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Bull. Fr. Pêche Piscio. (1999) 353/354:99-120 — 99 — EFFICACITÉ D'UN EXUTOIRE DE DÉVALAISON POUR SMOLTS DE SAUMON ATLANTIQUE (SALMO SALAR L.) ET COMPORTEMENT DES POISSONS AU NIVEAU D E L'AMÉNAGEMENT HYDROÉLECTRIQUE DE BEDOUS S U R L E GAVE D'ASPE ÉTUDIÉS PAR LA TECHNIQUE DE MARQUAGE-RECAPTURE ET PAR RADIOTÉLÉMÉTRIE. (1) CSP-CEMAGREF-GHAAPPE, Institut de Mécanique des Fluides, Avenue du Professeur Camille Souia, 31400 Toulouse, France. (2) Électricité de France - Études et Recherches, 6 Quai Watier, 78401 Chatou Cedex, Deux expérimentations ont été conduites en 1995 et 1998 au niveau de la prise d'eau de l'aménagement hydroélectrique de Bedous sur le Gave d'Aspe afin de tester l'efficacité d'un exutoire de dévalaison pour smolts de saumon atlantique (Salmo salarL.). Le dispositif de dévalaison est situé en rive droite à proximité immédiate du plan des grilles. Le débit moyen alimentant l'exutoire a varié au cours de l'étude de 0,4 m7s à 1,2 m7s ce qui correspond à 1,6 % à 4,3 % du débit turbiné. Lefficacité du dispositif a été évaluée grâce à la technique de marquage-recapture. Le comportement des smolts dans le canal d'amenée a été suivi par radiotélémétrie. Lefficacité de l'exutoire (moyenne : 17 %) s'est révélée très faible en 1995 â cause de conditions hydrauliques défavorables. Un mur déflecteur a été mis en place en 1997 afin de modifier l'écoulement dans le canal et améliorer le guidage des poissons vers l'entrée du dispositif de dévalaison. L'efficacité de l'exutoire est passée à 55 %. Le comportement des poissons à l'amont immédiat des grilles de prise d'eau est très dépendant des conditions hydrodynamiques dans le canal d'amenée. L'efficacité de l'exutoire semble croître avec la longueur des poissons, la proportion des classes de taille inférieures à 19 cm étant plus faible sur les poissons piégés que sur les poissons lâchés. Cette sélection est très certainement liée à l'espacement relativement important des barreaux des grilles de la prise d'eau (30 mm) qui malgré le courant tangentiel au plan de grilles demeurent plus perméables aux individus les plus petits. L'éclairage de l'entrée de l'exutoire ne paraît pas avoir d'influence sur les déplacements des poissons radiomarqués dans le canal d'amenée, le facteur hydraulique étant prépondérant. Il modifie cependant les rythmes de passage des poissons par l'exutoire. M . C H A N S E A U (1), M. LARINIER ( 1 ) e t F. TRAVADE (2) France. Reçu le 08 janvier 1999 Accepté le 11 mars 1999 Received 08 January, 1999 Accepted 11 March, 1999 RÉSUMÉ Mots-clés : dévalaison, aménagement hydroélectrique, exutoire de surface, marquage-recapture, radiotélémétrie, smolt, Salmo salar, comportement, hydrodynamique, lumière. Article available at http://www.kmae-journal.org or http://dx.doi.org/10.1051/kmae:1999008

Aspe étudiés par la technique de marquage-recapture et ... · ON THE ASPE RIVER (FRANCE) MONITORED BY RADIOTELEMETRY. ABSTRACT Two experiments were conducted at the Bedous water

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Bull. Fr. Pêche Piscio. (1999) 353/354:99-120 — 99 —

EFFICACITÉ D ' U N E X U T O I R E D E DÉVALAISON P O U R S M O L T S D E S A U M O N A T L A N T I Q U E (SALMO SALAR L.) E T C O M P O R T E M E N T

D E S P O I S S O N S A U N I V E A U D E L'AMÉNAGEMENT HYDROÉLECTRIQUE D E B E D O U S S U R L E G A V E D ' A S P E

ÉTUDIÉS P A R L A T E C H N I Q U E D E M A R Q U A G E - R E C A P T U R E E T P A R RADIOTÉLÉMÉTRIE.

(1) C S P - C E M A G R E F - G H A A P P E , Inst i tu t de M é c a n i q u e d e s F lu ides , A v e n u e du

Professeur Cami l le Sou ia , 3 1 4 0 0 Toulouse, France.

(2) Électr ic i té de France - É tudes et Recherches , 6 Qua i Watier, 78401 Cha tou Cedex,

Deux expér imenta t ions ont é té condu i tes en 1995 et 1998 au n iveau de la pr ise

d 'eau de l ' aménagement hydroé lec t r ique de Bedous sur le Gave d 'Aspe afin de tester

l 'efficacité d 'un exutoi re de déva la ison pour smol ts de s a u m o n at lant ique (Salmo salarL.).

Le disposit i f de déva la ison est s i tué en rive droi te à proximi té imméd ia te du p lan des

gri l les. Le débi t moyen a l imentant l 'exutoire a var ié au cours de l 'étude de 0,4 m7s à 1,2 m7s

ce qui co r respond à 1,6 % à 4 ,3 % du débi t tu rb iné. Lef f icaci té du disposit i f a été éva luée

grâce à la techn ique de marquage- recap tu re . Le c o m p o r t e m e n t des smol ts dans le canal

d 'amenée a été suiv i par rad ioté lémétr ie .

Lef f icaci té de l 'exutoire (moyenne : 17 % ) s 'est révélée t rès faible en 1995 â cause

de condi t ions hydrau l iques défavorables. Un mur déf lecteur a été mis en p lace en 1997

afin de modi f ier l 'écou lement dans le cana l et amél io rer le gu idage des po issons vers

l 'entrée du disposi t i f de déva la ison . L'efficacité de l 'exutoire est passée à 55 %. Le

compor temen t des po issons à l 'amont immédia t des gri l les de pr ise d 'eau est t rès

dépendan t des condi t ions hyd rodynamiques dans le canal d 'amenée . L'eff icacité de

l 'exutoire semble croî t re avec la longueur des po issons, la propor t ion des c lasses de tai l le

infér ieures à 19 c m étant p lus faible sur les po issons p iégés que sur les po issons lâchés.

Cet te sélect ion est t rès ce r ta inement l iée à l 'espacement re lat ivement impor tan t des

barreaux des gri l les de la pr ise d 'eau (30 mm) qui malgré le courant tangent ie l au plan de

gri l les demeuren t p lus pe rméab les aux indiv idus les plus pe t i t s . L'éclairage de l 'entrée de

l 'exutoire ne paraît pas avoir d ' in f luence sur les dép lacements des po issons rad iomarqués

dans le cana l d ' amenée , le facteur hydraul ique étant p répondérant . Il modi f ie cependan t

les ry thmes de passage des po issons par l 'exutoire.

M . C H A N S E A U ( 1 ) , M . L A R I N I E R ( 1 ) e t F. T R A V A D E ( 2 )

France.

Reçu le 08 janvier 1999

Accepté le 11 mars 1999

Received 08 January, 1999

Accepted 11 March, 1999

R É S U M É

Mots -c lés : déva la i son , a m é n a g e m e n t hydroé lec t r i que , exuto i re de sur face ,

marquage- recapture , radioté lémétr ie , smol t , Salmo salar, compor temen t , hydrodynamique ,

lumière.

Article available at http://www.kmae-journal.org or http://dx.doi.org/10.1051/kmae:1999008

Bull. Fr. Pêche Piscic. (1999) 353/354 : 99-120 — 100 —

E F F I C I E N C Y O F A D O W N S T R E A M B Y P A S S A S E S T I M A T E D

B Y T H E M A R K - R E C A P T U R E T E C H N I Q U E A N D B E H A V I O U R O F A T L A N T I C S A L M O N

(SALMO SALAR L . ) S M O L T S A T T H E B E D O U S W A T E R I N T A K E

O N T H E A S P E R I V E R ( F R A N C E ) M O N I T O R E D B Y R A D I O T E L E M E T R Y .

A B S T R A C T

Two exper iments were conduc ted at the Bedous water intake on the Aspe River

in 1995 and 1998 to test the eff ic iency of a downs t ream bypass for sa lmon smol ts (Salmo

salarL).

The sur face bypass w a s located on the right bank a little way ups t ream f rom the

t rashrack. Dur ing the exper iment per iod , the d ischarge into the bypass var ied f rom 0.4 m7s

to 1.2 m 3 /s , represent ing f rom 1.6 % to 4.3 % of the turb ine d ischarge. T h e eff ic iency of the

dev ice was evaluated us ing the mark- recapture techn ique. T h e behav iour of smol ts in the

intake cana l was s tud ied using radiotelemetry.

In 1995 the bypass ef f ic iency w a s very low (with a success rate of 17 % ) , due mainly

to hydraul ic condi t ions. A t ra in ing wal l w a s built in 1997 to reverse the f low pat tern in the

cana l and to better gu ide the f ish to the water intake of the bypass . T h e m e a n ef f ic iency of

the bypass was thus improved wi th 55 % of the smol ts be ing recaptured in the t rap

in 1998. The eff ic iency of the dev ice and the smol t behav iour were direct ly af fected by the

turb ine operat ion and the hydraul ic condi t ions in the intake channe l . It appea red that a

smal ler propor t ion of smol ts of less than 19 c m in length were recaptured in the t rap and

that in spi te of the tangent ia l componen t of the veloci ty wh ich c rea ted a louver effect, s ize

se lect ion w a s due to the spac ing be tween the bars of the t rashracks (30 m m ) . A light

p laced near the bypass ent rance appea red to have no effect on the movemen t pat terns of

the smol ts wi th the hydraul ic factor be ing preponderant . However, the l ight d id affect the

rhythm of capture in the t rap as more f ish were cap tu red w h e n it w a s tu rned off.

K e y - w o r d s : downs t ream migrat ion, hydroelectr ic power plant, sur face bypass,

mark- recapture , radiotelemetry, smol t , Salmo salar, behaviour, hydrodynamics , l ight.

I N T R O D U C T I O N

Depuis une v ingta ine d 'années, de nombreux p rog rammes de restaurat ion et de

protect ion des po issons migrateurs ont été mis en p lace en France. L'une des causes

essent ie l les de la d iminut ion, voire de la d ispar i t ion du s a u m o n at lant ique (Salmo salarL.),

et des aut res espèces migratr ices sur les cours d 'eau f rançais , a été l 'édif ication de

bar rages no tamment pour la product ion d 'énerg ie hydraul ique ( P O R C H E R et T R A V A D E ,

1992) . Dans un premier t emps , ces p rog rammes ont eu pour objet de rendre les obstac les

pe rméab les à la migrat ion a n a d r o m e af in que les po issons puissent at te indre les

mei l leures zones de f rayère. Plus récemment , une at tent ion part icul ière a été por tée aux

p rob lèmes liés au f ranch issement des a m é n a g e m e n t s hydroélect r iques par les juvén i les ,

la déva la ison ne se faisant pas sans d o m m a g e s lorsque les migrateurs sont ent ra înés

dans les pr ises d 'eau des centra les hydroélect r iques (LARINIER et D A R T I G U E L O N G U E ,

1989) . C'est le cas en part icul ier de l ' aménagement de Bedous-Asasp , o ù , la morta l i té

potent ie l le sur les smol ts t ransi tant dans les turb ines étant supér ieure à 50 %, il était

impérat i f d' instal ler un disposit i f ef f icace pour la déva la ison.

Un des moyens les plus s imples et cer ta inement les mo ins coûteux à met t re en

oeuvre afin d'éviter le transi t des po issons et no tamment des smol ts de s a u m o n par les

Bull. Fr. Pêche Piscic. (1999) 353/354:99-120 — 1 0 1 —

turb ines est un exuto i re de sur face convenab lement p lacé à proximi té des gri l les de pr ise

d 'eau, et su f f i samment a l imenté (TRAVADE et LARIN IER, 1992) .

Les expér imenta t ions m e n é e s à Bedous et décr i tes dans la sui te éta ient dest inées

avant tout à évaluer l 'eff icacité de l 'exutoire de déva la ison pour les smol ts de s a u m o n

at lant ique ; el les s ' inscr ivent auss i dans un p r o g r a m m e à long te rme v isant à déf inir les

cr i tères de concept ion et les l imites de fonc t ionnement des exuto i res de sur face au n iveau

des pr ises d 'eau des centra les hydroé lect r iques et à mieux connaî t re les ry thmes et les

compor temen ts de migrat ion des espèces déva lan tes (LARINIER et T R A V A D E , 1997) .

MATÉRIEL E T M É T H O D E S

S i t e d 'é tude

L 'aménagement de Bedous -Asasp est s i tué dans le sud-oues t de la France, sur le

Gave d 'Aspe, qui f o rme à sa conf luence avec le Gave d 'Ossau , le Gave d 'Oloron

(Figure 1). Le bass in versant au n iveau de l ' aménagement est de 366 k m 2 ; le modu le

interannuel est de 16 m 3 /s . Le rég ime des eaux est de type pluvio-nival : il se caractér ise par

de hautes eaux en hiver et au p r in temps et par de basses eaux de jui l let à octobre. Les

débits moyens mensue ls lors de la pér iode de déva la ison des smol ts de s a u m o n

at lant ique sont de 2 7 m 7 s en mars , 35 m7s en avril et 43 m 3 /s en mai .

F i g u r e 1

S i t u a t i o n g é o g r a p h i q u e d e l ' aménagement d e B e d o u s .

F i g u r e 1

G e o g r a p h i c a l s i t u a t i o n o f t h e B e d o u s p l a n t .

Usine hydroélectrique

d'Asasp

0 1.3 3

Kilomètres

Gaved'Aydius^

• - ^ / t d'Aran

Galerie d'amenée |

l . <

I Barrage et prise d'eau-—i de Bedous

Bull. Fr. Pêche Piscic. (1999) 353/354:99-120 — 102 —

L'ouvrage de Bedous (Figure 2 et F igure 3A) se c o m p o s e d 'un bar rage mobi le de

56 m de longueur équ ipé de deux vannes segmen ts (14 m x 3 m) à c o m m a n d e

hydraul ique et d 'une vanne de chasse segmen t (4 m x 3,50 m) en rive gauche su rmon tée

d 'un c lapet . Leau est dér ivée dans un canal d ' amenée de sect ion t rapézoïda le de 250 m

de long et de largeur var iant de 6 à 14 mèt res . Une galer ie de 12 k i lomètres de longueur

a m è n e l 'eau jusqu 'à l 'usine d 'Asasp. L'usine est équ ipée de deux tu rb ines Francis à axe

vert ical et turb ine jusqu 'à 25 m 3 /s sous 113 m de chute nomina le pour une pu issance

fourn ie de 13,8 MW.

F i g u r e 2 A

V u e g e n e r a t e d e la p r i s e d ' e a u d e B e d o u s .

F i g u r e 2 B

V u e a m o n t d e s g r i l l e s d e p r i s e d ' e a u et d e I 'ent ree d e I ' e x u t o i r e d e d e v a l a i s o n .

F i g u r e 2C

V u e ava l d e I ' e x u t o i r e d e d e v a l a i s o n .

F i g u r e 2 A

A g e n e r a l v i e w of t h e B e d o u s w a t e r i n t a k e .

F i g u r e 2 B

A n u p s t r e a m v i e w of t h e t r a s h r a c k a n d o f t h e b y p a s s e n t r a n c e .

F i g u r e 2C

A d o w n s t r e a m v i e w of t h e b y p a s s .

Bull. Fr. Pêche Piscic. (1999) 353/354:99-120 — 103 —

La pr ise d 'eau de 14 m de large est s i tuée à la jonct ion du cana l d ' amenée et de la

galer ie. Elle est p ro tégée par une gri l le dont la sect ion immergée est de 56 m 2 et

l 'espacement entre bar reaux de 30 m m .

F i g u r e 3 A

P r e s e n t a t i o n g e n e r a l e d e la p r i s e d ' e a u d e B e d o u s .

F i g u r e 3 B

L 'exu to i re d e d e v a l a i s o n .

F i g u r e 3 C

V i d e o - s u r v e i l l a n c e d e s p a s s a g e s d e p o i s s o n s p a r I ' e x u t o i r e et d e t e c t i o n d e s

s m o l t s m a r q u e s par t r a n s p o n d e u r .

F i g u r e 3 A

G e n e r a l p r e s e n t a t i o n o f t h e B e d o u s w a t e r i n t a k e .

F i g u r e 3 B

T h e d o w n s t r e a m b y p a s s .

F i g u r e 3 C

V i d e o m o n i t o r i n g o f f i s h p a s s a g e s i n t o t h e b y p a s s a n d d e t e c t i o n o f t h e s m o l t s

m a r k e d w i t h a t r a n s p o n d e r .

prise d'eau du canal d'amenée

vanne de chasse / s e g m e n t avec clapet

^ 7 ^ - — passerelle

canal d'amenée jrilles fines de

départ galerie

tfr / \ vanne d'Isolement

*-rails dégril!cur

exutotre de dévalalson s I

zone de lâcher des smolte

^déversoir vannes segments X

i I

h r

lampe de 50. W û vapeur de mercure

bassin de dissipation ~>

bassin de plfigeage —f

— grilles de filtration

^r- grilles prise d'eau

9

clapet

clapet de l'exuto f~de dêvalaîson

39&58

bassin de

bassin d'Évacuation

bassin de piégeage

plaque de y—détection des

/ transpondeurs

grille de filtration /

caméra vidéo

395.65 J

Bull. Fr. Pêche Piscic. (1999) 353/354 : 99-120 — 104 —

D i s p o s i t i f d e déva la ison

Le disposit i f de déva la ison (Figure 3B) , constru i t en 1995, est const i tué d 'un exutoi re

de surface de 1 m de largeur s i tué la téra lement en rive droi te, à 1 m à l 'amont du p lan des

gri l les, puis d 'un bass in de d iss ipat ion pro longé par une gril le inc l inée gu idant les po issons

vers un p iège de contrô le (Figure 3C) . Le débit d 'a l imentat ion du disposit i f est régulé par

un c lapet de 0,70 m de largeur et de 1,50 m de longueur asserv i au n iveau d 'eau dans le

canal d 'amenée . Les débi ts dans l 'exutoire ont été réglés ent re 0,4 m7s et 0,7 mVs en

1995 (soit de 1,6 % à 4,3 % du débi t dans le canal ) et entre 0,5 m 3 /s et 1,2 m7s en 1998

(soit de 2,8 % à 4 % du débi t turb iné) .

®

F i g u r e 4 A

Z o n e s d e récept ion d e s radio-émet teurs et h y d r o d y n a m i q u e d u c a n a l d ' a m e n é e

e n 1995.

F i g u r e 4 B

Z o n e s d e récept ion d e s radio-émetteurs e t h y d r o d y n a m i q u e d u c a n a l d ' a m e n é e

e n 1998.

F i g u r e 4 A

R a d i o t e l e m e t r y l i s t e n i n g a r e a s a n d h y d r o d y n a m i c i n t h e i n t a k e c a n a l in 1995.

F i g u r e 4 B

R a d i o t e l e m e t r y l i s t e n i n g a r e a s a n d h y d r o d y n a m i c in t h e i n t a k e c a n a l in 1998.

e x u t o i r e d e dêva la îson /

q r i l l e s d e la a r i s e d ' e a u

g r i l l e s d e la p r i s e d ' e a u -

e x u t o i r e d e dêva la îson - s

s e n s d u c o u r a n t

m u r d é f l e c t e u r - /

s e n s d u c o u r a n t

Bull. Fr. Pêche Piscic. (1999) 353/354:99-120 — 105 —

H y d r o d y n a m i q u e d u c a n a l d ' a m e n é e

La p résence d 'une cou rbe dans la part ie amon t du cana l d 'amenée induit une

d issymétr ie t rès net te de l 'écoulement , qui se t radui t par une a l imentat ion préférent ie l le de

la pr ise d 'eau en rive droi te, un couran t tangent ie l au p lan de gri l les dir igé vers la rive

gauche et une zone de recirculat ion d 'env i ron 4 m de large en rive gauche qui s 'é tend

jusqu 'à une t renta ine de mèt res à l 'amont des gri l les (F igure 4A) .

Sui te à une p remière éva luat ion de l 'eff icacité de l 'exutoire, ef f icaci té j ugée

insuff isante, et à une é tude sur modè le réduit phys ique des cond i t ions hydrau l iques dans

le canal d ' amenée , ef fectuée à l'Institut de Mécan ique des Flu ides de Toulouse ( C H O R D A

et LARINIER, 1997) , un mur déf lecteur a été mis en p lace en 1997, en rive droi te et à une

t rentaine de mèt res des gri l les de pr ise d 'eau . Lob je t de ce déf lecteur était d ' inverser

l 'écoulement dans le cana l d ' amenée , c 'est-à-di re d 'or ienter l 'écoulement pr incipal vers la

rive gauche : lors de l 'expér imentat ion ef fectuée en 1998, l 'a l imentat ion préférent ie l le de la

pr ise d 'eau se s i tue déso rma is en rive gauche , le courant tangent ie l au p lan de gri l les est

dir igé vers la rive droi te et la zone de reci rculat ion d 'env i ron 6 m de large se s i tue en rive

droite et s 'é tend jusqu 'au n iveau du déf lecteur (Figure 4B) .

Des lâchers de f lot teurs, l 'ut i l isation de t raceurs ( f luorescéine) et des mesures de

v i tesses sur le site ont pe rmis de caractér iser les condi t ions hydrau l iques dans le canal

d 'amenée. Des mesu res ef fectuées sur le modè le réduit à l'Institut de Mécan ique des

Fluides de Tou louse ont pe rmis de complé te r les observa t ions réal isées sur le terra in.

Pér iode d 'é tude

Les expér imenta t ions m e n é e s en 1995 et 1998 se sont dérou lées des mois de mars

à mai , ce qui eng lobe la pér iode naturel le de migrat ion de déva la ison des smol ts de

s a u m o n a t l an t i que d a n s la par t ie m é r i d i o n a l e de l 'Europe ( B A G L I N I E R E , 1976 ;

BOUSQUET, 1979 ; BOEUF, 1994) .

Paramètres d u m i l i e u

Sept paramèt res ont fait l 'objet d 'enreg is t rements pendant l 'étude : la tempéra tu re

de l'eau et de l'air, le rayonnement sola i re g lobal , la pu issance fourn ie par les deux

turbines de l 'usine d 'Asasp, la cote du c lapet de la vanne de chasse du barrage et le

niveau d 'eau dans la re tenue de façon à évaluer les débi ts déversés au bar rage, le n iveau

dans le canal d ' amenée et la cote du c lapet de l 'exutoire af in de dé terminer le débi t

t ransi tant par le disposi t i f de déva la ison .

Les données ont été recuei l l ies sur des centra les d 'acquis i t ion por tab les au tonomes

de type Logicap (Centra les C R 2 M S A B 600 LUS- IP) cond i t ionnées par Hydro- lnvest .

Des mesures régul ières de la t ransparence de l 'eau ont éga lemen t été réal isées à

l'aide d'un d isque de Secch i .

Contrô le d e l 'efficacité d e l ' e x u t o i r e d e déva la ison

L'efficacité du disposit i f de déva la ison a été éva luée à l 'aide de la techn ique de

marquage- recapture . La popula t ion déva lante issue d 'une reproduct ion naturel le ou

d 'a levinage étant t rop peu impor tan te et diff ici le à p iéger à l 'amont du barrage de Bedous ,

les po issons ut i l isés ont été des smol ts de s a u m o n at lant ique é levés en piscicul ture.

Les po issons, mesurés et pesés, ont été marqués par ablat ion part ie l le d 'une ou

plusieurs nageo i res (pectorale, pe lv ienne ou cauda le ) , par project ion in t radermique d 'un

Bull. Fr. Pêche Piscic. (1999) 353/354:99-120 — 106 —

colorant (bleu alcyan) sur une de ces nageo i res ou par la comb ina ison des deux types de

marques .

Les smol ts ont été lâchés par lots comprenan t p lus ieurs d iza ines d ' indiv idus

(100 po issons par lot en moyenne en 1995 et 70 en 1998) de façon à créer un effet de

banc, les po issons en déva la ison présentant généra lement un c o m p o r t e m e n t grégai re

( T H O R P E et M O R G A N , 1978 ; K Y N A R D , 1993) af in de lutter no tammen t cont re la prédat ion

(G INETZ et L A R K I N , 1976 ; S M I T H , 1985 ; P I T C H E R et PARRISH in P I T C H E R , 1993) .

Chaque lot de po issons a été identi f ié grâce à un marquage indiv idual isé.

Les po issons ont été déversés dans le cana l d ' amenée de Bedous , à 120 m des

gri l les de pr ise d 'eau et à raison de deux à trois lots par sema ine sur la pér iode d 'é tude.

Les lâchers sont ef fectués de nuit, les smol ts présentant en mi l ieu naturel une act iv i té de

déva la ison généra lement noc turne ( S O L O M O N , 1975 ; H O A R , 1976 ; T H O R P E , 1981 ;

B O U R G E O I S et O ' C O N N E L L , 1988 ; M ILLS, 1989 ; H A N S E N et al., 1989 ; W O O D et al.,

1993) m ê m e si en f in de pér iode de migrat ion, l 'activité de déva la ison peut parfois devenir

d iu rne ( T H O R P E et M O R G A N , 1978 ; LARIN IER et B O Y E R - B E R N A R D , 1991a) . Dans la

part ie mér id iona le de l'aire de répart i t ion, les ry thmes de déva la ison peuvent être

cependan t b imodaux , soir et mat in (BAGL IN IERE, 1976) . De plus, au n iveau des obs tac les

à la migrat ion, ces ry thmes semblen t être éga lement essent ie l lement noc turnes, les smol ts

étant major i ta i rement p iégés de nuit (LARINIER et B O Y E R - B E R N A R D , 1991b ; TREMBLAY,

1993 ; T R A V A D E et al., 1996 ; G O S S E T et al., 1997 ; G O S S E T et al., 1998) .

La répét i t ion des lâchers présente l ' intérêt de pouvoi r tester l ' inf luence de facteurs

ab io t iques c o m m e par exemple le débi t , sur l 'eff icacité de l 'exutoire de déva la ison .

Dix-neuf lots d 'une centa ine de smol ts ont ainsi été lâchés en 1995 et v ingt lots d 'envi ron

70 indiv idus en 1998. L'efficacité du disposit i f de déva la ison a été dé te rm inée pour chaque

lot par le pourcen tage de smol ts capturés dans le p iège.

En 1998, v ingt-c inq smol ts par lot (excepté le premier lot), soit 475 po issons, ont été

marqués à l 'aide de t ranspondeurs ; ce sont des marques cy l indr iques de 11 m m de long

et 2 m m de d iamètre qui sont p lacées dans la cavi té généra le à l 'aide d 'une aigui l le et qui

possèden t un code a lphanumér ique permet tan t d ' indiv idual iser les indiv idus. Ces marques

n 'excèdent pas 0,2 % du poids des po issons marqués . Une p laque de détect ion instal lée à

l'aval immédia t de la gri l le de f i l t rat ion, jus te avant le p iège, a permis de connaî t re avec

précis ion les heures de passage des po issons au n iveau de l 'exutoire (F igure 3C) .

Ce marquage par t ranspondeur est une techn ique par t icu l ièrement per fo rmante compte

tenu de son faible taux de per te et de son absence d ' impact no tamment sur la surv ie des

juvén i les ( O M B R E D A N E , B A G L I N I E R E et M A R C H A N D , 1998) .

E t u d e d u c o m p o r t e m e n t d e s s m o l t s d a n s le c a n a l d ' amenée

Si la techn ique de marquage- recap tu re permet l 'évaluation de l 'efficacité d'un

exutoire de déva la ison, el le ne permet pas, par cont re, d 'en expl iquer les causes l iées

avant tout au compor temen t du po isson.

La techn ique de radio-p is tage a été uti l isée lors des deux expér imenta t ions afin de

suivre les dép lacements de smol ts dans le canal d 'amenée en amon t des gri l les et à

l 'approche de l 'exutoire. Cet te techn ique permet de mieux comprend re les st ratégies

d 'explorat ion déve loppées par les po issons à l 'amont immédia t de la pr ise d 'eau et

d 'appréhender l ' inf luence de paramèt res b iot iques ou ab io t iques sur leur compor temen t .

Un smol t por teur d 'un radio-émet teur a été lâché au sein de chaque lot dest iné aux

opérat ions de marquage- recapture .

Bull. Fr. Pêche Piscic. (1999) 353/354 : 99-120 — 107 —

Le suivi des smo l ts par rad io-p is tage a été ef fectué à l 'aide de matér ie l d 'or ig ine

amér ica ine de marque ATS (Advanced Te lemet ry Sys tem) .

Les émet teurs sont à f réquence ind iv idual isée dans la g a m m e des 48-49 Mhz . Les

émet teurs uti l isés ont une longueur moyenne de 16 m m , un d iamèt re de 7 m m et un po ids

voisin de 1,3 g qui ne représente j ama is p lus de 3 % du poids du po isson . Leur du rée de

vie est de 12 jours . L'émetteur est p lacé dans l 'estomac des po issons à l 'aide d 'un tube

pousseur. Cet te techn ique de m a r q u a g e paraît la p lus appropr iée à cet te é tude car la t rès

grande major i té des smo l ts a déva lé dans les p remières heures su ivant le lâcher. D'après

P E A K E et al. (1997) , seu l ce m o d e de m a r q u a g e n'altère pas les capac i tés de nage des

smol ts de s a u m o n at lant ique.

Des pos tes f ixes, c o m p o s é s d 'un récepteur (modè le « A T S 2 1 0 0 » ) et d 'un

enreg is t reur n u m é r i q u e de 229 Ko de m é m o i r e (modè le « D 5 0 4 0 Da ta Co l lec t ion

Compute r »), sont rel iés à des an tennes réceptr ices immergées . C e s postes permet ten t de

survei l ler en cont inu des zones de récept ion ca l ibrées et de suivre ainsi p réc isément les

dép lacements des smo l ts rad iomarqués . Af in de compare r le c o m p o r t e m e n t des po issons

lors des deux expér imenta t ions , un cer ta in nombre de zones de récept ion c o m m u n e s ont

été indiv idual isées (F igures 4 A et 4B) .

La récupérat ion des données s tockées par les enreg is t reurs numér iques a été

effectuée à l 'aide d 'un micro-ord inateur por tab le PC C O M P A Q .

I n f l u e n c e d e la lumière

De nombreuses é tudes ont révélé que la lumière était suscept ib le , la nuit, de

s topper les dép lacemen ts des po issons vers l'aval ( H A N S E N et J O N S S O N , 1985) , de les

attirer (F IELDS et al., 1958 ; K E M A , 1982 ; HAYMES, PATRICK et O N I S T O , 1984 ;

K A W A M U R A , 1986 ; N E M E T H et A N D E R S O N , 1992) ou de les guider vers des by-pass

(TAFT, 1988 ; P U C K E T T et A N D E R S O N , 1988 ; LAR IN IER et B O Y E R - B E R N A R D ,

1991b ; EPRI , 1994) . De plus, les po issons semblen t rester à une cer ta ine d is tance de la

source lumineuse et préférer les zones de faible intensi té lumineuse (HAYMES, PATRICK

et ONISTO, 1984 ; K A W A M U R A , 1986 ; TAFT, 1988 ; EPRI , 1994) .

Une lampe à vapeur de mercure de faible pu issance (50 W ) a été instal lée au

niveau de l 'entrée de l 'exutoire de déva la ison , à 1 m au-dessus de la sur face de l 'eau. Un

programmateur a pe rmis de régler l 'a l ternance des condi t ions d 'éc la i rage. En 1995, les

di f férentes modi f icat ions appor tées au cours de l 'expér imentat ion ne permet ten t pas

d'étudier les effets réels de cet te lampe. En 1998, les cond i t ions sont restées ident iques

durant toute l 'étude : des cyc les lumineux de 15 min , c o m p o s é s d 'une pér iode d 'éc la i rage

de 10 min suiv ie d 'une pér iode d 'obscur i té de 5 min , se sont succédés tou tes les nuits.

Une surve i l lance v idéo a été assurée en cont inu tout au long de l 'expér imentat ion :

une caméra v idéo (Panason ic WV-7140E) assoc iée à deux magné toscopes à t emps

éche lonné (Panason ic AG-6730) a été instal lée au-dessus de la gri l le de f i l trat ion de

l 'exutoire pour enregis t rer les passages noc tu rnes de po issons (Figure 3C) .

RÉSULTATS DE L 'ÉTUDE M E N É E EN 1995

Eff icacité d e l ' e x u t o i r e d e déva la ison

Dix-neuf lots d 'une centa ine de smol ts chacun ont été lâchés dans le canal

d 'amenée, soit au total 1 899 po issons . Trois cent v ingt-s ix po issons ont été récupérés

dans le p iège, ce qui co r respond à une eff icacité moyenne de l 'exutoire de déva la ison de

17,1 %. Se lon les lots, les pourcen tages de recapture ont var ié de 9,2 % à 30,6 %.

Bull. Fr. Pêche Piscic. (1999) 353/354 : 99-120 — 108 —

Activi té d e dévala ison

Soixante-hui t pour cent des po issons recapturés (222 sur 326) l'ont été la nuit de

leur lâcher, la major i té d 'entre eux (200 po issons soit 90 % ) emprun tan t l 'exutoire dans

l 'heure suivant leur remise à l 'eau. Sur les cent quat re smol ts qui sont passés les jours

suivants, 90 % ont été p iégés de nuit.

Ef fe t d e la t a i l l e d e s s m o l t s

Huit cent trois smol ts lâchés et 150 récupérés dans le p iège ont été mesurés lors de

l 'étude. La tai l le moyenne des smol ts recapturés (19,1 cm) est légèrement supér ieure à

cel le des po issons lâchés (18,6 cm) , la d i f férence étant s ta t is t iquement signi f icat ive

(ANOVA, F = 14,36 ; p < 0,0005) .

La Figure 5 présente les f réquences par c lasses de tai l le des po issons lâchés et des

smo l t s p iégés . L 'analyse des d o n n é e s révè le q u e le p o u r c e n t a g e d e s p o i s s o n s

appar tenan t aux c lasses de tai l le 15-18 c m est p lus faible sur les po issons récupérés que

sur les po issons lâchés ( W I L C O X O N , p < 0 ,01) , a lors que c'est l ' inverse sur les po issons

appar tenan t aux c lasses de tai l le 20 -22 c m ( W I L C O X O N , p < 0,05).

1995

'—1 Lâchés B Recapturés

15-18 18-19 19-20 20 -22

F i g u r e 5

R e p a r t i t i o n d e s t a i l l e s (L t e n c m ) d e s s m o l t s l a c h e s et d e s s m o l t s r e c a p t u r e s e n

1995.

F i g u r e 5 L e n g t h s r e p a r t i t i o n (L t in c m ) o f s m o l t s r e l e a s e d a n d c a p t u r e d in 1995.

C o m p o r t e m e n t d e s p o i s s o n s rad iomarqués

Dix-neuf smol ts rad iomarqués ont été lâchés au cours de l 'étude et sept ont été

capturés dans le p iège, soit 36,8 %. Ce taux de recapture est ne t tement supér ieur à celui

ob tenu à l'aide de la techn ique de marquage- recapture . Le faible nombre de po issons

équ ipés d'un émet teur ne permet pas toutefois de tirer de réels ense ignements de ces

résultats.

Les dép lacements du dernier smol t lâché n'ont pu être suiv is en raison de

prob lèmes de fonc t ionnement des enregist reurs.

Pou

rcen

tage

Bull. Fr. Pêche Piscic. (1999) 353/354 : 99-120 — 109 —

Les délais ent re le lâcher et l 'arr ivée au n iveau des gri l les sont t rès var iab les : ils

sont compr is entre 1 min et plus de 15 h.

Quatorze po issons , soit 77 ,7 %, se sont présentés la p remière fois au n iveau des

gril les de pr ise d 'eau en rive droi te, rive sur laquel le se si tue l 'écoulement pr inc ipal .

Les durées de p résence des po issons dans le cana l d ' amenée une fois qu' i ls ont été

reçus à l 'amont immédia t des gri l les var ient de 1 min à près de 85 h, 16 smol ts y

stat ionnant plus de 15 min (moyenne 13 h 30 , méd iane 1 h 00) . Les gri l les, dont le clair

entre bar reaux est de 30 m m , semblen t exercer un effet répulsif sur les po issons.

Les zones de récept ion ind iv idual isées dans le canal d ' amenée ne sont pas tou tes

f réquentées avec la m ê m e intensi té (ANOVA, F = 7,79 ; p < 0 ,0001) . Les smol ts

stat ionnent préférent ie l lement en rive gauche (Figure 6) : ils demeuren t 38,9 % et 25,2 %

de leur t emps de p résence dans le canal d ' amenée respect ivement dans la zone rive

gauche (GRG) et dans le courant de recirculat ion (CR) . La rive droi te (GRD) et donc

l 'entrée de l 'exutoire de déva la ison (E) sont peu f réquentées et la zone cor respondan t au

mil ieu du canal à l 'amont imméd ia t des gri l les (MG) , soumise au courant tangent ie l au plan

de gri l les, n'est qu 'une zone de passage . Les po issons sé journent 22,5 % de leur t emps

dans la zone eng lobant le mi l ieu du canal et la rive droi te à l 'amont de la pr ise d 'eau (AC).

Quand les po issons sont reçus dans cet te zone, ils s ta t ionnent pr inc ipa lement en rive

gauche, la zone CR ne couvran t pas rée l lement tou te la largeur du couran t de

recirculat ion.

Treize smol ts sur dix-huit , soit 72,2 %, ont été reçus au mo ins une fois au n iveau de

l 'entrée du disposit i f de déva la ison . Les durées de s ta t ionnement pour ces po issons ont

varié de 5 s à plus de 7 m in . Six smol ts se sont présentés devant l 'entrée de l 'exutoire mais

ne se sont pas engagés à l ' intérieur. De plus, quat re des sept indiv idus rad iomarqués

recapturés n'ont pas pénét ré dans le by-pass lors de leur p remière venue au n iveau de

l 'entrée. L'attractivité de l 'exutoire ne semb le pas opt imale , l 'écoulement pr incipal en rive

droite l imitant fo r tement la zone d ' in f luence du disposit i f .

55

45

35

25

15

5

-5

: 55

45

35

25

15

5

-5

55

45

35

25

15

5

-5

55

45

35

25

15

5

-5

55

45

35

25

15

5

-5

55

45

35

25

15

5

-5 •

AC CR MG GRD GRG

Zone de réception

F i g u r e 6

P o u r c e n t a g e s d e t e m p s d e p r é s e n c e d e s s m o l t s r a d i o m a r q u é s d a n s l e s dif férentes z o n e s d e récept ion e n 1995.

F i g u r e 6

P r e s e n c e t i m e p e r c e n t a g e s o f r a d i o t a g g e d s m o l t s in t h e d i f f e r e n t l i s t e n i n g a r e a s in 1995.

Dur

ée d

e pr

ésen

ce (

%)

Bull. Fr. Pêche Piscic. (1999) 353/354:99-120 — 110 —

I n f l u e n c e d u débit d a n s le c a n a l d ' amenée s u r l 'efficacité d e l ' e x u t o i r e

Le débi t t ransi tant dans le canal d ' amenée semble avoir un effet sur l 'eff icacité de

l 'exutoire de déva la ison : 7,2 % des smol ts ont été p iégés les nuits de lâcher pour des

débi ts supér ieurs à 20 m7s cont re 1 6 , 4 % pour des débi ts infér ieurs, la d i f férence étant

s ta t is t iquement signif icat ive (ANOVA, F = 6,31 ; p < 0,05).

Le débit dans le canal d ' amenée par cont re ne semb le pas avoir d ' inf luence sur les

durées de s ta t ionnement des po issons rad iomarqués dans les d i f férentes zones de

récept ion indiv idual isées (ANOVA, F = 0,03 ; p > 0,05) .

RÉSULTATS DE L'ÉTUDE M E N É E EN 1998

Eff icacité d e l ' e x u t o i r e d e déva la ison

Vingt lots d 'envi ron 70 po issons ont été lâchés, soit 1 422 indiv idus. Sept cent

quat re-v ingt -douze smol ts ont été p iégés, ce qui co r respond à une eff icaci té moyenne de

l 'exutoire de 55,5 %. L'efficacité var ie su ivant les lots de 38 ,4 % à 74,3 %.

Activi té d e déva la ison

Sur 792 po issons, 659 indiv idus, soit 83 % des smol ts p iégés dans l 'exutoire de

déva la ison , ont été recapturés dans la p remière heure su ivant le lâcher. Sur les

250 po issons marqués par t ranspondeur , 196, soit 78 ,4 %, ont éga lemen t é té p iégés dans

l 'heure suivant le lâcher, le délai moyen de passage dans l 'exutoire la nuit de lâcher étant

de 18 min .

Deux cent douze smol ts ou pré-smol ts de s a u m o n at lant ique ne provenant pas des

opérat ions de marquage- recap tu re ont é té cap turés dans le p iège. Ces po issons peuvent

provenir d 'une reproduct ion naturel le en amon t de l ' aménagement mais auss i d 'un

repeup lemen t ef fectué par le Conse i l Supér ieur de la Pêche au p r in temps 1997.

Cent quatre-v ingt- t re ize po issons ont é té p iégés de nuit, ce qui co r respond à 91 % des

indiv idus. Deux pics de migrat ion co r respondan t à 78,3 % des po issons ont pu être

indiv idual isés : le p remier du 2 0 au 2 6 avri l (104 smol ts) et le second du 7 au 12 ma i

(62 smol ts ) . ils ont été tous les deux p récédés d 'une augmenta t ion de plus de 2 °C en une

s e m a i n e des t empé ra tu res m o y e n n e s jou rna l iè res de l 'eau, les déb i ts d e m e u r a n t

re lat ivement stables.

1998

M

« O

O

p-,

l — I Lâchés • • Recapturés

15-18 18-19 19-20 20-22 22-25

F i g u r e 7

Répart i t ion d e s t a i l l e s (L t e n c m ) d e s s m o l t s lâchés et d e s s m o l t s recapturés e n

1998.

F i g u r e 7

L e n g t h s r e p a r t i t i o n (L t in c m ) o f s m o l t s r e l e a s e d a n d c a p t u r e d in 1998.

Bull. Fr. Pêche Piscle. (1999) 353/354:99-120 — 111 —

Effet d e la t a i l l e d e s s m o l t s

La longueur tota le moyenne des po issons lâchés est de 20,2 c m et cel le des smol ts

piégés de 20,5 c m , la d i f férence étant s ta t is t iquement signi f icat ive (ANOVA, F = 11,29 ;

p < 0,001). La F igure 7 p résen te les f réquences par c lasses de tai l le des smol ts lâchés et

des ind iv idus r e c a p t u r é s d a n s le p i ège . L 'analyse d e s d o n n é e s révè le q u e les

pourcentages des po issons appar tenan t aux c lasses de tai l le 15-18 c m et 18-19 c m sont

plus faibles sur les po issons récupérés que sur les po issons lâchés ( W I L C O X O N , p < 0,05

et p < 0,01), a lors que c'est l ' inverse sur les po issons appar tenan t à la c lasse de tai l le

20-22 cm ( W I L C O X O N , p < 0,05) .

De m ê m e , les smo l ts rad iomarqués récupérés dans le p iège son t de tai l le

supér ieure à ceux qui passent à t ravers les gri l les de pr ise d 'eau (WMW, p < 0,005) .

C o m p o r t e m e n t d e s p o i s s o n s rad iomarqués

Neuf des v ingt smol ts rad iomarqués , soit 45 %, ont été récupérés dans le p iège. Ce

pourcentage est comparab le à celui ob tenu avec la techn ique de marquage- recap tu re

(55 % ) .

Deux émet teurs se sont éte ints dans les p remières minutes suivant le lâcher. Seuls

les dép lacements de dix-hui t po issons ont donc été suiv is dans le cana l d 'amenée .

A l 'exception de deux po issons qui sont restés respect ivement 1 h 43 et 5 h 51 à

proximité du point de lâcher, les t emps mis par les autres smol ts pour dévaler les 120 m

séparant le point de lâcher des gri l les de pr ise d 'eau sont peu impor tants . Ils var ient de

1 min 29 à 6 min 55 , le t e m p s moyen étant de 3 min .

Quinze po issons, soit 83 ,3 %, arr ivent au n iveau des gri l les par la rive gauche , rive sur

laquelle se t rouve l 'écoulement pr inc ipal .

CD O

a <D ce

OH CD

Q

55

45

35

25

15

5 F"

-5 AvDe AMC CR ARG GRD GRG MG AmDe

Zone de réception

F i g u r e 8

P o u r c e n t a g e s d e t e m p s d e p r é s e n c e d e s s m o l t s r a d i o m a r q u é s d a n s l e s dif férentes z o n e s d e récept ion e n 1998.

F i g u r e 8

P r e s e n c e t i m e p e r c e n t a g e s o f r a d i o t a g g e d s m o l t s in t h e d i f f e r e n t l i s t e n i n g a r e a s in 1998.

Bull. Fr. Pêche Piscic. (1999) 353/354:99-120 — 112 —

Quat re smol ts sont restés mo ins de deux minutes dans le cana l d ' amenée une fois

arr ivés devant les gri l les, deux po issons sont passés à t ravers les gri l les de pr ise d 'eau et

deux ont emprun té l 'exutoire de déva la ison. En ce qui conce rne les autres indiv idus, les

t emps sont var iables et sont compr i s entre 2 min 22 et plus de 23 h (moyenne 2 h 15 min ,

méd iane 8 min 50) .

Les di f férentes zones de récept ion indiv idual isées dans le canal d ' amenée ne sont

pas f réquentées avec la m ê m e intensi té par les smol ts (ANOVA, F = 17,63 ; p < 0 ,0001) .

Les zones les plus f réquentées par l 'ensemble des smol ts sont cel les s i tuées sur la rive

droi te du canal d 'amenée , dans la zone de recirculat ion s i tuée à l 'opposé de l 'écoulement

pr incipal (Figure 8). Les po issons passent p lus de 60 % de leur t emps de p résence dans le

canal sur cet te rive dont 47,8 % dans la zone G R D qui inclut l 'entrée du disposit i f de

déva la ison. Les po issons s ta t ionnent par cont re peu de t e m p s en rive gauche : 7,7 % dans

la zone G R G et 3 % en A R G . La zone M G soumise aux courants tangent ie ls au p lan de

gri l les est éga lement peu f réquentée et ne const i tue qu 'une zone de passage . La part ie de

cana l s i tuée à l 'amont et à l'aval du mur déf lecteur (zones A v D e et A m D e ) est fa ib lement

f réquentée par les po issons.

Se ize des dix-hui t smol ts (soit 88 ,8 % ) pour lesquels des données comp lè tes ont été

recuei l l ies se sont présentés au mo ins une fois au n iveau de l 'entrée de l 'exutoire.

Les deux po issons qui n'ont pas été reçus dans cet te zone ont t raversé les gri l les en

mo ins d 'une minute. Neuf seu lement de ces se ize po issons ont emprun té le disposit i f :

t ro is smol ts se sont engagés à l ' intérieur lors de leur p remière incurs ion au n iveau de

l 'entrée de l 'exutoire, trois au bout de leur deux ième incurs ion et t rois enf in après s'y être

p résentés entre 3 et 5 fois. Les durées de s ta t ionnement var ient de 8 secondes à p lus de

50 minutes , 8 po issons ayant été reçus plus de 1 min 30 . L'attractivité de l 'exutoire ne

paraît pas opt imale. Le courant t ransversal marqué au n iveau des gri l les, d i r igé de la rive

gauche vers la rive droi te, induit de for tes ascendances au n iveau du disposit i f de

déva la ison , qui tendent à réduire sa zone d ' in f luence et à masquer son ent rée.

I n f l u e n c e d u débit d a n s le c a n a l d ' a m e n é e

Dans les ana lyses qui suivent , deux c lasses de débi t dans le canal d ' amenée ont

été d is t inguées, l 'une infér ieure à 20 m7s , l 'autre supér ieure à 2 4 m 3 /s .

L'efficacité de l 'exutoire, les nuits de lâcher, dépend du débi t dans le cana l

d ' amenée (WMW, p < 0,05) . Les pourcen tages de recapture sont en effet plus é levés

lorsque les débi ts turb ines sont supér ieurs à 2 4 m 3 /s .

Le débi t a éga lement un effet sur les pourcen tages de présence des po issons

rad iomarques dans les d i f férentes zones de récept ion indiv idual isées dans le cana l

d 'amenée (ANOVA, F = 4 ,74 ; p < 0 ,0001) . Pour des débi ts turb ines supér ieurs à 24 m 3 /s ,

les pourcen tages de p résence des smol ts dans les zones s i tuées en rive droi te augmenten t ,

no tamment la zone G R D qui devient près de deux fois plus f réquentée . Les po issons

s tat ionnent net tement mo ins de t emps dans les zones s i tuées en rive gauche ( G R G

et A R G ) ainsi que dans la zone A m D e à l 'amont immédia t du mur déf lecteur (Figure 9) .

Par contre, aucune inf luence du débi t dans l 'exutoire ou du rapport débi t dans

l 'exutoire sur débi t dans le cana l , n'a pu être mise en év idence sur l 'efficacité du disposit i f

de déva la ison.

I n f l u e n c e d e l 'éclairage d e l ' e x u t o i r e pa r u n e l a m p e à v a p e u r d e m e r c u r e

Le fonc t ionnement de la lampe à vapeur de mercure n'a aucun effet sur le

s ta t ionnement des po issons dans les di f férentes zones de récept ion (ANOVA, F = 0,17 ;

p > 0,05), le facteur hydraul ique restant p répondérant . De plus, la zone la plus explorée

Bull. Fr. Pêche Piscic. (1999) 353/354 : 99-120 — 113 —

par les po issons, à l 'amont imméd ia t des gri l les et en rive droi te, eng lobe la zone soumise

aux var iat ions d 'éc la i rage ce qui a t endance à masque r les effets potent ie ls de la lumière.

L'activité des smol ts dans les zones p roches de la source lumineuse (zones 2, 3, 4 , 6

et 7) , mesu rée par le nombre de c h a n g e m e n t s de zones de récept ion par minute, est

cependant in f luencée par le fonc t ionnement de la lampe. Les po issons soumis aux deux

condi t ions d 'éc la i rage réal isent en moyenne 1,9 incurs ion par minute dans l 'une des zones

p récédemment c i tées durant l 'obscuri té cont re 1,4 incurs ion lorsque la l ampe est a l lumée,

la d i f férence étant s ta t is t iquement s igni f icat ive ( W I L C O X O N , p < 0,05). La lumière aurait

tendance à f ixer les po issons à prox imi té de la zone écla i rée.

Débit<20 mVs

+-> P < <L> O

•8 en tu tí O

N

AmDe AMG

CR AGR AvDe GRD GRG

MG

I - i -4 m

I + h—

ZED— E l — i a

I I + 1

+ 1 1 +• 1 —

1

0 20 40 60 Pourcentage

80 100

Débit>24 m 3/s

0 80 100

F i g u r e 9

P o u r c e n t a g e s d e t e m p s d e p r é s e n c e d e s s m o l t s r a d i o m a r q u é s d a n s l e s dif férentes z o n e s d e récept ion e n f o n c t i o n d u débit turb iné .

F i g u r e 9

P r e s e n c e t i m e p e r c e n t a g e s o f r a d i o t a g g e d s m o l t s in t h e d i f f e r e n t l i s t e n i n g a r e a s a c c o r d i n g t o t h e t u r b i n e d i s c h a r g e .

Zon

es d

e ré

cept

ion

AmDe AMG

CR ARG AvDe GRD GRG

MG

Pourcentage

Bull. Fr. Pêche Pisele. (1999) 353/354 : 99-120 — 114 —

Le fonc t ionnement de la lampe à vapeur de mercure s i tuée au -dessus de l 'entrée de

l 'exutoire de déva la ison exerce un effet t rès net sur le passage des po issons par le

disposit i f de déva la ison. Lors de la p remière heure suivant les lâchers des smol ts , il passe

en moyenne 0,65 po isson par minute lorsque la lampe ne fonct ionne pas et 0,32

lorsqu'el le est a l lumée (WMW, p < 0,01) . Cet te pér iode re lat ivement cour te p résen te

l' intérêt d ' inclure le p iégeage d 'une for te propor t ion des po issons marqués (659 smol ts ,

soit 83,2 % ) et de concerner avant tout les smol ts de s a u m o n at lant ique (92,6 % des

indiv idus p iégés) . En effet, si la surve i l lance v idéo pe rmet de connaî t re les heures exactes

de passage des po issons et donc les condi t ions d 'éc la i rage lors des passages , el le ne

pe rmet pas par cont re de d is t inguer les smol ts de s a u m o n des t ru i tes far io déva lantes .

0.8

0.6

0.4

0.2

0

Code lumineux

•S

o

0.15

0.12

0.09

0.06

0.03

0

Code lumineux

E2

F i g u r e 10A

N o m b r e d e s m o l t s p iégés d u r a n t la première h e u r e s u i v a n t le lâcher e n f o n c t i o n

d e s c o n d i t i o n s l u m i n e u s e s .

F i g u r e 10B

N o m b r e d e s m o l t s m a r q u é s par t r a n s p o n d e u r p iégés les n u i t s d e lâcher e n

f o n c t i o n d e s c o n d i t i o n s l u m i n e u s e s .

F i g u r e 10A

N u m b e r o f s m o l t s c a p t u r e d d u r i n g t h e f i r s t h o u r f o l l o w i n g t h e r e l e a s e a c c o r d i n g

t o l i g h t c o n d i t i o n s .

F i g u r e 10B

N u m b e r o f s m o l t s m a r k e d w i t h a t r a n s p o n d e r c a p t u r e d d u r i n g t h e r e l e a s e n i g h t

a c c o r d i n g t o l i g h t c o n d i t i o n s .

Nom

bre

d'in

divi

dus/

mn

Bull, Fr. Pêche Piscic. (1999) 353/354:99-120 — 115 —

Le passage des smol ts équ ipés d 'un t ranspondeur , dont les heures de passage sont

connues avec préc is ion , son t p lus nombreux lorsque la l ampe ne fonc t ionne pas

(x 2 = 7,78 ; p < 0,005) : il passe en moyenne 1,47 po isson par heure cont re 0,94 po isson

par heure lorsque la l ampe est a l lumée.

La compara ison des passages au n iveau de l 'exutoire les nuits durant lesquel les au

min imum 77 % des po issons cap turés sont des t ru i tes, ce qui co r respond à 211 indiv idus,

ne met en év idence a u c u n e d i f férence des passages par l 'exutoire en fonct ion des

condi t ions lumineuses (WMW, p > 0,1) .

Les cyc les lumineux de 15 minu tes ont é té d iv isés en 6 pér iodes de 2 min 30 ( A 1 ,

A2 , A 3 et A 4 pour la pér iode de fonc t ionnement de la lampe et E1 et E2 pour la pér iode

d'ext inct ion). Lors de la p remière heure suivant le lâcher des smol ts , il apparaî t une

di f férence signi f icat ive des passages de po issons en fonct ion des condi t ions lumineuses

(KRUSKAL-WALL IS , p < 0,05) . Les recaptures sont p lus nombreuses lorsque la lampe ne

fonct ionne pas , p r inc ipa lement lors de la condi t ion E1 qui co r respond à la pér iode suivant

immédia tement l 'extinction de la lampe. (F igure 10A) .

Les passages des smol ts mun is de t ranspondeur les nuits de lâcher met tent

éga lement en év idence une augmenta t ion des passages dans les p remières minutes qui

suivent l 'extinction de la l ampe ( K R U S K A L - W A L L I S , p < 0,05). Il passe en moyenne

0,031 po isson par minute en condi t ion E1 alors que les ry thmes de passage restent

inférieurs à 0,02 po isson par minute pour tou tes les aut res condi t ions lumineuses

(Figure 10B) .

I n f l u e n c e d e l ' h y d r o d y n a m i q u e d u c a n a l d ' a m e n é e s u r le c o m p o r t e m e n t d e s

p o i s s o n s

La mise en p lace d 'un mur déf lecteur en 1997 a eu pour effet de modi f ier

cons idérab lement les cond i t ions hydrau l iques à l 'approche des gri l les de la pr ise d 'eau :

- l 'écoulement pr inc ipal à l 'approche des gri l les a été dév ié de la rive droi te vers la rive gauche ;

- la zone de reci rculat ion, s i tuée à l 'origine en rive gauche , a été dép lacée en rive droite ;

- le sens des courants tangent ie ls au plan de gri l les de pr ise d 'eau a été inversé.

Le p incement de l 'écoulement au n iveau du mur déf lecteur a eu pour conséquence

d 'augmenter les v i tesses tangent ie l les au p lan de gri l les ainsi que la superf ic ie de la zone

de recirculat ion et les v i tesses de courant dans cet te zone.

La compara i son des résul tats ob tenus en 1995 et en 1998 peut permet t re

d 'appréhender l ' inf luence et l ' impor tance des facteurs hydraul iques à l 'approche de la pr ise

d'eau sur le compo r temen t de po issons en déva la ison.

En 1995, 14 po issons sur 18 (soit 7 7 , 7 % ) arr ivent a u n iveau des gri l les de pr ise

d'eau par la rive gauche alors qu 'en 1998, 15 smol ts sur 18 (soit 83,3 % ) se présentent la

première fois au n iveau des gri l les en rive droi te.

La compara ison des pourcen tages de p résence des po issons dans les zones de

réception c o m m u n e s aux deux expér imenta t ions (Figure 11) met en év idence des

dif férences cons idérab les (ANOVA, F = 8,43 ; p < 0 ,0001) . En 1995, les smol ts passent

plus de 66 % de leur t emps en rive gauche , dans les zones G R G (34,4 % ) et CR (31,9 % ) .

Bull. Fr. Pêche Piscic. (1999) 353/354 : 99-120 — 116 —

L'amont immédia t des gri l les en rive droi te (zone G R D ) est peu f réquenté (16 % ) et la zone

exutoire très peu explorée (moins de 1 % ) . La zone M G cor respond à une zone de

passage où les po issons ne s ta t ionnent j ama is l ong temps . En 1998, les po issons

stat ionnent près de 55 % en rive droi te à l 'amont immédia t des gri l les dont 16,6 % devant

l 'entrée de l 'exutoire. La rive gauche du cana l est peu exp lorée, les smol ts n'y demeuran t

que 20,3 % du temps . La zone M G , tout c o m m e en 1995, co r respond à une zone de

passage.

1995

o O h <D O

*H

<D

m CD a o N

0 20 40 60 80 Durée de présence (%)

100

1998

o . i—t +-> O . <D O

U <u

T3 m d) a o N

ARG

EXU

GRD

GRG

MG

0 20 40 60 80 Durée de présence (%)

100

F i g u r e 11

C o m p a r a i s o n d e s p o u r c e n t a g e s d e t e m p s d e présence d e s s m o l t s rad iomarqués

d a n s les di f férentes z o n e s d e récept ion e n 1995 et 1998.

F i g u r e 11

C o m p a r i s o n o f p r e s e n c e t i m e p e r c e n t a g e s o f r a d i o t a g g e d s m o l t s in t h e d i f f e r e n t

l i s t e n i n g a r e a s in 1995 a n d 1998.

ARG

EXU

GRD

GRG

MG

1ш n

Ijt m

- Ш

H- •

t J t 1

+ •

-t- 1

Bull. Fr. Pêche Piscic. (1999) 353/354 : 99-120 — 117 —

Le s ta t ionnement des po issons dans le canal d ' amenée semb le sous l 'étroite

dépendance du facteur hyd rodynamique . A ins i , lors des deux expér imenta t ions , les

poissons s ta t ionnent pré férent ie l lement dans les zones cor respondan t au courant de

recirculat ion qui se s i tue en rive gauche en 1995 et en rive droi te en 1998. Les durées de

s tat ionnement plus impor tan tes en rive droi te en 1998, no tammen t aux abords de

l 'exutoire, expl iquent t rès ce r ta inement la nette augmenta t ion de l 'eff icacité du disposit i f de

dévala ison.

DISCUSSION

Une première éva luat ion de l 'eff icacité de l 'exutoire instal lé à la pr ise d 'eau de

Bedous a été ef fectuée au p r in temps 1995 ; les opéra t ions de marquage- recap tu re ont

montré que cel le-ci était no tab lement insuf f isante : el le a var ié de 9,2 % à 30,6 % suivant

les lots pour une moyenne de 17 %. Le suiv i des dép lacemen ts de smol ts à l 'aide de la

technique de radio-p is tage, à l 'amont immédia t des gri l les de pr ise d 'eau , a permis de

mettre en év idence l ' inf luence des cond i t ions hydrau l iques dans le canal d ' amenée sur le

compor tement des po issons . Les smol ts s ta t ionnent préférent ie l lement dans la zone de

recirculat ion, qui se t rouve sur la rive opposée à l 'écoulement pr incipal et à l 'exutoire de

dévala ison.

Suite à cet te p remière é tude, un mur déf lecteur, v isant à modi f ier les cond i t ions

hydraul iques dans le cana l , a é té instal lé en rive gauche à une t renta ine de mèt res à

l 'amont des gri l les. Il a ent raîné une nette amél iorat ion de l 'efficacité du disposit i f de

dévala ison, qui est passée en 1998 à plus de 55 % en moyenne et a var ié suivant les lots

de 38,4 % à 74,3 %.

Une inversion des zones les plus f réquentées par les smol ts a été cons ta tée : en

1995, les po issons s ta t ionnent p r inc ipa lement en rive gauche , à l 'opposé de l 'exutoire de

dévala ison, alors que la rive droi te devient la plus f réquentée en 1998. Les durées de

présence à proximité de l 'entrée de l 'exutoire sont ne t tement plus impor tan tes en 1998 et

expl iquent très ce r ta inement l 'eff icacité la rgement supér ieure du disposit i f de déva la ison.

En 1998, les po issons s ta t ionnent d 'autant plus sur la rive droi te, no tamment dans le

courant de reci rculat ion, que les débi ts dans le canal d ' amenée sont impor tants . Ce

compor tement s 'expl ique par le renforcement , lorsque le débi t augmen te , du courant

tangentiel aux gri l les qui amél io re le gu idage du po isson vers la rive droi te.

Aucun effet du débi t t ransi tant dans l 'exutoire sur l 'eff icacité de ce dern ier n'a pu

être mis en év idence, ni en 1995, ni en 1998. L'efficacité du disposit i f de déva la ison

semble avant tout l iée à l 'hydrodynamique généra le du cana l d ' amenée à l 'approche des

grilles.

Les effets du débi t t ransi tant dans le canal d ' amenée sur l 'efficacité de l 'exutoire

sont opposés ent re les deux expér imenta t ions . En 1995, l 'eff icacité du disposit i f d iminue

avec le débit a lors qu 'e l le augmen te en 1998. Lors de la p remière expér imenta t ion ,

l 'écoulement pr incipal se s i tue en rive droi te, à proximi té de l 'exutoire. L 'augmentat ion du

débit dans le canal d ' amenée se t radui t par une augmenta t ion des v i tesses qui ont

tendance à masquer l 'entrée du disposit i f de déva la ison en réduisant sa zone d ' inf luence

et par conséquent son eff icaci té. De plus, les v i tesses tangent ie l les au plan de gri l les, qui

ont tendance à guider les po issons vers la rive opposée à cel le de l 'exutoire, sont d 'autant

plus marquées que les débi ts sont impor tants ( C H O R D A et LARIN IER, 1997) . En 1998,

les v i tesses tangent ie l les augmen ten t éga lemen t avec les débi ts ma is el les gu ident les

smolts vers la rive droi te et donc vers l 'entrée de l 'exutoire.

Bull. Fr. Pêche Piscic. (1999) 353/354:99-120 — 118 —

Le fonc t ionnement d 'une lampe à vapeur de mercure p lacée au -dessus de la pr ise

d 'eau de l 'exutoire en 1998 n'a pas paru modi f ier no tab lement les dép lacemen ts des

smol ts dans le cana l , le facteur hydraul ique restant p répondérant . Cependan t , l 'éclairage

intermit tent de l 'entrée de l 'exutoire modi f ie les ry thmes de passage : les po issons sont

plus nombreux à s 'engager à l ' intérieur du disposit i f dans les p remières minutes qui

suivent l 'extinction de la lampe. C e s résul tats sont comparab les à ceux ob tenus par

LARINIER et B O Y E R - B E R N A R D (1991b) , LARIN IER et T R A V A D E (1997) ou C R O Z E ,

C H A N S E A U et LARINIER (1999) .

Un effet de la tai l le des smol ts a pu être mis en év idence dans les deux é tudes.

L'efficacité de l 'exutoire semb le s igo i f icat ivement p lus impor tan te pour les po issons

appar tenant aux c lasses de tai l le 20 -22 c m que pour les po issons appar tenan t aux c lasses

de tai l le infér ieures à 18-19 c m . Les gri l les de pr ise d 'eau dont le clair ent re bar reaux est

de 30 m m exerceraient un effet répulsif mo ins marqué sur les indiv idus de pet i te tai l le.

C O N C L U S I O N

L'intérêt de cet te expér imenta t ion a été de met t re en év idence que le compo r temen t

des po issons à l 'amont des gri l les d 'une pr ise d 'eau était fo r tement dépendan t des

condi t ions hydraul iques : les smol ts s ta t ionnent préférent ie l lement dans les zones de

recirculat ion et de faible courant , év i tant les v i tesses les plus impor tan tes . A part i r de ces

constatat ions, on a mont ré qu' i l était poss ib le d 'amél iorer s ign i f icat ivement l 'eff icacité d 'un

exuto i re de déva la i son en mod i f i an t de façon re la t i vement s imp le les cond i t i ons

hyd rau l i ques d a n s le cana l d ' a m e n é e . C e s résu l ta ts o u v r e n t d e s pe rspec t i ves

in téressantes pour régler de façon é légante le p rob lème de la déva la ison au n iveau de

cer ta ines microcent ra les hydroé lect r iques ex is tantes.

R E M E R C I E M E N T S

Ces é tudes ont bénéf ic ié de l'aide techn ique de J .M. Bach , D. Pujo, R. Ga l land ,

E. Galiay, D. Bar racou et P. Labor ie .

Nous remerc ions l ' INRA de Saint Pée sur Nivel le pour avoir mis à notre d isposi t ion

un bass in de s tockage pour les smol ts à la p iscicul ture de Lées-Athaas ainsi que EDF, en

part icul ier le G E H d 'Oloron et le g roupemen t d 'Asasp.

B I B L I O G R A P H I E

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