élève l’âme, la foire la ramène à terre, jusqu’à la gueule de bois.

La fête célèbre la vie. Elle met en scène, elle formalise la joie de vivre. De ce point de vue, à la fête s’oppose la commémoration, qui révère le passé par le souvenir, qui fait mémoire de ce qui n’est plus.

L’objet de la fête n’induit rien de très précis quant à la

façon de célébrer. Le réveillon de Nouvel An, que tout le monde,

en général, fête, peut revêtir des formes très diverses. À la télévision —

sur des chaînes différentes, bien entendu —, coexistent ici d’austères « dames

de la paroisse » chantant de sévères chorals luthériens, et là, les danseuses du Lido, toutes de chair et de plumes. Il y en a pour tous les goûts. À force d’intériorisation, l’on finit par étouffer la joie; par excès de légèreté, l’on risque d’oublier l’objet de la fête.

> CHRISTIAN BODIAUX est

l’agent pastoral

central de l’ASBL

Œuvres des Frères

de la Charité. Dans

ce billet il réfléchit

sur les origines et

les bienfaits de la

fête.

« LA FÊTE CÉLÈBRE LA VIE. ELLE MET EN SCÈNE, ELLE FORMALISE LA JOIE

DE VIVRE. »

La fête, fût-elle religieuse, requiert deux ingré-dients essentiels : la musique et le vin. Musique et danse vont de pair. La danse peut introduire au divin : Shiva danse. Le vin, lui aussi, est sacralisé. Ainsi coule le Christ en l’âme de son disciple ; ainsi coulait le vin de Dionysos pour ses fidèles.

Jamais la fête ne saisit autant les cœurs que lors-qu’elle ouvre le portail de l’Invisible. Les morts festoient avec les vifs. Lors de l’antique fête de Samain (le porte-greffe de la Toussaint chrétien-ne), les mondes devenaient poreux ; les âmes circulaient.

Last but not least, sans communauté, pas de fête possible. Que célèbre la fête, sinon la commu-nauté ? La fête… l’occasion d’un raffermissement collectif.

approches décembre 2014 > 11

Page 12: Approches, 2014-4

EN IMAGE

12 > approches décembre 2014

Page 13: Approches, 2014-4

LE TRAIN S’ARRÊTE À SAINT-MARTIN

FRANÇOIS DEHOMBREUX

Le lundi matin, jour de retrouvailles traditionnelles sur le quai de la gare de « Dave Saint-Martin », Gwenaëlle Orban, Geneviève Scyeur, Maurilio Correnti et Christian Bodiaux se promènent vers leur lieu de travail qui porte le même nom que l’arrêt du train : Saint-Martin. Les voyageurs échangent leurs impressions, évoquent pêle-mêle les activités du week-end, celles de la journée qui commence, se réjouissent ou se plaignent de la météo… bref, des discussions à bâtons rompus. Certains compa-rent leur horoscope, juste pour rire. S’il y a bien un sujet de conversation inépuisable, c’est celui du train, de ses retards et de ses caprices.

approches décembre 2014 > 13

Page 14: Approches, 2014-4

LE COLLÈGUE AUTREMENT

Un jour, une amie m’a suggéré de l’accompagner au Turbo Kick Power. C’est une méthode d’entraînement cardiovasculaire basée sur la combinaison de mou-vements provenant de la boxe et des arts martiaux et adaptée au fit-ness. Ce sport se pratique sur des musiques actuelles en s’amusant et dans la bonne humeur. La séance d’entrainement est étudiée de façon à ce que tous les muscles soient sollicités.

En général, je m’entraîne deux à trois fois par semaine. C’est un moment où on oublie tout, un peu comme une soupape de décompression. Même fatiguée, je ne rate pas le cours, je sais qu’en fin de séance je me sentirai en pleine forme. Il faut juste pouvoir travailler en respectant le rythme de son corps et s’arrêter si c’est nécessaire.

Pour moi, chaque cours reste un défi où il faut repousser ses limites physiques. On essaie de se donner au maximum de ses capacités et d’arriver à un dépassement de soi. Au-delà des bienfaits comme l’endurance, le renfor-cement musculaire, la coordination, ce sport me permet également de travail-ler ma concentration, ma mémoire et d’avoir plus de confiance en moi. Cho-ses qui me servent au quotidien dans mon travail au C.N.P.

Début d’année, sur les conseils de mon coach, Jeannot Mulolo (champion du monde de Karaté), j’ai suivi la formation d’instructeur niveau 1, que j’ai réussie. Début juillet, nous nous sommes rendus à Kinshasa en RDC afin de présenter aux diverses autorités locales et aux athlètes la discipline. Nous espérons prochaine-ment former ces athlètes et y lancer le Turbo. Prochain objectif ? Sans doute donner mon propre cours.

VÉRONIQUE BORLONQui est?

> VÉRONIQUE BORLON (39) est

maman de 3 enfants : 15 ans,

14 ans et 9 ans.

> Elle travaille depuis 2011 au

C.N.P. Saint-Martin à Dave.

Actuellement elle travaille à

mi-temps comme secrétaire

à la Direction du département

des Soins (A. Prégaldien) et à

mi-temps comme secrétaire à la

Direction des Services Généraux

(P. Frogneux).

Véronique Borlon Soupape de décompression VÉRONIQUE BORLON

FRANÇOIS DEHOMBREUX

14 > approches décembre 2014

Page 15: Approches, 2014-4

DOSSIER

La Saint-Nicolas, la veille de Noël, la Noël, le Nouvel An et pour certains encore un anniversaire : les mois de décembre et de janvier sont bien pourvus en fêtes. Mais pourquoi, en fait, cela est nécessaire ? Et qu’en est-il de Halloween, du carnaval, de Pâques et tous ces autres jours de l’année où « il y a quelque chose ». Approches a cherché les raisons pour lesquelles les gens fêtent et s’est interrogé sur ce que l’on organise à ce sujet pour les collabo-rateurs, les clients et les résidents dans nos établissements.

MATTIAS DEVRIENDT, GENEVIÈVE VANDENHOUTE, KATHELYNE GOFFIN, ALEXANDRA DESMIT, LA MAISON MAS, L’ENVOL JÉRÔME CAMBIER, LA MAISON MAS, L’ENVOL

la fête ?Où est

approches décembre 2014 > 15

Page 16: Approches, 2014-4

« LA FÊTE DÉVELOPPE LES AFFINITÉS, FAVORISE LA COHÉSION ET RENFORCE

LE SENTIMENT D’IDENTITÉ. »

Le Comité des Fêtes existe à Saint-Bernard depuis plus de 30 ans. A partir de 2003, il commence à prendre de l’ampleur et se réunit plus régulièrement pour réfléchir à l’organisation des festivités. « Nous sommes assez bien rodés », dit en riant Mariella Minnozzi, membre du Comité des Fêtes, quand on la rencontre.

Un Comité des Fêtes ? Pourquoi… pour qui ?Mariella : « Nous voulions maintenir les fêtes existantes et créer des moments de convivialité entre tous. Ceci tout d’abord pour les patients, en améliorant leurs loisirs au sein de l’institut mais aussi pour les membres du personnel. Egalement pour les habitants de Manage et des environs : au travers des activités organisées, comme la brocante ou le marché de Noël, ils dé-couvrent le C.P. St-Bernard sous un visage humain et chaleureux, et une relation de confiance peut s’instaurer. »

Vers où vont les recettes du comité des fêtes ? Mariella : « Le Comité des Fêtes a une mission de solidarité. Les bénéfices que nous récoltons sont utilisés essentiellement pour soutenir le Fonds de solidarité de

La chandeleur – C.P. Saint-Bernard, Manage

« En février, nous avons organisé la chandeleur. Les membres du personnel ainsi que leurs enfants ont été invités par la direction. Ils se sont régalés de crêpes et de chocolat chaud. Tout le monde a passé une après-midi conviviale autour d’un spectacle animé par Luc Regard et ses personnages sur le thème de la différence et du respect. »

Carnaval – « La maison L’envol », Centre Saint-Lam-bert, Andenne

« Les usagers participent au bal organisé au Centre par le secteur Activités. Cha-que usager est déguisé de manière très humoristique. »

Chasse aux œufs – C.P. Saint-Bernard, Manage

« A Pâques, a eu lieu au Bois du Grand Bon Dieu à Thuin une chasse aux œufs pour les patients et les résidents. Une fois les œufs récol-tés, nous nous sommes rendus à la Distillerie de Biercée pour reprendre des forces avec un bon morceau de tarte et du café. Les patients ont payé une participation pour le déplacement et le quatre heure, et le Fonds de solidarité est intervenu pour réduire ce coût. »

Février Avril

« Faire la fête, c’est rompre avec le quotidien. »St-Bernard. Celui-ci existe depuis 1993 et est destiné à venir en aide aux patients les plus démunis (trousseau, cigarettes, argent de poche…) le temps que leur situation économique soit stabilisée. Le Comité a également déjà soutenu une action de Fracarita Belgium (ONG des Frères de la Charité pour la coopération au développe-ment). Depuis 2007, nous avons également une collaboration avec le Lion’s Club de la Louvière qui organise en début d’année dans la salle des fêtes de Saint-Bernard une pièce de théâtre ou des sketches en wallon. Le Comité des Fêtes s’occupe du bar et de la salle et nous recevons une partie des bénéfices que nous donnons au Fond de Solidarité. »

En quoi est-ce important d’instaurer des moments de fêtes ?Mariella : « Faire la fête, c’est rompre avec le quotidien, c’est donner des repères. Les fêtes rythment l’année, amènent de

la joie, du rire... Ces événements festifs permettent à tous ceux qui y participent de se découvrir, de se rencontrer autrement, de sortir de leur routine de façon conviviale. Cela développe les affinités, favorise la cohésion et renforce le sentiment d’identité. Cela crée des rencontres entre les patients, les résidents, le personnel et la direction, dans une ambiance familiale. Et lorsque les patients, résidents et membres du person-nel s’impliquent dans la fête, pour chanter, réaliser des spectacles, c’est une belle occasion d’être reconnus et valorisés ! »

Les fêtes, sur la ligne du temps

> Merci à M. Janssens, Dominique Denis, Marie Dumont, Corinne Porson, Jacques Canivet, Jean-Louis Wuytack, Silvio Mula, Franca Cristaldi et Mariella Minnozzi et à tous ceux qui leur donnent un coup de main pour illuminer Saint- Bernard des feux de la fête.

16 > approches décembre 2014

Page 17: Approches, 2014-4

Brocante – C.P. Saint-Bernard, Manage

« En mai, sur le parking des MSP, notre bro-cante s’est tenue pour la seconde année consécu-tive. Il y a eu des jeux et des animations pour les enfants. Nous avons éga-lement proposé une petite restauration. La brocante étant ouverte à tous, nous avons disposé des encarts d’information dans les mé-dias locaux afin d’avertir le grand public. Membres du personnel et patients ont bien entendu participé. »

Halloween – « La Maison Mas », Centre Saint-Lam-bert, Bonneville

« On achète des déguise-ments pour se mettre dans l’ambiance et cela, nos usagers l’apprécient fortement. »

Goûter de Noël – C.P. Saint-Martin, Dave

« Lors de cet évènement, les personnes hospitalisées et leur en-tourage pourront déguster un cougnou et boire du chocolat chaud dans une ambiance de fête de fin d’année. Au même moment, bordant l’espace réservé au goûter, un marché de Noël organisé par les responsables de différents ateliers de l’hôpital présente et propose à la vente des créations de patients. Ce qui permet à chacun de découvrir, d’admirer ou d’acquérir des objets de déco ou de petites douceurs culinaires préparées en atelier. Ce moment a, depuis plusieurs années déjà, un réel succès. Son ambiance conviviale séduit tant les personnes hospitalisées, que leurs pro-ches mais aussi le personnel, qui se rassemblent et partagent un moment festif rappelant que les fêtes de fin d’année approchent et nous en donne un avant-goût. Chacun pourra y trouver un petit cadeau, unique et de qualité, à mettre sous le sapin le soir du 24 décembre. Les patients eux-mêmes prennent une part active dans la préparation de cette journée. Ils aident à la mise en place du marché et parfois même secondent le responsable dans la tenue du stand, activité socialement valorisante et responsabilisante. Sans oublier l’animation proposée par la Pastorale qui retrace en image la vie de saint Martin. Augustin nous relate, avec beaucoup d’enthousiasme, l’histoire de celui qui est maintenant le saint patron de notre hôpital. »

Goûter Cougnous – C.P. Saint-Bernard, Manage

« En décembre pour les fêtes de fin d’année, nous préparerons un goûter cougnous pour les patients et les résidents. Ils animeront, accompagnés par le personnel, l’après-midi avec des contes, des moments d’impros, des jeux, de la musique. La direction nous offrira les cougnous et le traditionnel cacao. »

Noël – « La maison L’envol », Centre Saint-Lam-bert, Andenne

« Nous allons acheter un sapin et nous le décorons tous ensemble, ainsi que la maison en général. Chaque usager a son petit cadeau en-dessous du sapin qui sera ouvert le 24/12 au soir. Le jour du réveillon, l’éducateur en service et les usagers concoctent un repas de fête et le dégustent dans la bonne humeur et une ambiance de fête. »

Rencontre de Noël – C.P. Saint-Bernard, Manage

« Egalement en décembre, aura lieu la Rencontre de Noël. Il y aura une messe chantée suivie d’un souper et d’une soirée dansante. Tout le monde est invité, y compris les personnes extérieures à l’institut qui désirent se joindre à nous. L’équipe pastorale et le Comité des Fêtes collaborent pour mettre sur pied ce réveillon. C’est très agréable, cela permet de sortir du train-train quotidien, de rencontrer dans un autre contexte les membres du personnel, les autres services, la direction. A travers le repas pris ensemble et l’esprit de la Fête de Noël, nous vivons un moment de fête authentique. »

Mai Novembre Décembre

Comment fonctionne le Comité des Fêtes ? Mariella : « Nous écoutons les idées et pro-positions de tous (personnel, direction…). Nous en analysons la faisabilité lors de nos réunions (1x/mois). M. Janssens, directeur technique et logistique et membre du Comité des Fêtes, en parle au Comité de Direction et si tout le monde est d’accord, nous organisons. Nous sommes assez bien rodés. Les événements sont programmés à l’avance. Nous nous concertons en continu et nous nous répartissons les tâches. Le Comité des Fêtes est très motivé et créatif et nous remercions la direction de nous soutenir dans nos démarches. De plus, selon les activités, nous avons la collaboration de différentes personnes : Ingrid Roucloux, Carole Bolanz, Christian Bodiaux, le personnel du Siloé, le personnel du service technique, les techniciennes de surface… »

> Si vous souhaitez contacter le Comité des Fêtes, il vous suffit d’envoyer un mail à [email protected].

approches décembre 2014 > 17

Page 18: Approches, 2014-4

« COMME LES USAGERS ADORENT LES FÊTES, C’EST TRÈS IMPORTANT DE MONTRER QUE NOUS VOULONS QUE

CE SOIT UN MOMENT PRIVILÉGIÉ POUR CHACUN. »

« Les petits plaisirs festifs quotidiens mettent notre moral au beau fixe. »

« Des moments de p’tits bonheurs »« Je m’appelle Elena et je suis arrivée au Centre Saint-Lambert en avril 2012 en tant que psychologue. Très vite, j’ai orga-nisé des moments de « p’tits bonheurs » ! A l’occasion d’un anniversaire, d’une sortie, d’un évènement, un moment de fête s’invite chez nous ! C’est ainsi que nous célébrons les anniversaires du personnel administratif et psychosocial. L’occasion idéale pour gâter ses collè-gues. Les petits plaisirs festifs quotidiens mettent notre moral au beau fixe et l’ambiance est assurée ! »

Huit usagers accompagnés de cinq éducateurs vivent depuis octobre 2012 dans une maison, appelée l’Envol. Celle-ci est située dans le Centre d’Andenne. Lors de l’anniversaire d’un usager, chacun (usagers et éducateurs) débute la journée en lui souhaitant un bon anniversaire. Ensuite, l’usager fêté se rend dans divers magasins afin de se choisir un cadeau et un gâteau ainsi que de quoi réaliser un apéritif au diner. « Au goûter, nous plaçons les bougies et chantons ensemble joyeux anniversaire et dégustons le gâteau. Pour les anniversaires des dizaines ((20-30-40-…), nous marquons le coup, en réalisant un repas parti-culier ou en allant au restaurant, selon l’envie de l’usager et faisons un cadeau surprise », raconte l’équipe.

Un anniversaire selon l’envie de l’usager

Un goûter avec mousseux ou caféA la maison Mas, nous demandons à chaque usager ce qu’il désire comme cadeau pour son anniversaire si nous n’avons pas d’idée précise. « On lui demande ce qu’il veut comme gâteau ou pâtisserie. En général, on fait un goûter avec mousseux ou café, bougie cadeau et chanson. Si c’est le passage à une nouvelle décennie ou à la pension, nous proposons à l’usager de faire une fête plus importante (restaurant, cadeau,…), voir qui il veut inviter (amis, famille,…). Tout ceci se passe dans la joie et la bonne humeur. Comme les usagers adorent les fêtes (comme nous d’ailleurs), c’est très important de montrer que nous sommes à leur écoute, que nous voulons que ce soit un moment privilégié pour chacun. »

18 > approches décembre 2014

Page 19: Approches, 2014-4

À BON MARCHÉ

10% de réduction sur les coffrets Bongo et CadeauboxGrâce à approches vous avez 10% de réduction sur tous les coffrets Bongo et Cadeaubox. La réduction s’applique seulement quand vous faites votre achat en ligne. COMMENT COMMANDER ? BONGO• surfez sur www.bongo.be/fracarita• Login avec ‘fracarita’ et ‘bongofra10’• Nos 10% de réduction sont montrés immédiatement. Jusqu’au 31 décembre 2014 vous ne devez en outre pas

payer de frais d’envoi !• Commandez, payez, et c’est bon !• Livraison: 1 ou 2 jours ouvrablesCadeaubox • Surfez sur www.cadeaubox.be• Ajoutez le Cadeaubox de votre choix dans votre panier• Introduisez le code “FRACARITA” dans la case “code

promo” de votre panier. Les 10% de réduction sont déduits immédiatement et la livraison est gratuite toute l’année.

• Payez, et c’est bon !• Livraison : 1 ou 2 jours ouvrables

€5 de réduction pour une journée Efteling Quoi ? Des tickets pour €30 au lieu de €35 (prix à la caisse) ou €32 (prix en ligne)Quand ? Les tickets sont valables jusqu’au 1 mars 2015. Comment ? Surfez sur http://tickets.efteling.com et entrez le code de réduction : B2BDBBRO90. Les réductions sont calculées immédiatement. Vous pouvez continuer votre commande. De l’info détaillée sur www.approches.be

15% de réductiondans 6 parcs aquatiques !

Grâce à Approches vous avez en tant que collaborateur des Frères de la Charité, avec votre partenaire, désormais 15% de réduction* dans la partie subtropicale de 6 parcs aquatiques du groupe S&R, dont la Piscine Du Grand Large à Mons. Outre des toboggans aquatiques, une piscine à vagues et un vrai jardin de jeu dans l’eau, les parcs aquatiques ont également des bains magnifiques avec saunas, bain de vapeur, une lagune chaude unique en son genre et un hammam authentique. La réduction est immédiatement appliquée lors de la présentation de votre carte du personnel à la caisse et elle est valable seulement pour vous et votre partenaire (les enfants bénéficient de toute manière d’un prix plancher).

Wallonie : Piscine Du Grand Large – MonsFlandre : Dommelslag – Overpelt, De Waterperels – Lier, Rozebroeken – Gent, De Meerminnen – Beveren (Olympia – Bruges (ouverture en 2015))

JOUR DES FAMILLES CHEZ LES FRÈRES DE LA CHARITÉ : POUR €5 DANS UN PARC AQUATIQUE !

Quand ? le dimanche 25 janvier Quoi ? Avec toute la famille à la Piscine Du Grand Large à Mons ou dans un des parcs aquatiques sus-mentionnés en FlandrePrix coûtant ? €5 p.p. (quel que soit l’âge) Comment ? Montrez votre carte du personnel des Frères de la Charité (voir un exemple en haut, à droite sur cette page) à la caisse et le tarif est immédiate-ment appliqué. Vous n’avez pas de carte du personnel ? Comman-dez-en une auprès de votre direction !

*Les réductions offertes sont calculées sur la base des tarifs de base en vigueur et ne sont donc pas cumulables avec d’autres réductions. Ne s’applique pas aux tarifs pour enfants.

Gagnez !Approches donne à 2 collaborateurs

également en cadeau le bon Bongo « Des Bulles au Petit-Déjeuner ». Feuilletez vite

vers la page 27 pour voir comment vous pouvez le gagner.

approches décembre 2014 > 19

Page 20: Approches, 2014-4

ESPRIT D’ÉQUIPE

Une journée de l’équipeService Médical

Après la pause de midi, Marie-Christine et Shoba apportent leur aide à la préparation des médicaments et elles encodent les comptes rendus des consultations dans Vision sociale pour les différentes équipes. Les quatre accompagnants (Myriam, Marc et les deux Philippe) les y aident et ils assument aussi la prise des rendez-vous chez les spécialistes, la préparation des dossiers et l’accompagnement des usagers à leurs rendez-vous médicaux extérieurs.

Nadine Grauwels coordonne l’ensemble du service médical de l’institution. « Mon rôle est

d’organiser au mieux l’ensemble des soins médicaux, je coordonne la con-certation entre les médecins traitants, les familles et un nombre important de prestataires de soins internes et externes à l’établissement », explique-t-elle. « L’objectif, c’est optimaliser la continuité des soins et la qualité de la prise en charge médicale/paramédi-cale interdisciplinaire. »

Le matin, le service médical ressem-ble à une vraie fourmilière !

« On ne s’ennuie jamais au Service médical, il y a toujours quelque chose à faire ! », dit en riant Anne-Sophie, secrétaire médicale du Centre Saint-Lambert à Bonneville. Elle fait partie du service médical qui prend en charge tous les problèmes de santé des 238 usagers. « Nous intervenons tant au niveau de suivis de pathologies chroniques que face à des situations d’urgence » explique l’équipe. Approches a suivi pendant 1 jour les traces de cette équipe passionnante !

L’ÉQUIPE DU SERVICE MÉDICAL FRANÇOIS DEHOMBREUX

Arrivée vers 8 h 10, la secrétaire médicale Anne-Sophie allume la radio car une journée sans musique au Service médical, cela n’existe pas !

Vision Sociale (Dossiers informa-tisés des usagers) est la première chose que beaucoup consultent le matin. Ainsi, Marylise, assistante en pharmacie, peut par exem-ple prendre connaissances des actualités, voir s’il y a des départs en famille ou des soucis avec les sachets robots. Les infirmières

20 > approches décembre 2014

Page 21: Approches, 2014-4

> Est-ce que vous aussi vous vous demandez comment se présente un jour de travail à l’étage en-dessous ou ce que fait chaque jour la section au bout du couloir ? Faites-le savoir à la rédaction !

> L’équipe du service médical se compose de 13 personnes et reflète la multidisciplinarité : 2 médecins généralistes (le Dr Françoise Therasse et le Dr Arnaud Pêtre), 2 kinés (Claude Nihoul et Olivier Sorée), 2 infirmières (Marie-Christine Bourgy et Shoba Watelet), 4 accompagnants en soins (Myriam Baruffato, Marc Sovet, Philippe Polet, Philippe Perron), 1 assistante de pharmacie (Marylise Botton), 1 secrétaire médicale (Anne-Sophie Dejasse) et 1 médecin coordinateur (Nadine Grauwels). Nous travaillons en partenariat avec 2 équipes de soins infirmiers, 6 kinés indépendants et avons une étroite collaboration avec plusieurs hôpitaux et services spécialisés. Au sein du service médical, les mots d’ordre au quotidien sont polyvalence, communication et collaboration !

L’ÉQUIPE DU SERVICE MÉDICAL Qui est?

Vers 9 h, débutent pour Marie-Christine et Shoba les con-sultations et les soins qui s’y rattachent, ainsi que la prépa-ration des nouveaux traitements. Claude et Olivier com-mencent la journée par les kinés respiratoires en maison. Ensuite, ils accueillent des groupes dans leur local pour de la kiné préventive. En même temps, certains usagers viennent se relaxer sur le tapis vibrant, et d’autres profitent du drainage lymphatique en presso-thérapie. La matinée se termine par l’accueil des usagers pour de la gym adaptée.

> La monotonie n’existe pas chez nous !

Entre-temps les premiers usagers arrivent déjà au Service médical. Anne-Sophie les dirige vers la salle d’attente. « Il faut parfois les faire patienter avec des magazines ou leur faire la conversation pour que ça leur semble moins long ». Outre le courrier et les tâches de classification, Anne-Sophie est surtout flexible pour répondre aux nombreuses demandes de l’équipe médicale et des éducateurs.

Marie-Christine et Shoba effectuent les prises de sang qui doivent être faites à jeun. Elles prennent connais-sance de la liste des usagers qui doivent être vus en consultation et des différentes demandes des éducateurs. Elles préparent les bureaux des médecins et le maté-riel médical nécessaire.

L’après-midi est souvent davantage réservée à des tâches plus adminis-tratives. Les kinés Claude et Olivier continuent dans l’après-midi les rééducations individuelles, ainsi que quelques kinés respiratoires. « Et quand le temps nous le permet, on sort pour une petite balade dans les allées du Centre avec des usagers du pavillon Saints-Anges qui sont en voiturette, un bon bol d’air ça fait toujours du bien ! », expliquent-ils.

« Au service médical, nos journées sont bien remplies et pleines de vie, la monotonie n’existe pas chez nous ! », disent Marie-Christine et Shoba. Nous participons par exemple à des réunions dans les maisons pour y donner des informations santé et entendre les demandes des éduca-teurs, tout ceci afin d’améliorer le bien-être des usagers. L’assistante en pharmacie Marylise, quant à elle, relève chaque jour le défi des « cas difficiles » : les nouveaux traitements suite aux consultations du jour ou des changements de traitements dans les sachets robots à mettre en place immédiatement.

approches décembre 2014 > 21

Page 22: Approches, 2014-4

À L’ÉCOUTE

Marc Palate

« Nous sommes sur le chemin »

Marc Palate est le directeur général du Centre Saint-Lambert à Bonneville. Dans un an, 135 usagers auront déménagé, accompagnés d’une partie des collaborateurs dans des maisons dans la ville d’Andenne. Et qu’en est-il de ceux qui résident bien encore à Bonneville ? « Nous aurions raté la reconversion si nous n’améliorons pas nos services pour ces personnes », nous raconte Marc Palate. Saint-Lambert se trouve donc confronté à de grands défis. Le moment parfait pour nous mettre à l’écoute du directeur, Marc Palate.

PATRICIA STASSE FRANÇOIS DEHOMBREUX

Page 23: Approches, 2014-4

Approches : Comment êtes-vous arrivé à Saint-Lambert ?Marc Palate : « Dans la région

de Namur, l’ASBL Phénix s’occupe de personnes toxicomanes. Il s’agit d’une initiative soutenue par les Frè-res de la Charité. En 2002, l’ASBL a enfin obtenu une reconnaissance et des moyens des pouvoirs publics. Bien qu’ayant un emploi temps plein, je contribuais à l’envol de Phénix. Monsieur Pitz, nouvel administra-teur délégué de cette ASBL et de l’ASBL OFC m’a proposé un contrat moitié à Phénix et moitié directeur administratif adjoint à Bonneville. Il m’a appâté en me disant « il y a du boulot ! ». »

Fast and furiousApproches : Vous sembliez ne pas connaître l’institution ?Marc Palate : « En effet, j’arrive à Bonneville sans connaître l’institution et donc sans a priori. Dès le 1er jour, l’apprentissage commence : l’automobiliste « fast and furious » est le Frère Remy; quand Patrick De Ny a une idée en tête, ... et Monsieur Pitz n’a pas menti, il me semble qu’il y a du boulot… En fait, les premiers jours, je découvre à quel point l’institution est un bateau ivre ou plutôt un sous-marin sans gouvernail, périscope ou autres moyens de vision ou de pilotage. Après quelques semaines, je deviens directeur administratif et financier et un 1er diagnostic est posé : soins intensifs. En juin 2003, le dépassement de nos envelop-pes de fonctionnement AWIPH est évalué à près d’1 million d’euros, la trésorerie est à sec (de quoi payer au mieux deux mois de salaires). »

Approches : La situation financière était à ce point précaire ?Marc Palate : « La situation est grave et … donc pleine d’espoir. Les gaspillages sont tellement énormes! Des leviers, devenus visibles, peu-vent être activés. De plus, la gestion,

c’est simple : soit dépenser moins, soit avoir plus de moyens. D’abord: moins de dépenses. L’image que j’aimais utiliser : nous jetons tel-lement de café qu’à Bonneville les rats ne dorment plus. Un vrai régal que de mettre, entre autres, en place une gestion des denrées alimentaires. En deuxième lieu : plus de rentrées. Les équipes psychosociales travail-lent pour faire reconnaître la lour-deur de certaines prises en charge et ainsi obtenir des financements revus à la hausse. Nous assurons aussi l’occupation maximale de nos places agréées. L’AWIPH nous aide en étalant nos dettes. Enfin et surtout, nous avons des outils nous permettant d’apprécier la situation. Fin 2004, « Ongelofelijk ». Le Conseil d’administration ne le croit pas tout de suite et pourtant, nous sommes à l’équilibre financier. C’est une fierté de la direction d’y être arrivée sans toucher aux emplois. »

Approches : Et alors que deviennent vos priorités ?Marc Palate : « La réponse me semble évidente. Maintenant que l’assise est stable et que nous avons une visibilité, nous allons donc développer une vision afin de mieux réaliser la mission. Le challenge est comment le faire ? C’est dans cet esprit que j’accède à la fonction de directeur général début 2008. Après avoir visité des services au Québec, en Hollande, en Flandre, mais aussi en Wal-lonie, nous intégrons les concepts clefs et les modes d’intervention de référence qui constituent la base de notre offre de services actuelle. »

ChinoisApproches : Que représentent ces concepts pour vous ?Marc Palate : « Les concepts sont des représentations générales et abstraites de la réalité. Il est bien

de les illustrer. Par exemple avec le Processus de Production du Handi-cap (PPH). Une machine à voyager dans l’espace me projette dans une rizière au cœur de la Chine. Je ne pige rien à ce que les personnes veulent dire (culture) et ce qu’elles disent (langage). La culture du riz, je n’y connais rien. Enfin, tout est trop petit pour moi. Quelle situation de handicap ! Pourtant, je suis le même homme. Nous sommes parfois des chinois pour d’autres personnes. »

Approches : Depuis quelques an-nées, l’institution se transforme…Marc Palate : « Restons réalistes et modestes. Ce que nous déve-loppons existe depuis longtemps dans d’autres institutions aussi en Wallonie. Toutefois, les mutations réalisées par les travailleurs de tous les services du Centre sont importantes et profondes. D’une part, nous sommes un gros ser-vice résidentiel en Wallonie (celui accueillant le plus de wallons). D’autre part, long est le chemin parcouru par les travailleurs pour adapter leurs services, long est celui restant à parcourir. D’où venons-nous et où allons-nous ?

Approches : Le travail a changé pour les collaborateurs aux cours des dernières années. En êtes-vous conscient ?Marc Palate : « La manière d’exercer le travail change. Toute-fois, je crois que chaque métier est constitué d’un noyau de rôles et de compétences qui restent intangi-bles. Cela vaut pour chaque fonction avec plus ou moins de permanence. En particulier, quand la relation humaine est au cœur de l’exercice du métier. Un éducateur (au sens large) est et sera toujours d’abord en relation avec une personne. »

Approches : Les changements sont pourtant bien réels ?Marc Palate : « Absolument. Le be-soin d’adaptation et les efforts que cela demande à chaque personne sont bien réels. Ma lecture est qu’aujourd’hui plus qu’hier, chacun est amené à exercer plus profon-dément son métier. Cela demande avant tout de se positionner par rap-port à son métier et celui des col-lègues. Pas évident pour certains ! Aussi, j’entends et je sens des

« CE QUE NOUS DÉVELOPPONS EXISTE DEPUIS LONGTEMPS DANS D’AUTRES INSTITUTIONS AUSSI EN WALLONIE. »

approches décembre 2014 > 23

Page 24: Approches, 2014-4

travailleurs frustrés de ne pouvoir faire mieux leur travail. Il me semble que cette frustration est un signe de bonne santé (professionnelle). C’est aussi épuisant et donc la nécessité d’avoir d’autres intérêts dans la vie que son travail. »

Approches : Je suppose que la même chose vaut pour vous… Comment un directeur se détend-il en fait ?J’ai besoin de lire. Le matin, je lis même les pubs, et puis, il y a le vélo. En une phrase, comme le dit bien Antoine Blondin « à vélo, on est le paysage ». Avec mon vélo, j’ai fait des rencontres étonnantes, comme alors quand à la dérive dans le col de la Furka en Suisse (source du Rhône), le juif errant est venu à mon secours. Bon je sais, personne ne me crois ! J’aime aussi les gros livres comme « Voyage au bout de la nuit », « Belle du sei-gneur », « L’insoutenable légèreté de l’être (pour LE titre) », « Anna Karénine ». J’aime aussi regarder des films. Comme dit mon fils : rien que des vieux films ! Woody Allen (même dans le moins bon film, il a une phrase culte), Alain Resnais (Providence par exemple est un film compliqué, mais si on rentre dedans les 10 dernières minutes… la grâce), Quatre mariages et un enterrement (humour British et romantisme), Laurence d’Arabie (c’était écrit).

Bon sensApproches : Comment peut-on apprécier les biens fondés des évo-lutions pour les usagers ?Marc Palate : « Nous avons des in-tervenants extérieurs qui à échéan-ces définies mesurent les évolutions à travers d’outils comme « Valoris ». Un indicateur du changement, que je trouve très pertinent, est quand l’usager se passe d’un professionnel pour agir. C’est que le professionnel a bien travaillé ! Certains travail-leurs donnent des exemples simples et justes : tel usager choisit ses vêtements, un autre, ne demande plus pour aller aux toilettes, … ».

Approches : Comment caractérisez-vous votre style de direction ?Marc Palate : « Plus que par les formations et expériences profes-sionnelles, je pense que le style

> Il est nécessaire d’avoir d’autres intérêts dans la vie que son travail.

« IL EST IMPORTANT POUR

MOI DE FAIRE QUELQUE CHOSE,

D’AVANCER ET DE CREUSER UN

SILLON. »

est influencé par l’éducation qui ancre des valeurs et des croyances. Le travail est pour moi une valeur importante et un des piliers (pas le seul) de notre vie. Pour moi, ne pas offrir du travail à une personne qui souhaite travailler (grosse majorité des chômeurs dont des jeunes) est pour moi un gâchis incroyable. Ma vision de la cohésion sociale exige le partage du travail et de ses fruits (oui, cela veut dire gagner un peu moins). »« Certaines disent que je ne sais pas dépenser. A tout le moins, je suis attentif à la bonne utilisation des moyens publics. On ne peut pas à la fois gueuler sur des dysfonctionne-ments publics et dans son boulot au jour le jour ne pas être conscient de ses responsabilités. Enfin, issu de

familles de petits indépendants (j’ai appris récemment qu’en 1850 mon ancêtre en ligne paternelle directe construisait des bateaux à Sclayn) ou de fermiers (des cousins « pay-sans » dans les régions de Dinant, Ciney, Eghezée), il est important pour moi de faire quelque chose, d’avancer et de creuser un sillon. La vie est un chemin qui se parcourt avec bon sens. »

Approches : Parcourir un chemin ?Marc Palate : « Merci de me donner l’occasion de citer Francis Blanche « un imbécile qui marche ira toujours plus loin qu’un intellectuel qui reste assis ». Je vous expose aussi une idée simple. Lors d’une prochaine réunion, chaque équipe va marcher pendant 30’ en groupe de 3 maximum avec l’objectif de discuter d’un seul sujet. Par exemple, « trois propositions pour mieux commu-niquer entre nous ? ». Au départ, chacun a en tête quatre mots : com-ment, objectif, utile, possibilité (au lieu de pourquoi, problème, juste ou faux, limitation). Let’s go ! »

Approches : Ce n’est pas toujours simple de prendre des décisions. Comment voyez-vous cela ?Marc Palate : « Prendre des décisions, c’est facile, des bonnes moins. Cela m’a valu et me vaudra

24 > approches décembre 2014

Page 25: Approches, 2014-4

encore des nuits agitées. Avec le temps, je suis plus indulgent avec moi-même et les autres. J’active quelques filtres comme ne pas juger des décisions passées avec nos yeux d’aujourd’hui ; quelles sont les limi-tes de mon influence ? Je me passe en boucle la phrase de Winston Churchill : « A la fin, j’espère avoir pris 51 % de bonnes décisions ».

Approches : Comment faites-vous pour essayer de prendre une bonne décision ?Marc Palate : « D’abord, je connais mes limites. Je construis ma repré-sentation d’une situation comme un tableau impressionniste. Je vois, j’écoute, je ressens ce que disent les uns et les autres dans leur fonction. Chacun y va de sa touche. A la fin, se dessine une ébauche d’image (d’orientation à prendre). Le résultat est parfois impressionnant ! »« Dans tous les cas, chacun y a mis sa touche. Avoir dit une « connerie » aide parfois à prendre une décision sensée. Il est de la responsabilité de la direction de fixer le cadre et de finir le tableau plus ou moins selon l’impact, les conséquences, l’urgence, … de la décision. Une erreur est au départ de ne pas être clair avec la part de chacun dans la décision (donner une info, donner un avis, échanger, …) et la commande (ce qui est attendu). Un exemple, la direction a besoin de réaliser un tableau de la « dernière cène » et certains pensent devoir représenter un concert de Lady Gaga. Définitive-ment un malentendu ! »

TitanicApproches : Le Centre est une institution chrétienne. Que cela représente pour vous ?Marc Palate : « La croyance incon-ditionnelle dans la personne est un concept d’une force incroyable. Je pense que c’est une chance de travailler dans nos institutions. En tête, j’ai cette phrase d’un

« QUAND L’USAGER SE PASSE D’UN PROFESSIONNEL POUR AGIR, LE

PROFESSIONNEL A BIEN TRAVAILLÉ ! »

Qui est ?

> MARC PALATE a 50 ans et

3 enfants de 23,17 et 15 ans.

> Il aime le vélo, le cinéma

(Woody Allen !) et les romans

comme Anna Karénine.

> Il a une admiration pour

Charles De Gaulle. « C’est

un homme avec un destin

incroyable : entre sa blessure

à Dinant en 1914 et son

influence encore aujourd’hui. »

MARC PALATE

philosophe, Emmanuel Levinas : « Dieu c’est la trace laissée par les hommes qui marchent dans la même direction ». »

Approches : Quelles situations vous touchent ?Marc Palate : « Le Centre, c’est la vie de plus de 500 personnes. Face à la souffrance et l’impuissance, la force et le courage parfois me man-quent. Pour l’accepter, j’ai besoin de garder distances ; ce qui peut être pris comme de l’indifférence. Parfois, j’ai la chance de saisir la relation intime entre deux person-nes (un dans un rôle d’« usager » et l’autre de « travailleur »). Je com-prends pourquoi certains aiment le travail avec des personnes polyhan-dicapées. Elles donnent beaucoup. Après avoir senti çà, je suis boosté. »

Approches : Quelles perspectives voyez-vous pour l’institution ?Marc Palate : « En 2015, nous aurons environ 135 personnes vivant à Andenne. Notre atten-tion va aux personnes qui vivront toujours sur le site. Cela ne sera pas facile et prendra du temps vu le contexte (quels moyens, entre autres, pour les infrastructures ?). Nous aurions raté la reconversion si nous n’améliorons pas nos services pour ces personnes et pas que sur l’aspect logistique. »

Approches : Quels enjeux voyez-vous pour l’institution ?Marc Palate : « Ma plus grande crainte est notre incapacité à ce jour, à saisir les opportunités. Nous sommes encore trop Titanic, un gros paquebot institutionnel. Notre challenge est de pouvoir ensemble nous adapter plus vite. Les do-maines sont multiples et à divers niveaux : accueil de nouveaux pu-blics, admissions, trajectoire de vie des usagers, agréments diversifiés, gestion des imprévus (si, il y en a !), organisation, autres financements, …C’est aussi mon challenge person-nel d’avoir l’énergie et la flexibilité mentale pour cela. »

Approches : Avez-vous encore des rêves ?Marc Palate : « Des rêves, mais aussi des projets. De manière mar-ginale, nous allons créer des proxi-mités avec d’autres publics comme des aînés. Le but est de permettre des échanges intergénérationnels. A plus long terme, j’aspire à ce que des usagers deviennent proprié-taires, au moins partiellement, de leur lieu de vie. En nous inspirant de ce qui se fait ailleurs, nous pour-rions créer une société immobilière coopérative à responsabilité limitée. Au départ d’une initiative associa-tive, j’insiste, nous pourrions activer de l’argent qui dort aujourd’hui sur des comptes d’épargne (qui demain auront des rendements négatifs). Les coopérateurs sont des particu-liers, des entreprises et au moins pour une part les usagers et les travailleurs. Le montage technique est un aspect. Surtout, il s’agit pour chaque personne concernée par l’institution d’être acteur d’un projet social. Permettre à une personne d’être chez elle ! » n

approches décembre 2014 > 25

Page 26: Approches, 2014-4

ET CETERA

Une nouvelle loi, une nouvelle façon de travailler ?

« De la protection de l’incapacité à la capacité protégée » : tel est le nom de la journée académique sur le nouveau régime de protection des personnes majeures qui a été organisée le 24 septembre dernier au Centre Psychiatrique Saint-Bernard et qui a connu un vif succès tant auprès des milieux judiciaires et médicaux que des intervenants du secteur de la santé mentale. Une nouvelle législation, entrée en vigueur le 1er septembre 2014, remplace les anciennes mesures de protection des personnes qui rencontrent des difficultés à gérer leurs affaires. Mais qu’est-ce qui change précisément et comment les collaborateurs regardent cette loi ? Approches s’est penché sur cela.

MICHEL CORDIER STEVE WALLEMME

Une nouvelle loi…Dorénavant, le pouvoir des administrateurs sera défini en fonction des capacités spécifi-ques de la personne protégée, de son degré de handicap. Celle-ci sera davantage impliquée dans la gestion de ses affaires. Une personne qui a la confiance de la personne protégée et qui connaît bien son cadre de vie sera dési–gnée. Le rôle et la mission de cette personne de confiance est bien mieux défini et elle pour-ra mieux accompagner la personne concernée. Toute la question est de bien s’imprégner de sa philosophie : intégrer la personne handi-capée dans les processus de décision qui la concernent. Les différents acteurs, magis-trats, administrateurs, accompagnants et la personne handicapée, y seront-ils attentifs ? C’est l’enjeu de l’actuelle réforme.

> Au C.P. Saint-Bernard à Manage, beaucoup de personnes ont assisté à une journée d’étude sur cette nouvelle loi.

26 > approches décembre 2014

Page 27: Approches, 2014-4

À QUI LE PRIX ?

PARTICIPEZ !Répondez aux trois questions dont vous pouvez trouver

la réponse dans le présent magazine, dans un mail à

[email protected] ou par le formulaire du

concours sur www.approches.be

1. Comment s’appelle le nouveau directeur administratif du C.P. Saint-Bernard, Manage ?

2. Quel sport pratique Véronique Borlon de Dave ?3. Que fête-t-on à la Maison Mas en novembre ?

Vous n’avez pas gagné ? En tant que collaborateur des Frères

de la Charité vous pouvez bénéficier de plusieurs actions pour

le personnel. Plus d’informations à la page 19 ou sur notre site

Internet www.approches.be.

Une nouvelle façon de travailler ?

«

En premier lieu il y a la notion d’intégration sociale. Il s’agit d’une vo-lonté à mon avis de se rapprocher de ce qu’on appelle en psychologie du handicap la « valorisation des rôles sociaux ». Selon Novak (1980), le processus d’intégration consiste à fournir à l’individu les moyens de vivre des expériences sociales lui permettant d’acquérir autono-mie, respect, dignité, exercice du choix ou toutes autres expériences valorisées de qualité de vie. Cette intégration n’est pas un objectif ultime mais plutôt le moyen, souvent optimal, d’accéder à l’exercice au sein de la communauté d’un ensemble des rôles sociaux. La deuxième notion renvoie au renforcement du rôle des acteurs sociaux. Mais attention, il existe un ensemble de critères pour un partena-riat au bon service de l’usager. Cela implique la reconnaissance de l’apprentissage mutuel, le partage de l’information, l’explication des processus décisionnels, le respect des valeurs et habitudes familiales et l’intégration de la partie émotive du message. »Georgia TSINIKOU, psychologue

«

Ce qui m’inquiète ? A qui s’adresser pour la rédaction des certificats

médicaux car nous constatons que les médecins ne sont ni formés,

ni enclins à rédiger un certificat médical circonstancié aussi détaillé

et aussi axé sur des aspects de la capacité habituellement examinés?

Pour les soignants, quelle grille d’observation utiliser pour évaluer de

manière nuancée les aptitudes ou capacités de nos patients? Si l’on

n’y prend garde, on risque fort de se trouver devant des situations

où une personne dont les facultés sont altérées ne pourra obtenir la

protection de la loi car il manque les outils pour y parvenir. Au sein de

nos institutions, il est important de se préoccuper des conséquences

de cette nouvelle législation et de former les gens… »

Joelle MESUREUR, infirmière psychiatrique, chef d’unité

«

Cette nouvelle loi nous parait plus respectueuse de la personne et

nous amène en tant que professionnel à aller plus loin dans notre

réflexion avant même d’envisager une quelconque protection. Cette

nouvelle loi nous pousse à une analyse plus pointue des besoins des

personnes. Le sujet peut ainsi rester acteur de son existence. Il est

difficile d’évaluer les capacités de tout un chacun par rapport au lieu

de vie (domicile ou institutionnel) et au moment où cette évaluation

est réalisée (état d’esprit, agitation, précarité, maladie, vie familiale,

entourage…). L’application de cette nouvelle loi n’est pas sans poser

de nombreuses questions tant pour le professionnel que pour le

magistrat et les autres intervenants. Entre autres, quels seront les

moyens humains et financiers octroyés à la mise en œuvre de cette

nouvelle disposition légale ? Il est à noter, que comme toute nouvelle

loi, nous serons confrontés à des « cas d’école » où la jurisprudence

tiendra une place de choix pour la suite… »

Véronique DEBUISSON et Stéphanie SPLINGARD,

assistantes sociales

Approches vous souhaite un Joyeux Noël et

une bonne et heureuse année 2015 !

Cette fois également nous pouvons rendre heureux

quelques collègues par l’octroi d’un prix.

DES BULLES AU PETIT-DÉJEUNERQui n’aime pas un petit-déjeuner

festif pour bien commencer la

journée ? Approches peut donner

en cadeau 2 bons Bongo « Des Bulles au Petit-Déjeuner »

d’une valeur de 29,90 euros !

Vous choisissez vous-même

parmi 100 places pour prendre

le petit-déjeuner où, à côté d’un

petit-déjeuner étendu, on vous

offre un verre de bulles. Délicieux,

non ?

approches décembre 2014 > 27

Page 28: Approches, 2014-4

PORTRAIT

S’émerveiller de petites réussites EPSIS, BONNEVILLE

Valérie Lemaire, Bénédicte Bocquet et Thomas Philippe travaillent à l’EPSIS Saint-Lambert à Bonneville. Les forces de chacun se doivent d’être rassemblées au quotidien pour écrire la même histoire et cela est précisément ce que ces trois enseignants ont fait avec leur nouveau projet. Ils ont proposé cette année aux élèves de forme 2 des ateliers de travail fonctionnels. D’autres professeurs se sont greffés au projet et les résultats positifs sont déjà bien visibles.« Être professeur à l’EPSIS St-Lambert, c’est s’émerveiller de petites réussites, c’est se remet-tre en question, accepter de se tromper et trouver des solutions quand ça ne fonctionne pas. En un mot... s’adapter », disent les trois enseignants. « Et comme se plaît à dire notre direc-trice... On ne se retrouve pas à l’EPSIS St-Lambert pour rien... chaque membre de l’équipe, comme chacun des élèves, est unique et rempli de richesses à partager. »

ww

w.k

liek.

be ¬

13-3

143