31
AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le site http://leproscenium.fr Ce texte est protégé par les droits d’auteur. En conséquence avant son exploitation vous devez obtenir l’autorisation de l’auteur soit directement auprès de lui, soit auprès de l’organisme qui gère ses droits (la SACD par exemple pour la France). Pour les textes des auteurs membres de la SACD, la SACD peut faire interdire la représentation le soir même si l'autorisation de jouer n'a pas été obtenue par la troupe. Le réseau national des représentants de la SACD (et leurs homologues à l'étranger) veille au respect des droits des auteurs et vérifie que les autorisations ont été obtenues, même a posteriori. Lors de sa représentation la structure de représentation (théâtre, MJC, festival…) doit s’acquitter des droits d’auteur et la troupe doit produire le justificatif d’autorisation de jouer. Le non respect de ces règles entraine des sanctions (financières entre autres) pour la troupe et pour la structure de représentation. Ceci n’est pas une recommandation, mais une obligation, y compris pour les troupes amateurs. Merci de respecter les droits des auteurs afin que les troupes et le public puissent toujours profiter de nouveaux textes.

AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

AVERTISSEMENT

Ce texte a été téléchargé depuis le site

http://leproscenium.fr

Ce texte est protégé par les droits d’auteur. En conséquence avant son exploitation vous devez obtenir l’autorisation de l’auteur soit directement auprès de lui, soit auprès de

l’organisme qui gère ses droits (la SACD par exemple pour la France).

Pour les textes des auteurs membres de la SACD, la SACD peut faire interdire la représentation le soir même si l'autorisation de jouer n'a pas été obtenue par la troupe. Le réseau national des représentants de la SACD (et leurs homologues à l'étranger) veille au respect des droits des auteurs et vérifie que les autorisations ont été obtenues, même a

posteriori. Lors de sa représentation la structure de représentation (théâtre, MJC, festival…) doit s’acquitter des droits d’auteur et la troupe doit produire le justificatif

d’autorisation de jouer. Le non respect de ces règles entraine des sanctions (financières entre autres) pour la troupe et pour la structure de représentation.

Ceci n’est pas une recommandation, mais une obligation, y compris pour les troupes amateurs.

Merci de respecter les droits des auteurs afin que les troupes et le public puissent toujours profiter de nouveaux textes.

Page 2: AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

2

Une Comédie en deux actes

D’ALAIN RAVOLET

THEATRE

Page 3: AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

SYNOPSIS

Jérôme, le fils de la maison est élevé depuis sa plus tendre enfance par deux femmes. L’une se considère comme son père mais Jérôme ne l’accepte pas. Il est amoureux de Linda mais, lui cache cette vérité. Il s’invente un Père à chaque fois qu’il rencontre une fille. Cette fois, ce sera un Général Argentin mais une chose a changé, ils sont amoureux. Linda veut rencontrer ses parents en vu d’un mariage.

Un plombier espagnol se trouvant là par hasard pour refaire la salle de bains se trouve transformé malgré sa volonté en Général Argentin pour la venue de Linda.

La comédie aurait pu prendre mais voilà, ce plombier est le père de Linda. Elle pense que son père lui a menti et qu’elle est en fait la demi-sœur de Jérôme ce qui complique considérablement la situation.

Des cousines envahissantes arrivées là pour fêter Mardi gras vont aggraver cet imbroglio.

Page 4: AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

4

PERSONNAGES

2 hommes – 5 femmes

ARLETTE : considéré comme le Père de Jérôme, elle est raciste. Elle a du caractère.

GENEVIEVE : la mère de Jérôme, elle est un peu forte. Elle est pourvue également d’un fort caractère.

MANUEL : le plombier espagnol, il parle mal français. Il est un peu perdu dans cette comédie. C’est le père de Linda.

LINDA : la prétendante à Jérôme. Elle ne sait plus qui dit la vérité. Elle est manipulée par tous.

JEROME : il ne supporte pas de divulguer qu’il a été élevé par des homosexuelles.

SOLANGE : la mère de Georgette, elle est sans gène et alcoolique.

GEORGETTE : la fille de Solange. On lui fait croire qu’elle est malade.

MAURICE : le père biologique de Jérôme.

Le rôle de Maurice peut-être joué par Manuel.

DECOR

Un salon ordinaire avec une ouverture sur un couloir inondé et sur une autre pièce.

DUREE

1 h 15/30 mn

Page 5: AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

ACTE 1

Scène 1

Geneviève – Arlette – Jérôme – Manuel

Geneviève : (Geneviève s’amuse d’entendre le plombier siffler et chantonner dans la pièce à côté ; la porte est ouverte) et bien Monsieur Sanchez, il semblerait que ma salle de bains vous inspire.

Manuel : (il rejoint Geneviève) Sí señora, elle m’inspire mais, sourtout dé la pitié, il faut tout réfaire ; yé n’arrive pas réparer la fouite.

Geneviève : (la nouvelle l’énerve) la fouite, la fouite, il faudra bien la réparer la fouite comme vous dites, je ne vais pas passer le restant d’ma vie sous le lavabo à refermer ce putain de robinet…. Et encore, c’est même plus possible, il est bloqué d’puis deux jours.

Manuel : yé souis désolé mais, yé n’arrive pas… tout foutou.

Geneviève : tout foutou peut-être mais, vous savez combien ça va coûter le tout foutou ?

Manuel : Madame Poilou….

Geneviève : Poilu si ça ne vous dérange pas….. Je m’appelle Madame Poilu…..poil ou, voilà longtemps qu’on ne se pose plus la question.

Manuel : Poilou, c’est cé qué y’ai dit.

Geneviève : c’est gentil mais, n’insistez pas, quand salle de bains tout foutou ; pétits nerfs tout foutou aussi.

Manuel : moi, travaille pas cher…. Travaille (il regarde autour de lui) au….. au….. trop dangérosse ….pas pouvoir prononcer lé nom si Inspector écouter porte (il parle doucement craignant d’être entendu ; Geneviève le regarde dubitative). Faire attentionne… travailler Al negro.

Geneviève : Al negro….. vous allez finir par m’embrouillez vous allez voir… Al negro, vous êtes sur….non… j’ai beau chercher, je ne vois pas.

Manuel : si si Al negro….. moi faire comprendre…vous comprendre tout de suite : vous fermez les yeux, qu’est que vous voir ? J’attends.

Geneviève : (étonnée par la question) ben, j’ne voudrais pas vous décevoir mais, j’suis comme tout le monde, dans l’obscurité, je ne vois pas grand-chose.

Manuel : No No pas l’obscourité….la couleur dé l’obscourité….. qu’est-ce que voir vous !!! Vous voyez ?

Geneviève : vous savez, dans l’noir, toutes les couleurs se ressemblent.

Manuel : voila… c’est ça, lé mot prononcé, yé travaille Al negro (il fait signe d’être discret)…. Pas taxe, pétit prix….vous contente.

Page 6: AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

6

Geneviève : en sommes, vous voulez être payé de la main à la main, pas besoin de faire tant de simagrées et de tourner autour du pot.

Manuel : dou pot (étonné)…chut…….la mano à la mano c’est ça, vous comprendre vite.

Geneviève : oui, je sais, on m’la déjà dit.

Manuel : moi commencer par la mour (la conjointe arrive, elle est interloquée par ce qu’elle entend) et monter douche ensuite.

Geneviève : (en plaisantant) puisque vous commencez par l’amour Monsieur Sanchez, je préfèrerais si cela ne vous dérange pas, et par mesure d’hygiène, la douche avant, faut pas déconner.

Manuel : mais Madame Poilou, pas l’amour (indigné), la mour… c’est pas pareil.(Arlette arrive).

Arlette : mais, quelle langue vous parlez tous les deux.

Geneviève : je ne sais pas…. Pour rester dans l’ lavabo, J’ dirais un langage mitigé.

Arlette : je ne comprends rien, pouvez-vous me dire ce qui se passe ?

Geneviève : monsieur Sanchez n’arrive pas à réparer la fouite.

Arlette : à la vache, les voisins du dessous vont encore gueuler.

Manuel : c’est commé ça.

Arlette : c’est comme ça, les pauvres sont obligés de se lever toutes les deux heures pour vider les seaux et, c’est sans compter sur l’écopage qui commence quand l’boulot est fini. Ça a tendance à les énerver un peu comprenez-les.

Manuel : si Madame yé souis désolé….c’est commé ça

Arlette : ha bravo, l’argument est imparable. J’vais vite descendre chez l’voisin pour rapporter vos propos. Toc toc toc….M’sieur Branquignole, la flotte sur la tronche, ça vous plait…. Non…. et bien… désolée, c’est comme ça.

Geneviève : monsieur Sanchez ne peut pas souder un bout d’cuivre mais… refaire la salle de bains complètement, aucun souci.

Manuel : pas souci…. Al negro.

Geneviève : mais oui, Al negro…..ça faisait longtemps.

Arlette : si ça se trouve, c’est son chalumeau qui marche pas !!!

Manuel : Mi canuto….mone chaloumeau……..(outré).

Geneviève : mon chéri, te lance pas dans la technique, c’est assez compliqué comme ça. Laisse Monsieur Sanchez faire son devis.

Manuel : Sí señora …..yé vais prendré lé mésoures. Yé vais commencé par la mour.

Page 7: AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

Geneviève : mais oui…… si vous voulez. (Manuel s’éloigne, il se remet à siffler).

Arlette : on comprend pas tout ce qu’il dit mais qu’est-ce qu’il est bon siffleur.

Geneviève : oui, tu as raison, c’est même comme ça qu’on r’connait celui qui va pas payer la note.

Arlette : et Jérôme qui dort encore, lui, les problèmes de robinet qui fuit, ça n’a jamais été son fort.

Geneviève : pas plus que les trains qui se rencontrent d’ailleurs…Tient, le voilà (Jérôme arrive tout endormi).

Jérôme : bonjour P’pa, bonjour M’man (il embrasse Arlette et Geneviève).

Arlette : tu t’es encore couché tard.

Jérôme : quatre heures du mat, c’est plutôt tôt.

Arlette : n’empêche que tu réveilles tout le monde.

Jérôme : c’est pas d’ma faute si j’ai glissé, c’était trempé par terre…..

Geneviève : fais gaffe, ça l’est encore….. bien vu, on est en plein dedans.

Jérôme : qu’est-ce qu’il fait le bonhomme à côté ?

Geneviève : qu’est-ce que tu veux qu’il fasse, il fait la mour….

Jérôme : l’amour !!! mais, avec qui ?

Geneviève : non là, c’est avec quoi ? faut pas exagérer, c’est pas un lupanar ici. C’est Monsieur Sanchez le plombier.

Jérôme : ah, il était temps, j’ai rencontré le voisin d’en bas ce matin, il vidait son seau.

Arlette : et alors, il n’a rien dit…. (un peu anxieuse de la réponse).

Jérôme : non……pas un mot……

Arlette : pas un mot !!!

Jérôme : juste le seau qui n’est pas passé loin mais rien d’autre.

Arlette : qu’est-ce qu’on y peut, comme dit Mr Sanchez, c’est comme ça. Va falloir qu’il prenne son mal en patience.

Geneviève : C’est de la faute à personne, on n’a pas d’chance voilà tout.

Jérôme : et encore, on pourrait être à leur place !!! (en riant).

Arlette : oui, tu as raison, pour une fois, la loi d’la physique nous est favorable…bon….. on ne va pas parler plomberie toute la matinée.

Geneviève : n’empêche que ton père à raison, tu te couches de plus en plus tard. Qu’est-ce que tu fais toute la nuit ? On ne te voit plus depuis quelques temps.

Arlette : si tu as rencontré quelqu’un, tu peux bien nous le dire…. A ton âge, y a rien d’étonnant.

Jérôme : effectivement, j’ai rencontré quelqu’un……….

Page 8: AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

8

Arlette : une femme !!!

Jérôme : évidemment une femme, tout le monde n’est pas comme vous.

Arlette : qu’est-ce que tu racontes, moi aussi j’aime une femme.

Jérôme : ben c’est justement, c’est pas normal.

Geneviève : Jérôme, soit poli avec ton père…. Chacun mène sa vie comme il veut….. la aussi….. c’est commé ça.

Jérôme : n’empêche que ça pose des problèmes.

Arlette : mais quels problèmes…. J’ai beau cherché, une femme aime un homme, ou une autre femme quelle différence.

Jérôme : pour moi y en a une…. Quand à l’école on me demandait, qu’est-ce que fait ta mère, je répondais elle est médecin.

Arlette : et alors, c’est vrai.

Jérôme : mais quand on me demandait, qu’est-ce que fait ton père alors je répondais, elle est infirmière et tout le monde riait.

Geneviève : c’que tu peux être compliqué …fallait répondre il est infirmière. Tu changeais l’article et l’problème était résolu.

Jérôme : n’empêche que tout ça me complique la vie.

Arlette : j’n’comprends pas, tu n’es pas heureuse…. Enfin je veux dire heureux avec nous ?

Jérôme : mais si….. c’n’est pas ça mais, comprenez-moi…… (le plombier revient).

Manuel : excousez-moi…. Ah bonyour yeune homme ; c’est votré fils madame Poilou ?

Geneviève : oui c’est mon fils, c’est un poilu aussi mais, lui, ça se voit.

Arlette : c’est l’mien aussi (le plombier les regarde avec insistance).

Jérôme : vous voyez ce monsieur, est interloqué.

Geneviève : mais non….. il avait besoin de savoir qui tu étais… c’est tout.

Jérôme : non, il était interloqué et encore, à tripoter des tuyaux toute la journée, il a du en voir des choses.

Manuel : jé né souis pas dou tout interlooké, c’est commé ça….

Arlette : tu vois c’est comme ça…même eux, enfin j’veux dire les gens d’ces pays là, trouvent ça normal.

Jérôme : mais Papa, c’est très désobligeant ce que tu viens de dire.

Manuel : Papa !!!

Jérôme : tu vois il est encore interloqué.

Page 9: AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

Arlette : non, désolée, c’est une constatation ; sans vouloir vexer personne, ils sont quand même un peu en retard par rapport à nous.(dit d’une façon un peu navrée).

Jérôme : mais, c’est n’importe quoi, ils sont avec nous dans l’Europe. On se tient la main.

Manuel : si si la mano a mano !!!

Geneviève : promis, Al negro….

Arlette : n’empêche qu’ils n’sont pas près de rentrer au gouvernement…. Tient, un exemple, que fait ce monsieur ?

Manuel : yé souis plombier, plombier, plombier, c’est un beau métier.(il chante la phrase sur l’air de Pierre Perret ; la chanson peut durer un peu).

Arlette : ben oui, plombier, si y en avait un ministre, ça se saurait. Ils sont tous dans des fonctions bien déterminées, maçon, plâtrier, carreleur, policier.

Manuel : non…. Pas police…Eux matraques, taper sur tête….aie…aie

Arlette : bon… si vous voulez pas policier … tient, un autre exemple, la bonne Maria qui vient nous faire le ménage trois fois par semaine, elle est quoi …

Geneviève : elle est portugaise la petite.

Arlette : et oui, c’est comme ça.(petit moment de silence).

Manuel : yé né souis pas là pour discouter…. Yé vénais vous voir à cause dé la fouite dé Madame Poilou.

Geneviève : dites donc Monsieur Sanchez, soyez pôli…. J’n’suis pas encore incontinente….

Manuel : mais, qu’est-ce que y’ai dit ? (surpris).

Jérôme : ne faite pas attention Monsieur, mère est incorrigible, dite-nous plutôt ce que vous vouliez ?

Manuel : yé voulais démander à Madame si après la mour, il fallait attacher lé pétit bidet ou lé faire sauter.(tous le regardent un moment).

Jérôme : là, les bras m’en tombent, c’est moi qui suis interloqué…

Manuel : Moi, yeune homme, pas interlooké dou tout…… salle de bains tout foutu….. c’est commé ça……tout réfaire….la mano a mano.

Arlette : tu vois bien Jérôme, l’homosexualité, ça ne surprend plus personne maintenant.

Jérôme : oui mais c’est sans doute parce qu’il n’a rien compris à la situation.

Geneviève : quelque chose me dit que c’est possible.

Manuel : si si moi tout comprendre mais, moi poser la questionne pour lé pétit bidet.

Jérôme : alors, virez-nous cette chose immonde ça ne sert qu’à……..

Page 10: AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

10

Geneviève : hé, tu parles pour toi, ton père et moi sommes bien contents de pouvoir l’utiliser. Monsieur Sanchez, gardez-le.

Manuel : mais, garder quoi ?

Geneviève : lé pétit bidet….. par contre, bien l’attacher au mur …. Avoir beaucoup grossie.

Manuel : tout compris Madame Poilou…. Tout compris. (il repart en sifflotant).

Arlette : on verra le résultat, pour l’instant, c’est pas gagné.

Geneviève : comme on dit, on est pas sorti d’l’auberge. On parlait de quoi déjà.

Jérôme : de mes problèmes mais, ils ne sont pas nouveaux. Pour vous tout est normal bien sûr, pas besoin de poser la question.

Arlette : mais sort un peu mon p’tit gars…

Jérôme : c’est ce que je fais.

Geneviève : et comme tu rentres tard, tu as le temps de regarder autour de toi.

Jérôme : c’est justement, je ne vois jamais de situation semblable. Chacun à son père avec des….. enfin des….. (il montre son entre-jambe sans oser dire le mot) et sa mère sans, rien du tout…..voilà un couple normal.

Arlette : et bien justement, te plains pas, ici, y a rien qui dépasse.

Jérôme : je ne peux jamais parler sérieusement avec vous. (le plombier revient).

Manuel : excousez-moi Mme Poilou…..lé pétit bidet….

Geneviève : oui, et bien, qu’est-ce qu’il a ?

Manuel : il est pas un peu pétit pour madame Poilou ?

Geneviève : (elle retient sa colère) Arlette, si tu peux répondre à ma place…. J’ai comme un petit coup d’fatigue subitement.

Arlette : non laissez notre petit bidet Mr Sanchez, ça ira…. Je rajouterai même, au contraire, plus on grossit moins on risque que d’le manquer.

Manuel : j’ai compris….. pétite mosca, pétite mouche dans porte-monnaie….

Arlette : c’est pas faux Mr Sanchez…. Que voulez-vous on s’est habitué à elle ; on aimerait pas la voir s’échapper, Geneviève est si sensible.

Geneviève : tu peux parler, c’est toi qui tiens les comptes.

Manuel : excousez-moi yé fait un pétit peu d’houmour…. Yé répart prendre lé mésoures.

Geneviève : mais, j’vous en prie….. pour la douche, c’est pas la peine de rev’nir, un mètre vingt au carré, ça devrait aller, ça laisse de la marge.

Manuel : si… si….comprendi (Manuel repart toujours en sifflotant).

Arlette : comment l’as-tu choisi Geneviève, ce plombier rossignol ?

Page 11: AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

Geneviève : c’était le plus près de chez nous….

Arlette : en termes de compétences, ça fait un peu juste mais, tu as raison, pour le service après-vente, et je ne doute pas que nous en ayons besoin, ce sera plus pratique.

Jérôme : ce n’est pas parce qu’il parle mal français qu’il n’est pas capable de refaire une salle de bains. Et puis, vous me fatiguez avec vos problèmes de plomberie….j’ai d’autres soucis.

Geneviève : qu’est-ce qui ne va pas mon fils ?

Jérôme : je suis amoureux…..

Arlette : ah ben oui….. voilà bien la pire chose qui puisse arriver à un homme tomber amoureux. Et évidemment c’est une femme !!!

Jérôme : oui, une femme….. je m’excuse si je suis normal.

Geneviève : où est le problème alors ? Elle est moche, grosse, vilaine, elle est malade ?

Jérôme : non, bien au contraire, plutôt jolie et en bonne santé.

Arlette : alors, tout va bien, il suffit de nous la présenter !!!

Jérôme : c’est ça qui ne va pas….. impossible……

Geneviève : ça te dérange tant que ça que nous soyons deux femmes à la maison.

Jérôme : oui, ça me dérange… je suis très heureux avec vous mais, je n’veux pas que ça se sache.

Geneviève : que tu es très heureux ?

Jérôme : mais non…. Quelle conversation pénible.

Arlette : laisse Geneviève, je sais ce qui l’ennui, il a honte de son père ? J’en étais sûre…..

Jérôme : mais non Papa, je suis plutôt fier de toi. (petit silence, il se gratte la tête, il est gêné) Bon, je vais tout vous dire. J’aime Linda.

Geneviève : et tu veux l’épouser (malheureuse).

Jérôme : impossible……

Arlette : ne me dit pas qu’elle n’est pas française, je ne supporterais pas, tu le sais ?

Jérôme : un peu typée mais née en France.

Arlette : j’aime mieux ça, tu m’as fait peur. Quand même pas noire tout de même ?

Jérôme : juste un peu….. ça se voit à peine.

Geneviève : qu’est-ce que c’est que cette couleur, juste un peu noire, c’est gris.

Jérôme : vous transformez tout en dérision, elle est seulement bien bronzée, c’est tout.

Page 12: AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

12

Arlette : Ben alors raconte….. c’est pas si grave, j’peux m’habituer à la couleur.

Jérôme : si c’est grave, au début je pensais que c’était une amourette sans lendemain. Le premier jour, elle m’a demandé la profession de mon père et j’ai dit un gros mensonge. J’ai laissé entendre que mon père était un homme.

Geneviève : en effet, elle a du être surprise……..(en riant).

Jérôme : oui, mais ce n’est pas tout….. j’ai dit aussi que c’était un Général ……… un Général argentin !!!

Geneviève et Arlette : un Général argentin (assez fort).

Arlette : Général d’accord….mais pourquoi Argentin.

Jérôme : je ne sais pas ce qui m’a pris de dire ça…..depuis elle me demande toujours de ses nouvelles et je n’ai jamais pu lui avouer la vérité. Alors, je m’enfonce chaque jour dans mes mensonges.

Arlette : bon ben, c’est pas si grave…. Tu dis que tu t’ais trompé, ça arrive à tout le monde.

Jérôme : se tromper sur la profession de son père, sur le sexe de son père.

Geneviève : oui là, il a raison, la tenue d’un général, on peut à la rigueur la confondre avec celle d’un garagiste mais…. Le sexe, c’est plus délicat.

Arlette : ah tu nous fatigues avec tes histoires de mensonges, tu me l’envoies ta Linda, je vais la mettre au parfum vite fait. Y a quand même pas de difficultés à dire que ton père est infirmière non. Certes, le costume est moins beau et après….

Jérôme : mais, tu ne comprends pas, c’est pas une histoire de costume. Si je lui dis, mon père n’est pas Général mais…. Je ne sais pas moi, tient par exemple Plombier….il est plombier comme Monsieur Sanchez.

Geneviève : non pas plombier ; trouve autre chose… la plomberie ce matin, j’en ai ras la casquette.(sur un air désabusé).

Jérôme : Ce n’est pas le métier qui me dérange le plus…..j’ai dit trop de mensonges d’un coup ; un père qu’est ni argentin, ni Général, ni riche et avec les seins de Sophie Marceau, ça fait beaucoup, elle va s’enfuir en courant.

Arlette : mais non…. Si elle t’aime, elle restera…. Tient, c’est même un bon test.

Jérôme : je sais, tu l’as fait un temps avec tes parents le test et on a vu le résultat.

Arlette : merci de me le rappeler….quand je leur ai annoncé que j’allais me mettre en ménage avec ta mère, Papa nous a fait un malaise, mais, c’est peut-être le hasard ; comme ça été foudroyant, on n’l’saura jamais.

Geneviève : ta mamie, tes tantes tout ça….ils n’en font pas tout un fromage, nous sommes au 21ème siècle.

Jérôme : il a fallu tout de même attendre dix ans pour qu’elles admettent la situation…..

Page 13: AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

Geneviève : la vie passe si vite.

Arlette : ben, qu’est-ce qu’il faut faire alors ? Si on ne peut rien dire à ta Linda.

Jérôme : j’ai une petite idée qui me vient …mais vous n’allez pas vouloir.

Arlette et Geneviève : mais si……

Jérôme : mais non…..

Arlette et Geneviève : mais si….. (plus persuasives).

Jérôme : votre ami Maurice, celui qui ne pense qu’à faire la fête.

Arlette : qu’est-ce que Maurice vient faire dans notre conversation ?

Jérôme : j’ai pensé qu’il pouvait jouer le rôle de mon père, il a suffisamment de charisme.

Arlette : et moi alors, ton vrai père, je fais quoi…. Je prends le rôle de Maria la bonne en bousculant les invités avec le balai pour bien montrer que je suis là.

Jérôme : pas la peine, je dirai que tu es la sœur de Maman et le tour est joué.

Geneviève : Arlette ma sœur !!!

Arlette : et pourquoi pas sa mère pendant que tu y es ?

Jérôme : je m’en fous, l’essentiel est que Maurice se déguise en Général argentin.

Arlette et Geneviève : pas question.

Jérôme : vous voyez…. C’est ce que j’avais prévu….que je rompe avec Linda, vous vous en moquez complètement.

Arlette : tu ne peux pas dire ça.

Jérôme : je vois bien que si….

Arlette : Puisque tu y tiens tellement, je ne suis pas contre cette petite comédie mais pas avec Maurice.

Jérôme : mais pourquoi ?

Geneviève : ce serait trop long à t’expliquer….

Jérôme : je l’aime bien votre ami Maurice, je suis certain qu’il aurait accepté.

Arlette : je ne crois pas.

Jérôme : alors il faut absolument en trouver un autre ? (Manuel revient, tous le dévisagent longuement en pensant la même chose, il ferait un excellent Général, reste à le convaincre).

Manuel : Madame Poilou, y’ai pris touté les mésoures, yé vais vous adresser lé dévis (les trois le dévisagent sans dire un mot) …. Mé régarder beaucoup….. qu’est-ce qui y’a…. ah …moi compri …vous peur grousse factura … faire s’envoler pétité mosca.

Geneviève : Monsieur Sanchez….

Manuel : pas souci…. Al negro.

Page 14: AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

14

Geneviève : qu’est-ce qu’il m’énerve avec son Al negro.

Arlette : allez Monsieur Sanchez asseyez-vous cinq minutes.

Manuel : y’ai dois partir…..ma fillé a bésoin dé moi…..

Jérôme : vous allez bien prendre un petit café avec nous. Votre fille peut attendre un peu. Quel âge a-t-elle ?

Manuel : vingt huit ans…

Jérôme : c’est l’âge de Linda….

Manuel : Linda muy gentil… moi très content être ici… mais yé dois partir….

Arlette : yé dois partir… yé dois partir…. Monsieur Sanchez, nous avons besoin de vous… alors….. assis….(fort) Geneviève va vous apporter un petit café (sur un ton plus aimable). Nous avons à parler entre homme (Manuel s’exécute un peu troublé).

Manuel : pas café…. Anisété… si vous avez, yé préfère.

Jérôme : ho là là oui, c’est une bonne idée, M’man, amène la bouteille.

Geneviève : allez Monsieur Sanchez, buvez ça, c’est Maria qui me l’a offert c’est de la bonne, ça vient de chez vous. (Manuel boit, tout le monde le regarde).

Arlette : allez Geneviève, sert une autre anisette à Monsieur Sanchez ; il aime ça…

Manuel : ah no..no…..

Arlette : Monsieur Sanchez (Fort).

Manuel : si senhora… encore ouné pétite.

Arlette : regardez mon fils en face de vous.

Manuel : yé croyais qué c’était lé fils dé Mme Poilou !!!

Arlette : c’est exact… mais, c’est le mien aussi (Manuel regarde Arlette dubitatif). Bon ben…. Faite pas cette tête là, c’est comme ça, c’est comme ça.

Jérôme : soit moins directif p’pa….

Arlette : je n’suis directif, j’explique au monsieur… enfin j’essais d’expliquer. Monsieur Sanchez, regardez-moi….non pas là….là…. et bien mon fils …. Ce garçon est malheureux.

Manuel : mais yé vais la réparer la fouite…. Mais, salle dé bains tout foutou.

Geneviève : allez hop, ça recommence. Je vois où vous voulez l’emmener, mais, j’ai peur que ce ne soit un terrain glissant déjà qu’c’est tout mouillé par terre.

Jérôme : ça prendra du temps c’est sûr mais, il faut y arriver pour moi et Linda.

Manuel : Linda, muy gentil….

Arlette : hé bien tu vois Jérôme il a déjà enregistré le nom de ta dulcinée, c’est un bon début.

Page 15: AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

Manuel : il faut qué yé parte……(il se lève).

Geneviève : mais, vous êtes infernal, vous voulez toujours partir.

Arlette : Assis Monsieur Sanchez, c’est pas fini ; une autre petite anisette Geneviève. (elle sert, Manuel fait une drôle de tête) Monsieur Sanchez, un homme comme vous…. Qui siffle tout le temps….Ça aime la fête….ne me dite pas le contraire, je n’ vous croirais pas.

Manuel : la fiesta !!!

Geneviève : c’est ça, la fiesta……

Arlette : laisse Geneviève, je m’en occupe. Et bien Monsieur Sanchez…… (s’adressant à Jérôme) quand a-t-elle prévu de venir ta Linda ?

Jérôme : mardi prochain à 15 heures…

Arlette : Et bien Mr Sanchez, nous organisons une fête mardi prochain à 15 heures, nous serions très heureux de vous accueillir.

Manuel : avé Linda ?

Geneviève : ha putain, il mélange tout……..

Arlette : non… Linda, c’est la fiancée de mon fils, elle sera là aussi… je crois que nous allons faire une fête mes amis…….mais une fête……

Jérôme : rien qu’à voir la tête de Mr Sanchez, on comprend tout de suite qu’on va pas s’ennuyer.

Arlette : alors Mr Sanchez, vous acceptez ?

Manuel : quoi ?

Arlette : à toi Geneviève, j’ai comme toi tout à l’heure, un p’tit coup d’ fatigue. Allez, une autre anisette, la conversation devient insupportable (Geneviève redonne une anisette ; Manuel tente de se relever mais il commence à avoir un peu chaud, il se rassoit. Le téléphone sonne).

Geneviève : ha bonjour Mme Branquignole (plaquant le combiné sur sa poitrine) c’est la voisine.

Jérôme : qu’est-ce qu’elle veut ?

Geneviève : j’n’sais pas (elle reprend le combiné) ha c’est à cause de la fuite, oui, c’est pas drôle…. Oui surtout pour vous…. Mais ne vous inquiétez pas, dans une semaine (Manuel fait signe deux semaines avec ses doigts) non deux semaines tout sera terminé. On peut vous prêter des seaux si vous voulez…. Ha non, (désabusée) malheureusement on ne peut pas fermer le robinet… sinon, on l’aurait fait….tout foutou….c’est comme ça…..On peut fermer celui qui est à l’extérieur mais là, plus personne dans l’immeuble n’aura d’eau, c’est embêtant…..oui….oui…. écoutez Mme Branquignole, je veux bien être gentille mais quand y a de l’eau chez vous, vous n’êtes pas contente et si je dis qu’il n’y en aura plus, vous n’êtes toujours pas contente…. Qu’est-ce qu’on peut faire, il faut savoir ce que vous voulez…allez (sur un ton rassurant) soyez patiente Mme Branquignole, deux semaines, c’est vite passée et puis….. vous inquiétez pas, ça va sécher…(un petit silence) elle est pas

Page 16: AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

16

mal celle là, j’essaie de la rassurer et elle me raccroche au nez…. Malpolie…… emmerdeuse…….

Arlette : c’que les gens peuvent être chiants de nos jours…….tout ça pour quelques gouttes…... en plus, ça va rafraîchir les couleurs, si vous saviez comme c’est moche chez eux….

Jérôme : bon, il faut en finir avec Monsieur Sanchez….

Arlette : ah non Monsieur Sanchez, ne vous endormez pas… nous avons encore à parler. Une autre petite anisette ? (Manuel fait un signe négatif avec la main, l’apéritif l’a fatigué ; il part mais, il s’affale dans le couloir en glissant sur le carrelage mouillé (prévoir un bruitage) Les trois le ramènent vers la table. L’eau lui a remis les idées en place ; il est tout mouillé).

Geneviève : bon, revenons à nos moutons.

Manuel : Nuestros carnéros……

Jérôme : arrêtez de l’embrouiller, c’est assez compliqué comme ça.

Arlette : pour la fête, vous savez en quoi je vous verrais bien déguisé Monsieur Sanchez …

Manuel : carnéros…. En pétit moutone….

Arlette : et bien, pas du tout…. Comment pouvez-vous penser une chose pareille, un homme comme vous ….avec la classe qui vous caractérise… dit lui Jérôme.

Jérôme : et bien moi, j’vous verrais plutôt déguisé en Général….

Manuel : commé lé Général dé Gaulle…

Jérôme : non, quand même pas, un Général sympathique, drôle, siffleur.

Geneviève : Jérôme, il faut lui expliquer franchement ce que tu veux…. Vas-y franco.

Manuel : Franco…. En Général Franco (un peu effrayé, il se lève précipitamment). Yé préfère lé moutone….

Geneviève : ne réveillez pas en lui de mauvais souvenirs.

Arlette : Ben, c’est toi qui a prononcé le mot.

Jérôme : Nous voulons un bon Général, jovial, souriant, voir même un peu typé, pourquoi pas …étranger …..tient… argentin par exemple.

Manuel : argentino !!!

Jérôme : c’est ça…. un gentil Général argentin qui sera mon père… c’est facile.

Manuel : non, pas facile…. Yé né pourrai jamais prendré l’assent…

Geneviève : voilà autre chose, il ne pourra pas prendre l’accent !!!

Jérôme : Monsieur Sanchez, surtout gardez le vôtre.

Manuel : mais qu’est-ce qué vous dite….yé né pas accent…..

Page 17: AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

Jérôme : Je vous demande simplement d’être déguisé en Général Argentin pour ce rendez-vous. Il faut que ma fiancée croie que vous êtes mon vrai père. Vous comprendre, c’est pas trop difficile ? J’irai vous louer un beau costume.

Manuel : et Madame votré Père (montrant Arlette) elle…. il séra déguissé en quoi ?

Jérôme : non, mon père restera comme il est.

Manuel : il est déyà déguissé ? (Jérôme tente de consoler Arlette).

Arlette : non laisse Jérôme (désabusée)….comme mardi je vais subir une humiliation bétonnée, ça m’habitue progressivement ; c’est sans doute mieux comme ça.(un peu dépressive).

Jérôme : c’est pour la bonne cause P’pa.

Geneviève : merci Monsieur Sanchez…. Vous faites vraiment plaisir à mon fils…

Manuel : yé révient démain pour lé dévis.

Geneviève : oui bien sûr, nous vous attendons.

Manuel : vous contente…. Vous payer Al Negro… la mano à la mano.

Rideau

ACTE 2

Scène 1

Arlette – Geneviève – Jérôme - Manuel

Le jour J est arrivé, Manuel enfile sa veste de Général ; tout le monde l’aide.

Jérôme : (Manuel fait grise mine, il se sent ridicule, le costume est trop petit) Monsieur Sanchez vous êtes merveilleux dans cette tenue ; elle vous va comme un gant.

Manuel : un guanté !!! yé né pas guanté (il cherche dans les poches).

Arlette : commence pas à compliquer Jérôme….

Jérôme : je ne complique pas, comme un gant, c’est juste une expression idiote qu’on dit s’en réfléchir. Je n’sais même pas c’que ça veut dire.

Geneviève : ben justement, avec Monsieur Sanchez, évite les expressions idiotes, qui n’veulent rien dire, va droit au but.

Manuel : Derecho a las prostitutas !!! droit au Pute….Qu’est que c’est ?

Arlette : c’est pas fini tous les deux avec vos expressions à la con.

Manuel : à la conne… (il s’énerve) costoume à la conne…. Général à la conne…..comédie à la conne…..yé veux partir.

Page 18: AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

18

Jérôme : à toi P’pa ……… faut faire quelque chose, à une demi-heure de rentrer en scène, on va jamais y arriver.

Arlette : Monsieur Sanchez, vous nous avez promis…. Attention, la mano a la mano… si vous partez….quick…….disparou la mano à la mano….évaporé avé l’eau dou bain (faisant comprendre que les travaux ne seront pas payés, que l’argent lui passera sous le nez ; il se ressaisit). Petit moment de silence Qu’on m’apporte l’anisette. (Geneviève part et revient avec l’alcool).

Geneviève : attention Monsieur Sanchez, je dirai même plus : si vous partir, Al negro…. Kaput.

Jérôme : allez Monsieur Sanchez, buvez un petit coup, ça vous mettra en condition. (Jérôme lui met une bonne dose, Manuel fait une drôle de tête).

Manuel : qu’est-ce que vous attendre moi. Pétite fiesta costoumée et vous qu’est-ce que faire ?

Jérôme : Je joue le rôle de votre fils, Linda va bientôt arriver….

Manuel : Linda…. Mi hija (mi ra)… moi pas prévénou Linda !!!

Jérôme : ne vous inquiétez pas, ce n’était certes pas à vous de le faire, j’ai prévenu Linda moi-même, elle va bientôt arriver.

Manuel : vous prévénou Linda ?

Arlette : bien sûr Mr Sanchez….pour que vous fassiez connaissance avec elle, c’était un minimum.

Jérôme : je vous répète encore une fois…. Quand Linda arrive, je vous présente comme si vous étiez mon père… vous dites que vous repartez demain pour l’Argentine….et que vous reviendrez après notre mariage…. Vous compri ?

Geneviève : je suis inquiète mon chéri, on a l’impression qu’il ne comprend rien……………. Mais non, je suis pessimiste, ce n’est qu’une impression.

Manuel : vous prévénou Linda ?

Geneviève : bou…..en termes de médecine, ce genre de répétition, on appelle ça le syndrome du perroquet. J’ai appris ça mais, j’n’sais pas si c’est contagieux.

Jérôme : oui, Mr Sanchez, j’ai prévenu Linda…. d’ailleurs (bruit de sonnette) j’entends sonner, ce doit être elle, j’y vais (bruit de pas dans l’eau, Jérôme revient aussitôt) Ho là là…(catastrophé ; il se tient la tête entre ses mains, tout le monde attend) Gros problème, c’est la cousine Solange avec sa mère qui débarquent.

Geneviève : c’est pas vrai…..il ne manquait plus qu’eux…. j’avais complètement oublié …on est Mardi gras, c’est la visite annuelle.

Jérôme : alors, qu’est qu’on fait ?

Geneviève : il faut tout annuler.

Page 19: AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

Arlette : Après tout ce mal, il n’en est pas question…Monsieur Sanchez, vous allez ouvrir et vous dites que nous sommes partis….. j’espère qu’elles feront demi-tour …OK

Manuel : eux partir et vous ?

Arlette : si eux partir, nous rester mais si eux rester alors…nous partir …..

Manuel : vous partir ?

Arlette : dans la pièce à côté…..chut…..vous compri……

Manuel : Sí señora….moi compri (Manuel se sert un petit coup d’anisette avant d’aller ouvrir. Les autres passent dans la pièce à côté. Il respire un grand coup et part ; bruit de pas dans l’eau).

Scène 2

Manuel – Solange – Georgette – Jérôme – Linda – Geneviève - Arlette

Les deux femmes pénètrent dans un couloir que les spectateurs ne voient pas. On les entend jacasser. Elles sont sensées glisser et tomber à tour de rôle dans l’eau sur le carrelage (prévoir des bruitages de chute, elles poussent des cris). Elles arrivent dans le salon mouillées ; elles boitent un peu Manuel les aide. Solange est sourde.

Solange : tu ne t’es pas fait mal Georgette ?

Georgette : non… pas trop, je suis tombée doucement et toi Maman.

Solange : on a pas l’air d’être attendues… j’ai l’impression que notre rendez-vous tombe à l’eau !!!

Georgette : y a pas qu’lui Maman, y a pas qu’lui….(elle s’essuie). Elles sont sans doute aller chercher un plombier.

Solange : un pompier….et pourquoi pas l’armée pendant que tu y ais.

Georgette : j’ai dit plombier Maman pas pompier, c’est pas pareil.

Voix Off Arlette : toujours aussi bouchée la vieille.

Voix Off Geneviève : comme ça se présente là, je les connais, elles sont pas prêtes de s’en aller !!!

Voix Off Jérôme : tu penses, elles n’ont rien à faire de la journée…..et Linda qui va arriver…..

Solange : j’aimerais savoir Monsieur si ce n’est pas indiscret, ce que vous faites chez les cousines ? Je n’vous ai jamais vu.

Manuel : yé souis lé pére dou pétit, yé répart en Argentiné démain. Yé réviendrais après mariage avé Linda.

Solange : qu’est-ce qui dit ?

Georgette : attend Maman, j’ai pas tout compris non plus ; de quel petit vous parlez ?

Page 20: AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

20

Manuel : dé célui dé Madame Poilou….

Georgette : Poilou (elle rit) heureusement qu’elle n’est pas là, susceptible comme elle est. Non…. vous me faites marcher, vous ne l’appelez quand même pas comme ça ?

Manuel : Porqué…Madame Poilou, c’est son nom !!!

Georgette : c’est trop drôle…. J’imagine la tête (elle rit).

Voix Off Geneviève : J’ai jamais pu la supporter celle là. Encore une phrase comme ça et j’passe la porte pour lui défoncer la tronche.

Voix Off Jérôme : bon ben M’man, c’est pas le moment.

Georgette : Pour en revenir à Jérôme ? je croyais qu’le père c’était Arlette.

Manuel : plous mainténant…. Yé pris sa place.

Voix Off Arlette : je sens que ça va déraper….

Solange : vas-tu me dire Georgette de quoi vous parlez. En attendant jeune homme, puisque ma cousine n’est pas là, faudrait peut-être faire quelque chose pour la fuite d’eau. Vous y connaissez en plomberie ?

Voix Off Arlette : ça va déraper….

Manuel : Natourellement, yé souis plombier…….

Voix Off Arlette : allez hop en plein dans le mille…. Qu’est-ce que j’vous disais.

Solange : pompier….. c’est un costume de pompier ?

Georgette : faite pas attention, ma mère est sourde et à moitié-aveugle en plus…. (dans l’oreille de Solange) Puisque Monsieur dit qu’il est plombier, il va quand même pas s’habiller en militaire.

Voix Off Geneviève : Jérôme avait raison, on aurait peut-être dû prendre Maurice.

Voix Off Jérôme : vous n’avez pas voulu m’écouter, voilà où nous en sommes maintenant.

Voix Off Arlette : taisez-vous, quelque chose me dit que ce n’est pas fini.

Solange : puisque Monsieur est pompier, il doit savoir fermer un robinet.

Manuel : Immpossiblé….salle dé bains tout foutou……

Georgette : dans ce cas, faut vite aller prévenir les voisins d’en bas, ça va finir par descendre à l’étage du dessous, c’est obligé.

Voix Off Geneviève : Mon Dieu …que la vie est compliquée.

Manuel : voisins prévénous….

Georgette : et ils acceptent une telle situation ?

Voix Off Arlette : qu’est-ce tu veux qu’ils fassent d’autre Banane.

Manuel : eux très gentils.

Page 21: AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

Solange : des outils….. pour fermer un robinet.

Voix Off Geneviève : si je pouvais lui fermer le sien, ça nous ferait des sacrées vacances.

Georgette : ne faites pas attention, ma mère est sourde comme un pot.

Manuel : commé pot ?

Georgette : oui, comme un pot……enfin, un pot….pas un pot qu’on met des choses dedans….(silence) Bon… ce serait trop long à vous expliquer Monsieur…. Monsieur ?

Manuel : Sanchez…. Général Sanchez, yé souis lé pére dou pétit, yé répart en Argentiné démain. Yé réviendrais après mariage avé Linda.

Solange : écoute Georgette, je ne sais pas ce que j’ai mais, j’entends moins bien depuis quelques temps, qu’est-ce qu’il raconte.

Georgette : ça fait vingt ans que ma mère me dit ça…..(dans l’oreille fort) il dit qu’il est le père de Jérôme.

Solange : le père de Jérôme…. J’vais te dire une chose ma fille, ça ne m’étonne pas….….. je n’ai jamais pu croire que deux femmes ensembles pouvaient avoir un enfant, j’le savais bien.

Georgette : pourtant Marie, la vierge Marie…. Comment elle a fait pour mettre au monde Jésus…. Y avait ni homme, ni femme, y a bien fallu qu’elle se débrouille et ça a marché ?

Voix Off Geneviève : sur l’eau…. En plus.

Voix Off Jérôme : pourvu que Linda n’arrive pas.

Solange : comment ont-elles pu nous mentir pendant toutes ces années.

Voix Off Arlette : vu le niveau, ça n’a pas été trop difficile.

Georgette : mais, Général Sanchez, comment avez-vous fait pour être le Père?

Voix Off Arlette : attention, cramponnez-vous, ça risque que de déraper grave….…

Manuel : commé tout lé monde senhora….avec lé pétite tuyaute qui fait la soudoure (il rit). Yé fais un peu d’houmour…..

Voix Off Geneviève : j’le préfère comme siffleur mais il lui a tout de même bouché l’bec à la vieille.

Voix Off Jérôme : faudrait déjà qu’elle ait compris !!!

Manuel : Nous nous sommes révous avec Madame Poilou quand yé souis vénou réparer la salle dé bains….

Georgette : on vous apprend ça aussi à l’Armée ?

Voix Off Jérôme : ha non là, c’est pas possible… et Linda qui va arriver t’as vu l’niveau…...

Page 22: AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

22

Manuel : yé commencé lé métier à quatorze ans… y’étais pétite apprenti à Barcelonné.

Georgette : Barcelonne, en Argentine, je voyais plutôt ça au Portugal ?

Manuel : si si Argentino.

Georgette : en tous les cas, qu’elle ascension fulgurante, commencer apprenti plombier pour finir Général. (Manuel se gonfle). Mais, j’y pense, vous êtes venu réparer la salle de bains en tenue de Général, c’est votre tenue de travail (Manuel fait grise mine).

Voix Off Arlette : débile la cousine, que veux-tu qu’il réponde à une question pareille.

Voix Off Jérôme : et en plus, il est gentil Monsieur Sanchez mais l’impro c’est pas son fort.

Manuel : (il se force à rire) c’était lé hasard ; Yé souis arrivé par lé hasard.

Solange : le bazard…. J’vous l’fais pas dire….

Georgette : pas le bazard maman, le hasard.

Solange : ma fille, écoute-moi bien….j’vais t’apprendre une chose, quand un mouflé arrive, c’est rarement le fruit du hasard….j’suis pas née de la dernière pluie, faut pas m’en raconter à moi.

Georgette : en tous les cas mon Général, le hasard fait bien les choses.

Voix Off Arlette : et ben elle, elle a pas dû être faite au hasard.

Solange : mais, puisque ce Monsieur est Argentin, comment ont-ils fait pour se rencontrer avec Geneviève.

Voix Off Jérôme : mais qu’est-ce qu’elles sont curieuses…

Manuel : yé souis vénou il y a deux ans mais…. Yè souis réparti lé lendémain.

Georgette : (dans l’oreille de Solange, fort) ils se sont connus il y a deux ans.

Solange : ya deux ans….ils ont fait Jérôme par correspondance alors…..

Georgette : ma mère à raison, vous devez vous tromper mon Général.

Manuel : yé souis vénou il y a deux ans mais…. Madame Poilou est vénoue en Argentiné il y a trente deux ans et on a fait lé pétit.

Voix Off Geneviève : ça commence à ramer…

Georgette : (dans l’oreille de Solange, fort) C’est Geneviève qui est allée en Argentine y a trente deux ans.

Solange : Geneviève !!! aller en Argentine…. Elle a horreur des voyages, le plus loin qu’elle est allée, c’est Dunkerque en habitant Lille.

Voix Off Geneviève : ça rame de plus en plus.

Manuel : yé né mé rappelle plous…. Yé doit partir… yé souis fatigué.

Page 23: AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

Voix Off Jérôme : ça va mal finir …. Je sens que ça va mal finir….

Georgette : ne partez pas, je vous en prie. (dans l’oreille de Solange) Il veut partir.

Solange : il va quand même pas nous laisser seules dans cette mare aux canards en attendant qu’elles arrivent…. Qu’est-ce qu’on va faire…. Coin Coin….

Manuel : coin..coin…drôle dé fiesta…. Costoume ridicoule…..

Voix Off Arlette : j’voudrais pas vous affoler mais là, ça part en vrille.

Scène 3

Linda – Arlette – Geneviève – Manuel – Jérôme – Georgette – Solange

Quelqu’un sonne, c’est Linda qui arrive. Jérôme invite Manuel à pénétrer la pièce d’à côté pendant que les cousines se dirigent vers la porte d’entrée. La mère glisse à nouveau et pestifère. Linda revient dans le salon avec les deux femmes. Elles sont surprises de voir Jérôme et se demandent où est passé Manuel. Linda saute au cou de Jérôme.

Voix Off Arlette : allez hop, il faut qu’elles reviennent voir…. Quelle idée d’avoir choisi Mardi Gras pour se déguiser….

Linda : bonjour mon Amour, je suis en retard.

Voix Off Geneviève : pas mal la gamine….

Voix Off Arlette : oui c’est vrai…un beau p’tit cul en plus….

Jérôme : c’est pas grave ma chérie du moment que tout va bien.

Linda : je suis un peu inquiète car papa est parti sans me dire où il allait. Ce n’est pas son habitude, j’ai tenté de savoir mais en vain.

Jérôme : arrête de t’inquiéter toujours pour ton père….

Solange : ben Jérôme, qu’est-ce que tu fais là ?

Jérôme : Bonjour Solange, Bonjour Georgette…j’étais dans mon bureau, j’écoutais de la musique avec le casque, je ne vous ai pas entendues.

Voix Off Geneviève : tu vois mon fils Arlette comme il a de la répartie…. Sa mère tout craché.

Voix Off Arlette : c’est bien de te jeter des fleurs mais, c’est plutôt mon style sans vouloir t’offenser.

Solange : Vous avez fait le nécessaire Jérôme pour la fuite d’eau ?

Linda : ah oui, vous ne pouvez pas rester dans ces conditions…. Regarde ta cousine, elle est trempée ; j’ai moi-même glisser.

Jérôme : je sais mais, on n’y peut rien.

Page 24: AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

24

Linda : il fallait m’en parler, mon père est plombier, il t’aurait arrangé cela en un rien de temps ; il fait ça toute la journée.

Jérôme : C’est dommage parce que celui qu’on a trouvé est sympa mais pas génial. Tu m’as jamais dit que ton père était plombier.

Linda : tu n’me l’as jamais demandé non plus. Tu n’avais de conversation que pour le tien.

Georgette : il faut que tu dises ça à Arlette.

Linda : Arlette !!! qui c’est ?

Georgette : ben, c’est son premier père (Jérôme fait signe qu’elle est toquée).

Voix Off Geneviève : mais, de quoi elle se mêle celle là.

Linda : (finalement Linda ne tient pas compte de la remarque) ah oui, au fait, ton père, où est-il, tu avais promis de me le présenter aujourd’hui. Où est ce beau Général dont tu ne te lasses pas de vanter les mérites.

Georgette : c’est vrai, où est-il passé le deuxième père, le Général ?

Voix Off Manuel : yé veux partir….rétrouver mi ra Linda…

Voix Off Arlette : (Manuel ne tient plus en place à côté) monsieur Sanchez, calmez-vous, non….ne vous déshabillez pas…. Attention la mano à la mano …. Quick….

Solange : mais, j’y pense où est passé le pompier ?

Linda : un pompier, un Général, décidément tout le monde disparaît dans cette maison.

Voix Off Geneviève : attention Monsieur Sanchez, Al Négro Kaputt…..

Jérôme : le Général, c’est mon père…. Il est là aujourd’hui mais repart demain.

Solange : tu n’me dis rien Georgette, où il est le bonhomme avec son accent à la con ?

Georgette : j’en sais rien Maman, je vais demander à Jérôme.

Linda : allez…. Ne soit pas timide, présente le moi.

Jérôme : j’aurais bien aimé, mais, ils sont partis tous les deux.

Georgette : tous les deux !!!

Solange : orgueilleux…… je n’osais pas le dire mais, puisque tu prononces le mot, il m’a donné cette impression. J’aime quand même mieux Arlette.

Voix Off Arlette : c’est gentil mais alors, je m’en fous … je m’en fous…..comme de ma première chemisette.

Linda : qui c’est l’autre ? Le pompier.

Jérôme : (il tousse, il s’éclaircit la voix) c’est un ami de mon Père, ils sont toujours ensemble.

Page 25: AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

Linda : un argentin aussi ?

Jérôme : évidemment….

Georgette : moi, j’ ai vu qu’un seul bonhomme. (il fait signe à nouveau qu’elle est toquée).

Voix Off Geneviève : faut toujours qu’elle vienne compliquer les choses celle là…. Mais, qu’est-ce que ça peut lui faire, y en a un, y en a deux, quelle différence.

Jérôme : ils sont tellement amis qu’ils ne font qu’un.

Voix Off Arlette : alors là, bravo mon fils….j’aurais pas fait mieux.

Voix Off Manuel : Linda…. Mi hija (mi ra)… qu’est que fait ici ?

Solange : tu m’as pas répondu Georgette, l’orgueilleux, il est où ?

Linda : répond à ta cousine Jérôme. Je serais quand même étonnée qu’un homme comme ton père fréquente un arrogant.

Jérôme : c’est pas la peine, elle est sourde !!!

Georgette : ma mère oui, mais pas moi…….

Voix Off Geneviève : elle va pas la fermer……

Jérôme : ils sont partis chercher des cigares.

Linda : ha….. il fume (elle fait la grimace). Je suis contente, mon père n’a jamais touché une cigarette et encore moins un cigare.

Voix Off Manuel : yamais fumé…. Yé horreur dé ça, yé né soupporte pas.

Voix Off Arlette : oui mais, l’anisété…. C’est pas pareil….voyez c’que j’veux dire…..

Jérôme : c’est surtout son ami qui fume…. Mon père tire une bouffée de temps en temps mais, c’est très rare…. D’ailleurs, j’m’rappelle même pas l’avoir vu.

Linda : j’aime mieux ça…. l’odeur m’incommode.

Georgette : J’suis pourtant pas bourrée mais, puisque tu dis qu’ils étaient deux, et qu’j’en ai vu qu’un, ça m’inquiète.

Voix Off Geneviève : mais c’est dingue ça, elle va faire chier jusqu’au bout vous allez voir !!!

Jérôme : et oui…. Ils sont inséparables.

Georgette : mais, je ne les ai pas vu sortir……pas plus l’un que l’autre comment se fait-il ?

Jérôme : Ben cousine Georgette, ils sont pourtant passés devant toi, ils ont pataugé dans l’eau, ils ont ouvert la porte et ils sont partis. Qu’est-ce qui ne va pas ? C’est pas normal….tu as des problèmes ?

Georgette : alzheimer …. C’est ça alzheimer, j’en étais sûre….j’ai déjà eu des signes, j’m’sens pas bien subitement….. Maman, je suis malade……j’suis malade.

Page 26: AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

26

Solange : en balade oui…. Mais, on peut pas dire qu’on sort souvent….. on vient tous les ans pour le Mardi gras mais, cette année c’est un peu spécial Arlette et Geneviève sont absentes. (elle s’adresse à Linda).

Linda : je suppose Jérôme que ta mère est avec son mari……. J’adore les couples toujours ensemble…. Tu me promets que tu m’accompagneras toujours ?

Jérôme : quelle question, c’est une évidence, je t’aime si fort.

Linda : être ici chez toi, c’est pour moi un jour merveilleux….je t’aime aussi tu sais.

Jérôme : pourtant, à voir ta tête, on n’t’imagine pas follement heureuse….

Solange : elle est bien bronzée la gamine mais, j’trouve qu’elle a pas bonne mine quand même.

Linda : mais si, je suis en pleine forme mais, je m’inquiète pour mon Père… depuis que ma mère nous a quittés, il me prévient toujours quand il part. Aujourd’hui, il ne l’a pas fait…..Je me demande bien où il est ?

Manuel ne tient plus en place à côté. Arlette et Geneviève tentent de le maintenir à côté mais, il ouvre la porte. Arlette le retient par la veste mais, tout le monde se retrouve dans la pièce sous les yeux ébahis des cousines et Linda. Jérôme essaie de rattraper la situation.

Jérôme : ma chérie, je te présente mon père le Général Sanchez……….

Linda : papa !!! TON PERE……. (il tente de parler mais Linda lui coupe la parole) Inutile de mentir plus longtemps, tu es démasqué père indigne.

Manuel : yé né pas encore parlé …..

Linda : c’est pas la peine, Jérôme m’a tout raconté. Je sais maintenant qu’il est ton fils.

Geneviève : ne dit rien….ne t’enfonce pas davantage Manuel, il fallait bien que ça ce sache un jour….. autant dire la vérité maintenant.

Linda : je ne te pardonnerai jamais d’avoir trompé maman… en te faisant passer pour un Général en plus !!! Quelle déception. Tu n’es qu’un pauvre plombier même pas gradé.

Manuel : il faut qué yé t’explique Linda….

Linda : ce n’est pas la peine, y a rien à expliquer…..… moi qui te croyait le plus honnête des pères….

Manuel : laissé-moi lé temps d’expliquer….

Linda : non, j’n’veux plus t’entendre….

Manuel : né plous m’entendre…yé né pas encore ouvert la bousse.

Linda : Jérôme, notre relation incestueuse ne peut plus durer, tu voulais te marier avoir des enfants.

Page 27: AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

Jérôme : quoi de plus normal.

Linda : tu imagines la tête des dégénérés que nous aurions pu mettre au monde…..des dégénérés, des petits monstres oui….Adieu à regret.

Solange : mais, qu’est-ce qu’ils racontent tous, je n’y comprends rien.

Jérôme : non Linda reste, c’est un malentendu, tu ne peux quand même pas me quitter comme ça.

Georgette : c’est comme au casino, impair et passe.

Manuel : yé part aussi….

Geneviève : Manuel, je t’en prie…ne me laisse pas…..(numéro de tragédienne à genou).

Linda : non Père….. tu m’as trop déçue, reste avec la mère de Jérôme. Même après tous ces mensonges, elle te soutient encore. Cette femme est un ange.

Geneviève : (riant) je ne sais pas si je mérite tous ces compliments.

Arlette : mais si Geneviève, même si parfois tu exagères un peu, tout le monde t’adore. (Linda part).

Scène 4

Solange – Arlette – Georgette – Jérôme – Manuel

Solange : le tchador, devant Arlette, j’aurais bien voulu voir ça ? Parce qu’elle est musulmane la petite, j’me disais aussi, bronzée comme ça ?

Arlette : sans vouloir te commander Georgette, est-ce que tu peux dire à ta mère de la boucler un peu. Vu la situation dans laquelle nous nous trouvons, et Dieu sait si elle est compliquée, nous traiterons avec ta permission, le hors sujet un peu plus tard.

Georgette : je suis malade Arlette, je ne comprends plus rien ; j’me rappelle déjà même plus de c’que tu viens de m’dire.

Jérôme : il faut consulter un médecin Georgette… faut pas rester comme ça.

Manuel : Linda… tout foutou…..(Geneviève lui sert une anisette qu’il boit d’un trait).

Geneviève : mais non…..ne soyez pas défaitiste Monsieur Sanchez…. Avouez tout de même que vous avez un peu trop tiré sur la corde.

Manuel : Sobre la cuerda…. Qu’est-ce que c’est ?

Solange : est-ce que l’on va m’expliquer la situation.

Georgette : (dans l’oreille de Solange, fort) oui mais, à la maison.

Solange : la déraison de qui…. De celui là, le pompier ? J’ai vu tout de suite en arrivant qu’il était pas net ce type là.

Page 28: AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

28

Manuel : (il se lève et se fâche) mais yé né souis pas fou, yé né souis pas pompier….yé né souis pas yénéral non plus…. Yé né souis pas amanté dé Madame Poilou….yé né souis pas lé père dé Jérôme….yé souis plombier…. C’est mon métier…. Pourquoi la comédie…. : (silence) A cause de la mano à mano…..puff

Jérôme : pardonnez-moi Monsieur Sanchez, tout est de ma faute. J’aime votre fille et je ne veux pas la perdre.

Arlette : nous, c’est le costume qu’on veut pas perdre. (Manuel l’enlève énervé et remet sa tenue de plombier). Vous savez combien ça coute la location d’un truc pareil ?

Solange : mais qu’est-ce qu’il fait maintenant en caleçon avec ses cannes de serin. Il veut franchir le couloir à la nage.

Manuel : yé né veux plous révénir….. madame Poilou, al Negro kaputt…. (il part).

Georgette : j’me sens à nouveau pas bien ; j’ai encore du mal à comprendre…. Ce bonhomme ne serait plus le Père de Jérôme ?

Arlette : tu as oublié que nous étions mardi gras, c’est normal avec ta maladie.Tout ceci n’est qu’une farce ; le vrai père, c’est moi….un vrai, un tatoué….et oui c’est moi.

Solange : chez moi, je ne voudrais pas être médisante mais, j’vous aurais déjà offert un verre.

Geneviève : Solange à raison….allez Jérôme, au lieu de te lamenter, sert une anisette à tes cousines. (Jérôme s’exécute).

Arlette : enfin Georgette tu imagines Jérôme avoir un père comme ça (rire), tu l’as bien regardé ? Il mérite tout de même mieux mon fils…. Un plombier…..même pas français en plus.

Georgette : c’était juste pour la « déconnade » alors ? J’me sens mieux tout d’un coup. Tu dis pas ça pour me rassurer.

Arlette : mais non….avouez qu’on vous a bien eues.

Jérôme : elles ne sont pas les seules à avoir été bernées. Maintenant, je suis revenu au point de départ et j’ai perdu Linda.(il s’effondre).

Geneviève : c’est bien mon fils, tout de suite la tragédie…. Tu passes une annonce sur Mistic et hop, y en a cent qui débarquent.

Arlette : et si possible bien d’chez nous, ça m’dérangerait pas.

Jérôme : c’que tu peux être raciste P’pa ………

Arlette : j’aime le blanc, je n’y peux rien. D’ailleurs, t’as remarqué qu’à chaque fois qu’on veut du propre, du lumineux, on met du blanc… c’est pas moi qui l’invente, c’est pas un hasard …...

Jérôme : meetic, et pourquoi pas le paru vendu pendant que vous y êtes….pour vous, tout est toujours facile……… moi, je ne veux que Linda.

Page 29: AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

Arlette : Linda, Linda……il n’a que ce mot là à la bouche….je vais l’appeler ta Linda, j’aurais déjà dû le faire depuis longtemps. (elle regarde le numéro dans un carnet) voilà, Mr Sanchez plombier….. allo….allo….ah, c’est Linda, rebonjour Linda, je suis le papa de Jérôme…. Ah la salope, (fort et énervée ; Jérôme s’indigne) elle a raccroché…. Enfin je veux dire, (toute douce) pauvre petite elle est encore sous l’choc, j’ai l’impression qu’elle a pu ben envi de s’ marier.(comme elle n’a pas trop envi de voir partir Jérôme, elle a un petit sourire en coin).

Jérôme : il faut la convaincre…. Je ne pourrai jamais vivre sans elle.

Solange : et ben mon Jérôme, t’en fais une tête…. On jurerait qu’t’es malade……Allez vient boire un coup avec ta cousine, ça t’donnera des couleurs.

Georgette : ben toi M’man, les tiennes sont déjà arrivées et c’est pas celles qui te vont l’ mieux alors, arrête de boire…. Ça va mal finir.

Solange : pourquoi qu’tu veux qu’ça finisse mal, j’me suis jamais si bien sentie.

Jérôme : elle n’est pas sourde finalement la cousine.(étonné).

Solange : j’sais pas si c’est l’anisette mais ça m’a ouvert, tout c’que j’avais d’bouché.

Arlette : si c’est comme ça, faudrait bien qu’j’en prenne un peu.

Georgette : ma mère, est une rusée, elle est sourde quand elle veut.

Solange : (saoule) mais ma Georgette, c’est mardi gras, on a bien l’droit de rire un peu. Et toute cette flotte qui coule chez l’voisin (en riant). Remarquez, c’est un avantage, avec l’anisette, il a juste à tendre le verre. (elle rit grossièrement).

Scène 5

Maurice – Geneviève – Solange – Arlette – Geneviève - Jérôme

Quelqu’un frappe, c’est Maurice (ce rôle peut être interprété par Manuel) qui arrive, il est visiblement en fête, il souffle dans un « sans gène ». Prévoir des bruits d’eau. Puis musique joyeuse. Maurice fait le pitre parmi tous ; Jérôme est triste. Au bout d’un certain temps, il s’arrête.

Maurice : bonjour la compagnie, cette année, j’me suis pas déguisé, vous m’reconnaissez à chaque fois, c’est pas marrant.

Geneviève : comme t’es le seul à l’faire, c’est pas trop difficile. Regarde mon fils, il a pas trop envi de faire la fête.

Arlette : notre fils s’il te plait.

Maurice : en effet, il est pas gai Jérôme.

Georgette : encore heureux, ça suffit comme ça, on va pas en faire un élevage non plus.

Arlette et Geneviève : pourquoi tu dis ça (silence).

Maurice : c’est pas c’que j’ai voulu dire, il fait une tronche, on dirait qu’il a perdu son père et sa mère.

Page 30: AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

30

Jérôme : j’ajouterais, ma fiancée aussi.

Maurice : c’est peut-être ridicule c’que je vais dire mais, pourquoi vous ne fermez pas le robinet ? y a d’l’eau plein le couloir vous allez finir par emmerder tous les voisins.

Geneviève : pas la peine de penser ça, c’est déjà fait.

Maurice : et vous n’y pouvez rien ?

Arlette : quelle question, tu te doutes bien qu’on le fait exprès.

Solange : moi ? emmerder les voisins, j’l’ai fait toute ma vie et ça ne m’a jamais empêché d’dormir, ni d’boire non plus (elle est ivre et commence à s’endormir).

Georgette : y avait bien un plombier tout à l’heure mais il s’est déguisé en Général Argentin et il avait pas trop envi d’déballer les outils.

Maurice : en général argentin !!!

Geneviève : mais, qu’est-ce qui ne va pas Georgette, ça te reprend…

Georgette : tu veux dire que j’invente encore…. Qu’il n’y a jamais eu de plombier, de pompier…pas plus que de fiancée de Jérôme, je deviens folle.

Maurice : ne t’inquiète pas Georgette, ça m’arrive aussi d’avoir des moments d’absence, c’est l’âge…..je vais voir tout de même dans la salle d’eau. (il part).

Georgette : ben l’âge…à quarante ans on est quand même pas vieux…..pourtant, j’étais persuadée……….

Jérôme : il te faut du repos Georgette.

Georgette : T’endors pas M’man, faut rentrer.

Geneviève : si toutefois tu t’rappelle encore où tu habites ma pauvre Georgette.

Georgette : M’man, j’suis malade………j’suis malade……j’m’sens pas bien.

Solange : (endormie)et bien moi, j’suis bien ici, j’suis née sous l’signe du verseau alors vous pensez…. de l’eau je verse, oh…..ça va bien ensemble…mais, il faut un petit filet d’anisette tout de même. Des années qu’j’en avais pas bu et c’est hic…rudement bon.

Jérôme : je vous raccompagne…..

Solange : qu’est-ce qu’il dit, j’suis un peu sourde ?(elle se sert une anisette, Jérôme lui enlève le verre).

Jérôme : c’est bon Solange, tu as assez bu !!!

Solange : respecte l’âge mon p’tit gars, j’pourrais être ton père, n’empêche pas un honnête homme de boire quand elle a soif.

Georgette : aides-moi Jérôme à la transporter.

Solange : on m’jette dehors comme une malpropre, ils sont sympas les « Poilu »….et avec toute cette flotte par terre, il est beau l’chemin des dames.

Page 31: AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le … · ... le fils de la maison est élevé depuis sa plus ... la douche avant, faut pas déconner. Manuel : mais ... oui c’est

Geneviève : bonne route les cousines…. N’oublie pas de brancher le GPS Georgette….. à l’année prochaine.

Si la suite de ce texte vous intéresse, contactez-moi :

[email protected]

Mon site :

http://alainravolet.wifeo.com