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Combattants et travailleurs coloniaux en Béarn Introduction Les femmes dans la guerre La guerre sousmarine sur la côte basque en 1917 Insoumis et déserteurs L’opinion publique dans les BassesPyrénées Les hôpitaux de l’arrière et les infirmières Accueil Ressources © Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques—Service éducatif QUESTIONS 1) Quelles inquiétudes du conseil municipal et des Palois apparaissent dans la lettre du Président du Conseil ? (document 1). Pourquoi faiton une comparaison avec la Côte d’Azur ? Le Syndicat d’initiative, responsable de l’accueil des personnes en villégiature (on parlerait aujourd’hui de touristes aisés) et des « hivernants » britanniques, russes ou français à Pau et le Conseil municipal ont peur des effets très négatifs de l’implantation éventuelle d’un camp pour combattants sénégalais près de la ville. Ils craignent que cela dissuade ces personnes de venir dans la station climatique de Pau. Le Président du Conseil précise que ce type de camp de regroupement de combattants sénégalais existe déjà sur la Côte D’Azur, grande région d’accueil de ce type de « touristes » hivernants en France et que cela ne pose pas de problème. Il impose donc en quelque sorte à Pau et à ses habitants d’accepter sans réclamation. 2) Quelles rumeurs sont signalées dans le document 2 ? Par quel événement, évoqué dans la lettre, ces rumeurs sontelles relancées ? Justifiez en relevant les informations, notamment sur le rôle du capitaine Amblard. Dans ce document datant de la semaine suivante, une rumeur plus inquiétante pour la population est signalée : le fort contingent de troupes noires serait peutêtre logé chez l’habitant dans les communes situées entre Pau et Nay. Les autorités ont démenti, mais la visite d’un responsable militaire venu de Bayonne et du service des Ponts et Chaussées, sans qu’aucune information ne filtre, sur un terrain situé entre Morlaàs, Ousse et Idron ravive les inquiétudes. 3) Quelles sont les particularités de ce type de documents (chiffres figurant sous les lignes dactylographiées). Résumez les événements qui se sont produits . Ce document est une transcription de télégramme sur papier pelure qui comporte les codes chiffrés correspondant aux mots ou morceaux de phrase afin de pouvoir réencoder une éventuelle réponse de manière plus rapide. Le plus souvent les télégrammes qu’on trouve dans les fonds d’archives sont des télégrammes postés et décachetés. Les messages sont rédigés en capitales sur des bandes de papier bleu (qui sortent de l’appareil transcripteur) et sont collés en ligne sur l’enveloppe. Les événements relatés sont un incident grave survenu au camp d’Idron, qui regroupe deux unités distinctes, l’une de soldats annamites (Indochinois) et l’autre, de combattants sénégalais. Une dispute entre un Sénégalais et un Annamite tourne à l’affrontement sanglant. Il y a 14 morts et 20 blessés. 4) Expliquez à l’aide des documents 2, 3 et 4 comment l’évolution des événements entre mars et octobre 1918 inquiète encore plus les habitants du Béarn. La population, à qui on a annoncé l’arrivée de nouvelles troupes sénégalaises logées chez l’habitant, est de plus en plus inquiète. En effet, non seulement des troupes coloniales sontelles cantonnées de manière provisoire aux abords de Pau, dans de mauvaises conditions de vie, mais les tensions sont renforcées par la présence d’un grand camp de travailleurs coloniaux au camp d’aviation du PontLong. 5) Quel tableau le maire de Pau Alfred de Lassence dressetil de la situation ? Quelle opinion atil sur les Africains ? Relevez des expressions et jugements contenus dans la lettre. (document 4). Le maire de Pau dénonce que « les inconvénients et les dangers qu’ [il avait] signalés n’ont pas tardé à se manifester » . Il veut montrer que ses craintes étaient justifiées. Avec un ton ouvertement raciste, et paternaliste, il déplore les conséquences très alarmantes de la présence de nombreux « nègres » en Béarn et même dans Pau. A mots à peine couverts, il les présente comme des enfants que l’on doit « dresser », tous mal nourris, mendiant ou circulant en état d’ivresse dans les rues de Pau le dimanche. Pour lui, cela représente un danger pour les femmes et les enfants, surtout dans les fermes et les villages où ils sont cantonnés, car tous les hommes dans la force de l’âge sont au front « nos braves soldats béarnais… [qui] viennent en permission, […] trouvent […] leur petite maison occupée par 30 ou 40 nègres ». Document 1 Document 2 Document 4 Document 3 Les enfants pendant la Grande Guerre

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Combattants et travailleurs coloniaux en Béarn 

 Introduction 

 Les femmes dans la guerre 

 La guerre sous‐marine sur la côte basque en 1917 

 Insoumis et déserteurs 

 L’opinion publique dans les Basses‐Pyrénées 

 Les hôpitaux de l’arrière et les infirmières 

 Accueil  Ressources 

© Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques—Service éducatif

QUESTIONS  

1) Quelles inquiétudes du conseil municipal et des Palois apparaissent dans la lettre du Président du Conseil ? (document 1). Pourquoi fait‐on une comparaison avec la Côte d’Azur ?  Le Syndicat d’initiative, responsable de l’accueil des personnes en villégiature (on parlerait aujourd’hui de touristes aisés) et des « hivernants » britanniques, russes ou français à Pau et le Conseil municipal ont peur des effets très négatifs de l’implan‐tation éventuelle d’un camp pour combattants sénégalais près de la ville. Ils craignent que cela dissuade ces personnes de venir dans la station climatique de Pau.  Le Président du Conseil précise que ce type de camp de regroupement de combattants sénégalais existe déjà sur la Côte D’Azur, grande région d’accueil de ce type de « touristes » hivernants en France et que cela ne pose pas de problème. Il im‐pose donc en quelque sorte à Pau et à ses habitants d’accepter sans réclamation.  2) Quelles rumeurs sont signalées dans le document 2 ? Par quel événement, évoqué dans la lettre, ces rumeurs sont‐elles relancées ? Justifiez en relevant les informations, notamment sur le rôle du capitaine Amblard.                                                                                                                         Dans ce document datant de la semaine suivante, une rumeur plus inquiétante pour la population est signalée : le fort contingent de troupes noires serait peut‐être logé chez l’habitant dans les communes situées entre Pau et Nay. Les autorités ont démenti, mais la visite d’un responsable militaire venu de Bayonne et du service des Ponts et Chaussées, sans qu’au‐cune information ne filtre, sur un terrain situé entre Morlaàs, Ousse et Idron ravive les inquiétudes.                                                                                                            3) Quelles sont les particularités de ce type de documents (chiffres figurant sous les lignes dactylographiées). Résumez les événements qui se sont produits.                                                                                                                                                                Ce document est une transcription de télégramme sur papier pelure qui comporte les codes chiffrés correspondant aux mots ou morceaux de phrase afin de pouvoir ré‐encoder une éventuelle réponse de manière plus rapide. Le plus souvent les télégrammes qu’on trouve dans les fonds d’archives sont des télégrammes postés et décachetés. Les messages sont rédigés en capitales sur des bandes de papier bleu (qui sortent de l’appareil transcripteur) et sont  collés en ligne sur l’enveloppe. Les événements relatés sont un incident grave survenu au camp d’Idron, qui regroupe deux unités distinctes, l’une de sol‐dats annamites (Indochinois) et l’autre, de combattants sénégalais. Une dispute entre un Sénégalais et un Annamite tourne à l’affrontement sanglant. Il y a 14 morts et 20 blessés.                                                                                                                                         4) Expliquez à l’aide des documents 2, 3 et 4 comment l’évolution des événements entre mars et octobre 1918 inquiète en‐core plus les habitants du Béarn. La population, à qui on a annoncé l’arrivée de nouvelles troupes sénégalaises logées chez l’habitant, est de plus en plus inquiète. En effet, non seulement des troupes coloniales sont‐elles cantonnées de manière provisoire aux abords de Pau, dans de mauvaises conditions de vie, mais les tensions sont renforcées par la présence d’un grand camp de travailleurs coloniaux au camp d’aviation du Pont‐Long.                                                                                                         5) Quel tableau le maire de Pau Alfred de Lassence dresse‐t‐il de la situation ? Quelle opinion a‐t‐il sur les Africains ? Relevez des expressions et jugements  contenus dans la lettre. (document 4).                                                                                                   Le maire de Pau dénonce que «  les inconvénients et les dangers qu’ [il avait] signalés n’ont pas tardé à se manifester » . Il veut montrer que ses craintes étaient justifiées. Avec un ton ouvertement raciste, et paternaliste, il déplore les conséquen‐ces très alarmantes de la présence de nombreux « nègres » en Béarn et même dans Pau. A mots à peine couverts,  il les pré‐sente comme des enfants que l’on doit « dresser », tous mal nourris, mendiant ou circulant en état d’ivresse dans les rues de Pau le dimanche. Pour lui, cela représente un danger pour les femmes et les enfants, surtout dans les fermes et les villa‐ges où ils sont cantonnés, car tous les hommes dans la force de l’âge sont au front « nos braves soldats béarnais… [qui] vien‐nent en permission, […] trouvent […] leur petite maison occupée par 30 ou 40 nègres ».  

 Document 1   Document 2 

 Document 4  Document 3 

 Les enfants pendant la Grande Guerre 

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 Document 1 

 

Lettre du président du Conseil au préfet concernant l’implan‐tation de lieux de cantonnement de combattants sénégalais. 

2 mars 1918 

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 Document 2 

 

Lettre du commissaire spécial de Pau au préfet concernant la rumeur d’une installa‐tion à proximité de Pau d’un « fort contin‐gent de troupes noires ». 9 mars 1918 

Fonds de la préfecture 1 M 92 

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 Document 3 

 

Télégramme du préfet au ministre de l’Intérieur, concernant une rixe entre Sénégalais et Indochinois (Annamites). 

29 octobre 1918 

Fonds de la préfecture 1 M 92 

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 Document 4 

 

Copie transmise au préfet d’une lettre du maire de Pau, Alfred de Lassence, au général commandant la 18ème Région (à Bordeaux).        

31 octobre 1918 

Fonds de la préfecture 1 M 92