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blog de l’Athénée venez tous les jours au théâtre blog.athenee- theatre.com Square de l’Opéra Louis-Jouvet 7 rue Boudreau 75 009 Paris Mº Opéra, Havre-Caumartin, RER A Auber réservations 01 53 05 19 19 | athenee-theatre.com Mio Padre, le bar de l’Athénée, situé au premier étage, vous propose sa carte aux saveurs italiennes, une heure avant et après chaque représentation, et pendant les entractes. Le personnel d’accueil est habillé par les créations autourduspectacle préludes Avant la représentation, la musicologue Barbara Nestola vient nous éclairer sur l'œuvre de Gian-Carlo Menotti, en salle Christian-Bérard. vendredi 10 octobre 2014 19h 19h30 entrée libre prochainement les lundis musicaux de l'athénée des fleurs pour la mariée – Robert Schumann Myrthen, op. 25 avec la soprano Léa Trommenschlager, le baryton-basse Damien Pass et le pianiste Alphonse Cemin lundi 13 octobre 2o14 › 20h la danse du diable spectacle de et avec Philippe Caubère 4 novembre 7 décembre 2o14 les lundis musicaux de l'athénée mon cadavre est doux comme un gant : Poulenc, Auric, Van Parys... avec la soprano Julie Fuchs et le pianiste Alphonse Cemin lundi 24 novembre 2014 › 20h ı téléchargez notre appli iPhone ou consultez notre site mobile m.athenee-theatre.com ı retrouvez-nous sur les réseaux sociaux : facebook.com/theatreathenee twitter.com/theatreathenee I lavieduntheatre.tumblr.com le consul opéra et livret de Gian-Carlo Menotti direction musicale Iñaki Encina Oyón mise en scène Bérénice Collet Orchestre Pasdeloup 8 12 oct 2o14 le consul opéra et livret de Gian-Carlo Menotti direction musicale Iñaki Encina Oyón mise en scène Bérénice Collet Orchestre Pasdeloup 8 12 oct 2o14 assistante à la mise en scène Sophie Jaquet scénographie et costumes Christophe Ouvrard assisté de Romain Vigier et Agnès Marillier | lumières Alexandre Ursini | vidéo Christophe Waksmann conseiller magie Sylvain Solustri | chef de chant Frédéric Rubay production : Théâtre Roger-Barat-Ville d’Herblay avec l'aide d'Arcadi Île-de-France /Dispositif d'accompagnements I avec le soutien du Conseil général du Val d’Oise, de la communauté d’agglomération Le Parisis, de l’Éducation nationale, de la compagnie L’Empreinte Première, et de l’association Pasdeloup I avec la participation du Jeune Théâtre national I coréalisation : Athénée Théâtre Louis-Jouvet spectacle en anglais surtitré en français durée : 2h30 avec entracte the consul avec Valérie MacCarthy Magda Sorel Philippe Brocard John Sorel Joëlle Fleury la Mère Nicolas Rigas agent de la police secrète Béatrice Dupuy la Secrétaire Artavazd Sargsyan le Magicien Ainhoa Zuazua Rubira la Femme étrangère Aurélien Pernay Mr Kofner Gaëlle Mallada Vera Boronel Louise Pingeot Anna Gomez Virgile Frannais Assan Andrea Hill voix sur le disque l' Orchestre Pasdeloup : Émilie Duch Sauzeau, Katel Grislin, Pascale Petitjean Karampournis, Marianne Rivière, Laure Simonin Neyreneuf violon | Corinne Huet Varest, Karen Schmidt alto | Adrien Chosson, Marie Grémillard violoncelle | Bastien Roger contrebasse Thierry Neuranter flûte | Benoît Roulet hautbois | Philippe Salaberry clarinette Mathieu Moreaud basson | Roland Chosson, Nicolas Maurel cor | Jérémy Lecomte, Henri Deléger trompette | Benoît Coutris trombone | Marie-Madeleine Landrieu timbales François-Marie Juskowiak percussions Audrey Perrin harpe | Frédéric Rubay piano avec la participation d’élèves du lycée Montesquieu d’Herblay : Jasmine Amegashi, Sean Banga, Naïka Buisseth, Diana Galhaido, Baptiste Giordano, Vincent Mouraret, Béatrice Perez, Nolwenn Serre malte martin atelier graphique | assisté par Thomas Baile | impression moutot | licence nº 19125

ATH 1415 3vol bible Consul BAT - racine.cccommunication.bizracine.cccommunication.biz/v1/wents/users/206010/docs/bible_le_c… · Carmen Fantasy de Waxman, l’une des pièces les

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  • blog de l’Athénéevenez tous les jours au théâtre blog.athenee-theatre.com

    Square de l’Opéra Louis-Jouvet 7 rue Boudreau 75 009 Paris Mº Opéra, Havre-Caumartin, RER A Auber réservations 01 53 05 19 19 | athenee-theatre.com

    Mio Padre, le bar de l’Athénée, situé au premier étage, vous propose sa carte aux saveurs italiennes, une heure avant et après chaque représentation, et pendant les entractes. Le personnel d’accueil est habillé par les créations

    autour du spectacle préludes

    Avant la représentation, la musicologue Barbara Nestola vient nous éclairer sur l'œuvre de Gian-Carlo Menotti, en salle Christian-Bérard.vendredi 10 octobre 2014 19h › 19h30 entrée libre

    prochainement les lundis musicaux de l'athénée des fleurs pour la mariée – Robert Schumann Myrthen, op. 25 avec la soprano Léa Trommenschlager, le baryton-basse Damien Pass et le pianiste Alphonse Cemin lundi 13 octobre 2o14 › 20h

    la danse du diable spectacle de et avec Philippe Caubère 4 novembre › 7 décembre 2o14

    les lundis musicaux de l'athénéemon cadavre est doux comme un gant : Poulenc, Auric, Van Parys... avec la soprano Julie Fuchs et le pianiste Alphonse Ceminlundi 24 novembre 2014 › 20h

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    le consul opéra et livret de Gian-Carlo Menotti direction musicale Iñaki Encina Oyón mise en scène Bérénice Collet Orchestre Pasdeloup 8 › 12 oct 2o14

    le consul opéra et livret de Gian-Carlo Menotti direction musicale Iñaki Encina Oyón mise en scène Bérénice Collet Orchestre Pasdeloup 8 › 12 oct 2o14

    assistante à la mise en scène Sophie Jaquet scénographie et costumes Christophe Ouvrard assisté de Romain Vigier et Agnès Marillier | lumières Alexandre Ursini | vidéo Christophe Waksmann conseiller magie Sylvain Solustri | chef de chant Frédéric Rubay

    production : Théâtre Roger-Barat-Ville d’Herblay avec l'aide d'Arcadi Île-de-France / Dispositif d'accompagnements I avec le soutien du Conseil général du Val d’Oise, de la communauté d’agglomération Le Parisis, de l’Éducation nationale, de la compagnie L’Empreinte Première, et de l’association Pasdeloup I avec la participation du Jeune Théâtre national I coréalisation : Athénée Théâtre Louis-Jouvet

    spectacle en anglais surtitré en français

    durée : 2h30 avec entracte

    the consulavec Valérie MacCarthy Magda Sorel Philippe Brocard John Sorel Joëlle Fleury la Mère Nicolas Rigas agent de la police secrète Béatrice Dupuy la Secrétaire Artavazd Sargsyan le Magicien Ainhoa Zuazua Rubira la Femme étrangère Aurélien Pernay Mr Kofner Gaëlle Mallada Vera Boronel Louise Pingeot Anna Gomez Virgile Frannais Assan Andrea Hill voix sur le disque

    l'Orchestre Pasdeloup :

    Émilie Duch Sauzeau, Katel Grislin, Pascale Petitjean Karampournis, Marianne Rivière, Laure Simonin Neyreneuf violon | Corinne Huet Varest, Karen Schmidt alto | Adrien Chosson, Marie Grémillard violoncelle | Bastien Roger contrebasse Thierry Neuranter flûte | Benoît Roulet hautbois | Philippe Salaberry clarinette Mathieu Moreaud basson | Roland Chosson, Nicolas Maurel cor | Jérémy Lecomte, Henri Deléger trompette | Benoît Coutris trombone | Marie-Madeleine Landrieu timbales François-Marie Juskowiak percussions Audrey Perrin harpe | Frédéric Rubay piano

    avec la participation d’élèves du lycée Montesquieu d’Herblay : Jasmine Amegashi, Sean Banga, Naïka Buisseth, Diana Galhaido, Baptiste Giordano, Vincent Mouraret, Béatrice Perez, Nolwenn Serre

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  • Après avoir remis sa fille aux autorités, Sofia Feldy se pend dans sa cellule d’Ellis Island… D’autres rencontres de fortune du compositeur, mêlant le pathétique et l’absurde, peuplent aussi Le Consul, comme cette paysanne italienne croisée dans un avion : “Ses papiers n’étaient pas en règle, et personne n’arrivait à comprendre les explications naïves qu’elle murmurait avec son accent étrange. J’ai fait de mon mieux pour l’aider, mais j’ai finalement dû la laisser…” Sur une réalité brûlante, Menotti jette un voile de poésie et d’abstraction, deux mondes à nouveau : celui du réel et celui du rêve. Arbitraire et invisible, plénipotentiaire et impuissant, son Consul est aussi bien issu des cauchemars de Kafka que du Technicolor du magicien d’Oz. Quant à Madga Sorel, elle a la force mélodramatique d’une héroïne de Puccini… prise dans la trame haletante d’un film d’Hitchcock. Justesse du sentiment, naturalisme et allégorie… Ce sera ce qu’on appelle un carton plein : 269 représentations à Broadway, le prestigieux Drama Critics Circle Award (pour le texte) et un prix Pulitzer (pour la musique). Bien sûr, Menotti a aussi ses contempteurs. Comme le résume sa notice nécrologique dans le New York Times : “À une époque où, dans le monde musical, la contro-verse se focalisait sur l’avant-garde, M. Menotti était controversé pour son cara c–tère conservateur.” 5 Le succès ne fera qu’aviver la violence des attaques :

    “Menotti est un sensationnaliste de la vieille école, diluant les défauts de Strauss et de Puccini sans posséder aucune de leurs vertus fugitives” écrit ainsi le critique musical Joseph Kerman6. Reste que Le Consul, repris de nombreuses fois dans le monde entier, continue aujourd’hui de toucher au cœur. Et on ne se consolerait pas d’attribuer cette acuité à la seule persistance de la brutalité bureaucratique.

    texte Lola Gruber

    the consul Quand il fonda, en 1958, le festival des Deux Mondes à Spolète1, Gian-Carlo Menotti donnait presque de lui-même une définition. On le trouve en effet toujours à mi-chemin : entre l’Italie et les États-Unis, entre la tradition de l’opéra italien et l’efficacité trépidante de Broadway et d’Hollywood, entre fantaisie onirique et réalisme quasi documentaire… Et entre paroles et musique, puisque Menotti, compositeur et librettiste, a toujours revendiqué l’étroite étreinte de la partition et de l’action dramatique : “De la même façon qu’une goutte d’eau est créée par une proportion exacte d’hydrogène et d’oxygène, vous devez, pour créer une phrase lyrique, avoir une proportion exacte entre paroles et musique. Tout comme l’eau ne se résout pas à l’hydrogène et l’oxygène, le compositeur d’opéra doit chercher à créer ce qui n’est ni une pièce avec musique ajoutée ni une symphonie avec du texte parlé, mais un nouvel organisme indissoluble.”

    Complémentarité et conflits des deux mondes, celui de la “vieille Europe” et de la toujours jeune Amérique, sont au cœur de la vie et de l’œuvre de Menotti, qui commence son éducation musicale au conservatoire Giuseppe Verdi de Milan et la poursuit, à partir de 1928, au Curtis Institute de Philadelphie, “armé d’une lettre de recommandation de la femme de Toscanini et d’un anglais rudimentaire” 2…

    En droite ligne, l’immense succès de son opéra Le Consul doit beaucoup à cette tension entre deux optiques et deux manières. Tout d’abord par un parti pris audacieux : Menotti, qui avait essuyé un assez gros échec au Met sept ans plus tôt avec son premier opéra The Island God, choisit cette fois à New York un théâtre de Broadway plutôt qu’une maison d’opéra, s’ouvrant ainsi à un public plus large et plus populaire. L’orchestre est cependant d’une qualité exceptionnelle, et il ne coûte pas cher : au surplus des musiciens maison, on a débauché de brillants jeunes diplômés des grandes écoles de musique, Curtis et Julliard… Et même le violoncelliste Janos Starker qui court le cachet entre deux saisons, et qui garde de l’affaire des souvenirs charmants : “On jouait parfois au poker pendant l’entracte. Un jour, les violonistes se sont joints à nous. Leur cigarette aux lèvres et leur violon sous le bras, ils regardaient leurs cartes et plaçaient leurs paris. Un des joueurs s’est ‘couché’ et il a commencé à jouer la Carmen Fantasy de Waxman, l’une des pièces les plus ardues jamais écrites pour le violon. Un deuxième joueur s’est joint à lui. Au moment de retourner dans la fosse, cinq violonistes jouaient la pièce à l’unisson, doubles cordes, harmoniques et trilles comprises.” 3 Mais c’est sans doute le sujet de la pièce qui va entraîner le phénoménal succès du Consul. En 1950, chacun a encore en mémoire les ravages des bureaucraties, les situations sans issue, les brimades, les fameux affidavits derrière lesquels on a couru, ou qu’on espère encore… “Nous avons reçu toutes sortes de prix et de distinctions, racontait la soprano Patricia Neway, créatrice du rôle de Magda, mais le plus grand hommage était celui de ces spectateurs qui arrivaient en larmes dans les loges après la représentation pour me remercier d’avoir raconté leur histoire.” Menotti expliquera s’être inspiré de deux faits divers. Le premier a eu lieu pendant la Seconde Guerre mondiale, quand vingt-cinq Autrichiens qui demandaient asile à la Hongrie voisine se trouvèrent bloqués sur un pont une semaine durant faute de passeports, également rejetés par les deux pays4. Le second, que Menotti découvre dans le journal début 1947, est l’histoire de Sofia Feldy, une immigrée polonaise. Arrivée aux États-Unis avec sa fille, elle est refoulée au motif que son mari, résident américain, affirme avoir divorcé. Il consent à se porter garant de l’enfant mais refuse d’en faire autant pour elle.

    1 Le festival a encore lieu chaque été, tout comme ses pendants du Nouveau-Monde, le Spoleto Festival USA de Charleston (fondé en 1977) et le Melbourne International Arts Festival (depuis 1986). 2 Bernard Holland, The New York Times, février 2007 3 The World of Music According to Starker, Indiana University Press, 2004 4 Cette histoire d’entre-deux avait tout pour séduire Menotti, qui en tirera d’abord un scénario qu’il tentera - sans succès - de vendre à la Metro Goldwyn Mayer. 5 Margalit Fox, The New York Times, janvier 2012. 6 Dans Opera as Drama, Alfred A. Knopf, 1956

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