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Arthrose, tendinites : LIBÉREZ VOS GENOUX ! Le genou est un organe au fonctionnement tout à fait extraordinaire, qui en fait le pivot du corps mais aussi le siège d'une des maladies les plus handicapantes avec l'âge : l’arthrose. Le Dr Ménat vous a préparé un véritable guide pratique contenant tous les remèdes antiarthrose et contre les autres pathologies qui affectent le genou. Avec ses conseils, vous pourrez non seulement éviter les douleurs désagréables, mais bien guérir vos articulations et retrouver la souplesse de votre jeunesse. L e genou est une articulation complexe et unique dans le corps humain. Elle est composée de 3 os (et non pas 2, comme c'est le cas le plus fréquent). Elle doit aussi supporter notre poids tout en nous permettant de courir et de tenir debout. Nous avons donc besoin d'une articulation à la fois solide et souple. Ces particularités font que le genou est fréquemment le siège de lésions traumatiques. C'est aussi une des articulations souvent touchées par l'arthrose. Dans ce dossier, nous allons distinguer ces différentes affections du genou et les moyens naturels de les prendre en charge et de prévenir leur aggravation. LE GENOU : UN ORGANE FABULEUX Pour mieux comprendre les différentes pathologies du genou, il faut bien connaître son anatomie parti- culière. Le genou est l’articulation située : - entre l'extrémité inférieure du fémur : un os épais et solide qui relie le genou à la hanche et doit suppor- ter les tractions des gros muscles de la cuisse, parmi les plus puissants du corps humain ; - et l'extrémité supérieure du tibia : l’os qui relie le genou à la cheville. Il existe aussi un autre os au niveau de la jambe, le péroné (appelé aussi fibula), qui représente la moitié de l'articulation de la cheville mais n'est quasiment pas impliqué dans l'articulation du genou. Nous ver- rons qu'il peut avoir une importance non négligeable dans certaines pathologies. - SOMMAIRE - Le Dossier Une articulation complexe et étonnante Les différentes affections du genou Prise en charge naturelle de l'arthrose du genou Et en dehors de l'arthrose ? Prise en charge globale de l'arthrose du genou En bref ! Quand votre plan de travail vous intoxique : les cuisines en quartz de synthèse seraient dangereuses pour la santé L'inégalité homme/femme fait des ravages... surtout en matière de cancer du poumon Question de patient Je pars au ski. Que dois-je mettre dans ma trousse de médicaments ? La recette du Dr Ménat Soupe de lentilles Un peu de lecture Foutez-vous la paix et commencez à vivre ! P03 P32 P30 P27 P29 P31 P32 P05 P13 P24 GUÉRIR & BIEN VIEILLIR LES DOSSIERS DU DR MÉNAT N°22 - FÉVRIER 2019

Arthrose, tendinites : LIBÉREZ VOS GENOUX

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Page 1: Arthrose, tendinites : LIBÉREZ VOS GENOUX

Arthrose, tendinites :LIBÉREZ VOS GENOUX !Le genou est un organe au fonctionnement tout à fait extraordinaire, qui en fait le pivot du corps mais aussi le siège d'une des maladies les plus handicapantes avec l'âge : l’arthrose. Le Dr Ménat vous a préparé un véritable guide pratique contenant tous les remèdes antiarthrose et contre les autres pathologies qui affectent le genou. Avec ses conseils, vous pourrez non seulement éviter les douleurs désagréables, mais bien guérir vos articulations et retrouver la souplesse de votre jeunesse.

L e genou est une articulation complexe et unique dans le corps humain. Elle est composée de 3 os (et non pas 2, comme c'est le cas le plus fréquent). Elle doit aussi supporter notre poids

tout en nous permettant de courir et de tenir debout.

Nous avons donc besoin d'une articulation à la fois solide et souple. Ces particularités font que le genou est fréquemment le siège de lésions traumatiques. C'est aussi une des articulations souvent touchées par l'arthrose.

Dans ce dossier, nous allons distinguer ces différentes affections du genou et les moyens naturels de les prendre en charge et de prévenir leur aggravation.

LE GENOU : UN ORGANE FABULEUXPour mieux comprendre les différentes pathologies du genou, il faut bien connaître son anatomie parti-culière. Le genou est l’articulation située :- entre l'extrémité inférieure du fémur : un os épais et solide qui relie le genou à la hanche et doit suppor-ter les tractions des gros muscles de la cuisse, parmi les plus puissants du corps humain ;- et l'extrémité supérieure du tibia : l’os qui relie le genou à la cheville.Il existe aussi un autre os au niveau de la jambe, le péroné (appelé aussi fibula), qui représente la moitié

de l'articulation de la cheville mais n'est quasiment pas impliqué dans l'articulation du genou. Nous ver-rons qu'il peut avoir une importance non négligeable dans certaines pathologies.

- SOMMAIRE -Le DossierUne articulation complexe et étonnanteLes différentes affections du genouPrise en charge naturelle de l'arthrose du genouEt en dehors de l'arthrose ?Prise en charge globale de l'arthrose du genou

En bref !Quand votre plan de travail vous intoxique : les cuisines en quartz de synthèse seraient dangereuses pour la santéL'inégalité homme/femme fait des ravages... surtout en matière de cancer du poumon

Question de patientJe pars au ski. Que dois-je mettre dans ma trousse de médicaments ?

La recette du Dr MénatSoupe de lentilles

Un peu de lectureFoutez-vous la paix et commencez à vivre !

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GUÉRIR & BIEN VIEILLIRLES DOSSIERS DU DR MÉNAT

N°22 - FÉVRIER 2019

Page 2: Arthrose, tendinites : LIBÉREZ VOS GENOUX

Le genou agit de concert avec 2 articulations :- la cheville, très souple et qui peut bouger dans différents plans ; - la hanche, dont l'articulation particulière n'est pas dans l'axe du corps, permettant à la jambe de s'écarter du bassin et de l'autre jambe.Pour que tout ce système soit solide, le genou, lui, ne doit pouvoir bouger que dans un seul axe, tout en permettant de courir, danser, faire du sport en changeant subitement de direction. Il doit aussi amortir la pression du poids et donc de la gravité qui s'exerce sur lui.

Pour cela, le genou est une articulation complexe qui com-porte plusieurs structures essentielles :- un troisième os, la rotule (appelée aussi Patella) : elle permet cette flexion du genou lors des mouvements rapides, mais aussi une bonne transmission de la force des muscles de la cuisse. La rotule fait alors office de « poulie » dans les mouvements de flexion et d’extension ;- des ménisques situés dans l'articulation : de véritables amortisseurs permettant aux extrémités du fémur et du tibia de parfaitement fonctionner l'un par rapport à l'autre ;

- plusieurs ligaments qui solidifient tout cet ensemble : des ligaments qui attachent les 3 os ensemble, tout autour de l’articulation (ligaments externes, internes ou encore rotuliens), mais aussi des ligaments internes à l'articulation, ce qui est exceptionnel, permettant une meilleure stabilité du genou lors des contraintes spor-tives, qu'on appelle les ligaments croisés ;- des bourses séreuses qui favorisent le glissement des tendons et des ligaments sur l'os et permettent à ce système articulaire d'être souple et plus efficace. Elles peuvent s’inflammer et donner des bursites.Cette articulation est animée par des muscles nombreux et, pour certains, très puissants qu'on retrouve au niveau de la cuisse et du mollet. Ces muscles concourent à la solidité de l'articulation.

L’articulation en elle-même, comme toutes les arti-culations, comporte des structures, des tissus, que je détaillerai dans le chapitre suivant, car ils sont impliqués dans la physiopathologie de l'arthrose et de l'arthrite.

Anatomie des ligaments croisés (face)

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ARTHROSE DU GENOU

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PARTIE 1

UNE ARTICULATION COMPLEXE ET ÉTONNANTE 

LE CARTILAGE : UN TISSU UNIQUELe tissu cartilagineux est un tissu spécialisé et unique qui recouvre les extrémités des os qui sont en contact pour former l'articulation (la face interne de la rotule est également recouverte d'un cartilage). Le rôle essen-tiel de cette structure est d’assurer un bon glissement entre les extrémités osseuses articulaires avec un mini-mum de friction (moins qu’un patin sur la glace).

À l’œil nu, le cartilage articulaire apparaît blanc nacré, lisse, ferme, mais souple. Son épaisseur est variable selon l'articulation. Celui du genou est un des plus épais.

C'est tout de même un tissu vivant constitué de cellules, les chondrocytes, qui se nourrissent par imbibition à partir des vaisseaux de l'os lui-même et un peu égale-ment par le liquide synovial, mais qui vivent finalement avec très peu d'oxygène et de nutriments, puisque le sang passe loin de ces cellules. De ce fait, les cellules du cartilage ne peuvent pas se diviser. Une fois que le cartilage est abîmé et que des chondrocytes sont morts, ce tissu ne se réparera pas correctement.

En théorie, le cartilage a des capacités de réparation, mais elles sont lentes et souvent insuffisantes quand l'arthrose est avancée, surtout chez une personne âgée chez qui les cellules fonctionnent plus lentement.

Le rôle des chondrocytes est de fabriquer quotidien-nement différentes protéines essentielles pour le cartilage et l'articulation. Ce sont surtout du collagène et des protéoglycanes, qui représentent l'essentiel du cartilage, alors que les cellules, ces chondrocytes, ne constituent finalement que 1 % du tissu cartilagineux. Le collagène est responsable de la rigidité. Les pro-téoglycanes, eux, enrichissent le cartilage articulaire en eau, lui conférant ainsi une meilleure résistance aux forces compressives. L’eau, outre son rôle biomé-canique, intervient également dans le transport des solutés contribuant à la lubrification articulaire. Ainsi, le cartilage est un matériau de composition mixte : solide et liquide.

En plus du collagène et des protéoglycanes, les chon-drocytes fabriquent aussi des glycoprotéines dont la fonction est mal connue. Si surprenant que cela

paraisse, une partie de la physiopathologie de l'arthrose reste à découvrir, même si on en connaît les principales causes.

Une chose est sûre, le renouvellement de ces protéines, et donc du cartilage, est très lent. Il est pratiquement nul pour le collagène. On peut faire la comparaison avec les collagènes de la peau, qui vieillissent aussi et expliquent les rides. En dehors des facteurs trauma-tiques, le collagène des articulations va donc vieillir et s'altérer, et l'arthrose liée à l'âge peut être nommée la « ride de l'articulation ».

De la même façon qu’on ne peut pas vieillir sans rides, l’arthrose touche tout le monde avec l'âge, mais de façon variable en fonction de la génétique et des facteurs extérieurs (environnement, alimentation, traumatismes…).

LE LUBRIFIANT ESSENTIEL DE L’ARTICULATION

Le liquide synovial est une substance essentielle fabri-quée par des cellules de la membrane synoviale. C’est un lubrifiant qui a plusieurs fonctions : - il protège le cartilage ;- il permet un glissement sans frottement entre les 2 surfaces cartilagineuses de l’articulation ;- il participe à la nutrition des chondrocytes ; - il contient des cellules permettant de « nettoyer » l'articulation des déchets qui peuvent se produire en fonction des contraintes et de l’usure physiologique du cartilage.

Pourquoi le cartilage se répare mal ?

Le cartilage est un tissu sans nerf (ce qui évite des douleurs inutiles, vu sa fonction et les pressions qu’il doit supporter), mais aussi sans vaisseaux, ce qui fait qu'il se répare très mal puisqu'il ne peut pas recevoir facilement les nutriments qui lui permettraient de se reconstruire.

3GUÉRIR & BIEN VIEILLIR • FÉVRIER 2019

Page 4: Arthrose, tendinites : LIBÉREZ VOS GENOUX

Si l’articulation est immobile, le liquide synovial est plus épais, plus visqueux. Quand on fait du sport, il devient petit à petit plus liquide pour s'adapter aux besoins. C'est une des causes des raideurs au dérouillage mati-nal, surtout si ce liquide est plus riche en toxines, du fait de notre mode de vie. D'où l'importance de s'échauffer avant des efforts importants : à défaut, l’articulation sera moins fonctionnelle, moins souple.

C'est aussi à cause du liquide synovial que nos articu-lations craquent de façon physiologique. En effet, il contient du gaz carbonique qui explique qu'on puisse se faire « craquer » les doigts ou les genoux quand on force sur l’articulation : ce sont ces bulles de gaz qui vont « claquer » sous la pression exercée. Il s’agit donc d’un phénomène normal (à ne pas confondre toutefois avec les craquements liés aux becs-de-perroquet et à l’arthrose).

Cette structure articulaire est enfermée dans une poche étanche constituée par la membrane synoviale qui permet au liquide synovial de baigner l’articula-tion et de ne pas partir ailleurs. Quand il existe une inflammation du genou, il se crée un œdème au sein de l'articulation, à l'intérieur de la membrane syno-viale, que l'on appelle parfois « épanchement de synovie ».

La membrane synoviale est elle-même doublée d'une « capsule » plus fibreuse qui rend cette « poche articu-laire » solide et résistante, car, pour que l’articulation fonctionne bien, elle a besoin d'être isolée des autres structures et de bénéficier de la lubrification du liquide synovial. C'est grâce à ces 2 tissus qui isolent les structures articulaires qu'on peut injecter dans le genou de l’acide hyaluronique, un des traitements de l’arthrose.

DES « AMORTISSEURS » NATURELS

Les ménisques sont comme 2 coussins en forme de croissant ou de quartier d’orange avec une épaisseur plus importante en périphérie. Chaque genou com-porte 2 ménisques, un interne et un externe.

Le ménisque est un fibrocartilage composé essen-tiellement d'eau (75 %) et d’une matrice protidique extra-cellulaire (25 %). Il est donc proche du cartilage,

contient comme lui peu de cellules, mais plus d’eau, ce qui le rend plus souple, plus amortissant, mais éga-lement plus fragile.

Sa structure protidique se compose aussi de collagène de type I (90 %) et de protéoglycanes.

Le rôle essentiel des ménisques est d’amortir la charge, mais ils ont aussi une fonction de transmis-sion et de répartition de 50 à 70 % des contraintes. Ils augmentent la congruence articulaire et la stabilisa-tion du genou, permettent l’absorption des chocs, la protection du cartilage et, enfin, ils participent à la lubrification articulaire.

Les ménisques sont attachés à l'os par l'extrémité de leurs cornes antérieures et postérieures. Comme le cartilage, ils sont mal vascularisés. Les parties internes des ménisques – les cornes qui sont reliées à l'os et aux vaisseaux – ont la capacité de se réparer, mais pas les parties externes, qui supportent les plus grosses contraintes, surtout en cas de contre-appui (chan-gement brusque de direction, comme au foot ou au tennis).

LA ROTULE : UN VÉRITABLE LEVIER DE PUISSANCE

La rotule est un os triangulaire (on dit « sésamoïde ») qui s'articule surtout avec le fémur. Son but est de permettre une flexion harmonieuse et une bonne synergie des dif-férents muscles de la cuisse et de la jambe. La rotule : - centralise les forces exercées sur l'articulation ;- protège le genou sur sa face avant, en particulier quand on se met à genoux ;- améliore l’extension de la jambe.Le tendon du quadriceps (le gros muscle de la cuisse) s'insère en partie sur la rotule. Grâce à sa position, elle fait un « bras de levier » permettant d'augmenter de 30 % la puissance du muscle.

L’absence de ménisque favorise la survenue de l’arthrose à cause du frottement excessif

entre les 2 surfaces articulaires et la pression du poids du corps.

La rotule est comme une poulie autour de laquelle s'articule le genou

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ARTHROSE DU GENOU

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PARTIE 2

LES DIFFÉRENTES AFFECTIONS DU GENOU

L 'arthrose du genou est aussi appelée « gonar-throse ». C’est le thème central de ce dossier, car c’est la maladie chronique essentielle du genou (avec les arthrites, moins fréquentes). Les autres

affections sont avant tout des conséquences de trauma-tismes.

L’arthrose n’est pas qu’une simple usure du cartilage, mais un processus actif impliquant toute l’articulation :- dégradation du cartilage jusqu'à l'usure complète ; - remaniement de l’os sous-chondral, c'est-à-dire juste sous le cartilage, qui va souffrir de plus en plus au fur et à mesure de l'usure du cartilage. Cet os, lui, est innervé et source de douleurs importantes au cours des mouvements ;- production d'ostéophytes qui vont blesser les tissus périarticulaires et donner également des douleurs impor-tantes ;- inflammation synoviale pouvant entraîner un gonfle-ment de l’articulation

L’ARTHROSE EST EN PARTIE MÉCANIQUE…

Le genou est une des articulations les plus touchées par l'arthrose d'origine « mécanique » (on parle d'augmenta-tion des contraintes). Pour différentes raisons, l'articulation fonctionne dans une position « viciée », c'est-à-dire anor-male, décalée. De ce fait, le mouvement d'un des os par rapport à l'autre ne se fait pas dans l'axe prévu par la nature et l'articulation s’use alors plus rapidement.

On voit souvent cela après un accident ou bien quand une jambe est plus longue que l'autre ou quand les membres inférieurs présentent des anomalies, comme une voûte plantaire anormale, des pieds non parallèles, des genoux

qui rentrent ou qui sortent (on parle de genu varum ou genu valgus), etc.

En cas d'antécédent de fracture touchant un ou plusieurs os de l'articulation, l'arthrose apparaîtra souvent de façon inexorable, mais les traitements que nous détaillerons plus loin seront utiles, même dans ce cas-là, pour ralentir son apparition. Attention également aux entorses graves qui entraînent une trop grande laxité de l'articulation, qui pourra alors s’user anormalement. C’est le cas dans les ruptures des ligaments croisés de genou que je détaillerai plus bas.

Il en va de même dans le cas d'une « anomalie mécanique » de naissance, comme un genu varum important. Si cette anomalie n'est pas prise en charge précocement (kiné, mais parfois chirurgie), l'arthrose est inexorable et cela se ter-mine souvent par la pose d’une prothèse.

Évidemment, pour les membres inférieurs, le surpoids aggrave tous ces facteurs mécaniques. L'obésité est d'ail-leurs une cause d'arthrose du genou très fréquente.

Parfois, l’articulation s’use simplement parce qu’on la sol-licite trop. Cela arrive dans certains métiers qui créent des microtraumatismes répétés, comme pour l’arthrose des genoux des carreleurs, qui passent une grande partie de leur vie à genoux.

La radio va mettre en évidence un pincement de l'interligne articulaire

Pourquoi cette maladie complexe touche certaines

personnes plus que d’autres ?

L’arthrose est liée à la conjonction de 2 phéno-mènes principaux :• une surcharge excessive ou vicieuse de l'articula-tion (facteur mécanique) ;• une articulation fragile, vulnérable, à cause de facteurs génétiques, mais aussi nutritionnels et environnementaux.

Cette association de causes biologiques, méca-niques et environnementales explique ces différences entre les individus.

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Page 6: Arthrose, tendinites : LIBÉREZ VOS GENOUX

La même situation se présente chez le sportif qui pousse ses articulations au bout de leurs possibilités. Même s'il est bien entraîné et bien musclé, les conséquences arthro-siques sont fréquentes. D’autant qu’il faut ajouter à cette « sur-utilisation » articulaire les multiples traumatismes dont ils sont victimes. Le football, le rugby ou encore le ski sont de grands pourvoyeurs d'arthrose des genoux une fois la carrière terminée.

Pour prendre en charge une arthrose, il sera indispensable de traiter, si possible, la cause mécanique, car autrement l'articulation continuera à s'user.

… EN PARTIE GÉNÉTIQUE…

Il existe plusieurs facteurs génétiques favorisant l'ar-throse. On a parlé ci-dessus de certaines malformations congénitales des articulations. Quand le facteur géné-tique entraîne un problème mécanique, il est simple à diagnostiquer et il faudra intervenir précocement par toutes les techniques « mécaniques » possibles : ostéo-pathe, kiné et parfois chirurgie.

Mais il existe manifestement d'autres facteurs géné-tiques que nous maîtrisons mal à l'heure actuelle et qui font que certaines articulations sont plus fragiles. Cette fragilité génétique peut s'exprimer plus ou moins en fonction de notre hygiène de vie et des traitements suivis (on parle d'épigénétique, c'est-à-dire de la capacité de nos gènes à s’exprimer ou non).

C'est pourquoi je considère qu'une fragilité génétique n'est jamais inexorable et qu'une bonne prise en charge peut limiter les conséquences de cette fragilité.

… MAIS TOUJOURS INFLUENCÉE PAR L’HYGIÈNE DE VIE !

Pour comprendre quelle est la meilleure prise en charge de l’arthrose, il faut en connaître toutes les causes. Nous venons de citer des causes essentiellement mécaniques, génétiques, congénitales ou acquises.

Mais l’articulation est un organe comme les autres, qui vit, se nourrit et qui peut être fragilisé par notre hygiène de vie (en dehors du sport et des mouvements « excessifs »).

Voyons quelles causes « extérieures » peuvent favoriser l'arthrose.

• Les carences alimentaires

Comme tous les organes, l’articulation peut souffrir de carences alimentaires. La vitamine D est concernée, le calcium un peu moins. Mais ce sont surtout les oli-goéléments et les antioxydants qui sont importants.

L’alimentation moderne proposant des aliments raffi-nés qui ont perdu une partie des vitamines et minéraux, elle peut favoriser l'aggravation de l'arthrose. Trouver de la silice, du soufre et tous les éléments nécessaires à l'entretien des articulations demande donc une ali-mentation diversifiée et attentive.

Cela étant, il est important de souligner que si notre hygiène de vie peut favoriser l'arthrose, c'est surtout par ce qu'elle apporte en « trop » et pas en « moins ».

• L’encrassement : une cause fréquente, à ne pas négliger

En dehors des facteurs mécaniques vus plus haut, la principale cause favorisant l’arthrose reste pour moi l’« encrassement cellulaire ». Cela ne fait néanmoins pas consensus et peu de rhumatologues le prennent en compte. Pourtant, des études montrent que des « sur-charges toxiniques » peuvent favoriser ou aggraver des lésions arthrosiques.

Le modèle le plus connu est celui de la goutte liée à un excès d'acide urique, un déchet particulièrement encrassant et acidifiant, qui va favoriser des inflam-mations articulaires. Certes, il ne s'agit pas d'arthrose à proprement parler, mais les dépôts d'acide urique vont favoriser les crises de goutte puis finalement une dégradation de l’articulation.

Le phénomène le plus connu est la GLYCATION, c'est-à-dire le dépôt de structures glucidiques dans nos articulations (de nombreuses études sont publiées sur ce phénomène, source de diverses pathologies). La glycation est assimilée à la caramélisation : je vous laisse imaginer ce que peut faire l’injection de caramel dans une articulation ! On comprend bien à quel point elle fonctionnera mal.

Une rupture des ligaments croisés influencera la survenue d'une arthrose

Si votre père ou votre mère a eu une arthrose des genoux assez précoce, il est probable que

vous ayez une prédisposition à faire la même arthrose, mais une prévention est possible afin de reculer l'apparition d'un handicap.

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ARTHROSE DU GENOU

Page 7: Arthrose, tendinites : LIBÉREZ VOS GENOUX

La glycation est probablement un des principaux phénomènes expliquant l'arthrose des mains et des pieds, avec des poussées inflammatoires, doulou-reuses et handicapantes, qui entraînent le gonflement puis la déformation des articulations.

L'autre phénomène souvent rencontré dans l'arthrose est l’ACIDOSE, qu'on appelle aussi « terrain acide ». Si notre corps est trop « acidifié » par notre mode de vie et notre environnement, il va non seulement se décalcifier (l'acidose est une des principales causes de l'ostéoporose), mais nos tissus vont être encras-sés par des déchets « acides ». L'acide urique est l’un d’entre eux.

L'acidose va donc, au minimum, favoriser des poussées douloureuses par « encrassement » de nos articula-tions. Mais ce phénomène peut également favoriser les ostéophytes et, finalement, l'arthrose elle-même.

L'acidose a plusieurs causes bien identifiées. Une ali-mentation acidifiante avec des excès de sucre (encore lui !), de sel et de protéines, mais aussi l'excès de sport, de stress ou encore la prise de certains médi-caments.

La prise en compte de ces phénomènes d'encrasse-ment est, à mes yeux, essentielle dans l'arthrose. Il faudra à la fois des corrections hygiéno-diététiques et des thérapeutiques de drainage.

C’est pourquoi les jeûnes et les diètes sont si efficaces sur les douleurs, car ils permettent de « désencras-ser » l'organisme. Mais attention, ils ne traitent pas l’arthrose, c'est-à-dire l'usure en elle-même.

QUELS SONT LES SYMPTÔMES DE L’ARTHROSE ?

Le principal symptôme de l’arthrose est la douleur. Cependant, l'arthrose est aussi définie par un véri-table handicap, une impotence fonctionnelle qui est, au final, le plus gênant pour le patient.

Parmi les principaux symptômes, on peut citer :- Des douleurs survenant lors d’une activité physique, même minime.- Des douleurs de type mécanique : à la marche, dans les escaliers, pendant les tâches ménagères ou les acti-vités ludiques ou professionnelles. - Un dérouillage au réveil est fréquent ou bien après une position assise prolongée.- Une boiterie apparaît si l'arthrose évolue.- On peut observer des craquements à la mobilisation passive de l'articulation (ne pas confondre avec les craquements uniques quand on force sur l'articula-tion en lien avec une bulle d'air physiologique). Ici les craquements sont en lien avec l'arthrose et les becs-de-perroquet.- Le patient décrit des sensations de blocage puis un handicap fonctionnel : limitation du périmètre de marche, montée en voiture, laçage des chaussures, accroupissement, toilette…

NE PAS ÉCARTER LES AUTRES CAUSES POSSIBLES

On parle de diagnostic différentiel pour évoquer les autres diagnostics possibles face à un symptôme commun. Dans l'arthrose, le symptôme numéro 1 est bien entendu la douleur.

Mais bien d’autres pathologies donnent des douleurs articulaires et leurs traitements sont souvent bien différents.

Nous pouvons ainsi observer :- une fracture. La cause traumatique permet de l'évo-quer. Une radio est évidemment nécessaire. Parfois une IRM sera indispensable pour en faire le diagnos-tic ; - une entorse. C'est une lésion des ligaments. Là encore, le mécanisme traumatique permet d’y penser facilement ;

LE SAVIEZ-VOUS ?

1 “Intake of high-fructose corn syrup sweetened soft drinks, fruit drinks and apple juice is associated with prevalent arthritis in US adults, aged 20-30 years”, DeChristopher L.R., Uribarri J., Tucker K.L., Nutr Diabetes, 2016 Mar 7;6:e199. doi: 10.1038/nutd.2016.7.2 “Formation of Fructose-Mediated Advanced Glycation End Products and Their Roles in Metabolic and Inflammatory Diseases”, Gugliucci A., Adv Nutr., 2017 Jan 17;8(1):54-62. doi: 10.3945/an.116.013912. Print 2017 Jan.3 “Effect of Angiotensin-(1-7) on Aortic Response, TNF-α, IL-1β and Receptor for Advanced Glycation Endproduct in Rat’s Adjuvant-Induced Arthritis”, Açikalin Ö., Bölükbaşi Hatip F.F., Tan R.F., Hatip-Al-Khatib I., Pharmacology, 2016;97(5-6):207-17. doi: 10.1159/000444188. Epub 2016 Feb 12.4 “Advanced oxidation protein products induce chondrocyte apoptosis via receptor for advanced glycation end products-mediated, redox-dependent intrinsic apoptosis pathway”, Wu Q., Apoptosis, 2016 Jan;21(1):36-50. doi: 10.1007/s10495-015-1191-4.

La glycation est probablement impliquée dans la plupart des arthroses. Elle est principalement liée à une consommation excessive de glucides (sucre, sodas, biscuiterie, pâtisseries, pain…),1-2-3-4 .

Il existe une «  discordance radio / clinique », c'est-à-dire que l'importance

de la douleur ou du handicap n'est pas forcément proportionnelle à l'image radiologique. Cela dit, si l'articulation est totalement usée, le blocage, la gêne fonctionnelle est maximale. Mais pas forcément la douleur !

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- une tendinite. Elle touche donc les tendons, cette structure fibreuse qui permet au muscle de s'attacher à l'os. Le mécanisme est plus sournois. Ce sont parfois de petits traumatismes répétés qui peuvent passer inaperçus. La notion d’encrassement est également à prendre en compte dans ces pathologies particulières ;- un syndrome rotulien, parfois assimilé à de l'ar-throse ;- une chondrocalcinose, que j’expliquerai plus loin ;- une arthrite, qui doit être bien identifiée, car son traitement est très différent de celui de l’arthrose.

LE SYNDROME ROTULIEN : UN CAS PARTICULIER

Dans ce cas, la rotule n'est pas parfaitement dans l'axe du fémur et coulisse mal sur le cartilage de cet os. Elle va donc donner des douleurs à l'usage (en particulier dans les escaliers).

Il faut dire que la rotule est comme une poulie trans-mettant la force d’extension des muscles de la cuisse et régulant la force de flexion. Les contraintes carti-lagineuses peuvent être énormes, jusqu'à plusieurs tonnes au centimètre carré.

Cette chaîne de transmission sert également d'amor-tisseur, en particulier à la course à pied.

La douleur est souvent en lien avec des microtrau-matismes répétés lors d'activités professionnelles ou sportives dans des conditions non optimales :- jogging sur du macadam avec de mauvaises chaus-sures ou sur un terrain très accidenté ;- gymnastique de type « aérobic » en salle ou encore du « step », qui entraînent des mouvements rapides et répétés ;- utiliser les escaliers de manière répétée, marcher en montagne – douleur surtout déclenchée lors des descentes ;- poser du carrelage, bricoler, jardiner, etc., soit toutes les activités réalisées à genoux pendant trop longtemps ;

- certains sports sollicitent beaucoup les genoux, comme le vélo d'appartement, le rameur en salle, l'aviron, l'haltérophilie, le tennis sur terrain dur entraînant des contre-appuis violents avec des efforts qui ne sont pas dans l’axe de la jambe, ce qui est aussi le cas du basket, du hand, du foot…On peut voir apparaître le syndrome rotulien spon-tanément chez :- les jeunes étudiants restant assis toute la journée ;- les sujets âgés présentant une dé-musculation pro-gressive ;- les personnes restant en position assise prolongée « genoux fléchis », comme lors d’une conduite pro-longée, un voyage en avion, une représentation de théâtre, une séance de cinéma, etc., qui peuvent géné-rer ou entretenir ce syndrome.Le traitement consiste à faire une rééducation spé-cifique afin de « recentrer » la rotule et muscler de façon efficace et harmonieuse les différents muscles de la cuisse. Plus la prise en charge est précoce, plus elle sera opérante.

Il faut éviter les genouillères classiques qui écrasent la rotule et augmentent la souffrance cartilagineuse. On préférera alors une genouillère avec fenêtre rotu-lienne (dite aussi « à guide rotulien »).

Au départ, ce sont des douleurs mécaniques sans réelle lésion radiologique. Mais si ce syndrome n'est pas pris en charge, cette anomalie « mécanique » va finir par user le cartilage de la rotule et entraîner une véritable arthrose avec des lésions définitives et plus handica-pantes.

LA CHONDROCALCINOSE ARTICULAIRE

La chondrocalcinose est parfois assimilée à une arthrose, bien qu'elle ne soit pas liée directement à une usure du cartilage. Elle est due à la présence de cristaux (à base de pyrophosphate de calcium), à l’in-térieur même du cartilage. Elle atteint également les ligaments des articulations, et touche les articulations généralement de façon symétrique, c'est-à-dire des deux côtés à la fois.

La cause n’est pas bien élucidée, mais il existe certaine-ment un facteur génétique. Ces cristaux apparaissent progressivement avec l'âge – la chondrocalcinose touche essentiellement les plus de 60 ans –, favori-sant les lésions d'arthrose et provoquant des crises inflammatoires.

On met parfois en parallèle la chondrocalcinose et la goutte, liée elle, on l’a vu, à des cristaux d'acide urique. Bien que la cause soit inconnue, je pense qu'il faut envisager ce parallèle pour imaginer que tous les facteurs d'encrassement et surtout l'acidose puissent être des facteurs favorisants. En tout cas, c'est par ce

Ne pas confondre

Beaucoup de personnes confondent arthrose et ostéoporose, mais cette dernière ne touche pas les articulations et ne fait pratiquement jamais mal tant qu'il n'y a pas de fracture. Cependant, en cas d'ostéoporose vertébrale, il peut y avoir des fractures-tassements des vertèbres qui se compliqueront ensuite d'une arthrose souvent très invalidante.

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ARTHROSE DU GENOU

Page 9: Arthrose, tendinites : LIBÉREZ VOS GENOUX

biais que je tente de soulager les personnes atteintes de cette maladie. Il est probable que les diètes et le drainage puissent aider. Autrement, la prise en charge décrite dans la deuxième partie de ce dossier reste valable puisque, au final, c’est une maladie d’encras-sement suivie d’une destruction du cartilage, et c’est donc d'une véritable arthrose que vont souffrir les malades.

Il faudra aussi rechercher les anomalies de la thyroïde et du métabolisme du calcium.

ARTHRITE : LA DEUXIÈME MALADIE LA PLUS FRÉQUENTE

Je finirai cette liste non exhaustive des diagnostics différentiels par l'autre maladie la plus fréquente des articulations : l’ARTHRITE.

Comme tous les mots finissant par « ite », il y a ici une notion d'inflammation. L'articulation va donc être douloureuse, mais également rouge, chaude et gon-flée. Il existe plusieurs causes à l'arthrite :- arthrite infectieuse assez rare ;- arthrite post-traumatique ;- arthrite venant compliquer une arthrose. L'arthrose n'est pas, à la base, une maladie inflammatoire. C'est une usure du cartilage qui entraîne douleur et impo-tence fonctionnelle. Mais une articulation « abîmée » par l'arthrose peut parfois se compliquer d'une pous-sée inflammatoire pendant laquelle l'articulation va gonfler et faire beaucoup plus mal. Enrayer cette poussée inflammatoire rapidement est un objectif important, car c'est souvent pendant ces poussées que l'arthrose s’aggrave ;- et, la plus fréquente : l’arthrite auto-immune, comme la polyarthrite rhumatoïde ou la spondylar-thrite qui sont des maladies liées à un dérèglement du système immunitaire qui va agresser les articulations. Les traitements de l'arthrose et de la polyarthrite sont totalement différents. Cependant, après plusieurs années d'évolution, une arthrite auto-immune peut se compliquer d'une arthrose.L’arthrite auto-immune étant avant tout une maladie qui touche le système immunitaire, elle nécessite une

prise en charge très particulière faisant appel à des

immunosuppresseurs et un traitement du terrain. Je ne détaillerai pas ces affections dans ce dossier, car elles sont très complexes.

LES LÉSIONS DES MÉNISQUES

Les ménisques sont l'objet de lésions exclusivement traumatiques.

La prévention passe donc par celle des chutes et autres chocs, mais surtout par l'entraînement qui permet d’avoir des muscles et des gestes adaptés à l'activité physique envisagée.

L'autre prévention va passer par un contrôle de la posture et le dépistage des anomalies mécaniques qui sont nombreuses à pouvoir agir négativement sur les ménisques.

Les ménisques comme le cartilage ne savent pas se réparer (ou très peu). C'est pourquoi, quand un ménisque est fissuré ou rompu, il ne pourra jamais être réparé ni même remplacé.

Si la fissure est limitée, il peut exister une gêne mécanique modérée qui peut ne pas gêner certaines pratiques sportives prudentes, comme la marche ou la natation. Mais si la fissure est importante ou, pire, si un morceau de ménisque s'est détaché, cela peut entraîner des douleurs, des gênes importantes et même des sensations de genou qui se bloque et inter-dire toute activité physique régulière.

Le blocage du genou est le symptôme le plus évoca-teur d'une lésion méniscale. Il s’agit de l’impossibilité brusque d’étendre complètement son genou, alors que la flexion reste libre. Un blocage peut survenir à la suite d’un faux mouvement ou en se relevant d’une position accroupie prolongée. La gêne est importante en raison de la douleur et de la position fléchie du genou, rendant la marche difficile. Ce blocage traduit le déplacement à l’intérieur du genou d’un fragment de ménisque détaché sur presque toute sa longueur (on parle d'une « anse de seau »). Habituellement, le patient trouve lui-même des « manœuvres » qui lui permettent de débloquer son genou et il est rare que le

CONSULTER UN OSTÉO OU UN DENTISTE ?

Consulter un posturologue, un ostéopathe, un podologue, mais aussi parfois un spécialiste de l'occlusion dentaire peut réduire les pressions anormales sur ces petits amortisseurs si impor-tants pour la mobilité du genou.

Une poussée d'arthrite sur des lésions d'arthrose est un mécanisme assez fréquent.

On parle aussi de poussée inflammatoire. Elle sera prise en charge par des anti-inflammatoires chimiques ou naturels. Ces traitements sont détaillés dans la deuxième partie du dossier.

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Page 10: Arthrose, tendinites : LIBÉREZ VOS GENOUX

blocage soit irréductible. Si c’est le cas, il peut néces-siter en semi-urgence une arthroscopie pour enlever le fragment méniscal en cause.

Pour confirmer le diagnostic d'une lésion du ménisque, on utilise plusieurs procédés : - de l’imagerie avec une IRM ou un arthroscanner utilisant un produit de contraste qu’on injecte dans le genou. Ce dernier examen étant plus invasif, l'IRM reste l'examen de première intention. La radiologie standard ne permet pas de visualiser les ménisques, sauf quand ils vieillissent et se calcifient ;- une arthroscopie, examen qui consiste à rentrer dans le genou grâce à un fibroscope, un peu comme on le fait quand on veut examiner le côlon. Sauf qu'ici il faut pénétrer dans une cavité synoviale totalement étanche et cet examen est très invasif. Mais c'est aussi grâce à cette arthroscopie qu'on pourra facilement retirer le ménisque malade.De ce fait, en cas de suspicion de lésion méniscale à partir des symptômes cliniques, on réalisera une IRM et, si cet examen confirme une lésion du ménisque nécessitant une intervention chirurgicale, on procé-dera alors à une arthroscopie à la fois pour confirmer et préciser le diagnostic, mais aussi et surtout pour traiter le patient.

Le seul traitement de ces lésions reste la chirurgie. Dans de rares cas, on peut suturer un ménisque pré-sentant une rupture limitée. Mais, la plupart du temps, il faut en faire l’ablation.

Si le traitement des lésions méniscales est relative-ment simple, on recule toujours l'intervention, car une fois le ménisque retiré, l'évolution vers une arthrose du genou est plus fréquente et plus rapide.

C'est la raison pour laquelle on essaye de plus en plus de ne pas retirer le ménisque dans sa totalité quand cela est possible.

Il n'existe aucun traitement médical, chimique ou naturel, pour agir sur un ménisque abîmé.

ENTORSE

L'entorse est une lésion plus ou moins grave d'un liga-ment.

Le ligament est une structure fibreuse, non muscu-laire, qui permet de solidifier une articulation et de permettre certains mouvements tout en interdisant d'autres. C'est une sorte de hauban qui évite les luxa-tions et les mouvements anormaux.

On reconnaît 3 stades aux entorses : - stade 1 : élongation simple et modérée. La douleur est immédiate mais modeste, et la lésion se guérit en général en moins de 2 semaines ;

- stade 2 : lésion profonde du ligament avec une déchirure partielle, mais sans rupture complète. La douleur est importante quand on mobilise le genou. Il se produit immédiatement un œdème puis un héma-tome plus ou moins important. La lésion mettra plusieurs semaines à se réparer ;- stade 3 : rupture complète du ligament. Dans ce cas, la mobilisation du genou est moins doulou-reuse, mais l'articulation est devenue instable, et anormalement laxe. Suivant leur localisation, ces entorses peuvent nécessiter une intervention chirur-gicale pour permettre une réparation acceptable. Des séquelles persisteront souvent avec des douleurs à l'usage, voire une hyperlaxité.Concernant le genou, les entorses peuvent être plus ou moins complexes en fonction de leur localisation.

On distingue surtout :• les entorses des ligaments latéraux internes et externes qui sont à « l'extérieur » de l'articulation. Le traitement est essentiellement mécanique par immobilisation. En allopathie, on donnera surtout des anti-inflammatoires, mais nous verrons plus loin qu'il existe des traitements très efficaces associant homéopathie et aromathérapie ;• les entorses des ligaments croisés. En fait, seul le stade 3, c'est-à-dire la rupture, pose un véri-table problème. Dans les autres stades, on fera une immobilisation, mais ces entorses sont moins dou-loureuses que les entorses des ligaments latéraux. En revanche, en cas de rupture, cela entraîne une laxité très problématique du genou qui ne peut être

Les trois stades d'une entorse

Le principal traitement de l'entorse reste l'immobilisation et la rééducation suivant sa gravité. Remuscler correctement est la meilleure façon d'éviter une récidive.

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ARTHROSE DU GENOU

Page 11: Arthrose, tendinites : LIBÉREZ VOS GENOUX

traitée que par chirurgie, et celle-ci est assez déli-cate, car il s'agit d'un ligament intra-articulaire. De ce fait, si le patient a déjà un certain âge ou est peu sportif, on pourra ne pas proposer cette opération et laisser le ligament rompu. Chez les jeunes et les spor-tifs, la chirurgie est conseillée, car sinon le patient risque d'être handicapé par une trop grosse laxité qui gêne l'activité physique et augmente le risque d'autres lésions (entorses, ménisque…).

Il n’existe pas de traitement permettant de « réparer » un ligament rompu, donc aucun traitement pour agir sur une rupture du ligament croisé, car les 2 extrémi-tés du ligament ne sont plus en contact et ne peuvent donc pas se cicatriser. Ces ligaments croisés resteront lésés à vie en cas de rupture complète non opérée.

En revanche, les ligaments, contrairement aux carti-lages et aux ménisques, sont capables de se réparer parfaitement s'ils ne sont pas rompus, et nous pour-rons favoriser cette réparation par des traitements de fond et en particulier de l'homéopathie et des com-pléments alimentaires.

TENDINITE

Le tendon est l'extrémité du muscle qui lui permet de s'attacher sur l'os. C'est un tissu particulier, soumis en permanence à des phénomènes de traction chaque fois que le muscle se contracte ou que l’articulation bouge.

Un peu comme les ligaments, le tendon est une struc-ture protidique fibreuse composée de collagène et de protéoglycanes. Il fonctionne beaucoup en anaérobie (il est mal vascularisé, un peu comme le cartilage), ce qui lui permet de mieux supporter des efforts prolon-gés, mais entraîne un défaut essentiel : sa réparation est plus lente et délicate. C'est pourquoi des tendinites peuvent persister pendant des mois.

Certaines zones tendineuses à l’apport nutritif limité (éloignées des vaisseaux) constituent des zones de

fragilité augmentée qui doivent pourtant supporter des charges élevées en élongation, en torsion ou en friction. Dans les zones de frictions maximales, les tendons sont entourés de gaines synoviales.

Le tendon est plus « élastique » que le ligament, mais n'est pas aussi extensible que le muscle.

En cas d’utilisation excessive ou anormale, le tendon va s’inflammer. On parle alors de tendinite ou parfois de tendinopathie.

La douleur est très évocatrice et il y a rarement une hésitation diagnostique : douleur dès qu'on met le tendon sous tension, en tirant sur l'articulation et sur-tout en faisant contracter le muscle contre contrainte. Dans un stade 3, on pourra observer les signes de l'in-flammation : rougeur, chaleur, œdème et même des crépitations dans le tendon quand on le fait fonction-ner.

Les causes des tendinites sont surtout :- une surcharge mécanique du tendon par des gestes répétés ; - une modification des gestes ou de l'activité ;- des activités intenses sans échauffement et progres-sion de l'effort ;- un « matériel » inadapté (chaussures, sols ) et surtout un changement de ce matériel (nouvelles chaussures, par exemple) ;- une mauvaise posture ou un décalage mécanique du membre inférieur ;- une mauvaise hydratation au cours des efforts, cause trop souvent oubliée ;- certains médicaments qui fragilisent ou encrassent les tendons (antibiotiques en particulier, mais aussi cortisone).Concernant le genou, on différencie aussi : - les tendinopathies de traction, les plus fréquentes. Elles touchent avant tout le tendon rotulien. Elles sont dues en particulier à des mouvements répétitifs de freinage ou de sauts ;

Il existe 4 stades de tendinite : d'une douleur à l'effort jusqu'à la rupture

Les 4 stades d'une tendinite

- stade 1 : douleur uniquement après un effort soutenu ;

- stade 2 : douleur pendant l'effort et après ;

- stade 3 : douleur permanente à l'effort et au repos (y compris parfois la nuit) ;

- stade 4 : rupture du tendon : on le rencontre plus souvent au niveau du tendon d'Achille ou de l'épaule, mais très rarement au niveau du genou.

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Page 12: Arthrose, tendinites : LIBÉREZ VOS GENOUX

- les tendinopathies par frottement ou compres-sion entraînant une souffrance de l'enveloppe située autour du tendon (ténosynovite) ou de l'atteinte des structures de glissement (bursite) ;- les tendinopathies par choc direct qui touchent encore une fois plus souvent le tendon rotulien en avant du genou.Le tendon le plus souvent en cause est donc le tendon rotulien. Il s'étend de la pointe de la rotule à la tubé-rosité tibiale antérieure. La particularité de ce tendon est qu'il n'est pas directement lié à un muscle, mais fait le lien entre la rotule et le tibia en étant le prolon-gement du quadriceps à travers cette rotule.

Ce sont surtout les 2 points d'insertion du tendon, sur la pointe inférieure de la rotule ou sur la tubérosité antérieure du tibia qui sont les zones de douleurs les plus importantes. Le patient peut avoir mal juste en appuyant sur ces zones.

Il existe une autre tendinite fréquente dite de la « patte-d'oie », c'est-à-dire de l'insertion d'une partie des muscles ischio-jambiers internes sur la face interne du tibia. Les causes et les symptômes sont tou-jours les mêmes.

De l'autre côté du genou existe la tendinite du fascia lata. Elle est causée par la friction de la bandelette ilio-tibiale sur le tubercule du condyle externe du genou. Elle se produit à chaque flexion-extension du genou. La tendinite du fascia lata est aussi appelée « syndrome de l’essuie-glace » ou de la bandelette de Maissiat, ou encore syndrome de la bandelette

ilio-tibiale. Ce syndrome est lié à la répétition des mouvements de flexion-extension pendant un effort de course prolongé. Il concerne toujours des sujets jeunes, sportifs, pratiquant la course à pied, le cyclisme ou le football. Certaines conditions favorisent ce type de tendinite :- la course en côte, ou en descente ;- l’utilisation de chaussures usagées ;- l’augmentation brutale du kilométrage hebdoma-daire.Dans tous les cas, le diagnostic est donc cliniquement assez simple, mais on pourra envisager une échogra-phie puis, surtout, une IRM pour le confirmer. Les tendons ne sont pas bien visibles avec une simple radio.

Schéma du « syndrome de l'essuie-glace »

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ARTHROSE DU GENOU

Page 13: Arthrose, tendinites : LIBÉREZ VOS GENOUX

PARTIE 3

PRISE EN CHARGE NATURELLE DE L’ARTHROSE DU GENOU

1 Reginster J.Y., Deroisy R., Rovati L.C., et al., “Long-term effects of glucosamine sulphate on osteoarthritis progression: a randomised, placebo-controlled clinical trial”,Lancet, 2001 Jan 27;357(9252):251-6. Pavelka K., Gatterova J., Olejarova M., Machacek S., Giacovelli G., Rovati L.C., “Glucosamine sulfate use and delay of progression of knee osteoarthritis: a 3-year, randomized, placebo-controlled, double-blind study”, Arch Intern Med, 2002 Oct 14;162(18):2113-23.

A vant de vous donner des pistes pour le trai-tement des autres douleurs du genou, je vais donc m’attarder sur la prise en charge de l’arthrose, qui est la principale « mala-

die » de cette articulation.

Il n'y a pas de réel traitement allopathique des causes de l'arthrose en dehors de la viscosupplémentation. Les rhumatologues prescriront surtout des antal-giques et de la kinésithérapie et, bien entendu, des antalgiques et anti-inflammatoires pour agir sur la douleur.

Mais il y a beaucoup d'approches naturelles qui peuvent aider à limiter l'évolution inexorable de l'ar-throse et ses conséquences sur l'autonomie.

L’EFFET DIRECT DES COMPLÉMENTS ALIMENTAIRES

Les compléments alimentaires constituent sans aucun doute le traitement préventif qui me donne la meil-leure satisfaction dans l’arthrose du genou. Voici les principaux.

LA GLUCOSAMINE LIMITE L’ÉVOLUTION DE L’ARTHROSE

La glucosamine est une molécule naturelle fabriquée par notre organisme afin de nourrir et conserver les propriétés des tissus cartilagineux.

On l'utilise comme complément alimentaire pour limiter l'évolution de l'arthrose. Son efficacité est indissociable de celle de la chondroïtine dont je parle plus bas, car on les prescrit toujours ensemble. Si l'ef-ficacité de chacun des 2 produits est discutée et assez modeste, je peux affirmer que l'association de ces 2 molécules donne d'excellents résultats, surtout sur les grosses articulations comme les genoux.

En cas d’arthrose, la supplémentation en glucosamine apporte un soulagement des douleurs articulaires. Au-delà de cet effet, il semble qu’elle puisse stopper ou ralentir la progression de l’arthrose, contrairement

aux anti-inflammatoires classiques qui, à long terme, accéléreraient la dégénérescence des articulations.

Elle est très bien tolérée et ne présente pas de contre-indications ni même de réelles précautions d'emploi, malgré ce que vous pourrez lire sur le risque de perturbation du métabolisme de l'insuline. On peut même augmenter la dose à 2 000, voire 3 000 mg par jour, mais c'est rarement nécessaire.

Elle fait partie des AASAL (anti-arthrosique symp-tomatique d'action lente) et il est vrai qu'il faudra prendre ce type de produit pendant au moins 6 à 12 mois et même plus longtemps si l'effet est positif sur les douleurs. Mais de nombreuses études montrent que ce complément alimentaire peut être très efficace à moyen terme1.

Quelle glucosamine ?

1 Herrero-Beaumont G. et coll. : “Glucosamine sulfate in the treatment of knee osteoarthritis symptoms: A randomized, double-blind, placebo-controlled study using acetaminophen as a side comparator”, Arthritis & Rheumatism, 2007; 56: 556-567.

La glucosamine du commerce est synthétisée en laboratoire à partir de la chitine extraite de la carapace des crustacés, ce qui peut parfois poser des problèmes d'allergie. Un produit de qualité sera purifié et théoriquement sans risque. Certains laboratoires proposent de consommer directement la chitine sous forme d'extrait de carapace de crustacés, mais c'est à mon sens une erreur, car il faut une dose importante de glucosamine pour qu'elle soit efficace.On la trouve également sous forme de sulfate de glucosamine, qui bénéficie de beaucoup d'études positives1. On peut la trouver sous forme de chlorhydrate, qui serait mieux absorbé mais qui bénéficie de moins d'études cliniques. Idéalement, on prendra 1  500  mg par jour de sulfate de glucosamine.

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Page 14: Arthrose, tendinites : LIBÉREZ VOS GENOUX

Malheureusement, ce produit qui a prouvé son utilité a été tout de même déremboursé.

LA CHONDROÏTINE : ALTER EGO DE LA GLUCOSAMINE

La chondroïtine se trouve également sous forme de sulfate. Je la prescris toujours en association avec la glucosamine.

La chondroïtine est un autre constituant du cartilage naturellement produit par l’organisme. Elle contribue à sa formation et à son entretien. On retrouve cette molé-cule dans d'autres tissus conjonctifs, comme les os ou la peau, et même les artères.

Mon expérience de l'association de ces 2 produits avec une prise en charge globale du patient confirme chaque jour l'intérêt de cette approche, par ailleurs sans risque et sans effets secondaires.

Il faut prendre au minimum 1 200 mg de chondroï-tine sulfate par jour associés aux 1 500 mg de sulfate de glucosamine.

2 “Glucosamine and chondroitin sulfate may be useful for patients with moderate to severe pain from knee osteoarthritis”, communiqué de presse, American College of Rheumatology, 2005. [Consulté le 27 novembre 2005]. www.rheumatology.org.3 Kim L.S., Axelrod L.J., Howard P., et al., “Efficacy of methylsulfonylmethane (MSM) in osteoarthritis pain of the knee : apilot clinical trial. Osteoarthritis Cartilage”, March 2006, vol. 14, 3, pp. 286-94.“Systematic review of the nutritional supplements dimethyl sulfoxide (DMSO) and methylsulfonylmethane (MSM) in the treatment of osteoarthritis”. Osteoarthritis Cartilage, Nov 2008, vol. 16, 11, pp. 1277-88.

Une des nombreuses études associant les 2 produits a montré, sur 1 600 personnes prenant les posologies ci-dessus, qu’ils permettaient de réduire significative-ment la consommation d'antalgiques au bout des 6 mois de supplémentation2.

Si ces 2 produits sont, à mon sens, la base du traitement de l'arthrose des genoux, d'autres compléments alimen-taires peuvent y être associés avec un bénéfice certain.

DU SOUFRE POUR LA SOUPLESSE

Le soufre est, avec la silice dont je parlerai plus loin, un des 2 oligoéléments de la souplesse. Il est donc largement utilisé en rhumatologie par les praticiens de médecine naturelle.

Suivant la qualité du soufre utilisé, il sera efficace sur l'ankylose et les tissus périarticulaires, réduisant les douleurs aux mouvements ou encore sur l'articulation elle-même. En effet, le soufre est un constituant essen-tiel des tissus conjonctifs en général et du cartilage en particulier.

La supplémentation en soufre me paraît donc importante en cas d’arthrose. Je prescris essentiellement 4 formes de soufre en fonction de l’atteinte articulaire et du terrain du patient :

Les oligosols de soufre sont prioritaires pour moi dans le genou. Je les développe plus loin dans ce dossier.

Les granions de soufre sont simples à utiliser. On les trouve dans toutes les pharmacies et ils sont bien tolérés. On pourra prendre 1 à 2 ampoules par jour, 5 jours sur 7.

Ces 2 oligoéléments sont moins concentrés et moins puis-sants que le produit qui suit.

Le MSM ou méthyl-sulfonyl-méthane

C’est un composé soufré présent en petite quantité dans de nombreux aliments (lait, œuf, piment, oignon, prêle, fruits de mer ). On peut le synthétiser à partir de la pulpe de bois. Plusieurs études ont montré l'efficacité de cette molécule soufrée sur l'arthrose.

Ainsi, plusieurs études utilisant en moyenne 3 g par jour de MSM donnés pendant 3 mois en moyenne à des patients arthrosiques ont montré une efficacité sur les scores de la douleur (WOMAC) et sur l'impotence fonctionnelle, en particulier sur les douleurs arthrosiques du genou3.

Là encore, ces résultats sont parfois contestés, car l'effi-cacité reste modérée, mais pour moi il est évident que le soufre est à la fois incontournable dans l'arthrose et en même temps ne doit pas être utilisé seul.

La chondroïtine a fait l’objet de plusieurs méta-analyses qui ont montré son efficacité pour

soulager les symptômes de l’arthrose et même ralentir son évolution1. Une étude sur 2 ans uniquement avec la chondroïtine a montré une stabilité de l'épaisseur du cartilage, alors que, dans le groupe placebo, ce tissu perdait 0,07 mm par an, ce qui est beaucoup2 !Certains auteurs ont contesté ces résultats, mais ils ont pour la plupart oublié l'importance d'associer ce produit à la glucosamine et de prendre en compte des études sur de longues durées, car, encore une fois, il faut 6 à 12 mois pour juger de l'effet de ces produits3.

1 Richy F., Bruyere O., et al., “Structural and symptomatic efficacy of glucosamine and chondroitin in knee osteoarthritis: a comprehensive meta-analysis”, Arch Intern Med, 2003 Jul 14;163(13):1514-22. Texte intégral : archinte.ama-assn.org2 Altman R.D., et al., Osteoarthritis Cartilage, 2004;12:515-524.3 Uebelhart D., “Clinical review of chondroitin sulfate in osteoarthritis”, Osteoarthritis Cartilage, 2008;16 Suppl 3:S19-21. Review.Pelletier J.P., “Chondroitin for osteoarthritis of the knee or hip”, Ann Intern Med, 2007 Dec 18;147(12):883-4; author reply 884-5. Texte intégral : www.annals.org.Simon Wandel, Peter Jüni, Britta Tendal, et al., “Rapid responses about Effects of glucosamine, chondroitin, or placebo in patients with osteoarthritis of hip or knee: network meta-analysis”, BMJ, 2010;341:doi:10.1136/bmj.c4675 [Consulté le 11 mai 2011] www.bmj.com.

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ARTHROSE DU GENOU

Page 15: Arthrose, tendinites : LIBÉREZ VOS GENOUX

Il existe des produits qui associent glucosamine+chondroi-tine+MSM, comme le Flexifluid® de Therascience.

Donc, en pratique, je propose avant tout des oligosols, mais je peux ajouter du MSM à mes protocoles de prévention.

LA SILICE : L’AUTRE ÉLÉMENT DE LA SOUPLESSE

Il existe 2 types de silice :- la silice minérale, qu'on trouvera dans la prèle ou le bambou tabashir. Elle a surtout une action sur l'os, sur la « structure ». C'est donc pour moi, avant tout, un traitement incontournable de l'ostéoporose. Dans l'arthrose, elle n’est pas inutile, car je vous rappelle que lorsque le cartilage s’use, l’os sous-chondral souffre et la silice peut favoriser sa résistance et sa réparation, mais elle a peu d'effet sur le cartilage lui-même ;- la silice organique qu’on trouve en particulier sous forme de G5. Elle agit surtout sur les tissus périarticu-laires, sur la « fonction ». Je la donne donc surtout dans les pathologies périarticulaires, dans les ankyloses ou dans les tendinites ou entorses à répétition. Mais nous avons vu que l'arthrose finit par atteindre la totalité de l'articulation et donner en particulier des ostéophytes qui créent beaucoup de douleurs en agressant les ligaments et

les tendons. La silice organique peut aider à soulager les patients qui ont beaucoup de becs-de-perroquet.La silice est aussi un élément nécessaire à la synthèse des glucosaminoglycanes qui constituent une partie du cartilage. Le G5, du fait de sa biodisponibilité, serait supérieur dans cette action. Mais on sait aussi que le cartilage se répare très lentement. L'effet reste donc limité et nous n'avons pas assez d'études sur l'effica-cité réelle de cet oligoélément. Malgré tout, certaines études font un lien entre la diminution des stocks de silice avec l'âge et l'évolution de l'arthrose. Mais aucune ne montre que la supplémentation en silice peut inver-ser ce processus.

Il m'arrive malgré tout régulièrement de prescrire de la silice à des patients arthrosiques, mais cela reste pour moi un traitement secondaire ayant pour but d'agir plus sur les douleurs, la souplesse et les tissus périar-ticulaires que sur le cartilage.

On peut également proposer le silicium organique en gel pour les articulations superficielles, comme les genoux. Il peut aider à soulager, mais n'a pas beaucoup d'action sur l'évolution de l'arthrose elle-même. Sur le plan local, je reste avant tout favorable à l'aromathé-rapie (voir plus loin).

3 siècles d'existence et toujours vaillante !

L’huile de Haarlem est une autre forme de soufre encore plus concentrée et mieux absorbée. C'est un produit mis au point il y a près de 3 siècles par les alchimistes de la ville de Haarlem, aux Pays-Bas (d'où son nom).

Son efficacité est aussi à l'origine des limites de son utilisation, car les patients qui la consomment ont des urines et des selles qui sentent vraiment le soufre, et c'est parfois bien désagréable. De plus, l'huile de Haarlem peut donner des troubles digestifs et un peu de diarrhée.

En pratique, j'utilise surtout l'huile de Haarlem pour son intérêt prioritaire chez les bronchiteux chroniques, car ce type de soufre est formidable pour améliorer les défenses et la cicatrisation du tissu bronchique. Et si ces patients ont de l'arthrose, c'est tout bénéfice pour eux.

Elle se prend à raison de 2 capsules au milieu du dîner, souvent 1 jour sur 2 pour limiter les effets secondaires sur le transit. On la trouve dans certains magasins de diététique. Vérifiez qu’elle est bien fabriquée à base

de « fleur de soufre », d'huile de lin et d'essence de térébenthine, car il existe de mauvaises copies. On trouve aussi la véritable huile de Haarlem au labora-toire La Royale.

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LE COLLAGÈNE, UN ÉLÉMENT CONSTITUTIF DE L’ARTICULATION

Le collagène est, à mon sens, un produit encore sous-uti-lisé. Il nourrit les tissus conjonctifs, c'est-à-dire la peau, mais aussi les artères et les articulations.

Utilisé à bonne dose, il a montré son action réelle sur l'arthrose, ce qui n'est pas étonnant quand on sait que l'ar-ticulation est très riche en collagène et que cette protéine est indispensable à la qualité et à la solidité du cartilage.

La question qui peut se poser est : une supplémentation en collagène peut-elle réellement agir sur les articulations ? La réponse est OUI, à condition d'apporter 5 à 10 g par jour de collagène. Or beaucoup de produits sont largement sous-dosés. J'utilise pour ma part 2 spécialités :- Hydrolysat de collagène Philotia (Le Stum) : 2 cuillères bombées par jour pour 7 g de collagène par jour (issu du poulet) ;- Collagène + (Therascience), un produit plus cher, mais plus complet puisqu’il apporte aussi de l’acide hyalu-ronique : 1 sachet par jour apporte 10 g de collagène d'origine marine.On fera une cure continue de 3 mois en première inten-tion pour juger de l'effet puis des cures discontinues : 1 semaine sur 2, ou 3 semaines sur 4, ou encore 1 mois sur 2, ne serait-ce que pour des raisons financières.

LA VITAMINE D ET LE CALCIUM DANS TOUS LES CAS

Ces 2 compléments alimentaires sont avant tout le trai-tement de l'ostéoporose. Avoir des os solides est tout de même utile chez l'arthrosique et on sait que l'ostéoporose favorise l’arthrose.

Mais donner du calcium pour l'arthrose elle-même est sans effet, cela n'a pas d'action sur le cartilage ou les ostéo-phytes.

La vitamine D est tellement importante pour la santé en général (immunité, ostéoporose, prévention des cancers )

que j'en donne à tous les patients qui en manquent, et même à tous mes patients l'hiver.

J’en donnerai donc aussi aux patients arthrosiques. Mais si la vitamine D peut aider sur l'état général et donc les douleurs, elle a peu d'effet sur l'arthrose. Inversement, contrairement à certaines croyances, la vitamine D n’ag-grave pas les calcifications ou les ostéophytes.

C'est surtout le terrain acide qui peut favoriser ce pro-blème !

LUTTER CONTRE LE TERRAIN ACIDE

Le terrain acide, qu’on appelle aussi « acidose métabo-lique », est surtout impliqué dans l'ostéoporose (et de nombreuses maladies chroniques). Dans l'arthrose, c'est un peu secondaire, mais un terrain acide va sans aucun doute augmenter les douleurs dites « d'encrassement ».

Au-delà des corrections diététiques, on pourra prendre :- du bicarbonate de sodium sous forme d’eau de Vichy, qui en apporte beaucoup, ou bien sous forme de poudre pure à raison d'1/2 cuiller à café rase 1 à 2 fois par jour ; - des compléments alimentaires à base de citrates de cal-cium, citrates de magnésium et citrates de potassium. De nombreux laboratoires proposent ce type de produits.Pour savoir si on en a besoin, on peut mesurer le pH uri-naire, qui ne doit pas être inférieur à 6 le matin au réveil et entre 6,5 et 7 le reste de la journée. S'il est trop bas, il faudra agir pour le faire remonter.

LES OMÉGA 3

Les oméga 3, et surtout ceux dits « à longue chaîne » qui proviennent des huiles de poisson, sont considérés comme des anti-inflammatoires. En effet, l’EPA (acide eicosapentaénoïque), un des oméga 3 du poisson, a un mode d’action qui se rapproche de celui des anti-in-flammatoires en agissant sur les prostaglandines.

Pour que cette action soit plus effective, il faudrait consommer ces oméga 3 le matin.

COLLAGÈNE : IL AGIT À LA SOURCE

Une étude chez 30 sujets de plus de 50 ans souf-frant d'une arthrose du genou modérée (stade 2 ou 3) a été menée pour évaluer l'hydrolysat de collagène Philotia (10 g par jour) contre placebo. Au bout de 48 semaines, on a constaté une réduction des douleurs et une amélioration de la densité et du contenu en protéoglycanes du cartilage articulaire, prouvant ainsi que l’absorp-tion de collagène per os à bonne dose avait une action directe sur les articulations.

NE NÉGLIGEZ PAS LES OMÉGAS 3 !En pratique, l'action anti-inflammatoire est modeste en comparaison d'autres traitements naturels, mais il ne faut pas oublier les autres propriétés des oméga 3 : nutrition des neurones et action sur la mémoire, ainsi qu’une action cardioprotectrice par effet fluidifiant sanguin.Or, l'arthrose touche surtout des personnes âgées dont les neurones et les artères ont besoin d'être protégés. Je donne donc assez régulièrement des cures d’huile de poisson dans ces situations.

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ARTHROSE DU GENOU

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J ’aurais pu parler de cette approche dans le précé-dent chapitre sur les compléments alimentaires, mais je préfère lui réserver une place à part, car, pour moi, c'est un traitement à part entière de

l'arthrose. C'est même, d'après mon expérience, le plus utile après l'association glucosamine+chrondroi-tine+MSM.

On peut différencier 2 types d'oligothérapies :- la supplémentation en oligoéléments à visée « nutri-tionnelle » ;- l'oligothérapie catalytique, qui se situe entre la nutri-tion et l'action thérapeutique et qui utilise la gamme des oligosols distribués par le laboratoire Labcatal.

LES OLIGOÉLÉMENTS À VISÉE NUTRITIONNELLEIl s’agit :- du soufre et de la silice, comme on l’a vu plus haut ;- des oligoéléments multiples pour nourrir le tissu ostéo-cartilagineux et même toutes les structures arti-culaires.

Pour cela, j'aime beaucoup utiliser les dérivés de l'eau de mer comme le plasma de Quinton. Dans certaines affections rhumatismales, on peut l'utiliser en injections locales. La meilleure méthode serait l'hydrotomie per-cutanée.

C'est un traitement qui doit être pratiqué par un spécia-liste et, malheureusement, il y en a trop peu en France qui maîtrisent bien cette approche. Certains médecins utiliseront le plasma de Quinton en mésothérapie, ce qui est assez proche de l'hydrotomie.

Mais la plupart du temps, on prendra le plasma de Quinton en ampoule buvable. On donne en général 2 à 3 ampoules par jour - 5 jours sur 7 de :- plasma de Quinton isotonique chez les personnes toniques, voire nerveuses ;- plasma de Quinton hypertonique chez les personnes affaiblies, apathiques.

Ce produit est intéressant pour les rhumatismes, mais il reste une « simple » supplémentation en oligoéléments.

Certains thérapeutes préféreront donner des oligoé-léments plus spécifiques comme le cuivre, mais ce dernier est en réalité surtout utilisé pour les poussées inflammatoires et n'a pas d'action directe sur l'arthrose. En cas d'inflammation articulaire, on pourra prendre 2 ampoules matin et soir de granions de cuivre pen-dant 6 à 10 jours. Chez certains patients, cela est aussi efficace que l'homéopathie ou le paracétamol.

L’OLIGOTHÉRAPIE CATALYTIQUE

Pour moi, le plus important dans l’arthrose reste l'oligo-thérapie catalytique, comme l'ont décrit mes maîtres, Ménétrier, qui a défini les diathèses, et Picard, dont j'ai beaucoup utilisé les protocoles avec de très bons résultats.

Avant, on utilisait les « oligosols » de la marque Labcatal. Présentés dans des boîtes jaunes, ils sont bien connus de tous les adeptes des médecines naturelles.

Malheureusement, parce que ce laboratoire n'a pas les moyens de se défendre face aux lobbys pharmaceu-tiques, ses produits sont contestés et certains ont été supprimés pour des raisons fallacieuses qui mettent en cause notre liberté à nous soigner comme nous l'enten-dons. Cela fait partie de cette vague d'agression vis-à-vis des médecines naturelles, que ce soit contre l'homéo-pathie, la phytothérapie et maintenant l'oligothérapie.

Le plus triste est de constater que ceux qui critiquent régu-lièrement ces approches n'ont JAMAIS suivi la moindre formation sur ces traitements et n'en ont absolument aucune expérience. Ils sont comme les contradicteurs de Galilée, qui, mis en cause dans leurs croyances et leurs dogmes, rejettent tout en bloc sans faire l'effort de chercher et comprendre pourquoi autant de patients se sentent soulagés par ces approches naturelles !

Heureusement, les principaux oligosols sont à nouveau disponibles après 1 an d'absence, mais la pérennité de ces produits n'est pas assurée à l'avenir et c'est à nous tous, patients et thérapeutes adeptes d'une médecine de terrain, de les défendre.

Rentrer dans les détails de cette oligothérapie catalytique serait trop long et complexe, mais j'aime les résumer en expliquant qu'on se situe entre la supplémentation en oligoéléments et l'homéopathie, car ces toutes petites doses d'oligoéléments vont à la fois nourrir les tissus tout en stimulant leur utilisation par les cellules.

Ma prescription de base actuelle en fonction des produits disponibles peut se résumer ainsi :

Prendre une dose ou une ampoule des OLIGOSOLS sui-vants le matin à jeun et le soir au coucher :

Lundi et jeudi :

Matin : Cuivre-Or-Argent Soir : Potassium

Mardi et vendredi :

Matin : Manganèse-Cobalt Soir : Iode

Mercredi et samedi :

Matin : Sélénium Soir : Magnésium

L’OLIGOTHÉRAPIE : UN TRAITEMENT À PART ENTIÈRE

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Prenez 3 capsules d'huile de poisson au petit déjeuner (j'ai une petite préférence pour le saumon sauvage de Patagonie, car il est plus riche en oméga 3 et comporte moins de risques de pollution).

À noter que les oméga 3 d'origine végétale (huile de colza, de noix ou de lin) ont peu d'effet sur l'in-flammation, mais sont essentiels pour la prévention cardio-vasculaire (régime méditerranéen).

L’action anti-inflammatoire des oméga 3 de poisson peut être potentialisée par l'association à l'huile d'ona-gre qui a également un petit effet antirhumatismal et anti-inflammatoire.

L’INDISPENSABLE CURCUMA

Le curcuma serait un des compléments alimentaires les plus anti-inflammatoires, d'après certaines études. Oui, mais voilà, en pratique, si cet effet est assez pro-bant sur les inflammations du système digestif, il est bien moins spectaculaire pour les articulations.

Pourtant, il est démontré que le curcuma active le système immunitaire et bloque la synthèse de l'IL1 et du TNFalpha, qui sont des substances pro-inflam-matoires à l'origine de l'arthrose. De plus, son effet antioxydant vient compléter cette action de protec-tion de l'articulation.

On peut donc essayer une supplémentation en cur-cuma en cas d'arthrose douloureuse, même si ce traitement naturel est secondaire. Pour avoir une action significative, le curcuma en poudre utilisé en cuisine est insuffisant. Il faut donner des compléments alimentaires riches en curcumine, la molécule du cur-cuma la plus anti-inflammatoire. Et il faut aussi qu'elle soit sous une forme bien assimilée (on dit qu'elle est plus « biodisponible »).

Plusieurs laboratoires nous disent avoir le meilleur curcuma et le plus biodisponible, mais comme il n'y a aucun contrôle des autorités à ce sujet, il faudra tester leur efficacité sur votre cas personnel. Pour ma part, j’utilise en particulier :- la gamme des curcumas du laboratoire Therascience avec en particulier les spécialités Extincyl®, Curcuma Gold® et Curcuma-Gingembre® ;- Complexe de curcuma Meriva® du laboratoire Biovea ;- Curcumine+ du laboratoire Byogenie.Mais il en existe bien d'autres et aucun n'est d'une effi-cacité régulière. À vous de vous faire votre expérience.

Dans tous les cas, le curcuma pur n'est pas un trai-tement de fond de l'arthrose sauf à travers son effet antioxydant.

Ce type de traitement complète bien la triade vue plus haut : glucosamine+chondroitine+MSM.

LES PLANTES : DES AIDES PRÉCIEUSES… CONTRE LA DOULEUR

Nous arrivons à une thérapeutique naturelle incontour-nable en cas d'arthrose : les plantes !

Mais je lis ou j'entends souvent pas mal de bêtises sur la place de la phytothérapie dans l'arthrose. En effet, la phytothérapie a assez peu d'effet sur l'arthrose elle-même et c’est avant tout pour agir sur les douleurs qu’on l’utilisera.

J'aime rappeler également que, pour que la phytothé-rapie soit efficace, il faut utiliser des plantes de qualité, si possible titrées en principes actifs et données à la bonne dose !

Les principales plantes utilisées dans les dou-leurs arthrosiques sont surtout des plantes anti-inflammatoires :

Harpagophytum : c’est la plante de référence. Elle doit être titrée en harpagosides, qui est la molécule la plus active. On trouve des titrages allant de 2 à 10 %. Il

Les antioxydants : utiles à condition d’utiliser les bons !

De nombreuses études montrent l'intérêt des antioxydants dans l'arthrose. Il ne faut pas en attendre un effet rapide ou spectaculaire sur les douleurs. Les antioxydants sont plutôt un traitement de fond qui va freiner l'évolution dégé-nérative de l'articulation.

Quels antioxydants ? Comme souvent, ce ne sont pas les vitamines et minéraux qui sont le plus efficaces, mais bien les « vrais » antioxydants que sont les polyphénols. Je citerai en particulier le curcuma dont on vient de parler, mais aussi la quercétine, le thé vert, les flavonoïdes des agru-mes (citrus) et des plantes, les anthocyanes du raisin ou encore l'acide lipoïque.

C'est pourquoi, en traitement de fond de l'ar-throse, j'aime bien prescrire des associations de vrais antioxydants bien concentrés en polyphé-nols. Je propose souvent des cures de 3 mois l'hiver et l'été. Ces antioxydants auront aussi une action sur la dégénérescence d'autres tissus comme les neurones, le cœur, et même un effet anticancer.

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ARTHROSE DU GENOU

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faudrait prendre au moins 50 mg d'harpagosides, ce qui peut représenter de 5 à 10 gélules par jour suivant la concentration des produits. L’Harpagophytum Phy-tomance est un des plus titrés que je connaisse, avec 10 mg minimum d'harpagosides par gélule. La posolo-gie sera de 4 à 6 gélules par jour suivant la personne. Cette plante a aussi l’avantage d'être très bien tolé-rée. Elle est déconseillée chez la femme enceinte et l'enfant de moins de 12 ans. Elle peut augmenter l'aci-dité gastrique et sera donc évitée en cas d'ulcère de l'estomac. Mais elle reste la mieux tolérée des plantes anti-inflammatoires.

Saule blanc : il est surtout connu pour contenir une petite quantité d'aspirine qui lui donne ses proprié-tés. Il s'agit exactement de la salicine (appelée aussi salicoside) et il faudra toujours choisir un extrait de saule titré en salicine. On doit prendre au mini-mum 240 mg de salicine par jour en 3 ou 4 prises. Évidemment, cette plante possède les mêmes contre-indications que l'aspirine (gastrite, ulcères et allergie). À utiliser donc avec prudence si on est sous anticoagulants.

Reine-des-prés : elle contient également des dérivés de l’aspirine (le monotropitoside et la spiraéine). C'est donc un bon anti-inflammatoire, peut-être un peu moins puis-sant que les 2 premiers, car on ne trouve pas d'extrait titré de reine-des-prés. Elle est malgré tout très utile, mais rarement utilisée seule. Il faudrait prendre au moins 500 mg d'extrait sec 3 fois par jour (ce qui représente 6 gélules par jour pour la majorité des produits). Elle peut être très intéressante et agréable en tisane et com-plétera bien ainsi les autres plantes anti-inflammatoires. Les précautions d'emploi sont les mêmes que pour l'as-pirine et le saule blanc.

Feuilles de cassis : je les cite, car on les trouve dans beaucoup d’ouvrages de phyto, mais elles sont moins actives que les bourgeons de cassis (voir plus bas) et bien moins également que les plantes précédentes.

Gingembre : ce rhizome, cousin du curcuma, aurait eu sa place dans les compléments alimentaires, mais je préfère en parler ici, car il est souvent associé aux autres plantes. Il possède de nombreuses propriétés : antinauséeux, antioxydant, protecteur gastrique et

4 Bannuru R.R., Osani M.C., Al-Eid F., Wang C., “Efficacy of curcumin and Boswellia for knee osteoarthritis: Systematic review and meta-analysis”, Semin Arthritis Rheum, 2018 Mar 10. pii: S0049-0172(18)30002-7. doi: 10.1016/j.semarthrit.2018.03.001.

même protecteur vis-à-vis des cancers. Mais c'est aussi un bon anti-inflammatoire. Pour avoir un effet pro-bant, il faudra en consommer suffisamment : 5 à 10 g de gingembre frais, soit 1 à 2 g de gingembre sec. Cela veut dire 3 à 6 gélules par jour dosées à 300 mg d’ex-trait sec. Mais, en pratique, je l’utilise plus souvent sous forme d’huile essentielle en application locale. Le gingembre est à éviter en cas de lithiase biliaire, mais sinon il est très bien toléré.

Uña de gato : la griffe du chat, qui porte le joli nom latin d’Unca-ria tomentosa, est aussi une plante aux multiples propriétés. Elle est immunostimulante et possède des propriétés anti-infectieuses et anticancéreuses. Elle peut également avoir un effet antal-gique très significatif. On ne l'utilise pas en première inten-tion pour les douleurs, mais si on a besoin de ses autres propriétés, elle pourra réduire un certain nombre de douleurs. Idéale-ment, choisissez un extrait titré en alcaloïdes. Il faudra prendre idéalement 250 mg d'extrait titré 3 fois par jour pour avoir un bon effet. Si l'extrait n'est pas titré, prendre au moins 1 à 2 g d’extrait par jour.

Boswellia serrata : c’est une plante dont on tire l'en-cens. Elle a des propriétés anti-inflammatoires surtout intéressantes pour le système digestif. Malgré tout, elle peut également être utilisée en rhumatologie, mais ce n’est pas son indication principale. Quatre études4 chez des personnes souffrant de gonarthrose ont montré une réduction de la douleur et une amé-lioration des performances physiques grâce à cette plante.

En pratique, j'utilise en priorité soit de l'harpa-gophytum seul soit en association avec le saule ou la reine-des-prés, voire le gingembre et parfois le curcuma.

Il faut bien comprendre que ces plantes ont un effet anti-inflammatoire et seront plus efficaces, paradoxalement, sur des poussées inflamma-toires douloureuses, mais auront peu d'effet sur les

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douleurs de dérouillage matinales ou les douleurs liées à la mobilisation d'une articulation dont le cartilage est très usé.

Certaines plantes ont tout de même un effet antiar-throsique intéressant grâce à leurs propriétés reminéralisantes. Je citerai les 2 principales :

La prèle : c'est la plante la plus riche en silice après le bambou, surtout utilisé pour l'ostéoporose et dont je ne parlerai pas ici. Pour bénéficier de l'apport en minéraux, oligoéléments et donc en silice, il faut abso-lument utiliser la prèle en poudre et éviter les formes « liquides », qui ont en général perdu une grande partie de ces minéraux. De même, la tisane n'a que peu d'intérêt ici. Il faudra prendre 1 à 2 g par jour d'ex-trait sec. On trouve difficilement des extraits titrés en silice malheureusement.

L’ortie : attention, il existe à la fois plusieurs orties et plusieurs parties utilisées dans l'ortie. Ici, il s'agit de l'ortie dioïque ou grande ortie, qui est la plus commune. Utiliser son nom latin permet d 'éviter les erreurs : Urtica dioica ou Urtica urens. À ne pas confondre avec l’ortie blanche ou lamier blanc (Lamium album). On utilise 2 parties dans la grande ortie : la racine, surtout utilisée pour les adénomes de la pros-tate, et les feuilles, qui sont « antirhumatismales ». C'est donc bien les feuilles d'ortie qu'il faudra uti-liser pour l'arthrose. Attention de ne pas vous tromper si vous achetez des gélules de plantes. Les feuilles d'ortie sont reminéralisantes, mais éga-lement dépuratives et antigoutteuses. Elles ont aussi des propriétés anti-inflammatoires. C'est pourquoi nos grands-mères proposaient souvent des tisanes ou des soupes de feuilles d’ortie pour les rhumatisants. L’ortie reste malgré tout une plante assez secondaire à mon sens dans l'arthrose. En revanche, elle est vrai-ment intéressante pour les poussées de goutte.

LA GEMMOTHÉRAPIE : UNE PISTE TRÈS PROMETTEUSE

C'est une branche de la phytothérapie très particu-lière qui utilise des bourgeons de plantes (ou parfois des jeunes pousses) qui concentreraient certaines propriétés des plantes.

Il se trouve que, en rhumatologie, cette gemmothé-rapie est souvent utilisée et assez efficace, d'après mon expérience. C'est pourquoi je voudrais citer ici les principaux produits utilisés.

Bourgeons de cassis (Ribes nigrum bourgeons)

C'est l'anti-inflammatoire de référence en gemmo-thérapie. Il stimule la glande surrénale et augmente notre sécrétion de cortisol naturel. Dans les études, on le compare d'ailleurs aux traitements à base de cortisone sans en avoir les effets secondaires ni la puissance, bien entendu.

On pourra utiliser les bourgeons de cassis dans toutes les atteintes inflammatoires, qu’elles soient articu-laires ou périarticulaires (en particulier dans les tendinites).

Ce remède est très bien toléré, mais sa puissance reste limitée comparée à celle de l’allopathie.

Bourgeons de pin des montagnes (Pinus montana bourgeons)

Il possède une action directe sur le cartilage, qu'il protège en stimulant sa trophicité. C'est donc un remède de base de l'arthrose.

Bourgeons de la vigne (Vitis vinifera bourgeons)

Ces bourgeons n'ont pas du tout les propriétés des feuilles ou du raisin. Les bourgeons ont une action sur tous les processus de néoformation et ils seront donnés en cas d'ostéophytes (becs-de-perroquet) et dans les déformations articulaires (des doigts, en particulier).

Bourgeons de l'églantier (Rosa canina bourgeons)

Ils ont des propriétés anti-inflammatoires proches et complémentaires de celles du cassis, mais avec un tropisme particulier pour le genou. On les prescrit donc surtout dans l'arthrose du genou, en particulier quand le genou est chaud et gonflé, car ils agissent sur la membrane synoviale.

Jeunes pousses de la ronce (Rubus fructicosus jeunes pousses)

Elles ont une action de consolidation des 2 os du genou, fémur et tibia. On les utilisera d'abord en cas de traumatisme, mais elles peuvent aussi être asso-ciées aux traitements de fond de l’arthrose du genou.

Des plantes pour la structure osseuse

Ces plantes ont leur intérêt, mais, comme je l'ai expli-qué dans le chapitre sur la silice, si je trouve que les plantes sont très utiles pour la « structure » osseuse (j'utilise beaucoup la prèle et le bambou dans l'os-téoporose), la silice organique (G5 ou équivalents) me paraît plus intéressante pour l'arthrose et la fonction articulaire. Cela dit, l'avantage des plantes est d'apporter de nombreux oligoéléments et pas seulement de la silice, ce qui n'est pas négligeable.

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ARTHROSE DU GENOU

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On arrive à la thérapeutique naturelle, qui est une de mes préférées en rhumatologie : l’utilisation des huiles essentielles.Ces extraits de plantes ont peu d’effet sur l’arthrose elle-même, mais ils sont sans aucun doute les plus puis-sants pour agir sur la douleur et l’inflammation.On les utilisera essentiellement en application locale. Les huiles essentielles les plus efficaces dans cette indi-cation sont :

LE FABULEUX POUVOIR DES HUILES ESSENTIELLES

Gaulthérie couchée (Gaultheria procumbens), qui est l’HE de référence pour les douleurs inflammatoires.

Eucalyptus citronné (Eucalyptus citriodora) : attention, il existe d’autres types d’eucalyptus aux propriétés différentes. Cette HE est très fidèle, mais rarement utilisée seule.

Laurier noble (Lauris nobilis) : encore une HE aux multiples propriétés, et en particulier antifongiques. C’est un produit efficace dans les douleurs articulaires et musculaires.

Romarin à camphre (Rosmarinus off camphori-ferum) : n’utilisez pas n’importe quelle HE de romarin, car toutes n’ont pas de propriétés antalgiques (le romarin est avant tout une

plante hépatique). Le romarin à camphre a une action antalgique assez puissante, mais n’est

utilisé que par voie locale.

Lavande officinale (Lavandula off ou angus-tifolia) : la lavande est une des HE qui a le plus large spectre d’action (anti-infec-tieuse, calme le stress, aide la cicatrisation,

calme les piqûres d’insectes…). C’est aussi une HE efficace sur les douleurs, allant de la migraine aux rhumatismes.

Gingembre (Zingiber off) : comme je l’ai dit dans le chapitre sur la phytothérapie, le gingembre est un bon anti-inflammatoire. C’est pourquoi certains l’utilisent surtout

en HE pour ces propriétés.

Menthe poivrée (Mentha pipera) : c’est une huile essentielle surtout utilisée pour des propriétés digestives, mais localement elle est très efficace sur la douleur. On pourra

donc la retrouver dans des mélanges d’aromathérapie à visée antalgique et anti-

inflammatoire.

Ces huiles essentielles s’utilisent la plupart du temps en application locale, diluées dans une huile végétale active, comme l’huile d’arnica ou l’huile de millepertuis. Pour ma part, j’utilise une association de plusieurs huiles qui me donne grande satisfaction. Voici la formule qu’on peut faire préparer en pharmacie ou bien réaliser soi-même en achetant les différents ingrédients :

- Huile végétale d’ARNICA 50 %- HE GAULTHÉRIE COUCHÉE 15 %- HE LAURIER NOBLE 15 %- HE EUCALYPTUS CITRONNÉ 10 %- HE ROMARIN À CAMPHRE 10 %

On prépare en général un flacon de 20 ml et on applique ce mélange 2 ou 3 fois par jour sur les articula-tions douloureuses.C’est particulièrement efficace sur les articulations « superficielles » comme les mains/poignets, les pieds/chevilles et les genoux.

✔ LE COMPLEXE QUI MARCHE

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On peut utiliser la gemmothérapie sous 2 formes.

En pharmacie on trouve des produits en 1re dilution homéopathique (1D) qui ont été mis au point il y a plus de 40 ans par le laboratoire Dolisos, racheté depuis par Boiron. Ces produits ont été malheureusement déremboursés. Ce sont des macérats glycérinés, ce qui permet d'avoir moins d'alcool, mais ils sont donc dilués au 10e. Il faut donc en prendre 100 à 300 gouttes par jour

Sinon, il existe 2 gammes de gemmothérapie très com-plètes et de bonne qualité :

- laboratoire La Royale ;

- laboratoire Herbalgem.

Le laboratoire De Saint Hilaire propose aussi une gem-mothérapie de qualité, mais sa gamme est plus courte.

Dans tous les cas, ces produits ne sont pas dilués et se prennent en moyenne à raison de 10 à 30 gouttes par jour.

L’ARGILE ET LES CURES THERMALES

L’argile est, avec l'aromathérapie, le meilleur trai-tement local de l’arthrose. Non seulement elle agit sur les douleurs, mais elle participe au traitement de l'arthrose elle-même.

Il y a 2 façons d'utiliser l'argile :

- la boire tous les matins ;

- l’appliquer localement.

On peut utiliser l'argile à boire également de 2 façons :

- l’eau argileuse : on verse une cuillerée d'argile dans un verre d'eau, on mélange et on boit. Je déconseille cette méthode, car elle peut être agressive pour les intestins fragiles ;

- l’eau d’argile : on verse une cuillerée à café d'ar-gile verte ultra-fine dans un verre d'eau, on mélange et on laisse reposer toute la nuit. Le matin, on boit l'eau qui surnage et on jette l'argile qui a sédimenté au fond du verre.

En revanche, les cataplasmes d’argile sur les zones douloureuses pourront vraiment aider à soulager le patient. Ces propriétés des « boues » sont connues depuis des siècles et sont une des bases des cures thermales. Je suis d'ailleurs très favorable aux cures thermales pour mes patients arthrosiques.

Mais une cure ne dure que 3 semaines par an et, même si c'est très efficace, il est préférable de poursuivre les traitements à domicile. Il y a plusieurs façons d'opé-rer, mais le mieux reste de préparer soi-même son cataplasme d'argile verte et de l'appliquer tiède sur les articulations concernées (sauf si l’articulation est rouge et chaude ; dans ce cas, l'appliquer à tempéra-ture ambiante). On le laissera 20 à 30 mn au début, mais on peut aussi l'appliquer 1 bonne heure. On peut même y incorporer quelques gouttes d'huile essen-tielle de gaulthérie. Une fois retiré, le cataplasme doit être jeté. Il n'est pas réutilisable.

L’HOMÉOPATHIE EST TRÈS EFFICACE... À CONDITION DE CONSULTER UN SPÉCIALISTE

L'homéopathie est pour moi un grand remède d'ar-throse. Mais pour mettre en place un traitement vraiment utile, il est préférable de consulter un thé-rapeute spécialisé dans cet art. Je ne vais donc pas faire ici la liste de tous les remèdes possibles en homéopathie, mais simplement citer les différentes approches possibles.

REMÈDES DE DOULEURS

Un remède homéopathique bien choisi peut réellement soulager les douleurs d'arthrose. Je citerai avant tout le célèbre Arnica, qui est surtout un remède de choc. Nous disposons de plusieurs remèdes qui agissent sur l'inflammation et parfois de façon étonnement rapide. Rhus Tox et Bryonia sont les plus employés. La diffi-culté est de trouver le remède qui correspond bien aux modalités de la douleur : améliorée ou aggravée par

GEMMOTHÉRAPIE EN PRATIQUEDans l’arthrose du genou, je prescris par exemple, en utilisant la gamme La Royale :- Macérat de cassis : 10 gouttes matin et soir- Macérat de pin montana : 10 gouttes le matin les jours pairs- Macérat de vigne vierge : 10 gouttes le matin les jours impairs- Macérat d'églantier : 1 goutte au dîner (ou à midi)On peut trouver un complexe associant à peu près les mêmes plantes chez Herbalgem : ARTIGEM, que je donnerai à raison de 5 gouttes 3 fois par jour.

Le saviez-vous ?L'eau d'argile est une très bonne façon d'apporter des minéraux et oligoéléments à l'organisme. Cela a un effet général sur la santé, la forme physique et les rhumatismes, mais reste malgré tout une approche relative face à l'arthrose et aux douleurs.

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ARTHROSE DU GENOU

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le mouvement, améliorée ou aggravée par le chaud ou le froid…

Le remède peut aussi être choisi en fonction de la localisation des douleurs : ainsi, HEDERA Helix est utilisée chez les femmes à terrain cellulitique avec une arthrose du genou.

Calcarea fluorica et surtout Hekla lava seront utilisés quand il existe beaucoup d'excroissances osseuses, d'ostéophytes.

REMÈDE DE TERRAIN

Pour un homéopathe, le plus important est d'essayer de trouver le remède du patient qu'on appelle parfois « remède de terrain ». C'est ce que font en particulier les homéopathes unicistes. Ce n'est pas simple, mais quand on le trouve on peut réellement agir sur l'ar-throse elle-même en plus des douleurs.

REMÈDES DE L’ORGANE

L'homéopathie offre aussi des remèdes d'organes, agissant sur la santé et la réparation des différents organes. C'est particulièrement vrai en rhumato-logie, car nous disposons de remèdes de « terrain osseux » (on appelle cela les constitutions) qui sont très fidèles : Calcarea carb, Calcarea phos ou Cal-carea fluor et Silicea en sont les principaux. On les retrouve aussi dans une spécialité appelée « sels de Schussler », qui permet d'agir sur la minéralisation et la santé des os et des articulations.

Ce sont des remèdes de fond qu'il faut utiliser assez longtemps et de façon répétée.

Pour agir sur l’organe, on peut aussi utiliser l'organo-thérapie, c'est-à-dire des dilutions homéopathiques de l'organe atteint. Ainsi, « osséine », une dilution d'os, est particulièrement efficace dans l'ostéopo-rose.

Pour l’arthrose, c'est moins performant, à mon sens, que les remèdes de constitution cités ci-dessus, mais j'aime bien prescrire parfois Cartilago 4CH pour agir sur la trophicité du cartilage.

Ces remèdes ne peuvent se passer des traitements vus plus haut, et en particulier des compléments alimen-taires, car stimuler un organe est identique à tourner la clé de contact de votre voiture. Si vous n’avez pas mis d’essence, cela ne fonctionnera pas.

Dans le domaine de l'organothérapie, j'utilise sur-tout de vieux remèdes proches de l'homéopathie que certains d'entre vous ont peut-être connus. Ils s'appelaient « Specytons Cartilage-Parathyroïde » et étaient prescrits en suppositoires. Ces remèdes, inventés par le Dr Jean Thomas, un Français, ont mal-heureusement disparu. Heureusement, le Dr Thomas a poursuivi ses travaux en Suisse où ses remèdes existent toujours et sont parfaitement autorisés par le ministère de la Santé. Ils sont vendus dans la plu-part des pays européens sauf en France. Je n'ai jamais compris pourquoi !

On les trouve sous le nom de « Sérocytols » et ils existent en gouttes homéopathiques (dont le nom général est « Sérum Equi ») ou en suppositoires. Ils sont distribués par le laboratoire Serolab et il est assez simple pour un citoyen français de se les procu-rer en les commandant en Allemagne ou en Belgique.

Dans l’arthrose, on utilise surtout :

- Sérum Equi OFB 4DH : 1 ml le matin – 5 jours sur 7 (pour renforcer les os et limiter l'évolution de l'ar-throse) ;

- Sérum Equi ARTICULAIRE 4DH : 1 ml le soir – 5 jours sur 7 (pour agir sur les douleurs articulaires).

On peut les compléter par 1 suppositoire de Sérocytol OFB le samedi et ARTICULAIRE le dimanche (il existe d'autres protocoles).

D'autres Sérocytols peuvent être associés : Tendi-no-musculaire (pour les douleurs périarticulaires), Emonctoires (pour le drainage) et Neuro-vasculaire

UN TRAITEMENT CIBLÉL'idéal pour l'homéopathe chevronné est de trouver LE remède du patient, son remède de fond, de terrain. Mais ce n'est pas si simple et nous disposons également de remèdes «  complexes  », c'est-à-dire d'associations de différents remèdes homéopathiques de base qui peuvent rendre de grands services.

Les eaux thermales sont utilisées depuis des siècles

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(pour les douleurs). Là encore, il est conseillé de consulter un thérapeute formé à cette approche.

2 laboratoires proposent des remèdes complexes d'ex-cellente qualité :

- le laboratoire Lehning avec, en particulier, l’Urar-thone (efficace sur certaines douleurs) ou encore le L80 (Rhus Tox complexe) ;

- le laboratoire Weleda, qui propose des complexes permettant d'agir sur le terrain et l'organe. Leurs remèdes portent des numéros. J'utilise en particulier le 202, le 226 et le 404.

Là encore, il faut bien connaître ces traitements pour bien les utiliser. Demandez conseil à votre homéo-pathe, qui connaît votre terrain et votre pathologie et qui est le mieux placé pour vous conseiller.

PARTIE 4

ET EN DEHORS DE L’ARTHROSE ?

L’ENTORSE : APPLIQUEZ TOUT DE SUITE DU FROID !

Dans tous les cas, il est conseillé d'appliquer tout de suite du froid (poche de glace ou équivalent) afin de limiter l'œdème et l'hématome, car, suivant la gravité de l'entorse, de petits vaisseaux se sont rompus. Mais dès le lendemain, ce sera plutôt le chaud qui pourra être utile pour favoriser la circulation et donc la réparation des tissus. On pourra en particulier faire des cataplasmes d'ar-gile, éventuellement enrichis de quelques gouttes d'huiles essentielles, comme la gaulthérie.

L’autre traitement à appliquer immédiatement est l'im-mobilisation. Pour favoriser la réparation du ligament, il faut au minimum mettre une genouillère qui protège aussi les ligaments lors de la marche. Mais suivant la gravité de l'entorse, une immobilisation totale, parfois avec une attelle, sera conseillée. Pour autant, on auto-rise la marche la plupart du temps pour ne pas prendre le risque d'une phlébite. Si la marche est impossible, alors le patient sera mis sous anticoagulants pour éviter l'apparition de la phlébite, qui peut se compliquer d’une embolie pulmonaire potentiellement mortelle.

Ensuite tout dépend de la localisation et de la gravité. Une consultation est nécessaire pour évaluer la gravité et envi-sager un traitement chirurgical. Le cas échéant, une IRM sera réalisée pour juger de la gravité des lésions.

Les entorses des ligaments latéraux

Elles nécessitent rarement une opération. Le traitement médical repose alors uniquement sur l'immobilisation, le repos et la rééducation chez un kinésithérapeute.

Il est bien dommage que les médecins ne soient pas formés à une médecine plus globale, car l'homéopathie et l'aromathérapie sont des traitements adjuvants des entorses particulièrement efficaces.

Dans une entorse ne nécessitant pas une opération, on pourra donner :

ARNICA 7CH (ou 5 ou 9CH) dès que possible après le trau-matisme. 3 granules toutes les heures pendant 6 heures, puis 3 à 4 fois par jour pendant quelques jours jusqu'à disparition des douleurs.

Ajouter pour l’atteinte du ligament : RUTA GRAV 5CH : 3 granules 4 fois par jour pendant 4 à 7 jours suivant la gravité de l'entorse.

Si le genou est très gonflé et que la douleur est plutôt soulagée par les applications froides, prendre APIS MEL 7CH : 3 granules 3 fois par jour.

En cas de douleurs importantes, on pourra ajouter 2 remèdes en fonction des modalités de la douleur :- si on a mal au moindre mouvement et seul le repos sou-lage : prendre BRYONIA 5CH : 3 granules 3 fois par jour ;

L’ACUPUNCTURE ET L’AURICULO- THÉRAPIE : LES BONS RÉFLEXES CHINOIS

L’acupuncture peut être une excellente thérapeu-tique pour soulager les douleurs de l’arthrose.

Elle ne représente pas un traitement spécifique de la maladie elle-même, mais elle peut rendre de grands services sur le plan antalgique. Par son effet de rééquilibration du terrain, elle pourra néan-moins jouer un rôle sur l’évolution arthrosique.

Votre acupuncteur pourra même vous montrer des points réflexes à masser en cas de douleur.

L’auriculothérapie aura les mêmes effets sur la douleur. Son efficacité est parfois assez bluffante.

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ARTHROSE DU GENOU

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- si la douleur est calmée par des mouvements prudents et améliorée quand les muscles sont « chauds » : prendre RHUS TOX 5CH : 3 granules 3 fois par jour.Localement, l'aromathérapie est le traitement de choix pour agir sur la douleur et accélérer la réparation.

Faites-vous préparer 1 flacon de 15 ml par le phar-macien. Appliquer en massant doucement 2 à 3 fois par jour.

Si vous ne pouvez pas ou ne voulez pas faire faire ce mélange en pharmacie, vous pouvez :- acheter le mélange QUANTAMAL, tout prêt chez PhytoQuant : très pratique, il est présenté sous forme de « roll-on » ;- acheter uniquement 1 flacon d'huile végétale d'ar-nica et 2 huiles essentielles prioritaires, Gaulthérie et Hélichryse : mettre quelques gouttes d'huile d'arnica sur le genou et commencer à faire pénétrer, puis ajou-ter 3 gouttes de Gaulthérie et 2 goutes d'Hélichryse et masser bien pour faire pénétrer l'ensemble.Une fois la douleur et l'œdème disparus, une réédu-cation chez le kiné peut être nécessaire. Ce sera le cas si on a des ligaments trop lâches et une tendance aux entorses à répétition.

À noter que ces conseils sont également valables pour les entorses d’autres articulations.

Les entorses des ligaments croisés

Le diagnostic est plus délicat et une IRM sera souvent nécessaire. Le traitement dépend de la gravité (rup-ture ou non) et de l'âge.

Si une rupture est suspectée, une consultation chez un chirurgien spécialisé dans les lésions du genou per-mettra de prendre une décision quant à l'intérêt d'un geste chirurgical.

Les traitements homéopathiques décrits ci-dessus restent valables, mais les applications d'huiles essen-tielles seront moins efficaces. Elles peuvent être utiles pour favoriser la résorption de l'œdème et atténuer la douleur, mais elles n'auront aucun effet sur la lésion ligamentaire.

Qu'il y ait ou pas chirurgie, le repos et la rééducation chez un kinésithérapeute seront indispensables pour la prise en charge de ces entorses. La reprise du sport ne se fera qu'après l'accord du chirurgien.

TENDINITE : LA MÉSOTHÉRAPIE PEUT ÊTRE UTILE

Les tendinites sont des pathologies plus chroniques et plus complexes à prendre en charge.

Les techniques de physiothérapie et de rééducation proposées par les kinés sont indispensables.

Le repos est toujours nécessaire, mais il sera moins strict que dans une entorse. Une immobilisation est rarement utile. Au contraire, une rééducation prudente, mais précoce est souvent conseillée. En revanche, pas question de faire des activités soute-nues qui sollicitent le tendon inflammé.

Une consultation chez un podologue, mais aussi un posturologue et un dentiste peut être nécessaire pour corriger des troubles de la statique avec des semelles orthopédiques ou des troubles de l'occlusion dentaire, qui favorisent beaucoup de pathologies de ce type.

En allopathie, il n'existe pas de vrai traitement à part les anti-inflammatoires et la cortisone, par voie orale ou parfois en infiltration.

À ces méthodes parfois nécessaires quand la tendinite est ancienne et résistante, je préfère les traitements de mésothérapie, qui sont très utiles en cas de ten-dinite persistante. Vous pouvez trouver un médecin

Voici un exemple de préparation magistrale que j'utilise souvent, à faire préparer en pharmacie :

Huile végétale d’ARNICA 30 %

Huile végétale MILLEPERTUIS 25 %

HE GAULTHÉRIE COUCHÉE 15 %

HE EUCALYPTUS CITRONNÉ 10 %

HE MENTHE POIVRÉE 8 %

HE LAVANDIN 7 %

HE HELICHRYSE 5 %

Dans certains cas de tendinites persistantes, on peut vous proposer des injections locales de PRP (ou plasma riche en plaquettes). Le PRP est fabriqué par un système de centrifugation à partir du sang du patient. La centrifugation permet de séparer les différents composants du sang pour ne conserver que le plasma et les plaquettes. Cette méthode est assez efficace pour agir sur l’inflammation et la cicatrisation. Et comme on utilise le propre plasma du patient, il ne comporte que peu de risques.

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spécialisé en mésothérapie sur le site de la Société française de mésothérapie : https://www.sfmesothe-rapie.com/.

Le traitement par application locale d'huiles essen-tielles est la base de ma prise en charge. J'utilise le même mélange que pour les entorses.

Pour agir sur la maladie elle-même, l'homéopathie reste ma priorité. Il existe plusieurs remèdes de ten-dinite et il faudra aussi rechercher des remèdes de terrain. C'est pourquoi une consultation chez un thé-rapeute spécialisé en homéo est nécessaire.

On utilise surtout les remèdes suivants : ARNICA MON-TANA 5CH pour la douleur, RHUS TOXICODENDRON 5CH, BRYONIA 5CH et RUTA GRAVEOLENS 5CH, comme pour les entorses avec les mêmes modalités.

On retrouve aussi : SYMPHYTUM 5CH plus spécifique de ces lésions, CAUSTICUM 7CH en cas de raideur ou encore MAGNÉSIA PHOS 9CH pour les spasmes musculaires.

Le laboratoire Weleda propose aussi une formule pour application locale intéressante chez les personnes ne supportant pas les huiles essentielles. Il s'agit de la formule C153 Weleda en crème contenant les ingré-dients suivants : - Aconitum napellus TM 2 % - Arnica montana, pl. tot. TM 6 % - Betula alba, folium TM 4 % - Mandragora TM 3 % - Resina laricis TM 3 % - Symphytum officinalis TM 3 %.

Les plantes anti-inflammatoires ont un effet très modéré sur ces tendinites pour lesquelles la recherche des causes et la prise en charge du terrain sont indis-pensables.

QUE FAIRE EN CAS DE POUSSÉE INFLAMMATOIRE OU D’ARTHRITE ?

Je parle bien ici d'une poussée inflammatoire entraî-nant des douleurs parfois importantes avec un genou rouge, chaud et gonflé, et non des arthrites chroniques d’origine auto-immune, même si le traitement symp-tomatique pourrait être assez proche.

Comme pour toute inflammation aiguë, le repos, voire une relative immobilisation, sera nécessaire.

Avant l'homéopathie, je propose de la phyto- aromathérapie.

En application locale, on retrouve une formule proche de celle exposée plus haut. En cas d'arthrite aiguë, je

prescris en préparation magistrale en pharmacie les huiles essentielles suivantes :• HE EUCALYPTUS CITRONNÉ 2 ml• HE GAULTHÉRIE COUCHÉE 3 ml• HE LAURIER NOBLE 3 ml• HE ROMARIN À CAMPHRE 2 ml• HV Arnica 10 mlAppliquer au moins 3 fois par jour.

Localement, on pourra aussi faire des cataplasmes d'argile plus ou moins chauds suivant les modalités du patient.

Je prescris également immédiatement des plantes anti-inflammatoires :- soit de l’harpagophytum seul, par exemple Phyto-mance Harpagophytum : 2 à 3 gélules 3 fois par jour suivant le poids du patient ;- soit une association avec le saule, par exemple : Phy-tomance Harpago-Saule : 2 à 3 gélules 3 fois par jour si le patient n'est pas allergique à l'aspirine.Et j’y ajoute un traitement homéopathique spécifique avec les remèdes suivants (liste non exhaustive) :- ARNICA 7CH pour la douleur ;- BRYONIA 5CH si la douleur est aggravée au moindre mouvement et améliorée en se tenant le genou un peu serré ;- BELLADONNA 5CH si l’articulation est très rouge ;- APIS MELIFICA 5CH si le genou est gonflé et soulagé par des applications froides ;- ARSENICUM ALBUM 7CH si la douleur est plutôt sou-lagée par des applications chaudes.Cette liste n'est pas exhaustive et je vous recommande de demander conseil à votre homéopathe.

Certains médecins proposeront de la curcumine à forte dose, mais je trouve ses résultats moins fidèles.

Faut-il appliquer du chaud ou du froid

sur ces lésions ?

En médecine moderne, on propose toujours du froid pour contrer la chaleur, mais, en fait, pour un homéopathe, il faut se fier aux modalités propres du patient et écouter ce qu'il a à nous dire. Certains sont soulagés par la chaleur quand d'autres recherchent le froid. Ces différences seront essentielles pour choisir les bons remèdes homéopathiques.

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ARTHROSE DU GENOU

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MA SYNTHÈSE EN PRATIQUE :

PRISE EN CHARGE GLOBALE DE L’ARTHROSE DU GENOU

C e long dossier autour du genou est là pour vous aider à mieux comprendre les diffé-rents traitements que votre médecin pourra vous proposer et comment on peut agir sur

les différentes pathologies de cette articulation à la fois cruciale et fragile.

En conclusion, voici une synthèse des principaux trai-tements que je propose à mes patients souffrant d'une arthrose du genou pour tenter de ralentir l'évolution de l'usure, reculer une éventuelle chirurgie pour pose de prothèse et, surtout, soulager les douleurs et per-mettre la reprise d'une activité plus régulière.

Avant de parler des traitements naturels utiles dans ces situations, je voudrais évoquer un traitement allopathique qui peut être très efficace : la viscosup-plémentation.

C'est un des principaux traitements proposés par les rhumatologues.

En fait, il existe 2 types d’infiltrations :- les « véritables » infiltrations, qui sont à base de cortisone, qui ne traitent que la douleur et n'ont qu'un effet provisoire. Il faut éviter ces infiltrations qui fra-gilisent les tissus périarticulaires ;- les viscosupplémentations, qui consistent à injecter dans l'articulation une sorte de lubrifiant.Si je me méfie des infiltrations de cortisone, je suis très favorable aux viscosupplémentations. Il s’agit d’in-jecter dans l’articulation un produit à base d'acide hyaluronique qui va, pour simplifier le mécanisme, lubrifier l'articulation et protéger les cartilages.

Non seulement ce traitement est très efficace, mais il ne comporte pratiquement aucun effet secon-daire. Il y a bien sûr un petit risque lié au geste lui-même, mais les rhumatologues savent très bien le réaliser.

Ce traitement soulage les douleurs pendant 6 à 12 mois. Ensuite, il suffira de le renouveler. Il est particulière-ment efficace pour les genoux, mais est également proposé pour d'autres articulations (hanche, épaule…), mais avec des résultats plus aléatoires.

Curieusement, ce traitement allopathique qui paraît avoir le meilleur rapport efficacité/tolérance n'est plus remboursé par la Sécurité sociale. Je me demande bien pourquoi. Serait-ce parce qu’il entraîne une consommation moindre d'antalgiques et donc un manque à gagner pour certains laboratoires ? C'est encore une des décisions catastrophiques que nous devons à notre ancienne ministre, Marisol Touraine, qui aura vraiment tout fait pour tuer notre médecine libérale et nous vendre aux grands groupes finan-ciers.

Si vous pouvez vous payer ce traitement, n'hésitez pas à le faire si votre rhumatologue vous le propose. Il est très complémentaire de la prise en charge globale de l'arthrose que je vais maintenant exposer.

✔ MON PROTOCOLE ANTI-ARTHROSE DU GENOU

En cas d'arthrose du genou ne nécessitant pas une chirurgie, c'est-à-dire principalement les stades 2 et 3, voici mon protocole de prise en charge.

✔ En première intention, je donne toujours une association Glucosamine+Chondroitine à dose suffi-sante. Je prescris ainsi par exemple :- soit FLEXIFLUID (Therascience), qui apporte aussi un peu de MSM, à raison de 40 ml le matin et 20 ml le soir, 3 semaines sur 4 ou 5 jours sur 7. J'aime bien ce traitement séquentiel, surtout quand on doit prescrire un produit pendant 6 à 12 mois minimum ;- soit QUANTAVIE+ (PhytoQuant), qui apporte aussi de la prèle et du curcuma : 1 sachet par jour en continu pendant 1 mois puis 3 semaines sur 4, pen-dant 6 à 12 mois.

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Quel que soit le produit utilisé, faites attention à la concentration en principe actif. Beaucoup de produits sont largement sous-dosés et les laboratoires vous vendent « des étiquettes » et du baratin.

✔ L’hiver, j'associe systématiquement à ces pro-duits :- de la vitamine D en fonction du dosage sanguin, au moins d'octobre à mai ;- 3 à 4 mois d'antioxydants. Par exemple, OXYTO-NIC (Lescuyer) : 2 comprimés par jour de novembre à février ;- la série des oligosols décrite plus haut dans ce dos-sier, pendant 6 mois d'octobre à mars ;- des granions de soufre : 1 ampoule au dîner, 5 jours sur 7 (que je remplace parfois par des cures de MSM).Suivant l’importance de l’arthrose et éventuellement des résultats de cette première approche, j'ajoute-rai très souvent une prescription de COLLAGÈNE à raison de 8 à 10 g par jour en continu pendant 3 mois puis 3 semaines sur 4 les 3 mois suivants.

J’aime bien donner ce produit à la belle saison, en alternance avec les 6 mois d'oligosols pour ne pas faire trop de produits à la fois. De plus, le collagène a un effet bénéfique sur la peau, ce qui sera bien utile quand cette dernière est agressée par le soleil.

Si les résultats sont insuffisants, j'ajouterai des trai-tements de terrain en homéopathie et surtout de la phytothérapie.

Comme traitement de fond, je privilégie des plantes anti-inflammatoires et reminéralisantes l'hiver (d'oc-tobre à mars).

J’utilise surtout la reine-des-prés, l'ortie, la prèle et parfois l'harpagophytum. Je donne par exemple :- Phytomance REINE-DES-PRÉS : 2 gélules matin et soir, 5 jours sur 7 ;- Phytomance ORTIE-PRÈLE : 2 gélules matin et soir, 3 semaines sur 4.J’alterne ces prescriptions avec des protocoles de gemmothérapie pendant la saison chaude (d'avril à septembre), avec par exemple dans la gamme La Royale :- Macérat de cassis : 10 gouttes matin et soir ;- Macérat de pin montana : 10 gouttes le matin les jours pairs ;- Macérat de vigne vierge : 10 gouttes le matin les jours impairs ;- Macérat d'églantier : 1 goutte au dîner (ou à midi).

Évidemment, on pourra ajouter des traitements de la douleur si cela se révèle nécessaire.

DIrectrice de la publication : Clémence BaudenRédacteur : Dr Eric MénatGuérir & Bien Vieillir – BioSanté EditionsSiège social : Rue du Lion d’Or 4, 1003, Lausanne Registre journalier N° 2043 du 3 février 2016 CHE-208.932.960

Abonnement annuel : 114 euros Abonnement : Pour toute question concernant votre abonnement, contacter le +33 3 59 55 36 42 ou écrire à https://www.sante-corps-esprit.com/vos-questions/ ou adresser un courrier à BioSanté Editions - Service Courrier - 679 avenue de la République 59 800 Lille - FranceISSN : 2504-4052

REVUE MENSUELLE N°22 - FÉVRIER 2019

Le Dr Eric Ménat ne prend plus de nouveaux patients.Son carnet de rendez-vous est plein jusqu’à fin 2019. Il est donc inutile de contacter son cabinet.

Avis aux lecteursL’objectif de Guérir & Bien Vieillir n’est pas de remplacer vos consultations médicales. Il est de vous donner les clés pour

créer un dialogue riche et constructif avec votre médecin.

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ARTHROSE DU GENOU

Page 29: Arthrose, tendinites : LIBÉREZ VOS GENOUX

EN BREF !

QUAND VOTRE PLAN DE TRAVAIL VOUS INTOXIQUE : LES CUISINES EN QUARTZ DE SYNTHÈSE SERAIENT DANGEREUSES POUR LA SANTÉ

1 https://www.francetvinfo.fr/sante/enquete-france-3-ca-piquait-les-yeux-la-gorge-les-cuisines-en-quartz-de-synthese-soupconnees-d-etre-dangereuses-pour-la-sante_3079385. html#xtor=EPR-51-[enquete-france-3-ca-piquait-les-yeux-la-gorge-les-cuisines-en-quartz-de-syn-these-soupconnees-d-etre-dangereuses-pour-la-sante_3079385]-20181130-[bouton]

Les cuisines en quartz de synthèse, une nouvelle matière belle comme le marbre ou le granit, mais plus colorée et moins chère, sont la nouvelle mode.

Une enquête des journalistes de France 3 nous révèle le revers de la médaille1.

« Dans la marbrerie de Philippe Ledrans, dans les Yvelines, ces cuisines en quartz représentaient 50 % du chiffre d’affaires. Jusqu’au jour où certains de ses ouvriers ont commencé à tomber malades.

“Ça piquait les yeux, la gorge, affirme Manuel da Silva, marbrier. Quand on arrivait à la maison, on avait souvent encore cette gêne, une certaine envie de vomir, on n’était pas bien.” Il y a cinq ans, l’en-treprise a décidé d’arrêter cette production. “On s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup de collè-gues marbriers qui avaient des gens qui allaient aux urgences (…) qui tombaient dans les vapes”, assure Philippe Ledrans, P-DG de la société MDY.

Ces plans de travail sont composés d’environ 15 % de résine, mais aussi de 85 % de silice cristalline, une matière très toxique, qui provoque la silicose, une maladie incurable. En Espagne, le principal pro-ducteur d’Europe, le fléau est devenu endémique : officiellement, rien qu’en Andalousie, 260 marbriers sont atteints par la silicose.

“Ce n'est pas la silicose du mineur, c'est nouveau, cela touche des patients beaucoup plus jeunes”, affirme le

docteur Andres Rabadan, des services de santé de la province de Cadix. Selon les informations de France 3, 10 en sont morts dans le sud de l’Espagne.

En France, Philippe Ledrans a fait analyser des échantillons : d’après les résultats qu’il a obtenus, les plans de travail contenaient 78 composants chimiques, certains cancérigènes, comme le cad-mium. Pour les autorités françaises, qui enquêtent depuis 2016, ces produits respectent les normes sanitaires, mais l’entrepreneur souhaite que le consommateur soit averti. “La seule différence avec l’amiante, c’est qu’on n’utilisait pas l’amiante pour faire à manger, pour préparer ses plats… Alors que là, ce produit, on l’utilise pour rouler une tarte, préparer ses légumes, ses fruits…”

La plupart des grandes enseignes vendent toujours des cuisines en quartz. Pour l’heure, seul Leroy Merlin les a retirées par précaution de ses maga-sins. De son côté, le syndicat mondial des fabricants de pierres agglomérées a attaqué Philippe Ledrans en justice. Il conteste tout risque sanitaire pour le consommateur, comme pour ses employés.»

Indéniablement, on peut remercier ce profession-nel et ces journalistes d’avoir eu l’honnêteté de tenter d’informer le public et affirmer sans mal que ce syndicat aurait plus intérêt à mettre son argent dans des études de toxicité plutôt que dans un procès !

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EN BREF !

L’INÉGALITÉ HOMME/FEMME FAIT DES RAVAGES… SURTOUT EN MATIÈRE DE CANCER DU POUMON !

1 Hansen M.S. et coll. : “Sex Differences in Risk of Smoking-Associated Lung Cancer: Results From a Cohort of 600,000 Norwegians”, Am J Epidemiol, 2018 ; 187 (5): 971-981.Copyright © http://www.jim.f

Le cancer des poumons est étroitement lié au taba-gisme chronique. Ce cancer est plus fréquent chez l’homme car, pendant des décennies, les hommes fumaient bien plus que les femmes.

"Grâce" à l’égalité des sexes, les femmes fument tout autant que les hommes. On a déjà montré qu’elles faisaient ainsi plus d’infarctus à tabagisme équivalent et que ces accidents cardiaques étaient plus graves que chez les hommes.

Les études épidémiologiques ont montré depuis déjà 30 ans que l’augmentation du cancer du poumon chez les femmes était exponen-tielle ! Notamment chez la femme jeune qui est plus souvent touchée par le cancer pulmonaire que l’homme jeune !

On a donc émis l’hypothèse d’une plus grande vulnérabi-lité de la femme face aux

effets cancérogènes du tabac, mais peut-être en lien aussi avec d’autres facteurs cancérogènes.

Une étude norvégienne a cherché à mieux com-prendre les facteurs de risques de ces cancers

bronchiques.

En prenant en compte toutes les variables, les scientifiques ont pu

démontrer que la femme, à durée et intensité égales d’exposi-

tion au tabagisme, était bien plus encline que l’homme

au cancer bronchique.

Un tel constat plaide en faveur d’une plus grande susceptibilité aux effets cancérogènes du tabac c h e z l e s f e m m e s , expliquant les courbes actuelles de mortalité par cancer bronchique

dans les pays industria-lisés1.

Quatre choses, avait-il appris, ne reviennent jamais en arrière :

le temps passé, la pierre lancée, le mot prononcé, l’occasion manquée.

Lucía Etxebarria (1966- )Le Contenu du silence (2012).

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ARTHROSE DU GENOU

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JE PARS AU SKI. QUE DOIS-JE METTRE DANS MA TROUSSE DE MÉDICAMENTS ?

Un séjour au ski est souvent un véritable traumatisme pour l’organisme. De façon brutale, on se retrouve à 2 000 m d’altitude avec des températures négatives, un vent glacé ou un soleil sans filtre qui agressent la peau et les yeux. Sans parler du sport quotidien, 6 heures par jour chez une personne très souvent mal entraînée.De quoi développer pas mal de petites pathologies favorisées aussi par une alimentation souvent trop riche.Voici quelques conseils pour prévenir et soigner les petits maux des sports d’hiver.Les effets de l’altitudeSi vous avez le mal des montagnes ou simplement si vous dormez mal à cause de l’altitude, pensez à un remède homéopathique très utile : COCA 5CH indiqué dans les troubles du sommeil, les maux de tête, les pal-pitations, voire les vertiges : 3 granules 3 fois par jour dès l’arrivée en altitude pour les personnes sensibles.Nourrir et protéger la peauUne crème solaire adaptée à l’altitude est nécessaire, surtout s’il fait beau. Mais la peau souffre aussi du froid. Il faut donc la nourrir, par l’intérieur comme par l’extérieur.Usez et abusez de la crème QUANTADERM (Phyto-Quant), un merveilleux après-soleil et surtout une crème très nutritive et réparatrice pour les peaux sèches.Si vous avez la peau fragile, prenez aussi des acides gras essentiels en capsules :- soit de l’huile de bourrache : 2 capsules de 500 mg 2 fois par jour ;- soit un mélange d’huiles adaptées pour la peau comme le NUTRIDERM (Therascience), à raison d’une capsule matin et soir.Si votre peau est surtout sensible au soleil ou si vous craignez les coups de soleil, voire les allergies au soleil, vous pouvez prendre seul ou en association avec les produits ci-dessus :- OXYBRONZ (Lescuyer) : 2 capsules par jour ;- OXELIO : 2 capsules par jour.Dans tous les cas, commencez si possible 1 à 2 semaines avant le départ.Attention aux yeux et au nezLe froid, le vent, le soleil et surtout l’air secs sont très agressifs pour les muqueuses et les yeux. Beaucoup de

personnes ont les yeux irrités, voire douloureux, à la montagne, quand d’autres ont le nez très sec avec des croûtes et des saignements.Pour les yeux, il faut prévenir avec des larmes artifi-cielles (il en existe beaucoup en pharmacie, demandez conseil à votre médecin ou votre pharmacien). Mettez 2 gouttes 3 fois par jour pendant tout le séjour.En cas d’irritation, vous pouvez utiliser :- HOMEOPTIC : un collyre homéopathique souvent efficace ;- ANTALYRE : un collyre à base d’aspirine si l’inflam-mation est trop importante.En cas de début de conjonctivite sans infection, on peut prendre en homéopathie : APIS MELLIFICA 5CH et EUPHRASIA 5CH. prendre 3 granules 2 à 3 fois par jour de chaque remède.Si l’œil est collé le matin, faisant craindre une surin-fection bactérienne, consultez le médecin.Pour le nez, le meilleur remède préventif et curatif est d’appliquer dès les premiers symptômes un peu d’Homéoplasmine dans les 2 narines au coucher.

Pour les suites de l’activité physique soutenueARNICA MONTANA 5CH : à utiliser 4 à 6 fois par jour en cas de chute, de choc, mais pensez à en prendre 2 fois par jour juste pour récupérer des efforts et limiter les courbatures.RHUS TOXICODENDRON 5CH : en cas de courbatures plus importantes pires au repos. En association avec Arnica, il aidera à mieux dormir après une grosse jour-née de ski.Si vous êtes sujet aux herpès en cas d’exposition brutale au soleil, prenez en prévention VACCINOTOXI-NUM 9CH, une dose le 1er et le 4e jour du séjour.En cas de poussée d’herpès, prendre Vaccinotoxinum 9CH : prendre 1 dose matin et soir, associé à RHUS TOXICODENDRON 5CH, 3 granules 3 à 4 fois par jour.

J’ai cité ici les petites pathologies spécifiques de la montagne, mais n’oubliez pas de prendre des remèdes naturels pour aider la digestion (les repas au ski sont souvent gras et parfois alcoolisés) et pour traiter une éventuelle infection, même si elles sont plus rares grâce à l’altitude et au froid.

QUESTION DE PATIENT

31GUÉRIR & BIEN VIEILLIR • FÉVRIER 2019

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Cela fait maintenant 2 ans que j’ai commencé à rédiger des dossiers et à donner des conseils de lecture, et j’ai rarement présenté des livres de développement personnel. Pourtant, j’en conseille souvent à mes patients. Nous aurions tous intérêt à lire régulièrement ce type d’ouvrages pour mieux comprendre qui nous sommes et comment interagir avec les autres.

Le livre de Fabrice Midal fait partie de ces livres incontournables qui nous aident à vivre plus sereinement et à prendre du recul.

Tout est dit dans le titre : mieux vivre en étant plus bienveillant avec soi-même.

Il est écrit dans la Bible : « Aime les autres comme toi-même. » Beaucoup de gens essayent d’appliquer la première partie de cette maxime en oubliant la seconde, et donc en s’oubliant soi-même !

Notre culture, notre éducation nous amènent à nous imposer des règles liées à des croyances. « Je dois », « il faut » sont les mots le plus souvent employés : « je dois faire ça », « il faut agir ainsi », « je ne dois pas parler comme ça », « c’est obligatoire », « je n’ai pas le choix »…

Et si, comme le propose ce livre, vous commenciez à vous « foutre la paix » ! À apprendre quels sont vos vrais besoins pour les accepter et les vivre ?

Ce n’est pas de l’égoïsme que de s’occuper de soi, bien au contraire. Cela permet d’être plus disponible pour les autres, de façon plus objective et plus sincère.

Accepter de ne pas être parfait, d’être vulnérable pour progressivement être en paix avec vous-même, devenir votre meilleur ami et être pleinement bienveillant, à votre égard comme avec les autres. Voilà le chemin que vous propose de suivre ce livre.

UN PEU DE LECTURE

« FOUTEZ-VOUS LA PAIX ET COMMENCEZ À VIVRE ! »

DR ÉRIC MÉNAT

LA RECETTE SANTÉ DU DR MÉNAT

Soupe de lentilles

INGRÉDIENTS

PRÉPARATION

• Lavez et pelez les carottes et l’oignon, puis coupez-les en gros morceaux.

• Versez les lentilles dans une cocotte ou une grande casserole, puis ajoutez 1,5 l d’eau, cube de bouillon de légumes et les carottes, l’oignon, l’ail et le clou de girofle.

• Couvrez et laissez cuire à feu moyen pendant 45 mn environ.

• Testez les lentilles pour vérifier qu’elles sont cuites, retirez le clou de girofle et mettez tous les ingrédients dans un bol mixeur. Mixez en ajoutant progressivement du bouillon et le cumin jusqu’à l’obtention d’une soupe bien lisse et homogène. Il vaut mieux trop mixer que pas assez. Poivrez et salez à votre goût.

• Pour le service, parsemez le persil plat sur le dessus et ajoutez une cuillère à café d’huile de noisette.

• 200 g de lentilles vertes du Puy• 2 grosses carottes• 1 oignon• 2 gousses d’ail• 1 cube de bouillon de légumes• 1 cuillère à soupe de cumin en poudre• 1 clou de girofle• 1 grosse poignée de persil plat• Huille de noisette• Sel et poivre

Pers. : 2 / Temps : 60 min / Difficulté : Facile / Coût : Faible

THÉRAPIE PAR LE RIREMa vie de garçon a la vie dure

et c’est en vain que depuis quarante ans je l’enterre.

Sacha Guitry (1885-1957)