14

ArgumentAire - UNAMjysala2019fr.puec.unam.mx/pdf/convocatoria.pdf · le mouvement pour la justice alimentaire prend racine aux Etats-Unis. L’ambition théorique de ce congrès est

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: ArgumentAire - UNAMjysala2019fr.puec.unam.mx/pdf/convocatoria.pdf · le mouvement pour la justice alimentaire prend racine aux Etats-Unis. L’ambition théorique de ce congrès est
Page 2: ArgumentAire - UNAMjysala2019fr.puec.unam.mx/pdf/convocatoria.pdf · le mouvement pour la justice alimentaire prend racine aux Etats-Unis. L’ambition théorique de ce congrès est

2

ArgumentAire

Contexte

Les questions d’insécurité alimentaire s’expriment sur l’ensemble du continent américain par la cohabita-tion paradoxale de situations de faim, de malnutri-tion et d’obésité, de situations de surproducion et de dépendance agricoles. Ces phénomènes sont le fruit de processus sociaux, économiques, politiques et environnementaux, qui ont traversé et continuent de traverser l’ensemble des systèmes alimentaires, du champ à l’assiette, en divisant les sociétés et les territoires.

En juin 2018, le Programme universitaire d’études urbaines de l’Université nationale autonome de México (PUEC–UNAM) et le Centre d’études mexi-caines et centro-américaines ont inauguré à Mexico le séminaire permanent sur l’agriculture, l’alimen-tation et la ville. L’objectif est d’articuler les ambi-tions du monde académique et de la société civile concernant les problématiques des agricultures ur-baines, de l’approvisionnement et de la consom-mation alimentaires au sein de la mégalopole, des relations villes-campagnes comme moteurs de l’inté-gration territoriale.

Le congrès international Justice et Souveraineté Ali-mentaires dans les Amériques (JySALA, pour l’acro-nyme espagnol) s’inscrit dans le cadre des trans-formations politiques du continent américain, du changement global et des nouvelles approches de la durabilité encouragées par les Objectifs de développement durable définis par les Nations Unies. Issues de contextes académiques et po-litiques différenciés, les notions alertent avec la même urgence sur ces doubles paradoxes agricole et alimentaire et sur leurs conséquences sociales, particulièrement marquées en Amérique. Elles ques-tionnent avec le même engagement les processus multiscalaires qui freinent ou encouragent l’accès à tous à une alimentation de qualité.

Depuis les food studies et les sciences sociales et dans une perspective théorique, pratique et artis-tique, le congrès JySALA se veut un moment de ré-flexion et de débat pour observer et comprendre les inégalités d’accès à l’alimentation, la marginali-sation des agriculteurs, les conséquences socio-en-

vironnementales de ces phénomènes. Il se propose d’être un lieu d’expériences pour échanger, discu-ter, imaginer des perspectives susceptibles d’y ré-pondre. L’objectif est de proposer une analyse pour dépasser les modes de pensée binaires et normatifs quant au produire et manger « bien » ou « mal ». Il s’agit d’analyser les systèmes alimentaires dans leur complexité, en étant particulièrement attentif aux in-terdépendances entre le champ et l’assiette.

PersPeCtive théorique

La définition de la sécurité alimentaire donnée par la FAO en 1996 est l’une des plus courantes. Ce-pendant, la conception de la sécurité alimentaire et les enjeux afférants ont évolué ces dernières décennies, suscitant l’apparition de nouveaux concepts qui prennent racine dans les mouvements sociaux, politiques, de lutte contre l’insécurité ali-mentaire et de leurs répercussions. C’est ainsi que surgissent les concepts de « souveraineté alimen-taire » et de « justice alimentaire ».

Le cadre de la souveraineté alimentaire surgit en réponse aux limites des stratégies globales impo-sées pour garantir la sécurité alimentaire. Il sou-ligne l’importance du droit des peuples, des pays et unions étatiques à définir leur politique agricole et alimentaire sans dumping de pays tiers (Via Campesina, au Sommet Mondial sur l’Alimenta-tion en 1996). La justice alimentaire propose de répondre aux limites du système alimentaire global et des alternatives alimentaires durables et de lut-ter contre l’augmentation des inégalités d’accès à l’alimentation. Le mouvement cherche à assurer « un partage équitable des bénéfices et des risques concernant les lieux, les produits et la façon dont la nourriture est produite et transformée, transportée et distribuée, et accessible et mangée » (Gottlieb & Joshi, 2010).

Les Amériques jouent un rôle clé dans l’émergence de ces concepts. Depuis le sud naissent les reven-dications de souveraineté alimentaire,  tandis que le mouvement pour la justice alimentaire prend racine aux Etats-Unis. L’ambition théorique de ce congrès est de proposer une réflexion commune depuis les spécificités des organisations sociales, politiques, économiques, environnementales qui traversent le continent du nord au sud. Il s’agit de

Page 3: ArgumentAire - UNAMjysala2019fr.puec.unam.mx/pdf/convocatoria.pdf · le mouvement pour la justice alimentaire prend racine aux Etats-Unis. L’ambition théorique de ce congrès est

3

sonder l’intérêt de mobiliser ces concepts, au sein des Amériques et entre l’Amérique et le monde, pour comprendre la cohabitation de situations très variées d’insécurité alimentaire (Edelman, 2016). Mais loin de se limiter aux études de cas sud ou nord-américaines, on accueillera les propositions is-sues d’expériences menées sur d’autres continents. Il s’agit d’observer la circulation et la réappropria-tion des concepts dans d’autres contextes, autant que d’éclairer les situations d’injustices et de dépen-dances alimentaires américaines depuis d’autres perspectives.

L’ambition est également de favoriser le dialogue conceptuel avec un point de vue qui embrasse d’un même regard l’alimentaire et l’agricole. Il s’agit d’observer et d’analyser les inégalités qui traversent l’ensemble des systèmes agro-alimentaires : au ni-veau des lieux de production, transformation, trans-port, commercialisation, distribution, consomma-tion, déchets et recyclage, des systèmes d’acteurs, réseaux, interactions qui leur sont liés (Rastoin & Ghersi, 2012). Au-delà des définitions, les travaux sur la justice alimentaire se sont déployés principa-lement depuis les espaces urbains tandis que les enjeux de la souveraineté alimentaire ont été traités davantage au niveau des espaces de production et agricultures familiales. Nous voulons ici penser ensemble les composantes des systèmes, de la terre au corps individuel et social, dans leur complexi-té et leur interdépendance, ce qui implique aus-si de s’attacher aux relations de tous types entre villes et campagnes. En effet, la problématisation des relations (ou non relations) entre alimentation, agriculture, justice, souveraineté est actuellement incomplète pour comprendre les situations d’insé-curité alimentaire (Hochedez et Le Gall, 2016). Il apparaît nécessaire certes, de décrypter les rap-ports inégalitaires et de dépendance au sein des systèmes alimentaires, mais également d’y remettre de la justice et de la souveraineté (Slocum et al., 2016). Il s’agit donc d’explorer les sphères de la praxis (Slocum et al., 2016; Beisher et Corbett, 2016) sur ces thèmes qui encouragent la réduction des inégalités de tous types.

PersPeCtive régionale : intégrations et transitions amériCaines

Dans toute l’Amérique latine, les accords et traités de libre échange, consolidés (MERCOSUR, 1991, ALBA-TCP, 2004 ; TLC, 2006-2009), émergents (SICA-UE, 2012 ; TPP, 2016) ou renégociés (TLCAN, 1994 aujourd’hui USMCA, 2018), sont essentiels pour comprendre l’organisation des relations com-merciales, la recomposition des systèmes d’acteurs dans la production, la commercialisation, la distri-bution, ainsi que les reconfigurations territoriales et sociales. La majorité de ces politiques d’intégration ont été définies suivant des logiques néolibérales d’ouverture commerciale, qui ont privilégié les avantages comparatifs et la spécialisation des es-paces productifs. Ces politiques d’intégration ont eu des impacts profonds et durables sur les éco-nomies familiales agricoles, les sociétés rurales, les dynamiques de marché  ; elles ont également transformé notablement les pratiques alimentaires et la relation entre le consommateur et le produit – le producteur alimentaire, avec un impact important sur la santé, le bien-être et la capacité de décision des consommateurs. Face aux défis qu’imposent les problèmes nutrition-nels en termes de santé publique, liés aux inégalités d’accès à l’alimentation, les orientations politiques nationales jouent un rôle fondamental à l’échelle locale (dans les villes et métropoles, par exemple) et nationale (dépendance, sécurité alimentaires d’un pays). Dans le cadre des transitions politiques surve-nues ces derniers temps au sein du continent (Brésil, Mexique, Colombie, Honduras, Etats-Unis…), il est nécessaire d’observer attentivement les orientations stratégiques et les mesures concrètes qui prétendent favoriser la justice et la souveraineté alimentaire, ainsi que leurs effets.

Dans ce contexte d’inégalités et de fragmenta-tions territoriales croissantes, le continent améri-cain constitue un espace privilégié pour analyser les dynamiques et changements dans l’agriculture et l’alimentation. Les expériences et regards issus d’autres espaces géographiques peuvent constituer des éclairages très intéressants pour remettre en perspective les dynamiques à l’œuvre.

Page 4: ArgumentAire - UNAMjysala2019fr.puec.unam.mx/pdf/convocatoria.pdf · le mouvement pour la justice alimentaire prend racine aux Etats-Unis. L’ambition théorique de ce congrès est

4

Six AtelierS de trAvAil et troiS tAbleS rondeS trAnSverSAleS

Le congrès JySALA s’inscrit dans une perspective de sciences sociales liées à l’agriculture et l’alimen-tation. L’ambition d’embrasser l’ensemble des es-paces et processus « du champ à l’assiette » (voire à la mise au rebut) depuis une perspective systémique appelle également d’autres regards : depuis l’agro-nomie, la nutrition, les biosciences, l’économie, les sciences politiques ou encore l’aménagement du territoire. En proposant une approche interdiscipli-naire propre aux food studies mais intégrant égale-ment l’agriculture, le congrès souhaite rassembler et diversifier les points de vue sur les processus qui améliorent l’accès à tous à une agriculture et une alimentation de qualité.

Six axes de travail et trois tables rondes transver-sales sont proposés1.

les six ateliers de travail

Les ateliers de travail constituent des temps d’échange de trois heures autour des propositions sélectionnées par le comité scientifique et d’or-ganisation. Ils seront animés selon des modalités propres, définies par les membres du comité scienti-fique responsables de chaque atelier. Ils donneront lieu à des propositions de valorisation (cahiers de divulgation, numéros spéciaux de revues scienti-fiques, etc.).

atelier 1. la terre, l’eau, l’agrodiversité et les teChnologies agriColes

Les débats autour de l’accès et de la gestion de la terre ont été nombreux sur le continent américain. Les mécanismes d’accès au foncier, d’appropria-tion, d’avancée de la frontière agricole, de concen-tration et de répartition de la terre rendent compte de situations qui s’accompagnent de relations de domination et de violences, de spoliation, ainsi que de négociation entre les groupes sociaux et les pouvoirs politiques autour de la réforme agraire. 1 Les références bibliographiques correspondant à chacun de ces ateliers et tables rondes ne sont pas citées dans le cœur du texte, mais sont indiquées dans la bibliographie finale gé-nérale.

Dans le même temps, l’accès à des sols fertiles et à des intrants agricoles est devenu un enjeu ma-jeur pour le contrôle de la terre et l’autonomie des populations, avec des conséquences importantes sur la santé humaine et l’environnement.

Ce groupe de travail prétend explorer l’articula-tion entre les structures de production, depuis les petites paysanneries jusqu’aux grandes corpora-tions transnationales. L’objectif est de comprendre les rapports de force qui se jouent autour de la terre, comprise non seulement comme une ressource, un capital ou un moyen de production, mais aussi comme une combinaison provisoire d’éléments hé-térogènes qui incluent des substances matérielles, des technologies, des discours et des pratiques socio-culturelles qui prennent différentes formes, dans différents contextes et depuis le point de vue de différents acteurs.

La réduction de l’agrodiversité (des espèces sau-vages comme des cultures) est le résultat de multi-ples facteurs depuis les quatre dernières décennies. La fertilité des sols, la réduction de la main d’œuvre, les prix homogénéisés qui ne reconnaissent pas la richesse de la diversité agricole ainsi que les cir-cuits commerciaux favorisant l’homogénéisation des produits ont conduit à une perte accélérée de l’agro-diversité, avec d’importantes conséquences sur l’uniformisation des régimes et sur la santé des consommateurs.

Les inégalités en termes d’usage et de distribution de l’eau, des intrants et des technologies agraires et agricoles sont fondamentales pour comprendre les compétences et les stratégies de production et de survie que les divers acteurs mobilisent dans les différents territoires de la région. L’accès aux se-mences, l’importance croissante des certifications internationales, les conflits autour de la propriété in-tellectuelle, l’application massive de pesticides et d’engrais chimiques, ainsi que l’utilisation de nou-velles technologies de l’information (telle « l’agricul-ture de précision  ») constituent autant d’éléments pour comprendre la complexité avec laquelle les petites agricultures familiales doivent composer, dans des conditions inégales, face aux grandes entreprises agro-exportatrices (par exemple au tra-vers de l’agriculture sous contrat ou de la location de parcelles). Ces éléments représentent aussi des

Page 5: ArgumentAire - UNAMjysala2019fr.puec.unam.mx/pdf/convocatoria.pdf · le mouvement pour la justice alimentaire prend racine aux Etats-Unis. L’ambition théorique de ce congrès est

5

formes de médiation pour l’accès et le contrôle de la terre et des territoires, autour des logiques d’ex-tractivisme agricole et de spoliation des terres. Ce sont des processus violents de reconfigurations so-cio-spatiales qui limitent les capacités de individus et des communautés à décider de leurs moyens de subsistance et de leurs conditions d’existence.

Sous-thématiques : • Spoliation des terres• Modification des semences, monopole sur

les intrants • Inégalités d’accès au foncier• Perte de la biodiversité• Biotechnologies synthétiques

atelier 2. travail et emPloi dans l’agriCulture et les industries agroalimentaires

Ce panel est consacré à la réflexion sur les pratiques et conditions de travail associées à la production et distribution des aliments. Leurs différentes configu-rations (paysanneries, salariat, journaliers, emplois dans les industries d’emballage, de transformation, les supermarchés, les nouvelles entreprises de dis-tribution…) parlent des organisations sociales et de la dynamique des marchés du travail, mais aussi de l’émergence de nouveaux modes de produc-tion et de consommation. On cherchera à montrer ce qu’elles révèlent des jeux d’acteurs à différentes échelles, des rapports de pouvoir et de subordina-tion entre les secteurs publics et privés, des logiques de résistance dans le secteur agro-alimentaire.

Ces dernières années émergent dans les espaces ruraux des enclaves et complexes agroindustriels liées à l’extraction ou à la production de biens de consommation : ces espaces font concurrence aux ressources naturelles ainsi qu’à la main-d’oeuvre paysanne locale, entraînant dès lors des migra-tions. Dans d’autres lieux, ces migrations issus du monde agricole viennent nourrir un secteur agro-ali-mentaire en déficit. En parallèle, les économies paysannes persistent et se reproduisent, en s’asso-ciant au capital de diverses façons, et acquièrent de l’importance par leur capacité à être autosuffi-santes, parce qu’elles constituent des sources de main-d’oeuvre, ou encore parce qu’elles jouent un

rôle dans l’approvisionnement des villes. On in-terrogera la diversité des stratégies, opportunités et circulations qui touchent les espaces productifs: que disent-elles des causes et effets de la croissance des inégalités et de l’interdépendance des écono-mies américaines ?

Alors que la population active agricole tend à di-minuer au fur et à mesure que croît la population urbaine, l’agro-alimentaire continue d’être un sec-teur d’emploi pourvoyeur de main d’oeuvre. Néan-moins, il est attractif pour des faibles niveaux de qualification et le secteur est traversé par des lo-giques de précarisation et flexibilisation croissantes, par la cohabitation entre formel et informel, légal et illégal, visible et invisible. On s’attachera aux situations à risque, aux dénonciations et revendica-tions qu’elles engendrent, et à ce qu’elles révèlent de la valeur donnée aux métiers de l’agriculture et de l’alimentation. On prêtera attention aux populations les plus vulnérables (notamment: femmes, enfants, personnes âgées, migrants). Mais on s’intéressera aussi aux acteurs agri-alimentaires très qualifiés, liés aux secteurs de l’innovation, du marketing, de la fi-nance, en ce qu’ils contribuent aussi à diversifier les modalités de travail dans le secteur et à creuser les écarts d’une modalité à une autre.

Les problématiques liées à l’emploi dans le secteur agro-alimentaire amènent à débattre des politiques publiques et systèmes législatifs (de leur présence ou absence), des actions syndicales, des entreprises, des milieux associatifs et militants. Elles indiquent les marges de manoeuvre possible face aux conditions de vie et d’embauche des travailleurs, ainsi que les innovations, y compris sociales, pour les améliorer.

Sous-thématiques• Modalités d’emploi et de travail dans le

monde rural• Travailleurs vulnérables VS emplois qualifiés • Conditions de vie et de travail à tous les

niveaux des systèmes alimentaires • Politiques publiques, droit du travail,

syndicats, organisations, associations, actions syndicales

• Flexibilisation, précarisation, uber-isation.

Page 6: ArgumentAire - UNAMjysala2019fr.puec.unam.mx/pdf/convocatoria.pdf · le mouvement pour la justice alimentaire prend racine aux Etats-Unis. L’ambition théorique de ce congrès est

6

atelier 3. eChelles, struCtures et logiques des ré-seaux de CommerCialisation

Les réseaux de commercialisation sous leurs diffé-rentes formes (marchés, supermarchés, petits com-merces…) connectent producteurs et consomma-teurs et sont essentiels à l’accès des populations à l’alimentation. On note à l’échelle globale un inté-rêt croissant pour les circuits courts, la consomma-tion locale, responsable et durable, la production biologique et agroécologique. Cet intérêt s’opère depuis la perspective du bénéficiaire en termes de santé publique, de liens sociaux, de viabilité économique pour les producteurs, de cohésion ter-ritoriale à l’échelle métropolitaine et, dans certains cas, d’impact environnemental. Néanmoins, qui sont vraiment les bénéficiaires de ces propositions ? Comment génèrent-elles des opportunités pour les producteurs et consommateurs, tout en créant une intégration sociale différenciée des acteurs ? Ce fo-cus provoque un débat entre circuits courts et longs, qui tend à déprécier les circuits longs et à laisser de côté les réseaux conventionnels, traditionnels, de l’approvisionnement, considérés comme des signes néfastes de la mondialisation.

Dans ce panel, il s’agit de discuter de la construc-tion historique, de la structure sociale, de la viabilité économique de tous les circuits de commercialisa-tion et de distribution. Quel type de réseaux de com-mercialisation permet de résoudre l’équation entre approvisionnement équitable de 9 milliards de per-sonnes et protection des écosystèmes ? Les débats pourront s’orienter autour du rôle des intermédiaires et des nouveaux acteurs de la commercialisation (dernier kilomètre, livraison à domicile ; mais égale-ment banques alimentaires, épiceries solidaires), de la cohabitation entre circuits courts et circuits longs, du rôle de tous les types de plateformes (marchés de gros, marchés, centres de réception et tri, ré-seaux internet) pour nourrir cette population de plus en plus urbaine. Nous chercherons à comprendre comment la logistique commerciale peut contri-buer à encourager des systèmes alimentaires plus égalitaires pour les territoires (traçabilité, standar-disation, dématérialisation, systèmes de monnaies alternatifs, complémentarité entre trames locales et régionales…).

Sous-thématiques• Hétérogénéité des acteurs de la

commercialisation et de la distribution • Réseaux alternatifs et filières sociales • Logistique, flux, transport, inégalités• Stratégies de commercialisation pour

les agriculteurs• Relations villes / campagnes• Consommateurs, demande et systèmes de

commercialisation

atelier 4. territoires et inégalités d’aCCès à l’alimentation

Les inégalités d’accès à l’alimentation et à l’agri-culture se trouvent au cœur des problématiques de justice et de souveraineté alimentaires. Dans cet atelier, nous considèrerons les rapports sociaux iné-gaux comme des dimensions structurantes de l’ac-cès ou non à une alimentation en quantité et qualité suffisantes, entre territoires ou entre catégories de classe, de genre, de race ou de groupes margi-nalisés. On s’intéressera aux processus qui créent les situations d’inaccessibilité, par exemple ceux de ségrégation dans les territoires urbains favorisant l’apparition de «  déserts alimentaires  », ou ceux d’accès au foncier dans les territoires ruraux favori-sant la précarité alimentaire. On utilisera aussi cet atelier pour réfléchir de manière critique au concept d’accessibilité alimentaire. S’il permet d’attirer l’at-tention sur les inégalités d’accès, comment s’arti-cule-t-il aux tactiques ordinaires des habitants pour se nourrir au quotidien et comment intègre-t-il les rapports de pouvoir structurels qui les traversent ?

Face aux problèmes d’accessibilité alimentaire, des synergies d’acteurs aux statuts divers participent à l’émergence de systèmes alternatifs (circuits courts, alimentation biologique, consommation locale) visant à reconfigurer l’accessibilité et la sécurité alimen-taires. Nous nous demanderons comment ces dis-positifs transforment les modalités d’accès à l’ali-mentation, les pratiques et les valeurs mais aussi les territoires de vie, et en quoi ils participent de stra-tégies de justice ou de souveraineté alimentaires. En mobilisant une perspective critique, nous souhai-tons également ouvrir le débat autour de nouvelles formes d’injustices qui apparaissent avec l’émer-gence des alternatives au système agro-alimentaire

Page 7: ArgumentAire - UNAMjysala2019fr.puec.unam.mx/pdf/convocatoria.pdf · le mouvement pour la justice alimentaire prend racine aux Etats-Unis. L’ambition théorique de ce congrès est

7

conventionnel. À qui profitent les bénéfices de ces nouvelles injonctions politiques et sociales ? Com-ment faire face aux transformations territoriales in-duites (entre-soi, ecogentrification, food gentrifica-tion) ? Nous nous intéresserons à la manière dont ces alternatives participent aussi à reproduire des rapports de pouvoir inégaux, entre consommateurs et/ou producteurs, entre différents groupes sociaux ou raciaux. Si la justice et la souveraineté alimen-taires ne se résument ni à un manque de sécurité ni d’accessibilité alimentaires, mais dépendent d’un système de relations marquées par des asymétries, nous interrogerons ainsi les moyens de modifier cette géométrie du pouvoir.

Sous-thèmatiques : • accessibilité, justice et souveraineté

alimentaires• inégalités d’accès à l’alimentation• territoires et (in)accessibilité alimentaire• systèmes agri-alimentaires alternatifs• approches critiques

atelier 5. Patrimoine alimentaire, identités et inégalités soCiales

Les préoccupations des institutions, des acteurs comme des sociétés pour l’origine, la qualité, l’équité et la durabilité des aliments se font particu-lièrement entendre lors des périodes d’insécurité ali-mentaire. Elles se manifestent notamment à travers l’engouement sans précédent pour les «  traditions alimentaires  », qu’elles soient passées ou réinven-tées, ainsi pour les valeurs éthiques qui y sont as-sociées (bien-être, préservation de l’environnement, équité, justice, convivialité). Ce mouvement d’en-semble s’accompagne partout dans le monde d’initiatives en matière de lutte contre la dispari-tion de la biodiversité et des inégalités. Dans un contexte globalement marqué par la méfiance vis-à-vis du secteur agro-industriel, les politiques de conservation et du patrimoine, dans ses déclinai-sons matérielles comme immatérielles, s’imposent comme de véritables outils de promotion pour les identités locales, les savoir-faire ancestraux et les territoires.

L’objectif de cet atelier est d’interroger les enjeux de la patrimonialisation de l’alimentation lorsqu’elle s’articule, selon des temporalités différentes, aux

identités, aux territoires et à la lutte contre les iné-galités sociales et la destruction de la biodiversité. Les processus de transmission, de circulation, de (ré)approriation et de (re)signification des «  tradi-tions alimentaires », qui sont orientés par des acteurs aux intérêts souvent divergents, sont au carrefour de la réflexion. Sera interrogé le rôle de l’alimen-tation dans la construction des identités collectives, mais aussi dans l’image que les territoires offrent d’eux-mêmes sous l’impulsion du tourisme (Nation/ Region Branding). Les effets de l’application des outils de contrôle/promotion qui dérivent de ces pro-cessus seront analysés aussi bien en termes de développement qu’en termes d’exclusion sociale, culturelle et territoriale.

Sous-thématiques : • Modèles de souveraineté alimentaire• Invention de traditions alimentaires dans

des contextes d’exclusion sociale• Tourisme, territoire et patrimoine alimentaire• Savoirs culinaires et mouvements ethniques.

atelier 6. CorPs et aliments : beauté, santé, environnement

Les corps, premières victimes de maux divers et plus ou moins irréversibles liés aux processus de produc-tion, de transformation, de consommation des ali-ments, révèlent les dysfonctionnements des systèmes alimentaires. Les esthétiques dominantes participent des logiques d’exclusion sociale, soulignant les re-lations inégales entre catégories sociales, classes, genres, races, âges, et leurs évolutions historiques majeures. Dans le même temps, la terre, les cultures, les aliments, dans toute leur matérialité, sont aussi de plus en plus convoqués pour réparer les corps et les esprits, retisser du lien social et intergénération-nel, dans une perspective de « care ». Autour de cet atelier, on se posera les questions suivantes : Quel rôle jouent les corps dans les situations d’accroisse-ment ou de réduction des injustices alimentaires ? Quels rapports de pouvoir se dessinent quand on observe à la fois la souveraineté des corps intimes et celle des corps politiques ?

Le premier objectif de cet atelier est de réfléchir aux relations entre alimentation, corps et corporé-ité. Au-delà de l’acte nutritionnel indispensable à la survie des individus, les corps sont les produits

Page 8: ArgumentAire - UNAMjysala2019fr.puec.unam.mx/pdf/convocatoria.pdf · le mouvement pour la justice alimentaire prend racine aux Etats-Unis. L’ambition théorique de ce congrès est

8

d’un environnement alimentaire, familial, scolaire, social, politique, matériel et immatériel : Que nous disent-ils des rapports inégaux entre les Etats, les groupes sociaux, les individus ? Comment parlent-ils de la diversité des influenceurs qui définissent la « bonne » ou « mauvaise » alimentation de façon normative et souvent contradictoire ? Que nous ap-prennent-ils sur les résistances et revendications, les logiques d’auto-définition des individus et des so-ciétés ? La « malbouffe », l’alimentation rapide, l’ali-mentation de rue traditionnelle, les aliments biolo-giques, préparés, transformés, transgéniques : ces pratiques de consommation alimentaire constituent autant d’expériences nutritionnelles qui génèrent re-présentations et mises en scène corporelles de soi et des groupes sociaux qu’il convient d’analyser.

Le second objectif est de réfléchir au lien entre la santé des corps individuels et sociaux et celle de la planète, au soin porté au corps et à celui por-té aux territoires. Comment les souffrances corpo-relles, les taux de morbidité et mortalité pointent-ils du doigt les menaces envers la terre et l’eau  ? Dans quelle mesure la représentation des corps en bonne/mauvaise santé est-elle révélatrice de l’exposition inégale des individus aux risques et aux injustices environnementales ? Les souffrances psychologiques qui conduisent à une surreprésen-tation des morts par suicide chez les agriculteurs sont-elles le produit des injustices alimentaires  ? Ces questions ouvriront le spectre des débats de-puis les aspects les plus nutritionnels de l’alimen-tation jusqu’aux notions plus récentes d’empathie environnementale, de « prise en charge » plané-taire et de leurs conséquences sur l’appréhension des systèmes alimentaires.

Dans ce groupe de travail, on souhaite faire dia-loguer nutrition, médecine, sciences sociales et envi-ronnementales pour poser la multicausalité des pro-blématiques physiques et corporelles. On apportera aussi des éclairages depuis l’art comme proposition pour sublimer ces problématiques et apporter d’autres réponses aux situations d’insécurité alimentaire.

Sous thématiques : • Nutrition, injustices, inégalités socio-écono-

miques, relations de pouvoir• Environnement alimentaire, comportements

alimentaires et corps

• Modèles, normes, influenceurs alimentaires• Maladies, santé des individus, santé pu-

blique, environnement• Care, agriculture et alimentation

troiS tAbleS rondeS de réflexionS trAnSverSAleS

Les tables rondes offriront un temps de réflexion et de débat collectif de deux heures sur des question-nements, objets, enjeux transversaux à tous les ate-liers. Les participants seront invités à inscrire dans leur proposition leurs contributions à ces trois tables, qui alimenteront un débat transversal et commun au congrès.

table a: éthique, méthodes et finanCement de la reCherChe: le dilemme de la séParation entre PubliC et Privé

Au cours des dernières décennies, les fonds publics pour la recherche ont nettement diminué partout dans le monde, obligeant les chercheurs à solliciter le secteur privé pour trouver des financements. En parallèle, l’influence de l’industrie alimentaire sur la recherche a souvent été pointée du doigt, tandis que chercheurs et fonctionnaires ont été accusés de s’associer à l’industrie afin d’occulter les effets néfastes des produits de l’industrie alimentaire. Durant cette table ronde seront analysés les pro-blèmes d’éthique, de méthodes, de politiques et de légitimité qui surgissent des alliances entre les sec-teurs privé et public.

Nous nous pencherons sur l’éthique du financement privé de la recherche et sur son évolution dans un cadre de diminution des financements publics pour la recherche, qui s’observe partout de par le monde. Dans quelle mesure les chercheurs doivent-ils collaborer avec l’industrie et accepter des fonds de la part des institutions privées ? Comment main-tenir une distance critique face aux intérêts de l’industrie ?

Dans la pratique, la recherche dans les domaines académiques et commerciaux s’exprime par la dé-finition d’objectifs de recherche différents et renvoie à une diversité de niveaux de légitimité, d’orga-nisations temporelles du travail, de modes opéra-toires et de méthodes de communication. Comment

Page 9: ArgumentAire - UNAMjysala2019fr.puec.unam.mx/pdf/convocatoria.pdf · le mouvement pour la justice alimentaire prend racine aux Etats-Unis. L’ambition théorique de ce congrès est

9

les chercheurs peuvent-ils travailler pour élaborer un vocabulaire commun avec leurs interlocuteurs du secteur privé ?

Bien que certaines disciplines aient développé un ensemble de paramètres quant aux conditions sous lesquelles les chercheurs peuvent accepter des financements privés, ce sont les chercheurs, indi-viduellement, qui endossent la responsabilité de réfléchir aux questions éthiques et de négocier les conditions de la collaboration. De leur côté, les grou- pes commerciaux disposent pourtant d’une plus grande expérience et de davantage de res-sources (légales entre autres) pour négocier les conditions de ces associations. Comment se posi-tionner face aux relations de pouvoir qui caracté-risent souvent les collaborations public/privé ? De quelle manière les stigmates qui collent à la peau des financements privés limitent ensuite le soutien disponible pour la recherche, à l’heure de négocier ce type d’accords ?

Nous interrogerons la dichotomie entre les fonds publics et privés et ses implications pour la re-cherche en termes de types de projets obtenus et de revendication de leur légitimité de la part des chercheurs. Comment l’idée du caractère “sale” des financements privés renforce les inégalités entre les chercheurs, à un moment où ces derniers sont de moins en moins nombreux à accéder aux fonds publics considérés comme exempts de problèmes d’éthique ?

Sous-thématiques : • Associations public / privé• Financements de la recherche• Conflits d’intérêts• Éthique

table b. Politiques Publiques et territoires

Cette table propose une réflexion sur les échelles auxquelles sont définies et impulsées la justice et la souveraineté alimentaires. Tandis que les débats à ce sujet sont alimentés principalement par une analyse aux échelles de l’État-nation et infra-éta-tique, du fait de leurs compétences en matière de politiques publiques, la gouvernance des systèmes alimentaires s’exprime à toutes les échelles et dé-montre des intersections et/ou des tensions entre elles.

Les villes émergent comme les entités clés de la gouvernance alimentaire, mais les décisions inter-nationales et transaméricaines (concernant, par exemple, les migrations, les accords internationaux tels l’ALENA et l’ACEUM), ont également un fort impact sur les relations entre alimentation, agricultu-re et inégalités, au-delà des échelons nationaux et régionaux. En poussant la réflexion, si les systèmes de gouvernance métropolitains viennent à dominer la mise en place des politiques alimentaires, grand est le risque d’effacer les particularités des sys-tèmes agricoles et alimentaires des petites et moyennes villes, tout comme ceux des sociétés et espaces ruraux. La gouvernance alimentaire sert-elle les intérêts des mangeurs, des producteurs, des intermédiaires et de quels intérêts s’agit-il  ? Com-ment la gouvernance défend-elle l’équité en termes de genre et de race (selon la terminologie amé-ricaine), ainsi que l’autodétermination de toutes et tous  ? Les populations indiennes peuvent-elles participer aux modes de gouvernance domi-nants autrement qu’au travers des systèmes commu-nautaires, de leurs coutumes et lois traditionnelles et individuelles et, si oui, de quelle manière ? En outre, les politiques agricoles et alimentaires d’un espace donné (par exemple d’une région, d’une Nation, d’un État), ainsi que la façon dont cet es-pace aborde les questions de justice et de souve-raineté, sont fortement influencées par son environ-nement socio-politique : de ce dernier dépend la posture qu’une entité politique prend vis à vis de la notion de souveraineté ; de même, la démocratie et les droits de l’Homme ont des effets sur la façon dont les politiques alimentaires formulent les ques-tions de justice sociale, si tant est qu’elles le fassent.

Ces perspectives interrogent l’inadéquation entre l’extension des réseaux agro-alimentaires et celle des entités politiques où ils prennent place. Dans le même temps, face à l’articulation entre globali-sation, politiques publiques et territoires, se pose naturellement la question suivante : quel est le risque de glissement idéologique quand on associe l’au-tosuffisance alimentaire à l’autonomie ? À l’ère de l’interdépendance globale, qui décide de notre ali-mentation et quelles peuvent être les conséquences en termes de sécurité et de souveraineté nationales, de sécurité et de souveraineté alimentaires ? Dans quelle mesure les appels à la décolonisation (par

Page 10: ArgumentAire - UNAMjysala2019fr.puec.unam.mx/pdf/convocatoria.pdf · le mouvement pour la justice alimentaire prend racine aux Etats-Unis. L’ambition théorique de ce congrès est

10

exemple de la part des populations indiennes) et à la justice territoriale font-ils partie des initiatives alimentaires politiques ? Quel rôle jouent les cher-cheurs et les mouvements issus de la société civile en ce sens ?

Sous-thématiques :• Politique agricole ; politique alimentaire ; • Gouvernance internationale/transrégionale ; • Justice environnementale/territoriale ; • Décolonisation et/ou réparation (par

exemple dans le contexte étasunien).

table C. imPaCts soCio-éCologiques et inégalités soCiales

Les systèmes alimentaires contemporains impactent profondément les systèmes socio-écologiques, de-puis la production jusqu’aux canaux de commer-cialisation et de distribution, en passant par les processus de transformation agroindustrielle. Les pra-tiques de consommation, les types de régimes, le gaspillage et la création de déchets sont autant d’expressions des interrelations complexes entre les systèmes agricoles, l’environnement et les systèmes alimentaires. Ces dernières décennies, les transfor-mations radicales des systèmes agro-alimentaires ont eu des répercussions sur la qualité des aliments, mais aussi sur la viabilité, à moyen et long terme, des systèmes productifs et des systèmes socio- écologiques dont dépendent le bien-être social et la salubrité de l’environnement.

Cette table souhaite être un lieu d’analyse et de ré-flexion transversales pour encourager une discussion sur les impacts différenciés des systèmes alimen-taires sur les systèmes socio-écologiques. Les habi-tudes alimentaires, la non régulation des marchés, la commercialisation et distribution par les grands monopoles transnationaux ont des effets inégaux sur les systèmes productifs et leur intégrité écologique. Les coûts environnementaux que ces phénomènes engendrent ne sont pas vécus de la même façon par les grands et les petits producteurs. L’érosion et la fragilité des sols, la pollution et la surexploitation des eaux de surface et des nappes aquifères, le changement climatique et les menaces d’événe-ments météorologiques extrêmes ont aussi des ef-fets différenciés pour les agriculteurs et ne sont pas reçues de la même façon par les consommateurs.

Ces impacts affectent d’autant plus les secteurs les plus vulnérables de la population, en ville et à la campagne et les marginalisent ; ils approfondissent les inégalités et font obstacle à la construction d’une justice alimentaire. Dans ce schéma de contrôle et d’emprise sur les systèmes agro-écologiques, nous souhaitons rendre visible et discuter de la marginali-té sociale face aux changements globaux et de ses expressions du champ à l’assiette. Nous pourrons mettre l’accent sur la vulnérabilité des agricultures fa-miliales et paysannes, qui cherchent des alternatives plus durables et plus écologiques pour la production et la distribution des aliments.

Sous-thématiques : • Impacts sur les systèmes socio-écologiques• Inégalités et vulnérabilité socio-écologiques• Interactions agroécologie / alimentation• Justice environnementale / alimentaire • Habitudes alimentaires et impacts

environnementaux.

Page 11: ArgumentAire - UNAMjysala2019fr.puec.unam.mx/pdf/convocatoria.pdf · le mouvement pour la justice alimentaire prend racine aux Etats-Unis. L’ambition théorique de ce congrès est

11

référenceS bibliogrAphiqueS

Altieri, A., & C. I. Nicholls. 2016. “Agroecología y sobera-nía alimentaria en América Latina”. In I. Bezerra & J. Perez-Cassarino, Soberania Alimentar (SOBAL) e Se-gurança Alimentar e Nutricional (SAN) na América Latina e Caribe. Editora UFPR.

BAk-Geller, S., R. Matta & C. E Suremain (de). 2019. Patri-monios alimentarios: Entre tensiones y consensos. El Colegio de San Luis.

Beischer, A. & J. Corbett. 2016. “Food justice as a respon-se to hunger on our Canadian foodscapes: How a community-gleaning project is addressing depolitici-zed food insecurity through a food justice praxis”, justice spatiale | spatial justice 9: online.

BenenciA, R., A. Pedreño & G. Quaranta. 2014. Mercados de trabajo, instituciones y trayectorias en distintos es-cenarios migratorios. Ciccus.

BorreGo A. & R. Hernández.  “Desarrollo de comunidades rurales y degradación de recursos forestales en la región Occidente de México”,  Economía Infor-ma 386: 16-30. 

Brulotte, R. L. & M. Di Giovine. 2014. Edible Identities. Food as Cultural Heritage. Ashgate.

Brulotte, R. L. & A. Starkman. 2014. “Caldo de Piedra and Claiming Pre-Hispanic Cuisine as Cultural Heritage”. In R.L. Brulotte & M. Di Giovine, Edible Identities. Food as Cultural Heritage. Ashgate.

cArrAcciolo, M. 2014. “Construcción de tramas de valor y mercados solidarios”. In A.O. García, Espacio y poder en las políticas de desarrollo del Siglo XXI. CEUR CONICET.

chAppell, M. J. 2018. Beginning to end hunger: Food and the environment in Belo Horizonte, Brazil, and beyond. University of California Press.

comAroff, J. & J. Comaroff. 2009. Ethnicity Inc. University of Chicago Press.

cosGrove, L., H. J. Bursztajn, M .A. Sheldon Krimsky & J. Walker. 2009. “Conflicts of interest and disclosure in the American Psychiatric Association’s Clinical Practice Guidelines.” Psychotherapy and Psychoso-matics 78(4): 228-232.

DAllen, T. 2015. Heritage Cuisines: Traditions, Identities and Tourism. Routledge.

DesmArAis, A. A. & H. Wittman. 2014. Farmers, foodies and First Nations: getting to food sovereignty in Canada. Journal of Peasant Studies 41(6): 1153-1173.

Dupuis, E. M. & D. Goodman. 2005. “Should We Go ‘Home’ to Eat?: Toward a Reflexive Politics of Localism.” Jour-nal of Rural Studies 21 (3): 359–71.

eDelmAn, M. 2016. “Soberanía alimentaria: genealogías olvidadas y futuros desafíos”. In Estudios agrarios críticos: tierras, semillas, soberanía alimentaria y derechos de las y los campesinos. Instituto de Altos Estudios Nacionales (IAEN), Centro de Economía y Estudios Estratégicos.

eisenhAuer, E. 2001. “In Poor Health: Supermarket Redlining and Urban Nutrition.” GeoJournal 53 (2): 125–133.

escoBAr, A. 2015. “Territorios de diferencia: la ontología po-lítica de los» derechos al territorio»”. Cuadernos de antropología social 41: 25–38.

fAo. 2014. Developing sustainable food value chains – Gui-ding principles. FAO Rome.

ferGuson, P. 2010. “Culinary Nationalism”, Gastronomica 10(1): 102-109.

Gálvez, A. 2018. Eating NAFTA: Trade, Food Policies, and the Destruction of Mexico. Univ of California Press.

GorDon, I. J., H. T. Prins & G. R. Squire. 2017. Food pro-duction and nature conservation:  conflicts and solu-tions. Routledge.

GottlieB R. & A. Joshi. 2010. Food Justice, The MIT Press.

Goulet, F., S. Sauvegrain, L. Arciniegas & N. Bricas. 2015. “Alternative approaches to innovation. The place of knowledge in a social science/ industry cooperation programme”, Anthropology of Food 10: online.

GuthmAn, J. 2008. “Bringing Good Food to Others: Inves-tigating the Subjects of Alternative Food Practice”, Cultural Geographies 15 (4): 431–447.

hocheDez C. & J. Le Gall. 2016.  “Food Justice and Agricultu-re”, justice spatiale | spatial justice 9: online.

Jones, C. 2014. “Dirty money.”, Journal of Academic Ethics 12 (3): 191-207.

keArns, C. E., L. A. Schmidt & S. A. Glantz. 2016. “Sugar in-dustry and coronary heart disease research: a histo-rical analysis of internal industry documents.”, JAMA internal medicine 176(11): 1680-1685.

lAnG, S. & T. Xueming. 2007. “From field to office: the poli-tics of corporate ethnography.”, Ethnographic Praxis in Industry Conference Proceedings 1: 78-90.

lArA Flores, S. 2006. “El trabajo en la agricultura: un recuen-to sobre América Latina”. In E. de la Garza Toledo, Teorías Sociales y Estudios del Trabajo: nuevos enfo-ques. Anthropos.

lAzos Chavero, E. 2018. “Gobernanza en el sistema agroa-limentario: Oaxaca entre las contradicciones locales y globales. Nutriendo conceptualmente a los enfo-ques de sistemas socioecológicos”. In V.S. Avila, & M. Perevochtchikova, Sistemas socioecológicos. Marcos analíticos y estudios de caso en Oaxaca. Instituto de Investigaciones Económicas, UNAM. 

Page 12: ArgumentAire - UNAMjysala2019fr.puec.unam.mx/pdf/convocatoria.pdf · le mouvement pour la justice alimentaire prend racine aux Etats-Unis. L’ambition théorique de ce congrès est

12

lAzos Chavero, E. 2008. “La fragilidad de la biodiversidad: Semillas y suelos entre una conservación y un desa-rrollo empobrecido”. In J. L. Seefoó, Desde los colo-res del maíz: Una agenda para el campo mexicano. El Colegio de Michoacán.

li, T. M. 2014. “What is land? Assembling a resource for glo-bal investment”, Transactions of the Institute of British Geographers 39 (4): 589–602.

mAy, S., K. Sidali, A. Spiller & B. Tschofen. 2017. Taste | Power | Tradition. Geographical Indications as Cultu-ral Property. Universitätsverlag Göttingen.

mcclintock, N. 2018. “Urban Agriculture, Racial Capita-lism, and Resistance in the Settler-Colonial City”., Geography Compass 12 (6): online.

meDinA, F. X. 2017. “Reflexiones sobre el patrimonio y la ali-mentación desde las perspectivas cultural y turística”, Anales de antropología 51: 106-113.

morAes Silva, M. & B. Melo. 2016. “As distintas faces da in-termediação entre capital e trabalho rural no Brasil”, Eutopia 9: 45-61.

nADvi, K. 2004. “Globalization and Poverty: How can glo-bal value chain research inform the policy debate?”, IDS Bulletin 35(1): 20-30.

oJeDA, D. 2016. “Los paisajes del despojo: propuestas para un análisis desde las reconfiguraciones socioespa-ciales”, Revista Colombiana de Antropología 52 (2):19-43.

oñeDerrA-Aramendi, A., M. Begiristain-Zubillaga & E. Ma-lagon-Zaldua. 2018. “Who is feeding embedded-ness in farmers’ markets? A cluster study of farmers’ markets in Gipuzkoa”, Journal of Rural Studies 61: 22–33.

pAlAcios-Argüello, P., E. Morganti & J. Gonzalez-Feliu. 2016. “Food hub: Una alternativa para alimentar las ciu-dades de manera sostenible”, Revista Transporte y Territorio 17: 10-33.

pArAsecoli, F. 2017. Knowing Where it Comes From. Labeling Traditional Food to Compete in a Global Market. Uni-versity of Iowa Press.

pilcher, J. 2012. Planet Taco: A Global History of Mexican Food. Oxford University Press.

rAstoin J. L. & G. Ghersi. 2012. Le système alimentaire mon-dial: concepts et méthodes, analyses et dynamiques. QUAE.

reBorAtti, Carlos. 2010. “Un mar de soja: la nueva agricul-tura en Argentina y sus consecuencias”,Revista de Geografía Norte Grande 45: 63-76.

reynolDs, K., & N. Cohen. 2016. Beyond the Kale: Urban Agriculture and Social Justice Activism in New York City. University of Georgia Press.

riellA, A. & P. Mascheroni. 2015. Asalariados rurales en América latina. Clacso/DS-FCS-Universidad de la República, Uruguay.

sAfrAnsky, S. 2014. “Greening the Urban Frontier: Race, Property, and Resettlement in Detroit.” Geoforum 56: 237–248.

sAmmells, C. 2014. “Haute traditional cuisines: how UNES-CO’s list of intangible heritage links the cosmopolitan to the local”. In R. L. Brulotte, M. Di Giovine, Edible Identities. Food as Cultural Heritage. Ashgate.

sheDDen, A. & E. Rodríguez-Luna. 2012. “Conservación de la biodiversidad y los agroecosistemas: Una alterna-tiva para el uso sustentable de fragmentos de bos-que tropical en Los Tuxtlas, Veracruz, México”. In S. Rivera et al., Casos Exitosos en la Construcción de Sociedades Sustentables. Universidad Veracruzana.

slocum  R. & R.  Blumberg. 2016. “Solidarity, space, and race: toward geographies of agrifood justice”, justi-ce spatiale | spatial justice 9: online.

schutter (de), O. 2017. “The political economy of food sys-tems reform”, European Review of Agricultural Econo-mics 44(4): 705-731.

suremAin (de), C-E. 2017. “Cuando la alimentación se hace patrimonio. Rutas gastronómicas, globalización y desarrollo local (México)”, TRACE 72: 165-181.

svAmpA, M. & E. Viale. 2014. Maldesarrollo: La Argentina del extractivismo y el despojo. Katz editores.

tiBère, L. & J. Bessière. 2011. “Patrimoines alimentaires”, An-thropology of Food 8: online.

tuck, E. & K.W. Yang. 2012. “Decolonization is not a me-taphor”, Decolonization: Indigeneity, education & society 1(1): 1-40.

villullA, J. 2015. Las Cosechas son Ajenas. Historia de los trabajadores rurales detrás del agronegocio. Cien-flores.

White, M.M. 2018. Freedom Farmers: Agricultural Resistan-ce and the Black Freedom Movement. UNC Press Books.

Wilf, E. 2016. “The Post-it Note Economy: Understanding Post-Fordist Business Innovation through One of Its Key Semiotic Technologies”, Current Anthropology 5(6): 732-760.

Page 13: ArgumentAire - UNAMjysala2019fr.puec.unam.mx/pdf/convocatoria.pdf · le mouvement pour la justice alimentaire prend racine aux Etats-Unis. L’ambition théorique de ce congrès est

13

formAt L’appel à communication est ouvert aux chercheurs de tous niveaux et disciplines, institutionnels, orga-nisations de la société civile et acteurs de l’initiative privée.

Vous pouvez envoyer votre proposition de communi-cation en indiquant dans lequel des 6 ateliers vous souhaitez participer, en remplissant vos informations personnelles et institutionnelles dans le format de la page internet, ainsi qu’un résumé de votre com-munication de moins de 700 mots. Nous attendons un résumé structuré de la manière suivante :

• Enjeux et questionnements du cas d’étude• Méthodologie et approche• Principaux résultats• Comment votre recherche ou votre expé-

rience s’intègre-t-elle dans les problémati-ques posées dans chacune des 3 tables transversales ? Indiquez de quelle manière les thématiques de  1) éthique, méthodes et financements ; 2) politiques publiques et territoires ; 3) impacts environnementaux et inégalités sociales font écho dans votre travail.

Les résumés seront sélectionnés par les membres du comité scientifique. Une fois les participants sélectionnés, chaque responsable organisera son atelier comme bon lui semble, soit sous la forme «  classique  » de communications avec un effort d’échanges avant le congrès autour du contenu des présentations, soit sous une forme plus dynamique de discussion autour de questions ou perspectives centrales.

Les responsables de chaque atelier seront chargés de proposer une synthèse pour exposer les résultats et la portée des débats menés dans son groupe de travail, autour des trois tables rondes qui auront lieu le dernier jour du congrès.

Les résumés peuvent être écrits en espagnol, ang-lais, français et portugais.

inScription Le coût de l’inscription est de 100 $US pour les chercheurs titulaires ainsi que pour les profession-nels bénéficiant d’un soutien institutionnel ; 50 $US pour les doctorants.

Après le 15 juillet, il passera a 130 $US et 70 $US respectivement

Le paiement s’effectuera via la page internet une fois les participants sélectionnés.

Trois bourses seront attribuées pour les frais de transport et l’inscription d’étudiants ou de membres de la société civile ne bénéficiant pas d’appui éco-nomique. Si vous souhaitez solliciter cette bourse, veuillez l’indiquer au moment de l’inscription.

cAlendrier 15 avril: Date limite de réception des résumés de

communication 15 mai: Réponse aux candidats 15 juillet: date limite pour le paiement des

inscriptions au tarif initial26-27 octobre: Visites guidées et sorties de terra-in proposées aux participants28-29-30-31 octobre: Congrès à Mexico

Page 14: ArgumentAire - UNAMjysala2019fr.puec.unam.mx/pdf/convocatoria.pdf · le mouvement pour la justice alimentaire prend racine aux Etats-Unis. L’ambition théorique de ce congrès est

14

comité d’orgAniSAtion et inStitutionS orgAniSAtriceS

Julie Le Gall Centre d’Etudes Mexicaines et Centraméricaines (CEMCA) – Ambassade de France Université de Lyon - École Normale Supérieure de Lyon, École Urbaine de Lyon

Delphine PrunierPrograma Universitario de Estudios sobre la Ciudad (PUEC) - Universidad Nacional Autónoma de México (UNAM)

Ayari PasquierCoordinación Universitaria para la Sustentabilidad (CoUS), Secretaría de Desarrollo Institucional (SDI) - Universidad Nacional Autónoma de México (UNAM)

Dulce María Espinosa de la MoraFacultad de Ciencias Políticas y Sociales (FCPyS) - Universi-dad Nacional Autónoma de México (UNAM)

Bernard TalletDirecteur du Centre d’Etudes Mexicaines et Centraméricaines (CEMCA) – Ambassade de France

Javier DelgadoDirecteur du Programa Universitario de Estudios sobre la Ciu-dad (PUEC) - Universidad Nacional Autónoma de México (UNAM)

comité Scientifique

Sarah Bak Geller CoronaInstituto de Investigaciones Antropológicas (UNAM). MexiqueAtelier 5

Matías García Consejo Nacional de Investigaciones Científicas y Técnicas (CONICET), Departamento de Desarrollo Rural de la Facul-tad de Ciencias Agrarias y Forestales (Universidad Nacional de La Plata), Instituto de Ingeniería y Agronomía (Universidad Nacional Arturo Jauretche). ArgentineAtelier 2

Sebastián Grenoville Instituto Nacional de Tecnología Agropecuaria (INTA). Argen-tineAtelier 3

Camille HochedezUniversité de Poitiers, laboratoire RURALITES. France Synthèses et Atelier 2

Elena Lazos ChaveroInstituto de Investigaciones Sociales, UNAM. MexiqueTable C

Andrés León ArayaCentro de Investigaciones y Estudios Políticos (CIEP), UCR. Costa RicaAtelier 1

Flaminia Paddeu Université de Paris 13-Villetaneuse, laboratoire PLEIADE – EA 7338. FranceAtelier 4

Kristin ReynoldsThe New School et Yale School of Forestry and Environmental Studies. États-UnisTable B

Charles-Édouard de SuremainCIESAS Unidad CDMX. Mexique / UMR 208 PaLoc (IRD-MNHN). FranceAtelier 5

Chelsie Yount AndréUniversité de Montpellier MUSE, CIRAD/SupAgro. FranceTable A

contAct

Courrier électronique: [email protected] internet: jysala2019fr.puec.unam.mx