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Lors de sa représentation la structure de représentation (théâtre,MJC, festival…) doit s’acquitter des droits d’auteur et la troupe doitproduire le justificatif d’autorisation de jouer. Le non respect de cesrègles entraine des sanctions (financières entre autres) pour la troupeet pour la structure de représentation.

Ceci n’est pas une recommandation, mais uneobligation, y compris pour les troupes amateurs.

Merci de respecter les droits des auteurs afin que les troupes et lepublic puissent toujours profiter de nouveaux textes.

Vous connaissez le dicton 1

VOUS CONNAISSEZ LE DICTON

Une comédie De Claude HussonCourriel : [email protected]

Durée de la pièce : 90 minutes

Décor : une salle d’attente avec 6 chaises et une table base pour les magazines

Costumes : actuels (à adapter en fonction de la personnalité de chaque personnage)

Distribution : 5 femmes et 4 hommes

Public visé : tous publics

Résumé : Pascal et Nadine Bouchard partagent la même salle d’attente. Cette solution qu’ilsjugent pratique et économique va être à l’origine de biens des déboires pour leurs clientsrespectifs. Surtout pour ceux qui viennent pour la première fois. Car, si Pascal est médecin,Nadine, elle, tient une agence de rencontre….Jacques et Anne-Marie qui ont fait beaucoup de route pour aller consulter le fameux docteurBouchard, vont l’apprendre à leurs dépens.Dans cette salle d’attente, loin d’être silencieuse, ce sont 7 personnages hauts en couleur quivont se croiser et s’interpeller pour la plus grande joie du public.Qui est venu chercher l’âme sœur ?Qui a des problèmes de cœur ?Qui a plus de soucis après qu’avant ?Vous le saurez en lisant cette comédie et qui sait, peut être allez vous apprendre desnouveaux dictons ?

Vous connaissez le dicton 2

VOUS CONNAISSEZ LE DICTON

La scène se passe dans la salle d’attente du docteur Bouchard, salle d’attente qu’il partageavec sa femme qui elle, tient une agence de rencontres

PASCAL - le médecinNADINE - sa femmeVERONIQUE - jeune et jolie visiteuse médicaleSABINE - célibataire, au physique moins avantageuxREGIS - 40- 50 ans, célibataire ANNE-MARIE - 55 - 60 ansJACQUES - son mariCHRISTELLE - 40- 50 ansMICHEL - son mari

Pascal et sa femme sont dans la salle d’attente, ils arrangent les magazines et peaufinent ladisposition des chaises

PASCAL - Finalement, on a bien fait de faire salle d’attente commune.NADINE - Oui, on fait des économies de places, de chauffage et ça peut permettre à mesclients de faire quelques rencontres.PASCAL - Justement, puisque tu en parles, j’ai une patiente, madame Pupier, pour ne pasla nommer, qui ne va pas très bien en ce moment.NADINE - Et pourquoi, tu me dis ça à moi, je ne suis pas une entreprise de pompes funèbresmais de rencontres !PASCAL - Justement, si je ne veux pas qu’elle aille prochainement au cimetière il vaudraitpeut être mieux lui trouver un compagnon.NADINE - Elle est célibataire ?PASCAL - Non veuve, et c’est là que le bas blesse.NADINE - (moqueuse) Des bas noirs, si elle est veuve.PASCAL - Nadine, ne plaisante pas s’il te plait, je me fais du souci pour elle, c’est pour çaque je fais appel à toi et à ton fichier. NADINE - Si je comprends bien, tu voudrais que je lui trouve quelqu’un.PASCAL - Oui, indirectement.NADINE - C’est-à-dire ?PASCAL - Sans qu’elle passe entre tes mains.NADINE - Et pourquoi, j’ai de trop grosses mains ?PASCAL - Non, mais elle ne voudra jamais venir. Ce n’est pas son genre à madame Pupier.NADINE - (vexée) Ah non, mon agence n’est pas assez bien pour elle ?PASCAL - Mais non, ce n’est pas ça, mais c’est le genre de femme qui ne voudra jamaisreconnaître qu’elle a besoin d’un homme, il faut qu’elle en rencontre un, ici, presque parhasard.NADINE -Il faut donc, que je donne rendez vous à un de mes clients le jour où ta clienteviendra.

Vous connaissez le dicton 3

PASCAL - Parfaitement.NADINE - Tu oublies un détail, Pascal. PASCAL - Lequel ?NADINE - Je ne donne pas de rendez vous. Mes clients viennent quand ils en éprouvent lebesoin, et les rendez vous sont fixés à l’extérieur.PASCAL - Tu feras une exception.NADINE - Et ma déontologie, tu en fais quoi ?PASCAL - Ta déontologie, laisse moi rire. Est-ce que tu y penses à ta déontologie quandtu fais se rencontrer des gens dont tu sais pertinemment bien, qu’ils n’ont aucune chance de seplaire ? NADINE - On ne peut jamais savoir.PASCAL - Mais ce qui est sûr en revanche, c’est que systématiquement ils reviennent etque tu encaisses une autre fois 55 euros. NADINE - Et oh, toi, je ne force personne à revenir, s’ils reviennent c’est de leur plein gré.PASCAL - C’est parce qu’ils ont mis le doigt dans l’engrenage et qu’ils ne veulent pasarrêter en route.NADINE - Et oui, ça serait trop bête ? C’est comme quand tu commences une thérapie, tuvas au bout, sinon tu perds le bénéfice acquis lors des premières séances. PASCAL - Enfin le bénéfice acquis, laisse moi rire; à qui ? Mais à toi, le bénef. NADINE - C’est ça fait la fine mouche. Mais, plus je gagne de fric et mieux c’est, me semblet-il ? Tu n’es pas philanthrope non plus, toi. PASCAL - Mais….. à mes clients ça ne leurs coûtent rien.NADINE - C’est sur le dos de la sécu, c’est pire. Mes clients, ils payent, et je t’assure qu’ilsen ont pour leur argent. Je n’ai jamais de demande de clients insatisfaits.PASCAL - Tu veux que je te prépare une affiche « satisfait ou remboursé » et on enreparlera.NADINE - Evidemment, les tiens satisfaits ou pas, ils sont quand même remboursés.PASCAL - Pour moi, un bon client, c’est un client qui ne revient plus.NADINE - (elle rit) Parce qu’il est mort.PASCAL - Non parce qu’il est guérit. (vexé) NADINE - Je plaisante, Pascal. Tu es un bon médecin, un tantinet macho. Mais un bonmédecin quand même.PASCAL - Pourquoi dis tu ça ?NADINE - Parce que, je sais que tu ne l’avoueras jamais, mais au fond de toi, ça t’énerve quemon cabinet marche super bien. PASCAL - (gêné) Mais non, pas du tout. NADINE - Menteur, t’aimais bien, quand je ne travaillais pas et que j’étais à tes crochets.Une femme qui gagne plus que son mari, beurk pas bien.PASCAL - Tu dis n’importe quoi, Nadine. Et puis d’abord, tu ne gagnes pas plus que moi.NADINE - Ah, tu vois que tu y penses.PASCAL - Bon, bref on en reparlera, mais pour l‘instant je pense surtout à madame Pupier.Tu fais comme si c’était une de tes clientes. NADINE – Et, qui me donne les 55 euros ? Toi, parce que si je ne la reçois pas, c’est uneperte sèche pour moi. PASCAL - Oh, je t’en prie tu peux bien faire ça.NADINE - Mais oui, je plaisantais.PASCAL - Donc tu vas fixer un rendez vous ici, à un de tes clients. NADINE - Ok, je veux bien faire une exception, parce que c’est toi. Je fixerai un rendezvous à un client ici, mais quand au juste ? Elle vient quand ta veuve ?

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PASCAL - C’est une horloge suisse, elle vient tous les premiers lundi du moisNADINE - Mais que vient t’elle faire, te draguer ?PASCAL - Mais ne soit pas idiote, j’ai un grand sens de la déontologie également. Jen’entretiens avec mes clientes que des rapports strictement professionnels.NADINE - Et bien tant mieux.PASCAL - Bon, je t’explique ce que je cherche pour madame Pupier. C’est une dame ayantune forte personnalité.NADINE - Donc un mauvais caractère.PASCAL - Mais non.NADINE - Continue, je traduis pour moi, ainsi, je me souviendrai mieux.PASCAL - Elle est physiquement en pleine santé.NADINE - Elle est donc grosse, voir obèse.PASCAL - Mais non, bon un peu forte c’est vrai.NADINE - Mais si elle est en pleine santé, pourquoi, vient elle tous les mois ?PASCAL - Parce que depuis la mort de son mari, elle déprime un peu.NADINE - Donc elle est bourrée d’anti-dépresseur. PASCAL - Non, juste un peu et c’est pour ça qu‘il y a urgence. Il faut lui trouver quelqu’unavant qu’elle soit dépendante au médicament.NADINE - Et ce quelqu’un, il devra être comment ?PASCAL - Avoir un très bon caractère car madame Pupier, est une femme, comment tedire, très présente, et très exigeante avec son mari.NADINE - Bref, elle est chiante.PASCAL - Oui.NADINE - Et bien qu’elle reste seule, je ne vais pas sacrifier un dossier pour ton adjudant.PASCAL - C’est vrai qu’elle a commandé toute sa vie, mais justement maintenant qu’ellen’a plus personne à diriger, sa vie est vide.NADINE - Et bien qu’elle prenne un chien et qu’elle le dresse. PASCAL - Mais elle n’aime pas les animaux.NADINE - En plus, mais dis, a-t-elle une qualité au moins ? Parce que, tu sais d’habitude surmes fiches, je note au moins une qualité.PASCAL - Evidemment, c’est une femme très réfléchie et discrète. NADINE - Quasi frigide donc, de mieux en mieux.PASCAL - Mais non. Bon c’est vrai que la bagatelle n’est pas essentielle dans sa vie, maisne me dit pas que parmi ta clientèle tu n’as que des obsédés sexuels, tu dois tout de mêmebien avoir quelques messieurs un peu moins portés sur la chose.NADINE - Oui, mais ils ont tous plus de 85 ans.PASCAL - (déçu) Ah ! C’est un peu beaucoup pour elle, elle n’en a que 50. NADINE - Mais elle fait plus. PASCAL - Mais non, enfin oui, un peu, mais comment le sais tu ?NADINE – (crâneuse) Je suis une professionnelle. C’est facile pour moi, une femme veuve,dirigiste et acariâtre, ça ne doit suivre la mode que de très loin; alors j’imagine facilement letableau. PASCAL - Tu as un peu raison. Mais je suis sûr, qu’il ne faudrait pas grand-chose pourl’arranger, elle est encore bien foutue. Bon, quand on aime les rondeurs c‘est vrai, mais elle ade ses seins, c’est terrible (gestes). Ils sont encore très fermes, je t’assure. NADINE - Et oh, il va se calmer le charcutier.PASCAL - Je suis médecin et un bon médecin connaît parfaitement le corps de ses patientes. NADINE - Je n’ai du en rencontrer que des mauvais, moi. Bon, pour madame Pupier, il fautdonc que je lui trouve quelqu’un qui a des grosses mains.PASCAL - Un bûcheron, t’as pas des bûcherons en stock ?

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NADINE - Un bûcheron ce n’est pas très prudent, si elle le gonfle. Il va l’abattre à la hachecomme un vulgaire sapin. PASCAL - Et dans le genre plus doux, t’as rien ?NADINE -Plus doux, (elle réfléchit) attends. Ah oui, j’ai un boulanger, il est habitué à pétrir,lui. Ah ben non, c’est pas possible. PASCAL - Pourquoi ? C’est bien un boulanger, ça se lève de bonne heure, ça travaillebeaucoup, au moins elle ne le trouvera pas fainéant. NADINE - (déçue) Et oui, et pourtant, ça ne va pas le faire. PASCAL - Pourquoi ?NADINE - Tu m’as dis qu’elle détestait les animaux, et mon boulanger, lui, ne jure que parson chien.PASCAL - Oh, et ben, ce n’est vraiment pas facile.NADINE - Je ne te le fais pas dire. Comme ça tu vois que je les mérite mes 55 euros.PASCAL - Bon, tu réfléchiras dans la journée, je te confie la vie de madame Pupier.NADINE - Quelle responsabilité ! (Elle réfléchit) Ah ben si, j’ai peut être ce qu’il te faut,dans la catégorie, mariage blanc. J’ai un homo qui ne s’assume pas, et qui veut se marierpour donner le change.PASCAL - Et bien voila.NADINE - Non mais ça ne va pas, il est super gentil, je ne vais pas lui foutre ton dragondans les pâtes, elle n’en fera qu’une bouchée.PASCAL - Bon, mais, il va falloir qu’on ouvre, les clients vont arriver. Mais penses y, c’esttrès urgent. NADINE – Promis. (Chacun se dirige vers la porte de son cabinet)PASCAL - Bonne journée.NADINE - Merci, toi aussi. Ah juste une dernière chose, Pascal.PASCAL - Quoi ?NADINE - Tu pars en visite après ?PASCAL - Ah oui, vers 10 h 30 comme tous les jours.NADINE - Dis, dans ta tournée si tu vois une petite table base. (Elle fait quelques gestespour décrire l’objet) Pas trop grosse, style louis 16, enfin un guéridon, tu vois ce que jeveux dire ?PASCAL - Je vois très bien, mais dans ma tournée je vais visiter des malades et pas chinerchez des antiquaires.NADINE - J’entends bien. Mais quand tu faisais des remplacements à la campagne tu meramenais bien des œufs ou des lapins et depuis que tu es installé en ville, plus rien.PASCAL - Ils sont moins généreux les citadins. (Il rit) Mais c’est promis si un client mepropose un furet ou un boa, je te les ramène.NADINE - Mais ça ne va pas. Je ne veux pas de ça chez nous. Non, moi, je veux une tablebase.PASCAL - Enfin, tu plaisantes Nadine, tu ne t’imagines tout de même pas que les gensvont me donner leurs meubles.NADINE - As-tu demandé au moins ?PASCAL - Et ma déontologie ?NADINE – Même s’ils ne savent plus quoi en faire ? Et puis tu peux symboliquement leursproposer un peu d’argent. Quoique, je suis certaine qu’il y a des clients à qui tu as sauvé la viequi t’ont déjà dit « docteur on ne sait pas comment vous remercier » PASCAL - Bien sûr, et moi je vais leur répondre, « en me donnant votre table de salon, parexemple »NADINE - Oui Pascal, pourquoi, pas ? Et je suis sûre qu’à eux ça va leur faire plaisir

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PASCAL - Le célèbre plaisir d’offrir. (Taquin) Dis Nadine, as-tu besoin d’un mixer ? Car jedois passer chez le marchand d’électroménager, sa femme ne va vraiment pas bien ! NADINE – Moque toi de moi. Bonne journée. (Elle sort vexée dans son cabinet)PASCAL - Moi, j’ouvrirai la porte. (Il sort …. entrée) Retour de NadineNADINE - Ah ben tu n’es plus là, ce n’est pas grave. Tant pis pour le mixer, mais je l’auraisbien pris quand même pour la fête des mères, je l’aurais offert à ma belle mère. (Elle sort)Retour de PascalPASCAL - Bon, il n’y avait personne derrière la porte, heureusement parce qu’avec lesconneries de Nadine, on a un peu beaucoup causé et j’ai ouvert un peu en retard. (Il sortvers son cabinet)Entrées de 2 clients (Jacques et sa femme Anne-Marie) ANNE-MARIE - On y est enfin, ce n’est pas trop tôt.JACQUES - Oh, c’est bien, on est les premiers, on va passer tout de suite.ANNE-MARIE - A condition que le docteur nous prenne tout de suite, parce que tu saisJacques, des fois, on a beau être les premiers et bien on attend une heure quand même.JACQUES - C’est que le docteur à autre chose à faire.ANNE-MARIE - Non, avec celui-ci, ça ne sera pas le cas.JACQUES - J’espère bien, parce que je me demande bien quelle mouche a bien pu te piquerpour que l’on viennent voir un médecin si loin alors qu’il y en a un près de chez nous.ANNE-MARIE - As-tu toujours mal au dos ?JACQUES - Oui.ANNE-MARIE - Et ton coeur il va comment ? JACQUES - Pour l’instant il bat.ANNE-MARIE - Oui, mais pas bien, et pourtant ça fait 10 ans que tu vas chez notre médecin.Non, moi, je te dis que c’est toujours bien de changer de médecin de temps en temps. Lenotre, il nous connaît par cœur, il ne nous regarde même plus. (Elle prend un magazine) JACQUES - Et pourquoi as-tu choisis celui là ?ANNE MARIE - Parce que j’aime encore bien connaître les histoires de fesses des stars.Mais rassure toi, Jacques, je ne te ferai pas honte, dès qu’il y arrive quelqu’un d’autre, jeremets ce torchon et je lis « investir magazine ».JACQUES - Mais tu peux bien lire ce que tu veux, je m’en moque. Moi, je voulais savoirpourquoi tu avais choisi ce médecin ?ANNE-MARIE - Mais parce qu’il a une excellente réputation voilà tout. JACQUES - Et qui te l’a dit ?ANNE-MARIE - Madame Beurdouche.JACQUES - J’aime mieux entendre ça. Comme madame Beurdouche vient ici, tu t’es dit: ilfaut que j’y aille aussi. Et c’est pour cela que l’on s’est levé à 6 heures du matin. Pourvu queMadame Beurdouche n’aille pas chez un dentiste à 600 Kms, parce que l’on va passer notrevie dans la voiture.ANNE-MARIE - On serait parti la veille. Mais dis donc toi, au lieu de faire la fine bouche, jete rappelle que c’est pour toi que l’on est ici. Qui c’est qui a toujours mal partout ? Toi. Quine peut jamais m’aider à la maison tant il est fatigué ? C’est bien toi il me semble. C’est pasun homme que j’ai à la maison, c’est un dictionnaire médical.JACQUES - J’ai une petite santé ce n’est tout de même pas de ma faute.ANNE-MARIE - Grâce au docteur, tu vas en avoir une grande.JACQUES - (inquiet) Mais dit Anne-Marie qu’est-ce que tu veux qu’il me fasse ? Moi, elleme va bien comme ça, je n’ai pas envie qu’elle soit plus grande. A …toi… elle ne te convientpas ?

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ANNE-MARIE - Tu connais beaucoup de femmes qui voudraient d’un homme toujours àplat ?JACQUES - Je ne connais pas d’autre femmes, je ne leurs ai jamais demandé.ANNE-MARIE - Mais rassure toi, le docteur va t’arranger tout ça.JACQUES - Et bien, tu vois Anne-Marie, comme on peut se tromper des fois. On croit biense connaître et puis c’est tout le contraire, j’ai toujours cru qu’au lit ça se passait bien entrenous. ANNE-MARIE - Ah oui, on peut même dire que c’est là que ça se passe le mieux.JACQUES - Alors pourquoi veux tu que j’en ai une plus grande ? (penaud)ANNE-MARIE - (elle rit) Mon dieu ce que tu peux être bête Jacques des fois. Je parlais de tapetite santé qui allait devenir grande après être passée entre les mains du docteur. Et parcontre j’espère que ça ne sera pas le cas du reste.JACQUES - ah ! (Rassuré) J’avais mal compris, c’est le stress, et puis d’attendre comme ça,sans rien faire….ANNE-MARIE - Prends un livre.JACQUES - Oh non.ANNE-MARIE - Ben dors, puisque tu n’as pas assez dormi. Euh non, ne dors pas, je n’ai pasenvie que tu ronfles.JACQUES - Dis Anne-Marie, tu crois que je dois lui dire pour ma prostate ?ANNE-MARIE - Tu lui dis tout, pour ton dos, ton cœur, ta prostate, ton foie, tout. Et ne t’enfais pas si tu en oublies, je lui dirai moi.JACQUES - Tu crois qu’il soigne tout ça ?ANNE-MARIE - Oh oui, et tout le reste aussi, c’est un généraliste, et un généraliste c’est undocteur qui est spécialiste en tout. JACQUES - Ah !ANNE-MARIE - Tu es déçu , tu as peur qu’il te guérisse de ton mal de dos, mais ne t’en faispas mon bonhomme, le docteur Bouchard fait des merveilles, et tu vas pouvoir bêcher lejardin en 2 heures, fini les excuses.JACQUES - (ironique) Et quand j’aurai fini le notre, j’irai faire celui de madameBeurdouche.ANNE-MARIE - Et pourquoi veux tu aller faire son jardin, elle n’a pas attendu après toi.Non, toi après tu repeindras les volets. JACQUES - Encore !ANNE-MARIE – Encore ? Ca fait 20 ans qu’ils n’ont pas vu le moindre pinceau.JACQUES - Oui, bon, on verra ça la semaine prochaine.ANNE-MARIE - Ca fait 15 ans que tu dois les faire la semaine prochaine.JACQUES - Bon, comme tu voudras.ANNE-MARIE – Oui. Et comme on est en ville, on passera choisir la peinture en sortantd’ici.JACQUES - Et ben voila, j’ai trouvé une occupation, je vais réfléchir à la couleur que l’onva prendre.ANNE-MARIE - Trop tard, c’est bleu.JACQUES - Pourquoi, trop tard ?ANNE-MARIE - Parce que moi, j’y ai déjà réfléchi et ce sera donc : bleuJACQUES - Bon, tu as déjà pensé à tout.ANNE-MARIE - Comme d’habitude.JACQUES - Sauf à une chose.ANNE-MARIE - Les pinceaux ?JACQUES - Non. Si jamais le docteur ne me soulage pas de mon mal de dos…ANNE-MARIE - Et bien, il ne manquerait plus que ça.

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JACQUES - Ca pourrait se faire tu sais. Regarde madame Beurdouche et bien il n’a pas faitde miracle, le fameux docteur. Elle a toujours mal au dos, des cors aux pieds, le cœur dur et lecerveau ramolli.ANNE-MARIE - Jacques, je t’interdis de parler ainsi de Simone.JACQUES - Parce que tu crois qu’elle, elle se gêne. Si tu savais ce qu’elle pense vraimentde toi…ANNE-MARIE - Je ne préfère pas le savoir.JACQUES - Comme tu voudras, pourtant l’autre jour elle a quand même dit que tu avais …ANNE-MARIE - (Le coupe) Jacques je ne veux pas le savoir, je ne veux plus t’entendre diredu mal de mon amie Simone.JACQUES - Entendu, je ne dirais plus rien. Mais j’ai quand même le droit de penser ?ANNE-MARIE – Oui.JACQUES - Et bien tu ne m’empêcheras pas de penser que cette bonne femme à toutes lesmalices. Quand il s’agit de faire son jardin, elle a mal au dos , et comme il y a toujours unpauvre couillon qui a pitié d’elle, mais quand il s’agit de partir en voyage, alors là, elle pête lefeu.ANNE-MARIE - Et tu n’en connais pas un autre comme ça ?JACQUES - Qui joue la comédie ? C’est quelqu’un de ta famille ?ANNE-MARIE – Oui. JACQUES - Ton frère ?ANNE-MARIE - Et puis ne cherche pas, tu ne trouveras pas. JACQUES - Ah ben, si je ne le connais pas, je ne risquais pas de trouver.ANNE-MARIE - Oui, c’est quelqu’un que personne ne connaît, même lui, il ne se connaîtpas. JACQUES - Elle est idiote ta devinette Anne-Marie. Ce doit encore être ton amie Simonequi te l’a dite, un jour où elle était très en forme.ANNE-MARIE - Elle a des hauts et des bas, comme tout le monde.JACQUES - Ah non, elle, elle met plutôt des chaussettes. ANNE-MARIE - N‘importe quoi, elle porte des bas, Simone.JACQUES - Oui, des bas à varices, parce que ce sont les seuls que la sécu rembourse.ANNE-MARIE - Tu dis n’importe quoi, parce que tu es jaloux.JACQUES - De Simone et de ses bas ! Sûrement pas, quoi que, j’aimerais bien qu’elle meles prête. ANNE-MARIE - Ces bas à varices ?JACQUES - Non ceux en laines, ses célèbres bas de laines dans lesquelles elle entasse seséconomies.ANNE-MARIE - C’est parce qu’elle sait en faire, elle, elle n’a pas un mari dépensier, elle.JACQUES - C’est pour moi que tu dis ça ?ANNE-MARIE - Non pour le monsieur que personne ne connaît.JACQUES - Arrête, je sais très bien que tu parles de moi. Allez vas y défoule toi, il n’y apersonne, si tu as des reproches à me faire, ne t’en prive surtout pas. Avec un peu de chance lemédecin ne nous appellera pas tant que tu n’auras pas terminé. ANNE-MARIE - Connaît tu beaucoup d’hommes qui jouent au tiercé toutes les semaines ? JACQUES - Oui des tas, et leur femme ne leur reproche pas.ANNE-MARIE - Peut être. Mais combien y en a t-il des comme toi qui ne gagne jamais ?JACQUES - Je ne sais pas.ANNE-MARIE - Non, parce que tu es le seul, il n’y en a qu’un. Et il la fallu que ce soit moiqui tombe dessus. JACQUES - (moqueur) Une chance sur des millions, tu devrais jouer au loto.ANNE-MARIE - (reproche) Tu te crois drôle.

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JACQUES - Mais ce n’est tout de même pas de ma faute si les chevaux que je joue ne sontjamais à l’arrivée.ANNE-MARIE - Et si tu arrêtais de, systématiquement, jouer les perdants, peut êtregagnerais tu ?JACQUES - Je joue les outsiders, comme ça les gains sont plus gros quand ils sont àl’arrivée.ANNE-MARIE - Les gains sont plus gros, pour qui ? Pas pour toi, c’est le P M U que tuengraisses.JACQUES - Si je m’engraissais, tu me trouverais trop gros et trop moche.ANNE-MARIE - Parce que tu te trouves beau comme tu es ?JACQUES - ben oui, et toi ?Entrée de SabineAnne-Marie va vite changer de magazine (air faussement détaché)SABINE - Bonjour messieurs dames. ANNE-MARIE - Bonjour madame.JACQUES - Bonjour mademoiselle ? Dis tu ne m’as pas répondu ?ANNE-MARIE - A quelle question ?JACQUES - Est-ce que tu me trouves beau ?ANNE-MARIE – Bof.JACQUES - Oh ben, t’exagères, il y en a des plus moches que moi.ANNE-MARIE – Il y en a aussi des plus beaux ;SABINE - Oh, je vois que vous avez déjà fait connaissance, on m’avait dit que ça allait viteici, que les résultats étaient très bons. Mais je ne m’imaginais pas que …dès la salle d’attente,on….on…ANNE-MARIE - On quoi ?SABINE - On se tutoie, on se titille, on fait comme si on se …..ANNE-MARIE - On se quoi ?SABINE - Comme si on se connaissait depuis toujours.JACQUES - Mais on se connaît depuis toujours.ANNE-MARIE - Non, mais ça fait quand même 35 ans et c’est déjà pas mal.SABINE - (étonnée) Ah ! Mais alors, pourquoi venez vous ici ?JACQUES - C’est une idée à elle, c’est elle qui m’a traîné jusqu’ici. ANNE-MARIE - Ce qu’il ne vous dit pas c’est que c’est pour son bien. Ça ne pouvait plusdurer, il n’était plus bon à rien. SABINE - (étonnée) Quand vous dites : à rien, c’est rien du tout ? ANNE-MARIE - Oui, tout le fatigue.SABINE – Ah ! Et qu’espérez vous en venant ici ?ANNE-MARIE - Ben comme tout le monde, que ça change.SABINE - Ah, je vois ! Vous êtes un couple très libre, vous voulez du changement.JACQUES - C’est elle qui veut.SABINE - Oui, d’accord, mais vous êtes quand même venu, c’est donc que quelque part vousaussi vous êtes d’accord.ANNE-MARIE - Mais oui qu’il est d’accord.JACQUES - Oh vous savez, je n’avais pas le choix.SABINE - On a toujours le choix, elle ne vous y a pas traîné par les cheveux ?JACQUES - Non.ANNE-MARIE - C’est pour son bien. JACQUES - Pour notre bien à tous les deux.SABINE - Oh, vous avez bien fait. Je trouve que madame a eu une idée de génie.JACQUES - De génie, il ne faut rien exagérer.

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SABINE - Si quand même, il n’y a pas beaucoup de monde qui réagirait comme elle. Laroutine, il n’y a rien de pire. Il y a tellement de couples qui ne savent pas se renouveler.ANNE-MARIE - Ah tout à fait, alors que nous avec Jacques on se renouvelle souvent.SABINE - Ah bon, vous êtes déjà venu ?ANNE-MARIE - Ici, non, mais il y en a un près de chez nous. Mais on n’était pas satisfait durésultat.SABINE - C’est bien de tout essayer. Et bien, à vos ages je n’aurais jamais cru ça.ANNE-MARIE - Détrompez vous, on adore changer.JACQUES - Ah oui, ça évite la routine.ANNE-MARIE - On a refait la tapisserie du salon, il y a 2 ans.JACQUES - Et la salle à manger, l’année dernière. Un nouveau décor c’est important.SABINE - Oh, je veux bien croire ! ANNE-MARIE -Bon j’avoue que c’est moi qui le pousse, moi j’adore ça.SABINE - Et lui, il accepte ?ANNE-MARIE - Mais oui, il n’y a qu’une seule chose qu’il ne renouvelle jamais.SABINE - Ah, laquelle est-ce ?ANNE-MARIE - Ses bourrins, il prends toujours les mêmes les pires, ceux que personne neveut, les cageots.SABINE - Oui, et après tout pourquoi pas. Moi je trouve ça plutôt bien, les filles moins joliesont également droit à leur part du gâteau.ANNE-MARIE - (à jacques) Qu’est-ce qu’elle raconte ?JACQUES - (à sa femme) Je n’en sais rien. Pourquoi veut elle que je donne des gâteaux àdes filles vilaines ?Entrée deb Régis.REGIS - Bonjour messieurs dames.TOUS - Bonjour monsieur.REGIS - Il fait vraiment beau.ANNE-MARIE – Ouais.REGIS - Il fait même trop beau pour la saison.ANNE-MARIE – Sûrement.REGIS - On va le payer plus tard, c’est moi qui vous le dis.SABINE – Qui ? (Elle prend un magazine)REGIS - Mais, nous tous.SABINE - Vous peut être, mais moi, c’est ma première fois. Il n’a pas encore été questiond’argent.REGIS - Mais c’est tout ce soleil que l’on va payer, un beau temps pareil en février ce n’estpas normal, ça va se payer et, cher à mon avis.ANNE-MARIE - Oh mais sûrement. (A Jacques) Je ne savais pas qu’il faisait aussi les fous.JACQUES - Il est vraiment généralisé.ANNE-MARIE – Généraliste.REGIS - Vous n’êtes pas d’accord vous mademoiselle (à Sabine)?SABINE - (Pas contrariante) Oh mais si, tout se paye maintenant, personne ne fait plus riengratuitement.REGIS - Sauf le soleil.SABINE - Vous venez de nous dire qu’il allait nous le faire payer.REGIS - C’est une expression, de toute façon le dicton avait raison. Vous le connaissezvous madame, le dicton ? (À Anne-Marie)ANNE-MARIE – Oui.JACQUES - Ah ! Tu le connais ?ANNE-MARIE - (à son mari) Non, mais j’ai lu qu’il ne fallait pas contrarier les fous.

Vous connaissez le dicton 11

REGIS - Apparemment vous, vous ne le connaissez pas, monsieur ?JACQUES - Je ne sais pas. ANNE-MARIE - Non c’est ça. Lui, il ne le connaît pas. REGIS - Et vous mademoiselle vous le connaissez ?SABINE - Oh moi vous savez, je suis venu ici pour faire des connaissances, alors je veuxbien connaître n’importe qui, si c’est un dicton tant pis. J’aurais préféré un fonctionnaire àcause de la sécurité de l’emploi, mais un dicton ce n’est peut être pas si mal après tout.REGIS - Vous avez raison, il y en a des biens.JACQUES - (à Anne-Marie) Qu’est-ce qu’elle raconte ?ANNE-MARIE – De deux choses l’une. Ou elle dit n’importe quoi pour ne pas contrarier lefou, ou bien, cette pauvre fille est vraiment désespérée et dans ce cas, j’espère que le docteurBouchard va la soulager.REGIS - Alors, si vous ne le connaissez pas, je vais vous le dire.ANNE-MARIE - On vous écoute.REGIS - Et bien « soleil en février, fait vriller le calendrier »ANNE-MARIE - Ce qui veut dire ?REGIS - Je n’en sais rien, mais on dit toujours ça quand il y a du soleil en février.JACQUES - (pour lui) Finalement, je ne regrette vraiment pas d’être venu, Anne-Mariepeut enfin s’apercevoir qu’il y a des mecs bien plus cons que moi.ANNE-MARIE - Il fera peut être beau en mars également.REGIS - Ah non, impossible, en 1969 il a fait très beau le 14 février et bien l’année en aété toute chamboulée. SABINE – Oh ! À la saint Valentin, la chance. Ce serait tellement plus romantique, s’il faisaittoujours beau ce jour là. (Elle rêve tout haut) Mon prince, il serait là , à m‘attendre avec sonjoli petit bouquet, le soleil refléterait sur son corps musclé, et moi j’arriverais avec ma petiterobe légère, le vent la soulèverait légèrement…( Régis souffle sur sa robe) Et bien que faitesvous ?REGIS - Je fais le vent, celui qui soulève les jupes.SABINE - C’est pas une petite robe légère ça, elle ne risque pas de se soulever.ANNE-MARIE - Elle a un peu raison, au 14 février c’est l’hiver; les bottes de neiges et laparka ce n’est pas très romantique. JACQUES - Vous attendrez le 14 juillet, il devrait faire beau au 14 juillet.REGIS - Ce n’est pas sûr, la météo est tellement détraquée. Moi, si j’étais à votre placemademoiselle je n’attendrais pas le 14 juillet.SABINE - Pour quoi faire ?REGIS - Et bien, pour tomber amoureuse.SABINE - J’espère bien. JACQUES - C’est vrai que c’était tout de même une sacrée année 1969, c’était l’année del’insouciance. ANNE-MARIE - Oh que oui. Tu te rappelles Jacques, sur la meule de paille, chez tes parents.JACQUES – Enfin, Anne-Marie, mes parents n’ont jamais eu de meule de paille.ANNE-MARIE - Ah ! C’était chez tes oncles alors ?JACQUES - Peut être, mais, en 1969 on ne se connaissait pas encore.ANNE-MARIE - (à Sabine) Oh merde, je confonds, ce n’était pas avec lui.SABINE - Ca c’était romantique, ce n’est pas à moi que ça arriverait une chance pareille !JACQUES - A moi non plus. Alors Anne-Marie, tu ne m’en avais jamais parlé de cetteaventure.ANNE-MARIE - C’était avant toi. SABINE - Vous deviez avoir de la paille partout ?ANNE-MARIE - Oui, mais c’était tellement bon.

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JACQUES - On s’en moque un peu, on ne veut pas savoir où tu en avais de la paille. Et ça aduré combien de temps cette histoire de paille ?REGIS - On dit toujours « ne regarde pas la paille de l’œil de ton …, »ANNE-MARIE - (le coupe) Celui-ci tout le monde le connaît.Entrée de Véronique, la visiteuse médicale. VERONIQUE - Bonjour, messieurs dames.TOUS - Bonjour mademoiselle.SABINE - (à Anne-Marie ) Non, mais c’est pas vrai ! ANNE-MARIE - Quoi donc ?SABINE - Elle (la visiteuse), c’est pas possible, elle va encore passer avant moi.ANNE-MARIE - Mais non, puisque vous étiez là avant elle.SABINE - Regardez là mieux que ça.ANNE-MARIE - Oui, et alors ?SABINE - Et alors et alors ! Elle est très jolie. ANNE-MARIE - Elle n’est pas vilaine c’est vrai, mais c’est par autant qu’elle va passeravant vous.SABINE - Et bien on en reparlera. De toute façon, je ne vois même pas ce qu’elle vient faireici, elle ne doit avoir aucun problème.ANNE-MARIE -Je suis d’accord avec vous, à moins que ce soit un problème pas très visible,plus intime.VERONIQUE - Il y a beaucoup de monde, les consultations ont déjà commencé ?ANNE-MARIE - Je ne pense pas, nous sommes les premiers.VERONIQUE - Il y a de plus en plus de monde ici, c’est une affaire qui tourne bien.SABINE - Ah, parce que ce n’est pas la première fois que vous venez ?VERONIQUE - Non, évidemment; j’essaie de passer une fois par mois, il faut marquer lesesprits.REGIS - Quand on aime, on ne compte pas. SABINE - Et ça marche ?REGIS - Je ne sais pas, moi je compte plus que je n’aime.SABINE - Je parle avec mademoiselle. (Véronique)REGIS - Autant pour moi. VERONIQUE - Oui, ça marche pas mal, je ne me plaints pas, je laisse généralement unebonne impression. SABINE - Et vous faites ça depuis longtemps ?VERONIQUE - Ca va faire 5 ans, mais c’est sûr que je ne ferai pas ça toute ma vieSABINE - Non, il faut savoir se fixer un jour ou l’autre.VERONIQUE - En parlant de fixer, j’aurais préféré que l’on me fixe un rendez vous, çam’aurait éviter d’attendre.SABINE - Vous n’avez jamais de rendez vous ?VERONIQUE - Si, et fort heureusement, d’ailleurs.SABINE - Ah, c’est bien ce qu’il me semblait. Et malgré tout, vous n’avez toujours rientrouvé ?VERONIQUE - Trouvé quoi ?SABINE - Votre moitié.VERONIQUE - Mais je ne fais jamais les choses à moitié.SABINE - (elle ne comprend plus) Bon ben, j’espère que pour moi, ça marchera quand même.REGIS - De toute façon, on trouve toujours sa moitié et comme on dit « à chaque pot soncouvercle »Entrée de Nadine. NADINE - C’est à qui ?

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Sabine, Anne-Marie et Jacques se lèvent.ANNE-MARIE - Vous permettez, mais nous étions là avant vous.NADINE - Mademoiselle, excusez moi, mais si ces personnes étaient là avant vous, je nepeux pas commencer par vous.REGIS - Ah oui, car ici, contrairement au paradis, les premiers sont les premiers.NADINE - Je ne sais pas pour le paradis car je ne l’ai jamais visité, mais ici, c’esteffectivement comme ça.REGIS - Vous allez devoir patienter un peu, mademoiselle. (À Sabine) Mais vous savez « patience est mère de sûreté »SABINE - Oh pour le savoir je le sais, j’ai toujours attendu. Il parait que c’est-ce qu’il y a deplus beau : l’attente. Mais j’ai décidé de changer, je n’attends plus et je suis tellementimpatiente de connaître le bonheur, que j’ai cru que c’était à moi. (À Anne-Marie) Excusezmoi, madame. (Elle retourne à sa place) ANNE-MARIE -Ce n’est rien mademoiselle, mais rassurez vous on ne sera pas long.NADINE - Pourquoi dites vous « on » ? Je reçois les gens individuellement.ANNE-MARIE - Ah tiens! Elle ne me l’avait pas dit ça madame Beurdouche.JACQUES - C’est normal, elle, elle est seule.ANNE-MARIE - Ah ben oui.JACQUES - Bon, alors attends moi là, je vais avec le docteur.ANNE-MARIE - Oui, mais tu lui dis tout, tu ne lui caches rien.NADINE - Mais j’espère bien. (Jacques et Nadine sortent….cabinet de Nadine)ANNE-MARIE - C’est bien la première fois que je vois ça, un docteur qui prend les gens unpas un ! SABINE - Mais madame Bouchard n’est pas médecin.ANNE-MARIE - Mais bien sûr que si, on est bien chez le médecin, ici. SABINE - Absolument pas. VERONIQUE - Si, c’est bien ici.ANNE-MARIE - Alors c’est oui ou c’est non.REGIS - C’est les deux, comme pour les Normands. SABINE – C’est non, madame Bouchard tient une agence de rencontres. ANNE-MARIE - Oh, nom d’un chien, on s’est trompé adresse.SABINE - Mais non, vous m’aviez bien dit que vous vouliez changer, n’est-ce pas ?ANNE-MARIE - Je voulais changer le dos de mon mari, pas changer de mari.VERONIQUE - Donc, si je comprends bien, vous, vous veniez pour monsieur Bouchard, ledocteur. ANNE-MARIE - Oui peut être, je ne savais pas si c’était un homme ou une femme.(Inquiète)Madame Beurdouche, elle m’a parlé du docteur Bouchard, elle ne m’a pas parlé deson sexeREGIS - C’est qu’y avait rien à en dire, et puis vous n’aviez qu’à lui poser la question car« qui ne dit mot, consent »ANNE-MARIE - Il va se taire, l’almanach Vermot.VERONIQUE - Je vous explique, en fait tout le monde à raison. Monsieur Bouchard c’est unhomme, et madame Bouchard…REGIS - C’est une femme, ça j’aurais pu le dire aussi.VERONIQUE - Vous, vous reprenez votre magazine, ou je vous le fais avaler. Je disais quemonsieur Bouchard est médecin, et, sa femme tient cette sorte d’agence matrimoniale. ANNE-MARIE - Oh mon dieu !VERONIQUE - Ils n’ont qu’une salle d’attente pour eux deux, c’est beaucoup plus pratique.ANNE-MARIE - Ah ben vous parlez, si c’est pratique, pour eux peut être, mais pas pour moiet encore moins pour mon Jacques, mon pauvre Jacques.

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SABINE - Quoi, qu’est-ce qu il a votre pauvre Jacques ?ANNE-MARIE - Mais enfin, vous avez bien vu, il….il…est parti avec cette, cette ….REGIS - Cette faiseuse de couples.ANNE-MARIE - Mais il est déjà accouplé.REGIS - Pourvu qu’il s’en souvienne.ANNE-MARIE - Taisez vous. (Elle se lève et essaie de lui faire avaler son livre)REGIS - aie ouille aaa SABINE - Madame reprenez vous, tout va bien se passer. (elle la calme)REGIS - Merci mademoiselle, mademoiselle comment déjà ?SABINE - Mademoiselle Sabine Blaison. REGIS - Ah tiens donc, c’est-ce « L » qui a du vous pourrir l’existence, vous ne pensez pasqu’on pourrait l’ôter ?SABINE - Quoi donc ?REGIS - Le « L » de votre nom.SABINE - (elle comprend l’insinuation de Régis) Non, mais ça va pas. (Elle le tape avec sonsac à main) VERONIQUE - (la calme) S’il vous plait ne le tuer pas. SABINE - Le médecin, le soignera. Puisqu’il parait qu’il y a, aussi, un médecin, ici. VERONIQUE – On n’est même pas sûr qu’il soit là, le médecin. Allez, retourner à votreplace; ce monsieur plaisantait.REGIS - Et oui, l’humour est la politesse du désespoir.VERONIQUE - C’est de vous ou c’est une citation ?REGIS - Oh, y a peut être quelqu’un qui l’a dit avant moi, mais de toute façon, je n’auraispas mieux dit. Voilà, je plaisantais ou du moins j’essayais. (À Sabine)VEROINQUE - C’était pas mal vu, il faut savoir rire de soi.SABINE - Ah oui, ne me dites pas que l’on c’est souvent moqué de vous ? Personne, nevous fait jamais de blagues graveleuses à vous. Tandis qu’à la moche on peut tout lui dire, ellea forcement plein d’humour.VERONIQUE - Vous savez, à moi, on ne me dit rien, les gens se disent, elle doit êtretellement conne, elle ne comprendra pas, alors lequel est le mieux ?REGIS - C’est comment, vous votre prénom ?VERONIQUE – Véronique.REGIS - (il sourit) Véronique, ah oui, c’est bien. ANNE-MARIE - (elle pleurniche) Pauvre Jacques, il ne revient plus.SABINE - Alors ce n’était pas madame Bouchard que vous étiez venu voir.ANNE-MARIE - Mais non, c’est d’un docteur qu’il a besoin, pour son dos, et puis aussi pourson cœur.VERONIQUE - Rassurez vous, elle va très bien s’en occuper de son cœur. (elle rit)ANNE-MARIE - (colère) Ca vous fait rire ?VERONIQUE - Elle va peut être lui trouver l’âme sœur et il sera guéri de tous ses maux.ANNE-MARIE - Mais il l’a déjà son âme sœur, c’est moi.VERONIQUE - Certes mais vous tenez peut être plus du mal que du remède.ANNE-MARIE - Mais non, je ne tiens pas du male, je ne vous permets pas. Bon je ne suispas aussi jolie que vous, c’est vrai, mais c’est essentiellement parce que je suis plus âgée quevous, mais je suis féminine jusqu’au bout des ongles. VERONIQUE - Des griffes.ANNE-MARIE - (se lève, colère) Oh mais c’est pas possible.REGIS - Moins fort voulez vous.ANNE-MARIE - Vous taisez vous.REGIS - Je n’ai rien dit.

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ANNE-MARIE - (s’assoit) Tant mieux.SABINE – Alors, continuez à vous taire.REGIS - Parfait, je ne m’exprimerai plus qu’en silence, mais vous aurez peut être un peu demal à me comprendre. VERONIQUE – Ce n’est pas plus mal.REGIS - (se lève et mime le fait que Jacques soit parti dans la mauvaise direction etévidemment les autres on du mal à le suivre)ANNE-MARIE - Qu’est-ce qu’il a s’agiter comme ça dans tous les sens celui là, il a desvers ?SABINE - Je crois qu’il essaie de résumer la situation de votre mari.ANNE-MARIE - (à Régis) Merci, mais ça je le savais déjà qu’il était parti par là. Bonasseyez vous et parler, ça m’énerve encore moins que quand vous voulez imiter le mimeMarceau.REGIS - Je ne me permettrais pas; Même Laurent Gerra, il ne l’imite pas. ANNE-MARIE - Tant mieux. Oh, j’entends une porte. (Soulagée) Ah, c’est Jacques quirevient, il s’est aperçu de sa méprise.Entrées de Michel et Christelle. ANNE-MARIE - Ah c’est vous! Merde merde merde et remerde. CHRISTELLE - Charmant accueil !REGIS - Vous savez que c’est toujours là que l’on reconnaît ses amis, c’est plutôt bon signe,non ? MICHEL - Bonjour messieurs dames.TOUS – Bonjour.SABINE - Pardonnez, cette dame, messieurs dames. Elle croyait que c’était son mari.CHRISTELLE - Ah non, celui là c’est le mien.MICHEL - Vous avez perdu le votre ?VERONIQUE - Il n’est pas très loin. (Elle sourit)CHRISTELLE - Où est il ?VERONIQUE - Là; à coté.CHRISTELLE - Et bien c’est plutôt normal.VERONIQUE - Non car elle aurait préféré qu’il soit de ce coté. (Geste)CHRISTELLE - Oh, ça m’a l’air bien compliqué tout ça. (À Anne-Marie) Pourquoi l’avez-vous laissé partir du mauvais coté ?ANNE-MARIE - Mais parce qu’elle est venue le chercher.CHRISTELLE - Qui elle ?ANNE-MARIE - L’autre, la marieuse.CHRISTELLE - Je ne comprends pas tout.VERONIQUE - Je vais essayer de vous expliquer. Qui êtes vous venus voir ?CHRISTELLE - Le docteur.VERONIQUE - Voilà, elle aussi, mais seulement son mari est parti avec madame Boucharden pensant que c’était elle, le docteur.MICHEL - Et ce n’est pas elle ?VERONIQUE - Et non !MICHEL - Il aurait du le voir tout de suite.CHRISTELLE - Oui, Michel a raison, s’il ne fait même pas la différence entre un docteur etsa femme, son mari, il ne doit pas être futé.ANNE-MARIE -Mais je ne vous permets pas d’insulter Jacques.REGIS - Surtout que l’habit ne fait pas le moine. Quand on ne sait pas, on peut s’yméprendre.

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VERONIQUE - Alors quand elle a entendu la porte, elle a cru que c’était son Jacques quirevenait.MICHEL - Et ce n’était pas lui ?CHRISTELLE - Ben non, puisque c’était nous.MICHEL - (à Anne-Marie) Il est souvent distrait comme ça, votre mari ?REGIS - Il a encore fait une coquille son Jacques. (Il rit)CHRISTELLE - Qu’est-ce qui vous amuse, vous ?REGIS - Une coquille saint Jacques, personne n’avait compris ?SABINE - Lui, c’est le comique de la bande.VERONIQUE - Remarquez, au moins aujourd’hui on ne s’ennuie pas. MICHEL - Vous venez souvent vous mademoiselle ?VERONIQUE - Pas mal oui, et vous ? (À Sabine)SABINE - C’est la première fois.VERONIQUE – Et ce n’est certainement pas la dernière.SABINE – Mais moi, je ne vous ai rien demandé, à vous. Alors gardez vos réflexions pourvous. Déjà, que vous ne devriez même pas être ici.VERONIQUE - Parce que vous croyez que je viens par plaisir. SABINE – Oui. VERONIQUE - Et bien détrompez vous, c’est pour le boulot.SABINE - Pour le boulot mais elle a tous les culots.VERONIQUE - Oui, mademoiselle; il faut bien que je place ma marchandise.SABINE - (outrée) Oh ! Mais elle ne respecte vraiment rien. VERONIQUE - Bon écoutez; je ne comprends rien, visiblement vous avez un gros problème,et ce n’est pas moi qui vous le réglerai. (Elle se lève)REGIS - Vous partez ? Mais non, restez. Plus on est de fous, plus on rit.VERONIQUE - Parlez pour vous. Non, je vais aux toilettes si ça vous intéresse.REGIS - Attention qui va à la chasse perd sa place.VERONIQUE - Je compte sur vous pour me la garder. (Elle sort…..entrée)SABINE - Vous vous rendez compte, non seulement elle se prostitue et en plus elle en estfière. Je ne comprends pas pourquoi madame Bouchard s’occupe encore de fille comme elle ?REGIS - Mais ce n’est pas madame Bouchard, qu’elle vient voir, mais son mari. SABINE - Et, elle le sait madame Bouchard ?REGIS - Je n’en sais rien, mais sûrement, les visiteuses médicales ça ne passent pasinaperçus, surtout quand elles laissent des petits cadeaux.SABINE - Ah ! (Soulagée) C’est une visiteuse ! REGIS - Eh oui !SABINE - Vous en êtes sûr ?REGIS - Certain, je l’ai déjà vu lors de mes précédents passages, et, ce n’est pas le genre depersonne qui s’oublie facilement.MICHEL - C’est le moins que l‘on puisse dire.CHRISTELLE - Michel. (reproches) MICHEL - Oui, Christelle. CHRISTELLE - Et bien, toi, celle là, tu l’as déjà oubliée.MICHEL - Oui Christelle.SABINE - Dites monsieur ?REGIS - Appelez moi Régis. C’est la forme génitive de Rex, qui est le roi en latin.CHRISTELLE - Vous nous en direz tant.MICHEL - Moi, j’ai toujours cru que Rex c’était un chien.CHRISTELLE - Oui, c’est celui de ma cousine Edith.

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ANNE-MARIE - Eh dites, on s’en fout de votre cousine et de son chien, moi c’est Jacquesqui m’inquiète.MICHEL - Oui. Et si c’était un chien, au moins vous seriez sûr qu’il revienne, c’esttellement fidèle un chien. CHRISTELLE - Tandis qu’un mari !SABINE - Bon, on s’éloigne de notre propos. Alors Régis, elle ne cherche pas d’hommes,vous en êtes certain ?REGIS - Ca m’étonnerait, car je l’ai déjà rencontré à plusieurs reprises, et elle ne m’a jamaisfait la moindre proposition.CHRISTELLE - (moqueuse) Effectivement, c’est donc qu’elle est comblée. Sinon, ellen’aurait pas hésité une seule seconde, un bel homme comme vous.REGIS - Merci, et encore vous n’avez pas vu l’intérieur.CHRISTELLE - Votre intérieur ?REGIS - Oui; ma beauté intérieure.MICHEL - (reproches) Christelle, tu peux bien dire de moi.CHRISTELLE - (à Michel) C’est pour me moquer de lui.MICHEL - Ah !SABINE - Moi, je me sens beaucoup mieux, je suis rassurée.CHRISTELLE - Pourquoi ?SABINE - Et bien, si elle, avec le physique qu’elle a, ne trouve pas d’hommes, je ne voyaitpas bien comment moi j’aurais pu en trouver un ! REGIS - Mais vous n’êtes pas si moche que ça.SABINE - Dois je le prendre comme un compliment ?REGIS - Ah oui, c’en est un. Je le classerais dans la catégorie des compliments déguisés.D’habitude, je les réserve pour mardi gras, mais comme tout est bouleversé cette année !SABINE - Alors, merci Régis.REGIS - Et puis, un petit chez soi, vaut mieux qu’un grand chez les autres.SABINE - Ce qui veut dire ?REGIS - Qu’il faut savoir se contenter de ce qu’on a. ANNE-MARIE - C’est bien beau toutes vos histoires, mais ça ne me dit toujours pas ce quefait Jacques ? CHRISTELLE - Il n’est pas bien loin madame. Ne soyez pas inquiète, il ne peut rien luiarriver de fâcheux.ANNE-MARIE - Si, même tout près, il est en danger.MICHEL - Vous êtes remarquable, madame. Ce n’est pas ma femme qui se ferait du soucipour moi, si je n’étais pas là.CHRISTELLE - C’est vrai que je ne me fais jamais de soucis pour lui, il est toujours surmes talons.ANNE-MARIE - Vous avez beaucoup de chance.CHRISTELLE - Non, j’aurais préféré qu’il aille quelque fois ailleurs, histoire de me laisserrespirer un peu. Je n’ai jamais besoin de le chercher, il est perpétuellement sur mon dos.Tenez, aujourd’hui, par exemple, je viens chez le médecin pour des problèmes typiquementféminins, et bien, au lieu d’en profiter pour aller voir des copains et bien non monsieur mesuit, il est ici, avec moi. MICHEL - Mais, je suis venu pour te conduire.CHRISTELLE - J’aurais pris le bus, j’adore les bus, c’est reposant, ce n’est pas commeavec toi.MICHEL - Bon, si tu le dis, mais tu sais Christelle, je veux bien y aller chez mes copains.CHRISTELLE - Et bien vas y, qu’est-ce que tu attends ? Je prendrai le bus pour renter.MICHEL - Mais j’ai pas de copain. (Penaud)

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CHRISTELLE - A qui la faute ? MICHEL - Tu sais, ce n’est pas si facile à trouver des bons copains. Ca ne se trouve pas sousles sabots d’un cheval ou alors ça se saurait.SABINE - Et il y a longtemps que j’aurais acheté un cheval.CHRISTELLE - Mais il en aurait eu des copains, s’il n’était pas aussi collant.SABINE - Moi, j’aurais tellement aimé qu’un homme se colle à moi. Mais comme ce n’estjamais le cas, c’est pour ça que je suis venue voir madame Bouchard.CHRISTELLE - Si vous en voulez un, je vous donne le mien, ou plutôt je vous le prête.SABINE - Donné ou prêté ?CHRISTELLE - Cela revient au même car dans 10 jours, vous en aurez tellement marre quevous me le déposerez sur le pas de la porte.MICHEL - Mais, Christelle, moi je suis très bien avec toi, je n’ai pas l’intention de changerde femme.CHRISTELLE - C’est dommage. Ca ne t’a jamais traversé l’esprit que l’on pourrait changerquelquefois, j’irais voir ailleurs et toi aussi. Tu n’as pas envie de changer d’air ?MICHEL - Ah non !REGIS - Vous avez tort. Allez donc faire un tour dehors, il fait si beau et c’est si rare pourun mois de février. Mais c’est sûre on va le payer, car vous connaissez le dicton ?ANNE-MARIE - (sèche) Oui, soleil en février, fait vriller le calendrier.REGIS - Ah vous le connaissiez ?ANNE-MARIE - Vous nous l’avez déjà dit.REGIS - Ah oui, peut-être, mais pas à ces messieurs dames. (M et C)MICHEL - C’est vrai, moi je ne le connaissais pas. CHRISTELLE - Ca n’étonnera personne toi, tu ne connais rien à rien.MICHEL - Parce que toi tu le connaissais, ce dicton ?CHRISTELLE - Absolument.MICHEL - Evidemment toi tu sais toujours tout mieux que tout le monde. Vous savezmessieurs dames, en venant ici, elle n’a pas arrêté de râler après tout le monde. Après lespiétons, parce qu’ils traversent n’importe où, après les automobilistes qui conduisent trop vite,après les feux qui sont trop longtemps au rouge, après les motos qui nous doublent n’importecomment et surtout après moi, parce que je roulais trop lentement.SABINE - Mais il fallait la laisser prendre le volant.MICHEL - Impossible, elle n’a pas le permis de conduire.CHRISTELLE - Non, je ne l’ai pas, mais même sans permis, je conduis tout aussi bien quelui.REGIS - Attention, femme au volant mort au tournant.CHRISTELLE - C’est ça, alors pourquoi vous en cherchez une vous, puisque c’est sidangereux ?REGIS - Je ne cherche rien du tout, je n’ai pas le temps de chercher. Mais si je trouve le boncréneau, et que la manœuvre me parait jouable, dans ce cas j’envoie la cavalerie. Retour de Véronique.CHRISTELLE - Oui, et bien lui, si vous l’aviez vu faire son créneau, il a tellement fait demanœuvres qu’il n’y a plus de marquages bleus au sol.SABINE - Comme ça, ça vous évite de mettre un disque de stationnement. (Elle rit)MICHEL - Tu vois madame, elle, elle en rit.SABINE – Mademoiselle.VERONIQUE - Oui, voyons appelez la mademoiselle, car ça risque de durer encore trèslongtemps.SABINE - Mais pas du tout, si je suis venue ici, c’est pour faire des rencontres.REGIS - Et vous avez bien fait.

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VERONIQUE - À l’impossible nul n’est tenu, pas même madame Bouchard.MICHEL - Ni même moi. Si je rate mes créneaux, c’est parce que je ne les réussis pas. VERONIQUE - Lapalisse n’aurait pas fait mieux. CHRISTELLE - Lui non plus il ne savait pas les faire ?MICHEL - Ah, tu vois Christelle que je ne suis pas le seul. (Heureux)VERONIQUE - Oh que non. (elle rit)MICHEL - Tu vois Christelle, mademoiselle, elle, elle en rit. Elle n’est pas comme toi,toujours prête à râler à la moindre occasion.CHRISTELLE - Elle rit, parce que ce n’est pas elle qui paye les pneus. Parce que nonseulement il use le marquage au sol; mais je ne préfère pas vous parler de l’état des pneus. Ilssont plus lisses que les fesses de mon mari.SABINE - Faites voir.MICHEL - Vous voulez voir mes pneus ?SABINE - Pas vraiment, non.VERONIQUE - Enfin mon pauvre monsieur, vous êtes naïf. Ce sont vos fesses qu’elle veutvoir.CHRISTELLE - Mais oui, enfin tu ne vois pas que c’est une vicieuse, que ce sont tes fessesqui l’intéressent.Michel se lève et baisse son pantalon.CHRISTELLE - Mais que fais tu ?MICHEL - Ce que tu m’as dit, je vais lui montrer mes fesses.CHRISTELLE - Mais non, remonte ton pantalon immédiatement.MICHEL - Il faudrait savoir ce que tu veux Christelle, ça nous aurait changé un peu. CHRISTELLE - Surtout elle. Bon assieds-toi malheureux.REGIS - Enfin pour changer d’air, il y a mieux qu’un derrière.VERONIQUE - (stupéfaite) J’ai déjà fait des rencontres étonnantes, mais des tordus pareils,c’est la première fois. SABINE - Ce que j’aimerais en rencontrer moi, même des tordus. Quel niveau faut il pourexercer votre métier ?VERONIQUE - Très haut, mais vous savez c‘est très physique.SABINE - (déçue) Ah, dommage.VERONIQUE - Mais bon, avec quelques retouches et un bon ravalement on peut peut-êtrevous arranger ça.REGIS - (à Sabine) Moi, je ne suis pas d’accord. Je dis que c’est très bien comme ça. Toutest en place et comme on dit « quand les ailes poussent à la fourmi c’est pour sa perte »SABINE - Merci beaucoup Régis, je n’ai pas tout compris, mais merci. MICHEL - Excusez moi, mais les fourmis volantes, elles ont des ailes, et elles n’ont pas l’airde s’en plaindre.CHRISTELLE - Qu’est ce que tu en sais, tu as déjà discuté avec une fourmi volante ? MICHEL - Oui madame, et contrairement à toi, elle me laisse parler sans me mordre aprèschaque phrase.REGIS - Elles ont tout de même un point commun.MICHEL – Lequel ?REGIS - Elles sont piquantes toutes les deux. (Il rit)MICHEL - Ah c’est bien vrai. (Il rit aussi)REGIS - Et puis quand vous les avez sur le dos, c’est vraiment dure de s’en débarrasser.CHRISTELLE - Mais moi, je peux être tapante en plus. (Elle donne des coups à Régis avecson magazine)REGIS - (prend son magazine et la tape également) Oeil pour œil, dent pour dent.

Vous connaissez le dicton 20

(RIDEAU si l’on souhaite faire une pause)

ANNE-MARIE - Mon dieu, quelle journée ! C’est surréaliste! Une vicieuse, une visiteuse,une chiante, un pot de colle et l’autre qui tente des manœuvres.VERONIQUE - C’est un jeu, on doit deviner qui est qui ? CHRISTELLE - Pour les manœuvres c’est Michel.VERONIQUE - Je n’en suis pas si sûre que vous. CHRISTELLE - Oh que si, et en plus je ne vous ai pas précisé que finalement, après avoircogné les pares chocs de celui de devant et de celui de derrière et bien on est parti se garer auparking sous- terrain à 300 mètres de là.MICHEL - Bon, tu ne vas pas recommencer ? REGIS - Vous n’aviez qu’à acheter une plus petite voiture, vous la gareriez plus facilement.Voila ce que c’est que d’avoir les yeux plus gros que le ventre.CHRISTELLE - Mais mon pauvre monsieur, si vous saviez; tous les ans il en achète uneplus petite. On est passé de la R18 puis, la R 19, la Mégane, la Clio et enfin la Twingo etmême avec son pot de yaourt, il n’y arrive pas. VERONIQUE - Vous devriez changer de marques.CHRISTELLE - Ah mais non, il est bien trop fidèle. ANNE-MARIE - Vous avez bien de la chance, madame.CHRISTELLE - Je préférerais avoir de la chance aux jeux.REGIS - (heureux) Ah oui, je crois que j’ai compris, heureuse aux jeux et malheureuse enamour. CHRISTELLE - Tout a fait, enfin avec lui.MICHEL - Ah bon, mais ça fait toujours plaisir à entendre.REGIS - Rassurez vous, il faut mieux entendre ça que d’être sourd.MICHEL - Bref, quoiqu’il en soit, l’année prochaine j’achète une voiturette.REGIS - Là vous devriez pouvoir vous garer facilement.MICHEL - Non, je ne me garerai plus du tout, c’est elle qui conduira, et moi, comme ça, jepourrai critiquer calmement.REGIS - Une fois n’est pas coutume.CHRISTELLE - (elle fait des grimaces) gna gna gna gna gna Entrée de Pascal, le docteur.PASCAL - S’il vous plait.VERONIQUE - Et bien dites moi, docteur, vous ne commencez pas de bonne heureaujourd’hui.PASCAL - J’ai eu une urgence.VERONIQUE - Dans le couloir ! Comme d’habitude.PASCAL - Oui, un patient, impatient que j’ai du prendre vite fait.ANNE-MARIE - Et ben voila, c’est partout pareil. Il y en a qui attendent et d’autres quidoublent tout le monde.CHRISTELLE - Ce n’est pas Michel qui risque de faire ça, lui il n’a jamais doublépersonne.MICHEL - gna gna gna gna gna. (Comme sa femme précédemment)PASCAL - Bon dépêchons nous, c’est à qui ?Personne ne bougePASCAL - A qui le tour ? SABINE - C’est à madame. (Anne-Marie)PASCAL - Madame, je vous en prie si vous voulez bien me suivre ?

Vous connaissez le dicton 21

ANNE-MARIE - NonPASCAL - Quoi, non, ce n’est pas à votre tour ?ANNE-MARIE - SiPASCAL - Alors, passons à mon cabinet s’il vous plait. ANNE-MARIE - Non, je reste ici.PASCAL - Mais enfin soyez raisonnable, je ne peux pas vous ausculter ici devant tout lemonde.ANNE-MARIE - Ce n’est pas grave, j’ai rien.PASCAL - Alors vous passez votre tour ?ANNE-MARIE - NonPASCAL - Alors levez vous et suivez moi, il y a des gens qui attendent.CHRISTELLE - Oui moiPASCAL - Entre autresANNE-MARIE – NON, j’attends.PASCAL - Bon madame, (il la tire de sa chaise) allez y.ANNE-MARIE – Non, allez y pas. PASCAL - (aux autres) Mais qu’est-ce qu’elle a ?SABINE - Elle a perdu son mari. (Pascal lâche Anne-Marie) PASCAL - Excusez moi madame, mais je ne pouvais pas savoir. Mais ça va s’arranger. Etpuis, ce n’est pas moi qu’il faut consulter, mais ma femme.ANNE-MARIE - Il y est déjà.PASCAL - Qui ça ?ANNE-MARIE - Mon mari.PASCAL - Ah mais alors, il n’est pas mort ? (Perplexe)ANNE-MARIE - Mais bien sûr que non. REGIS - Enfin, tout à l’heure il était vivant; mais depuis on a plus de nouvelle.PASCAL - Depuis quoi ? ANNE-MARIE - Depuis qu’il est avec votre femme. PASCAL - Votre mari est avec ma femme ?ANNE-MARIE - Oui et c’est un peu de ma faute, parce que j’ai cru que c’était vous.PASCAL - Vous m’avez pris pour votre mari ?ANNE-MARIE - Mais non, mais c’est votre femme, j’ai cru que c’était vous.PASCAL - Vous avez cru que j’étais ma femme ?ANNE-MARIE - Oui, absolument et d’abord tout ça c’est de votre faute.PASCAL - C’est de ma faute si vous m’avez pris pour ma femme ? (De plus en plusperplexe)ANNE-MARIE - Mais je ne vous ai pas pris pour votre femme. C’est votre femme que j’aiprise pour vous.PASCAL - Excusez moi madame mais je ne comprends pas tout.VERONIQUE - Ne bougez pas docteur, je vais tenter de vous expliquer.PASCAL - Merci mademoiselle Taloppe, ça ne sera pas du luxe.VERONIQUE - (elle se lève) Madame, celle-ci (elle montre Anne-Marie) a accompagné sonmari chez le médecin. Ah je dois préciser, docteur, que c’était la première fois. Et vous savezaussi bien que moi, que la première fois on est un peu fébrile. Donc, quand votre femme estvenue chercher son premier client, cette dame a cru que votre épouse était le docteur, et elle ya envoyé son mari. Mais ne la jugez pas trop vite, docteur, c’est un peu de la faute de votrefemme qui n’a pas été assez précise dans son appel.ANNE-MARIE - Bravo, c’est tout à fait comme ça que ça c’est passé, vous auriez pu êtreavocate.

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PASCAL - Ah ! Alors ce n’est pas bien méchant tout cela. Dès que ma femme vas’apercevoir de sa méprise, elle va le renvoyer.ANNE-MARIE - Et c’est là que le bas blesse.PASCAL - Pourquoi ?LES AUTRES - Il ne revient pas. ANNE-MARIE - (elle pleurniche) Il ne reviendra plus, je ne le reverrai plus. Jacquesreviens, reviens Jacques.REGIS - Rassurez vous madame, « pas de nouvelle bonne nouvelle »PASCAL - Parfaitement et elle ne va pas lui chercher une compagne, puisqu’il en a déjàune. Il ne va tout de même pas lui dire qu’il est célibataire. (Pour lui) Oh purée, elle va luifourguer Pupier….ANNE-MARIE - Pardon docteur ?PASCAL - Non rien, tout va s’arranger ne vous en faites pas. SABINE - Sauf s’il préfère en profiter pour changer de femme. Il espère peut être trouvermieux.ANNE-MARIE - Mais ça ne va pas, il ne trouvera jamais mieux.PASCAL - J’en suis sûr, alors que faites vous madame ? ANNE-MARIE - Je l’attends.PASCAL - Très bien, vous reviendrez un autre jour, je vous laisse le choix dans la date.REGIS - (pour lui) Ca me dit vaguement quelque chose ça, mais quoi ?ANNE-MARIE - Merci docteur, mais je ne pourrais pas avoir un autre rendez vous ?PASCAL - Non je fonctionne sans rendez vous.VERONIQUE - Et c’est bien regrettable, ça m’éviterait également de perdre mon tempsdans votre salle d’attente.CHRISTELLE - Aujourd’hui vous ne devez pas vous y ennuyer ?VERONIQUE - Non, je dois dire qu’aujourd’hui, c’est noël avant l’heure. PASCAL - Ce n’est pourtant que dans 10 mois.REGIS - Ne dites pas ça docteur, on ne sait jamais, parce que cette année le calendrier estbouleversé. PASCAL – Pardon ?REGIS - Oui, il est vrillé, c’est comme dans le dicton.PASCAL - Qu’est-ce que c’est encore que cette histoire de dicton ?REGIS - Ce n’est pas des histoires, c’est un dicton. TOUS - Soleil en février fait vriller le calendrier.REGIS - Voilà c’est cela.PASCAL - Bon puisque madame reste ici, c’est à qui ?ANNE-MARIE - A monsieur. (Régis)REGIS - Oui, c’est à moi, tout vient à point à qui sait attendre. (À sabine) Mademoisellepuis je vous attendre à la sortie ?SABINE - (hésitante) C’est à dire que……que je suis déjà attendue.VERONIQUE - Voyez vous ça, sans doute par votre père. (à sabine) REGIS - Je vous attendrai, quand même je suis sûr que le jeu en vaut la chandelle.PASCAL - Suivez moi, monsieur Régis. (sorties de Pascal et Régis…… cabinet de Pascal)SABINE - Oh ben ça alors, il ne manque pas d’air celui là.VERONIQUE - Il vous compare à une chandelle, c’est plutôt un compliment pour quelqu’unqui est surtout habituée à la tenir.SABINE - Mais absolument pas, je n’ai jamais …VERONIQUE - Allons; allons, ne cherchez pas à vous justifier. Il a bien compris que vousc’est madame Bouchard, que vous êtes venue consulter.SABINE - Ben oui je ne vois pas ce qu’il y a de mal à ça.

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VERONIQUE - Rien du tout, bien au contraire. Régis non plus, il n’y voyait aucuninconvénient et c’est d’ailleurs pour cela qu’il tente sa chance.SABINE - Euh oui, mais c’est pas lui que je recherche.VERONIQUE - Non, mais rassurez vous, elle a des tas de fiches madame Bouchard.SABINE - Et qu’est-ce que vous en savez, vous ?VERONIQUE - J’en ai déjà croisé pas mal ici, des clients de madame Bouchard et desgratinés, c’est moi qui vous le dis. Régis à coté, c’est Brad Pitt (ou quelqu’un d’autre) SABINE - (songeuse) Ah bon !ANNE-MARIE - Et vous (à Christelle) vous venez pour monsieur Bouchard ? C’est bien ceque vous nous avez dit.CHRISTELLE - A priori oui, mais je ne sais plus très bien.MICHEL - Mais enfin, Christelle, c’est bien d’un médecin dont tu as besoin, c’est bienpour ça que l’on est là ? CHRISTELLE - (embarrassée) Euh, oui.MICHEL - Elle n’ose pas le dire devant vous, mais elle a des petits soucis.VERONIQUE - Comme la plus part des gens qui viennent ici.CHRISTELLE - Oui, et je n’ai pas à en parlez ici.VERONIQUE - Non, évidemment. MICHEL - Pourtant, tu devrais, ces dames elles ont peut être eu ça aussi, vous pourriezcomparer.CHRISTELLE - Mais enfin Michel, tu es fou.MICHEL - Moi si je dis ça c’est juste pour te rassurer. Tiens demande à la dame, (AnneMarie) elle, a son age, elle doit savoir. Les deux autres elles sont trop jeunes.CHRISTELLE - Mais non.MICHEL - Bon, ben je vais le faire pour toi.CHRISTELLE - Tu ne vas rien demander du tout.MICHEL - Comment qu‘on sait si une femme elle cherche sa ménopause ?(Christelle se cache derrière un magazine)ANNE-MARIE - Pardon, elle cherche quoi ?VERONIQUE - Je suppose que madame se demande, comment sait on qu’une femme vaêtre ménopausée ?MICHEL - Voilà, quand la ménopause la cherche.ANNE-MARIE - Je n’en sais rien, je ne suis pas médecin.VERONIQUE - C’est donc pour cela que vous venez chez le docteur. CHRISTELLE - Oui, dans un premier temps.MICHEL - Et dans un deuxième temps ? (Inquiet)CHRISTELLE - Ca va dépendre de ce que va me dire le médecin.MICHEL - Tu penses qu’il va t’envoyer chez un spécialiste ?CHRISTELLE - Oui, j’espère qu’il va me le conseiller parce que….MICHEL - Parce que quoi ?CHRISTELLE - Tout simplement parce que ça peut changer. MICHEL - Mais de quoi veux tu changer ?CHRISTELLE - De fardeau, vous l’avez vu à l’action. Oh que j’ai honte, et c’est tout letemps comme ça. Cet homme là, c’est la honte de ma vie.MICHEL - Moi qui pensais être l’homme de ta vie. Tu dis ça parce que tu te fais du soucis,mais c’est peut être pas la ménopause que tu as, tu es peut être enceinte ?CHRISTELLE - Ne parle pas de malheur. Et puis c’est techniquement impossible. SABINE - Ah bon ?CHRISTELLE - (colère) Oui, et surtout ne demandez pas pourquoi, parce que je vous cassela table basse sur la tête.

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MICHEL - Christelle calme toi, elle n’a rien dit de méchant.CHRISTELLE - Toi, tu ne perds rien pour attendre. ANNE-MARIE - Et oh, vos problèmes de couples, ça va 5 minutes, vous nous gonflez à lalongue. Vous les réglerez chez vous. Moi j’en ai un bien plus grave.MICHEL - C’est quoi le votre ?VERONIQUE - Mais elle l’a déjà dit 100 fois, son mari ne revient pas. MICHEL - Ah oui, avec les soucis de Christelle, j’avais oublié. SABINE - Des soucis qui pourraient bientôt être les vôtres également.MICHEL - Non, moi ça va, je ne me plains pas.SABINE - Et bien, moi, je vous plains.CHRISTELLE - Vous allez en avoir bientôt (à Sabine) vous, des soucis, si vous ne voustaisez pas (menaçante) considérez que cette table se rapproche de plus en plus de votre tête.SABINE - Votre agressivité ne résoudra rien.MICHEL - Non Christelle, plus tu t’énerves et plus t’es stressée. Et plus t’es stressée, plust’as mal au ventre. VERONIQUE - Il a raison, détendez vous, et les 3 quarts de vos soucis disparaîtront.CHRISTELLE - Et le dernier quart, qui va s’en charger ?MICHEL - Le docteur. CHRISTELLE - Quand je vais lui dire que tu es à l’origine de 80 % de mes soucis, je nesuis pas sûre qu’il pourra faire beaucoup de chose pour moi. ANNE-MARIE - Moi c’est pire, Jacques est en ce moment à l’origine de 100% de monangoisse. MICHEL - Tu vois Christelle, pour madame c’est bien pire.CHRISTELLE - Je n’en suis pas sûre.ANNE-MARIE - Ah ben si quand même, je n’ai jamais été aussi inquiète.CHRISTELLE - A chacun sa ….comme on peut dire. VERONIQUE - Je ne suis pas sûre que vous ailliez exactement les mêmes problèmes.MICHEL - Oui, tu vois Christelle, madame, (Anne Marie) elle, elle se fait du souci pour sonmari. Elle l’aime, elle, son mari.CHRISTELLE - Oh mais moi aussi, je t’aime. MICHEL - Ah bon ?CHRISTELLE - Laisse moi finir. Je t’aime quand tu me fiches la paix.MICHEL - Ce n’est pas gentil ce que tu dis là, Christelle.CHRISTELLE - Parce que tu crois que j’ai envie d’être gentille avec toi, tu crois que tu lemérites.SABINE - Mais ne lui parlez pas comme ça, ce n’est pas un gosse.CHRISTELLE - (menaçante) Elle va se la prendre la table. Je lui parle comme je veux, c’estencore mon mari. Que celle qui n’est pas contente me le dise tout de suite, je lui laisse maplace.MICHEL - Tu as de la chance d’être souffrante, Christelle. Je mets tout ça sur le compte dustress, mais malgré tout ce n’est pas très sympa tout ce que tu me dis là, et devant tout lemonde en plus.CHRISTELLE - Mais tu n’as pas encore compris que je n’ai plus envie d’être sympa avectoi.VERONIQUE –( ironique) Ah, parce que ça vous est déjà arrivée d’être sympas avec lui ?CHRISTELLE - C’est entre Michel et moi, ce n’est pas votre problème, ça ne regarde quemoi. MICHEL - Et un peu moi.CHRISTELLE - Juste un peu.

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ANNE-MARIE - (elle se lève et crie) STOP; non, mais c’est pas vrai, ils n’en finiront doncjamais. Mais foutez vous sur la gueule une bonne fois pour toute et qu’on en parle plus.VERONIQUE - Voila qui est un peu cru, mais c’est tellement vrai. MICHEL - (à Anne Marie) Merci.ANNE-MARIE - Silence, vous aussi. Taisez vous tous Et Jacques qui ne revient pas. Ahc’est lui j’entends des pas. Entrée de Nadine BouchardNADINE - C’est à qui ?SABINE - (se lève) A moiANNE-MARIE - (se lève également et se rue sur Nadine) Qu’en avez-vous fait ? (Elle lasecoue) Où est il ?NADINE - Doucement, madame qu’est-ce qui vous prend ?ANNE-MARIE - Vous allez parler ou je vous tue. (Michel la retient)NADINE - Merci, monsieur. Mais enfin madame, ne brûlez pas les étapes. Je veux biencroire que Jacques vous ait séduit car il est très séduisant, mais je dois d’abord m’assurez quevous correspondez bien aux critères retenus par monsieur Jacques et après, seulement aprèsquelques petites vérifications d’usage, je vous mettrai en rapport l‘un avec l’autre.ANNE-MARIE - On ne vous a pas attendu. (coup de coude à Michel pour se dégager) Oh etpuis lâchez moi vous. (il la lâche) Il y a longtemps que je suis en rapport avec Jacques.NADINE - Je vous en prie madame ne soyez pas triviale. Chez moi, on vient pour bâtir desrelations durables basées sur l’amour.SABINE - c’est exactement pour ça que je suis venue moi.CHRISTELLE - J’aurais bien du y venir plus tôt moi.ANNE-MARIE - Mais on s’en fout de vous. Où est mon Jacques ?NADINE - Il est rentré chez lui.ANNE-MARIE - Chez lui????NADINE - Evidemment. Bon, c’est à qui ?SABINE - (excitée) Oh c’est à moi. Enfin, ça y est, je vais enfin le trouver. Oh je suisimpatiente de voir ce que vous me proposez. (elle court dans le cabinet)NADINE - Attendez moi. (elle sort)VERONIQUE - On va tous croiser les doigts pour elle. ANNE-MARIE - Ah ben ça, c’est trop fort, Jacques est parti; il m’a oublié. C’est la premièrefois en 35 ans. Elle lui a fait un lavage de cerveau, c’est certain. Ah la sorcière, je vais porterplainte, elle m’a volé Jacques.VERONIQUE - Mais non, rassurez vous madame, elle a dit qu’il était rentré à la maison.ANNE-MARIE - Il n’a même pas la clé, c’est toujours moi qui l’ai dans mon sac. (elle lamontre) Tenez vous voyez.VERONIQUE - Il en a peut être un double ?ANNE-MARIE - Mais non (elle pleure) je l’ai perdu.VERONIQUE - Le double des clés ?ANNE-MARIE - Non, Jacques. Qui va repeindre les volets ? On devait justement alleracheter la peinture en sortant. VERONIQUE - (elle la console) Allons, allons, ça va allez, il est peut être parti acheter lapeinture tout seul pour vous en faire la surprise.ANNE-MARIE - Impossible, c’est moi qui doit choisir la couleur.MICHEL - Et, ça allait être très joli, parce que vous êtes une femme de goût.ANNE-MARIE - (reniflant) Merci.MICHEL - Vous aviez choisi quelle couleur ?ANNE-MARIE – Bleue.MICHEL - C’est beau bleu, des volets bleus, c’est lumineux, ça fait entrer la lumière.

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CHRISTELLE - Même quand ils sont fermés. (cassante) Retour de PascalPASCAL - Ah! Vous êtes encore là madame ? Votre mari n’a pas refait surface ?ANNE-MARIE - (pleure) NonVERONIQUE - Non seulement il n’a pas refait surface, mais maintenant c’est elle qui coule.MICHEL - Son rêve bleu c’est envolé.PASCAL - Mais il va revenir et vous verrez la vie en rose.VERONIQUE - En attendant, elle broie du noir.MICHEL - Quant à ma femme, elle voit rouge.PASCAL - Et bien dites moi, c’est coloré dans cette salle d’attente.VERONIQUE - Oui et dans un sens heureusement, ça nous aide à tuer le temps.PASCAL - Tant que vous ne tuez que lui. Bon assez plaisanté, le travail m’attend.CHRISTELLE - Oui et, heureusement que vous êtes plus rapide que votre femme vous. PASCAL - Je ne comprends pas. CHRISTELLE - Avec vos clients, vous êtes plus expéditif. Remarquez on ne va pas s’enplaindre, ça rattrapera le temps perdu.PASCAL - Ah j’y suis, vous dites cela parce que monsieur Régis n’est pas resté longtemps.C’est un habitué, il vient chaque semaine et le simple fait de me dire bonjour et de me serrerla main le soulage déjà. Alors lorsque je lui demande de me payer, il est alors totalementrétabli.CHRISTELLE - Oh ben, vous docteur on peut dire que vous faites des miracles. MICHEL - J’espère qu’il va en faire un pour toi également.PASCAL - Mais oui, monsieur, soyez sans crainte, je vais vous la remettre à neuf.MICHEL - C’est surtout le caractère qui va falloir lui change.CHRISTELLE - Je suis prête à tout changer, docteur, je vous suis. (elle se lève)PASCAL - On y va.VERONIQUE - Eh oh, je vous écoute, vous êtes tous très amusants. Mais docteur, j’étais làavant cette dame (Christelle), c’est mon tour.CHRISTELLE - Absolument pas, vous, vous êtes repartie.VERONIQUE - Vous avez bien vu que j‘étais là quand vous êtes arrivés.CHRISTELLE - Oui, mais vous êtes sortie et quand vous êtes revenue on était déjà là, etcomme aurait dit l’autre (Régis), « qui va à la chasse perd sa place », on y va docteur ?VERONIQUE - Mais, je suis allée aux toilettes….CHRISTELLE - Il fallait prendre vos précautions et y aller avant que j’arrive. (sorties deChristelle et Pascal)VERONIQUE - Ah ben ça alors, je crois que je vais m’en souvenir du dicton de Régis. MICHEL - Vous avez vu, elle a vraiment mauvais caractère ?VERONIQUE - Comme je vous plains.Retour de Christelle CHRISTELLE - Eh ben alors tu viens Michel ?MICHEL - Mais non, je suis bien ici. Tu te plains toujours que je te suis partout comme unpetit chien. Moi, je reste ici, ça va te permettre de respirer un peu.CHRISTELLE - Non, allez viens, Mimi.MICHEL - Pas question, et ne me dis pas que tu as peur du docteur, toi qui ne crainspersonne. Allez dépêche toi, le docteur va s’impatienter. CHRISTELLE - Tu ne fais pas de bêtises au moins.VERONIQUE - Dites donc vous, il vaudrait peut être bientôt savoir ce que vous voulez,quand il est avec vous il vous gonfle et quand il n’y est pas vous venez le rechercher.CHRISTELLE - (embarrassée) C’est…..que, je n‘ai pas trop envie qu‘il reste avec vous.

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VERONIQUE - Vous vouliez du changement, il va y en avoir. Allez dehors. (elle pousseChristelle ….cabinet de Pascal, et retourne à sa place. Michel va rapidement s’asseoir à cotéd’elle, Anne-Marie, elle, fait les 100 pas)MICHEL - Merci. Dites pour le changement, vous avez un plan ?VERONIQUE -Ce n’est pas à moi qu’il faut demander ça, mais à madame Bouchard. MICHEL - Ah, pourtant, j’avais cru que je ne vous laissais pas indifférente.VERONIQUE - Je préférerais nettement que vous me laissiez tout court. (elle change deplace) (À Anne-Marie) Vous ne voulez pas vous asseoir vous me donnez la nausée, continuezcomme ça tous les deux et je vomis.ANNE-MARIE - Je ne sais plus quoi faire, J’y vais ? Je l’attends ?VERONIQUE - Vous allez d’abord vous calmez.ANNE-MARIE - Mais je ne peux pas. Et dire que nous on est ici, à discuter bêtement. VERONIQUE - Parlez pour vous. (vexée)ANNE-MARIE - Alors que Jacques est peut être déjà chez cette fille. VERONIQUE - Quelle fille?ANNE-MARIE - Mais celle dont il aura eu l‘adresse par cette femme. (elle indique le cabinetde Nadine)VERONIQUE - Mais pourquoi voulez vous qu’elle lui donne l’adresse d’une fille ?ANNE-MARIE - Non, justement, je ne veux pas. VERONIQUE - (sourire) Il vaudrait mieux qu’elle lui donne celle d’un homme.ANNE-MARIE - Mais pas plus, il n’a besoin de personne puisqu’il m’a, moi. VERONIQUE - (rassurante) Mais oui. MICHEL - (va près de Anne-Marie) En tout cas, moi, je peux vous tenir compagnie.ANNE-MARIE - Je n’en veux pas de votre compagnie, je veux celle de mon Jacques.Jacques Jacques (elle l’appelle)MICHEL - Moins fort vous allez alerter tout le quartier.ANNE-MARIE - Tant mieux, Jacques. (plus fort)VERONIQUE - Allez dans le couloir, vous pourrez le voir arriver.ANNE-MARIE - Oui (elle sort…. entrée) Entrées simultanées de Nadine et Pascal (ils restent dans leur coin de porte)NADINE et PASCAL - Que se passe t il ?MICHEL - Elle cherche son mari.VERONIQUE - Dites docteur, vous ne pourriez pas lui faire une piqûre pour la calmer ?PASCAL - On verra ça, mais où est elle ?VERONIQUE - Dans l’entrée, elle monte la garde.PASCAL - (il fait signe à sa femme) Chérie vient un peu par ici. (elle le rejoint, ils vontparler entre eux)NADINE - Tu veux me parler, Pascal ?PASCAL - Non je voulais faire un tennis.NADINE - Maintenant ? Ah mais ce n’est pas possible, j’ai encore des clients.PASCAL - Non, mais évidemment que je veux te parler, sinon, je ne t’aurais pas appelée.NADINE - Je t’écoute et dépêche toi, parce que j’en tiens une bonne. PASCAL - Tu as bu ?NADINE - Mais non, une bonne cliente. Avec elle, j’ai du pain sur la planche pendant 2 à 3ans. PASCAL - Oui, moi aussi, j’ai une cliente, et justement, c’est sa femme. (il indiqueMichel) Il faudrait que tu t’occupes d’eux.NADINE - Comment ?PASCAL - Lui, avec Pupier, tu te souviens de Pupier ?

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NADINE - Oui, mais sa femme ?PASCAL - Elle n’en veut plus. NADINE - Oh, 2 nouveaux clients, t’es sympas, chéri, de me filer des clients.PASCAL - A charge de revanche.NADINE - a+ (ils retournent chacun dans leur cabinet) MICHEL - Que se sont-ils dit ?VERONIQUE - Je n’ai pas écouté. Je suppose qu’elle lui a parlé de sa cliente, son cas esttellement désespéré qu’elle a préféré avoir un avis médical.MICHEL - Ou alors c’est lui qui lui a parlé de la sienne ?VERONIQUE - Donc de la votre.MICHEL - Oui, je n’aime pas trop ça. Et vous vous êtes célibataires ?VERONIQUE - Est-ce que je vous en pose moi des questions ?MICHEL - Mais je ne demande que ça. Posez moi toutes les questions que vous voulez, jesuis prêt.VERONIQUE - Ok (silence)MICHEL - Alors ?VERONIQUE - J’ai fait comme vous m’avez dit. MICHEL - Mais vous ne m’avez rien demandé !VERONIQUE - C’est sans doute parce que je ne veux rien savoir de vous. Dans une heurevous ne serez plus qu’un souvenir pour moi.MICHEL - Ah bon, vous êtes comme ça, on partage un peu de notre intimité, et puis aprèsplus rien, vous passez à autre chose.VERONIQUE - Partagez notre intimité c’est un bien grand mot. On a partagé une salled’attente, certes très animée, mais pas plus.MICHEL - (déçu) Ah bon, on ne se reverra plus, même pas un petit coup de fil. VERONIQUE - Même pas. Vous savez si je devais rappelez tous les gens avec qui je discutedans les salles d’attente, ce n’est pas un agenda que j’aurais mais un bottin, et dans le sac àmain c’est pas pratique pratique. MICHEL - Ah bon, j’avais cru que l’on avait instauré un climat de confiance. Encore unefois je me suis trompé. (triste) VERONIQUE - Eh oh, ça va bien. Vous n’allez pas me faire le coup de l’ami trahi. Ce n’estpar parce que j’ai pris votre parti face à votre femme que l’on a signé un pacte fraternel.Heureusement que Régis n’était pas là. ( elle sourit)MICHEL - Pourquoi ?VERONIQUE - Parce qu’en vous parlant, j’ai dit quelque chose qui l’aurait forcementintéressé. MICHEL - Je ne vois pas quoi ?VERONIQUE - Tant mieux. J’aurais simplement mieux fait de dire que j’avis pris votredéfense.MICHEL - Au lieu de … (il rit) oh oui.VERONIQUE - C’est bête je vous l’accorde. Je deviens comme Régis.MICHEL - J’aime bien votre humour, j’aurais bien aimé vous avoir comme copain derégiment. VERONIQUE - C’est bête, je ne l’ai pas fait, j’ai été reformée. Je ne savais pas fermer unœil. (elle fait des grimaces et ils rient tous les deux)MICHEL - Vous êtes marrante, comme quoi, on peut être drôle et jolie. Moi je pensais qu’yavait que les moches qui pouvaient être drôles, et bien je me trompais; c’est fou le nombre dedécouverte que j’ai fait aujourd’hui.VERONIQUE - Vous n’avez plus qu’à découvrir un trésor. (ils rient) Retour de Anne-Marie (les 2 autres se taisent subitement)

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ANNE-MARIE - Bon, cette fois, j’ai pris me décision, je rentre chez moi, il ne reviendraplus.VERONIQUE – Alors, au revoir et bon courage.ANNE-MARIE - MerciMICHEL - Je vais vous noter mon numéro de téléphone sur un bout de papier, on ne saitjamais. ANNE-MARIE - On ne sait jamais, quoi ?MICHEL - Ce que notre avenir nous réserve.ANNE-MARIE - Nous n’avons pas d’avenir commun.MICHEL - Il ne faut pas dire « fontaine, je ne boirai pas de ton eau »VERONIQUE - Ah non, pitié, il ne va pas s’y mettre aussi.MICHEL - Il s’imposait celui là.VERONIQUE - (sourire) C’est vrai. MICHEL - Et ça dit bien ce que ça veut dire. VERONIQUE - Sans doute, mais maintenant, personne ne boit plus l’eau des fontaines, ellen’est plus potable.MICHEL - Ah mais oui, il faut dire « tonneau, je ne boirai pas de ton vin » (il rit) ANNE-MARIE - C’est ça, amusez vous bien, faites comme si j’étais heureuse aussi. Vivez,ne tenez pas compte de mon malheur (excessive). Et bien puisque c’est, je vous laisse, aurevoir. (elle sort et se cogne dans Jacques qui arrivait) ANNE-MARIE - Vous ne pouvez pas faire attention, mais c’est toi Jacques, c’est bien toi?(Elle le tâte partout)JACQUES - Mais oui, oh arrête, tu me chatouilles, Anne-Marie. MICHEL - Alors c’est vous le fameux Jacques ?JACQUES - Eh bien oui, pourquoi ?MICHEL - Parce qu’ici, on ne parle que de vous.JACQUES - Ah bon, pourquoi ?ANNE-MARIE - (énervée) Pourquoi, pourquoi: mais où étais tu ? Que faisais tu ? Avec quiétais tu ? Que t’as t elle dit ? Pourquoi n’es tu pas revenu plus tôt ?VERONIQUE - Calmez madame, et laissez le répondre.JACQUES - Oui, doucement Anne-Marie, doucement. C’était quoi déjà la premièrequestion ?ANNE-MARIE - Où étais tu ?JACQUES - Ben là ! (il indique le cabinet de Nadine)ANNE-MARIE - Jacques regarde moi, et réponds moi « que t’as dit cette femme? »JACQUES - Ah, le docteur! Et bien pas grand-chose, en fait elle m’a dit que j’iraisbeaucoup mieux quand j’aurais trouvé chaussure à mon pied.ANNE-MARIE - Mais c’est pas vrai, c’est une obsession les chaussures, ici.JACQUES - Tu sais Anne-Marie c’est important d’être bien chaussé, je n’y avais jamaispensé, mais quand on est bien dans ses chaussures on est bien dans sa tête. VERONIQUE - D’où l’expression, à l’aise dans ses baskets.JACQUES - Non, moi, je ne porte jamais de baskets.ANNE-MARIE - Non, il ne vaut mieux pas.VERONIQUE - Pourquoi, vous savez on en met à tout age maintenant.ANNE-MARIE - Ce n’est pas une question d’age, mais d’odeur. MICHEL - (à Jacques) Eh, vous transpirez des pieds.JACQUES - Un peu.ANNE-MARIE - Suffisamment, pour créer une infection, alors dans des baskets; ce n’estmême pas la peine d’y penser, il faudrait évacuer le quartier.JACQUES - Oh, il faut toujours que tu exagères.

Vous connaissez le dicton 30

ANNE-MARIE - Si peu. Bon et alors qu’est-ce que t’as fait après? En sortant de là. (cabinetNadine)JACQUES - Eh bien, j’ai fait ce qu’elle m’a dit, je suis passé chez un marchand dechaussures et puis me voila ;ANNE-MARIE - Et alors ?MICHEL - Il est parti avec la vendeuse. (il rit)ANNE-MARIE - Vous taisez vous, ou je vous fais avaler vos godasses. MICHEL - Ca serait dommage, elles sont neuves.ANNE-MARIE - Alors Jacques, après ?JACQUES - Après ben….J’ai acheté une paire de mocassins. Que veux tu faire d’autres chezun marchand de chaussures ? ANNE-MARIE – Et, c’est tout ?JACQUES - oui, j’aurais bien pris des pantoufles mais les miennes sont encore bonnes.ANNE-MARIE - (inquiète) Tu n’as rien fait à la vendeuse ?JACQUES - SiANNE-MARIE - (peur) Si, quoi ?JACQUES - Je l’ai remerciée de ses services, parce qu’elle a vraiment été très sympathiqueet patiente, puis je l’ai payée.ANNE-MARIE - Tu l’as payée et ben ça c’est un comble, combien ?JACQUES - 53 euros.ANNE-MARIE - Drôle de tarif.JACQUES - C’est le prix c’est du cuir.VERONIQUE - Il aurait pu donner encore plus cher.ANNE-MARIE - Tu es sûr de n’avoir payé que les chaussures ?JACQUES - Ben oui, je n’allais tout de même pas payer les pantoufles puisque je ne les aipas prises.ANNE-MARIE - C’est très bien mon chéri.JACQUES - Tu as dit chéri????MICHEL - Il me semble avoir entendu ça, et vous ? (À Véronique)VERONIQUE - Il me semble également. ANNE-MARIE - Ben oui, je l’ai dit, on ne va pas en faire une pendule non plus. JACQUES - Ca faisait 25 ans que tu ne me l’avais pas dit.ANNE-MARIE - Oui, bon peut être, ça m’a échappé, excuse moi. Mais tout de même, tu asété bien long avec Madame Bouchard ?JACQUES - Ben, tu sais, le temps de me rhabiller.ANNE-MARIE - Parce qu’elle t’a déshabillé, oh la garce.JACQUES - Mais non, je peux le faire tout seul. J’ai voulu gagner du temps, elle s’estéloignée pour répondre au téléphone et moi pendant ce temps, je me suis déshabillé avantqu’elle me le demande. ANNE-MARIE - Tu t’es mis tout nu, mais tu n’es qu’un salaud ! JACQUES - Parce que je me déshabille chez le docteur, je suis un salaud. Mais ça se faitpourtant tu sais, elle n’allait tout de même pas m’ausculter à travers mes vêtements.ANNE-MARIE - Rassure moi, Jacques, tu n’étais pas tout nu, tout nu, tu as gardé ton slip,j’espère ?MICHEL - Et puis vos chaussures. (il rit) JACQUES - Enfin, Anne-Marie, qu’est-ce qui te prends ? Evidemment que j’ai gardé monslip. Il n’ y a pas besoin d’être à poil pour se faire prendre la tension.ANNE-MARIE - Non bien sûr, mais avec elle, sais t-on jamais ? VERONIQUE - Elle devait être élevée votre tension ?JACQUES - (il rit) Oui, justement vous allez rire.

Vous connaissez le dicton 31

VERONIQUE - C’est possible.ANNE-MARIE - Moi; ça m’étonnerait.JACQUES - Si, c’est trop drôle, je n’ai jamais vu un médecin comme elle. Elle ne m’amême pas ausculté elle m’a juste dit que j’avais un corps magnifique pour mon age. MadameBeurdouche avait raison.ANNE-MARIE - (atterrée) Parce que Simone aussi, elle trouve que tu as un beau corps etpuis d’abord comment le sait-elle?JACQUES - Oh, tu vas me laisser finir mes phrases Anne-Marie, au lieu de t ‘énervercomme ça pour rien.ANNE-MARIE - Pour rien, pour rien….MICHEL - Oui, laissez le finir.ANNE-MARIE - Alors dépêche toi.JACQUES - Je disais que madame Beurdouche avait raison de dire que c’est un bonmédecin, à l’œil nu elle a fait son diagnostic.VERONIQUE - Il n’y avait pas que l’œil qui était nu.MICHEL - Le spectacle devait être grandiose, en slip et les chaussures aux pieds. ANNE-MARIE - Vous deux on ne vous a rien demandé. Vous terminez vos magazines demerde et vous me foutez la paix.JACQUES - Anne-Marie, tu deviens grossière.ANNE-MARIE - Et ce n’est peut-être pas fini. Est-ce qu’elle t a touché ? Fais bien attentionà ce que tu vas dire.JACQUES - Oui, je vais bien réfléchir je ne voudrais pas dire de bêtise.VERONIQUE - Oui, car ça pourrait se retourner contre vous.ANNE-MARIE – Alors ?JACQUES - La réponse est: oui. ANNE-MARIE - Non, mais c’est pas vrai ! JACQUES - Ben si, elle m’a tâté les muscles.ANNE-MARIE - Je m’en doutais. JACQUES - Mais tu sais Anne-Marie (il rit), elle ne doit pas avoir beaucoup de mémoire,parce qu’elle me tâtait et aussitôt après elle allait noter quelque chose sur ses fiches.ANNE-MARIE - Ses fiches, elle t’a fiché, Jacques est fiché, c’est fichu.JACQUES - Je ne suis pas fichu du tout, bien au contraire. ANNE-MARIE - Mais pourquoi ne suis-je pas rentré avec toi ? JACQUES - Parce que le docteur n’a pas voulu. Tu as entendu comme moi, mais ne t’enveux pas Anne-Marie, tu peux être fière de moi, je pense que je me suis très bien débrouillé,même sans toi.VERONIQUE - (pour elle) Surtout sans elle.ANNE-MARIE - (surprise) Etre fière de toi ?JACQUES - Absolument, j’ai su répondre à toutes ses questions et pourtant certains étaienttrès difficiles.MICHEL - Ah bon, il faut répondre à des questions ?VERONIQUE - Oui, elle veut savoir à qui elle a à faire.MICHEL - C’était quoi la plus dure ?JACQUES - (il cherche) Ah oui, elle m’a demandé si la sexualité avait une grande placedans ma vie. ANNE-MARIE - Et qu’as-tu répondu ? (Inquiète)JACQUES - Et bien celle là, c’était l’exception je n’ai pas su y répondre. VERONIQUE - Il faut toujours des exceptions pour confirmer la règle.JACQUES - Exactement d’autant que j’ai répondu à toutes les autres.ANNE-MARIE - Du genre ?

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JACQUES - Combien je gagne ? Ce que j’ai comme voiture ? Quelles sont mes passions ?Mes distractions…ANNE-MARIE - Et ça ne t’a pas étonné qu’elle te demande tout ça.JACQUES - C’étaient sans doute pour ses fiches de la sécu.MICHEL - Oh oui, sans doute. (il rit)ANNE-MARIE - Oh vous, je vais finir par donner raison à votre femme, vous êtes pire quedu riz trop cuit. (Michel ne comprend pas)VERONIQUE - Le riz trop cuit, il colle.MICHEL - Ah merci. (vexé)JACQUES - Elle n’est pas ici avec vous, votre femme ?MICHEL - Si mais en ce moment elle est là, (il montre le cabinet de Pascal) avec ledocteur.JACQUES - Mais le docteur, il est la bas. (il montre l’autre cabinet)MICHEL - Ah non.JACQUES - Ecoutez, je ne voudrais vous tenir tête, mais je le sais quand même bien,puisque j’en sors. VERONIQUE - Quand vous saurez d’où vous sortez, vous comprendrez que vous n’êtes passorti de l’auberge.JACQUES - Qu’est-ce qu’elle raconte ? (À Anne-Marie)ANNE-MARIE - Nous allons sortir Jacques, pour que tu puisses t’expliquer au calme.JACQUES - Que j’explique quoi d’autres ? Je t’ai tout dit, enfin presque.ANNE-MARIE - Allez viens, Jacques, on va s’attarder un peu sur le « enfin presque » (ellelui prend la main)Entrée de NadineNADINE - Déjà à la chasse, Jacques. Remarquez avec madame (Anne-Marie) vous n’aurezpas trop de mal, la proie m’a l’air facile. (Anne-Marie ronge son frein) Monsieur (Michel)c’est à vous. MICHEL - Mais c’est-à-dire que je…..JACQUES - N’ayez pas peur, Le docteur est très doux.ANNE-MARIE - Hum hum MICHEL - Je n’ai pas peur mais je n’avais pas prévu de ….NADINE - Il faut savoir accepter les imprévus.VERONIQUE - L’occasion ne se représentera plus, et ce n’est pas votre femme qui vous enfera le reproche, à vous.ANNE-MARIE - Ah ça non.MICHEL - Bon ben alors, allons y.NADINE – Venez, ce sera pour vous un nouveau départ. (Nadine et Michel sortent)JACQUES - Il ne le regrettera pas. ANNE-MARIE - Ce qui ne va pas être ton cas.JACQUES - Ah non, je ne le regrette pas non plus. D’ailleurs je compte bien revenir.ANNE-MARIE - Dans tes rêves. (froide)Entrée de PascalPASCAL - Alors c’est lui ? Eh bien voilà vous l’avez retrouvé. (à Anne-Marie ) ANNE-MARIE - Oui c’est lui et je ne vais plus le lâcher. (elle lui tient toujours la main)PASCAL - Vous avez raison. A qui le tour, maintenant ?VERONIQUE - Je crois que c’est à moi.JACQUES - Ah, je ne savais pas qu’il y avait deux médecins.PASCAL - Non, il n’y en a qu’un.JACQUES - Ah vous n’êtes pas médecin vous ? Vous faites quoi alors ?PASCAL - Ah si, le médecin c’est moi. S’il n’y en a qu’un, je serai celui là.

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JACQUES - Ah (décomposé) et l’autre alors….ANNE-MARIE - Vient Jacques. (elle le tire, tel un zombie Jacques regarde la porte deNadine)JACQUES - C’est qui là ? Dis Anne-Marie c’était qui, la dame ? (Inquiet) (Ils sontsortis)VERONIQUE - Bon retour. Je pense, docteur, que vous venez de perdre des clients.PASCAL - On verra bien. C’est sûr que quand sa femme va s’apercevoir qu’il a donné 55euros à ma femme et qu’ils ne vont pas être remboursés, ça va être la soupe à la grimace.VERONIQUE - Ca plus les mocassins, c’est une journée qui va leur coûter bonbon.PASCAL - Bon, en parlant de bonbon, si on allait parler de vos petites pastilles à sucer.VERONIQUE - Vous n’aller pas être déçu, docteur, le labo vient de sortir le suppositoirecontre le mal de gorge.PASCAL - Vous pensez que les gens sont prêts à sucer des suppositoires.VERONIQUE - Je vais vous expliquer. (ils sortent cabinet ….Pascal)Retour de ChristelleCHRISTELLE - Michel, n’est plus là ? Oh et puis ce n’est pas plus mal, ça va m’aider àsauter le pas. (elle s’installe sur une chaise et prend un magasine)Retour de SabineSABINE - Je ne peux pas sortir, je suis bloquée ici.CHRISTELLE - La porte est fermée à clé ?SABINE - Non, c’est l’almanach Vermot, il fait le planton en bas devant la porte.CHRISTELLE - Pourquoi ?SABINE - Il m’attend, j’en suis sûre.CHRISTELLE - Eh bien restez un peu ici, il finira bien par se lasser. SABINE - Et vous, le docteur ne vous a toujours pas reçue ?CHRISTELLE - Si, j’en sors mais maintenant, j’attends pour aller là. (elle indique lecabinet de Nadine) SABINE - Ah bon ? Mais vous êtes déjà mariée.CHRISTELLE - Oui et alors; le mariage ce n’est pas quelque chose de rigide. Un jour onest marié et le lendemain on y est plus.SABINE - Le monde est tout de même mal fait. Moi, j’aimerais tant me marier et vous quiavez la chance d’y être, vous en avez marre.CHRISTELLE - La chance, où avez-vous vu que c‘était une chance ?SABINE - Ben si quand même, une vie à deux c’est tout de même plus remplie qu’une vie decélibataire.CHRISTELLE - Ah, pour être rempli, c’est rempli. Mais c’est tellement plein qu’il suffitd’une goutte pour faire déborder le vase.SABINE – Et pour vous, ça y est la goutte est tombée ?CHRISTELLE - Oui, c’est le docteur qui la mise, la dernière goutte.SABINE - Oh mon dieu, que vous a t’il fait ?CHRISTELLE - Il ne m’a rien fait. Il m’a dit que je me ruinais la santé à me prendre toutle temps la tête avec Michel. Alors, je vais suivre son conseil, je largue Michel, et je cherchequelqu’un d’autre.SABINE – Oh, comme vous y aller.CHRISTELLE - Je n’ai pas le choix, c’est une prescription médicale. Non mais regardezmoi, je ne suis pas mal foutue, moi, je devrais trouver facilement.SABINE - C’est pour moi que vous dites ça. (vexée) CHRISTELLE - Mais non, (gênée) c’est pour…pour me motiver.

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SABINE - Alors puisque vous êtes loin d’être moche. Pourquoi attendez vous après l’aide demadame Bouchard ? Allez dans la rue et claquez des doigts, vous en trouverez, 50 deshommes. CHRISTELLE - Oui, mais quitte à changer je voudrais, si possible monter en gamme.SABINE - Ah, monter en gamme! (Perplexe)CHRISTELLE - Oui, j’en ai soupée des petites Renault. Je voudrais goûter aux voitures desport (elle rêve et mine) vroum vroum. Oh! Les accélérations ça vous colle au siège, c’estgéant.SABINE - Vous n’avez pas le permis.CHRISTELLE - Il me conduira, c’est tellement plus romantique. Vous pensez que c’estjeune ça ? (Ses vêtements) Ou il faut que je me rachète autre chose ?SABINE - Ca faisait très Twingo, mais dans une Porsche, ça va peut être jurer.CHRISTELLE - Vous avez très certainement raison, je vais aller m’acheter autre chose ensortant. On met quoi pour rouler en Porsche ?SABINE - De l’essence et souvent.CHRISTELLE - Qu’est-ce que vous pouvez être rabat joie. Mais l’essence, c’est un détail,quand on roule en voiture de sport.SABINE - Pourtant au prix qu’elle est ! Moi j’y regarderais à 2 fois avant de faire le plein.CHRISTELLE - Vous n’avez décidément aucun sens des réalités, ma pauvre. Je crois queje vais m’acheter un ou deux tailleurs, assez courts. (excitée) C’est mieux comme ça quand ondescend d’une voiture de sport avec une jupe courte, on montre ses jambes aux passants, ohc’est trop chou.SABINE - Je ne voudrais pas briser vos rêves, mais ne dépensez pas de trop avant de l’avoirtrouvé, l’homme à la Porsche.CHRISTELLE - Ce n’est plus qu’une question d’heures, je suis très optimiste je faisconfiance à madame Bouchard.SABINE - Moi, aussi.CHRISTELLE - Vous voyez, sur ce plan là, nous sommes pareilles.SABINE - Sauf que je n’ai pas demandé de Porsche, moi.CHRISTELLE - Eh bien voila, c’est ça votre problème. Vous n’avez pas assez d’ambition;si nous on ne croit pas en nos chances qui y croira ?SABINE – Personne.CHRISTELLE - Je ne vous le fais pas dire. Moi, je l’imagine déjà l’homme à la Porschecabriolet.SABINE - Ah, en plus il faut qu’elle soit décapotable !CHRISTELLE - Mais oui, évidement, j’ai des cheveux magnifiques, qui prennent très bienle vent. (elle se passe la main dans les cheveux)SABINE - Dites moi, j’y pense, j’en connais un, pour vous.CHRISTELLE - Ah bon, vous avez des amis qui ont des Porsche ?SABINE - Oui, il y a Régis, il est sous le porche. (elle rit)CHRISTELLE - Oh, c’est drôle. (vexée) SABINE - Un porche ou une Porsche, c’est pareil, vous chipotez pour des broutilles. CHRISTELLE - Je vous le laisse votre Régis, c’est vous qu’il a repérée. SABINE – Eh bien, ce n’est pas réciproque.CHRISTELLE - Vous avez demandé quelque chose de précis vous ?SABINE - Oui, mais je n’ai pas envie de vous en parler.CHRISTELLE - Je comprends, mais c’était juste pour savoir si vous pourriez coller avecMichel.SABINE - (étonnée) Votre mari ?

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CHRISTELLE - Appelons ça comme ça, mais il est sur le marché maintenant. Si ça voustente, n’hésitez pas ?SABINE - Je vous remercie de penser à moi, mais tout à l’heure vous ne me l’aviez pasvraiment conseillé. Vous m’avez même dit que je ne le supporterais pas plus de 10 jours.CHRISTELLE - Non, mais j’ai exagéré, il est très bien vous verrez, gentil, serviable,calme, obéissant et très propre.SABINE - Voyez vous ça, y a 20 minutes il avait tous les défauts de la terre et maintenant,c’est presque le mari idéal. Mais gardez le donc puisqu’il est si bien.CHRISTELLE - Non, je donne sa chance à une autre, et autant que ce soit vous. Vousm’avez l’air très sympathique, il sera très heureux chez vous.SABINE - A vous entendre, on a l’impression que vous allez confier votre chien au chenil. Etque vous lui cherchez tout de suite un nouveau maître, histoire de vous déculpabiliser un peu.CHRISTELLE - Alors là; pas du tout, je suis sereine. Michel et Christelle c’est du passé,une erreur de jeunesse, on va tourner la page et on le fera dans la sérénité le calme et laconcertation.SABINE - Vous allez tourner la page, vous oui, mais lui, peut être pas.CHRISTELLE - C’est vrai, il n’a jamais lu. SABINE - Quant à votre concertation, vous savez qu’il faut être deux pour se concerter.CHRISTELLE - Vous n’allez tout de même pas m’apprendre le français. On s’est concerté.SABINE - Ah bon, quand ?CHRISTELLE - Tout à l’heure avec le docteur dans son cabinet.SABINE - Ah oui, mais pas avec Michel.CHRISTELLE - Ah non, pas avec Michel. Avec lui je ne me concerte pas, il n’en a pasl’habitude il risquerait de ne pas le supporter. Il est très fragile vous savez. SABINE - En tout cas vous, vous me déconcertez. CHRISTELLE - On voit vraiment que vous n’y connaissez rien en homme.SABINE - Justement, il ne trouve pas le temps long. Où est il, Michel ?CHRISTELLE - Aucune idée, il vit sa vie, et c’est très bien comme ça.SABINE - Et s’il rentre sans vous ?CHRISTELLE - Je prendrai le bus, j’adore ça, et puis, c’est peut être la dernière fois que jele prendrai.SABINE - Ah bon ?CHRISTELLE - Mais oui, enfin, quand on a une Porsche on ne prend plus les transports encommun.SABINE - Mais oui, évidemment.CHRISTELLE - Bon que fait-elle madame Bouchard ? Je suis impatiente; elle est avec quimaintenant ? SABINE - Ah, je ne sais pas qui elle a pris après moi. (elle réfléchit) La visiteuse, non cen’est pas possible, elle doit être avec le docteur. Jacques et Anne-Marie, ils sont repartis je lesai croisés. Régis, il est sous le porche, et Michel…CHRISTELLE - Et Michel est....on ne sait pas où, et on s’en fout. Donc c’est un client quel‘on ne connaît pas (heureuse), et il a peut être une voiture de sport.Entrée de NadineNADINE - C’est à qui?CHRISTELLE - A moiNADINE - (elle voit Sabine) Vous êtes revenue, Sabine, vous voulez consulter mon mari,pourtant je vous ai dit que ça allait s’arranger. C’est dans votre tête que ça se passe, votreherpes, il va disparaître dès que vous irez bien, la haut. (geste, la tête) SABINE - (très gênée) Mais non, et … je ne peux pas sortir parce que Régis m’attend à lasortie.

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NADINE - C’est parfait, je vous avais bien dit que vous ferriez des rencontres rapidement SABINE - Oui, mais j’en veux pas de sa rencontre à lui. Je ne tiens pas à passer ma vie avecla météo les dictons et le calendrier.CHRISTELLE - Vous préférez la passer seule avec votre herpes ?SABINE - (blême) Euh…. non, mais….CHRISTELLE - Ne vous en faites pas, il ne se voit pas votre herpes. C’est le principal. Bonc’est sûr, il vaudra mieux qu’il ait disparu avant d’entamer une relation suivie avec unhomme, mais vous n’en êtes pas encore là. (Sabine est très mal à l’aise)NADINE - C’est pour bientôt, je le sens. CHRISTELLE - Dites moi, c’est toujours rapide comme ça ?NADINE - J’ai effectivement d’excellents résultats. Vous savez en amour on sait tout de suitesi on s’attire ou pas. Regardez les aimants, ou ils s’attirent ou ils se repoussent, et bien chezmoi, c’est pareil, on est très vite fixé. CHRISTELLE - J’aime beaucoup votre analyse, moi j’ai perdu tellement de temps avec unqui manoeuvrait sans cesse, je veux rattraper le coup. Maintenant je veux aller droit dans lesiège baquet.NADINE - Nous allons parler de tout ça, vous venez madame ?CHRISTELLE - J’arrive, mais dites moi, il n’a pas été très long le monsieur d’avant, c’estun rapide, il doit bien avoir un voiture de sport ?NADINE - Eh non, mais ce monsieur est déjà pris. J’avais quelque chose pour lui, unecommande en quelques sortes. CHRISTELLE - Ah bon, vous avez des clients qui vous passent commande, ça peutm’intéresser. Et bien sûr vous livrez en 24 heures chrono ?NADINE - Pas vraiment, c’est un cas très exceptionnel. C’est une commande d’une clientequi ne peut pas se déplacer et qui pourtant a impérativement besoin d’un homme.CHRISTELLE - Je vois, c’est très bien ce que vous faites, c’est très utile, ça devrait êtreremboursé par la sécu.SABINE - Pour une fois, je suis d’accord avec vous.NADINE - Je ne demande que ça. Allez madame, si vous voulez bien me suivre. C’est parici. (elle indique son cabinet à Christelle et elles sortent) SABINE - Merci pour votre discrétion madame Bouchard, mais qu’est-ce qui m’a pris d’allerme confier à cette femme, pour le prix j’aurais mieux fait d’aller m’allonger chez un psy. Ellene me trouvera jamais personne en disant à tout le monde que j’ai un peu d’herpes.Entrée de PascalPASCAL - Ah, et bien je crois que c’est à nous.SABINE - De quoi faire ?PASCAL - Vous ne voulez pas consulter un médecin.SABINE – Ce n’est pas la peine, il va partir comme il est venu dès que j’irai mieux dans metête.PASCAL - Qui donc ?SABINE - Mon herpes !PASCAL - En tout cas, il ne se voit pas. SABINE - (agacée) Oui je sais merci, ce n’est pas marqué sur mon front, attention j’ai del’herpes. PASCAL - Vous ne voulez pas passer, ne serait ce que 5 minutes dans mon cabinet.SABINE - Non non et non.PASCAL - Comme vous voudrez, donc, je vais partir faire mes visites.SABINE - C’est ça .PASCAL - (il se dirige vers la porte du cabinet de sa femme et y frappe) Chérie.Entrée de Nadine.

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NADINE - Un problème Pascal ?PASCAL - Non, aucun, je pars faire mes visites. Tu as vu je t’ai envoyé une cliente.NADINE - Oui, merci, justement, elle m’attend. Ah, Pascal, pour madame Pupier, c’est bon,j’ai trouvé quelqu’un, tu avais raison ça colle parfaitement.PASCAL - A toute à l’heure. (bisous)NADINE - oui, a+. Ah au fait Pascal, pour le mixer, finalement si tu peux en récupérer un,ça m’arrangerait. (elle retourne à son cabinet)PASCAL - Toujours pas changé d’avis. SABINE - Toujours pas.PASCAL - Bon, je prends mon sac et je me sauve. (il sort … son cabinet)SABINE - Je trouve qu’il insiste lourdement. J’aide la sécu à s’en sortir, moi, je ne consultepas de médecin pour rien.Retour de Pascal (il a son sac et son blouson)PASCAL - Au fait, je ne vous ai pas demandé, pourquoi restez vous là ? Si ce n‘est pas pourconsulter ?SABINE - J’attends que la route soit dégagée.PASCAL - Vous n’avez peut être pas remarqué, mais il n’y a pas de neige. Il fait même trèsbeau pour un mois de février.SABINE - Oui, je sais et je connais le dicton.PASCAL - Quel dicton ?SABINE - Celui de Régis. Bon, dépêchez vous, vous avez des patients qui vont vousattendre.PASCAL - C’est fou comme les patients ne le sont plus. (il rit et sort …entrée principale)SABINE - Mais je ne peux tout de même pas passer ma journée ici. Ma voiture est en zonede stationnement payant, le temps va être dépassé, ils vont me verbaliser et peut être mêmequ’ils vont me la mettre à la fourrière. Ça serait le bouquet. Oh quelle journée, j’ai déjà fichu55 euros par les fenêtres tout ça pour trouver mon prince charmant. Alors que les princes çan’existe plus, même Albert de Monaco, j’ai lu qu’il n’était plus libre. Oh et puis , non paslui, il a déjà des gosses, y reste qui, alors ?Entrée de Michel MICHEL - Ah vous êtes là ! Vous savez que Régis, vous attend en bas ?SABINE - (sèche) Oui, je sais, merci.MICHEL - On a discuté un peu, il m’a l’air très sympa et il tient à vous.SABINE - Il ne me connaît même pas. MICHEL - Suffisamment pour avoir envie de faire un bout de route avec vous. Et voussavez, j’espère que ça va marcher parce que vous méritez d’être heureuse.SABINE - Merci, Michel c’est gentil.MICHEL - Non, c’est normal, je suis très heureux. Madame Bouchard m’a trouvéquelqu’un, je vais commencer une nouvelle vie, avec une femme douce et intentionnée, ça vame changer.SABINE - Mais vous ne la connaissez pas !MICHEL - Non, mais madame Bouchard me l’a tellement bien décrite que je l’aime déjà.SABINE - Tant mieux, je vous souhaite beaucoup de bonheur.MICHEL - Madame Bouchard m’a dit que c’est pile poil la personne qu’il me faut.SABINE - Comment est elle ? Elle vous l’a décrite.MICHEL - Oui, c’est une belle femme, très bien conservée pour son age, en pleine santé,compréhensive et toujours à l’écoute.SABINE - C’est effectivement ce qu’il vous faut.MICHEL - Et en plus on a un point commun, elle adore les animaux.SABINE - Oh la chance, elle vous a trouvé la perle rare.

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MICHEL - Je sais même déjà son nom: Muguette Pupier. C’est joli, Muguette. SABINE - Oui, et très originale. On imagine déjà une petite femme fragile un brun fluette.MICHEL - Tout a fait, et je dois déjà la rencontrer bientôt. (heureux)SABINE - Je suis sincèrement contente pour vous Michel; vous méritiez mieux que votreadjudant. MICHEL - Merci, mais vous aussi, vous allez trouver et vous savez des fois, il ne faut paschercher très loin.SABINE - C’est ce qu’on dit en effet. MICHEL - Bon moi, je vais vous laisser. Je vais passer faire quelques courses pour manouvelle vie. Et vous, allez rejoindre Régis, il vous attend. Au revoir. (il va sortir et seretourne) Ah ! Ne vous en faites pas je ne lui ai pas parlé de votre herpes. (il sort)SABINE - (effondrée puis en colère) Mais c’est pas vrai, elle l’a dit à tout le monde. (Elleprend un magazine et le lance contre la porte du cabinet de Nadine) Tiens, prends ça, languede vipère, je vais te l’arracher moi ta langue trop bien pendue. Tu devrais avoir honte de tefaire du fric sur le dos de la misère sexuelle des gens, on devrait interdire ce genre de métier,mais pourquoi je suis venue ? J’aurais mieux fait de répondre aux annonces du chasseurFrançais, ça au moins c’est sérieux.Entrée de RégisREGIS - Mais moi aussi, je suis sérieux, et je respecte votre timidité. Mais heureusementque Michel, m’a dit que vous m’attendiez ici, sinon, on se serait attendu longtemps, vous iciet moi en bas. SABINE - Oh non (elle se sauve) pas lui, il ne va pas me lâcher celui là.(Elle crie) Tirez (ou baisser) le rideau, s‘il vous plait. (Elle se place sur le devant de la scène,elle est ainsi d’un coté du rideau et Régis de l’autre)Merci, voilà, lorsque le rideau est tombé, il n’y a plus rien à espérer.Régis passe la tête ente le rideau.REGIS - Coucou, c’est moi Régis.SABINE - Oh et puis, après tout, Régis, c’est le roi, faute de prince; je pourrais me contenterd’un roi.REGIS - On ne va pas passer la journée à se parler à travers un rideau, si on allait boire unpot, ailleurs. SABINE - De toute façon ça n‘engage à rien, c‘est pas parce que j‘irai prendre un pot avec luique …, et puis on verra bien. (au public) Parce que, vous connaissez le dicton « un mecmoyen qui veut bien, vaut mieux qu’un mec bien qui perd ses moyens »

Sabine part avec Régis.

FIN

Claude Husson

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