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Ridha Andriantomanga • Jean-Yves Chen • Hemerson • Pierrot Men • Ndrematoa • Rfaral • Mamy Rajoelisolo • Soasoa Ratsifa • Mme Zo Espace public Patrimoine Tissu Industrie Economie Océan Indien Métissages Voyage Œuvre Mécénat Espace urbain Education Médiation Marchés Art visuel Entreprise Population Madagascar Tradition Création Conçu par Catie de Balmann TransPorter/ lambahoany en mouvement

Art visuel - UNESCO · 2014-10-08 · • Le Parcours Médiation et management culturels de l’Université d’Antananarivo, d’où sont issus les médiateurs en herbe qui ont présenté

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Page 1: Art visuel - UNESCO · 2014-10-08 · • Le Parcours Médiation et management culturels de l’Université d’Antananarivo, d’où sont issus les médiateurs en herbe qui ont présenté

Ridha Andriantomanga • Jean-Yves Chen • Hemerson • Pierrot Men • Ndrematoa • Rfaral • Mamy Rajoelisolo • Soasoa Ratsifa • Mme Zo

E s p a c e p u b l i c P a t r i m o i n e T i s s u I n d u s t r i e E c o n o m i e O c é a n I n d i e n M é t i s s a g e s V o y a g eŒ u v r e M é c é n a t E s p a c e u r b a i n E d u c a t i o n M é d i a t i o n M a r c h é s

A r t v i s u e lE n t r e p r i s e P o p u l a t i o n M a d a g a s c a r T r a d i t i o n C r é a t i o n

Conçu par Catie de Balmann

T r a n s P o r t e r /lambahoany en mouvement

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Né en 1967, le CITE, ONG malgache, est doté d’un conseil d’administration constitué de représentants de groupements professionnels des secteurs d’activité dans lesquels le CITE œuvre : artisanat, agriculture et agro-alimentaire, formation et technologies de l’information.

Entreprise à mission sociale, le CITE offre une gamme intégrée de services non financiers aux Très Petites Entreprises (TPE) et à leurs groupements, et plus généralement aux opérateurs économiques. Il s’agit de services de proximité d’information, d’animation, de formation et d’appui-conseil proposés par les 14 antennes du CITE réparties dans toute l’île.

Le CITE a, en outre, développé une expertise dans les domaines suivants : • Etudesdefilièresetenquêteséconomiques• Gestionetnumérisationd’archives• Conceptionetgestiondecentrededocumentation• Conduite de projets de développement (diagnostic, conception, coordination,

suivi-évaluation, capitalisation, communication) • Ingénieriedeformation• Conceptionetgestiond’offredeservicesauxentreprises.

CITERue Samuel Rahamefy – BP 74Antananarivo, Madagascar+261 20 22 253 [email protected]

ISBN : 978-2-915064-53-7

Coordination éditoriale : Isabelle Gachie

Textes de présentation des œuvres écrits par Catie de Balmann (pages 8 à 16)

En couverture : Vue d’ensemble de l’exposition à l’IFM avec un personnage de la pièce de Serge Henri Rodin. Médiatrice Jessica Randria.

Image générique de l’opération : Coloration îlienne, composition 2010 de Catie de Balmann.

Photos © Catie de Balmann sauf mention contraire

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Troisfils, lepremierest rouge : lesartistes, ledeuxième,vert : lesentreprisesdediverssecteurset letroisième, bleu : les structures culturelles.Levéhiculecommunquej’aichoisiestlelambahoany.Lamba«Hoany»,allerlà-bas(au-delà)ouletissu

qui transporte. Il s’agit d’un support textile industriel ; il se compose d’un dessin, d’une frise et d’une phrase. Sonstatutd’objetpermetdesincursionsaiséesdansdiversessituations,disciplines...Là, il réunit des partenaires de plusieurs secteurs pour faire une pièce qui se situe entre les usagers du lambahoany au quotidien, les espaces d’art, l’espace urbain et l’industrie textile.Le rouge des artistes malgaches : Ridha Andriantomanga, Jean-Yves Chen, Hemerson, Pierrot Men, Ndrematoa, Mamy Rajoelisolo, Rfaral, Soasoa Ratsifa et Mme Zo, est l’adjuvant nécessaire. Il initie lelancement du lambahaony sur le marché de l’art en le chargeant de 9 œuvres ; 24 lots sont numérotés et authentifiés. Parallèlement les auteurs cèdent leurs droits sur 3000 exemplaires pour le marché du tissu. Avec ce rouge, ce vert et ce bleu nous créons « unmaillageArtistes-Entreprises-Population » capable deremplir la fonction d’origine du lambahoany.Cette équation citoyenne peut générer une dynamique nationale et internationale dans les domaines concernés; elle vise particulièrement l’Océan indien, les marchés de l’art et du tissu (sarong, pagne, paréo...). Le rouge et le bleu se confrontent au produit de consommation et à une démocratisation de l’art en revalorisant un élément du patrimoine et les arts visuels à Madagascar.

Vert - rouge : la rencontre, en février 2007, avec Magali Louvel de Cotonaenclencheleprojet.Cotona contribue à l’édition et à la diffusion des œuvres. RVB : La culture comme le tissu assument une protection de l’individu.«Rougepuissance10»:lesartistesdecetteopérationappartiennentàdiversuniversdel’artvisuel.Unpanelquipermetdestimulerles«verts»:potentielsgrandsmécènes.RVB : la DEFF « Parcours Médiation et Management culturels » avec Serge Henri Rodin élabore des dispositifs de rencontre pour les publics. Il m’y associe dès octobre 2006. Nos élèves partiront avec les lambahaony dans 10 antennes du Cite pour relier les centres culturels, les écoles, la rue et le marché du tissu. Ils seront des participants du forum « Art et entreprise » organisé par le Cite en partenariat avec le Syndicat des Industries de Madagascar.Bleu - rouge : l’Institut français de Madagascar, avec Alain Monteil,s’intéresseauprojetdèsseptembre2009. Il accueille l’exposition en décembre 2011 et contribue à l’édition de multiples des œuvres et à la communication.Rouge - vert : la signature de l’auteur apparaît pour la première fois dans l’histoire du lambahoany, un passeport de 1er choix pour ces neuf œuvres, 2 kg dans un sac !Bleu - vert : Bako Rasoarifetra de l’Institut des civilisations conçoit une mallette pédagogique et l’exposition scientifique sur le lambahaony. Juliette Ratsimandrava du Tahala Rarihasina et Francis Rajaobelina d’Holcimdevraientyêtreassociés.Enjuin2010,le Cite, avec Isabelle Gachie, puis, en 2012, avec Haingonirina Randrianarivony,estlefilvert.Notre dossier déposé à l’Unesco (FIDC) est gagnant. Le Cite devient le coordonnateur et gestionnaire du projet.Le mécénat se concrétise par un contrat avec FTHM Conseils, et une opération de souscription avec les entreprises.Vert - rouge : les partenaires médias contribuent à l’installation des œuvres dans l’espace public. L’annonceur Erre devient ponctuellement « bleu » ; il réalise des apparitions des œuvres sur 9 de ses affichages. Midi Madagasikara publie 9 annonces sur les lambahoany qui s’offrent comme des intermèdes poétiques parsemés dans le journal et Tana Planète revient sur la gestation de TransPorter/lambahoany en mouvement et communique pendant 9 mois sur les œuvres et les artistes. RTA nous introduit dans différents programmes TV et radios. Serge Henri Rodin et Solofo Andriamiariseta réalisent TLM : un film.

Lefilrougesuitlevertquis’allieaubleu;les œuvres seront sur le marché du textile, via Cotona, dès mai 2012 au prix habituel des lambahoany. Les œuvres se fondront autant au corps des porteurs de lambahoany qu’à celui des collections d’art. TransPorter/lambahoany en mouvement s’inscrit dans une démarche d’esthétique relationnelle... durable.

Catie de BalmannConcepteur de TransPorter/lambahoany en mouvement – Artiste

ConceptVue en RVB

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Action La fabricationchez Cotona (Antsirabe)

Jean-Yves Chendevant sa matriceavec Roger Andrianarivo (Cotona)et Lalaina Ralamboharisoa (Cite)

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Impression du lambahoany créé par Pierrot Men

Examen de la sortiedu lambahoany de Mamy

Rajoelisolo avec Roger Andrianarivo (Cotona)

Discussion autourdu lambahoany de Soasoa

Ratsifa avec Roger Andrianarivo (Cotona)

et Mamy Rajoelisolo

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ConceptTisser des liens entre l’art et l’entreprise

«TransPorter/lambahoanyenmouvement»estlefruitderencontresetdepassionnésdecultureetd’art :•Rencontreentrelatraditionetlamodernité,entrel’artetl’entreprise,entrelacultureet

l’économie.•Rencontresentredesuniversdifférents,quinesecroisentpastoujoursetpasassezouquinese

comprennentpastoujours,entredespersonnalitésfortesetcontrastées.De ces rencontres sont nées des œuvres, qui vont voyager, se TransPorter, dans tout Madagascar et ailleurs.

Cesrencontressesonttraduitespardesmomentsfortsetdesactionsdontlesfilsconducteursétaientde:• renforcer lesmicroentreprisescréativessur lesquestions juridiques, l’organisationd’unebiennaleet lavente des œuvres sur le marché de l’art et le marché populaire ;•sensibiliserlegrandpublicàl’artetàlacultureparlaconceptiond’unemallettepédagogiqueetl’organisationd’une exposition itinérante ;•développerlemécénatenrapprochantartistes,entreprisesetmédiateursculturels.

Ces rencontres ont réuni des personnes et organismes d’univers différents qui ont su dialoguer et créer ensemble :•Les 9 artistesquiontjouélejeuetquiontcrééentouteconfiancecesœuvres,surunsupportnouveau

et avec une démarche nouvelle ; ils vendent leurs œuvres en tant que multiples signés, numérotés et certifiés.

•Cotona,dugroupeSocota,quiarelevéledéfi,adonnéaccèsàsonextraordinaireoutildetravailettravaillédeconcertavec lesartistes ;Cotonaaégalement joué le rôledemécènedansceprojet ;par lasuite,l’entreprise va produire les lambahoany créés qui se retrouveront en vente sur les marchés locaux.

•Catie de Balmann,conceptriceduprojetquiasuvalorisercetissu,élémentdecultureetd’économie,etconvaincrelesunsetlesautresdetravaillerensemble,puispiloterlaréalisationavecl’objectifdecréerunebiennale dans la région de l’Océan indien.

•L’Unescoqui,vialeFondsinternationalpourladiversitéculturelle,asélectionnéceprojetetenfinanceunepart importante.

•L’Institut français de Madagascar qui a mis à disposition son infrastructure culturelle reconnue, a appuyé directement la création des œuvres et en a abrité l’exposition.

•L’Institut des civilisationsquiaconçuuneexpositionscientifiqueetdesmallettespédagogiquespourfaire découvrir l’histoire et la place du lambahoany dans le patrimoine culturel et industriel.

•Le Parcours Médiation et management culturels de l’Universitéd’Antananarivo,d’oùsont issus lesmédiateurs en herbe qui ont présenté les œuvres en province et animé les expositions.

•Le SIM (Syndicat des Industries de Madagascar) et les entreprises qui ont acquis des œuvres ou ont appuyéfinancièrementl’opération;lesentreprisessontconscientesdeleurrôledemécèneetdesoutiendela création culturelle et se sont engagées à développer le mécénat – parmi ces entreprises, citons Holcim et FTHM ainsi que les médias partenaires de l’opération, ERRE, Tana planète et Midi Madagasikara.

•Etenfin le Cite, entreprise sociale d’appui aux petites entreprises, qui a été séduit par l’idée initiale, l’a faiteconnaîtredanslemilieudesentreprisesetatrouvéetgérélesfinancements(Unesco,entreprises);leCiteacoordonnél’ensembledel’opérationetdespartenairesetl’adiffuséedansdixdesesquatorzeantennes. Le Cite continue de sensibiliser artistes et entreprises à travailler ensemble pour valoriser la grande richesse du patrimoine culturel et artisanal de Madagascar.

Nous espérons que cette opération va donner lieu à d’autres usages du lambahoany. Créateurs et entreprises, à vous de vous enrichir mutuellement en utilisant la force de la culture !

Isabelle GachieCoordonnatriceduprojet

Directrice générale du Cite de 2005 à 2011

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Défilé des personnages de la pièce de Serge Henri Rodin le 17 décembre - Installation Mamy Rajoelisolo

Vernissage de l’exposition le 5 décembre 2011

Vue de l’exposition à l’Institut français de Madagascar

Installation de Ridha Andriantomanga

Installation de RFARAL Hemerson

Action L’expositionà l’Institut français de Madagascar

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ConceptLambahoany,culture vivante de Madagascar

QuandCatiedeBalmannm’aparlé–lorsdelapriseenchargeduséminairedemaster«Managementévénementieletartistique»2010-2011,duprojet«TransPorter/lambahoanyenmouvement»– jenepouvaisqu’être interpellé,etpar l’aspectartistique,etpar levoletquestionnementde laproduction

nationale.L’idéedeproduireundocumentaireenstyle«artvidéo»s’imposa,etvoilà.

Documentaire 3/6 mn inspiré du projet TLM de Serge Henri Rodin et Andry Solofo Andriamiariseta, avec la participation des stagiaires du parcours « Médiation et Management Culturels »/DEFF/FLSH/U. Tana.

Concept :Le lambahoany, expression de la culture vivante de Madagascar, n’est pas seulement ce grand rectangle de coton avec des motifs traditionnellement abstraits en monochromie et un texte de sagesse malgache, porté par les hommes et les femmes en temps ordinaires des régions dites chaudes de la Grande Ile, c’est aussietsurtoutlesymboledel’identitéenracinéedanslesmœursetrituelsetunaspectmajeurdel’imageque les porteurs de LHA se font de Madagascar.

Images :Jour de nouvelle lune d’octobre, quelque part sur les hautesterres centrales, la grande famille est là, ce sontlesjoursetnuitsderéjouissancespourlerenouvellementdeslinceulsdesancêtres.Touteslesjeunesfemmes sont parées de lambahoany, fond blanc-cassé du coton soga, motifs rouges avec les symboles familiaux, avec un texte : « izay mitambatra vato » (ceux qui s’assemblent deviennent aussi forts que la pierre),etunnon-dit:« izay misaraka fasika » (ceux qui se désunissent, s’éparpillent comme le sable).

Images :Ces lambahoany ne viennent pas du marché de tissus, ils ont été commandés en une cinquantaine d’exemplaires par la famille chez un atelier de sérigraphie des hauteurs de Mahajanga, haut lieu duLambahoany.Unedizained’ouvrières,souslasupervisiondupropriétaire,s’affaire,connaissantlasacralitéde la commande, à respecter les indications de la famille.

Images : LesTransporteursdeLHAracontentparleurtrajetl’histoiredelafabricationindustrielleduLHA:- àMahajanga,en«sortant»del’enceintedesanciennesusinesdelaSotema,lesTransporteurs,vêtusde LHA du marché actuel, se dirigent vers le centre ville avec en fond d’image un mât arborant le drapeau national ; puis ils errent dans le marché de Mahabibo entre les suspensions de LHA venus d’ailleurs, en synthétique et avec des textes truffés de fautes de langue.- à Antsirabe, ils passent devant les usines de la Cotona et repartent vers Antananarivo, sans un détour au marché de Sabotsy.- à Antananarivo, ils réapparaissent, avec de nouveaux LHA, ceux des artistes de TLM, des fonds des coulisses d’un théâtre, font un tour dans une exposition et sortent pour Ambodinisotry, le marché aux tissus.- Les Transporteurs font le tour du marché, ils deviennent très vite une attraction mais eux écoutent les marchands leur parler des réalités : parce que les LHA venus d’ailleurs sont à la portée des bourses des clients, ceux-ci les achètent mais préféreraient bien sûr des LHA en coton avec des motifs symboliques et un vrai texte de sagesse. Ils créent des interrogations.

Images :L’expositionscientifiqueetlesLHAdesartistes…

Le documentaire est rythmé par un texte poétique, par le son des machines textiles et par une musique répétitive.

Serge Henri RodinParcours Médiation et management culturels

Universitéd’Antananarivo

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Ivandry, Antananarivo Route Digue, Antananarivo

Andranmena, Antananarivo

Ilafy, AntananarivoAmpitatafika, Antananarivo

Action Les interventionsurbaines sur les panneaux Erre

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ConceptUne histoirequi mêle culture et industrie

1. Extrait de résumé de thèse de Mme Sarah Fee, «C’estl’habitquifaitlapersonne,Fisiketymaha-ondaty».Tissuetviesocialeen Androy. Sous la direction du Professeur Vérin, Inalco-Ceroi, Paris, juin 2003.

Toy ny lamba : raha tezitra, isikinana, raha mandry irakofana ; raha mandeha, itafiana. Pareil au lamba : quand on est en colère, on s’en ceint les reins ; pour dormir, il sert de couverture ; quand onsort,ilsertdevêtement.

(Proverbe malgache recueilli par J.A. Houlder et traduit par M.H. Noyer, 1960)

Cette expression populaire traduit bien les multiples usages que l’homme malgache attribue au lamba, ce panneaude tissu traditionnellement fabriquédansdes fibres végétales, du coton oude la soie, devenu levêtementnational.Lelamba peut se présenter sous plusieurs formes : salaka ou sadika (ceinture, tablier) pour les hommes ; simbo, kitamby, sarimbo, akanjo (sortede jupeserréeà lapoitrineouà la ceinture)pour lesfemmes et lamba (large pièce non cousue) drapant les épaules, une sorte d’agrément d’habillement pour les deux sexes.

Les découvertes archéologiques attestent que le tissage fait partie intégrante de la culture matérielle de l’ancienne civilisation malgache ; des fusaïoles témoignent de cette activité dès le deuxième millénaire de notre ère, mais cette industrie textile nécessite des investigations plus approfondies. A partir du XVIIe siècle, les sources écrites apportent plus de connaissances sur cette tradition textile. Le savoir-faire et les matières premièresdisponiblesdonnentunequalitéspécifiqueàchaquerégiondel’île;citons,notamment,lesarindrano à motifs rayés (coton) et les lambamena (soie sauvage) sur les hautes-terres centrales, le laimasaka ou ikat (teinture cuite sur raphia) dans la région de l’Ouest, le lamba piraka (soie ornée de perles d’étain) dans la région Sud, le jabo (mélange de raphia et de coton) dans la région Est.

Acettemêmeépoque,lecommerceavecl’extérieurbouleversel’industriedutissageetlemodevestimentairemalgache. Les toiles et cotonnades de type zandina (dérivéde l’expression« les indiennes») importéesdel’Inde, les lamba hariry ou totorano, produits européens, et le lambahoany(dérivédu«numberone»),cotondepremière qualité d’Amérique, inondent le marché de la Grande Ile. Moins cher que le textile fait main, le coton importé, produit industriellement, devient très populaire.

Le lambahoany, objet de notre propos, avec l’aspect que nous lui connaissons aujourd’hui, est un produitexprimant une forme d’art et relevant d’une construction d’identité sur le plan vestimentaire à Madagascar. Fait d’un panneau rectangulaire de 1,60 m sur 1,10 m en tissu coton ou polyester, le lambahoany se distingue par ses motifsenbordureetsondessincentralreprésentantdesfleurs,despaysages,desdessinsgéométriques,desscènesdelaviequotidienne.Unproverbeouuneexpressionpopulaireagrémentel’ensemble,entransmettantdes messages sur la sagesse, le respect, l’entraide, l’amour, l’argent, etc. Initialement, c’était un artiste qui créait le motif et confectionnait le lambahoany ; ce procédé artisanal a été supplanté par la production industrielle et l’importation en raison du coût moins élevé.

Le lambahoany,trèspriséparl’ensembledelapopulationmalgache,peutêtreconsidérécommeun«faitsocialtotal»« car il est lié à plusieurs aspects fondamentaux de la vie sociale, qu’il exprime à maintes occasions »1.

Bako Rasoarifetra Institut des Civilisations – Musée d’Art et d’Archéologie

Universitéd’Antananarivo

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Les lignes de la vie de Ridha Andriantomanga, graphiste et

vidéaste.

Tsy aleo ve mifidy lala-mahitsy raha lalana ihany ny fiainana (Si la vie était une ligne, autant la choisir droite).«Droitecommelacertitude que nous sommes en vie pour une seuleraison:vivre»,ajouteRazafindrangatoRavaka Ninoana, médiateur culturel.

L’artistedébobinesonfil:cettelignedéroule- dessine un cycle classique de la vie des hommes, Ridha traite ainsi graphiquement une préoccupation sociale. A l’usage, son lambahoany peut créer une boucle - un enchaînement perpétuel en réunissant les bords gauche et droit.

L’artiste s’est-il représenté dans la première partie du triptyque ? Est-ce un témoin - acteur de la scène qui se déroule ?

Les silhouettes « trames – empreintes » enarrière-plan de cette composition semblent êtrelàpréalablementcommedesconstantes- des aplats inaltérables. Est-ce une référence auxancêtres-auxcaractères?

Cette combinaison de lacis, de courbes de vie offre la possibilité d’attraper un fil :l’immédiateté du tracé, lien avec autrui mais aussifiliation!

Contacts de Ridha Andriantomanga +261 34 293 07 25

[email protected]

[email protected]

Ridha Andriantomanga

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Enveloppée - recroquevillée - dans un drap, une personne dort, se cache, se protège ? C’est la composition que Jean-Yves Chen, peintre - aquarelliste, a choisi parmi ses recherches, il la met en abyme.

La délicate charge culturelle du lambahoany est ici une personne, elle peut disparaître dans le tissu ! Le drapédessinéquienveloppe lepersonnagesemêleàceluidu lambahoany. Ilhabille-protègetoutenrevêtantunrôled’acteur-protecteurauxhommesquileporte.Lemotifàchargejouel’équilibreentreleporteuretleporté.Jeud’accrochesaveclamainetlepiedquel’artistedévoileetqueleporteurjoint!

Onretrouvedansletraitementgraphique,lafinessedutracédeJean-Yves,etsonthèmedudrapébienàpropossurcetteœuvre.Unefrisededentelledecoquillagesaveccesmots:Raha - Ho - Nofy - Ihany (Si c’est un rêve) crée un cadre de douceur.

PourGregTiburce,médiateurculturel:«...notreimaginationpeutnouslaisservoirunesortedecoquillage,déposé sur la plage par les vagues de l’océan... de nombreux coquillages ont été utilisés comme parures. Jean-YvesChenconsidère-t-ilsonlambahoanycommeunbijou?»

Contacts de Jean-Yves Chen+261 32 431 06 45 - +261 33 110 15 65

[email protected]

Jean-Yves Chen

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Mamy Rajoelisolo, peintre - plasticien, a fait un relevé « dessin » despersonnesqu’il rencontre depuis janvier 2011, sur un format papier aux

dimensions du lambahoany, soit 110 cm x 160 cm. Ce praticable fut trimbalé durant des mois et s’est rempli petit à petit de façon aléatoire puis en fonction des espaces qui restaient. Les traces et les croquis rapidement saisis quotidiennement et additionnés les uns aux autres créent le grand dessin Situations plurielles -uneagitationfrénétique.Les«modèles»ontétéavertisqu’ilsdevenaientlesmotifs d’un lambahoany et ils ont signé. Leurs prénoms participent à la fois à la frise et à la donnée littéraire.

Ce lambahoany a autant de sens plié que déplié, le passage de l’un à l’autre nous permet de transiter dans la démarche de cet auteur et dans son écriture. Quelles données avons-nous ? La sensation de familiarité que procure cette œuvre ? Est-ce l’ensemble des préparatifs que l’on fait pour un voyage, à la rencontredel’autre?Unemappemonde?

Pour Rakotondrainibe Haja, médiateur culturel, l’artiste fixe la diversité deshommesdansleursquotidiensetlesréunit«àtraversunlabyrinthed’images».

Mamy ne crée-t-il pas son public pendant son travail ? Ses modèles vont-ils chercher à acquérir ce lambahoany ?

Contacts de Mamy Rajoelisolo +261 32 565 91 55 - +261 33 148 63 56

[email protected]

Mamy Rajoelisolo

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Mme Zo, plasticienne - spécialiste du tissage, a désolidarisé un tissage qu’elle avait fait avec des

languettes de papier journal, elle les a rassemblées en unepoignée qu’elle a posée pour créer sa composition, qu’elle a ensuite pointillé - par pincées - de boulettes.

On est dans le geste de défaire pour refaire autrement et dans l’anachronisme en relation avec la matière textile industrielle.

Son lambahoany rouge allumette porte son message Andefaso taratasy aho raha lasa ianao (Ecris-moi si tu pars), écrit de samain et, là-aussi, le manuel côtoie le fait machine via latypographie imprimée du journal. L’agrandissement de cettepoignée, mise au format du lambahoany, a pris les dimensions d’uncorpsetseslettrescelled’unaffichage.Ondevinemieux,plusqu’onnepeut lire,desmots forts : «sociétésanspourautantêtre»,«vigueur»,«lemieuxréussi»...L’artisteapeut-êtredécidédelesmettreenévidence,ouamisésurlehasardcommelorsd’unjetdemikado?

Ce qui paraît certain est que Mme Zo recycle et re-tisse les matériaux et les sens.

Selon Razafimamonjy Manony, médiateur culturel, il s’agitlà d’« uneœuvre parcourue d’écritures qui appelle celui quipartiraàrallumertoujourslefeupourqu’àjamaisnes’éteignelaflamme,pourqu’àjamaisiln’oubliecequ’ilalaissé».

Contacts de Mme Zo+ 261 33 113 78 35

[email protected]@yahoo.fr

Mme Zo

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Mahavonjy zaza on’alin-kisa ny tamoinonoan-dreny (L’allaitement peut

sauver des milliers d’enfants).

Ndrematoa, auteur de bandes dessinées, s’engage dans une campagne de sensibilisation à l’allaitement. Il envisage son lambahoany comme une protection de l’enfant, deuxième peau«slogannée»pouravertirlesparents.Ilétablitainsi un lien privilégié avec les futures mamans, porteuses potentielles de son œuvre ! Rappelons que le lambahoany sert aussi de porte-bébé.

L’auteur se préoccupe-t-il des classes sociales ? Humour noir ? Les nantis font-ils les imagesdesscèneschez ledocteuret lespauvres celles de la rue : l’amorce de la frise ? En tout cas Ndrematoa s’adresse à tous, il devrait devenir de fait le parrain le plus prisé du monde !

Contacts de Ndrematoa+261 20 26 406 26

[email protected]

Ndrematoa

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P ierrot Men, photographe, a sélectionné une image de son répertoire, en envisageant et

s’autorisant une dégradation graphique de celle-ci. Vial’éclairage«lambahoany»,l’artistedonneàvoirTakariva mahamanimanina (Nostalgie nocturne), plus ténue, plus sombre et nébuleuse. Comme avec la photo, Pierrot crée à partir du réel, l’origine est bien un lieu-dit. L’effacement des détails, que crée le procédé«lambahoany»,ouvreunenuit-unhorizoninfini, avec des éléments indéfinis : comme ces étranges vagues que l’on perçoit et qui apparaissent autant faites de terre que d’eau, ou encore ces silhouettes qui s’évanouissent vers un ciel ombragé d’arbres. C’est clair ! On perd nos repères spatio-temporels dans ce paysage ; sans époque comme l’est la Grande Ile ?

Peut-êtreproched’unegravure,cetteœuvrenousplongedans un songe.

Pierrot photographiera-t-il les porteurs de son œuvre ?

Ramandiamanana Rosine Zo Hasina, médiateur culturel, stipuleque«c’estuneimagetypiquementmalgache.Ellereflèteunpaysagenostalgiquedelaviedesautochtones.A travers cette œuvre, qui pourrait contenir ses sentiments etnepaspenseràsonpaysMadagascar?»

Contacts de Pierrot Men+261 20 75 500 23 - +261 34 077 29 85

[email protected] - www.pierrotmen.com

Pierrot Men

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Un autre regard avec Ampela Safira, tsy matiko lolo (Femme-saphir, tu m’impressionnes)(litt.Femmesaphir,jeneparviens

pas à tuer le papillon), Rfaral, peintre - plasticienne,réfléchitsurle statut de la femme, sur les vertus des motifs - des couleurs. Elleprojettesansintermédiairecequ’elleressentsur latoile,ellenommesesvisions...Dansceregard,cetteœuvre,elledéfinitunemétamorphose qui s’élabore à partir d’un concept d’hab(r)it et d’un symbole. Elle se glisse dans le tissage d’un cocon, pour aller en soi, et enmême temps, lebrisepour faire apparaître lepapillondont les ailes se déploient en parfaite symétrie.

« Image-t-elle le caractère physique des êtres ? » s’interrogeRakotozafyFalyNandrasana,médiateurculturel.«Plusonvit,pluslecorpssedétérioreetplusonestbeau(bleu)àl’intérieur»ajoute-t-il.

Elleproposeauxporteusesdelambahoanyun«envol»,depuislecorps divin - magique de cet insecte. Rappelons que le papillon est aussi le symbole d’immortalité et de la psyché dans la mythologie grecque et qu’à Madagascar, le lamba accompagne tout au long de leur existence les hommes comme les femmes, les vivants comme les morts.

Contacts de Rfaral

+261 34 176 54 77 - [email protected]

Rfaral

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Un regard de lambahoany avec Hemerson, peintre - historien d’art, sur Ahiahy tsy tonga teny fitia tsy tonga volana fiainana

miteraka olana (Inquiétude non exprimée, amour non déclaré enveniment l’existence). Frôle-t-on, malgré le rapport d’échelle,l’imagedufoulardarabe,leKeffieh?Erreurdelutte?Hemerson nous arrime à la terre de cellules, d’écailles qui structurent sa composition. Son univers s’intercale aux frontières du pavage, de l’empilement, du fractaleetdel’infini.Auto-analyse?

L’artiste occupe dans le premier temps la vacuité d’une feuille A4 avec une écriture mécanique, le résultat graphique quantifie uneattente ou un ennui. La plume a relié le mental. Le deuxième temps - l’agrandissement-metenjeulecorpset lapeau, lacompositions’érige en tissu de motifs et s’impose pareille à un tatouage. Les porteurs qui l’acquerront fraieront un chemin à cette œuvre qui est à la fois un paysage et un visage. L’artiste semble continuer, par procuration, de balader son œil sur notre environnement proche et intime. Hemerson nous interroge-t-il sur l’inachevé ?

PourRandriaAnnickJessica,médiateurculturel,«Hemersondéfinitl’œuvreentantquequête...Ilrelatel’absencedetransparenceentresoi et l’autre...Ce lambahoany formeuneboucle entre la réflexionintimeetlaprojectionsurl’univers».

Contacts d’Hemerson+261 33 112 45 53 - [email protected]

Hemerson

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Soasoa Ratsifa, scénographe, semble avoir capté une scène

de spectacle entre la réalité et son imaginaire. Cependant les personnages qu’elle révèle existent réellement, la nuit, à Madagascar. Son petit message écrit : Ankafizo fa tsy misy karaha niany... hamaray hafa koa ! (Carpe diem ou Cueille le jour présent !) accentue la notion d’immédiateté, du présent. Son lambahoany pourrait être un écran surlequeluneimagefixeaétéprojetée.PourRazafimamonjyManony,médiateurculturel,«C’estl’écrandurêvedel’artistequesonporteurchangeraenréalité».Ungroupe de musique en serait-il l’égérie ? Elle s’empare de la notion de frise comme celle des plans en scénographie et construit son image en bandes horizontales:laphrase,lesombresdestêtesdesspectateurs,lesmusicienssurscène, les lumières, des éléments de décor muraux.Est-ce une mise à jour du personnageDrag Queen à Madagascar ? Soasoa bouscule les codes avec son lambahoany fond noir !

Contacts de Soasoa Ratsifa+261 34 020 57 56

[email protected] - [email protected]

Soasoa Ratsifa

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Merci à tous les participants qui ont permis de réaliser TransPorter/lambahoany en mouvement :

Catie deBalmann,RidhaAndriantomanga, Jean-YvesChen,Hemerson, PierrotMen,Ndrematoa,MamyRajoelisolo,Rfaral,SoasoaRatsifa,MmeZo

Magali Louvel et les équipes de Cotona (Salim Ismaiel, Alain Rasoanaivo, Hakim Fakira, LovinPyneeandee,VéroniqueAuger,EdmondRavelojoana,RogerAndrianarivo)

Isabelle Gachie et Haingo Randrianarivony et les équipes du Cite (notamment les directeurs d’antenne d’Ambatolampy, Antsirabe, Ambositra, Fianarantsoa, Ambalavao, Toliara,Mahajanga,Antsohihy,Antsiranana,Toamasina,HeriniainaRazafimahefa,LéaRavoavinorosoa, Catherine Lonchambon)

Serge Henri Rodin et les étudiants du Parcours Médiation et management culturels (FalyNandrasanaRakotozafy,ZoRamandiamanana,GaëlleRanaivoarimanana,AnnickJessica Randria, Manony Razafimamonjy, Ravaka Ninoana Razafindrangato, GregTiburce), et Andry Solofo Andriamiariseta

Chantal Radimilahy et Bako Rasoarifetra de l’Institut des Civilisations – Musée d’Art et d’Archéologie et leurs étudiants

Juliette Ratsimandrava du Tahala Rarihasina

Alain Monteil et l’équipe de l’Institut français de Madagascar (Lalaina Rakotoarivony, Fara Rakotomanga, Rina Raley-Ranaivo, Christelle Ramandraitsiory, Noro Ranaivoarison, Lisiane Randrianalisoa, Julien Randrianarison)

FrancisRajaobelinaetladirectiondelasociétéHolcim

NathalieTraversetRaphaëleJeuned’Arttobe

Victor G. Rakotomanga, Yolaine Rakotomanga, Jean-Yves Loyens et l’équipe de lasociété ERRE

Juliana Andriandelo Rakotoarivelo et les équipes de Midi Madagasikara

Thierry Delorme de Tana planète

FrancisHaminasonJoanaryetMeltineRasolonomenjanaharydelaCommissionnationaledel’Unesco

© CITE 2012 Conceptiongraphique:MYHDesign/NyHajaRakotozandriny

Achevé d’imprimer sur les presses de Well print, en 250 exemplairesDLN :

Remerciements

Leprojet «TransPorter/lambahoanyenmouvement »abénéficiéde lacontributionduFondsinternationalpourladiversitéculturelledel’UNESCO

www.unesco.org/new/fr/culture/themes/cultural-diversity/2005-convention

Il a également reçu le soutien du SIM (Syndicat des Industries de Madagascar), présidé par Stéphane Raveloson, et de ses entreprises membres, de Holcim ainsi que de FTHM Conseils dirigéparThierryRajaona.

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Ce livret retrace les moments forts de TransPorter/lambahoany en mouvement, opération à la rencontre entre art et entreprise : lesœuvres créées par les 9 artistes, la fabrication chez Cotona,l’exposition à l’Institut français, l’intervention sur les panneaux publicitaires en pleine ville d’Antananarivo, et la mention des autres actions (exposition scientifique, expositions itinérantes dans 10localités,vidéo, forum).Texteset imagessemêlentpour raconterces rencontres.

«AvecTransPorter/lambahoany enmouvement,Catiede Balmann signe un concept artistique singulier. Elle propose à 9 artistes malgaches de créer des lambahoany. Cette opération s’appuie sur une longue tradition de production de tissu et sur la valeur culturelle du lambahoany, menacée. Ensemble ils insufflent unnouvel élan à ce patrimoine commun, le maintiennent en mouvement et en résonance avec son temps.Les artistes, les entreprises et les structures culturelles impliquées nouent ainsi une chaîne de production de sens avec la chaîne de production industrielle de ces textiles, dans une dynamique vertueuse. Vendues sur les marchés au prix habituel, ces créations contemporaines habillent les usagers de lambahoany et investissent le quotidien. Le pari est de développer, grâce aux artistes, cette économie locale. TransPorter/lambahoany en mouvement s’inscrit ainsi très concrètement dans l’écriture d’un nouveau maillage artistes/entreprises/population.Lamba«HoHany»:allerlà-bas,allerau-delà.Ils’agitlà, aussi, pour une artiste, de déployer ses concepts au-delà de ses propres créations, de repousser les limites, de démultiplier les territoires d’intervention/d’invention également.»Nathalie Travers / Art to be

9782915064537