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1/13
Martin Jugie
Un thologien grec du XVIe sicle : Gabriel Svre et les
divergences entre les deux glisesIn: chos d'Orient, tome 16, N99, 1913. pp. 97-108.
Citer ce document / Cite this document :
Jugie Martin. Un thologien grec du XVIe sicle : Gabriel Svre et les divergences entre les deux glises. In: chos d'Orient,tome 16, N99, 1913. pp. 97-108.
doi : 10.3406/rebyz.1913.4037
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_1146-9447_1913_num_16_99_4037
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/author/auteur_rebyz_138http://dx.doi.org/10.3406/rebyz.1913.4037http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_1146-9447_1913_num_16_99_4037http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_1146-9447_1913_num_16_99_4037http://dx.doi.org/10.3406/rebyz.1913.4037http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/author/auteur_rebyz_1387/25/2019 article_rebyz_1146-9447_1913_num_16_99_4037
2/13
UN
THOLOGIEN
GREC DU
XVIe
SICLE
GABRIEL SVRE
ET LES
DIVERGENCES
ENTRE LES
DEUX GLISES
(I)
Gabriel Svre (,
)
naquit Monembasie,
en
1 54 1 .
Des
trente premires annes
de
sa vie on sait seulement que, comme
beau
coup de Grecs de
son
poque,
il
suivit
les
cours de l Universit de
Padoue,
fut ensuite
ordonn
prtre et, aprs
un
sjour dans
l le de Crte, vint
s tablir Venise en 1572. Le
29 juin de
l anne suivante, la
commun
aut recque de cette ville l lut cur de l glise Saint-Georges.
Il
s acquitta de sa fonction
la
satisfaction gnrale,
et
quand, sur
la
fin
de 1575,
il se
rendit Constantinople,
sa rputation
de
pasteur
instruit et zl comme aussi des protections puissantes,
entre
autres
celle
du
riche Cretois Loninos, lui valurent d tre nomm par le
patriarche
cumnique Jrmie
II
au sige mtropolitain de
Philadelphie
de
Lydie.
Ce
fut Jrmie II en personne,
assist des
mtropolites
de
Larissa,
de
Berrhe,
de
Didymotichos
et
de
Midia,
qui
consacra
le
nouveau prlat le 18 juillet 1
577.
Etienne Gerlach, chapelain de
l ambassade
allemande Constantinople,
assista
la crmonie, et
comme
il
n en
avait
jamais
vu de
pareille, il la dcrit minutieusement
dans
son Trkisches Tagebuch
(2).
Il
n est pas rare
d entendre
des Grecs critiquer
assez svrement
l inst
itution latine
des
vchs
in partions
infidelium.
Or, l on
trouve chez
eux
quelque chose d approchant: des vques qui ne mettent
jamais
le
(1}
Sur la
vie
et
les
uvres
de
Gabriel Svre,
on peut
consulter
les
ouvrages
suivants :
E.
Legrand, Bibliographie hellnique
des xve
et
xvi
sicles,
t. II,
p. xxviii
sq.,
142-151,
422; du xvne sicle, t.
Ier, p. 38-40,
239; t. II,
p. 142,
242; t.
III,
p. 2-3, 181 ; Ph. Meyer, Die theologische
Litteratur
der griechischen Kirche im xvi
Jahrhundert. Leipzig,
1899,
p. 78-85,
i32,
174; Richard
Simon, Fides
Ecclesice
orien-
talis seu
Gabrielis
metropolitce Philadelphiensis opuscula. Paris, 1671; Martin
Grusius, Turcogrcia. Bale, 1584, p. 206, 207, 220, 275, 522, 525, 533, 534; S. Gerlach,
Trkisches
Tagebuch, Francfort,
1674,
p. 366-367; Fabricius-Harls, Bibliotheca
grca, t. XI,
p.
525;
Jean Vloudos,
, 2e
edit.
Venise, i8g3, p.
68-75; Zaviras,
. Athnes, 1872, p. 216-218; Sathas,
. Athnes, 1868, p. 218-219; A. Demetrakopoulos,
. .
. Leipzig,
1871, . 32-33; J. Lami, Delici erudi-
torum, t.
XIII; Gabrielis Severi et
al.
Grcorum recent, epistol.
Florence,
1744,
p.
i-i3i.
(2)
P.
366-367.
Echos d'Orient.
16
anne.
N 99.
Mars
1913.
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3/13
98 CHOS
D ORIENT
pied
dans le diocse
dont
ils portent le
titre.
Ce
fut
le cas de Gabriel
Svre,
mtropolite de Philadelphie.
Il n eut rien
de
plus press, aprs
sa
conscration,
que
de
retourner
Venise,
o
ses paroissiens
lui
firent un accueil enthousiaste. Malgr
la
nouvelle dignit dont il tait
revtu,
il ne
ddaigna
pas
de
reprendre
ses
modestes fonctions
de
cur
de
Saint-Georges, estimant sans doute qu une
bonne
cure avec des
revenus
vaut mieux
qu un
diocse sans ressources. Pour lui tmoigner
la
confiance illimite
qu elle
avait
en
lui,
la
communaut orthodoxe
lui abandonna toute l administration
spirituelle de
la colonie et lui
cda
en particulier
son droit de
nommer la cure Saint-Georges. La
Rpu
blique de Venise
se
montra aussi fort aimable pour lui,
lui
octroya
une pension mensuelle de
six
sequins et
lui
fit
plusieurs
fois
l honneur
de l inviter
siger au Snat (1).
Cette bienveillance
ne se
dmentit
qu une
fois.
En
1588,
la
Seigneurie le fit mettre en prison comme
coupable de
haute
trahison,
la suite d une
fausse accusation lance
par un
prtre
constantinopolitain de ses ennemis
(2).
Cependant,
les
fidles de Philadelphie
attendaient
toujours
la visite
de
leur pasteur. Ils
attendirent
douze
ans,
au bout desquels
leur
patience
finit
par se lasser. Ils envoyrent alors une deputation au
patriarche
cumnique pour
demander
que Gabriel ft
mis
en demeure
d observer
la
loi canonique de
la
rsidence. Jrmie
If, qui
n avait
pas
attendu
ce moment
pour s apercevoir
de
la
situation irrgulire
du
prlat se dcida
un
peu
contre-cur
rappeler
au pasteur ngligent
ses obligations envers ses ouailles. Une
lettre
synodale de novembre
1590
somma Gabriel
de
rsider ou
de
se dmettre. Celui-ci ne fit ni
l un ni l autre. Soutenu
la fois
par ses paroissiens de
Saint-Georges
et par
la Rpublique
Srnissime, il manuvra si bien qu il obtint pour
le titulaire de
Philadelphie,
diocse
trs
pauvre incapable d entretenir
son
vque, le
droit de
rsider dsormais Venise avec en
plus
le
titre d exarque
du
patriarcat cumniqne pour tous les
orthodoxes de
Vntie
et
de
Dalmatie.
Jrmie
II
tendait
ainsi
sa
juridiction
en
Italie
et se
consolait de
l chec qu il
avait
subi en 1579, poque o il
avait
voulu s adjuger le monastre Saint-Georges
en
le dclarant
stavrop-
giaque
et s tait heurt au veto de
la
communaut
(3).
Ainsi au comble de ses vux, le mtropolite de Philadelphie
s occupa
avec
zle du troupeau
de son
choix ; il fit des
rformes
utiles et pros-
(1) M. Crusius, op. cit., p. 206-2.07,
525.
(2) Legrand, op,
cit., XVI
sicle, t.
II,
p.
422.
(3) Voir la rponse de Gabriel Jrmie II dans Lami, Delici eruditorum, t. XIII,
p.
ii3-ii5.
Elle
est
date
du
12
janvier
1
5g
1
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4/13
UN
THOLOGIEN
GREC
DU XVIe SICLE
99
crivit en particulier l introduction
de
la musique italienne dans les
offices ecclsiastiques.
Certains
novateurs avaient tent en
effet
de
supprimer
le
plain-chant
byzantin,
que
les
Italiens
traitaient
irrvre
ncieusement
de musique de
minarets (1). Gabriel se
distingua aussi
par
son hostilit
envers l glise
catholique,
dont
il
connaissait assez mai
la
doctrine,
malgr
ses tudes l Universit de
Padoue.
Son corel
igionnaire et
ami,
Maxime Margounios, ayant approfondi dans ua
ouvrage la question
de
la procession du Saint-Esprit et
tant
arriv
des conclusions favorables une entente avec les Latins,
fut
par
lui
vivement pris partie,
dnonc,
perscut, avec une ardeur o devait
se
mler
autre chose que le
pur
zle
de l orthodoxie
(2). Le
Grec
con
vertit
Jean
Drnisianos,
fut aussi
en
butte
ses
vexations,
et Pierre
Arcudius se vit un jour expuls par lui de l glise Saint-Georges ettrait
d apostat
(3).
Si cette intolrance lui valut
l amiti et les
loges des
schismatiques
de
l poque,
tels
Mlce Pigas,
Jean
Nathanael, Jean Bona-
feus, Manuel Glynzounios, elle lui attira par contre les sarcasmes
de
Jean Mathieu
Caryophille,
vque uni d iconium, qui le traite de
(cervelle embrouille)
en jouant
sur son nom de .
Gabriel Svre mourut le 21 octobre 1616, dans le monastre
de
Sainte-Parascv,
Lsina,
en
Dalmatie,
au cours d une tourne pastor
ale
on corps
fut
transport
Venise dans
l glise
Saint-Georges,
o
ses
compatriotes lui levrent
un
monument en marbre, qui se voit
encore,
portant
en
lettres
d or une epitaphe logieuse compose par le
Chypriote Alexandre
Syncliticos.
(4)
L hritage
littraire du mtropolite
de
Philadelphie comprend, outre
un
certain nombre
de lettres
publies, les
unes
dans la
Turcogrcia de
Martin
Crusius,
qui fut l un
de
ses
correspondants,
les autres par
J. Lami (t. XIII des
Dzlicice
eruditorum), plusieurs crits
thologiques et
polmiques, qui
montrent
en lui
un thologien
d assez petite enver
gure, d rudition plutt
courte,
ayant subi dans une certaine mesure
l influence de
la
scolastique
latine
mais n en restant pas
moins dfen
seur
opinitre
et
souvent maladroit,
pour ne pas
dire
dloyal,
des
doc
trines
du
schisme
grec. Signalons parmi ces crits : i un Trait sur
(1) Jean Vloodos, op. cit., p. 73.
(2) Legrand, op. et loc.
cit.,
p. xxvm, xli sq.
Maxime
Margounios
est
un
des
nom
breux Grecs qui se sont
aperus, au coars des
sicles, du bien fond de la doctrine
catholique
sur la procession du Sainl-Esprit.
(3) Legrand, op. cit., XVII sicle, III, 181;
Vloudos,
p.,j3.
(4)
Voir
cette epitaphe dans
Legrand,
op. cit.,
XVIe
sicle, II,
p.
149* Voir
aussi
la
reproduction
du
portrait
de
Gabriel conserv
dans
la
Scoletta
de
la
colonie grecque
Venise.
Ibid.,
p.
lxxix.
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5/13
100
ECHOS D ORIENT
les sacrements*, dit Venise en
1600,
et dont Richard
Simon
et
Morin
reproduisirent des extraits
(1);
20
trois
opuscules liturgico-dogmatiques
sur
la
signification de
la
crmonie
de
la
Grande
Entre
(2),
sur
les
par
celles de
la
Messe,
, et
sur
les
colybes
(3); 30 une
trilogie
apolo
gtique et
polmique
dirige contre les Latins et spcialement
contre
les Jsuites Bellarmin et Possevin, qui avaient trait les Grecs
de
schis-
matiques
et
d hrtiques
(4).
La premire partie examine
les
princi
pales divergences
entre l glise
orientale et
l glise romaine;
dans la
seconde, l auteur
tablit
quelle est la vritable Eglise sainte, catholique
et
apostolique; la
troisime a pour but de rfuter directement les
accu
sations de schisme
et d hrsie portes contre
l glise orientale.
En
parcourant
le
sur
les
sacrements
et
aussi
la
premire
partie de
la
trilogie
susdite, la
seule publie et
la
seule qui nous ait
t accessible,
(5) nous
avons
fait quelques
constatations intressantes
qui
montrent
que le
thologien
orthodoxe
du
xvie sicle s carte assez
nettement
sur
plusieurs points,
de
la doctrine aujourd hui
gnralement
reue dans
l orthodoxie grco-russe.
Ces constatations se rfrent
au
nombre
des divergences entre
les
deux glises, au caractre indlbile
de
la Confirmation et
de
l Ordre,
aux
formes des
sacrements de Confir
mation,
de
Pnitence et
de
Mariage,
la
satisfaction
pnitentielle,. au
Purgatoire
et
la
batitude des
saints.
Elles sont
une preuve,
entre
()
. Venise, 1600; 2e dit.
Venise
en
1691.
Chrysinthe
de Jrusalem
reproduisit cet ouvrage
en lui
faisant subir
quelques
modifications
dans son
,
etc.,
Tergovist,
1715.
Venise,
1778,
p. 5
-'. Richard Simon
fit
entrer
dans sa
Fides
Ecclesi orientalis
seu
Gabrielis mtropolites
Philadelphiensis opuscula, Paris, 1671, deux morceaux
du trait,
savoir
l'introduction sur les
sacrements
en
gnral et ce qui
regarde
l'Eucharistie.
Morin insra
le
dans son
Commentarius
historicus
de
disciplina
in adminisiratione
sacramenti
Pnitenti, et le .
dans le
Commentarius
de
sacris
Ecclesi
ordinationibus.
(2) La grande entre,
,
est la crmonie par laquelle,
la messe
grecque, le prtre et le diacre portent processionnellement de l'autel de la
prothse
au
matre-autel
le
pain et
le
vin
du sacrifice,
pendant que
l'on
chante
au chur le
chroubicon
(Offertoire).
(3)
Voir
le titre
de
ces
opuscules dans Legrand,
op. cit., XVII sicle, I,
p.
38-40.
Richard Simon, op. cit., les reproduit et les commente. Gabriel affirme
trs clairement
dans
les deux
premiers la
prsence
relle et la
transsubstantiation.
(4) * ,
:
,
,
Legrand, ibid, p.
242.
(5) Cette premire partie, intitule :
,
,
'],
fut publie
Constantinople, en
1627,
unie
d'autres
crits
de
Mlce
PJgs, de
Georges
Coressios, de. Nil de
Thessalonique,
de Barlaam, et
un
trait
anonyme sur
le
feu du Purgatoire. La
deuxime partie
a
pour
titre;
; et la troisime :
. , ,
, . L'ouvrage
entier
se
trouve dans
les
codd,
1616, 2137
et
2791 du
Mont Athos, d'aprs
le
catalogue
de
Lambros.
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6/13
UN
THOLOGIEN GREC DU XVIe SICLE
mille
autres, que
ce qu on appelle la doctrine orthodoxe, dans ce
qu elle
renferme d oppos au catholicisme, est quelque chose d excessivement
mobile
et
changeant
suivant
les
poques
et
les
individus.
Le nombre
des divergences
entre
les glises
Le nombre des divergences entre l glise orthodoxe et l glise catho
lique
est
indfini.
Les polmistes
schismatques,
qu il
s agisse desimpies
thologiens ou de prlats
parlant officiellement
au nom des Eglises
autocphales,
en produisent
tantt
plus et
tantt
moins, et
cette
manuvre
dure depuis
les
origines du schisme. Gabriel Svre
est
relativement
modr.
Ecartant
dlibrment
dans
son
introduction
certains points secondaires, comme la question du calendrier, qui tait
tout fait actuelle de son temps, le
jene du
samedi,
la
gnuflexion
du
dimanche, il ne
s arrte qu aux
divergences
qu il
appelle gnrales
et principales
(i)
et qui ne sont
autres que
les cinq discutes au concile
de Florence,
savoir
:
la procession du
Saint-Esprit,
la
primaut
du
Pape,
l usage
du pain
azyme comme
matire de
l Eucharistie, le feu du
Purgatoire,
la
batitude des saints.
Il
est digne
de
remarque que notre
thologien ne fait
aucune
mention
ni
du
baptme par infusion, ni de
la
question de
l piclse,
ni de
la communion
sous
les
deux espces,
ni de
la peine temporelle due au
pch
pardonn,
ni de
l indissolubilit
du
mariage.
Et cependant
sur
tous ces points
la
doctrine et
la
pratique
de
l glise catholique au xvie sicle taient ce qu elles sont
aujourd hui.
Qui expliquera pourquoi les
polmistes
de
nos jours se montrent plus
svres que Gabriel
Svre
?
Le
caractre indlbile de la
Confirmation
et de l Ordre
La doctrine du caractre indlbile imprim par certains sacrements
est
aujourd hui
trs
peu
en faveur
dans
la
thologie
orthodoxe.
Gnralement
admise
encore
pour le Baptme, elle est
de
plus en plus abandonne pour
l Ordre
et nie pour la Confirmation. On lit
bien
dans le texte original
de
la
Confession
de
Dosithe que l Ordre
imprime
un
caractre
ineffaable,
mais,
de leur
propre
autorit,
les
Russes
ont biff ce passage, et
leurs
thologiens
et canonistes dclarent
que
la
dposition enlve
tout pouvoir
sacerdotal et
ramne le
clerc dichu l'tat laque. Quant la
Confir
mation, il y a beau temps que
dans
l glise orientale on reconfirme les
(i)
-u
-.
:;
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7/13
102
ECHOS D ORIENT
apostats.
Bien
que cette dernire pratique
ft
en vigueur avant Gabriel
Svre,
celui-ci
n en
considre
pas
moins
comme une doctrine
pieuse
et
vraie
l opinion
de
ceux qui disent
que
imprime un carac
tre
neffaable tout comme le Baptme et
l Ordre (i). Ceux
qui
ont
reu
ce
sacrement sont distingus des autres qui n ont pas t
marqus de
son
empreinte
(2).
Pour
ce
qui
est du
caractre
sacerdotal, il est,
d aprs
Gabriel, tout
fait inamissible, et, au
cas
o
un
prtre mort reviendrait
la vie, on n aurait pas le rordonner
(3).
Je
sais des thologiens
actuels qui vont
dire que
le
mtropolite de
Philadelphie
tait un latino-
phrone frott
de scolastique. Je n'y contredirai
pas,
mais
comment
se
fait-il que
ce
latinophronisme
tait
au xvie sicle, parfaitement conciliable
avec
la
plus
stricte
orthodoxie
et
qu il
y
rpugne
aujourd hui?
Y
aurait-
il
eu par hasard,
depuis,
un nouveau
concile
cumnique, ou Vortho-
doxie varierait-elle avec le temps?
Formes de la Confirmation,
de
la Pnitence et
du
Mariage
Gabriel
de
Philadelphie adopte sans scrupule la terminologie
sacra-
mentaire des
scolastiques.
11
trouve
dans
chaque
sacrement une
matire
et une forme,
,
tout comme il fait
sien
le terme
de
transsubstantiation,
, si critiqu de nos jours par certains
thologiens
orientaux. Contrairement
l opinion gnralement
reue,
qui voit la forme
de
la
Confirmation
dans les paroles : Sceau du don du
Saint-Esprit, , prononces au moment
o se font les onctions
du
Chrme, Gabriel dcouvre cette forme
dans
la
force des paroles de
l vque
bnissant et informant le Saint-
Chrme
(4).
Les thologiens latins
ont
beaucoup
discut sur
la
valeur
des fo
rmules dprcatives
d absolution contenues
dans
l Eucologe grec. On
n est
pas peu
surpris de
voir
Gabriel
Svre
donner
comme
forme
du
sacrement
de Pnitence
une
formule
dclarative, qui ne se lit dans
{1)
Toc
:. Richard Simon,
op.
cit.,
p.
5i.
(2) (
)
.
Chrysanthe, op. cit., dit. de Tergovist, p. '.
(3)
, '
,
,
,
-
. Richard
Simon, p. 5i-52.
(4)
Tb
' ,
': .
Chrysanthe,
p.
'.
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8/13
UN THOLOGIEN GREC DU XVIe SICLE IO3
aucun
euchologe. Cette
formule est ainsi conue
: fH
ta
-^
:
La
grce
du Saint-Esprit
te
dclare
par
mon
humilit pardonn
M
absous.
Voil,
affirme
notre thologien,
ce que disent les
ministres
lgitimes
de
la
sainte
confession au
pnitent
qui vient
eux.
(1)
Consults
par le cardinal
de
Guise, les Grecs
de
Venise avaient
livr
une formule indicative : Humilitas mea habet te condonatum, galement
inconnue
du rituel.
De
son
ct, Arcudius prtend
que beaucoup
de
prtres grecs
de
son temps avaient l habitude de dire : -
ou
^,
qui
est
bien l quivalent
de
notre Ego te
absolvo (2).
Que conclure de l,
sinon
que les Grecs ont, pour absoudre,
leur
disposition
la
fois
des
formes
dprcatives,
des
formes
dclara
tivest des formes indicatives. Souhaitons
qu avec
tant
de ressources
ils
se
confessent un
peu
plus souvent.
Les
thologiens
orthodoxes
ont
gnralement* admis et admettent
encore
que
la forme du sacrement
de
Mariage est constitue par la
bndiction donne
par le
prtre.
Gabriel Svre n est pas
de leur
avis.
Pour lui, comme
pour
l ensemble des thologiens catholiques, le sacre
ment n est pas separable
du
contrat,
et la
forme
n est pas autre chose
que
l expression mme
du consentement
mutuel des
poux
(3).
La
peine
temporelle
due
au
pch aprs l absolution
Sous l influence
de
la thologie protestante, les
polmistes antilatins
d Orient et
de
Russie nient
communment
qu il puisse rester, aprs
l absolution, une dette
payer
la
justice divine, soit
en ce
monde, soit
en l autre, pour les pchs
pardonnes. La pnitence ou pitimie
impose
par le confesseur n a,
disent-ils,
qu une
valeur mdicinale; ce n est
pas une satisfaction, au sens propre
du
mot,
car
Jsus-Christ a suffisam
ment
atisfait
pour nous.
Il
est
curieux
de constater
que
Gabriel Svre
entendait
l'orthodoxie
d une
autre
faon. Pour
lui,
l existence de
la
peine temporelle satisfactoire ne fait pas l ombre d un doute. 11 l'affirme
plusieurs
reprises, soit dans son trait des
sacrements,
soit
en parlant
du feu
du
Purgatoire.
Tout
d abord,
il distingue dans le sacrement
de
Pnitence
trois par-
(1) Chrysanthe, op. cit.,
p.
-\
(2) P.
Arcudius,
De Concordia Ecclesi occidentalis et orientalis in septem sacra-
mentorum administratione. Paris, 1672, p. 430.
(3)
Tb
,
.
,
;
.
.
Chrysanthe,
p. '.
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9/13
IO4
ECHOS D
ORIENT
ties
: la
contrition,
la confession et la satisfaction
.
Cette
est
dfinie par lui l accomplissement intgral
du
canon
(pnitence) impos
au
pcheur
pour
ses
pchs
par
le
confesseur,
qui
en a le pouvoir, selon
la
tradition
de
la Sainte
glise et
la
lgislation
pnitentielle des saints
canons
. La ncessit de cette satisfaction
est
enseigne
non
seulement par
les divins docteurs
de l Eglise catholique,
mais encore par l criture
Sainte
elle-mme, comme on le voit par
l exemple de Marie, sur de Mose,
et
par celui de l incestueux de
Corinthe. Aussi les
saints
Pres
ont-ils
fix
selon
la
quantit
et la
qual
it des pchs la
satisfaction
convenable. Celui qui ne veut pas
se
con
former leurs
prescriptions
doit
de
toute ncessit paratre devant les
assises
d'outre-tombe
pour
rendre
compte
de
ses
iniquits,
puisqu il
a
mpris
la lgislation
de
la
sainte glise
(1).
Cette
dernire phrase
indique clairement
que
le mtropolite
de
Philadelphie reconnat
l exi
stence d une peine
temporelle
satisfactoire, tant pour ce inonde que pour
l autre.
La
peine
temporelle d outre-tombe est
d ailleurs expressment
affirme
dans
ce passage
tir
du
trait
sur
la
quatrime divergence, c est--dire
sur le feu
du
Purgatoire.
Par le
baptme, Dieu nous dlivre du
pch originel
et
de tout autre
pch; par
la
pnitence et
la
contrition
du
cur, il
nous
accorde
la rmis
sion
es pchs commis aprs le
baptme;
par
les saints
mystres
et
aussi
par les prires et les aumnes, // fait grce aux chrtiens orthodoxes
dfunts des
chtiments
dus
aux pchs ; reoivent cette
dlivrance seules
les
mes qui
en
sont dignes
(2).
Le dogme
du
Purgatoire,
dans ce
qu il a de
dfini, est dj
tout entier
dans ces lignes. Nous allons voir
que
Gabriel Svre s approche encore
de
plus prs
des positions de
la
thologie catholique.
Le Purgatoire
On
peut dire que
la
discussion entre Grecs
et
Latins sur le Purgat
oire fut, ds les origines, trs mal engage. Les Latins voulurent
dfendre mordicus
une position trs secondaire, qui ne touche en
rien
la
substance
du dogme.
Ils portrent presque uniquement
les
() ,
,
',
,
.
.
Chrysanthe,
.
'/
(2)
;
.
7/25/2019 article_rebyz_1146-9447_1913_num_16_99_4037
10/13
UN
THOLOGIEN GREC DU XVIe SICLE
dbats
sur
la
question
du
feu, au
lieu
d appuyer sur l existence
d un
tat intermdiaire
entre
l'tat
de
flicit et l'tat
de damnation.
On vit
bien, au
concile
de
Florence,
les
inconvnients
de
cette
tactique;
aussi
le
dcret d union
se
contenta-t-il d enseigner que
les
mes de ceux qui
meurent dans le repentir et
l amour de Dieu,
avant d avoir,
par de
dignes fruits
de
pnitence, satisfait pour
leurs
pchs et leurs ngli
gences, sont purifies par des peines purificatrices, et que, pour tre
dlivres de
ces
peines,
ces
mes
reoivent
du
secours
des suffrages
des fidles vivants
(1).
Le
concile se
tut sur
la
nature des peines et
mme sur
l existence d un
troisime lieu
distinct de l enfer. Le concile
de
Trente
observa
la mme
rserve
(2).
Si
les
thologiens catholiques
s en
taient tenus,
ds
le
dbut,
ces
points
essentiels
et
srs,
ils
auraient
pargn aux Grecs bien des dissertations inutiles sur le
feu
et le lieu
du
Purgatoire,
et
l on aurait
sans doute compt une
divergence de moins
entre
les deux glises. Pousss par
l esprit de
contention qui les
dis
tingue
les
Grecs ont toujours refus d admettre le mot
purgatoire
le
feu et un troisime lieu
distinct de l Hads
et
du ciel. 11
est
remarquable
que
Gabriel
Svre s carte sur
ces points
de
ses
coreligionnaires d une
manire sensible.
Tout
d abord,
pour ce
qui
regarde
le mot et le lieu, le mtropolite
de
Philadelphie nie sans doute
l existence
d un endroit spcial
appel
Purgatoire, en tant
que cet
endroit
serait tout
fait
distinct de
l Hads
scripturaire,
mais il reconnat
bien
volontiers que l Hads peut avoir
plusieurs
compartiments,
plusieurs demeures :
II
n'y a
qu un seul endroit, et non plusieurs, dit-il, o les mes sont
chties; mais cet endroit
a
plusieurs rsidences diffrentes et plusieurs
sortes de
tourments, suivant la nature
des
pchs Les mes
des
pcheurs sont
envoyes
ces
diffrentes
sortes de tourments, aussi bien
les mes des
impies
et des
hrtiques
que celles des chrtiens
impnitents,
et celles des chrtiens qui
ont l esprance d'tre
soulags et dlivrs
de
ces
supplices
par
la sainte
liturgie,
les
aumnes
et
les
prires
offertes
pour eux Ces
endroits
dans
lesquels
sont envoyes les mes pour
y
subir le
chtiment
que mritent leurs
pchs,
je
ne les appelle pas pur
gatoire,
-.,
pour
qu on
ne pense pas que nous sommes de l avis
de Platon, qui dit
dans
le Phdon que
les
mes des
pcheurs
sont puri-
(1)
Item, si vere
pnitentes
in caritate Dei
decesserint,
antequam dignis
pnitenti
f?-uctibus de commissis
satisfecerint
et omissis, eorum animas
pnis
purgatoriis
post
mortem purgari,
et ut
a pnis
hujusmodi rjleventur, prodesse eis vivorum
suffragia.
(2) Purgatorium
esse
(l'tat, et
non
pas
directement le lieu
comme tel)
animasque
ibi
detentas fidelium
suffragiis
juvari.
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11/13
io6 chos d orient
fies,
; mais je
nomme ces endroits lieux satisfactoires,
,
c est--dire endroits dans lesquels les mes sont chties, dans
la
mesure o elles
sont
dignes
de
chtiments
et
dans
la
mesure o
le
voudra
la misricorde
de
Dieu (i).
Si
c est pour ne pas tre accus
de
platonisme que Gabriel Svre
vite d employer le mot purgatoire et prfre le mot saiisfactoire pour
dsigner la
rsidence o
vont les
mes qui ont
l esprance
d'tre dli
vres,
un thologien
catholique aurait, je
crois,
mauvaise grce lui cher
cher noise.
Mais
le mtropolite
de Philadelphie
va encore plus loin
dans
la voie
des concessions : chose inoue chez un thologien grec,
il ne
rpugne pas
absolument
au feu
du Purgatoire
:
Elle
me
sourit,
continue-t-il,
cette
opinion
de
certains
docteurs
de
l glise occidentale qui disent que le. feu ternel
est
celui-l
mme
dans
lequel vont
les
mes qui sont
chties
pour un temps. Sans doute
ce
feu,
tel
que
Dieu l a cr, est
de sa
nature ternel; mais on
le
dit temporaire
cause des mes qui en sont dlivres, non en vertu
de
sa nature. Par
ailleurs,
ce feu est dit ternel et perptuel
cause des
mes de ceux
qui
y sont
chtis
ternellement. Ainsi le diable
est
puni
l ternellement;
ainsi
l me
du malheureux
Judas et celle
de
Pharaon, et les mes des
impies^ des
hrtiques
et des impnitents (2).
On
le
voit, Gabriel est vraiment
de
bonne composition
sur
cette ques
tion
du Purgatoire. Sur
un
point
cependant,
il
se
montre
intraitable.
Se figurant, on
ne
sait trop pourquoi,
que les
Latins accordent au Pape
une vritable juridiction
sur
les
morts,
en vertu
de
laquelle
celui-ci
pourrait
son
gr ouvrir ou
fermer
les
portes du
Purgatoire,
il
dclare
solennellement qu aucun homme n a
le
pouvoir
de dlivrer par lui-
mme
des chtiments de l Hads
les
mes des pcheurs
(3).
Seul, le
Roi des rois et le Seigneur des
seigneurs, notre grand
prtre et
igneur Jsus-Christ, a ce
privilge.
La
batitude des
saints
Sur la batitude des
mes
saintes aprs la mort, il
y a
eu
de tout
temps
chez
les Grecs deux
opinions
divergentes.
Suivant
la premire, les
()
,
'
'
,
.
(2) ;
,
'
/ . '
'
,
,
. *
,
'.
(3)
.-
7/25/2019 article_rebyz_1146-9447_1913_num_16_99_4037
12/13
UN
THOLOGIEN GREC DU XVIe SICLE
IO7
mes des
saints ne sont pas
admises
la vision
de
Dieu
avant
le juge
ment dernier; elles vont
dans
un
endroit
de
rafrachissement et
de
repos,
qu un
thologien
rcent
a
qualifi
de
paradis d en bas,
6
,
par opposition au
vrai paradis,
au paradis
d en haut, et qu on
peut comparer
ce
que
nous appelons le limbe
des
Pres avec
un
peu
plus
de
confortable. 11 est vident que, d aprs cette
opinion,
la batitude
des mes
saintes
est
vraiment incomplte.
Cette
manire
de
voir
heurte
de front
le
dogme
catholique
de
la
rtribution
immdiate aprs la
mort.
La seconde opinion, au contraire, qui a pour
elle, entre
autres autorits,
la
Confession de Dosithe,
ne
diffre en
rien
de ce
qu enseigne
l glise
catholique. La batitude des saints peut tre dite
la
fois complte
et
incomplte, complte
si
on
ne
regarde
que
l me, incomplte
si
l on
considre tout
le compos humain, puisque le corps n est pas encore
associ
la flicit
de
l me.
C est cette
dernire
conception
que se range
Gabriel Svre.
Il
crit :
Voici
quel
est mon avis
sur
cette question : Les mes des saints et des
bienheureux
voient,
en
tant qu mes,
.,
la
batitude
et la gloire
de Dieu,
suivant la parole
de lcriture
: Les mes des justes sont dans
la main
de Dieu,
et comme
le grand
Basile l a
dit dans le passage cit
plus
haut;
mais en tant
que
l me
et le
corps
doivent recevoir
un
jour
la
parfaite
jouissance
de
la divine
batitude je dis
que les
saints
n ont
pas encore une pleine
flicit,
qui existera lorsque le Christ jugera
toute
la terre et rendra
chacun
selon
ses
uvres (1).
N est-il pas vrai
que
Gabriel
aurait
pu supprimer
sa
cinquime
diver
gence et en profiter pour
examiner
d un peu plus prs les autres, dont
il nous faut
dire un
mot en terminant?
Les
autres
divergences
La
question
de
la
procession
du
Saint-Esprit
est
une
de
celles qui
sont le
plus
misrablement
traites
par notre
thologien.
11
se
tient
dans
l ornire
de
la polmique moyengeuse. Pour
lui,
le fondement
de
la
doctrine catholique
du
Filioque
serait
dans l identification
que
feraient
les thologiens latins entre
la
personne
du
Saint-Esprit
et
l opration.
. C'est, sans doute, la
doctrine mal comprise de
l'application des
indulgences
aux
dfunts qui
a fait
croire
Gabriel que
le
Pape
pouvait
ouvrir son
gr les portes
de l'Hads.
()
'
, sei
, , ,
,
,
.
7/25/2019 article_rebyz_1146-9447_1913_num_16_99_4037
13/13
io8 chos d orient
,
commune toute
la
Trinit. Lui-mme distingue si bien l
ssence
divine de
son opration qu il
parat ctoyer le
palamisme:
Autre
chose,
dit-il,
est la
divine
nergie,
autre
chose
l essence
divine,
.
.
Il
exprime
en ces termes
sa con
ception de
la
procession
du
Saint-Esprit
:
De
mme
que ces
deux
choses
:
le
fleuve et l eau, sortent ensemble
d une
mme
source,
ainsi
le Fils
et
le
Saint-Esprit
sortent
ensemble
de
l hypostase
du Pre,
,
.
C est bien
la conception photienne du
mystre divin. Nous savons du
reste par la polmique
de
Gabriel avec Maxime
Margounios
que
la
signi
fication
au
per Filiufn
des
Pres
grecs
lui a
totalement
chapp.
Pour
la
manire de
traiter les
textes patristiques,
il ne
s carte pas
en effet
de
la mthode qui fut
toujours chre aux thologiens
du
schisme
: apporter
en
faveur de
la procession a Ptre solo tout texte qui affirme
simple
ment a
procession
du
Saint-Esprit a Ptre; interprter de
la
mission
temporelle
tout
texte
affirmant
la
procession a Ptre
Filioque
ou a Ptre
per
Filium.
Avec
cette exgse, il arrive mettre
de son
ct tous les
Pres, mme saint Ambroise, mme saint Augustin, mme saint Epi-
phane et saint Cyrille d Alexandrie. C est exasprant.
Parlant
de
la
primaut
du
Pape,
notre
thologien
cherche
tablir
les deux thses suivantes :
i
Pierre n a reu qu une
primaut d hon
neur
ur
les autres aptres et
non
une primaut
de pouvoir
et
de
domin
ation,
; 2 les vques
de
Rome,
successeurs
de
Pierre (Gabriel ne songe pas contester
ce point),
ont
obtenu
la primaut
du rang,
, dans l ancienne
Eglise de
la part des
conciles,
en
considration
du rang
de
capitale que
possdait
la
ville
de
Rome.
Relativement la
question des azymes, Gabriel admet que Jsus-Christ
a
mang
la
pque
lgale au jour voulu, mais non au
moment
voulu,
. Au soir
du Jeudi-Saint, alors que
le jour
de
la
Pque tait
son commencement,
on avait
la
fois
du
pain
ferment et du
pain azyme.
Jsus-Christ institua l Eucharistie avec du
pain ferment.
Tout compte
fait,
Gabriel Svre tait bien
un
Orthodoxe, mais
un
Orthodoxe
du
xvie sicle,
qui
ne ressemblait pas
compltement aux
Orthodoxes
du
xxe.
Que
conclure de l, sinon
que ce qu on
appelle
l Orthodoxie n chappe pas une
certaine volution?
M. Jugie.
Constantinople.