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“Quelle articulation collectivités locales – ONG pour un meilleur usage des TIC au service du développement et de la gouvernance locale?” Communication de Jean-Jacques GUIBBERT, LISST cieu, Université Toulouse le Mirail Troisièmes rencontres de l’eAtlas francophone de l’Afrique de l’Ouest Cotonou 25, 26, 27 octobre 2011 (Version provisoire)

Articulation Collectivités locales / ONG pour un meilleur usage des TIC

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rencontres eAtlas FAo, Cotonou 2011 / Atelier 4 : TIC, Gouvernement, démocratie locale, citoyenneté. Communication de Jean-Jacques GUIBBERT, Chercheur associé au LISST-CIEU, Université de Toulouse.

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“Quelle articulation collectivités locales – ONG pour un meilleur usage des TIC au service du

développement et de la gouvernance locale?”

Communication de Jean-Jacques GUIBBERT, LISST cieu, Université Toulouse le Mirail

Troisièmes rencontres de l’eAtlas francophone de l’Afrique de l’OuestCotonou 25, 26, 27 octobre 2011

(Version provisoire)

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PLAN

• TIC, Appropriation et développement local– Décentralisation et complexification du jeux d’acteurs: 2

acteurs clés Collectivités locales et ONG– Gouvernance locale: de la gouvernance technique

(bonne gouvernance) à la gouvernance démocratique– Le triangle stratégique « participation – communication

– TIC »• Les difficultés de l’articulation ONG – Collectivités

locales – TIC: quelques illustrations• Vers un nouveau partenariat

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Le postulat: une entrée par l’appropriation, et une entrée par le local

• Les différentes formes d’appropriations localisées des TIC ne sauraient être analysées comme des processus de résistance aux changements, de « réplications » ou de « détournements », mais comme des formes spécifiques d’invention sociale et culturelle.

• Deux types d’acteurs émergent au niveau local dans ce processus d’appropriation des TIC pour le développement et la gouvernance locale: les collectivités locales et les ONG.

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1.Décentralisation et complexification du jeux d’acteurs national

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…et sa projection au niveau local

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Le jeu d’acteurs et les TIC au niveau national…

• Nous avions défini ainsi le jeu d’acteur qui s’était mis en place autour du développement de l’internet au Sénégal, Mali et Bénin:– Un rôle pionnier joué par le monde de la recherche et des ONG– Un rôle essentiel joué par les partenaires au développement dans la

diffusion des modèles référentiels et dans le financement des équipements et des expérimentations

– Une priorité stratégique accordée par les Etats au développement du numérique, mais une approche plus modernisatrice que démocratique et un discours peinant à se traduire dans les faits au niveau local

– Des opérateurs privés qui visent à conquérir un marché potentiel énorme– Des collectivités locales qui font une entrée tardive dans le jeu du numérique– Des autorités traditionnelles qui combinent avec succès communication

traditionnelle et TIC– Des ONG aux avants postes de l’expérimentation et de la formation

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ONG et Collectivités locales: une entrée décalée dans la société de l’information

• Les Rencontres de Bamako avaient rappelé le rôle essentiel joué par les ONG dans la construction des sociétés de l’information au niveau local– Rôle d’anticipation (c’est une ONG ENDA TM qui avant les collectivités locales

et même les Etats a installé le premier système de communication par internet dans la région)

– Rôle de promotion et de sensibilisation à l’usage des TIC (Réseau Anais, OSIRIS, Yam Pukri, etc)

– Rôle dans la formation des acteurs (autres ONG, mais souvent aussi collectivités locales. (Voir le travail du CRESP)

– Rôle d’opérateur et d’accompagnateur des politiques sectorielles au niveau local (eEducation, eSanté, eGouvernance)

– Lutte contre la fracture numérique (frappant les femmes, les jeunes de la rue, les quariers défavorisés, les zones rurales enclavées)

– Rôle de surveillance des politiques publiques (OSIRIS)

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• Mais elles en avaient aussi dressé les limites– Difficultés d’inscrire leurs expérimentation dans la durée (Cyberpop, OVAF,

etc)– Difficultés à massifier / généraliser / changer d’échelle les solutions

proposées– Déphasage entre les discours et les mises en œuvre réelles et insuffisance

des évaluations (nous passons notre temps à reproduire des solutions dont nous savons qu’elles ont échouées ailleurs (Centres communautaires multimédias) mais dont l’échec n’a été ni évalué ni diffusé.(des Best practicies aux worst practicies)

– Dérives du marketing du développement et du courtage (la reproduction de l’ONG prend le pas sur sa mission

– Dérives de l’élitisme (la démocratisation est un discours mais les Ong fonctionnent souvent comme le moyen d’ascension sociale et parfois politique d’une minorité de lettrés ou de branchés)

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Des collectivités locales hors du jeux numérique?

• Les participants des rencontres de Bamako avaient souligné le retard relatif des collectivités locales africaines en matière d’usage des TIC. Malgré quelques exceptions notoires « il n’en faut pas moins relever la faiblesse quasi générale de l’appropriation des TIC par les acteurs publics locaux »

• .• Les raisons en sont multiples:

– Caractère lacunaire des réseaux électriques et d’infrastructures TIC dans les zones rurales;– Faiblesse des moyens financiers, techniques et humains consacrés aux TIC (dont Biram nous a dit qu’il résultait plus

d’une absence de volonté politique que d’une fatalité)– Faible niveau de conscience des enjeux et des potentialités des TIC par la majorité des élus;– Stratégie nationales TIC faisant l’impasse sur le local (Olivier)– Etc.

• Mais le constat est sévère:– Sous utilisation de l’internet par les services municipaux– Sites web souvent pauvres en information quand ils ne sont pas totalement obsolètes (Ibrahima Sylla)– SIG prototypes non actualisés et sous utilisés– Services en lignes balbutiants quand ils ne sont pas inexistants– Multiplication des expérimentations sans diffusion– Usage citoyen de l’internet rareetc

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Les trois logiques de la gouvernance urbaine(d’après la gouvernance urbaine dans tous ses états)

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3;Une participation à plusieurs vitesses participation(d’après Sintomer)

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Les difficultés de la relationcollectivités locales – ONG

en matière de TIC: quelques illustrations

‘je t’aime moi non plus’

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1. La place accordé à l’autre l’autre: les sites web des ONG et des collectivités locales

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Une illustration de l’insuffisance de communication ONG – Municipalités:la place qu’ils accordent aux autres acteurs dans leurs sites web respectifs

L’importance accordée aux différents acteurs cibles dans les sites web du réseau ENDA Tiers Monde

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Des sites municipaux qui se préoccupent plus de leur auto promotion que du développement local et du dialogue

démocratique.

• Dans la dernière publication de eAtlas (NETCOM NETSuds 2007) Ibrahima Sylla tirait les conclusions d’une étude des sites web municipaux au Sénégal menée après l’analyse de 27 sites.

• L’essentiel d’entre eux se consacraient au « prosélytisme politique, qui consiste à l’exhibition des réalisations de l’équipe municipale dans le but de gagner la confiance d’un électorat sans cesse courtisé » et au « marketing territorial: procédant d’une volonté des élus de promouvoir l’image de leur ville à l’international »

• Quelque rares sites s’efforçaient de « mettre à disposition des administrés de nouveaux services en ligne ou e.administration »

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• Aujourd’hui encore, rares sont les sites qui dépassent le stade de la carte de visite de l’équipe municipale et de son territoire. Une première génération de site c’est limitée à cloner un modèle initial dans lequel on trouvait une information sur leur territoire municipal souvent lente à se réactualiser une fois la première version du site produite.

• Nous devons cependant souligner les efforts réalisés par certains sites municipaux, comme celui de la ville de Dakar, ou des espaces d’expression sont ouverts qui permettent par certaines catégories de s’exprimer sous formes de vidéos sur des problèmes aussi sensible que celui des marchands ambulants par exemple, mais ils sont encore une exception.

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Modèle d’évolution des sites web communaux

Philippe Vidal selon ARTESI

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• L’espace réservé au Conseil consultatif de la ville de Dakar dont le but de « créer une interface entre la municipalité de Dakar et les citoyens des différentes communes de la capitale »

• Intégré par une cinquantaine de membres représentant les ordres professionnels (architectes, avocats, notaires, experts évaluateurs) , les syndicats (travailleurs, enseignants, santé) et de très nombreux représentants des organisations de la société civile (associations d’handicapés de culture) ONG de développement, mouvements de jeunesse, mouvement citoyen, Forum civil, etc

• et qui se propose de « partir sur de nouvelles bases par l’installation des cadres d’interpellations dans les quartiers, la création d’un numéro vert pour impliquer les citoyens dans le fonctionnement de l’exécutif local’’

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TIC et démocratie locale à Dakar

• Le Forum de la ville de Dakar qui accueille actuellement un intéressant débat sur le « Désencombrement » Ce Forum est un bel exemple de parole citoyenne. En voici quelques extraits:

• « Belle initiative! Mais il ne sert à rien de désencombrer si les gens reviennent le lendemain. Il faut un suivi quotidien, si vous voulez réussir le pari de rendre Dakar propre, il faut impliquer les populations et leur donner des moyens matériels. Il faut appuyer le organisations locales qui sont pleines de volonté et leur assurer une collaboration honnête et sincère de leur élu local. Mais les actions politiciennes sont le lot quotidien de ces élus. Il faut arrêter le nombrilisme Mr le Maire. »

• Radio communautaire et Internet au service du dialogue élus – citoyen « Au Mali et au Sénégal, il existe notamment des « journées de dialogue » au cours desquelles le maire installe son bureau dans la cour et consacre la journée a discuter avec le citoyens. A Dakar, le maire et se soumet aux interrogations de la population à travers la radio communautaire. Via Internet, il maintient également le dialogue avec la diaspora. » (Le Monde Diplomatique)

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2. Des observatoires urbains en mal de durabilité

• En juin 1996 à Istanbul lors du Sommet sur les Villes, le Programme des Nations Unies pour les Établissements Humains (PNUEH/Habitat) créé un Observatoire Mondial Urbain (OMU).

• ONU Habitat confie la mise en œuvre de ce programme au niveau régional à des partenaires de la société civile de mettre en œuvre ce programme. Enda Rup se voit confier l’animation du Programme pour l’Afrique.

• Dans une première phase ENDA lance une série impressionnante d’activités ( lancement et équipement d’un certain nombre d’Observatoires Nationaux et locaux dans 7 pays (1), formation de 120 techniciens et décideurs, appui à la mise en place de SIG et de banques de données pour l’essentiel au niveau municipal, capitalisation et d’échanges d’expériences)

• Mais, une fois l’enthousiasme de la phase de lancement passée, ces activités ont beaucoup de difficultés à s’installer dans la durée Un rapport d’évaluation préparé pour le principal bailleur du programme souligne les difficultés rencontrées:

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Une évaluation courageuse du programme (1)

• « Les comités consultatifs entre les autorités locales et la société civile dans le cadre des Observatoires Urbains Locaux ont été actifs à leur début. Le problème a été d’assurer la durabilité de ce processus » (p 8)

• « On ne note des impacts positifs des OUL que dans de rares cas. Les données et indicateurs collectés dans les OUL des différents pays associés à la phase 1 ont eu une faible influence sur les décideurs en matière de plans de développement locaux et de budgets » (p 9)

• « La plupart des Observatoires Urbains Globaux (OUG) sont actuellement inactifs » (p11) « De nombreux OUL ne sont plus actifs et les activités se sont arrêtées après l’élaboration des plans d’action et parfois avant » (p 12)

• Cette expérience pose la question récurrente de :• La capacité des ONG d’intervenir à grande échelle et dans un nombre important de pays• La capacité des ONG à institutionnaliser et à assurer la durabilité des expérimentations

qu’elles ont lancé• Si ce bilan semble très négatif, il n’est malheureusement pas exceptionnel. C’est

probablement pour cela que l’on peine souvent à trouver les bilans critiques et réaliste de nombreux projets très séduisants dans leur ambition initiale, mais moins convaincants dans leur mise en œuvre effective. ENDA rup aura eu au moins le mérite de briser ce tabou.

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3.TIC et valorisation des savoirs populaires: la lutte contre les inondations à Pikine

• Les villes de la banlieue dakaroise sont frappés par des inondations d’hivernages récurrentes et dévastatrices. Les dégâts humains de ces inondations sont aggravés depuis une dizaine d’années par l’extension de l’urbanisation dans des terrains impropres à la construction par le manque d’infrastructures de drainage et par les bouleversements introduits par l’urbanisation et les pratiques urbaines sur les réseaux naturels d’évacuation. Les inondations de 2009 ont ainsi affecté dans l’agglomération dakaroise 360 000 personnes et ont occasionné 82 millions de US dollars de dommages.

• Les plans d’urgence de l’Etat (Plan Jaxaay, Plan ORSEC) et les aides d’urgence apportées aux populations ne permettent pas d’apporter une solution durable aux problèmes. Des critiques très fortes de gestion clientéliste du problème, voire de corruption, sont portées.. La persistance du problème est une des causes de la perte de crédibilité des politiques dans l’agglomération

• Une ONG locale EVE (Eau Vie Environnement) a fait de la lutte contre les inondations une de ses priorités. Avec l’appui financier d’OXFAM, son objectif est de doter les 15 CA de la ville de Pikine d’un outil d’aide à la décision dans la gestion des risques liés aux inondations.

• Pour cela elle s’est efforcé de développer une méthode de cartographie participative valorisant les savoirs populaires et a organisé des ateliers par CA visant à produire des plans communaux de prévention des inondations

• Des relais communautaires étaient utilisés pour la production des cartes participatives combinant ainsi savoirs ‘populaires’ et savoirs techniques

• Ce travail a servi de base pour produire une cartographie retranscrite en format informatique et actualisable. Ces travaux devraient déboucher sur l’aide à la décision des ONG et de la municipalité en matière de prévention des inondations.

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Plans d’actions de lutte contre les inondations

• Ces Plans devaient « prévenir et gérer les inondations dans les Communes d’Arrondissement »(1)

• Les ateliers débouchant sur la proposition des. Ces plans d’actions élaborés, à l’occasion d’ateliers animés par l’ONG EVE par un groupe de personnes représentant aussi bien les élus et techniciens locaux que ceux des organisations de la société civile locale.

• Si les mesures proposées semblent classiques (pompage, drainage, désherbage, remblais, saupoudrage, distribution de kits d’hygiène) et peuvent paraître insuffisantes par rapport à l’ampleur du phénomène qui suppose des interventions beaucoup plus lourdes pour régler durablement le problème,

• Ces ateliers participatifs devaient:– Améliorer la coordination entre la multiplicités des intervenants en la matière;– Associer et sensibiliser les populations pour prévenir certains comportements

contreproductifs en saison sèche (dépôts sauvages d’ordures) et de mobilisations dans les périodes de crise;

– Combiner savoirs ‘populaires’ et savoirs ‘techniques’ pour déboucher sur des plans d’actions plus opérationnels.

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De la carte participativeà la carte techniqueDes inondations dansLa Commune d’ArrondissementDe Tivaouane Diaksao (Pikine)

Source, Murielle Clément, 2011

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Incidences de l’introduction de la cartographie numérique

Cartographie participative manuelle Cartographie numérique

AVANTAGES AVANTAGES

Valorisation des savoirs populairesAide à la découverte de certaines visions du territoire par les populationsFacilite l’implication des populations dans les futures activitésRenforce la capacité des acteurs populaires à dialoguer et à contrôler les actions publiques

Valorisation des savoirs techniquesPossibilité de stocker un grand nombre d’informationsPossibilités de croiser facilement certaines donnéesPermet des changements d’échelles Crédibilise les propositions vis à vis des bailleurs

INCONVÉNIENTS INCONVÉNIENTS

Survivance d’idées reçuesDifficulté de travailler à des échelles dépassant les territoires vécusDéficit de crédibilité vis à vis des institutions et bailleurs

Coûts en RH et équipementDifficultés d’alimenter durablement les SIGRisques de confiscation du débat public par les techniciens

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Les 3 scénarios envisagés

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La diversité des modalités d’articulation ONG - Collectivités locales en matière de numérique

• Substitution• Concurrence• Appui technique/Expertise/Maîtrise d’ouvrage

sociale• Partenariat• Contrôle citoyen et co élaboration des

politiques

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Conclusion

• Au delà des rapports d‘autosatisfaction destinés à perpétuer les financements, nous avons pu constater une forte mortalité des projets TIC développés par les Collectivités locales et les ONG au niveau local.

• Collectivités locales et ONG ne contrôlent qu’un des leviers de la construction d’un système socio technique de communication pour le développement et la démocratisation.

– Sans l’appui des ONG et des organisations de la société civile locale, les collectivités ne disposent pas des relais suffisants et ne maîtrisent pas les méthodes nécessaires pour que les TIC ou les dispositifs quelles participent à mettre en place soient acceptés et appropriés par les acteurs locaux.

– Sans l’appui des collectivités, les ONG ne disposent pas de la capacité d’institutionnalisation et de financement pour que les expérimentations qu’elles ont promus s’installent dans la durée et embrassent l’ensemble dus territoire.

• L’articulation de ces deux acteurs est donc essentiel pour la construction d’une société locale de l’information efficace, démocratique et inclusive. Mais les modalités de cette articulation sont diverses et influencent l’efficacité économique, démocratisation politique et inclusion sociale.

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Bibliographie• Mamadou Goita, Jeux de pouvoirs entre les différents acteurs de la décentralisation en Afrique de l’Ouest, in L’aménagement au défi de

la décentralisation en Afrique de l’Ouest, PUM, 2005, pp.113-134• Françoise Lieberherr – Gardiol, Des gouvernances urbaines en réinvention: transition et démocratisation dans trois villes burkinabés, in

Construire des gouvernances: entre citoyens décideurs et scientifiques, Ed. UNESCO / PIE Peter Lang, 2005, pp. 67 – 99• Annick Osmont et autres, La gouvernance urbaine dans tous ses états. DgCID, MAEE, 2008• Bacqué, Rey, Sintomer, Gestion de proximité et démocratie participative. Une perspective comparatiste, La Découverte, Paris, 2005, 314

p.• Jean-Jacques Guibbert, Olivier Sagna, Le rôle des ONG dans la construction et la mise en œuvre des politiques publiques TIC en Afrique

de l’Ouest (Bénin, Mali, Sénégal) in Localiser la société de l’information. Les ONG et l’appropriation sociale des TIC en Afrique de l’Ouest, Deuxièmes Rencontres eAtlas FAO, déc. 2009, eAtlas FAO, 106 p.

• Philippe Vidal, Françoise Desbordes, Les technologies de la société de l’information au service de l’aménagement et du développement des territoires en Afrique de l’Ouest, ENEA- UTM- Prosensup, 2005

• Mamadou Bachir Kanoute, Les défis de la gouvernance participative. Quand l’Afrique réinvente la citoyenneté locale, in Le Monde Diplomatique, octobre 2011.

• Alliance 21, Société de l’information et société de la connaissance. La nécessaire maîtrise sociale d’une mutation, Editions Charles Leopold Mayer www.alliance21.org

• Murielle Clément, Gestion des risques et cartographie participative. Le cas des inondations dans la banlieue de Pikine (Sénégal), Mémoire de Master 1 Aménagement et Développement Territorial, 2011, UTM

• Eric Bernard, Les nouvelles technologies de l’information et de la communication et les ONG, in Deler et autres ONG et développement, Karthala,1998, pp.75 – 88

• Hans Eriksson, Evaluation of urban observatories in francophone africa, Occasional Papers n° 256 – 257, ENDA Editions Dakar, 2006• Marie-Laure Rousseau, Les systèmes d’acteurs de la société de l’information en Afrique: Guédiawaye (Sénégal). Schéma d’acteurs local,

MasterII eAdministration et solidarité numérique, 2009-2010.• Claude Fricaud, Le réseau des sites web de l’ONGI ENDA Tiers-Monde, MasterII eAdministration et solidarité numérique, 2011.• Rapport d’activités du Caucus des ONG africaines pour Habitat II, Istanbul 3-14 juin 1996, 52 p.

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Entre la tentation de l’ostracisme et l’illusion du consensus mou

• Ces deux acteurs résistent parfois difficilement à leurs tendances a fonctionner de manière excluante.

– Les collectivités, au nom de la suprématie supposée de la démocratie représentative ou des anciens modes de gouvernement des territoires résistent parfois difficilement à la tentation d’instrumentaliser les organisations de la société civile au service d’un projet prédéterminé.

– Les ONG et les organisations de la société civile pratiquent encore trop souvent la diabolisation de collectivités locales accusées systématiquement de bureaucratisation, d’inefficacité, de clientélisme et de corruption.

• Si la notion de partenariat semble aujourd’hui de plus en plus acquise, les modalités de ce partenariat varient de l’assistance technique au dialogue sur les politiques. La construction d’une société de l’information locale démocratique est une condition d’un développement local durable et inclusif. Ce principe doit être le point de départ et d’arrivée des nombreuses expérimentations qui éclosent en Afrique de l’Ouest et si nous ne voulons pas voir se transformer prochainement la solidarité numérique un cimetière de projets.(voir la citation d’Emmanuel Ndione ou de la malienne)

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. Collectivités locales et ONG sont inter dépendantes.

Nous faisons l’hypothèse que ces deux types d’acteurs locaux

– ne pourront changer d’échelle pour apporter des réponses plus globales aux problèmes

– ni avoir une influence notable sur les politiques publique sans passer des alliances fortes

– Ces deux types d’acteurs sont en fait objectivement indissociables si ils veulent être en mesure d’influer sur les politiques publiques et construire localement la société de l’information.

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Comment rendre effectif les partenariats intersectoriels?

• Les pionniers du rapprochement entre le monde des ONG et les collectivités locales le disaient déjà il y a plus de 15 ans, (à l’orée de la société de l’information) pendant un atelier du caucus des ONG africaines à Istanbul intitulé « Vivre entre plusieurs secteurs »

• Dans cette atelier qui comptait déjà avec la participation du PDM (Jean Pierre Elong Mbassi), de maires de grandes (Mamadou Diop Maire de Dakar) et petites villes africaines, de représentant des grands bailleurs de fonds urbains (PNUD, BM) et qui était organisé à l’initiative des ONG les participants se posaient déjà la question suivante: « Comment rendre effectif les partenariats entre ONG et collectivités locales? »

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Vers un partenariat critique Collectivités ONG

• La construction de sociétés africaines de l’information plus démocratiques durables et solidaires ne se ferra pas sans un partenariat élargi entre collectivités locales et ONG concluaient les Rencontres de Bamako.

• « En l’absence de ce partenariat, les villes africaines mettraient de plus en plus aussi bien les collectivités locales que les associations ‘sur la touche’, cédant la place à des structures de gestion mi officielles, mi privées qui ne s’occuperaient en fait que d’une petite minorité »

• La construction d’un partenariat critique entre collectivités locales et ONG, entre acteurs territoriaux, société civile et chercheurs citoyens est donc une impérieuse nécessité.