© Masson, Paris, 2005 Arch. mal. prof., 2005, 66, n° 2, 177-186

ASSOCIATION POUR LE DÉVELOPPEMENT DES ÉTUDES

ET RECHERCHES ÉPIDÉMIOLOGIQUES SUR LA SANTÉ

AU TRAVAIL (ADEREST) — IXe COLLOQUE

Bordeaux, 14-15 septembre 2004

Président : A. BERGERET

RÉSUMÉS DES COMMUNICATIONS *

Analyse des causes de mortalité des anciens salariés de l'usine Rhodiacéta de Besançon : une étude de

cohorte 1968-1999

M. HOURS, J. FEVOTTE, S. LAFONT, O. SIRUGUET, E. DESCHASEAUX, R. JACQUOT, A. LEPLAY,

C. PILORGET, A. BERGERET

Unité Mixte de Recherche Transport Travail Environnement, INRETS, UCB Lyon I.

Objectifs : suite à l'inquiétude de médecins du travail, face à unexcès apparent de cancers de la vessie chez d'anciens salariésd'une filature de fibres synthétiques, et face à la volonté deRhodia (RP) d'y apporter une réponse scientifique, une étude decohorte a été mise en place. Son objectif était de rechercher unéventuel excès de mortalité par cancers et l'existence d'une rela-tion entre un tel excès et un secteur de l'entreprise, si possible encherchant l'existence d'un produit responsable de cet excès (lamobilité du personnel après la fermeture de l'usine en 1984 nepermettait pas de faire une étude de morbidité).

Méthodes : la population d'étude comprenait tous les salariés del'usine présents de 1968 à 1984. La population franc-comtoise aservi de population de référence à partir des recensements de1968, 1975, 1982, 1990 et 1999. L'étude portait sur les décès sur-venus entre 1968 et 1999. Les informations ont été recueillies àpartir des fiches individuelles du personnel. Un groupe de travails'est réuni afin de classer les emplois en groupes professionnelshomogènes quant à leurs principales expositions. Les facteursprofessionnels étudiés étaient les fluides caloporteurs, polyester,polyamide, produits d'ensimage, amiante et autres fibres minéra-les inorganiques, solvants. Le statut vital des salariés a été recher-ché auprès du fichier de l'INSEE puis comparé au fichier national

des causes de décès (INSERM). L'analyse statistique a reposé surle calcul des SMR (Standardized Mortality Ratio). L'écart desSMR à 1 a été testé à l'aide d'un modèle en régression de Poisson(a = 0,05 ; test bilatéral).

Résultats : dans l'ensemble, il n'y avait pas de risque de surmorta-lité, en particulier par cancer, de la cohorte par rapport à la popu-lation franc-comtoise. Il existait un excès de mortalité par cancers(SMR = 1,47 ; 0,95-2,17) à la limite du seuil de signification,notamment du poumon (SMR = 1,93 ; 0,88-3,66), dans un grou-pe professionnel (monteurs à chaud). Le risque de décès par can-cer (poumon, intestin, larynx) était significativement plus élevéque celui des salariés n'ayant jamais travaillé dans ce groupe pro-fessionnel. L'excès de risque de mortalité par cancer du poumonen relation avec l'exposition aux fluides d'ensimage était nonsignificatif (mais le test de tendance sur la durée d'exposition étaitsignificatif, P = 0,001). Il ne concernait pas les sujets exposés auxseuls ensimages mais uniquement les salariés exposés conjointe-ment aux ensimages, et fibres minérales. Il n'existait pas d'excèsde mortalité par cancers de la vessie (SMR = 1,30 ; 0,65-2,33)quel que soit le groupe professionnel étudié.

Conclusion : il n'existe pas d'excès de mortalité par cancers de lavessie dans cette cohorte. Nous retenons l'existence d'un possibleexcès de cancers dans un groupe professionnel très spécifique.

Évaluation quantitative du risque de décès par mésothéliome et par cancer du poumon

parmi les mécaniciens de véhicules automobiles

E. IMBERNON, J.L. MARCHAND, M. GOLDBERG, L. GARRAS

Département Santé-Travail, Institut de Veille Sanitaire.

Objectif : pour répondre à une demande des pouvoirs publicssur l'impact sanitaire de l'exposition à l'amiante dans la popula-tion des mécaniciens de véhicules automobiles, une évaluationquantitative du risque de décès par cancer (poumon et mésothé-liome pleural) dans cette population a été effectuée.

* Une partie des communications a été publiée dans la Revued’Épidémiologie et de Santé Publique, no 1, hors série, 52, 2004,avec les textes du congrès de l’Association des épidémiologistes delangue française (A.D.E.L.F.). Nous remercions la rédaction de laR.E.S.P. de son aimable autorisation de reproduire ces textes.