1
E n fait, la procédure existe. Les pouvoirs pu- blics permettent ce genre de délivrance d’un certificat sans imposer la formation traditionnelle de 12 mois pour ce type de métier, à condition de justifier, sur la base d’un certificat de travail, un exer- cice de trois années et d’une affi- liation au niveau de la CNAS. Une mesure «prudente» pour dissuader la présentation de certificats de tra- vail de complaisance. Avec ce do- cument, le jeune demandeur d’un diplôme passe un test d’aptitude d’une durée d’une journée, au maximum de deux jours, et le voilà fort d’un titre qui peut ouvrir les portes de certains chantiers et sur- tout de certaines administrations et banques. En fait, dans les métiers du bâ- timent, la situation est paradoxale, c’est le moins que l’on puisse dire : de nombreux chantiers tournent au ralenti par manque de travail- leurs ! La situation peut étonner surtout celui habitué à subir les jus- tifications des jeunes sur la diffi- culté, voire l’impossibilité de trouver du travail. C’est faux, affir- ment de nombreux promoteurs que l’on a rencontrés. «Comment par- ler de manque d’offre de postes de travail alors que le monde entier toque à nos frontières pour venir construire !» s’exclame M. Akeb Nasreddine, délégué régional de l’Union générale des entrepreneurs algériens. Nous tentons une petite défense des jeunes «hitistes» en re- produisant un discours communé- ment repris par de nombreux jeunes que l’on a rencontrés. « Si vous ne trouvez pas de tra- vailleurs, c’est parce que vous les payez mal » Le maçon est payé de 100 jusqu’à 150 dinars le mètre carré pour construire un mur, un ouvrier moyen peut réaliser jusqu’à 30 mè- tres carrés par jour, le coffreur et le ferrailleur sont payés de 600 à 800 dinars le mette carré... autrement dit, ces ouvriers spécialisés peu- vent couvrir une surface de 100 mètres carrés en moins de 15 jours, l’ouvrier faïencier exige 600 dinars au minimum et le carreleur entre 150 et 250 dinars. Faites votre cal- cul pour un revenu mensuel dans ces types de métier, un salaire qui colle aux salaires versés aux cadres dans les entreprises. Et inutile de «marchander» avec un plombier ou un électricien. Il n y a aucune norme ni grille de tarification pour évaluer les travaux. Ils exigent un forfait et on accepte, sinon ils quit- tent le chantier. Voilà résumées les réponses de différentes sources à notre question. « Le chômage n’existe pas ! » Pour en avoir le cœur net, nous sommes allés demander à plusieurs promoteurs, notamment Omar Kahia, diplomé HEC de Montréal et promoteur immobilier à Oran. Omar est catégorique : «En Algé- rie, dans le bâtiment, le chômage n’existe pas ! Par contre, il y a un rejet incompréhensible des jeunes de certains métiers pourtant bien rémunéré» Une preuve ? Notre in- terlocuteur demande à son direc- teur de personnel de nous montrer les fiches de paie des travailleurs sur chantier, de simples manœu- vres et maçons à 30.000 dinars/mois, des ferrailleurs et des coffreurs à 75.000 dinars… Pour- tant, paradoxalement, ces deux der- nières «spécialités» sont difficiles à trouver sur le marché. Et l’Agence nationale de l’emploi ? «Malheureusement, ces métiers spécifiques sont rarement enregis- trés au niveau de cette agence.» En effet, plus de 60% des chômeurs, garçons et filles, ne s’adressent pas aux organismes étatiques (ANEM, ANSEJ, ANJEM) mis en place pour la résorption du chômage qui sévit au sein de la jeunesse en Al- gérie. Si l’on croit les résultats d’une enquête menée dans trois quartiers populaires d’Oran. Qu’à cela ne tienne, il propose au direc- teur de wilaya de l’emploi, une convention bien particulière : for- mer sur ses chantiers, des ferrail- leurs et des coffreurs. Aujourd’hui, l’expérience a pris, et ils sont une cinquantaine à avoir gagné leurs galons sur ses chantiers qui plus est dans un métier très bien rémunéré. Au moment de notre enquête, nous avons appris, par ailleurs, qu’une entreprise italienne, qui a décroché plusieurs contrats de réhabilitation d’immeubles au centre d’Oran, a pris en charge la formation dans les métiers de la réfection, plusieurs jeunes maçons avec contrat de tra- vail à la clé. Un chômage choisi ? Mais comment expliquer le manque de ces métiers spécifiques sur le marché de l’offre de l’emploi ? Retour à la sphère de l’apprentis- sage, autrement dit aux centres et instituts de formation de la wilaya d’Oran. Oran dispose de 17 centres de formation et 3 instituts. Aucun d’entre eux n’assure une formation dans les métiers de la réhabilitation des immeubles. Il est peut-être temps de pallier cette carence. Les trois instituts prennent en charge la formation des stagiaires qui doi- vent justifier d’au moins le niveau de terminale pour prétendre à une formation, les centres, par contre, sont ouverts à tout jeune même sans niveau scolaire et dispensent des formations dans de nombreux métiers liés aussi bien au bâtiment qu’aux services tels la coiffure ou la restauration. Alors, si la forma- tion existe, pourquoi cette pénurie de main-d’œuvre spécialisée ? C’est parceque les jeunes refusent les métiers liés au bâtiment, ar- guant que c’est une activité dure, physique mal rémunérée. Même les parents qui accompagnent leurs enfants le jour de l’inscription op- posent un niet catégorique aux mé- tiers du bâtiment ; ce qu’ils veulent, c’est informaticien, coif- feur, restaurateur, mais maçon ? Ja- mais ! La façon même de parler de cette opportunité révèle non seule- ment un manque flagrant d’infor- mation, mais, chose plus grave, un regard social dévalorisant sur un des meilleurs métiers pour le mo- ment, sachant que l’Algérie est un chantier à ciel ouvert, déplore ce responsable d’un centre de forma- tion. Le débit de notre interlocuteur est fluide, preuve que sur cette question, il a eu à en débattre à plu- sieurs reprises. Absence de flexibilité Les jeunes en quête de stages de formation ou d’apprentissage dans les centres se détournent — c’est un fait — de ces métiers dit «ma- nuels» de ces métiers de chantiers. Et si les griefs qu’ils ont, notam- ment ceux en rapport avec les ni- veaux salariaux appliqués sur les chantiers, étaient en partie vrais ? d’Oran. Cet universitaire n’hésite pas lité, au lieu d’être saisie comme une M. K. E N Q U Ê T E Une réalité conforme aux clichés ? Lundi, 11 heures, direction de la formation professionnelle de la wilaya d’Oran. Deux jeunes bien décidés tentent de convaincre leur interlocuteur de leur délivrer un certificat de capacité dans un métier qu’ils affirment exercer depuis de nombreuses années. Ferrailleurs tous les deux, ils sollicitent un diplôme d’État sur la base de leur expérience sans avoir à suivre une formation en rapport dans l’un des 17 centres d’apprentissage que compte la wilaya. Suite en page 8 Mercredi 29 Mai 2013 19 Radjeb 1434 - Mercredi 29 Mai 2013 - N°14832 - Nouvelle série - www.elmoudjahid.com - ISSN 1111-0287 LA REVOLUTION PAR LE PEUPLE ET POUR LE PEUPLE FORUM DE PARTENARIAT ALGÉRO-FRANÇAIS Article par : Mohamed KOURSI LE MERCREDI 29 MAI 2013

Article el moudjahid mai 2013

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Article El Moudjahid 29 mai 2013

Citation preview

Page 1: Article el moudjahid mai 2013

Mercredi 29 Mai 2013

DossierEL MOUDJAHID 9

Mutations et pesanteurs sociales

Au premier recensement de l’Algérie de la population, nousétions 33% à vivre dans les villes et 67% dans les villages etcampagnes. Il n y a même pas 50 ans ! Aujourd’hui, c’est exac-tement l’inverse. Nous sommes près de 70% à vivre dans lesagglomérations urbaines. Ces 70% n’ont pas toujours vécu enville. Ils sont en train de se doter d’une culture de la ville queleur parent ou grand-parent ne leur ont pas inculqué parce qu’ilsne l’on pas vécu. Tout est en train de se mettre en place, d’oùnotre difficulté en tant que chercheurs à comprendre ces phé-nomènes, souligne M. Abdelkader Lakjaa.

Pourquoi la persistance de certains métiers dans l’imaginairepopulaire alors que le monde du travail est en évolution perma-nente ? Le modèle du travailleur chez le jeune aujourd’hui, c’estcelui qui ne rentre pas chez lui sale, plein da cambouis, de terreou dont les vêtements sont tachés par des éclats de peinture. Le«travailleur» est d’autant plus «craint» et respecté qu’il se pré-sente au voisinage costumé. Telle est la représentation du travail,et les parents reproduisent par leur discours, cette pensée. Dansune étude réalisée par Abdelkader Lakjaa, sur le thème de lavulnérabilité des jeunes dans trois quartiers d’Oran (les Plan-teurs, Sidi El-Houari et Ras El-Aïn), pour le compte d’une as-sociation locale (SDH) et UNICEF-Algérie, en juin 2012, surun échantillon représentatif de la population de ces quartiers,33% des jeunes se présentent aux enquêteurs comme des chô-meurs, mais déclarent ne pas chercher à travailler. Les enquê-teurs, tous des étudiants universitaires (2 doctorants, 3 enmagistère, 6 licenciés, 15 en licence) ont été d’abord initiés aux«techniques d’enquête participative», pour ensuite être formésà la technique du questionnaire et du focus-group.

M. K.

Chômeur : définition Selon la définition internationale adoptée en 1982 par le Bu-

reau international du travail (BIT), un chômeur est une personneen âge de travailler (15 ans ou plus) qui répond simultanémentà trois conditions : - être sans emploi, c'est-à-dire ne pas avoirtravaillé, ne serait-ce qu'une heure, durant une semaine de réfé-rence ; - être disponible pour prendre un emploi dans les 15jours ; - avoir cherché activement un emploi dans le mois pré-cédent ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de troismois.

M. K.

Emploi : tendances Dans un récent rapport conjoint consacré aux tendances de

l’emploi et de la croissance économique dans le monde arabe,le PNUD et l’OIT ont noté que l’Algérie est le pays arabe qui aréalisé la plus forte baisse du chômage en deux décennies, maisavec une augmentation, toutefois, de l’emploi informel. Detoute la région MENA, c’est l’Algérie qui déploie les plusgrands des efforts et mobilise des moyens colossaux et toutesles institutions de l’État pour lutter contre le chômage, relèventles analystes. La baisse du taux de chômage en Algérie se pour-suit depuis l’an 2000, notamment chez les jeunes. Selon leFonds monétaire international (FMI), le taux de chômage globalest passé de 29,7% en 2000 à 10% en 2011. Cette institutionprévoit, dans son rapport sur les perspectives économiques mon-diales, que le taux de chômage en Algérie connaîtra des baissesconsécutives, passant de 9,7% en 2012 à 9,3% en 2013, avantde reculer encore à 9% en 2014.

M. K.

3 millions de postes de travailÉvoquant le travail et l’emploi en Algérie, le Premier minis-

tre affirme que les postes de travail créés de 2010 à fin juin 2012représentent près de 83% des 3 millions de postes promis par legouvernement. Ce pourcentage représente 2.343.510 postes detravail, dont 1.249.008 postes dans le secteur économique et1.094.530 postes dans le cadre du dispositif d’emploi et de ré-insertion professionnelle. Les mécanismes relatifs au filet socialont permis la création de 1.083.935 postes de travail, d’où l’im-portance de la promotion de l’investissement en tant que géné-rateur de postes d’emploi. M. Sellal a précisé que le seuil de 3millions de postes de travail sera atteint et même dépassé d’icijuin 2013.

M. K.

Dr BENHAMMADI ABDELKADER, MAÎTRE DE CONFÉRENCES AU DÉPARTEMENT DES SCIENCES ÉCONOMIQUES DE L’UNIVERSITÉ D’ORAN :

“L’effacement des valeurs liées à l’effort et au mérite explique, en partie, la désaffection

des jeunes pour le travail réel”

Comment expliquer ce regardpeu conciliant, peu valorisant quela société met sur le travail ma-nuel ?

L’idée que se fait l’Algérien sur ladisponibilité quasi illimitée des fi-nances et de l’argent dans son pays atotalement perverti son rapport au tra-vail productif. L’Algérien, par sonhistoire et sa culture, a un rapport cul-turel fort, valorisant avec le travail ;malheureusement, cette façon de pen-ser a été bousculée et supplantée parde nouvelles normes où la richessen’est plus produite par l’effort, maispar le transfert. Pourquoi fairemaçon, pourquoi travailler mêmequand on est convaincu qu’on peutgagner plus en ne travaillant pas ?Les jeunes basent leur réussite sur lamasse d’argent et non pas sur la réus-site de leur vie. Pourtant, la réussiterevêt des formes plurielles : on peutse réaliser de différentes manières. A-t-on inculqué ces valeurs à nosjeunes ?

Mais pourquoi ne pas penserque la réussite individuelle secalque sur la réussite collective ?Que les formules ANSEJ, CNACprocèdent de cette vision ?

Il y a certainement un objectifnoble, très intéressant dans ces diffé-rentes mesures prises par les pouvoirspublics au profit des jeunes pourqu’ils créent leur micro-entreprise. Ily a évidemment dans le fait de leuroctroyer des crédits très importantssans les règles économiques de baseen cours ailleurs, une dimension chezl’État algérien d’aide qu’on ne re-trouve dans aucune économie de parle monde. Mais nos jeunes ne sontpas prêts à assimiler cette chance his-torique, unique, exceptionnelle detransformer cet apport de capital enproduction de richesses.

C'est-à-dire ?Une illustration pour clarifier mon

propos : l’exonération d’impôts estpeut être déterminante dans la miseen œuvre du projet chez le jeune en-trepreneur, mais, en même temps, unopérateur, fut-il jeune, débutant quin’est pas «contraint» ou éduqué à

payer l’impôt aura un regard faussésur le capital. Dans les démocratiesoccidentales, payer l’impôt est unacte citoyen avant d’être une opéra-tion financière ou fiscale.

On a peut-être crée un Algérienqui a un déficit de citoyenneté avecun surplus d’argent. L’aide de l’Étatne doit pas être de l’assistanat, sinongare aux conséquences sur le travailet surtout la valeur-travail. Où sontles partis politiques ? On assiste à unsimple transfert de capitaux de labanque vers des jeunes qui n’aurontfourni aucun effort pour mériter cecapital.

N’est-ce pas l’objectif visé, subs-tituer la production nationale àl’importation, favoriser l’émer-gence d’un tissu industriel en ap-portant toutes ces aides fiscales,bancaires, technologiques ?

Effectivement, nul ne le conteste.Cela dit, il y a comme un mélangedes genres ou, mieux encore, deuxpériodes se télescopent au sein del’entreprise et créent une situationinédite qui remet en cause fondamen-talement l’ancrage de l’entreprise al-gérienne dans un environnementconcurrentiel. On applique les règlesdu calcul économique propres àl’économie de marché et, en mêmetemps, on injecte dans ces entreprisesles normes et les valeurs qui ont été

à la base du dirigisme économique.C’est une mixture qui dénature l’en-treprise, la notion de travail et les va-leurs liées à la création de la richesse.

Vous voulez dire qu’on est faceà un patron au sens libéral duterme, mais qui attend toujours del’État des formules d’aide et del’assistance propres au socialisme,même en l’absence de difficultés ?

Absolument. Et là je pense égale-ment au rôle des partis politiques quine se sont pas investis dans cette sen-sibilisation du jeune en développantune pédagogie pour permettre à notrejeunesse de ne pas rester au stade dutransfert d’argent de la banque à leurcompte bancaire, et d’évoluer à unstade supérieur qui est celui de fairede ce capital-argent dont ils dispo-sent, un levier de la production et nonpas un alibi pour la consommation.

On sait tous qu’entre maçon etagent de sécurité, le jeune optera pourla seconde option, même si maçonsera mieux rémunéré, tout simple-ment à cause de l’idée qu’il se fait dugardiennage, une activité qui ne de-mande aucun effort. Pour résumer : lejeune est inscrit dans un système depensée où il se sent sûr d’accéder à laconsommation sans être obligé depasser par la case production.

Propos recueillis par M. Koursi

Dossier EL MOUDJAHID8Suite de la page 7

Nous avons rencontré des pro-moteurs qui n’ont pas hésité à re-connaître que les salaires verséspar rapport à la charge de travailne sont pas motivants. «Il y a unetendance à comprimer les salairesparce que les charges patronalessont trop fortes», se justifient cer-tains. Pour mille dinars versés àun ouvrier, le patron reverse 300dinars aux différentes caisses. Lapression fiscale est trop forte.Aussi, le travail au noir devientune pratique courante dans ceschantiers. Certains promoteurs re-connaissent que l’entreprise lo-cale n’est pas la seule à user decette méthode du travail au noirou des déclarations salariales aminima pour payer le moins decharges possibles. Des entreprisesétrangères qui ont décroché desmarchés de réalisation de loge-

ments en Algérie (qui ont l’avan-tage de verser deux fois par an lessalaires de leurs ouvriers dansleur pays d’origine) déclarent desmontants très bas et arrivent ainsià être très compétitives.

En vérité, on est face à la si-tuation du chat qui se mord laqueue. Le chef de chantier souffredu manque de main-d’œuvre spé-cialisée. Il n’arrive pas à trouvercertains métiers parce que les fer-railleurs et autres coffreurs, ousimples maçons sont happés dansd’autres activités dans le secteurinformel. Une situation qui créeun désert professionnel dans leschantiers et une dynamique dansle secteur informel. Comment enest-on arrivé là ? Comment expli-quer ce regard sélectif que portela société sur certains métiers, etcela en contradiction flagrante

avec la réalité des salaires ver-sés ? Des «boîtes d’intérim» à lalimite de la légalité disposentd’un carnet d’adresses fournidans certains métiers manuels trèsdemandés.

Elles contactent régulièrementles promoteurs et leur proposentune large palette d’ouvriers spé-cialisés. Ces boîtes d’intérim pro-fitent de la rigidité de l’ANEM.Elles sont plus réactives aux be-soins des chantiers puisqu’ellesn’attendent pas les 21 jours règle-mentaires dont dispose l’ANEMpour trouver les métiers deman-dés. Sur place, agissant dans l’in-formel, elles proposent destravailleurs, mais à des prix plusélevés parce que en tant qu’inter-médiaires, elles prennent leurmarge au passage.

Mohamed Koursi

La face cachée du chômeur

Deux universitaires, Lakjaa Abdelkader, docteur en sociologie auteuret encadreur de nombreuses enquêtes de terrain aussi bien dans le milieudes jeunes que des travailleurs, et Abdelkader Benhamadi, titulaire dedeux doctorats, l’un en économie et le second en sciences politiques,décryptent cette réalité mouvante et insaisissable du travail et de saquête par le chômeur. Même s’ils procèdent par deux angles d’attaquedifférents, nos interlocuteurs posent un regard sans complaisance, voiresévère, non seulement sur le chômeur «professionnel», mais égalementsur une politique mise en place de redistribution de la rente et de pro-tection sociale qui permettent aux jeunes chômeurs de tirer profit deslargesses de l’État sans contrepartie. Où se situe le péché originel qui atransformé certains chômeurs, certains jeunes de chercheurs de boulotà des rentiers de situations oisives ? Nos interlocuteurs soulèvent unpan d’histoire et jettent une lumière crue sur l’école, la famille et l’his-toire, pour mettre en évidence, cette éducation permanente, insidieusecontre le travail manuel. Certains chômeurs forment un «halo» (selonle concept forgé par les institutions académiques de par le monde pourrendre compte de cette population) autour du chômage forcé et faussentles statistiques des demandeurs d’emploi.

M. K.

ABDELKADER LAKJAA, DOCTEUR EN SOCIOLOGIE :

“Le secteur informel fausse toutes les statistiques”

Comment peut-on aborder laquestion des chômeurs en Algé-rie ?

Trois données expliquent lerapport des jeunes au travail.

Premièrement : il y a une amé-lioration nette des conditions devie des Algériens depuis 1962.Cette amélioration est attestée parde nombreux indicateurs. On a dessecteurs majoritairement féminins,comme la santé, l’éducation…

Deuxièmement : de largespans de la société se reproduisentà l’intérieur des sphères de redis-tribution de la rente, et, en paral-lèle, on assiste à la généralisationd’un discours qu’on peut énoncerainsi : «je prends ma part».«Pourquoi voulez-vous qu’on mefils travaille dans un chantieralors qu’untel, sans niveau sco-laire, exerce dans l’import-ex-port ?»

Troisièmement : il y a l’exten-sion du secteur informel, à tel pointqu’on peut affirmer que derrière lechômeur, il y a, souvent, en réalité,un occupé dans le secteur informel.Le secteur informel fausse toutesles statistiques. Le chômeur estsaisi statistiquement comme chô-meur, mais, en réalité, la situationrappelle celle du «train qui peut ca-cher un autre». Le chômeur peutcacher un occupé, voire un hommed’affaires.

Mais, alors, s’il est occupédans l’informel, pourquoi reven-dique-t-il un travail déclaré ?

Le chômeur peut disposer deressources considérables, être bienà l’aise matériellement, maisl’analyse montre qu’il vit un mal-être. Ces problèmes existentiels nesont pas propres à la jeunesse.C’est, pour reprendre l’expressionde Marcel Mauss, «un fait socialtotal». Toutes les catégories so-ciales le ressentent. Le paradoxes’énonce ainsi : on est dans une si-tuation comparable aux situationsdes sociétés européennes les plusavancées, mais par le bas. Autre-ment dit, ce mal-être arrive au mo-ment où notre société vit unemutation de son mode de vie. Endéfinitive, nous rejoignons les paysdéveloppés, mais uniquement parle bas, en reprenant leurs contra-

dictions. Nous vivons les aspectsnégatifs des pays développés sanspour autant avoir vécu leurs avan-tages.

Vous estimez que les réfé-rences du jeune sont «made inEurope». Cela signifie-t-il qu’ilne pense que société de consom-mation, oubliant que l’Europepour arriver à ce stade est pas-sée, d’abord, par de nombreusesgénérations de producteurs, detravailleurs...

Exactement ! La perceptionchez l’homme est sélective. Ilprend ce qui le conforte dans sonconfort, c'est-à-dire la jouissancetirée de la consommation au détri-ment de la sueur produite par la pé-nibilité du travail. Et là, on revientà la dimension historique. Com-ment transmet-on la valeur du tra-vail à l’école ? La symbolique dutravail, de la réussite se réduit àquatre ou cinq métiers : avocat,médecin, ingénieur, informaticien,architecte. N’oublions pas qu’onn’est indépendant que depuis 50ans. Celui qui est né à l’indépen-dance est toujours actif au-jourd’hui. Il y a 60 ans, tous cesmétiers étaient interdits au Algé-riens. C’est cela, la revanche surl’histoire.

Mais pourquoi ce rapport dé-valorisant avec certains métiers,voire le travail en général ?

D’abord, il faut revenir à l’his-toire, au passé et à une certainemythification de l’indépendance.L’indépendance n’était pas assimi-lée, exclusivement, à la ruptureavec un ordre colonial, mais aussià un moment où l’Algérien libren’aura plus à se tuer à la tâche dansles ports ou les champs pour lecolon. Comment, aujourd’hui, lesparents éduquent leurs enfants autravail ? Leur parlent-ils du travailde la terre ou du travail manuelcomme expression de la réussitesociale ? Le ver est dans le fruit eton s’étonne aujourd’hui que des«chômeurs» réclament du travailsans vouloir au fond vraiment tra-vailler. Il faut rappeler le travail re-marquable de Claudine Chauletqui a montré cette période où lesgens ne voulaient plus du travail de

la terre et partaient en ville. Ilsvoulaient profiter de «leur droit»de jouir d’un espace qui leur étaitinterdit : la ville.

Le jeune, une victime collaté-rale de cette trajectoire ?

Pas du tout. Le jeune n’est nipassif ni victime. Il est acteur. Il asa stratégie et sait s’adapter aux si-tuations qui se présentent à lui.Comment expliquer cette aisancefinancière, ces effets vestimen-taires, ces gadgets technologiqueshaut de gamme dont il jouit à lon-gueur d’année, alors qu’en prin-cipe, en tant que chômeur, il n’apas de ressources ? Seule la sphèreinformelle, l’aide familiale ou lesdifférents soutiens de l’État per-mettent cette consommation desjeunes sans production ou travailen contrepartie. Il est temps de re-connaître certaines vérités. Lasphère informelle mobilise despans entiers de la population. Levolume d’argent qu’elle brasse,qui circule dans des rouages quiéchappent à l’État avoisine, selondes économistes, 60%. Des sec-teurs entiers sont sous les maillesde cette économie dite souterraine.

Stratégie individuelle, immer-sion dans la sphère informelle,n’y a-t-il pas d’autres «plans B»qu’actionnent le jeune «chô-meur» pour refuser le salariat ?

Quand je dis que le «chômeur»,même en période de difficulté,tient le coup, c’est parce qu’il aderrière lui des structures qui leprotègent et le soutiennent. La fa-mille pour lui est le vrai refuge, lapremière des protections socialespour l’individu, y compris le chô-meur.

Au final, peut-on dire que cesstratégies individuelles et degroupe sont en partie responsa-bles de ce regard biaisé sur letravail en tant que valeur ?

Je voudrais dire que le chômeur«local» ne ressemble en rien auchômeur des économies dyna-miques. Ailleurs, le chômage estvécu comme une tare. On est pri-sonnier d’une certaine conceptionclassique du travail qui pense qu’iln’y a de travail que celui qui est or-ganisé par l’État. Or, le travail in-formel par définition est ledépassement de l’État. Il procèdepar contournement des institutions

de l’État. La centralité de l’États’efface. Ce rapport au travail au-quel vous faites référence (histo-rique, politique, culturel… )n’épuise pas toute la réalité socio-logique. Il existe, et ils sont nom-breux, ceux en quête réellementd’un travail, mais qui persistent àne vouloir ou à ne chercher quedans un éventail très restreint demétiers.

Que de fois on a entendu cetteexpression «j’ai ce diplôme et jen’ai pas trouvé de travail». Je doisdire qu’à l’échelle universelle, il ya crise dans le rapport au travail, cen’est pas spécifique à l’Algérie. Letravail à domicile se développe enEurope. Une réadaptation à l’orga-nisation du travail mise en placedès le 19e siècle est remise encause par toutes les sociétés. Il setrouve que pour différentes raisons,en Algérie, on a «commencé» parremettre en cause ces «lois» sansles avoir parcourues et expérimen-tées, comme l’ont fait les autres so-ciétés. La mondialisation estpassée par là.

Propos recueillis parM. Koursi

lLe chômeur est saisi statistiquement commechômeur, mais, en réalité, la situation rappelle celle du «train qui peut cacher un autre».lLe chômeur peut cacher un occupé, voire un hommed’affaires.

ENTRETIEN

DossierEL MOUDJAHID 7

En fait, la procédureexiste. Les pouvoirs pu-blics permettent ce genre

de délivrance d’un certificat sansimposer la formation traditionnellede 12 mois pour ce type de métier,à condition de justifier, sur la based’un certificat de travail, un exer-cice de trois années et d’une affi-liation au niveau de la CNAS. Unemesure «prudente» pour dissuaderla présentation de certificats de tra-vail de complaisance. Avec ce do-cument, le jeune demandeur d’undiplôme passe un test d’aptituded’une durée d’une journée, aumaximum de deux jours, et le voilàfort d’un titre qui peut ouvrir lesportes de certains chantiers et sur-tout de certaines administrations etbanques.

En fait, dans les métiers du bâ-timent, la situation est paradoxale,c’est le moins que l’on puisse dire: de nombreux chantiers tournentau ralenti par manque de travail-leurs ! La situation peut étonnersurtout celui habitué à subir les jus-tifications des jeunes sur la diffi-culté, voire l’impossibilité detrouver du travail. C’est faux, affir-ment de nombreux promoteurs quel’on a rencontrés. «Comment par-ler de manque d’offre de postes detravail alors que le monde entiertoque à nos frontières pour venirconstruire !» s’exclame M. AkebNasreddine, délégué régional del’Union générale des entrepreneursalgériens. Nous tentons une petitedéfense des jeunes «hitistes» en re-produisant un discours communé-ment repris par de nombreuxjeunes que l’on a rencontrés.

« Si vous ne trouvez pas de tra-vailleurs, c’est parce que vous

les payez mal »Le maçon est payé de 100

jusqu’à 150 dinars le mètre carrépour construire un mur, un ouvrier

moyen peut réaliser jusqu’à 30 mè-tres carrés par jour, le coffreur et leferrailleur sont payés de 600 à 800dinars le mette carré... autrementdit, ces ouvriers spécialisés peu-vent couvrir une surface de 100mètres carrés en moins de 15 jours,l’ouvrier faïencier exige 600 dinarsau minimum et le carreleur entre150 et 250 dinars. Faites votre cal-cul pour un revenu mensuel dansces types de métier, un salaire quicolle aux salaires versés aux cadresdans les entreprises. Et inutile de«marchander» avec un plombier ouun électricien. Il n y a aucunenorme ni grille de tarification pourévaluer les travaux. Ils exigent unforfait et on accepte, sinon ils quit-tent le chantier. Voilà résumées lesréponses de différentes sources ànotre question.

« Le chômage n’existe pas ! »Pour en avoir le cœur net, nous

sommes allés demander à plusieurspromoteurs, notamment OmarKahia, diplomé HEC de Montréalet promoteur immobilier à Oran.

Omar est catégorique : «En Algé-rie, dans le bâtiment, le chômagen’existe pas ! Par contre, il y a unrejet incompréhensible des jeunesde certains métiers pourtant bienrémunéré» Une preuve ? Notre in-terlocuteur demande à son direc-teur de personnel de nous montrerles fiches de paie des travailleurssur chantier, de simples manœu-vres et maçons à 30.000dinars/mois, des ferrailleurs et descoffreurs à 75.000 dinars… Pour-tant, paradoxalement, ces deux der-nières «spécialités» sont difficilesà trouver sur le marché. Etl’Agence nationale de l’emploi ?«Malheureusement, ces métiersspécifiques sont rarement enregis-trés au niveau de cette agence.» Eneffet, plus de 60% des chômeurs,garçons et filles, ne s’adressent pasaux organismes étatiques (ANEM,ANSEJ, ANJEM) mis en placepour la résorption du chômage quisévit au sein de la jeunesse en Al-gérie. Si l’on croit les résultatsd’une enquête menée dans troisquartiers populaires d’Oran. Qu’à

cela ne tienne, il propose au direc-teur de wilaya de l’emploi, uneconvention bien particulière : for-mer sur ses chantiers, des ferrail-leurs et des coffreurs. Aujourd’hui,l’expérience a pris, et ils sont unecinquantaine à avoir gagné leursgalons sur ses chantiers qui plus estdans un métier très bien rémunéré.Au moment de notre enquête, nousavons appris, par ailleurs, qu’uneentreprise italienne, qui a décrochéplusieurs contrats de réhabilitationd’immeubles au centre d’Oran, apris en charge la formation dans lesmétiers de la réfection, plusieursjeunes maçons avec contrat de tra-vail à la clé.

Un chômage choisi ?Mais comment expliquer le

manque de ces métiers spécifiquessur le marché de l’offre de l’emploi? Retour à la sphère de l’apprentis-sage, autrement dit aux centres etinstituts de formation de la wilayad’Oran. Oran dispose de 17 centresde formation et 3 instituts. Aucund’entre eux n’assure une formation

dans les métiers de la réhabilitationdes immeubles. Il est peut-êtretemps de pallier cette carence. Lestrois instituts prennent en charge laformation des stagiaires qui doi-vent justifier d’au moins le niveaude terminale pour prétendre à uneformation, les centres, par contre,sont ouverts à tout jeune mêmesans niveau scolaire et dispensentdes formations dans de nombreuxmétiers liés aussi bien au bâtimentqu’aux services tels la coiffure oula restauration. Alors, si la forma-tion existe, pourquoi cette pénuriede main-d’œuvre spécialisée ?C’est parceque les jeunes refusentles métiers liés au bâtiment, ar-guant que c’est une activité dure,physique mal rémunérée. Mêmeles parents qui accompagnent leursenfants le jour de l’inscription op-posent un niet catégorique aux mé-tiers du bâtiment ; ce qu’ilsveulent, c’est informaticien, coif-feur, restaurateur, mais maçon ? Ja-mais ! La façon même de parler decette opportunité révèle non seule-ment un manque flagrant d’infor-mation, mais, chose plus grave, unregard social dévalorisant sur undes meilleurs métiers pour le mo-ment, sachant que l’Algérie est unchantier à ciel ouvert, déplore ceresponsable d’un centre de forma-tion. Le débit de notre interlocuteurest fluide, preuve que sur cettequestion, il a eu à en débattre à plu-sieurs reprises.

Absence de flexibilitéLes jeunes en quête de stages de

formation ou d’apprentissage dansles centres se détournent — c’estun fait — de ces métiers dit «ma-nuels» de ces métiers de chantiers.Et si les griefs qu’ils ont, notam-ment ceux en rapport avec les ni-veaux salariaux appliqués sur leschantiers, étaient en partie vrais ?

Cette définition est inopéranteen Algérie, parce que toutchômeur ne recherche pas

forcément un emploi. Dans une en-quête effectuée pour le compte del’UNICEF-Algérie au niveau de troisquartiers populaires d’Oran en 2012,sur un échantillon de 851 jeunes,33% assument leur statut de chômeurtout en affirmant ne pas chercher dutravail et refuser de travailler au casoù une opportunité s’offrirait à eux.Trois paramètres sont à prendre enconsidération si l’on veut aborder laquestion du chômage, estime LakjaaAbdelkader, docteur en sociologie,professeur à la faculté des sciencessociales à l’université d’Es-Sénia.Primo : le chômeur est déjà structurédans la sphère informelle, secundo ilest encadré dans l’espace familial, ettertio, il est pris en charge par diffé-rentes mesures de protection et d’aideinstituées par l’État. Voilà, en résumé,le profil de l’«inactif professionnel»,une catégorie qui jette un voile sur lechômeur réel (ce dernier subit et vitle chômage comme une souffrance etune injustice), tout en faussant lesstatistiques. Notre interlocuteurplonge dans l’histoire sociale et poli-tique du pays pour pister ce regard

qui peut étonner parfois et que por-tent les jeunes (et leurs parents) sur letravail. Le jeune n’est pas une vic-time collatérale de cette redistributionde la rente, mais un acteur agissantqui développe une stratégie decontournement de l’État pour puiserdans le secteur informel les élémentsessentiels de sa reproduction. De cepoint de vue-là, il paraît vain de vou-loir l’intéresser à des tâches ma-nuelles, même si elles sont bienrémunérées telles que coffreur ou fer-railleur. Il faut rappeler que même lediscours parental développe cette«mentalité». «Je ne veux pas quemon fils se tue à la tâche comme moidu temps de la colonisation.» Une ex-pression ravageuse parce qu’elle esttransplantée dans une Algérie indé-pendante.Trois types d’interdits qui frappaientles Algériens durant la colonisationvont structurer leur rapport au travailune fois l’indépendance acquise.Certains métiers étaient «interdits»aux Algériens de même que la villeou l’accès à un certain niveau et mo-dèle de consommation durant la co-lonisation. Les Algériens prendrontune revanche contre ces barricadesérigées par le système colonial une

fois l’indépendance acquise. Avocat,ingénieur, médecin seront les métiersde la réussite, de même que la ville etson modèle de consommation de-viendront les expressions de la mo-dernité. L’effacement des valeurs liées à l’ef-fort et au mérite explique, en partie,la désaffection des jeunes vis-à-vis dutravail réel, estime de son côté,le Dr

Benhammadi Abdelkader, maître deconférences au département dessciences économiques à l’universitéd’Oran. Cet universitaire n’hésite pas

à puiser des exemples pris dans sonenvironnement immédiat (familial etprofessionnel), pour appuyer son ar-gumentaire, quitte à aller à contre-courant des idées reçues, maisn’est-ce pas là le propre de tout intel-lectuel, de tout universitaire d’allerau-delà des évidences et des appa-rences pour déceler ce que la sociétécache, ce que le conformisme per-met ? L’Algérie est le seul pays aumonde à accorder des crédits avecune facilité déconcertante. Cette faci-lité, au lieu d’être saisie comme une

chance historique de basculer du sys-tème de la rente à celui de la produc-tion, est, malheureusement, comprisepar certains jeunes comme un droit«naturel» de puiser dans les caissesde l’État sans contrepartie, soulignecet économiste. Travailler, gagner sajournée à la sueur de son front fontsourire les jeunes. Rentrer sale à lamaison après une dure journée de tra-vail, même bien rémunérée, n’est pasdans l’imaginaire populaire, l’imagede la réussite sociale.

M. K.

Selon les définitions adoptées par les institutions interna-tionales, notamment le Bureau international du travail

(BIT), le chômeur est une personne sans emploi, mais enquête d’un travail.

ENQUÊTE Une réalité conforme aux clichés ? Lundi, 11 heures, direction de la formation professionnelle de la wilaya d’Oran. Deux jeunes bien décidés tentent de convaincre leur interlocuteur de leur délivrer un certificat de capacité dans un métier qu’ils affirment exercer depuis de nombreuses années.

Ferrailleurs tous les deux, ils sollicitent un diplôme d’État sur la base de leur expérience sans avoir à suivre une formation en rapport dans l’un des 17 centres d’apprentissage que compte la wilaya.

Suite en page 8

Aux frontières du chômage et de l’inactivité

Mercredi 29 Mai 2013Mercredi 29 Mai 2013

Quotidien national d’information — 20, rue de la Liberté - Alger — Tél. : (021) 73.70.81 — Fax : (021) 73.90.43 — 55e Année — Algérie : 10,00 DA - France : 1 €

Une vision à long terme

CHEIKH ABDALLAH BEN ZAYEDAL NAHYANE, MAE ÉMIRATI,

AUJOURD’HUI À ALGER :

19 Radjeb 1434 - Mercredi 29 Mai 2013 - N°14832 - Nouvelle série - www.elmoudjahid.com - ISSN 1111-0287

L A R E V O L U T I O N P A R L E P E U P L E E T P O U R L E P E U P L E

COLLOQUE INTERNATIONAL SUR “L’ÉMIR ABDELKADERET LE DROIT INTERNATIONAL HUMANITAIRE”

FORUM DE PARTENARIAT ALGÉRO-FRANÇAIS

Selon les définitions adoptées par lesinstitutions internationales,

notamment le Bureau internationaldu travail (BIT), le chômeur est une

personne sans emploi, mais en quêted’un travail.

Aux frontièresdu chômage

et de l’inactivité

Concertépoustouflant

de Mamià Rabat

Le précurseur de la codificationdu droit humanitaire moderne

M. Benaïssa : “Le marchésera bien approvisionnéen viandes”

RAMADHAN 2013

Recours à l’expertisenéerlandaise

DÉVELOPPEMENTDE LA FILIÈRE LAIT

FESTIVAL MAWAZINE,RYTHMES DU MONDE

OUVERTURE AUJOURD’HUIDE LA 46e FIA 930 entreprisesattendues

P. 10

P. 10

P. 32

PP. 7-8-9

P. 17

P. 6

BABA AHMED DONNE LE COUP D’ENVOI DE L’EXAMENDE 6e À PARTIR DE TIZI OUZOU :

“Je suis satisfait des conditionsde déroulement” P. 5

P. 3

P. 11

“Nos relationsrevêtent un caractère

multidimensionnel”

Ph. A

. Ham

mad

i

Ph. T

. Rou

abah

Ph.W

afa

Ph. N

esrin

e T.

DO

SS

IE

R

� SIGNATURE D’UN MÉMORANDUM DECOOPÉRATION DANS LE DOMAINE DU COMMERCE

Venir à bout de la contrefaçon� HABITAT

Vers la conclusion d’un accorddans le domaine du logement

� RENFORCEMENT DE LA COOPÉRATIONINDUSTRIELLE

Création d’un comité mixte� BERNARD SONILHAC, PDG DE RENAULT ALGÉRIE PRODUCTION :

“Le projet de l’usine d’Oranavance selon le calendrier établi”

Article par : Mohamed Koursi

Le mercredi 29 mAi 2013