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Atelier N° 2 Le pouvoir de police du maire Responsabilités du maire Congrès des Maires de l’Isère 11 Octobre 2014 Annick PILLEVESSE Département Conseil Juridique Association des Maires de France

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Atelier N° 2Le pouvoir de police du maire

Responsabilités du maireCongrès des Maires de l’Isère

11 Octobre 2014

Annick PILLEVESSE

Département Conseil Juridique Association des Maires de France

Responsabilités du maire

GRENOBLE11 Octobre 2014

Annick PILLEVESSE

Département Conseil Juridique Association des Maires de France

Introduction

Le maire peut voir sa responsabilité civile engagée dans ses fonctions dereprésentant de la commune et d’administration communale

Le maire peut voir sa responsabilité financière engagée dès lors qu’ilmanie des deniers publics

Le maire peut voir sa responsabilité pénale engagée sur de nombreusesincriminations parmi lesquelles on distingue les délits intentionnels et lesdélits non intentionnels

I.

LA RESPONSABILITE CIVILE DU MAIRE

Dans l’exercice de leurs fonctions, les élus sont susceptibles d’encourir :

1.

Une responsabilité civile(entraînant le versement de dommages et intérêts

aux personnes qui ont subi un préjudice)

• Du fait des de décisions illégales• Du fait d’actes matériels• Du fait d’instruction aux agents lesconduisant à commettre des fautes

Une faute mettant en cause la responsabilité civile est commise dans

le cadre de :

� La fonction d’administration locale

et de représentant de la commune

Distinction possible entre :

- faute de service

- faute personnelle détachable

- faute personnelle détachable mais non dépourvue de tout

lien avec le service

� La fonctiond’officier de police

judiciaire

Distinction possible entre

- faute personnelle

- faute de service

� La fonction d’officier d’état civil

Distinction possible entre :

- Faute personnelle- Faute de service

Fautes : Exemples

• Faute de service : un maire qui ne fait pas usage de sespouvoirs de police pour faire cesser des bruits de voisinage

• Faute personnelle : manquements au devoir de probité,commission d’un délit de faux et d’escroquerie

Mise en cause selon la faute

Faute de service

La collectivité publique en assume la responsabilité et le

coût de la réparation

Faute personnelle nondépourvue de tout lien

avec le service

La responsabilité personnelle aussi bien que la responsabilité

communale peuvent être recherchées mais, dans ce cas, la

commune pourra se retourner contre son agent

Faute personnelle

L’intéressé en répond personnellement

Critères de distinction entre ces catégories de fautes : > les circonstances de temps et de lieu

> les mobiles de l’agent> les moyens utilisés et leur lien avec le service

> les compétences de l’agent

Déroulement de la procédure

Devant le juge administratif

En cas de faute de service ou comportant un lien avec le

service

Devant le juge judiciaire

En cas de responsabilité personnelle ou si la

faute (quelle que soit sa nature) est commise dans le cadre de la

fonction d’OPJ ou d’officier d’état civil

Dans l’exercice de leurs fonctions, les élus sont susceptibles d’encourir :

2.

Une responsabilité financière

Le maire est l’ordonnateur de la commune, c’est-à-dire la personnehabilitée à donner au comptable public l’ordre de percevoir ou de verser desfonds au nom d’un organisme public.

Le comptable public est un agent nommé par le ministre des Financesdont la mission est d’assurer le maniement (perception, versement) desfonds publics et de tenir la comptabilité des opérations effectuées.

Un principe important gouverne les finances publiques, celui de laséparation de l’ordonnateur et du comptable :

UNE MEME PERSONNE NE PEUT PAS LEGALEMENT CUMULER LES FONCTIONS D’ORDONNATEUR ET DE COMPTABLE DES DENIERS

PUBLICS

Responsabilité pour gestion de fait :

La gestion de fait consiste, pour un ordonnateur, à ne pas respecter la séparation

des ordonnateurs et des comptables en s’immisçant dans la manipulation ou la

détention des deniers publics

Gestion de fait relative aux recettes :

Elle revient à encaisser – même pour les reverser

dans un délai très court - des recettes destinées à

l’organisme public

Gestion de fait relative aux dépenses :

Elle consiste à délivrer pour une dépense un mandat qui est qualifié de fictif : - parce que le service auquel elle correspond est fictif,- parce que le créancier n’est pas le véritable créancier,- parce que la date de la prestation n’est pas la date réelle,- parce que le montant de la dépense ne correspond pas au montant réel

GESTION DE FAIT ET ASSOCIATION

Si plusieurs des critères ci dessous sont réunis,

il y a probablement gestion de fait

Absence d’existence réelle

L’association :- n’est pas déclarée

- ou n’a pas de réelle activité statutaire (pas de membres, pas

d’organe délibérant) - ou ne fonctionne pas conformément

à ses statuts

Absence ou insuffisance d’autonomie de fonctionnement

par rapport à la collectivité publique

- modalités d’adhésion : nécessité d’un parrainage ou d’un accord

préalable de la commune- assemblée générale : composée

majoritairement d’élus- exécutif : majoritairement composé

d’élu et d’agents communaux

Absence ou insuffisance d’autonomie financière :

- les ressources de l’association proviennent essentiellement de

subventions

- l’association ne détermine pas librement

l’utilisation de ces subventions

Mise à disposition de locaux

Elle constitue une subvention en nature, correspondant à une dépense qui devrait être payée par l’association, mais qui est prise en charge sur le budget communal

- la convention règle les droits et devoirs des parties, notamment en matière de paiement des charges (EDF, téléphone, etc.), d’entretien, de responsabilité- l’objet poursuivi par l’association doit présenter pour la commune un intérêt général suffisant

Si cette mise à disposition est liée à la dévolution à l’association d’une mission de service public de la compétence de la commune

- une convention particulière doit porter sur ce service, qui ne peut être simplement mentionné dans la convention de mise à disposition des locaux (convention d’objectifs prévue par la circulaire du 18/01/2010 relative aux relations entre associations et pouvoirs publics)

- selon la nature de la convention, la commune devra suivre la procédure du code des marchés publics ou celle de dévolution de délégation de service public

Eviter la gestion de fait :

- Ne pas présider une association qui reçoit des subventions de la commune

- Création d’une régie de recettes

- Convention autorisant l’association àpercevoir des deniers publics pour le compte de la commune (DSP)

LA RESPONSABILITE PENALE DU MAIRE

Deux grandes catégories de délits :

- Les délits intentionnels

- Les délits non-intentionnels

LES DÉLITS INTENTIONNELS

LE DÉLIT PRISE ILLÉGALE D’INTÉRÊTS

→Trois conditions doivent être simultanément remplies

au moment des faits

pour que le délit d'ingérence soit constitué

1.

l'intéressé devait être dépositaire de l'autorité publique, être chargé d'une mission de service public

ou être investi d'un mandat électif

2.

il devait avoir la surveillance ou l'administration

ou le paiement de cette affaire.

3.

il doit avoir pris, reçu ou conservé un intérêt dans une affaire publique

- Une notion de l’intérêt appréciée très largement par le juge

pénal

(intérêt moral, financier, affectif, familial…)

- La surveillance de l’affaire : consiste non seulement en un vote

mais aussi en la participation à des réunions préparatoires à la

décision

Dérogations pour les communes dont la population est inférieure ou égale à 3 500 habitants.

L'article 432-12 prévoit dans ce cas deux types d'opérations possibles :

• L'élu peut passer des contrats pour la fourniture de services ou le transfert de biens avec la commune, mais dans la limite de 16000 € par an, et à condition de ne pas participer aux délibérations qui s'y rapportent.

• L'élu peut acquérir un bien immobilier appartenant à la commune pour créer ou développer son activité professionnelle ; il peut également, pour son habitation personnelle, acquérir un lot de lotissement communal ou conclure un bail d'habitation avec la commune ; le prix du bien ne peut être inférieur à l'évaluation des domaines dans le premier cas et, en toutes hypothèses, l'élu ne saurait participer aux délibérations concernées.

Les sanctions du délit (500 000 euros d’amende et peine privative de liberté de 5 ans maximum) peuvent être assorties de peines complémentaires :

déchéance des droits civils, civiques et de famille (donc inéligibilité) pour une durée maximale de 5 ans, confiscation des sommes irrégulièrement perçues...

Quant au délai de prescription du délit, il était de 3 ans à compter du jour où il avait été commis (jour de signature du marché par exemple). Il s'agissait en effet

d'une infraction instantanée qui se trouvait réalisée au moment précis de la prise d'intérêt.

Les dispositions du nouveau code pénal ont ajouté à la notion de "prise d'intérêt" deux autres notions, puisqu'elle sanctionne le fait de prendre, recevoir ou conserver un

intérêt.

Or, conserver n'est pas une action instantanée mais durable, qui fait du délit une infraction continue.

On peut dès lors penser que le délai de prescription de 3 ans ne commencera à courir que du jour où la personne aura cessé de conserver l'intérêt qu'elle a pris ou reçu,

ce qui est beaucoup plus long.

Favoritisme ou avantages injustifiés(article 432-14 du CP)

- Ce délit concerne tous les élus locaux, mais peut égalementimpliquer des agents administratifs ou techniciens ayant participé àla mise en œuvre et à l'attribution d'un marché public ou d'unedélégation de service public conclus par une personne publique ouune SEM.

- Il consiste à procurer ou à tenter de procurer à autrui un avantageinjustifié, par un acte contraire aux dispositions législatives ouréglementaires qui garantissent la liberté d'accès et l'égalité descandidats dans les marchés ou contrats de délégation de servicepublic.

- 3 éléments constitutifs :

- Tenter de procurer ou procurer un avantage

injustifié à autrui

- L’auteur doit avoir eu l’intention d’avantager

un candidat

- Manquement aux règles de passation de la

commande publique

- Le faux en écriture publique ou authentique (art. 441 4 du code pénal).

- Les faux documents administratifs (art 441 2 du code pénal).

- Les faux certificats et attestation (art 441 7 du code pénal).

Le maire pourra se voir appliquer cette incrimination particulière lorsque sciemment il établit

un certificat ou une attestation relatant des faits matériellement inexacts, ou falsifie une attestation ou certificat sincères à l'origine, ou fait usage d'une

attestation ou certificat falsifiés

Délits de faux en écriture

Délit de concussion

Article 432-10 CP :

Commet le délit de concussion celui qui :

- Soit reçoit ou ordonne de percevoir, « à titre

de droits ou contributions, impôts ou taxes

publics

Une somme qu'il sait ne pas être due ou

excéder ce qui est dû », même s'il agit dans un

autre but que son profit personnel,

- soit accorde une exonération injustifiée.

Diffamation

Article 29 de la loi de 1881 sur la liberté de la presse :

- imputation d’un fait précis

- mise en cause d’une personne

- atteinte à l’honneur ou à la considération de cette personne

- caractère public des faits allégués

Situations à risques :

→ lors des séances du conseil municipal

→ lors de la rédaction des PV et comptes rendus des

assemblées délibérantes

→ Le bulletin municipal

→ un blog communal

Les délits non intentionnels

Ils sont constitués par :

- Des fautes d’imprudence ou de négligence

- La mise en danger d’autrui

- La violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de

prudence ou de sécurité

- Une faute caractérisée exposant autrui à un risque particulièrement

grave

Le fondement : l’article 121-3 du code pénal :

« Il n'y a point de crime ou de délit sans intention de le commettre.

Toutefois, lorsque la loi le prévoit, il y a délit en cas de mise en danger délibérée de la

personne d'autrui.

Il y a également délit, lorsque la loi le prévoit, en cas de faute d'imprudence, de

négligence ou de manquement à une obligation de prudence ou de sécurité prévue

par la loi ou le règlement, s'il est établi que l'auteur des faits n'a pas accompli les

diligences normales compte tenu, le cas échéant, de la nature de ses missions ou de

ses fonctions, de ses compétences ainsi que du pouvoir et des moyens dont il disposait.

Dans le cas prévu par l'alinéa qui précède, les personnes physiques qui n'ont pas causé

directement le dommage, mais qui ont créé ou contribué à créer la situation qui a

permis la réalisation du dommage ou qui n'ont pas pris les mesures permettant de

l'éviter, sont responsables pénalement s'il est établi qu'elles ont, soit violé de façon

manifestement délibérée une obligation particulière de prudence ou de sécurité

prévue par la loi ou le règlement, soit commis une faute caractérisée et qui exposait

autrui à un risque d'une particulière gravité qu'elles ne pouvaient ignorer.

Il n'y a point de contravention en cas de force majeure ».

� Recherche par le juge d’un lien de causalité entre la faute d'imprudence, de négligence ou de

manquement à une obligation de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement, et

l’homicide et la blessure involontaire, ou à défaut le fait d’exposer autrui à un risque d'une

particulière gravité

� Lien direct : Cas de l’élu qui n'a pas accompli les diligences normales compte tenu, le cas échéant, de la

nature de ses missions ou de ses fonctions, de ses compétences ainsi que du pouvoir et des moyens

dont il disposait.

• La faute est alors le paramètre déterminant du dommage.

� Lien indirect : L’élu n’a pas causé directement le dommage, mais a créé ou contribué à créer la situation

qui a permis la réalisation du dommage ou n‘a pas pris les mesures permettant de l'éviter. Si établi qu’il

a commis une faute caractérisée qui consiste :

1) Violation de façon manifestement délibérée une obligation particulière de prudence ou de sécurité

prévue par la loi ou le règlement. Ex: art. R.322-19 à 26 du code du sport : Exigences de sécurité auxquelles

doivent répondre les cages de buts de football, de handball, de hockey sur gazon et en salle et les buts de

basket-ball.

2) Faute caractérisée qui exposait autrui à un risque d'une particulière gravité qu'elles ne pouvaient

ignorer.

� Le délit d’homicide involontaire (Article 221-6 du code pénal) :

« Le fait de causer, dans les conditions et selon les distinctions prévues à l'article 121-3, par

maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence

ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement, la mort d'autrui constitue un homicide

involontaire puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende.

En cas de violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de prudence ou de

sécurité imposée par la loi ou le règlement, les peines encourues sont portées à cinq ans

d'emprisonnement et à 75 000 euros d'amende ».

� Exemple: Maire coupable d'homicide involontaire au préjudice d'un enfant décédé des suites

d'un accident survenu sur une aire communale de jeux, le maire, qui connaissait la

dangerosité de cette installation et qui disposait des compétences, des moyens et de

l'autorité nécessaires pour prévenir le dommage, a, en omettant de prendre les mesures

utiles pour faire enlever l'élément de jeux à l'origine de l'accident, commis une faute

caractérisée exposant autrui à un risque d'une particulière gravité qu’il ne pouvait ignorer.

Enfant tombé accidentellement d'une buse en béton que ses camarades s'amusaient à faire

rouler (Cass. Crim. 2 décembre 2003, n°03-83008)

� Le délit de blessure involontaire (Article 222-19 du code pénal)

« Le fait de causer à autrui, dans les conditions et selon les distinctions prévues à l'article 121-3, par

maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de

sécurité imposée par la loi ou le règlement, une incapacité totale de travail pendant plus de trois mois est

puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende.

En cas de violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de prudence ou de sécurité

imposée par la loi ou le règlement, les peines encourues sont portées à trois ans d'emprisonnement et à 45

000 euros d'amende ».

Si incapacité totale de travail d'une durée inférieure ou égale à trois mois : Peine d'un an d'emprisonnement

et de 15 000 euros d'amende (Article 222-20 du code pénal)

� Exemple : Accident au cours d’une manifestation festive (taurillons dans une arêne). Condamné dès lors

que le maire s’était désintéressé de l’organisation (programmation) du jeu au cours duquel les enfants

étaient mis en présence de taurillons (amende de 1000 euros avec sursis) et n’a pas fait usage de ses

pouvoirs de police pour prévenir les atteintes à la sécurité publique. Manifestation de plus de 10 000

personnes pour une commune de 2000 hab (Cass. Crim. 10 juin 2008, n°07-87134)

• Applications:

� Pouvoirs de police du maire: Selon les articles L.2212-1 et suivants du CGCT, le maire est chargé de

la police municipale sur le territoire de la commune. Au titre de ses pouvoirs de police générale, il

doit notamment prévenir les atteintes à l’ordre public, assurer la sécurité publique dans les lieux

publics et réprimer les atteintes à la tranquillité publique. Il doit assurer le maintien du bon ordre

dans les endroits où il se fait de grands rassemblements d'hommes (foires, marchés, réjouissances et

cérémonies publiques, spectacles, jeux, cafés, églises et autres lieux publics). Il est également chargé

de la salubrité publique et du soin de prévenir et de faire cesser les fléaux calamiteux et les

pollutions de toute nature. En outre, il dispose de pouvoirs de police spéciale portant sur des

domaines particuliers (police des baignades, de la circulation, des établissements recevant du public

(ERP), des immeubles menaçant ruine...).

• Ex : accident de circulation entraînant la mort de la victime si mise en évidence d’une faute

caractérisée résultant de la mauvaise mise en œuvre du pouvoir de police du maire en matière de

circulation publique. Pas encore jugé (Cass. Crim. 4 juin 2013, n°12-86389)

� Fonctionnement défectueux des ouvrages publics ou des services communaux/ intercommunaux

(équipements sportifs, éclairage public, travaux publics, voirie, mobiliers urbains, aires de jeu,

crèches, piscines etc.):

• Ex: Pollutions issues du réseau d’assainissement communal si faute caractérisée mise en évidence.

Pas encore jugé (Cass. Crim 10 déc. 2013, n°13-80546)

La mise en danger délibérée d’autrui (article 223-1 du code pénal, article 123-12 du code pénal

alinéa 2)

� Délit spécifique entre faute non-intentionnelle et intentionnelle

« Le fait d'exposer directement autrui à un risque immédiat de mort ou de blessures de nature à

entraîner une mutilation ou une infirmité permanente par la violation manifestement délibérée

d'une obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement est puni

d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende » (art. 223-1 du code pénal).

Exemple : Pour déclarer un chauffeur et le maire conduit par ce dernier respectivement coupables du

délit de mise en danger délibérée d'autrui et de complicité de ce délit, les juges ont relevé que le fait

pour le chauffeur, après en avoir reçu l’ordre de la part du maire, d'avoir franchi délibérément un feu

rouge fixe en fin de matinée, près de la gare SNCF, dans un quartier urbain à forte densité de

circulation, a exposé les usagers de la voie transversale, qui bénéficiaient d'un droit de priorité

absolue, à un risque immédiat de mort ou de blessures graves ; qu'ils précisent, à cet effet, que

malgré la manœuvre entreprise par un véhicule prioritaire provenant de la rue latérale, un choc entre

les deux engins n'a pu être évité et que les occupants de la voiture prioritaire ont été fortement

choqués (Cass. Crim. 6 juin 2000, n°99-85937).

CONCLUSION

La peur du juge ne doit pas constituer un frein à l’action publique locale !

- La plus grande prudence quant à vos rapports d’intérêts avec votre collectivité, ainsique dans l’utilisation des deniers publics.

- Renforcer dans la mesure des moyens dont dispose chaque commune ouintercommunalité, la stratégie interne de prévention des conflits d’intérêts (codes etchartes de bonnes conduites déontologiques) d’autant plus qu’il existe aujourd’hui uneobligation à titre préventif pour l'élu de prendre un arrêté d’abstention en cas de conflitd’intérêt visant à désigner un suppléant – (décret n° 2014-90 du 31 janvier 2014) quiorganise une certaine « traçabilité » des manquements aux devoirs de probité en amontdes décisions.

- Un respect précis des règles de passation des marchés publics et conventions de DSP(s’entourer le cas échéant d’assistants à maitrise d’ouvrage si pas de services dédiés)

- Une surveillance attentive de l’état des équipements communaux et intercommunauxet des règles de sécurité et environnementales qui s’y appliquent (s’entourer de conseilsjuridiques et techniques, etc.) ;

- Dès la connaissance d’un dysfonctionnement ou d’un accident lié au fonctionnementdéfectueux d’un ouvrage public : mettre en œuvre dans les plus brefs délais lesmesures adaptées de nature à pallier les déficiences, verbaliser les contrevenants sinécessaire en cas d’infraction ;

- Laisser des traces mêmes informelles qui montrent un plan d’action et de préventiondes atteintes à la sécurité et la à la salubrité publiques ;

- Contracter une police d’assurance personnelle (payée sur les deniers personnels dumaire)

Atelier N° 2Responsabilités du maire

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