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Vivien LHERAUX – Amanda n'est plus dans son bain !

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Amanda n'est plus dans son bain !

Comédie en 3 actesde Vivien LHERAUX

Charles, sa femme et Amanda, une célèbre artiste de music-hall, sont réunis pour passer le week-end dans la belle propriété de Louise. Alors qu'elle prend un bain, Amanda est assassinée.On ouvre la porte et... rien... ni victime, ni tueur... On retrouve uniquement l'arme du crime.

Problème n° 1 : La salle de bains était fermée de l'intérieur, sans aucune issue possible.

Problème n° 2 : Comment l'assassin est-il entré et sorti de la salle de bains ?Problème n° 3 : Comment le cadavre a-t-il pu disparaître ? Problème n° 4 : Les célèbres policiers Arsène et Ursule qui mènent l'enquête

sont très bizarres...

On assiste alors à une enquête policière loufoque, déjantée, absurde où les vérités éclatent et les personnages disjonctent !

Une comédie policière délirante à mourir... de rire !

Durée Environ 1h40.

8 personnages 4 femmes : 4 hommes :Clémence : la femme de Charles. Charles : le mari de Clémence.Louise : la sœur de Charles. Pascal : le domestique (mari de Chantal).Chantal : la domestique. Le commissaire Arsène.Amanda : l'artiste de music-hall. Ursule : Le lieutenant stagiaire.

Le décor Un séjour (voir la dernière page).

Contact Vivien LHERAUX [email protected]

2016

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AMANDA N'EST PLUS DANS SON BAIN !

ACTE 1

Chantal, la domestique de la propriété, prépare les petits-déjeuners : elle pose sur la table basse des bols, une cafetière, du jus d'orange, des verres, des croissants, des fruits et un journal.Pascal, l'homme à tout faire qui est également le mari de Chantal, entre par la porte d'entrée.

Pascal : Tu veux un coup de main Chouchou ?

Chantal : Oui, je veux bien. Je ne suis pas en avance... Hic ! (hoquet)

Ensemble ils dressent la table.

Pascal : Elle est levée la patronne ?

Chantal : Oui, j'ai entendu Madame prendre sa douche à l'étage, elle ne devrait pas tarder.

Pascal : C'est bien la semaine prochaine qu'elle part faire un voyage à l'étranger ? En Afrique c'est ça ?

Chantal : Oui elle part en Afr...Hic ! (hoquet)... en Afrique, mais je ne sais plus où exactement.

Pascal : Et le frère de la patronne il est levé ?

Chantal : Je ne crois pas, je n'ai pas vu Monsieur Charles, il doit encore être au Hic (hoquet)... au lit avec sa femme.

Pascal : Qu'est-ce qu'ils sont coincés ces deux là, j'peux pas les voir. Ils en font des manières.

Chantal : Que veux-tu, on n'est pas du même monde. De toute façon, ils ne sont là que pour le week-end. Tiens, pose son journal à coté de son bol Hic ! (hoquet)... Il aime bien avoir les nouvelles fraîches.

Pascal : Il en a de la chance lui, moi je n'ai jamais le droit à mon journal le matin...

Chantal : Oh c'est vrai que tu es à plaindre... Oh là là, j'ai plein de boulot : il faut que je change les draps des lits et après j'aurai le Hic ! (hoquet)... repas à préparer. Ils sont quatre et je n'ai pas commencé. Et il ne passe pas !

Pascal : Qui ça ?

Chantal : Mon hoquet !... Et en plus Madame Amanda est très... Hic (hoquet) difficile, elle n'aime rien... Hic (hoquet) !

Pascal : « Amanda l'artiste » ! Elle m'énerve aussi celle-là !

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Chantal : Qu'est-ce qu'elle t'a fait ?

Pascal : Tu n'as pas deviné son petit jeu ?

Chantal : Qu'est-ce que tu Hic ! (hoquet) racontes ?

Pascal : Depuis qu'elle a touché l'héritage de son mari, notre patronne est riche, très riche ! Et je suis sûr qu'Amanda veut lui piquer toute sa fortune !

Chantal : Pfft... n'importe Hic ! (hoquet).

Pascal : Elle vient souvent ici depuis la mort de Monsieur, tu n'as pas remarqué ?

Chantal : C'est normal, elle soutient Madame dans les moments difficiles. Elles étaient amies bien avant le Hic ! (hoquet) décès de Monsieur.

Pascal : Je te dis, qu'elle fait tout pour mettre la patronne dans sa poche : elle lui fait tout le temps des compliments, elle rigole dès que la patronne dis quelque chose, elle amadoue la patronne dans un seul but : récupérer un jour son fric !

Chantal : Mais non, tu vois le Hic ! (hoquet) partout. Tu vois le mal partout !

Pascal : Eh bien moi je ne la laisserai pas faire ! Je te signale que depuis qu'on est marié on travaille dur pour cette famille mais on n'a toujours pas d'argent de côté. Il est tant que ça change !

Chantal : Eh bien la prochaine fois tu essaieras de naître dans une famille Hic (hoquet) riche...

Pascal : Mouais... En tout cas, si je suis toujours très sympa avec la patronne, c'est uniquement pour qu'un jour elle nous mette sur son testament !

Chantal : Alors là, tu rêves...

Pascal : Et en plus elle sait que je suis un excellent professionnel ! Un jour, je serai récompensé, tu verras !

Chantal : C'est ça, c'est ça... Et pourquoi tu dis ça ? Madame est en pleine forme, je ne crois pas qu'elle envisage de Hic ! (hoquet) de mourir pour l'instant... et d'abord pourquoi elle nous mettrait sur son testament ? Elle a Charles, son Hic (hoquet) son frère. Ah il ne passe pas, ça m'énerve !

Pascal : Et alors ? Je ne demande pas toute sa fortune mais juste une partie...

Chantal : Tu risques d'attendre longtemps...

Pascal : Ben quoi ? Pourquoi ce sont toujours les autres qui ont le fric et jamais moi ? Hein ? En tout cas, ce n'est pas cette artiste de music-hall qui va me piquer mon futur pognon !

Chantal : C'est ça , c'est ça...

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Pascal : Et t'as vu son numéro ? Elle se met dans un grand aquarium rempli de flotte et elle fait l'andouille en nageant ? Et c'est cette espèce de poisson dansant qui voudrait piquer mon futur fric ?! Je refuse ! Je l'empêcherai !

Chantal (En pensant le contraire :) Mais oui, mais oui... Hic ! (hoquet)

Pascal : Mais... (Il s'approche du visage de sa femme.) C'est bien ce que je pensais : tu as encore picolé !

Chantal : Mais non voyons !

Pascal : Tu sens le calvados ! Tu as picolé ! C'est pour ça que tu as le hoquet !

Chantal : Mais non, j'ai juste bus un verre de Hic ! (hoquet) de jus de pomme !

Pascal : Tu sais bien que le docteur t'a interdit de boire !

Chantal : De la pomme ! J'te dis !

Pascal : Mouais... de la pomme fermentée et ensuite distillée en eau-de-vie !

Chantal : Arrête ! Tu me fais perdre mon Hic ! (hoquet) mon temps.

Pascal : Je te rappelle que la dernière fois que tu étais bourrée, tu m'as pourchassé avec un couteau de cuisine ! Tu voulais me découper en morceaux !

Chantal : Je ne m'en rappelle plus. Bon, j'ai du travail moi !

Pascal : C'est bien ça le problème, quand tu picoles, tu ne te rappelles jamais de rien...

Charles entre par la porte qui mène aux autres pièces.BCBG, Charles porte un costume, la cravate, des lunettes.

Chantal : Bonjour Monsieur Charles, vous avez bien dormi Hic ! (hoquet) ?

Charles : Bonjour Chantal, bonjour Pascal. J'ai très bien dormi, je vous remercie. Les nuits sont toujours excellentes ici.

Pascal : Ah c'est sûr ! La campagne, la nature, y'a rien de tel pour se reposer ! Il y a bien un hibou qui de temps en temps fait du vacarme, mais on ne l'a pas entendu cette nuit.

Charles : Tout à fait, tout à fait...

Chantal : Le petit-déjeuner est servi, vous pouvez vous installer.

Charles à un tic : il cligne de l’œil et effectue un mouvement nerveux de la bouche.

Charles : Que c'est gentil Chantal (tic), je vous remercie.

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Pascal : (Mielleux) Et nous avons mis votre journal préféré. Avec les bonnes nouvelles fraîches de ce matin...

Charles : C'est très gentil, je vous remercie infiniment.

Pascal : Votre épouse va bien ? Elle a passé une bonne nuit aussi ?

Charles : Très bien, je vous remercie. Elle ne devrait pas tarder.

Pascal : Bon, je vous laisse, je retourne à l'atelier, j'ai la chaîne de la tronçonneuse à affûter. Vous n'avez pas besoin de moi, Monsieur Charles ?

Charles : Non, je vous remercie, c'est très gentil (tic).

Chantal : Moi, je vais monter à l'étage préparer les Hic (hoquet) les chambres.

Charles : (tic)Tout à Hic ! (hoquet) euh tout à fait, tout à fait...

Pascal sort par la porte d'entrée et Chantal sort par la porte qui mène aux autres pièces.Charles est installé sur le canapé, devant lui sur la table basse le petit-déjeuner est prêt. Il commence à lire le journal.Clémence, sa femme, entre.BCBG, elle porte un tailleur.

Clémence : Qu'est-ce qu'on dort bien ici, on devrait venir plus souvent passer le week-end chez ta sœur.

Charles : (tic) Tout à fait, tout à fait, les nuits sont excellentes ici.

Clémence : Tu as l'air bien nerveux Charles. Tu veux un verre d'eau pour prendre ton médicament ?

Charles : Je ne prends jamais mon comprimé le week-end, tu le sais bien. C'est juste un peu de fatigue, j'ai eu une semaine harassante : tous ces conseils d'administration m'ont exténué. Et je dois avouer que ce domestique m'énerve dès que je le vois.

Clémence : Pascal t'énerve ? Moi, je le trouve plutôt serviable.

Charles : Je t'en ai déjà parlé, je n'ai pas confiance en lui. Il est hypocrite, ça se voit. Et je te rappelle qu'autrefois il a fait de la prison.

Clémence : Ta sœur nous a dit qu'il a seulement été condamné a de la prison avec sursis, pour une histoire de papier trafiqué. C'était il y a longtemps... Et cela ne nous regarde pas, c'est l'affaire de Louise.

Charles : Ma sœur est une grande naïve... Faire de la prison pour une histoire de papier trafiqué, c'est quand-même sévère non ? (tic)

Clémence : De la prison avec sursis ! Allez, décontracte-toi, c'est le week-end... Alors, les nouvelles sont bonnes, les actions de tes entreprises se portent bien ?

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Charles : Tout à fait, tout à fait, elles n'en finissent pas de grimper, le marché est en grande forme ce matin.

Clémence : Eh bien alors, tu devrais être moins nerveux : tu viens de gagner de l'argent et comme tu dis toujours l'argent est le meilleur des calmants.

Charles : Je te dis que je ne suis pas nerveux, Clémence. (tic) (silence : Charles lit) Tiens, il y a un article intéressant sur les deux célèbres policiers : le commissaire Arsène et son assistant Ursule. Ils ont une fois de plus trouvé la solution qui a permis d'arrêter un dangereux criminel.

Clémence : Oui, ils sont forts, très forts. Tous les mois, ils font la une des journaux.

Charles : Écoute ça : « Après le succès de leur enquête, Arsène a déclaré aux journalistes : L'activité mentale est passionnante. Nous n'avons besoin que d'une seule arme pour trouver les meurtriers : nos cellules grises. Nous souhaitons aux deux policiers les plus célèbres d'Europe, encore plein de beaux meurtres à élucider. » (tic)

Clémence : Eh bien... ils sont doués ces deux là.

Charles : Oui, ils sont étonnants. De grandes intelligences, certainement. (Surpris :) Oh !

Clémence : Qu'est-ce qu'il y a ?! Une action vient de chuter ?

Charles : Il y a aussi un article sur notre chère « Amanda ».

Clémence : Ah bon ? Fais voir. (Clémence lit l'article :) « Amanda la fée Scarille. »

Charles : Qu'est-ce que c'est une Scarille ?

Clémence : Je l'ignore. Attends, je lis :« Dès que le rideau se lève, Amanda inonde la scène par son unique présence. Devant un public émerveillé, Amanda s'anime et danse avec sensibilité, grâce et profondeur dans son joli bocal. Son numéro de danse aquatique est à la fois humide et splendide.L'artiste Amanda nous offre un spectacle remarquable d'intelligence et d'instinct animal, tel un poulpe dansant gracieusement dans les abysses. Sa prestation est bouleversante, mouillée, trempée et surtout moderne.

Charles continue la lecture :

Charles : Amanda est également une artiste contorsionniste mettant sa souplesse à l'épreuve pour créer des numéros uniques et tordus. Le plus étonnant, c'est qu'elle ne reste jamais coincée dans sa position inconfortable. Nous sommes tous conquis par ce merveilleux spectacle et surtout par son interprète exceptionnelle. Le succès de l'artiste Amanda est fulgurant : les salles sont survoltées, les critiques élogieuses, le public s'insulte, se bat, se gifle pour pouvoir l'admirer.Une chose est sûre : une merveilleuse sirène est née. » (tic)

Clémence : Je t'en foutrais moi, des sirènes !

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Charles : Tu es agacée Clémence ?

Clémence : Agacée, agacée, oui elle m'agace cette Amanda ! Et sans être vulgaire je pourrais même dire qu'elle me gonfle grave !

Charles : Allons, allons... Fais attention, elle pourrait entrer...

Clémence : C'est vrai quoi, il n'y en a que pour elle ! Amanda par ci, Amanda par là... Moi aussi j'aurais pu être une artiste ! J'avais toutes les qualités pour devenir une grande comédienne ! Et moi aussi, j'aurais pu faire son spectacle !

Charles : Sans vouloir te vexer, le spectacle ne serait peut-être pas d'aussi bonne qualité : tu ne sais pas nager Clémence. (tic)

Clémence : Ce n'est qu'un petit détail...

Charles : Et je te rappelle qu'Amanda n'est pas seulement une danseuse aquatique, elle est aussi contorsionniste.

Clémence : (mauvaise foi:) Et alors tu trouves ça intelligent de se recroqueviller, de se déformer, de se tordre comme elle le fait ? Moi je trouve ça laid ! Et de toute façon, avec un tout petit peu d'entraînement j'en fait autant !

Charles : Tout à fait, tout à fait. Je n'en doute pas une seconde.

Clémence : Et ce n'est pas une raison pour faire un article élogieux sur une femme qui se déforme et qui tourne en rond dans un bocal rempli d'eau. Une sirène... une baleine oui !

Charles : Tout à fait, tout à fait. Les journalistes font leur travail, c'est tout.

Clémence : Et qu'elle se méfie ! la gloire est éphémère. Rien ne dure, tout passe, tout lasse.

Charles : Hélas... Hélas...

Clémence : De toute façon, elle a une très mauvaise influence sur ta sœur Louise.

Charles : (tic) Là je suis d'accord. C'est bien ce qui me préoccupe. Tout ce que dit Amanda, est parole d'évangile pour Louise. Elle manipule ma sœur, je n'aime pas ça. (tic)

Clémence : Tu crois qu'elle envisage de mettre ta sœur dans son bocal, pour faire un numéro à deux ?

Charles : Du tout, du tout. Je crois que cette Amanda manipule Louise pour lui voler son argent.

Clémence : Ce serait bien son genre... Ce n'est pas une baleine, c'est une murène...

Charles : Ma sœur est riche depuis la mort de son mari... et depuis son décès cette saltimbanque passe la plus part de son temps dans cette maison. C'est clair : elle veut lui voler une partie de sa

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fortune ! Et je n'admets pas qu'une saltimbanque s'attaque au patrimoine familial ! Je ne l'admets pas ! (tic) Crois-moi ça ne se passera pas comme ça ! (tic) (tic)

Clémence : Tu es trop nerveux, vas chercher ton médicament, tu veux un verre d'eau ?

Charles : Clémence, ne me parle pas de flotte ! (tic)

La porte qui mène aux autres pièces s'ouvre.Amanda entre en boitant légèrement, elle se tient le bas du dos.Elle est en tenue décontractée : un pull bleu et un jean.

Clémence : Bonjour Amanda !

Charles : Amanda ! Quel plaisir ! (tic)

Amanda : Bonjour.

Charles : Vous avez l'air en pleine forme, vous êtes resplendissante !

Amanda : En pleine forme, c'est vite dit... j'ai atrocement mal au dos ce matin.

Clémence : Oh ! Ma pauvre ! Vous souffrez ?

Amanda : J'ai mal aux reins, je suis un peu bloquée. Je ne comprends pas, la literie est pourtant excellente.

Clémence : Ça c'est à force de vous tordre... euh c'est à cause de votre numéro de contorsionniste.

Amanda : Oh non je ne crois pas. Mais je suis un peu inquiète, il faudrait que je retrouve ma souplesse rapidement car j'ai un spectacle dans quelques jours. (Prétentieuse :) Et comme vous le savez, je suis une star et une star n'a jamais le droit de décevoir son public.

Charles : Amanda nous venons de lire dans le journal un article formidable sur vous !

Amanda : Ah ? Faites-voir ! J'adoorrre les articles qui parlent de moi !

Clémence : C'est élogieux !

Charles : Vous savez quoi ? On est drôlement chanceux et fier de côtoyer une artiste célèbre comme vous !

Clémence : Oui pour être fier, on est fier !

Amanda : Oui, je vous comprends. Alors que dit cet article ?

Amanda lit le journal.

Charles : Amanda, dans le journal, ils parlent de « La fée Scarille », pouvez-vous nous dire ce que c'est exactement une « Scarille » ?

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Amanda : Les Scarilles sont des créature féeriques des eaux douces. Des minuscules jeunes filles, délicates, minces qui parcourent les rivières. Pour mon spectacle, je suis donc Amanda la fée Scarille.

Clémence : Oh que c'est joli !

Charles : C'est un très bon choix pour le nom de votre spectacle Amanda. Félicitations !

Amanda : (Elle termine de lire.) Oui l'article n'est pas mauvais mais ils auraient tout de même pu parler un peu plus de moi...

Clémence : Vous savez quoi ? Vous avez de la chance, vous connaissez la gloire : tout le monde vous admire, tout le monde vous aime...

Amanda : Oui j'adooorree être admirée... Mais Clémence vous vous trompez : tout le monde ne m'aime pas.

Charles : Comment ça, quelqu'un ne vous apprécie pas ? C'est tout simplement impossible Amanda !

Amanda : Mon ancien partenaire de spectacle, le magicien David Delille, quand il est parti avec la caisse sans dire un mot ? Vous croyez qu'il m'aimait lui ?! Il avait volé l'équivalent de six mois de travail !

Clémence : Oh c'est vrai, cette histoire était terrible. David Delille... Charles, c'est bien lui qu'Amanda t'avait présenté car il prétendait avoir de grandes compétences en comptabilité ?

Charles : Tout à fait, tout à fait... (tic) Delille avait été expert comptable avant d'être magicien... Mais il est mort maintenant.

Amanda : Oui, comme quoi il y a une justice.

Clémence : Il a été tué dans un accident de voiture, c'est ça ?

Amanda : C'était il y a trois ans. Les freins ont lâché. Bon débarras.

Clémence : Oh Amanda ! Ne dites pas ça.

Amanda : Non, c'est vrai, je ne devrais pas... mais bon débarras quand même.

La porte qui mène aux autres pièces s'ouvre : Louise entre.Elle porte un peignoir blanc. Une serviette de bain est nouée sur sa tête et lui couvre les cheveux.

Louise : Bonjour tout le monde.

Charles et Clémence : Bonjour Louise.

Amanda : Bonjour.

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Louise : On a un temps splendide ce matin. Je regardais par la fenêtre, l'étang est illuminé par les rayons du soleil, c'est magnifique.

Charles : Oui on a de la chance.

Louise : J'ai pris ma douche à l'étage, je ne vous ai pas réveillés, j'espère.

Clémence : Non Louise, on n'a rien entendu.

Charles : Notre chère Amanda souffre du dos, la pauvre.

Amanda : Oui je suis un peu bloquée. Je ne sais pas comment je me suis fait ça.

Louise : Oh ! Et tu as ton spectacle dans quelques jours ?

Amanda : Oui c'est bien ce qui m'inquiète. Il faudrait que je me décontracte le dos.

Charles : Du chaud, il faut du chaud. Il n'y a rien de tel que le chaud pour se soulager. (tic)

Louise : Charles à raison Amanda, tu devrais prendre un bon bain chaud.

Clémence : Ah oui c'est une très bonne idée !

Amanda : Oui... pourquoi pas ?

Louise : Ce n'est pas la première fois que ça t'arrive Amanda. Tu te rappelles quand on s'est rencontrées pour la première fois ?

Amanda : Oui avec Pierre-André ton mari. Vous étiez venu me voir dans ma loge après le spectacle pour me féliciter.

Louise : Oui, et tu avais mal au dos. Pierre-André t'avais donné l'adresse d'un médecin réputé, une connaissance à lui.

Amanda : Oui je m'en rappelle. C'était il y a quelques années.

Louise : Eh oui... le temps passe. Mon pauvre mari est mort six mois après. Son jet privé s'est écrasé.

Clémence : N'y pense plus Louise, tu te fais du mal.

Louise : N'empêche que j'ai toujours trouvé ça louche ce soi-disant accident d'avion ! Son jet fonctionnait parfaitement bien !

Charles : Tout à fait, tout à fait. N'y pense plus Louise.

Louise : Si un jour j'apprends que c'est un assassinat eh bien ! … eh bien !

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Charles : Eh bien ?

Louise : Eh bien ça ira très mal pour lui ! Je vengerai mon mari !

Charles : C'était un accident Louise... un banal accident... Il faut que tu acceptes cette triste vérité. (tic)

Amanda : Bon on parle d'autre chose ? On va plomber l'ambiance si ça continue...

Louise : Tu as raison Amanda. Oublions ça et va vite prendre ton bain.

Amanda : Oui je vais me mettre dans l'eau. Le problème c'est qu'à chaque fois que je prends un bain, cela me rappelle mon travail...

Charles (Hypocrite : ) Ah ah ah sacré Amanda, toujours le mot pour rire. (tic) (tic)

Pascal entre par la porte d'entrée.Il porte un gros bandage sur une main.

Pascal : Bonjour mesdames, excusez-moi de vous déranger, je viens juste prendre la burette d'huile qui est dans le cellier.

Louise : Faites Pascal, faites. Oh mais vous vous êtes blessé ?

Pascal : C'est rien Madame, c'est rien. J'ai ripé en essayant d'enlever cette saloperie euh cette sacrée chaîne de tronçonneuse ! C'est rien. J'ai pissé le sang mais c'est rien du tout.

Clémence : Oh là là.

Clémence ne se sent pas bien.

Amanda : Oh Clémence ! Ça ne va pas ? Elle est toute pâle.

Clémence : Le sang...

Charles : (Furieux, il regarde Pascal.) Ma femme ne supporte pas le sang vous le savez bien bon sang !

Pascal : Oh pardon madame ! Je savais pas ! C'est pas de ma faute, c'est cette saloperie... cette tronçonneuse qui m'a fait pisser le sang.

Clémence : Pitié... le sang...

Charles : Elle va virer de l'œil ! Andouille ! (tic) (tic)

Louise : Pascal allez chercher votre birette et laissez-nous tranquille.

Pascal : Une burette madame, c'est de l'huile.

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Louise : Et ressortez par la porte du cellier qui mène au parc. Au fait, vous ne deviez pas aller acheter des plantes à la jardinerie ce matin ? Allez-y maintenant je vous prie !

Pascal : Oui madame, bien sûr madame, bien sûr j'y vais... (Il marmonne : ) c'est pas de ma faute, c'est cette... tronçonneuse... saloperie de tronçonneuse...

Pascal entre dans le cellier.

Charles : Quelle andouille celui-là !

Amanda met sa main sur son cœur. Elle ne se sent pas bien.

Charles : Amanda ? Ça ne va pas ?

Clémence : Vous aussi vous ne supportez pas le sang ? Vous voulez vous allonger ?

Amanda : Non, non. Ce n'est rien... Juste un peu de... C'est certainement à cause de mon dos qui me fait souffrir.

Louise : Va vite prendre ton bain Amanda, vite !

Amanda : Oui j'y vais.

Amanda ouvre la porte de la salle de bains et entre.

Louise : Je suis certaine que ce bain chaud lui fera du bien.

Charles : Tout à fait, tout à fait : du chaud, du chaud et encore du chaud, il n'y a rien de mieux.

La porte de la salle de bains s'ouvre.

Amanda : Excusez-moi, mais je n'arrive pas à ouvrir le robinet. J'ai l'impression qu'il est coincé.

Louise : Pascal devait le réparer ! Il est juste un peu difficile à actionner. Charles, peux-tu...

Charles : (tic) J'y vais, il n'y a pas de problème.

Charles entre dans la salle de bains.Amanda est avec lui dans la salle de bains.

Clémence : Charles est un piètre bricoleur mais par contre il a une force herculéenne. Cela ne devrait pas lui poser de problème.

Louise : Il est terrible ce Pascal... terrible. Il faut toujours être derrière lui pour lui dire ce qu'il doit faire. Sa femme Chantal est beaucoup plus consciencieuse même si...

Clémence : Elle boit ? Il me semble qu'elle boit, non ?

Louise : Chut... dans cette maison, les bouteilles d'alcool ont la fâcheuse manie de se vider toutes

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seules...

Charles sort de la salle de bains.On entend Amanda de la salle de bains :

Amanda : Merci beaucoup Charles.

Charles : Je vous en prie, c'était un plaisir.

Amanda ferme la porte de la salle de bains.

Louise : Tu as réussi ?

Charles : Oui, j'ai réussi à la décoincer, mais je me demande s'il ne serait pas mieux de la limer. Cette tuyauterie est tellement capricieuse.

Clémence : Je t'ai dit, il est fort comme hercule.

Charles : Mais non, mais non... j'ai juste actionné le robinet plusieurs fois de suite pour qu'il fonctionne. (tic)

On entend un gros « plouf » dans la salle de bains.(Pour les besoins de la pièce : faire tomber un objet dans un récipient plein d'eau ou diffusion d'un son enregistré.)

Clémence : Il y a eu comme un «plouf » non ?

Charles : Tout à fait, il me semble bien que c'était un plouf.

Clémence : Amanda ? Tout va comme vous voulez ?

Charles : Amanda ? On a entendu comme un « plouf » ! (tic)

De la salle de bains (derrière la porte fermée), on entend Amanda :

Amanda : Ce n'est rien ! Je suis maladroite : j'ai fait tomber un bocal : il n'y a pas de casse, je le remet à sa place sur l'étagère... Vous avez raison l'eau est chaude, ça fait un bien fou.

Clémence : Il me semblait bien qu'on avait entendu comme un « plouf ».

Charles : Tout à fait, tout à fait. En tout cas, quitte à me répéter : le chaud va lui faire le plus grand bien. Savez-vous que moi-même, je m'étais coincé le dos lors d'une sortie au golf avec mes amis du club des trou.... (il est interrompu par un hurlement)

Amanda : (hurlement :) ARGHHHHH ! NON PAS VOUS ! VOUS ÊTES MORT ! PITIÉ ! NON ! ARGHHHHH !

Charles : Qu'est-ce que...

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Clémence : Amanda ?!

Louise : Mon Dieu ! Amanda !

Charles : Amanda !!! Répondez-nous ! (tic)

Charles, Clémence et Louise se précipitent vers la porte de la salle de bains.

Charles : Amanda ? Vous nous entendez ? Ouvrez cette fichue porte nom de nom !

Louise : Oh Amanda ! Réponds-moi !

Clémence : Elle a peut-être eu un malaise, il faudrait regarder par la serrure. Mais on ne peut pas : elle est certainement nue !

Charles : Laissez-moi faire !

Charles regarde par la serrure.

Clémence : Alors ?

Charles : Je ne vois rien. Je ne la vois pas. (tic) (tic)

Clémence : Amanda ! Ouvrez cette porte ! Oh là là. Amanda ! Amanda ! Ouvrez cette porte !

Charles : Arrête de crier comme ça ! Il faut ouvrir cette porte ! Comment faire ? Elle est fermée de l'intérieur !

Louise : Il y a un petit outil pour actionner le verrou de l'extérieur... c'est pas vrai ! Amanda tu es dans ton bain ?

Charles : Il est où ce petit outil ?! Vite Louise ! (tic)

Louise : Là dans ce tiroir.

Elle montre le tiroir de la commode qui est juste à côté de la porte.Charles ouvre le tiroir.

Charles : Ah je l'ai. Poussez-vous, je vais ouvrir cette porte.

Clémence : Mais si elle s'est évanouie dans son bain ? Elle est toute nue, on ne peut pas entrer !

Charles : Vous fermerez les yeux !

Charles actionne le petit outil dans la serrure de la porte de la salle de bains.

Charles : Ah, ça y est.

Charles ouvre légèrement la porte et passe la tête dans la salle de bains.

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Charles : Amanda... mais !

Clémence : Quoi ?

Charles : Elle n'est plus là ! (tic)

Louise : Comment ça, elle n'est plus là ?

Charles : Elle n'est pas nue ! Euh elle n'est pas là ! Il n'y a personne ! La pièce est vide ! La baignoire est vide ! Il y a les vêtements d'Amanda qui sont dans la baignoire mais pas elle ! Amanda n'est plus dans son bain !

Clémence : Mais ce n'est pas possible, elle est forcément...

Charles : Oh c'est affreux ! (tic) (tic)

Louise : Qu'est-ce qu'il y a Charles ?

Charles : C'est horrible ! C'est affreux ! Il y a du sang !

Clémence : Du... du sang ?

Clémence met sa main devant sa bouche.

Charles : Il y a un couteau sur le sol. Il est couvert de sang ! C'est horrible ! C'est affreux ! (tic)

Clémence : Ah je ne peux pas ! Je ne peux pas !

Clémence sort de la pièce en courant : elle passe par la porte qui mène aux autres pièces.

Louise : Amanda où es-tu ?! Réponds-nous !

Charles : Il ne faut toucher à rien ! Surtout ne toucher à rien ! (tic)

Louise : C'est horrible ! Amanda !

Charles : Louise, je vais juste entrer dans la salle de bains pour refermer ce robinet qui coule toujours.

Charles entre dans la salle de bains.

Louise : Mon Dieu... mon Dieu... Amanda... mon Dieu

Charles ressort de la salle de bains et ferme la porte.

Louise : Charles ! Il faut immédiatement appeler la police !

Charles : Oui ! Tu as raison, la police ! J'y vais ! (tic)

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Charles se dirige vers le téléphone qui est posé sur un guéridon placé à proximité de la porte d'entrée.

Louise : Enfin ! Charles ce n'est pas possible ! Amanda a disparu ! Ce n'est pas possible : il n'y a pas de fenêtre ! Et l'agresseur n'est pas là non plus !

Charles : (tic, très nerveux :) Tout à fait, tout à fait. Il n'y a pas de fenêtre... L'agresseur a disparu, ce n'est pas possible... ce n'est pas possible... J'appelle la police.

Charles compose le numéro.Louise est devant la porte de la salle de bains.

Charles : Allô, la police ? Oui, bonjour monsieur... oui.... non... je vous appelle car il vient de se passer une chose horrible, affreuse ! (tic) Une chose qui n'est pas possible ! ... tout à fait, tout à fait... Oui voilà : l'agresseur a disparu !... Celui qui a agressé Amanda... Une artiste... oui... non... oui je me calme... (tic) (tic)

Louise : Charles ! Je sais ! la trappe de la baignoire ! l'agresseur est certainement caché sous la baignoire !

Charles : Allô ? Oui l'agresseur est sous la trappe de la baignoire !... Sous la baignoire ! Venez vite !... La propriété des Mubises.... oui Les Mubises. Mu comme mu et bises comme bisous ! Oui !(tic) (tic)

Louise ouvre la porte de la salle de bains, et entre dans la salle de bains.

Charles : Écoutez je vous dis qu'un agresseur a attaqué Amanda dans la salle de bains... Il y a du sang partout ! (tic)

De la salle de bains, on entend Louise :

Louise : Il faut un tournevis pour ouvrir la trappe. Il y en a un dans le cellier !

Charles : … Amanda est une artiste de music-hall, elle nage dans un bocal... non je ne me fous pas de vous... (tic)

Très rapidement : Louise ressort de la salle de bains et entre dans le cellier (porte juste à côté de la salle de bains).

Charles : … Oui je suis calme ! Voilà : Amanda est entrée dans la salle de bains pour prendre un bain chaud avec son agresseur car il faut du chaud, du chaud et du chaud quand on a mal au dos... (tic) non pas dans son bocal mais dans une baignoire voyons !... Elle n'est plus là !... Non ! La baignoire est toujours là mais l'agresseur et Amanda ont disparu !... Non je n'ai pas bu !... Et puis zut à la fin ! (tic) (tic)

Charles raccroche.

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Charles : Il ne comprend rien ! Je suis clair pourtant ! (tic) (tic)

Le téléphone sonne.

Charles : Allô ? … Quoi ? Qui êtes-vous ?... Comment ?... « La fée Scarille par les eaux s'est évaporée, elle dansera à tout jamais sur l'étang de votre propriété... »... mais qu'est-ce que ça signifie ?.... Quoi ?... Elle danse, elle danse sur l'étang ?...Il a raccroché... La fée Scarille danse sur l'étang ? Je vais voir ! Louise je reviens ! (tic)

Charles sort rapidement par la porte d'entrée.

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ACTE 2

Louise est devant la porte de la salle de bains.Charles entre par la porte d'entrée.

Charles : Je n'y comprends rien ! C'est de la folie !

Louise : J'ai le tournevis. Charles, il faut ouvrir cette trappe, est-ce que...

Charles : Donne-le moi.

Charles entre avec le tournevis dans la salle de bains.Louise reste devant la porte.

Charles : (il crie :) Aaah !

Louise : Aaah ! Charles ?

Charles : Ce n'est rien : ce satané tournevis à ripé sur mon doigt...

Louise : Oh Amanda... Amanda... Mon Dieu...

Charles sort de la salle de bains.

Charles : J'ai ouvert la trappe : il n'y a personne sous la baignoire. D'ailleurs il n'y a pas la place de s'y mettre.

Louise : Mais Charles : on n'a pas rêvé pourtant !

Charles : Il faut garder la tête froide... c'est une histoire de fous... ce n'est pas possible... (tic)

Clémence entre.

Clémence : Excusez-moi, j'ai perdu mes moyens... tout ce sang...

Charles : Clémence, on vient de regarder sous la baignoire et il n'y a personne. (tic)

Clémence : Oh là là... Mais, pourquoi sous la baignoire ?

Louise : C'était une mauvaise idée, on pensait que peut-être...

Charles : Oui cette salle de bains est vide ! Complètement vide ! Il n'y a pas d'autre porte, il n'y a pas de fenêtre. Personne ne peut sortir ni entrer dans cette salle de bains sans être vu !

Louise : Oui il n'y a aucune issue... Et pourtant Amanda a disparu... Elle a été attaqué...

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Charles : Oui ce couteau, ce sang...

Clémence : Oh ! Ne parle pas de ça, je t'en prie.

Charles : Pardon Clémence, pardon... Nous sommes tous témoins d'un phénomène inexplicable ! On a tous vu Amanda entrer dans cette pièce pour prendre son bain chaud. On l'a entendu crier. (tic)

Louise : Et immédiatement, on est entré et la salle de bains était vide !

Clémence : On a rêvé, cette histoire est tout simplement impossible !

Charles : Mais non on n'a pas rêvé ! On a tous vu la même chose !

Clémence : Vous croyez qu'Amanda est... morte ?

Louise : Oh Amanda...

Charles : Elle a reçu plusieurs coups de couteau, elle a disparu mais ça se trouve elle est en pleine forme. (tic)

Clémence : Tu dis ça pour nous rassurer ?

Charles : Et ce coup de téléphone ! Quelqu'un a téléphoné et à dit : « La fée Scarille par les eaux s'est évaporée, elle dansera à tout jamais sur l'étang de votre propriété... Elle danse, elle danse sur l'étang ». (tic)

Clémence : Et Amanda dansait sur l'étang ?

Charles : Mais non voyons ! L'étang est juste devant la propriété. Je suis sorti dehors, et du perron je n'ai vu personne danser ! (tic) (tic)

Louise : Mais qui a téléphoné ?

Charles (il ne contrôle plus ses tics ): Mais je n'en sais rien ! (tic) C'est une histoire de dingues ! (tic) (tic) de dingues ! (tic) (tic) de dingues je vous dis ! (tic) (tic)

Clémence : Charles prends ton médicament ! Tu deviens fou ! Tu es beaucoup trop nerveux ! Charles !

Charles : Oui (tic) tu as raison (tic) je suis un peu trop nerveux en ce moment (tic). C'est une histoire de dingues ! (tic) (tic)

Clémence : Oh je n'aime pas quand il est comme ça, il me fait peur...

Charles sort un tube de médicaments de sa poche, il prend un verre de jus d'orange, Charles verse le contenu du tube dans sa bouche et avale le jus d'orange.

Charles : Comme cha che chré moins nerveux.

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Clémence : Mais tu es fou ! Qu'est-ce tu as fait ?! Il ne faut prendre qu'un comprimé ! Un seul !

Louise : Charles voyons ! Ce n'est pas raisonnable !

Charles : M'en fous !

Charles soudain se fige. Il regarde en l'air, tend un bras et dit :

Charles : Oh il pleut de l'eau ! De l'eau du bain ! Et y'a plus d'Amanda ! Elle est partie ! Y'a dû avoir une fuite ! Elle est partie avec les petits poissons du bain !

Louise : Il a avalé trop de médicaments ! Il perd la raison !

Charles : Y'a plein de petits poissons dans l'eau... et ils font de jolies bulles ! Comme ça... (Il mime)... Amanda où es tu ? On va se baigner ensemble ? J'ai mon slip de bain !

Clémence : Charles recrache ! Recrache ! Charles !

Charles : Amanda ? Il est où le magicien ? Et les dauphins ils sont avec toi ? Amanda ! Il pleut beaucoup trop dans cette maison ! L'hiver va être très humide !

Clémence : Charles ! Reprends tes esprits ! Charles ! Reprends tes esprits !

Charles : Ils sont où mes esprits ? Et il est où mon slip de bain ? Oh j'ai envie de faire un gros dodo moi.

Clémence : Charles ! Au secours ! Mon mari est fou !

Charles ferme les yeux et se couche sur le sol.

La porte d'entrée s'ouvre : Deux hommes entrent.Il s'agit des célèbres policiers Arsène et Ursule.

Arsène : Mesdames, Monsieur. Je me présente : Commissaire Arsène et voici mon assistant : le lieutenant stagiaire, Ursule.... Qu'est-ce qu'il fait couché sur le sol lui ?

Clémence : C'est mon mari... il dort... il a pris un peu trop de médicaments...

Arsène : Ah ? Et… il va rester dormir ici ?

Louise : Oh vous croyez ?

Clémence : Charles ! Réveille-toi s'il te plaît ! Réveille-toi !

Arsène : Allons Monsieur ! Réveillez-vous ou alors allez finir votre nuit dans un lit !

Charles se réveille, il s'assoit.

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Charles : Qu'est-ce que je fais là ? Je me suis endormi ?

Louise : Charles, tu as eu une réaction... bizarre... tu as avalé trop de médicaments et...

Charles : Ah oui tout à fait, … les médicaments... je me sens beaucoup plus calme désormais.

Charles se lève.

Arsène : Eh bien tant mieux ! Bon... comme je disais, je suis le Commissaire Arsène et je suis accompagné de mon assistant : le lieutenant stagiaire, Ursule.

Clémence : Vous... vous êtes les célèbres policiers du journal ?

Arsène : Oui, c'est nous ! Vous savez, nous sommes célèbres car nous ne connaissons jamais l'échec.

Ursule : Oui, quand il faut trouver un meurtrier, on trouve !

Charles : (Un peu groggy, il se tient la tête.) Et il y a beaucoup de meurtres en ce moment ?

Arsène : On ne se plaint pas, on a du boulot... C'est bien vous qui avez téléphoné à la police pour signaler un meurtre ?

Charles : Tout à fait, tout à fait. Un meurtre sans doute... cela s'est passé dans cette salle de bains. La porte était fermée de l'intérieur et..

Louise : Oui l'histoire est compliquée car Amanda et son agresseur ont disparu alors que la salle de bains était fermée et...

Arsène : Chut, ne dites surtout rien.

Charles : Nous sommes tous témoins d'un phénomène inexplicable, car...

Ursule : On se tait et on écoute le commissaire Arsène !

Arsène : Pour commencer, il faut d'abord savoir observer le lieu du crime : les gens n'ont aucune difficulté à regarder mais ils savent rarement observer.

Ursule : C'est pas de leur faute, il faut de l’entraînement. Beaucoup d'entraînement.

Arsène : Vous allez maintenant assister à une observation effectuée par les meilleurs policiers d'Europe. Pour des raisons de confidentialité, je vous demande de ne pas dévoiler nos méthodesrévolutionnaires.

Clémence : On ne dira rien commissaire, c'est promis.

Arsène : Ursule comme d'habitude, veuillez vous positionner sur le lieu du crime en faisant attention de ne rien toucher.

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Ursule : C'est parti chef, je vais dans cette salle de bains.

Ursule va dans la salle de bains, la porte reste entre-ouverte pour pouvoir l'entendre.

Arsène : Maintenant, décrivez-nous ce que vous observez, soyez précis.

Le commissaire, ferme les yeux, il met deux doigts sur chacune de ses tempes il est concentré.

Arsène : Je vous écoute Ursule.

Ursule : Je vois une baignoire. De l'eau dans la baignoire. Je vois des vêtements dans l'eau. Je tiens à préciser que les vêtements sont trempés.

Arsène : Pouvez-vous décrire ces vêtements ?

Ursule : Un jean et un pull bleu. Je dirais des vêtements qui appartiennent à une femme de sexe féminin.

Arsène : Très bien Ursule, est-ce que la salle de bains est close ?

Ursule : Je ne dirais pas ça. Elle est plutôt bleue. Un bleu vert pour être précis.

Arsène : Merci. Observez-vous autre chose ?

Ursule : Il y a du sang sur le bord de la baignoire, il faudra vérifier mais on pourrait penser que quelqu'un a saigné.

Clémence : Oh là là...

Arsène : La couleur du sang, s'il vous plaît ?

Ursule : Rouge.

Arsène : Bien, autre chose ?

Ursule : Une flaque d'eau sur le sol. Attendez, je vérifie... l'eau est transparente et mouillée.

Arsène : Bien.

Ursule : J'observe aussi un couteau.

Arsène : Un couteau ?

Ursule : Oui, un couteau.

Arsène : Pouvez-vous le décrire ?

Ursule : Il a un manche et une lame. Une lame coupante... Aïe ! Je confirme la lame coupe !

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Arsène : Cela doit certainement être l'arme du crime... C'est important une arme... Sans arme, un meurtrier a toujours l'air un peu bête, c'est un peu comme un tennisman sans raquette.

Ursule : Sur le couteau il y a du sang. Vu la couleur du sang, il semblerait que c'est le même qui se trouve sur le bord de la baignoire.

Clémence : Oh là là...

Arsène : Très bien Ursule, très bien. Autre chose ?

Ursule : Des cotons sont posés sur un bord de la baignoire.

Arsène : Soyez plus précis s'il vous plaît.

Ursule : Des cotons très doux. J'ajoute qu'ils sont trempés.

Arsène : Bien.

Ursule : Il y a aussi un bocal sur une étagère. Ce bocal contient des cotons.

Arsène : Intéressant... ils sont comment ces cotons ?

Ursule : Doux, mais pas trempés. (Ursule crie : ) Oh !

Arsène : Quoi ? Qu'avez-vous vu ?

Ursule : L'étiquette sur le bocal est trempée.

Arsène : À quoi voyez-vous ça ?

Ursule : Il y a des gouttes d'eau sur le bocal. Attendez, je vérifie... les gouttes sont trempées.

Arsène : Bien.

Ursule : Et l'étiquette en papier qui est collée sur le bocal, est bien trempée aussi : je confirme.

Arsène : Très bien Ursule ! Excellent !

Charles : Le bocal des cotons est tombé dans la baignoire. Il y a donc eu une éclaboussure, c'est normal.

Clémence : Oui, c'est ce qui explique cette flaque d'eau sur le sol.

Charles : Le bocal s'est sans doute ouvert lorsqu'il a percuté l'eau du bain et quelques cotons ont été trempés.

Louise : Oui et Amanda a certainement mis les cotons trempés sur le bord de la baignoire.

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Charles : Elle a ensuite replacé le bocal sur l'étagère. C'est très logique.

Arsène : Vous avez fait l'école de la police ou quoi ?! Qui enquête ici ? Vous ? ou moi et ma collègue ?!

Ursule : Si on fait le boulot à ma place, j'abandonne !

Arsène : Continuez votre description Ursule. Ne vous laissez pas perturber par les éléments extérieurs.

Ursule : Commissaire, je viens de vérifier, c'est bien de l'eau qui est dans la baignoire. Je viens d'en boire : eau avec un léger goût de savon.

Arsène : Vous êtes un perfectionniste, félicitations. Est-ce qu'il y a un meuble dans cette salle de bains ?

Ursule : Non aucun, il y a juste une étagère avec le bocal posé dessus.

Arsène : Ursule voyez-vous une issue dans la salle de bains ?

Ursule : Une quoi ?

Arsène : Une porte, une fenêtre, un passage secret ?

Ursule : Non il n'y a pas de fenêtre mais il y a une porte !

Arsène : Ah ? Où est-elle ?

Ursule : La porte par laquelle je suis entré.

Arsène : Parfait, parfait... pas de passage secret ? Pas de trou dans les murs ou le plafond ?

Ursule : Pas de passage secret. Il y a juste une grille d'aération dans le plafond.

Arsène : Dimension de cette grille ?

Ursule : Je dirais entre 9,5 et 10 cm.

Arsène : Merci Ursule ! Vous pouvez nous rejoindre.

Ursule sort de la salle de bains.

Ursule : Je tiens à préciser qu'il y a beaucoup d'humidité dans cette salle de bains.

Arsène (Il réfléchit) : Hum... Ambiance moite, humide. Ça ne m'étonne pas que le crime ait été commis ici. Je pense même que le meurtrier est un maniaque de la flotte. Ursule : Pourquoi chef ?

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Arsène : Il l'a liquidé dans du liquide.

Clémence : Excusez-moi commissaire, mais pourquoi n'allez-vous pas voir vous même dans la salle de bains ?

Arsène : Erreur ! Grave erreur !

Ursule (En se moquant :) Ah les amateurs !

Arsène : Primo : Je commence toujours par me faire une représentation mentale du lieu du crime. De cette manière, je me concentre uniquement sur l'essentiel.

Ursule : Et tertio le commissaire va ENSUITE vérifier rapidement. C'est notre méthode ! On a toujours retrouvé les assassins grâce à cette technique ! C'est notre biscotte secrète !

Charles (Il doute :) Effectivement vous avez l'air d'être une drôle d'équipe tous les deux...

Le commissaire va dans la salle de bains.

Ursule : Attention on n'est pas des amateurs, nous ! On est des pros, des vrais comme on n'en fait plus de nos jours : de la qualité, du haut de gamme, le luxe du luxe ! On forme une équipe soudée comme les deux mains des doigts.

Charles : Tout à fait, tout à fait.

Clémence : Et vous pensez retrouver Amanda ?

Ursule : Chaque chose en son temps, Madame !

Le commissaire ressort de la salle de bains.

Arsène : Votre description du lieu du crime est une fois de plus parfaite, Ursule. Bravo !

Ursule fait un grand sourire.Chantal entre précipitamment par la porte qui mène aux autres pièces. Elle tient un plumeau.

Chantal : Ça y est il est parti !... Oh pardon... Vous en faites une tête ! Il s'est passé quelque chose ?

Louise : Chantal, un crime vient d'être commis dans cette maison !

Chantal : Un crime ?! Comment ça un crime ?!

Louise : Amanda a été assassinée dans la salle de bains !

Chantal (choquée) : Amanda ?!! Non !!! Ce n'est pas possible !

Arsène : Assassinée, c'est vite dit : pas de corps, pas de mort. Pas de mort, pas de crime. Pas de crime, pas d'assassin. Pas d'assassin, pas de mort...

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La porte d'entrée s'ouvre. Pascal entre, il porte une plante.

Ursule : Oh une plante ! Il ne fallait pas !

Pascal : Hein ? Euh bonjour... Vous en faites une tête ! Il s'est passé quelque chose ?

Pascal pose la plante.

Clémence : Ce n'est rien, il y a eu un mort, deux disparus et beaucoup de sang.

Charles : Pascal, autant vous le dire tout de suite : C'est horrible, Amanda a disparu, elle a été sans doute tuée dans la salle de bains. Le meurtrier a également disparu.

Pascal : Hein ?! Amanda ?! C'est une blague ?

Clémence : Non, c'est un grand malheur, un très grand malheur.

Chantal : C'est affreux... affreux...

Arsène : Bon, je pense qu'il est temps de passer aux présentations. Pour les absents, sachez que je suis le Commissaire Arsène et voici mon assistant : le lieutenant stagiaire, Ursule.

Pascal : C'est vous les célèbres policiers dont tout le monde parle ?

Ursule : (fière) Eh oui ! C'est nous ! Le top du top de la police européenne.

Arsène : Messieurs dames, on va s'activer un peu. Chacun d'entre-vous va me dire son nom, qui il est, ce qu'il fait ici et ce qu'il aime et n'aime pas.

Charles : Ce qu'il aime et n'aime pas ?

Arsène : Si vous le permettez, je commence par moi : Commissaire Arsène, je travaille pour la police, je suis ici pour mener une enquête. J'AIME : la grande musique : Obispo et Céline Dion, la poésie que je pratique à mes heures perdues, et les roudoudous. J'AIME PAS : le sport, les voyages et la neige... tout ce blanc ça me fait chialer. Voilà à vous Ursule.

Ursule : Lieutenant stagiaire Ursule, je travaille pour la police et j'ai la chance d'être l'assistant du Commissaire Arsène, je suis aussi ici pour mener une enquête. J'AIME : le curling car j'adore les sports de glisse, toutes les chansons mais surtout celles sans parole, la mer mais surtout les mouettes. J'AIME PAS : les insectes qui piquent, la confiture de coing. Voilà à vous.

Charles : Mais... mais... on s'en moque de tout ça !

Arsène : Vous refusez de coopérer ?

Charles (énervé ) : Mais... Mais on veut que vous trouviez le coupable ! Je m'en moque de savoir qu'il aime la confiture, les mouettes et le curling !

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Ursule : J'ai dit que je N'AIME PAS la confiture de coing !

Charles (énervé) : Je m'en tape de sa confiture !!! (tic)

Arsène : Ça suffit ! Présentez vous rapidement !

Louise : Je suis Louise, la propriétaire de cette maison. Je suis veuve, mon mari est décédé il y a quelques temps. Charles est mon frère. Il est venu avec sa femme Clémence passer le week-end chez moi. Pascal et Chantal sont mes domestiques : Pascal est l'homme à tout faire...

Pascal : Le technicien... technicien hautement qualifié...

Louise : Oui le technicien, et son épouse s'occupe de l'entretien et de la cuisine.

Chantal : Mon mari et moi travaillons dans cette maison depuis notre mariage.

Arsène : Eh bien voilà ! Tout est clair désormais.

Chantal passe le plumeau pendant la conversation qui suit.Elle écoute attentivement ce qui se dit.

Ursule : Et ils ne disent pas ce qu'ils aiment et ce qu'ils n'aiment pas ?

Arsène : Plus tard, Ursule, plus tard. Et Amanda qui est-elle ? Ou qui était-elle ?

Louise : C'est une artiste, c'est aussi mon amie. Elle me soutient depuis la mort de mon mari.

Ursule : On parle bien de la célèbre Amanda qui fait des numéros dans des bocals plein de flotte ?

Arsène : Des bocaux avec de l'eau, Ursule.

Ursule : Oui, des bocals avec de l'eau ?

Clémence : Oui, c'est elle... oh la pauvre Amanda.

Arsène : Eh bien, maintenant nous allons pouvoir passer aux choses sérieuses : vous allez me donner votre version des faits.

Charles : Mais c'est très simple ! Je prenais mon petit-déjeuner avec mon épouse. Amanda est ensuite venue nous rejoindre. On l'a félicitée car on venait de lire un article qui parlait d'elle dans le journal.

Clémence : Après c'est Louise qui est entrée dans cette pièce.

Louise : Exactement. Amanda se plaignait d'une douleur dans le dos, elle était un peu coincée, et on lui a dit qu'elle ferait bien de prendre un bain.

Ursule : Son odeur était repoussante c'est ça ?

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Charles : Pardon ?

Ursule : Elle puait ? C'était insupportable ?

Louise : Mais... pas du tout ! On lui a dit qu'un bon bain chaud lui ferait le plus grand bien pour calmer ses douleurs !

Arsène : (Perplexe) Je vois... je vois... Et ensuite ?

Louise : Elle est rentrée dans la salle de bains et elle a pris son bain.

Charles : Pas exactement, Louise. Ce n'est pas tout à fait exact.

Arsène : Hé hé... vous vous contredisez... comme c'est intéressant...

Charles : Mais... mais qu'est-ce que vous insinuez ?!

Ursule : Rien... Petit à petit la brebis fais son nid...

Charles : Mais... qu'est-ce que...

Arsène : Continuez s'il vous plaît.

Charles : Euh j'en étais où ?... Ah oui : Amanda a ouvert la porte car le robinet était un peu difficile à actionner, elle avait besoin d'aide.

Pascal : Ah ouais, je vais bientôt le réparer ! C'est de la veille tuyauterie, il faudrait que je démonte tout ça mais je ne suis pas sûr de trouver la pièce car c'est vachement rare comme...

Arsène : Continuez !

Charles : Euh je suis entré dans la salle de bains et je l'ai décoincé.

Ursule : Vous avez décoincé Amanda ? Vous vous prenez pour un rebouteux ?

Clémence : Mais non ! Voyons ! Il a décoincé le robinet !

Arsène : Hum hum... c'est ce qu'on dit... c'est ce qu'on dit...

Charles : Mais... bon je suis ressorti de la salle de bains et Amanda a fermé la porte de l'intérieur. Elle a ensuite pris son bain chaud.

Ursule : S'ils racontent tout en détail on n'est pas sorti de l'aubergine !

Arsène : Oui allez à l'essentiel, s'il vous plaît.

Louise : Après on a entendu Amanda crier !

Clémence : Elle a hurlé : ARGHHHHH ! NON PAS VOUS ! VOUS ÊTES MORT ! PITIÉ ! NON !

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ARGHHHHH !

Arsène : Eh oh ! Pas si fort !

Charles : Voilà et après on s'est précipité vers la porte mais forcément on n'a pas pu entrer car elle était fermée de l'intérieur.

Ursule : Vous faites erreur car elle est ouverte maintenant cette porte... vous nous mentez ?

Charles : Mais pas du tout ! On a réussi à l'ouvrir grâce a un petit outil qui permet justement d'ouvrir cette porte de l'extérieur !

Arsène : (Perplexe) Mouais... pourquoi pas... et ensuite ?

Louise : Ensuite on a regardé dans la salle de bains et Amanda n'était plus là ! Amanda n'était plus dans son bain !

Clémence : Exactement ! On est venu, on a vu, elle avait disparu...

Charles : Oui, il y avait juste un couteau et ses vêtements qui étaient dans l'eau du bain.

Clémence : Et il y avait du sang... j'ai peur du sang... J'ai quitté la pièce car j'ai paniqué.

Arsène : Êtes-vous certaine que c'était de la panique ? … Et si c'était un acte prémédité ?

Ursule : Hé, hé... on nous la fait pas... on n'est pas sorti de la cuisine de Jupiter, nous...

Clémence : Mais... mais je vous jure !

Arsène : Continuez, continuez...

Charles : Ensuite j'ai téléphoné à la police... je me demande si c'était une bonne idée... Quand j'ai raccroché, le téléphone a sonné et quelqu'un a dit « La fée Scarille par les eaux s'est évaporée, elle dansera à tout jamais sur l'étang de votre propriété... »

Arsène : C'est quoi ce charabia... la fée Scarille ?

Louise : C'est le nom du spectacle d'Amanda : La fée Scarille.

Ursule : N'importe quoi ! Il est plutôt nul ce nom !

Pascal : J'avoue que c'est pas terrible... on dirait une marque de lessive !

Chantal : Pascal !

Pascal : Euh pardon... désolé...

Charles : Je suis allé sur le perron quelques secondes pour voir s'il y avait quelqu'un sur l'étang.

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Arsène : Et vous avez vu quelqu'un ?

Charles : Non, il n'y avait personne. Voilà, on vous a tout dit !

Louise : Charles tu oublies juste de préciser, qu'on a pris un tournevis pour...

Ursule : Pour attaquer quelqu'un ? Vous avouez ?

Charles : Mais arrêtez à la fin ! Ça devient gênant ! On a utilisé ce tournevis pour ouvrir la trappe de la baignoire.

Louise : On voulait juste voir si quelqu'un était caché dessous la baignoire.

Charles : Il n'y avait personne. Voilà, vous savez tout commissaire.

Ursule : Attendez je reviens ! Je pense à quelque chose de très important !

Ursule entre dans la salle de bains.

Arsène : Bon, je récapitule : tout le monde a vu Amanda entrer dans cette salle de bains. Elle a fermé la porte de l'intérieur. Elle a ensuite été agressée et lorsque vous avez ouvert cette porte, il n'y avait personne dans la salle de bains : ni Amanda, ni son agresseur.

Chantal : Oui c'est étrange, c'est même bizarre, super bizarre...

Pascal : Ouais un vrai mystère. J'en ai presque la chair de poule, dis-donc !

Ursule ressort de la salle de bains.

Arsène : Alors, Ursule vous avez du nouveau ?

Ursule : Affirmatif ! Ils ont dit que l'eau de la baignoire était chaude. C'est faux, j'ai vérifié : elle est très tiède ! Presque froide ! Ça sent le mensonge à plein nez ici ! On nous ment chef !

Charles : (tic) Mais... mais il est complètement... mais enfin d'où vous sortez ?

Ursule : De la salle de bains ! Vous voyez commissaire ils ne sont pas du tout observateur !

Clémence : Charles j'en peux plus... ils ne vont jamais retrouver le tueur.

Charles : Voyons ! Avec le temps, l'eau chaude refroidie naturellement ! Vous êtes capable de le comprendre, ou je dois vous faire un dessin ?!

Ursule : Hum... peut être, peut être... En tous cas je suis con...

Charles : Enfin ! Il l'admet !

Ursule : je suis con...vaincu que c'est le coupable qui a fait ce meurtre !

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Clémence : C'est ce que je disais : j'en peux plus...

Arsène : Bon je peux mener mon enquête ? Ça ne vous dérange pas trop ?... D’après vous, comment Amanda a disparu ? J'attends vos suppositions. Allez-y faites des propositions.

Ursule : Et tout le monde se lâche, hop hop !

Chantal : Pour moi, c'est tout simplement impossible !

Arsène : Erreur ! Il y a forcément une explication. Ursule, vous avez une idée ?

Ursule : Mouais... elle a reçu les coups de couteau et cela a provoqué une réaction bizarre : son corps est devenu tout liquide et il s'est mélangé à l'eau du bain...

Chantal : Vous êtes sérieux ?

Ursule : Parfaitement. Je vous rappelle qu'on a retrouvé ses vêtements dans la baignoire et pas de corps dans les vêtements...

Pascal : Mais... mais c'est débile ! Complètement débile !

Clémence : Alors là, oui je suis d'accord, ça ne tient pas la route. Ursule : Je donne des idées moi !

Charles : Des idées aussi improbables, je peux en donner aussi ! Tiens, elle s'est transformée en l'homme invisible ! Ça vous va ?

Arsène : Mais pourquoi pas ? Ce n'est pas bête du tout...

Louise : C'est du délire !

Pascal : Ouais, si j'osais je dirais même que c'est pourri comme idée ! De toute façon il faut arrêter de chercher je crois que c'était tout simplement son destin de mourir ici.

Chantal : Son destin ? Comment ça son destin ? Tu t'y connais toi en destin ?

Pascal : Amanda gagnait sa vie dans un bocal plein d'eau, elle a perdu sa vie dans une baignoire pleine d'eau, c'était son destin, je confirme.

Chantal : Pfft... Amanda était bien contorsionniste, n'est-ce pas ?

Clémence : Oui, et alors ?

Chantal : Vous croyez que le tueur a pu la plier en deux et la mettre sous la baignoire ?

Arsène : Ça c'est une excellente idée !

Charles : Non ce n'est pas possible : la trappe était fermée, il fallait un tournevis pour l'ouvrir. Et

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quand on l'a ouverte : il n'y avait personne sous la baignoire.

Louise : Oui personne, ni tueur, ni Amanda. Et franchement il n'y a pas beaucoup de place dessous cette baignoire.

Arsène : Ce qui est normal !

Pascal : Et pourquoi donc ?

Arsène : La place est toujours DANS la baignoire pour pouvoir y prendre des bains, mais jamais DESSOUS la baignoire. Il faut être logique !

Charles : Tout à fait, tout à fait...

Ursule : Quand on est contrebassiste est-ce qu'on...

Charles : Contorsionniste ! CON TOR SIONNISTE !

Ursule : Oui c'est ça... est-ce qu'on peut passer dans un petit trou ?

Clémence : Ça dépend de la taille du trou.

Ursule : Un trou dans le bain.

Pascal : Un trou dans le bain ? Qu'est-ce que c'est ?

Charles : Une contrepèterie douteuse ?

Ursule : Le trou qui est dans le fond de la baignoire. Le trou qui laisse partir la flotte, le trou de bain, quoi.

Charles : On appelle ça une bonde !

Ursule : Une bonde ? N'importe quoi !

Pascal : Je confirme et je m'y connais en tuyauterie ! C'est bien une bonde de baignoire. Une bonde ! Je confirme : une bonde !

Arsène : Exact, son inventeur : un certain James.

Ursule : Ah ?... Donc, est-ce qu'Amanda aurait pu passer par le trou... par la bonde ?

Charles : Vous vous foutez de nous ? C'est ça ? Elle se fout de nous !

Ursule : Eh bien quoi ? Je pose juste une question technique.

Pascal : IMPOSSIBLE ! C'est impossible ! Le trou fait moins de 5 cm !

Chantal : Commissaire ! C'est quoi cette manière d'enquêter ?!

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Clémence : Oui, permettez-nous de douter sur vos méthodes !

Louise : Je n'ai jamais vu ça... jamais... mon Dieu, mon Dieu...

Arsène : Quitte à vous décevoir, nos méthodes de travail ont fait leurs preuves : nous ne connaissons jamais l'échec !

Ursule : Les affaires non résolues : on ne connaît pas. Perdre : on ne connaît pas. Ouais, sans vouloir se vanter, on est des As, des champions, des winners ! Ne cherchez pas ailleurs, on ne fait pas mieux que nous !

Charles : Tout à fait, tout à fait... Vous pensez donc qu'Amanda est devenue invisible ? Ou alors pendant qu'on y est elle a peut être été aspirée par le robinet ?

Arsène : Et pourquoi pas ? Pour l'instant toutes les suppositions sont à retenir.

Louise : Mon Dieu... mon Dieu...

Arsène : Avez-vous d'autres idées ?

Pascal : On peut aussi imaginer qu'elle a reçu des coups de couteau et paniquée elle a réussi a se barrer par le trou d'aération qui est dans le plafond.

Charles : Un trou qui fait 10 cm de diamètre ?

Chantal : Ce n'est plus une contorsionniste, c'est un furet !

Ursule : IMPOSSIBLE ! Il y a une petite grille fixée sur le trou d'aération. Avec plein de tout petits trous...

Clémence : j'en ai marre d'entendre des trucs débiles ! Marre ! J'en peux plus moi !

Chantal : Oui c'est vrai ! Depuis le début, c'est n'importe quoi cette enquête ! Quel est votre plan commissaire ?

Ursule : Un plan ? Quel plan ?

Arsène : Notre plan, c'est qu'on n'a jamais de plan. On est des instinctifs, des guerriers. C'est dans nos gênes.

Ursule : Ouais ! Vous savez quoi ? Je vais vous dire un secret : la moitié de la police est composée de flics qui savent uniquement observer. L'autre moitié ce sont les flics qui font juste appel à leur instinct et la troisième moitié, qui est la plus rare, regroupe les flics qui savent faire marcher leur intelligence. On fait partie de cette troisième moitié.

Arsène : Et la psychologie Ursule ! C'est très important la psychologie ! Et je peux vous dire que d'un point de vue psychologique, pour avoir assassiné Amanda, le tueur devait être très méchant !

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Clémence : J'en peux plus... j'en peux plus...

Louise : On n'est pas prêt de retrouver Amanda, maintenant c'est sûr. C'est fichu, tout est fichu...

Chantal : Ni son assassin...

Pascal : C'est vrai ça : comment il a fait l'assassin pour sortir de cette salle de bains ?

Chantal : Et pour y entrer sans être vu ?!

Arsène : Vos questions sont pertinentes, n'est-ce pas Ursule ?

Ursule : Mouais... c'est pas mal, c'est pas mal, ils progressent...

Pascal : Remarquez, il est fort ce tueur ! Pas vu, pas pris, pardon d'être venu !

Chantal : Alors ? Comment il a fait l'assassin pour entrer dans la salle de bains ?

Arsène : Je suppose qu'il s'est introduit dans cette salle de bains discrètement.

Charles : Mais ce n'est pas possible, nous étions tous dans cette pièce ! On a des témoins !

Clémence : Plein de témoins ! Je suis formelle !

Arsène : Hum... hum... Et s'il s'était caché dans la salle de bains cette nuit ? Vous y avez pensé à ça ?

Chantal : Vous voulez dire que le tueur était caché dans la salle de bains avant qu'Amanda n'y entre ?

Arsène : Exactement.

Charles : Mais non ! Non ! Je suis entré dans la salle de bains quand Amanda n'arrivait pas à ouvrir le robinet et il n'y avait personne !

Louise : C'est vrai ça ! En plus il n'y a aucun endroit pour se cacher.

Arsène : Vous êtes certain de ne pas avoir vu de tueur quand vous êtes entré dans cette salle de bains ?

Charles : Enfin ! Je l'aurais remarqué !

Pascal : Ça c'est sûr : un tueur avec un couteau dans une salle de bains ça ne passe pas inaperçu.

Arsène : Sauf si vous avez fait exprès de ne pas le voir...

Charles : Comment ça ? Qu'est-ce que vous insinuez ?!

Arsène : Les complices voient toujours ce qu'ils veulent bien voir...

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Charles : Vous... vous pensez que le tueur est mon complice ?! Vous osez ?! (tic)

Ursule : Hé hé... la vérité approche...

Clémence : Sans vouloir vous vexer, ce n'est pas possible. Amanda n'a pas vu le tueur non plus dans la salle de bains. Elle n'a rien dit, elle était calme. On est tous témoins.

Louise : Oui, le tueur n'a été vu ni par Amanda, ni par Charles. En plus il n'y a aucun endroit pour se cacher dans cette salle de bains.

Chantal : La conclusion est claire : le tueur n'était pas dans la salle de bains au départ.

Charles : Merci Chantal, merci de me venir en aide.

Ursule : Admettons, admettons...

Arsène : OK vous avez raison. Le tueur est apparu soudainement alors qu'Amanda prenait son bain.

Ursule : Voilà ! Ça c'est logique !

Louise : Oui elle l'a vu alors qu'elle était dans l'eau, elle nous a dit que l'eau était chaude et que ça lui faisait un bien fou.

Charles : Oui et juste avant il y avait eu comme un plouf, le bocal à cotons était tombé dans la baignoire.

Clémence : Exact et dès qu'elle a vu le tueur, elle a crié (hurlement) : ARGHHHHH ! NON PAS VOUS ! VOUS ÊTES MORT ! PITIÉ ! NON ! ARGHHHHH !

Arsène : Répétez ce qu'elle a dit, s'il vous plaît. Écoutez bien Ursule.

Clémence : ARGHHHHH ! NON PAS VOUS ! VOUS ÊTES MORT ! PITIÉ ! NON ! ARGHHHHH !

Arsène : Vous avez compris Ursule ?

Ursule : Je vais finir sourd moi...

Arsène : vous avez compris qu'Amanda connaissait le tueur ?

Ursule : Mais oui ! Vous avez raison ! Elle a dit « non pas vous ! » Pas vous !

Louise : Et elle a dit « vous êtes mort »...

Pascal : Elle devait délirer : un mort ça ne parle pas !

Chantal : Mais non voyons ! Elle a reconnu une personne qu'elle croyait morte !

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Pascal : Mouais... pourquoi pas...

Chantal : C'est certain ! Elle a vu quelqu'un qu'elle connaissait !

Ursule : Pour avancer dans l'enquête, il va maintenant falloir aller au cimetière et relever les noms de tous les gens morts. Ensuite, il faudra comparer ces noms avec les connaissances d'Amanda... un sacré boulot commissaire !

Arsène : Oui Ursule... un travail colossal, je ne sais pas si on aura le temps...

Clémence : Je n'y connais rien en enquête, mais ça ne serait pas plus simple de trouver les noms des gens décédés qu'Amanda connaissait ?

Ursule : Hum... hum... pourquoi pas ? C'est une autre méthode...

Louise : Elle connaissait mon mari qui malheureusement est décédé. Clémence : Il y avait aussi son ancien collègue de spectacle, le magicien... il s'appelait comment déjà ?

Charles : David Delille.

Ursule : Il habitait Lille ?

Clémence : Non, c'est son nom Delille. C'est comme Charles de Gaulle mais avec « Lille » à la place de « Gaulle ».

Ursule : (Perplexe) Hum... hum... je vois... Il s'appelait Charles ?

Clémence : Non David... David Delille.

Ursule : (Perplexe) Hum...

Charles : Oui, ce magicien s'était tué dans un accident de voiture, il y a quelques années.

Arsène : Intéressant ! Très intéressant ça !

Ursule : Un magicien ! Seul un magicien est capable d'apparaître soudainement dans une salle de bains !

Pascal : Et de disparaître comme par miracle !

Ursule : Si c'est magique, on ne peut pas lutter.

Chantal : Moi je ne crois pas à la magie : il y a toujours une explication, un truc.

Pascal : Exact, il faut donc trouver le truc...

Clémence : Mais ce magicien est mort ! Ça ne peut pas être lui !

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Ursule : Et si c'était son esprit ?

Arsène : Son esprit ? Comment ça ?

Ursule : Un esprit de magicien c'est redoutable... Je peux faire une petit expérience de... spirit.. comment on dit déjà ?

Charles : Spiritisme.

Ursule : Voilà. Vous savez tous qu'on peut discuter avec les esprits ?

Charles : Tout à fait... tout à fait... je m'attends au pire...

Ursule : Je demande le silence. Les esprits n'aiment pas le bruit... (Silence.) Bon, je commence : Esprit du magicien de Lille, es-tu là ? Si tu es là frappe un coup, sinon frappe deux coups.

Silence.

Charles : Voilà... ça c'est fait... Il n'y a pas d'esprit vous êtes content ?

Ursule : Il n'a pas frappé deux coups... il hésite peut être à communiquer avec nous... Et je le comprends ! C'est certainement à cause de vous, il est contrarié : vous lui taper sur les nerfs !

Clémence : J'en peux plus... j'en peux plus...

Pascal : Et si ce n'était pas un meurtre mais tout simplement un accident ?

Charles : Comment ça ?

Pascal : Elle glisse sur la savonnette, elle se fracasse la tête sur le bord de la baignoire et par l'élan elle disparaît dans le conduit de la canalisation. Ouais : un banal accident.

Arsène : Vous avez beaucoup d'imagination, ce qui est une qualité, mais je ne pense pas que ce soit possible.

Ursule : Hum... hum... vous avez raison commissaire : on aurait retrouvé une savonnette sur le sol, et il n'y en a pas...

Chantal : Bon à part l'homme invisible, le magicien et l'esprit, on a autre chose ?!

Ursule : Et si tout simplement ce couteau était un leurre ? Elle aurait été assassinée non pas avec ce couteau, mais avec les cotons !

Clémence : Stop ! Arrêtez ! J'en peux plus !

Charles : (tic) Tout à fait ! On en a marre de vos stupidités ! Il y a certainement une explication logique ! On en a marre ! Ras le bol ! Ras le ...

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Arsène : Mais arrêtez de paniquer ! Du sang froid bon sang !

Ursule : Oui, ne paniquez pas : à chaque solution, un problème !

Clémence : J'en peux plus... j'ai envie de pleurer... Charles, je crois que je vais craquer...

Chantal : Madame Clémence essayez d'être forte... je sais que ce n'est pas simple vu les enquêteurs...

Charles : C'est vrai ça ! Il y a de quoi craquer ! Vous êtes pathétiques !

Ursule : Non vous faites erreur : nous sommes des policiers. D'excellents policiers !

Clémence : Bouh bouh... ASSEZ ! ÇA SUFFIT ! C'est terminé ! Vous allez me retrouver Amanda ! Et plus vite que ça ! Et... et... CROTTE ! Voilà je l'ai dit ! Tant pis si ça vous dérange ! Crotte à la fin !

Arsène : Eh bien... elle a du caractère la petite dame. Messieurs-dames, les nerfs lâchent, les vilains mots fusent, c'est normal, c'est tout à fait normal. Vous venez de subir un choc émotionnel important, mais n'ayez crainte la police est là, la police observe et la police trouvera le meurtrier.

Ursule : Ça s'est sûr car nous, on ne connaît pas l'échec !

Charles : Ça faisait longtemps... (Énervé :) Bon alors, on fait quoi maintenant, une partie de carte ?!

Ursule : Euh... non pas maintenant merci. Je crois qu'on a du travail. Mais plus tard, pourquoi pas ?

Clémence : Charles... dis quelque chose... je crois qu'il va y avoir un autre meurtre sinon.

Charles : Clémence respire, respire... Bon, concentrons nous... calmons nous... Le coup de téléphone que j'ai eu après l'agression, il ne vous intéresse pas ?

Arsène : Excellent ! Vraiment excellent ! Pouvez-vous nous rappeler la conversation ?

Charles : Il n'y a pas eu de conversation, il y a juste quelqu'un qui a dit : « La fée Scarille par les eaux s'est évaporée, elle dansera à tout jamais sur l'étang de votre propriété... », et il a ajouté : « Elle danse, elle danse sur l'étang ».

Arsène : Hum, hum...

Louise : Comme je vous l'ai déjà dit, le nom du spectacle d'Amanda s'appelle : La fée Scarille.

Arsène : Hum, hum... Scarille... espadrille... gorille... chenille... hum hum, non, je ne vois pas...

Chantal : Je pense à quelque chose... C'est sans doute stupide... mais, quelqu'un à Internet sur lui ?

Pascal : Oui, j'ai mon portable, si tu veux.

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Chantal : Tu peux taper « Scarille » ?

Pascal effectue une recherche sur son téléphone portable.

Arsène : C'est drôlement pratique Internet, non ? C'est vrai, pour faire des recherches, pour chercher une adresse, pour trouver quelque chose... oui c'est drôlement pratique... Chez moi j'ai Internet... il ne me reste plus qu'à acheter un ordinateur.

Pascal : J'ai trouvé !

Chantal : Alors ?

Pascal : « En Irlande et au Pays de Galles, les Scarilles sont des créatures féeriques des eaux douces. Ce sont de minuscules jeunes filles, minces et délicates, qui parcourent les torrents et les rivières dans le courant. Lorsqu’elles sont capturées ou exposées aux rayons du soleil, elles se réduisent en une flaque d’eau. »

Chantal : Ça c'est du scoop !

Clémence : Incroyable !

Louise : C'est vraiment surprenant !

Ursule : Pourquoi c'est surprenant ?

Arsène : Vous pouvez répéter ?

Ursule : J'ai dit « Pourquoi c'est surprenant ? ».

Arsène : Non, la définition. Vous pouvez répéter la définition ?

Pascal : « En Irlande et au Pays de Galles, les Scarilles sont des créatures féeriques des eaux douces. Ce sont de minuscules jeunes filles, minces et délicates, qui parcourent les torrents et les rivières dans le courant. Lorsqu’elles sont capturées ou exposées aux rayons du soleil, elles se réduisent en une flaque d’eau. »

Clémence : Eh bien... Amanda se faisait appeler la fée Scarille dans son spectacle. Et quand une Scarille est capturée elle se réduit en flaque d'eau...

Arsène : Hum... hum... très intéressant tout ça...

Louise : Vous croyez qu'Amanda s'est transformée en flaque d'eau ? La flaque d'eau qui est au pied de la baignoire ?

Pascal : C'est Internet qui le dit et Internet a toujours raison !

Clémence : Amanda en flaque d'eau... ça c'est incroyable... c'est bizarre, non ?

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Ursule : Moi, il y a autre chose que je trouve bizarre... vous savez quoi ? Il y a une baignoire dans la salle de bains.

Charles : Tout à fait... Remarquez, personnellement, j'ai rarement vu une baignoire dans une cuisine ou au milieu d'un salon !

Ursule : Eh bien moi, j'ai l'impression d'avoir déjà vu cette baignoire quelque part...

Pascal : Ah ouais ?

Chantal : Moi, je ne crois pas une seconde à cette histoire de flaque d'eau ! Amanda n'a pas pu se transformer en flaque d'eau ! Ou alors on est chez les fous ici !

Pascal : Et pourquoi pas ? Les Scarilles se transforment en flaque d'eau dès qu'elles sont agressées. Pourquoi il ne serait pas arrivé la même histoire à Amanda ?

Charles : Parce que ÇA NE SE PEUT PAS ! Voilà ! Ou alors c'est un miracle !

Ursule se met à genoux, il baisse la tête.

Arsène : Que vous arrive-t-il Ursule ?

Ursule : Je me prosterne.

Arsène : Je vois bien, mais pour quelle raison ?

Ursule : Ça crève les yeux ! Tout est évident : un miracle s'est produit dans cette salle de bains !

Chantal : Mais non ! Mais non ! Ce n'est qu'une illusion !

Pascal :« La fée Scarille par les eaux s'est évaporée, elle dansera à tout jamais sur l'étang de votre propriété... » ! C'est clair pourtant ! Amanda s'est fait agressée, elle s'est transformée en flaque d'eau, après elle s'est évaporée et elle est allée danser sur l'étang devant la propriété ! Je ne vois pas d'autre explication logique ! Voilà ce que je dis, moi !

Chantal : Eh bien moi je dis que tu ferais mieux de prendre un calmant et aller te coucher !

Charles : RAISONNONS ! Bons sang ! Tout part en vrille !

Ursule : Je sais ! La baignoire ! Je sais où je l'ai vue ! Chez moi !

Charles : Comment ça, chez vous ?

Ursule : La baignoire qui est chez moi a la même forme, la même couleur blanche, la même matière que celle qui est dans cette salle de bains ! Ce n'est pas incroyable, ça ?!

Clémence : Bouh... bouh... Il recommence... J'en peux plus...

Charles : Calme-toi Clémence, calme-toi... (tic)

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Clémence : je suis calme, je suis calme, mais IL ME GONFLE !

Charles : Voilà, ça c'est dit...

Arsène : Messieurs dames, nous devons tous nous détendre ! Oui, nous sommes face à un mystère. Oui, nos questions restent sans réponse : Comment Amanda a disparu ? Comment l'assassin a-t-il pu ressortir de cette pièce fermée sans que personne ne le voit ? Comment le tueur a fait pour s'introduire à l'intérieur de la salle de bains ? Nul ne le sait et pourtant, pourtant, pourtant...

Louise : Oui ?

Arsène : Pourtant nous trouverons ! Arsène et Ursule trouvent toujours !

Ursule : Ouais, nous sommes de brillants policiers ! On ne connaît jamais l'échec !

Charles : Ça nous manquait...

Arsène : Notre mission ? Trouver les coupables et ainsi rendre le monde meilleur.

Ursule : Voilà ! Tout simplement ! Alors ce n'est pas cette Scarille, cette flaque d'eau et cette baignoire qui vont gagner !

Charles (navré :) Mais... mais comment vous faites pour être aussi...

Ursule : De l'observation, il n'y a rien que ça de vrai ! On observe, on fait travailler notre tête et on trouve !

Arsène : Et c'est tout !

Clémence : Commissaire ! Faites quelque chose ! Il faut avancer !

Arsène : Pour pouvoir avancer, il faut d'abord se calmer. La poésie me calme et vous ?

Chantal : La poésie ?

Pascal : Euh... moi c'est un bon match de foot à la télé qui me calme.

Chantal : Moi c'est plutôt une petite infusion verveine menthe.

Arsène : Je compose des poésies, des poèmes, voulez-vous que je vous fasse profiter de mes modestes talents ?

Ursule : Oh oui commissaire ! J'adore vos poésies !

Arsène : Allons, allons Ursule, vous allez me faire rougir. Tenez, j'en ai deux !

Chantal : Deux ?

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Arsène : J'ai composé deux poésies sur le thème aquatique, nous sommes en plein dans le sujet.

Ursule : Oh oui commissaire ! On vous écoute ! « Aquatique » ça a un rapport avec les aquariums et le Pôle Nord ?

Charles : Vous pensez que c'est vraiment le moment de...

Arsène : « La mer, tu es grande et bleue, J'aime te regarder avec mes yeux,Avec mes oreilles, j'entends ton joli clapotis,et je me fais petit petit,tu es tellement grande. »Voilà c'est de moi, c'est bref, court, efficace.

Ursule : Commissaire, j'aime bien mais ce n'est pas ma préférée. L'autre sur la pluie ? Vous pouvez la réciter ?

Arsène : Ursule, vous exagérez...« Ô pluie trempe mon cœur,ô pluie tu me donnes tant de bonheur,ô pluie tu me chatouille,ô pluie jusqu'au... oreilles,ô pluie tout le monde tu mouilles,ô pluie tu es pareille,à une grosse fripouille,tu es triste et parfois sale ! »

Ursule : Arrêtez commissaire, celle-là est trop triste, elle me fait chialer.

Clémence : Bouh... bouh, ça y est je recommence à pleurer.

Louise : (Dépitée) Oh, Je n'ai pas de mot.

Charles : (Dépité) Moi, je suis pantois.

Clémence : (Dépitée) Bouh... j'ai les boules.

Arsène : C'est beau n'est-ce pas ? Mais, vous savez, je n'ai pas de mérite. Je travaille beaucoup pour atteindre ce niveau. Une autre pour se détendre ?

Pascal : Non, merci, ça va aller, on a de la route.

Chantal : Je prendrais bien une infusion verveine menthe moi...

Arsène : « Comment oublier ce que tu m'as dit ?c'était hier après-midi,ce n'était pas gentil gentil,

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je me suis énervé,et c'est vrai je t'ai frappée,beaucoup tu as saigné. »

Ursule : C'est violent mais c'est tellement beau.

Arsène : Ursule, c'est ça l'amour. Oui c'est de moi.

Ursule : Il est fort, très fort.

Pascal : Quelqu'un aurait de l'aspirine ?

Arsène : Bon ce petit intermède poétique nous a fait à tous le plus grand bien. Nous allons pouvoir désormais avancer dans notre enquête !

Ursule : J'ai une patate, moi !

Chantal : J'ai une petite question : qui a bien pu téléphoner pour dire qu'une Scarille dansait sur l'étang ?

Arsène : Veuillez répéter votre question, je vous prie.

Chantal : Qui a bien pu téléphoner pour...

Arsène : Excellent ! Voici une très bonne question ! N'est-ce pas Ursule ? Qui a bien pu téléphoner ?

Ursule : Oui c'est pas mal... mais, il ne vous a pas dit qui il était ? Il ne s'est pas présenté ?

Charles : Euh non...

Ursule : Encore un qui ne sait pas se servir d'un téléphone ! Il faut toujours débuter une conversation téléphonique en se présentant, c'est le B à B !

Charles : Le b.a.-ba.

Pascal : Il ne voulait peut-être pas dévoiler son identité... et si c'était le tueur ?

Arsène : Hum... hum... Et ce tueur essaierait de nous cacher quelque chose ? Ça c'est une bonne question : pourquoi le tueur aurait-il essayé de nous cacher la vérité ?

Ursule : Nous avons peut-être à faire à un menteur... les tueurs menteurs, ce sont les pires...

Louise : En tout cas, celui qui a téléphoné était au courant de la disparition d'Amanda car il a dit que la Scarille dansait sur l'étang. Il parlait d'Amanda, c'est évident.

Chantal : Sauf qu'Amanda ne dansait pas sur l'étang !

Ursule : Ça prouve que c'est un imbécile ! Il a téléphoné pour donner de fausses informations. Il

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aurait mieux fait de se renseigner un peu plus avant de déranger les gens en leur téléphonant !

Pascal : C'est vrai, on est toujours dérangé au téléphone par des inconnus qui veulent vous vendre des trucs !

Ursule : Oui, ras le bol !

Charles : Je crois qu'on s'égare... Cette personne a téléphoné pour nous dire qu'Amanda avait disparu, tout simplement.

Pascal : C'était sympa de prévenir ! Et si celui qui a appelé était un revenant ? Un fantôme ?

Ursule : N'importe quoi ! Les fantômes n'existent pas, je vous ferais remarquer !

Chantal : C'est ce que je croyais moi aussi... J'ai un peu honte de le dire, mais... mais au moment de la disparition d'Amanda, j'étais à l'étage dans une chambre et.... par la fenêtre... j'ai vu un fantôme dans le parc.

Clémence : Un fantôme ?! Vous êtes sure ?

Pascal : Et un éléphant rose tu en as vu un aussi ? Excusez-la mais elle a tendance à ne pas boire que de l'eau minérale... elle a cru voir un fantôme car elle était complètement saoule !

Chantal : Et alors ?! Vaut mieux être saoule de temps en temps que comme toi idiot tout le temps !

Pascal : De temps en temps ? Tu n'as pas dessaoulé depuis notre mariage !

Chantal : Exact, puisque tu en parles : c'était une erreur de me marier avec toi ! Une très grosse erreur ! Je m'en suis aperçue trop tard et maintenant je suis obligée de boire pour oublier cette erreur monumentale !

Pascal : Une erreur notre mariage ?! Elle m'humilie en public ! Je suis humilié ! Humilié par ma propre femme !

Arsène : Excusez-moi, d’interrompre votre sympathique discussion mais Madame, si je peux me permettre : boire ou conduire il faut choisir.

Chantal : J'm'en fous j'ai pas le permis ! Et si je vous dis que j'ai vu un fantôme et bien c'est que j'ai vu un fantôme ! Il était habillé en blanc et il courrait dans le parc ! Il a couru jusqu'à la grille d'entrée !

Arsène : Il est passé devant l'étang ?

Chantal : Non il était de l'autre côté de la propriété. Je l'ai vu de l'étage, je changeais les draps des lits et je l'ai vu par la fenêtre de la chambre jaune !

Pascal : Ne l'écoutez pas, elle était bourrée comme un coing.

Ursule : Je n'aime pas la confiture de coing, et vous ?

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Chantal : Je te dis que je l'ai vu !

Louise : Chantal, vous n'avez rien vu... c'était une hallucination, tout simplement.

Chantal : Oh si madame, je vous jure.

Louise : Arrêtez Chantal ! Vous êtes ridicule !

Pascal : Arrête donc ! Madame va finir par te virer si tu continues !

Chantal : Oh je sais bien, c'est pour cette raison que je ne peux...

Charles : Oui ? Chantal, il y a quelque chose que vous n'osez pas dire ?

Chantal : Je vais perdre mon emploi si je parle...

Pascal : Eh bien ferme-la alors !

Arsène : Non ! Pour l'enquête tout doit être dit ! C'est un ordre de la police !

Ursule : Et on ne discute jamais les ordres ! C'est comme ça dans la police : on ne réfléchit pas et on obéit aux ordres !

Clémence : Chantal, je vous en prie, dites ce que vous avez à dire.

Pascal : Mais non ! Ne dis rien : tu vas avoir des problèmes !

Charles : Chantal, si vous avez quelque chose à dire parlez, de toute façon on n'a absolument rien à se reprocher.

Chantal : Bon... voilà, il me semble bien que le fantôme ressemblait à Madame Louise...

Ursule : Elle est bien bonne celle-là ! Ce n'est pas un fantôme car elle est devant nous !

Pascal : Je vous dis qu'elle boit trop...

Chantal : Le fantôme était en peignoir blanc et il me semble qu'il avait aussi une serviette de bain sur la tête : Oui, c'était Madame Louise qui courait dans le parc.

Charles : Quoi ?!!

Louise : Mais vous êtes complètement folle Chantal ! On ne ment pas à la police, voyons !

Chantal : Je dis simplement ce que j'ai cru voir, c'est tout...

Charles : Chantal, vos accusations sont très graves !

Arsène : Vous prétendez donc que madame ici présente aurait couru dans le parc habillée en

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peignoir ?

Ursule : Hum... quand on veut courir on met une tenue de sport mais pas un peignoir... c'est louche...

Chantal : Je sais bien que vous ne me croyez pas, mais oui, j'ai vu madame en peignoir. Elle courait et elle se dirigeait vers l'entrée du parc, vers la grille !

Louise : C'est honteux de mentir Chantal ! C'est honteux ! Vous devriez avoir honte !

Pascal : Elle ne ment pas... elle a cru voir quelque chose mais c'est l'alcool qui lui a mis ces images dans la tête. C'est traître l'alcool. Tenez, moi un jour j'avais un peu picolé pour fêter la...

Charles : On s'en tape ! De toute façon ce n'est pas possible : lorsque Amanda a été agressée, nous étions trois : Clémence, Louise et moi. Et Louise n'a jamais quitté cette pièce !

Louise : Exactement ! Il y a des témoins ici !

Clémence : Louise, est-ce qu'a un moment tu as été seule ?

Louise : Jamais !

Charles : Oui jamais ! Louise a juste été seule pendant 10 secondes, lorsque j'étais sur le perron.

Louise : Oui, pendant que Charles était sur le perron, je suis allée chercher un tournevis dans le cellier.

Charles : C'est la vérité ! On a ensuite ouvert la trappe de la baignoire avec ce tournevis.

Arsène : 10 secondes... 10 secondes... Pensez-vous qu'en 10 secondes on peut sortir de cette pièce, aller au bout du parc en courant et revenir ici ?

Pascal : Même Carl Lewis ou Usain Bolt n'y arriveraient pas !

Chantal : Pourtant je crois que je l'ai vue...

Pascal : Une fois ma femme me courrait après avec un couteau pour me couper en morceaux, elle disait qu'elle m'avait vu faire un truc ! Elle hallucine tout le temps !

Chantal : Il avait fouillé dans le bureau de madame !

Louise : Quoi ?! Comment ça ?!

Pascal : Mais non ! Elle voit des choses qui n'existent pas ! C'est l'alcool de pomme !

Chantal : Il cherchait un testament !

Pascal : Vous voyez elle raconte n'importe quoi ! C'est la pomme je vous dis !

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Clémence : De toute façon, si Louise était sortie de cette pièce pour aller dans le parc, elle n'aurait pu le faire que par la porte qui est dans le cellier car Charles était sur le perron devant l'entrée principale.

Charles : Tout à fait, tout à fait. De toute façon, je vous dis que Louise n'a pas quitté la maison.

Louise : Mon frère est témoin, je n'ai pas bougé d'ici ! Je crois que Chantal a besoin de beaucoup de repos, elle est fatiguée et son imagination lui joue des tours.

Pascal : Voilà ! Tu vas aller te reposer et par la même occasion tu vas en profiter pour te taire une bonne fois pour toute !

Chantal : J'ai peut être rêvée... vous avez sans doute raison... ce n'était qu'une hallucination...

Ursule : En tout cas, moi je veux bien faire un essai : je vais partir du cellier et je vais courir jusqu'au fond du parc, jusqu'à la grille et après je vais revenir ici. Vous chronométrez ?

Arsène : Ursule, à quoi bon ? On a prouvé que c'était impossible.

Ursule : Commissaire, rien ne vaut la pratique, vous le savez bien. Et qui ne tente rien, n'a rien tenté !

Arsène regarde sa montre.

Arsène : Ce n'est pas faux... comme vous voulez... un, deux, trois partez !

Ursule se précipite vers le cellier.

Ursule : C'est parti !

Pascal : Il n'y arrivera pas... Il a pris un bon départ, mais il n'y arrivera pas.

Charles : Vous feriez mieux de vous concentrer sur l'enquête et vous poser les bonnes question !

Arsène : Quelles questions ?

Chantal : Oui, par exemple qui souhaitait tuer Amanda et pour quelle raison ?

Arsène : Eh ! En voilà une bonne question ! C'est vrai ça ! Qui dans cette maison aurait souhaité la mort d'Amanda ?!

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ACTE 3

Reprise :

Charles : Vous feriez mieux de vous concentrer sur l'enquête et vous poser les bonnes question !

Arsène : Quelles questions ?

Chantal : Oui, par exemple qui souhaitait tuer Amanda et pour quelle raison ?

Arsène : Eh ! En voilà une bonne question ! C'est vrai ça ! Qui dans cette maison aurait souhaité la mort d'Amanda ?!

Charles : Mais personne ne souhaitait la mort de notre chère Amanda ! On l'appréciait tous énormément !

Clémence : Elle avait très bien réussi dans la vie, elle était célèbre, on avait beaucoup de chance d'avoir une amie comme elle... Oui on peut dire qu'on l'adorait !

Charles : Elle savait réconforter ma sœur depuis la disparition de son mari. Elle était très présente, c'était une chance pour Louise et franchement je regrette de ne pas lui avoir dit à quel point on l'aimait tous.

Clémence : Oh oui, on aurait dû lui dire, elle était si gentille, si agréable. Bouh (Elle pleure.)

Charles : Ne pleure pas chérie, ne pleure pas...

Arsène : Et vous ? (Il regarde Pascal.)

Pascal : Quoi moi ? Je l'aimais beaucoup aussi ! Amanda était une femme épatante et c'est vrai que c'était génial pour Madame d'avoir une amie qui pouvait l'aider dans les moments difficiles.

Chantal : C'est vrai qu'elle était gentille, elle. C'est pas le cas de tout le monde !

Arsène : En tout cas, gentil ou pas gentil, moi j'ai compris une chose très importante...

Charles : Vous ?!

Arsène : Le criminel n'a pu ni entrer, ni sortir d'ici sans être vu.

Charles : Et alors ?

Arsène : Ça veut dire que le criminel est encore ici !

Clémence : Il est encore là ? Vous croyez ?! Oh là là !

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Arsène : Oui il est dans cette pièce ! Le criminel est forcément... un de vous cinq !

Pascal : Quoi ? Mais ça ne va pas non ! On n'accuse pas les gens sans preuve !

Arsène : Je vais commencer par vous. (Il regarde Pascal.)

Pascal : Pour éviter tout malentendu, je tiens à dire tout de suite que je ne suis pas le tueur !

Arsène : Votre femme vient de nous dire qu'un jour, vous avez fouillé dans le bureau de Madame Louise pour y chercher un testament... C'est quoi cette histoire de testament ?

Chantal : Oui, c'est vrai, il a fouillé dans le bureau de Madame. Je l'ai vu. Pascal tu me fais honte...

Pascal : Mais arrête de dire n'importe quoi ! On va finir par avoir des ennuis !

Charles : Je crois... enfin, je ne sais pas si c'est nécessaire de le dire mais Pascal a déjà fait un peu de prison pour avoir trafiqué des papiers, non ?

Pascal : Eh ! Ça ne va pas non ! De la prison avec sursis ! Je n'ai pas fait de taule je le jure ! Et c'était il y a plus de 20 ans ! J'ai juste trafiqué une facture. Une toute petite facture sans importance... Toute petite, toute petite... tellement petite que ça ne compte pas !

Louise : Vous pensez que Pascal aurait osé falsifier mon testament ?!

Pascal : Mais non ! Vous délirez tous ici ! Vous avez fumé l'eau du bain ou quoi !?

Louise : Il n'y a qu'un seul moyen de le savoir : je vais chercher le testament, il est dans une enveloppe dans mon bureau.

Louise sort de la pièce par la porte qui mène aux autres pièces.

Pascal : Bonjour la confiance ! On se tue à la tâche pour satisfaire sa patronne et voilà comment on est remercié ! Ça fait plaisir, je vous jure !

Clémence : Cette histoire est excessivement embêtante...

Pascal : Oui ça craint de vouloir accuser un honnête homme !

Arsène : Et votre blessure ? Ce ne serait pas une blessure causée par un couteau par hasard ?!

Pascal : Eh ! Je vous dis que c'est la tronçonneuse ! Et puis moi aussi je peux dénoncer ! Je connais des trucs pas jolis jolis dans cette maison !

Chantal : Pascal ! Ça ne se fait pas de dénoncer les gens !

Pascal : Si je vous dis que j'ai trouvé ça !

Il sort un papier de sa poche.

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Pascal : C'est Madame qui a écrit ce truc. Je le lis : « Si un jour, je trouve la preuve que tu me trompes eh bien tu le regretteras ! Signé Louise, ta femme qui ne te fait plus confiance ».

Clémence : Pascal ! Où avez-vous trouver ce papier ?!

Pascal : Peu importe ! De toute façon c'est l'écriture de Madame ! Alors, allez trouver votre tueur ailleurs ! Ça se trouve c'est elle qui a tué son mari en trafiquant son avion ! Et après elle a tué Amanda ! Et vous savez pourquoi elle a tué Amanda ? Eh bien car elle a découvert qu'elle était la maîtresse de son mari ! Voilà ! Elle a tué l'amant et la maîtresse ! Et moi, je n'ai rien à me reprocher ! Je suis honnête moi !

Chantal : Oh là là...

Charles : Votre réaction est inqualifiable ! Inqualifiable !

Louise entre, elle brandit une enveloppe.

Louise : Je l'ai, j'ai le testament.

Louise ouvre l'enveloppe.La porte du cellier s'ouvre : Ursule entre, il est très essoufflé.

Ursule : Alors j'ai mis combien de temps ? J'ai bon ?

Arsène : Plusieurs minutes Ursule ! Plusieurs minutes ! C'est beaucoup trop !

Charles : Vous voyez bien qu'en 10 secondes ce n'est pas possible.

Ursule : J'ai mal négocié un virage, je suis sûr que je peux gagner une ou deux secondes. Je recommence !

Arsène : Non Ursule ! Non, ça ne sert à rien ! Restez plutôt ici, nous avons besoin de votre intelligence.

Ursule : La tête et les jambes, c'est ça le secret du bon policier.

Louise : Oh ! Ce n'est pas possible ! Il a ajouté son nom sur mon testament ! Oh ! Il a osé ! Oh ! C'est honteux !

Pascal : C'est même pas vrai d'abord ! C'est vous qui l'avez mis et vous ne vous en rappelez pas !


Pascal : Eh oh ! Si on n'a même plus le droit d'épargner pour sa retraite maintenant !

Louise : Pascal vous finirez votre journée et demain vous quitterez cette maison, je ne veux plus jamais vous voir !

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Pascal : Je n'ai pas d'ordre à recevoir d'une tueuse !... Paf ! C'est dit ! Non mais !

Louise : Oooh ! Retirez ce que vous venez de dire ! J'exige des excuses !

Arsène : Madame Louise, Pascal vient de nous lire un document compromettant... Vous avez menacé votre mari car vous le soupçonniez d'avoir une maîtresse....

Louise : Oooh ! Je vous vire une deuxième fois !

Pascal : Ça y est ! Ça va encore être de ma faute !

Arsène : La maîtresse de votre mari ne serait-elle pas Amanda ?! Avouez !

Pascal : Oui avouez tout ! Allez ! Hop hop !


Chantal ne se sent pas bien, elle titube.

Clémence : Chantal ? Ça ne va pas ? Vous vous sentez mal ?


Pascal : Quoi oh là là ? T'es bourrée ? T'as encore bu de la pomme ?!

Chantal : J'avoue.... J'avoue... c'est moi...

Charles, Clémence : Quoi ?? !!!

Pour obtenir la fin du texte, veuillez me contacter directement :

[email protected]

Rappel :

La diffusion et l'exploitation de ce texte est interdite.Ce texte demeure la propriété inaliénable de son auteur Vivien LHERAUX.Si une troupe souhaite jouer la pièce "AMANDA N'EST PLUS DANS SON BAIN !" elle doit en demander l'autorisation à l'auteur.

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Décor (suggestion)

La porte de la salle de bains doit être à proximité de la porte du cellier.Le guéridon (sur lequel est posé le téléphone) doit être à proximité de la porte d'entrée.

Contact : Vivien [email protected]

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Porte qui mène au autres pièces

Canapé

Table basse

Commode

Guéridon (+ téléphone)

Porte d'entrée

Porte de la salle de

bains

Porte du cellier

mailto:[email protected]

Documents

AVERTISSEMENT Ce texte a été téléchargé depuis le site … · 2016. 5. 14. · pour la Suisse, la SACD Canada pour le Canada ou d'autres organismes. A vous de voir avec l'auteur