Données épidémiologiques sur la consommation d’alcool · Société française d’alcoologie 10/56 Données épidémiologiques sur la consommation d’alcool - 2009 Consommation

Société françaised’alcoologie

1/56Données épidémiologiques sur la consommation d’alcool - 2009

Données épidémiologiques

sur la consommation d’alcool



Un verre standard ouunité alcool internationale – UIA

Ne pas oublier que : les verres sont plus remplis chez soi ou chez les amis ; une cannette de 50 cl de bière forte à 7,9° délivre 3 verres standard.

= 10 grammes

d’alcool pur



L’alcool est la substance psychoactive la plus consommée en France

Parmi les 12-75 ans : 42,5 millions d’expérimentateurs

9,7 millions d’usagers réguliers (> 3 consommations/semaine)

6,4 millions d’usagers quotidiens

Baisse, depuis les années 1960, de la consommation (vins de table surtout)

Baisse lente de la consommation de bière

Stabilité de la consommation de spiritueux

La France reste au 5ème rang européen pour la consommation d’alcool

Consommation d’alcoolen France (1)



Evolution des ventes des différentes boissons alcoolisées

0,0

20,0

40,0

60,0

80,0

100,0

120,0

140,0

1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000

L/an

0,0

0,5

1,0

1,5

2,0

2,5

3,0

Bière (L)Vin (L)Spir. (LAP)

LAP/an Spritueux



Evolution de la consommation totale d’alcool pur en litres par adulte (20 ans ou plus) et par an (INSEE)

* Cette quantité d’alcool pur = un peu moins de 3 verres par jour et par habitant de 15 ans ou plus.

Consommation d’alcoolen France (2)

1960 1970 1980 1990 1999 2008

27,4 25 23 18,3 13,4 12,3*



Consommation d’alcoolet catégories d’usage

Alcool : 15 % de la population française consomment :- plus du double de la consommation moyenne/pers.,- plus de la moitié de la consommation totale,dont les 2/3 sous forme de vin.

Consommation totale

Consommationpar personne

100 %

2 x Q moy / pers.

1 x Q moy / pers.

Usage U. à risque

U. nocifetU. dépendance



Consommation des adolescents (1)

Sources : OFDT, Escapad 2008.

A 17 ans, l’expérimentation de l’alcool est quasi constante : 92,6 % des jeunes ont déjà consommé de l’alcool.

L’usage régulier (10 consommations ou plus au cours du dernier mois) diminue.

* Il s’agit beaucoup plus souvent de garçons : 13,6 % contre 4,0 % des filles.

2000 2003 2005 2008

10,9 % 14,5 % 12 % 8,9 %*




Evolution de l'usage régulier d'alcool à 17 ans depuis 2000




Ivresses (1)

Age moyen de la 1ère ivresse : 14,9 ans pour les garçons et 15,3 ans pour

les filles.

59,8 % des jeunes de 17 ans déclarent avoir déjà été ivres au cours de leur

vie.

La moitié a eu au moins une ivresse au cours de l’année passée.

8,6 % au moins 10 ivresses pendant la dernière année. L’ivresse régulière

concerne surtout les garçons (12,4 % vs 4,6 % des filles).




Ivresses (2)

Les comportements d’ivresse sont globalement stables ces dernières

années.

Depuis 2005, les ivresses répétées (3 fois dans l’année) sont stables et les

ivresses régulières (10 fois ou plus) sont en diminution.

En revanche, les expérimentations et les ivresses occasionnelles (< 3 fois

dans l’année) sont en augmentation depuis 2003.




Les jeunes en apprentissage et ceux qui sont sortis

du système scolaire sont plus nombreux à consommer

régulièrement de l’alcool et à connaître des ivresses.



Source : ESPAD, OFDT/INSERM.

En 2007, les jeunes Français de 16 ans se situent dans la moyenne

européenne (61 %) en ce qui concerne la consommation d’alcool au cours du

mois.

Ils font partie des Européens qui déclarent le moins souvent avoir été ivres

dans l’année (22ème rang sur 35 pays).

Consommation des jeunes Français par rapport aux autres Européens



Consommation chez l'adulte (1)

Usage régulier d’alcool

En 2005, l’usage régulier d’alcool concerne près du quart des adultes de 18

à 75 ans (22,5 %) :

33,4 % des hommes ;

12,1 % des femmes.

Ce type de consommation augmente avec l’âge.

Il diminue chez les jeunes comme chez les adultes.




Evolution de l'usage quotidien d'alcool au cours des 7 derniers jours parmi les 18-75 ans




Ivresses

En 2005, à l’âge adulte, le niveau d’ivresse s’est stabilisé par rapport à

2000.

Les hommes sont 4 fois plus nombreux à avoir eu au moins 3 épisodes

d’ivresse dans l’année que les femmes (9,2 % vs 1,9 %).



Evolution de la consommation en fonction de l’âge

INPES,Baromètre santé 2005

Hommes è

Femmes è



Différences (1)

Il existe des différences selon le statut professionnel et scolaire

Les élèves et étudiants boivent moins que les actifs du même âge (alcoolisation aiguë).

Le chômage est associé à des usages plus fréquents et plus souvent à risque (aigu et chronique).

Alcoolisation chronique : surtout chez agriculteurs et ouvriers non qualifiés.

Alcoolisation ponctuelle : à peu près équivalente selon les CSP, sauf chez les agriculteurs qui en ont moins.



Différences (2)

Selon les régions

Buveurs réguliers : 7 à 17 % des jeunes de 17 ans

Pays de la Loire : région la plus touchée

Ivresses : Bretagne : 48 % d’ivresses répétées… près du double de la moyenne nationale (26 %)

Globalement, régions les plus touchées : Ouest

Nord-Pas-de-Calais



Morbidité (1)

On estime qu'environ 10 % des adultes ont un usage problématique d'alcool (4 à 4,5 millions)

15 % des hommes et 5 % des femmes

En 2005, une enquête basée sur l’AUDIT-C a estimé qu’environ 3,7 millions de personnes

de 18 à 75 ans présentaient un mésusage d’alcool (avec ou sans dépendance des VADS)

On estime qu’il y a entre 1,5 et 2 millions d’alcoolo-dépendants (4 à 5 % des adultes)

La prédominance masculine est forte

Les conséquencesde l’alcoolisation (1)



Prévalence des profils d’alcoolisation en 2006, DREES, Rapport 2008




Morbidité (2)

En 2007, 110 000 séjours hospitaliers directement liés à l’alcool (ivresse,

prise en charge d’un mésusage) ont été enregistrés.

En 2003, 1,3 million de séjours hospitaliers étaient liés à des pathologies

provoquées par l’alcool.




Mortalité globale

L’alcoolisation aiguë et chronique = 40 000 décès/an, directs ou indirects (soit 7 % de l’ensemble des décès)

3ème cause de mortalité en France après les maladies cardio-vasculaires et les cancers

L’alcool est, avec la tabac, une des principales causes de mortalité évitable (100 000 décès pour les 2, soit 15 % des décès)

Globalement, la mortalité diminue (consommation î, traitements ì)




0

5 000

10 000

15 000

20 000

25 000

30 000

35 000

40 000

1972 1975 1980 1985 1990 1995 1997

HommesFemmesTotal


Mortalité directement liée à l'alcool



10

15

20

25

30

35

1925 1935 1945 1955 1965 1975 1985 1995

Série2

En litres d’alcool purpar personne de 15 ans ou plus par an

0

10

20

30

40

50

60

70

1925 1935 1945 1955 1965 1975 1985 1995

Taux de mortalitépour 100 000 personnes

Source : Vallin et MesléSources : Ledermann ; Insee


Alcool et mortalité : évolution depuis 1925

Comparaison à la consommation



23 000 décès directs par an

Complications aiguës

L’alcool modifie les perceptions, la vigilance, les réflexes et le comportement

Il augmente le risque d’accidents, notamment les plus graves

Route : 30 % des accidents mortels ; 2 200 décès par an

Le risque d’accident apparaît dès 0,20 g/l

Il est multiplié par : 2 à 0,5 g/l ; 5 à 0,7 g/l ; 10 à 0,8 g/l ; 35 à 1,20 g/l




En 2007, 163 336 condamnations pour conduite en

état alcoolique dont :

- 2 687 pour blessures involontaires

- 248 pour homicides involontaires




Evolution du nombre totaldes accidents mortels

de la route, avec alcoolémie connue et avec un conducteur présentant une alcoolémie positive en France depuis 1995



Décès par accident de la route dont ceux sous l’influence de l’alcool

Royaume-UniPas de dépistage aléatoire

Limite légale : 0,8 g/l

France7 804 267 tests

Limite légale : 0,5 g/l

Année 2001

5202 500

8 160

3 598

Données épidémiologiques sur la consommation d’alcool - 2009



Evolution du nombre et du pourcentage en France depuis 1991

Dépistages positifs d'alcoolémie



Mais il ne faut pas oublier :

Les accidents du travail (10 à 20 %)

Les accidents domestiques (20 %)

Prendre également en compte les blessures et handicaps

Enfin, les violences, crimes, délits : l’alcool est impliqué dans 40 % des

crimes et délits et dans 30 % des violences conjugales




Evolution du nombre d'interpellations en France depuis 2001

Ivresse publique et manifeste



Complications chroniques

Cancers, notamment des VADS : 10 000 décès par an

Cirrhose du foie : 7 000 décès par an – Fréquence de l’association au VHC

Dépendance alcoolique et psychose alcoolique : 3 000 décès par an




Evolutiondu nombre total de décès

pour les 3 causes directement liées à l’alcool depuis 1980



Evolution des taux de décès chez les hommes




Evolution des taux de décès chez les femmes




Mortalité attribuable à l’alcool

Environ 40 000 décès par an

Directement liés : cirrhoses psychoses alcooliques et dépendance cancers des VADS

Une partie des : suicides crimes accidents autres cancers cœur et vaisseaux autres pathologies




1 décès sur 2 survient avant 65 ans.

C’est dans la tranche d’âge 35-65 ans que cette surmortalité est la plus

élevée.

A âge égal, les hommes meurent 4 fois plus que les femmes de leur

consommation d’alcool.




La consommation d’alcool reste très inégalitaire en termes de disparités

régionales et de catégories sociales.

La mortalité est plus faible chez les hommes mariés, 3 fois plus élevée chez

les veufs ou divorcés, intermédiaire chez les célibataires.

Enfin, la mortalité est liée à la catégorie sociale : les ouvriers/employés

meurent 3 fois plus que les cadres supérieurs/professions libérales.




Mortalité selon les régions

Source :

ORSAS Lorraine



Aspects économiques (1)

La surconsommation d’alcool induit un coût social évalué par P. Kopp en

1999 à 17,6 milliards d’euros par an

= 1,42 % du PIB, soit environ 300 € par habitant et par an

correspondant à la fois à l’absentéisme, aux pertes de production et aux

dépenses sanitaires



Aspects économiques (2)

Les dépenses de publicité pour les boissons alcooliques en 2003 s’élèvent

à 190 millions d'euros répartis :

73 millions par les brasseurs

40 millions par les marques de whisky

35,6 millions par les producteurs de vins

31 millions par les producteur d’apéritifs

contre 10 millions d’euros pour la prévention de l’alcoolisme !



Les polyconsommations (1)

Les polyconsommations comprenant de l’alcool sont très fréquentes

Source : Costes JM. Audition publique HAS sur les polyconsommations, 2007.

Polyconsommation = consommation d’au moins 2 substances

psychoactives

Associations variées de produits pouvant générer des conséquences très

diverses, qualitativement et quantitativement




En population générale

En 2000, près de 1 français sur 5, âgé de 18 à 44 ans, déclare avoir un

usage concomitant d’au moins 2 substances psychoactives.

Les 3 produits de loin les plus consommés sont l’alcool, le tabac, le

cannabis.

La consommation répétée de plusieurs produits concerne 15 % de cette

population.




Alcool, tabac et cannabis

Les jeunes sont fréquemment polyexpérimentateurs et polyconsommateurs

En 2003, la polyconsommation régulière d’alcool, de tabac ou de cannabis

concerne :

20 % des garçons de 17 ans

9 % des filles




A 17 ans

Environ 4 jeunes sur 10 déclarent un usage concomitant (hors tabac), au

cours de la vie, de plusieurs substances psychoactives (le plus souvent alcool

+ cannabis ou alcool + médicaments psychotropes).

89 % des usagers réguliers de cannabis (environ 10 % des jeunes de cet

âge), 59 % des usagers réguliers d’alcool et 37 % des usagers réguliers de

tabac consomment aussi au moins 1 des 2 autres produits.




Polyconsommation régulière d’alcool, de tabac ou de cannabis Source : ESCAPAD, OFDT.

17 ans 2005

Alcool – Tabac

Tabac – Cannabis

Alcool – Cannabis

Alcool – Tabac – Cannabis

Au moins 2

3,7 %

6,0 %

0,5 %

3,1 %

13,3 %




La polyconsommation régulière est un comportement plutôt masculin :

2 garçons pour 1 fille à 17 ans

Chez les filles, l’association principale = tabac + cannabis

Place plus importante de l’alcool chez les garçons




Polyconsommation régulière d’alcool, de tabac ou de cannabis Source : Baromètre Santé 2005, INPES, exploitation OFDT

15-64 ans 2005

Alcool – Tabac

Tabac – Cannabis

Alcool – Cannabis

Alcool – Tabac – Cannabis

Au moins 2

5,9 %

1,6 %

0,1 %

0,7 %

8,3 %




Polyconsommation régulière d’alcool, de tabac ou de cannabis selon l'âge (en %) Source : Baromètre Santé 2005, INPES




Polyconsommation chez les usagers de drogues illicites

Les consommations d’alcool et de tabac sont extrêmement fréquentes

parmi les usagers actuels (au moins une fois dans l’année) de drogues illicites.

Usager Tabac (fumeurs quotidiens)

de cocaïne

d’ecstasy

d'héroïne

80 %

82 %

87 %




Dans le système de soins

Une majorité des usagers pris en charge par le système de soins est

polyconsommatrice.

En 2007 (source : RECAP, OFDT) :

54,5 % des consultants des CCAA sont fumeurs (80 % pour les dépendants).

13,1 % consomment du cannabis (20,5 % des drogues illicites) ;

0,6 % des TSO ;

1,5 % des médicaments psychotropes hors prescription médicale.




En 2005, 59 % des usagers de drogues accueillis dans les structures médico-sociales déclarent consommer au moins 2 produits (hors alcool et tabac) :

53 % consomment 2 produits

27 % consomment 3 produits

20 % consomment plus de 3 produits

Chez les personnes substituées aux opiacés, la dépendance alcoolique (16 %) et la consommation de benzodiazépines sont fréquentes et posent des problèmes particuliers.



Les usagers de drogues vus par le système de soins (données RECAP) Répartition des usagers de cannabis, opiacés, stimulants, alcool vus en CSST, en fonction du 2nd produit consommé

30,9 % des consommateurs d’opiacés utilisent aussi des médicaments psychotropes.


Produit principal2nd produit

Cannabis Opiacés Stimulants Alcool Aucun Total

Cannabis 3 % 6 % 15 % 72 % 40 %

Opiacés 19 % 9 % 20 % 7 % 38 % 35 %

Stimulants 21 % 16 % 13 % 10 % 31 % 7 %

Alcool 20 % 5 % 4 % 1 % 63 % 13 %

Total 10 % 7 % 13 % 11 % 55 % 100 %




Consommation de substances psychoactives chez les patients sous substitution (Oppidum 2005)

Substance psychoactive BHD Méthadone

Nombre de produits

Dépendance alcoolique

Benzodiazépines

Cocaïne

Héroïne

2,1

18 %

23 %

11 %

13 %

2,3

17 %

26 %

12 %

17 %




La polyconsommation en milieu festif

Enquête : C. Reynaud-Maurupt, OFDT, 2007

43 % des participants à des manifestations de "musiques électroniques" ont pratiqué des mélanges (au moins 3 substances au cours d’une soirée (hors tabac).

Parmi eux : 3 substances = 72 %

4 substances = 22 %

5 substances = 4 %




Associations de drogues utilisées par des usagers "récréatifs" au cours d’une même nuit (Calafat, 1999)

Drogue %

Alcool – Cannabis

Alcool – Ecstasy

Alcool – Cannabis – Ecstasy

Cannabis – Ecstasy

Alcool – Cocaïne

Alcool – Cannabis – Ecstasy – Cocaïne

Alcool – Cannabis – Cocaïne

50,6

11,9

10,4

8,4

7,8

7,2

2

Documents

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