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1 Editorial Editorial Editorial Editorial S'il est un sujet qui a animé le buzz généalogique en ce printemps 2012, c'est bien la publication le 27 avril dernier du compte rendu de la délibération de la CNIL à propos des modalités d'application de la loi de juillet 2008 relative à l'accès aux archives de l'état civil. Pourquoi tant d'effervescence ? Tout simplement parce que sans remettre en cause, du moins officiellement, la loi de juillet 2008, abaissant de 100 à 75 ans le délai de communication des archives de l'état-civil, la CNIL y met quelques sérieux bémols au point que sur son blog, Jean François PELLAN, vice-président de la Fédération Française de Généalogie et président du Centre Généalogique de Finistère ait pu écrire "Liberté, liberté chérie, où es-tu ?". Mais il faut bien reconnaître que sur certains aspects cette loi n'était pas des mieux "ficelées" et c'est probablement ce qui a fait tiquer la CNIL très sourcilleuse sur tout ce qui touche au respect de la vie privée. En nous aidant de l'article paru en page 19 du n° 200 de la Revue Française de Généalogie sous la signature de Guillaume de Morant, dont nous vous conseillons vivement la lecture, vous trouverez dans ce bulletin un bref résumé des principaux points à connaître sur ce sujet sensible. J.-G. CASTEL G. CASTEL G. CASTEL G. CASTEL

B19 Pr 3e - ricaupa.free.frricaupa.free.fr/CEGEVI/photogallery/Pratique/B19 complet.pdf · A côté de la topographie (du grec topos = lieu et graphein = dessiner) dont l'objectif

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EditorialEditorialEditorialEditorial

S'il est un sujet qui a animé le buzz généalogique en ce printemps 2012, c'est bien la publication le 27 avril dernier du compte rendu de la délibération de la CNIL à propos des modalités d'application de la loi de juillet 2008 relative à l'accès aux archives de l'état civil.

Pourquoi tant d'effervescence ? Tout simplement parce que sans remettre en cause, du moins officiellement, la loi de juillet 2008, abaissant de 100 à 75 ans le délai de communication des archives de l'état-civil, la CNIL y met quelques sérieux bémols au point que sur son blog, Jean François PELLAN, vice-président de la Fédération Française de Généalogie et président du Centre Généalogique de Finistère ait pu écrire "Liberté, liberté chérie, où es-tu ?".

Mais il faut bien reconnaître que sur certains aspects cette loi n'était pas des mieux "ficelées" et c'est probablement ce qui a fait tiquer la CNIL très sourcilleuse sur tout ce qui touche au respect de la vie privée.

En nous aidant de l'article paru en page 19 du n° 200 de la Revue Française de Généalogie sous la signature de Guillaume de Morant, dont nous vous conseillons vivement la lecture, vous trouverez dans ce bulletin un bref résumé des principaux points à connaître sur ce sujet sensible.

J....----G. CASTELG. CASTELG. CASTELG. CASTEL

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Dans ce numéro Dans ce numéro Dans ce numéro Dans ce numéro :::: Editorial J.-G. CASTEL p 1

De l'agrimensore au géomètre (suite et fin) Charles CORMIER p 3

Les pensionnaires des Invalides Patrick RICAUD p 6

Mariages insolites à Villepreux Jeanine MICHONDARD p 7

Etat civil en ligne : l'avis de la CNIL Jean-Gérard CASTEL p 14

Histoire de la carte postale Pascal HENRY p 15

Histoire de notre climat, (1ère

partie) Alain LOY p 22

Marie Louise DUQUET, femme soldat (suite et fin) Patrick RICAUD p 28

http://ricaupa.free.fr/CEGEVI

courriel de l’association : [email protected]

LES BREVESLES BREVESLES BREVESLES BREVES

La fête de la ville le 23 juin 2012La fête de la ville le 23 juin 2012La fête de la ville le 23 juin 2012La fête de la ville le 23 juin 2012 Nous avons pris beaucoup de plaisir à animer un stand joliment décoré. Nos activités de dessin pour les enfants, calligraphie sur le thème des mille et une nuits et les histoires de bonne aventure semblent avoir séduit nos visiteurs, petits et grands. Grand merci à nos bénévoles !

Nos activitésNos activitésNos activitésNos activités

Notre dixième anniversaire se termine avec une fin de saison à surprises avec les animations par nos adhérents. Le 7/4/2012, Danielle nous a fait voyagé dans le monde surprenant de la paléographie où de vieux papiers nous révèlent leur contenu après un effort reconnu pour comprendre les mots qui se cachent derrière des lettres ou des abréviations ressemblant davantage à des écritures mystérieuses. Le 19/5/2012, Serge nous a donné un bon coup de pouce avec des petits utilitaires bien sympathiques. Vous avez loupé la permanence, pas de problème, Serge nous a préparé un tutoriel que vous pouvez trouver sur notre page privative. Le 16/6/2012, Charles nous a vraiment fait découvrir un talent et surtout le moyen d’encadrer une photo ancienne d’un de nos ancêtres ou mieux encore une photo de mariage début vingtième, et pourquoi pas l’acte de naissance d’un ancêtre illustre. Bref, tous les présents ont été convaincus de la créativité que l’on peut développer pour embellir le passé et lui donner une seconde jeunesse.

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DDDDe l’agrimensore au géomètre 4000 ANS D'ARPENTAGE

(suite du n° 18)

L'époque moderneL'époque moderneL'époque moderneL'époque moderne

La profession d'arpenteur géomètre doit son essor à l'établissement du cadastre ordonné par Napoléon Ier (voir encadré). Il faudra près de quarante ans pour que sa réalisation soit terminée sur l'ensemble du territoire.

Ensuite les géomètres se tournent plus particulièrement vers les travaux relatifs aux propriétés privées et vers les grands chantiers : construction de canaux, de chemins de fer, de barrages, ...

La création du cadastre.

"...Les demi-mesures font toujours perdre du temps et de l'argent. Le seul moyen de sortir d'embarras est de faire procéder sur-le-champ au dénombrement général des terres, dans toutes les communes de l'Empire, avec arpentage et évaluation de chaque parcelle de propriété. Un bon cadastre parcellaire sera le complément de mon code, en ce qui concerne la possession du sol. Il faut que les plans soient assez exacts et assez développés pour servir à fixer les limites de propriété et empêcher les procès ..."

(Déclaration de Napoléon Ier à son ministre du Trésor Nicolas-François Mollien en juillet 1807).

Suit la loi du 15 septembre 1807 qui fixe les principes généraux du cadastre. La loi du 16 avril 1930 prévoit la rénovation de l'ancien cadastre. Enfin, la loi du 18 juillet 1974 instaure le remaniement du cadastre grâce aux

techniques topographiques modernes.

Depuis 1946 les géomètres-experts sont regroupés au sein de l'Ordre des Géomètres Experts (OGE). Ils exercent une profession libérale (au même titre que les notaires, les avoués, …).

Ils sont les seuls habilités par la loi à dresser les plans et documents topographiques à incidence foncière (bornage, division, mitoyenneté, servitudes, …). C'est à partir des documents établis par le géomètre-expert que le cadastre est régulièrement mis à jour. Ils peuvent également donner des consultations juridiques dans leur domaine de compétence et effectuer toutes les démarches administratives liées à l'acte de construire, gérer les patrimoines immobiliers et conseiller les élus locaux en matière d'aménagement et

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d'urbanisme, assurer des missions de maîtrise d'œuvre et d'assistance à maître d'ouvrage en matière de voirie et de réseaux divers et effectuer des missions de diagnostic sur les biens immobiliers et fonciers.

A côté de la topographie (du grec topos = lieu et graphein = dessiner) dont l'objectif est de déterminer la position et l'altitude de n' importe quel point situé dans une zone donnée, ce qui est l'essence même du travail de géomètre, nous trouvons les disciplines suivantes :

-La topométrie qui s'appuie sur les points géodésiques et les repères de nivellement pour représenter la planimétrie et l'altimétrie à grandes échelles.

-La géodésie, science qui étudie les formes et les dimensions de la terre ainsi que ses propriétés physiques, gravité, champ magnétique.

-La photogrammétrie qui permet de représenter le terrain à partir de photographies aériennes ou terrestres.

Ce que l'on peut trouver aux Archives Départementales

Série C : Administration provinciale avant 1790

Sous série Ponts et Chaussées : plans des routes, des rivières, des villes et villages, des églises.

Série P : Cadastre et matrices cadastrales.

Série Fi : Cartes, plans d alignement, cartes d'État Major, …

Série U : Archives justice de paix : actes et plans de propriété et de bornage.

Séries E et J : Livres terriers et plans terriers. (Série P aux archives nationales).

Le cadastreLe cadastreLe cadastreLe cadastre

Le cadastre représente l'ensemble des documents établis consécutivement à des relevés topographiques.

Institué par la loi du 15 septembre 1807, c'est sous l'Empire que vont apparaître les premiers plans cadastraux indiquant toutes les parcelles de terrain et les états de sections.

Les matrices cadastrales apparaissent en 1821 et regroupent alors en un seul registre propriétés bâties et non bâties. Des registres séparés pour ces deux genres ne seront établis qu'à partir de 1881. Les matrices cadastrales sont consultables aux Archives Départementales.

Une liste alphabétique des propriétaires renvoie à une page de la matrice qui indique aux numéros parcellaires du plan, toutes les possessions.

Les matrices distinguent toutes les constructions situées sur les parcelles. Elles indiquent en outre le lieu-dit et la contenance.

Les deux dernières colonnes de la matrice mentionnent "d' où sont tirés les articles acquis" et "où sont passés les articles vendus" c'est à dire à qui a été acheté le bien et à qui il a été vendu ainsi que les dates de ces mutations.

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Appareils utilisés par les arpenteurs et géomètresAppareils utilisés par les arpenteurs et géomètresAppareils utilisés par les arpenteurs et géomètresAppareils utilisés par les arpenteurs et géomètres La groma

Avec la chaîne d'arpenteur, la groma est l'instrument emblématique des arpenteurs de l'Antiquité. C'est une équerre optique ou équerre d'arpenteur qui divise l'espace en quatre quadrants et permet de tracer des lignes droites et d'élever des angles droits. La dioptra

Utilisé par les grecs, il s'agit d'un instrument de mesures angulaires horizontales. C'est l'ancêtre lointain du théodolite.

Le chorobate Appareil utilisé par les bâtisseurs romains pour la construction des aqueducs, servant

à mesurer les différences de niveau. La planchette ou cardiographe

Instrument utilisé par les arpenteurs du Moyen Age pour lever des plans, constitué par une planche montée sur un trépied, sur laquelle on pose une règle ou une alidade à pinnule que l'on dirige successivement vers les points que l'on veut repérer. Le goniomètre

Appareil servant à la mesure des angles horizontaux, constitué d'une partie fixe sur laquelle est montée une partie mobile, avec une règle graduée en degrés et un vernier permettant d'affiner la précision.

L'éclimètre Il s'agit d'une boussole munie d'un niveau et d'une lunette mobile dans le plan vertical

permettant la mesure des angles verticaux et des pentes. Le théodolite

Instrument d'arpentage apparu vers 1700 faisant en quelque sorte la synthèse des deux précédents. Il s'agit d'une lunette montée sur deux axes, l'un horizontal et l'autre vertical. Chacun des axes est équipé d'un cercle gradué permettant la lecture des angles. Le tachéomètre

Appareil reprenant les fonctions du théodolite et mesurant également les distances.

Les niveaux Appareils à lunette horizontale permettant de définir, par lecture sur une mire, la

dénivelée entre deux points.

Les appareils modernesLes appareils modernesLes appareils modernesLes appareils modernes Depuis la deuxième moitié du XXème siècle le développement de l'électronique puis de

l'informatique a donné naissance à de nouvelles techniques et à de nouveaux instruments : stations totales motorisées, positionnement par satellites (GPS), niveaux à code-barres, télémètres à laser, ...

Charles CORMIERCharles CORMIERCharles CORMIERCharles CORMIER

Sources : Sites Internet : - Légion VIII Augusta. - Généalogie Orange - Wikipedia - Généalogie Magazine Plan de Villepreux (XIXème siècle) : Archives départementale des Yvelines.

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LLLLes pensionnaires des Invalideses pensionnaires des Invalideses pensionnaires des Invalideses pensionnaires des Invalides En 1670, Louis XIV décide de faire construire un bâtiment susceptible d'abriter

ses soldats invalides ou trop âgés pour servir. Le courage des Villepreusiens n’a jamais failli et certains d’entre eux ont pu s’y retrouver pour un repos bien mérité. Peut-être le nom d'un de vos ancêtres figure-t-il dans la liste des pensionnaires. Vous pouvez le vérifier en utilisant le lien http://www.hoteldesinvalides.org

Patrick RICAUDPatrick RICAUDPatrick RICAUDPatrick RICAUD

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MMMMariageariageariageariagessss insolites à Villepreuxinsolites à Villepreuxinsolites à Villepreuxinsolites à Villepreux

Barbons et tendronsBarbons et tendronsBarbons et tendronsBarbons et tendrons "L'homme doit prendre une femme qui ait la moitié de son âge plus sept ans"

(proverbe).

De tous temps beaucoup d'hommes semblent avoir suivi ce proverbe ; et comme la division par deux n'était pas toujours très bien maîtrisée . . . Cette observance qui nous aura valu de plaisantes comédies, de Molière et Beaumarchais notamment était courante à Villepreux comme ailleurs. Florilège :

- Le 19 mars 1761, mariage de : Joseph PASQUET, 63 ans, fils de défunt Paul PASQUET recteur d’école et de Jeanne THIERSON, de la paroisse de SAINT REMI DE MAGNANVILLE, diocèse de TOUL, et, Louise-Barbe RICHOMME, 32 ans, fille de Pierre RICHOMME et Jeanne HERSAN, Les témoins étaient : Jean Marc ANTOINE, secrétaire de Madame la Comtesse de MAULEVRIER, Jean-Jacques LE MAIRE, valet de chambre de ladite dame, Jean-Baptiste DANNEVILLE, Jean ARNOULT, tous deux domestiques chez Madame la Comtesse de MAULEVRIER.

- Le 14 mars 1763, mariage de : Claude Charles VERNEAU, 65 ans, maçon, veuf d'Anne CHEDEVILLE et, Marie-Françoise DUPREZ, 35 ans, fille de défunt François DUPREZ, garennier de Sa Majesté et d'Anne PINSON, de cette paroisse depuis 9 ans.

- le 11 février 1768, mariage de : Jean-Baptiste BUTEL, charretier, 52 ans, veuf de Marie SAUCIER de la paroisse de RENNEMOULIN et, Marie-Louise DEMOUY, 28 ans, fille d'Antoine DEMOUY, marchand, et de Marie-Claude BON

- Le 6 février 1769, mariage de : Jacques Victor BESCHE, 45 ans, maître tailleur, veuf de Magdelaine de LIEVRE, de la paroisse de BAILLY depuis 15 mois et, Marie THOREL, 22 ans, fille de défunts Jacques THOREL, vigneron, et de Catherine Angélique LESIMPLE, de cette paroisse depuis un an et demi.

- Le 17 juin 1776, mariage de : Louis CARLU, couvreur, veuf de Catherine LEROI, âgé de 60 ans et, Jeanne BLANCHET, 30 ans, fille de Jacques BLANCHET, journalier, et de défunte Marie Madeleine DUMAS, tous de cette paroisse.

- Le 5 octobre 1776, mariage de : Pierre TIRCOT, tailleur, âgé de 60 ans, veuf de Marie-Charlotte DUCHATEL et,

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Marie-Françoise FERON, 36 ans, veuve de André CONTAIN –(ou CONSTAIN), chirurgien tous deux de cette paroisse.

- Le 16 janvier 1815, mariage de : Mathurin FRECHET, 63 ans, né le 5 novembre 1751, originaire de la commune de PIERREFITTE, département de l’Allier, veuf de Anne-Marguerite ROURY et, Marie-Agathe LEMAIRE, 35 ans, fille majeure d'André LEMAIRE, journalier, et de défunte Françoise-Agathe BIGARRE, demeurant chez son père, en ce bourg, où elle est née le 12 mars 1780.

Douairières et damoiseauxDouairières et damoiseauxDouairières et damoiseauxDouairières et damoiseaux

"Celui qui prend vieille femme aime l'argent plus que la dame" (proverbe).

Cet autre proverbe lui aussi a eu ses adeptes, beaucoup moins nombreux il est vrai que ceux de la catégorie précédente.

Qui ne se souvient notamment des amours d'Edith Piaf et d'un jeune chanteur qui ont défrayé la chronique de l'époque ?

(1) Garennier, ou garannier : nm ; personne chargée de garder une garenne, espace (bois ou lande), clos ou non où on élevait des lapins.

- Le 15 février 1779, mariage de :

Mathurin FRECHET, 28 ans, journalier, fils de défunt Jacques FRECHET, laboureur, et de Françoise BATTASSARD, de cette paroisse depuis un an et, Anne ROURY, 44 ans, veuve en secondes noces de Nicolas BRUNEAU, de tous temps de cette paroisse.

- Le 17 janvier 1780, mariage de : Gabriel CHASSEUR, 29 ans, journalier, fils de Pierre CHASSEUR journalier de la paroisse de BLARU, diocèse d’EVREUX et de Marie-Anne LAMY et, Geneviève DE LA MARE, environ 50 ans, veuve d'Alexandre DODE, de cette paroisse.

- 14 vendémiaire de l’an IV (6 octobre 1795), mariage de : Michel Jacques GOUJON, 25 ans, né le 2 novembre 1770, berger, fils de feu Jacques GOUJON et Françoise PROVOST et, Geneviève ROBERT, 49 ans, née le 29 octobre 1746, fille de feus Pierre ROBERT et Marie-Françoise ALAIN, demeurant à VILLEPREUX.

- le 2 messidor de l’an XII –(21 juin 1804), mariage de : Antoine MARTIN, maître de forge âgé de 28 ans, né en la commune de LA COLOMBE (Manche) fils de Gilles MARTIN cultivateur et d'Anne Jeanne VIVIEN et, Anne-Jeanne GENDRIN, 55 ans, née à MONTABOT –(Manche) demeurant en cette commune, fille de Joseph GENDRIN, laboureur, et de Anne JEAN, décédés audit MONTABOT.

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La famille PRISSETTE La famille PRISSETTE La famille PRISSETTE La famille PRISSETTE –––– étude sur étude sur étude sur étude sur 4444 générations :générations :générations :générations :

-Le 10 janvier 1774, mariage du Sieur : Jean-Dominique DAVID, 40 ans, cy-devant Grand Exempt de la ville et faubourgs de PARIS ; à présent Exempt de la Compagnie de Maréchaussée des voyages et chasses du Roy, fils de défunt Jean DAVID et de Catherine MONGEOT, originaire d’EPINAL en Lorraine diocèse de TOUL, résidant aux CLAYES, diocèse de CHARTRES depuis plus d’un an et, Marie Adélaïde PRISSETTE, 22 ans, fille de maître Nicolas Joseph PRISSETTE Procureur du Roy en la prévôté de VILLEPREUX, et de dame Geneviève Françoise GOURLIER, de tous temps de cette paroisse – Témoins : Louis Alexandre PAIN officier des chasses du parc de VERSAILLES, Nicolas Frédéric MENAGE, garde des Plaisirs du Roy, tous deux de cette paroisse et amis de l’époux , Jean Germain PRISSETTE, frère de l’épouse, Maître Denis DOUBLET, ancien avocat au Parlement, Premier Commis des domaines du Roy de la paroisse de Saint Sulpice de PARIS, amis de l’épouse.

- Le 1er

septembre 1777, mariage de :

Maître Jean-Germain PRISSETTE, 27 ans, Commissaire de Police au Bailliage de

VERSAILLES, à la résidence de VILLEPREUX, fils de Maître Nicolas Joseph

PRISSETTE, notaire royal et demoiselle Geneviève Françoise GOURLIER et, Madeleine PESCHAIN, âgée de 22 ans, fille de défunt Louis PESCHAIN entrepreneur de bâtiments et de Marie DES RUES, assistée d'Antoine BEGUIN, tuteur.

Témoins, Jean Dominique DAVID, officier de cavalerie, beau-frère de l’époux de la paroisse de saint Nicolas des Champs de PARIS, Joseph PATRA, bourgeois de la paroisse Saint Côme de PARIS, cousin de l’époux, Jean Antoine CROISEY, graveur de la marine, beau-frère de l’épouse de la paroisse Saint Côme de PARIS , Pierre Hippolyte DE LA BARRE DU PARC, principal élève de Maître ROLAND, notaire à VERSAILLES, paroisse Notre Dame, ami de l’épouse.

- Le 20 Floréal de l’an VIII (10 mai 1800), mariage de : Germain Nicolas PRISSETTE, élève vétérinaire, majeur, né le 13 juin 1778 à VILLEPREUX, fils de Jean Germain PRISSETTE notaire public, et de Marie Magdeleine PESCHAIN de la commune de VILLEPREUX et, Anne Nicole LE CHEVALLIER, 20 ans, née à METZ le 9 may 1780, femme divorcée de Nicolas CLET, fille de Joachim LE CHEVALLIER, passementier demeurant à METZ et de Barbe VINCENT ; ladite Anne Nicole demeurant à PARIS, rue de Buffaut, numéro 511. Témoins : Jacques Nicolas GRAVELLE FONTAINE, propriétaire de la terre du Val Joyeux à VILLEPREUX, François Claude BARBÉ cultivateur à VILLEPREUX, Joseph Thomas BRUGUIERE, beau-frère de l’épouse, négociant demeurant à PARIS, rue de Buffaut, numéro 511, Joseph GUINARD, Membre du Tribunat, demeurant à PARIS, rue de Beaune, numéro 690, et Jacques Henry Gabriel LAPERRUQUE, domicilié à MARLY.

Voilà une affaire rondement menée : entre le 10 mai 1800 et le 14 mai 1801, un mariage et un

divorce. Il faut dire que l’épouse avait vécu : une première union ratée, à 20 ans, déjà pour

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incompatibilité d’humeur et de caractère. On ne se refait pas ! Germain-Nicolas aurait dû

se méfier !!

Mais la vie continue...Leur fille se marie à VILLEPREUX :

- le 9 août 1821, a lieu le mariage de : Charles LANGLOIS, limonadier, âgé de 39 ans, né à VERSAILLES le 3 décembre 1781, demeurant en cette ville, rue de la Paroisse N° 26, fils de feu Charles LANGLOIS premier du nom, en son vivant limonadier, décédé audit VERSAILLES le Ier mai 1808, et de Françoise Antoinette THIBAULT, décédée audit VERSAILLES le 14 septembre 1819 et, Barbe PRISSETTE âgée de près de 20 ans, née à METZ département de la Meuse le 19 fructidor de l’an IX –(2 septembre 1801)- demeurant à VILLEPREUX, fille de Germain Nicolas PRISSETTE, Avocat à la Cour Royale de PARIS, directeur et propriétaire du journal "le Courrier des Spectacles", domicilié audit VILLEPREUX, et de Anne-Nicole LECHEVALLIER, femme divorcée dudit PRISSETTE, demeurant à BAGNEUX près de PARIS, département de la Seine. Témoins : Louis Pierre Prudent LEGAY, homme de lettres, 77 ans, beau-frère de l’époux, demeurant à PARIS, rue d’Argenteuil N° 25, Martin Vincent CLACQUESIN propriétaire, âgé de 68 ans, demeurant à VERSAILLES, Place Dauphine N° 10, ami de l’époux, Jean-Baptiste DELCHER, limonadier, 30 ans, demeurant à VILLEPREUX, cousin de l’épouse, François-Xavier DELAPORTE, ancien Capitaine de Cavalerie de l’Ordre Royal de la Légion d’Honneur, 38 ans, demeurant à VERSAILLES, rue Neuve N° 51, ami de l’épouse.

Le divorce, une invention pratique pour rajeunir son couple ?Le divorce, une invention pratique pour rajeunir son couple ?Le divorce, une invention pratique pour rajeunir son couple ?Le divorce, une invention pratique pour rajeunir son couple ?

Mariage de Louis BON, marchand, veuf majeur de défunte Marie-Anne DODÉ et, Marie-Françoise THUÉ, veuve majeure de défunt Jacques DUROS, laboureur de cette paroisse. Témoins : François MAINGOT, neveu de l’époux, Claude-François CACHEUX, marchand, Pierre DUROS, Charles Antoine ROUSSEL, fils et gendre de l’épouse. Le 2 avril 1793, Louis BON, 55 ans, laboureur de VILLEPREUX et Marie Françoise THUÉ, 54 ans, divorcent (après seulement 7 mois de mariage). Puis, le 26 juin 1793 : - Louis BON, 57 ans, divorcé de Marie-Françoise THUÉ, veuve DUROT, se remarie avec Marie-Jeanne HERVÉ, 24 ans, née le 15 août 1768, à VILLEPREUX, fille de Jacques-Philippe HERVÉ et d'Anne LANGLOIS.

Notons au passage que ces deux mariages entrecoupés d'un divorce, le tout en moins

d'un an, auront fait vieillir prématurément ce brave M. BON !

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Le divorce :Le divorce :Le divorce :Le divorce :

"Il est évidemment bien dur de ne plus être aimé quand on aime, mais cela n'est pas comparable à l'être encore quand on aime plus" (Georges Courteline).

La rupture du mariage a toujours été très mal vu par l'Eglise catholique romaine pour laquelle il constituait la rupture d'un engagement solennel pris devant Dieu. Le Pape avait cependant pouvoir de le dissoudre, notamment dans le cas où il n'avait pas été consommé ou en cas de stérilité. Les souverains n'échappaient pas à cette règle encore que leur puissance, militaire notamment, donnait du poids à leur requête auprès du successeur de Saint Pierre et que la Reine était avant tout la mère

des enfants pouvant être appelés à succéder au Roi leur père ; ce dernier, marié en fonction des seuls intérêts de la couronne s'arrogeait le plus souvent une très grande liberté sentimentale (Henri IV, Louis XIV, Louis XV. . . pour ne citer que les plus actifs en ce domaine).

L'Histoire cependant nous a laissé la trace de quelques ruptures qui ne furent pas sans conséquences. Citons :

- Louis VII et Aliénor d'Aquitaine dont l'inconduite, réelle ou supposée, durant la seconde croisade amena à la rupture du mariage. Aliénor aurait même eu l'audace de rappeler à son royal époux que leur degré de consanguinité était de nature à faire annuler un mariage pourtant arrangé par Suger ! Petites causes, grands effets, quelques mois après sa répudiation la belle se consolait dans les bras d'Henri Plantagenet, futur Henri II d'Angleterre auquel elle apportait en dot ses immenses possessions d'Aquitaine et d'Anjou. . .

Henri VIII d'Angleterre, d'un tempérament tranchant, ulcéré que le Pape se lasse

de dissoudre ses mariages décida de régler ses problèmes conjugaux à la hache. . . Pour faire bonne mesure il n'hésita pas à soustraire l'Eglise d'Angleterre à l'autorité du Pape et à s'en proclamer le chef sans se soucier des fulminations de ce dernier à son encontre. Le schisme dure toujours. . .

Institué par une loi du 20 septembre 1792 (l'an 4ème de la Liberté, le 1er de l’Egalité), le divorce est alors une procédure simple, sans juge ; il peut être prononcé pour "incompatibilité d'humeur ou de caractères" ou pour une cause imputable à l'un des époux. Après que la portée de la loi de 1792 ait été considérablement réduite par le code civil en 1804, le divorce fut aboli par la loi du 8 mai 1816 qui transforma toutes les demandes de divorce en séparation de corps. Il ne fut rétabli que par la loi du 7 juillet 1884 (loi Naquet), complétée par celle du 18 avril 1886.

- Le 23 frimaire de l’an IX - (4 décembre 1800) : Anne Nicole LECHEVALLIER divorcée de Germain Nicolas PRISSETTE pour incompatibilité d’humeur et de caractère ; demande formulée par ledit PRISSETTE contre ladite CHEVALLIER son épouse, conciliation négative le 24 pluviose de l’an IX (13 février 1801). Acte de non conciliation et non comparution de l’épouse, rédigé le 25 floréal de l’an IX (15 mai 1801) par GRAVELLE-FONTAINE.

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LLLL'endogamie des tisserands'endogamie des tisserands'endogamie des tisserands'endogamie des tisserands

L'endogamie est l'obligation pour un individu de se marier à l'intérieur de son groupe.

Le tisserand travaillait dans des conditions très pénibles, dans un local humide, en sous-sol, sur un métier imposant et difficile à actionner. C’était un travail d’homme. Si la femme restait veuve, elle se trouvait dans l’obligation de se remarier.

C’est le cas de Anne-Catherine HENRY, originaire de NOISY LE ROI, qui a épousé avant 1733 Charles-Nicolas DUPONT, tisserand à VILLEPREUX. Il meurt en 1741.

Elle se remarie en 1743 avec François BINOIS, tisserand à VILLEPREUX, qui meurt en 1748.

Et elle épouse en troisièmes noces, en 1751, Jean PELLETIER, tisserand à VILLEPREUX, Elle eut au moins 8 enfants.

De très jeunes mariés :

- Le 24 février 1767, mariage de : François FLEURY, laboureur, 19 ans, fils de défunt Jean-Marie FLEURY, laboureur, et d’Alexis DEMOUY de la paroisse de CHAVENAY et, Marie-Anne Françoise PHILIPPE, 16 ans, fille de Jean PHILIPPE, laboureur, et de défunte Marie-Anne THOMAS

- Le 21 février 1773, mariage de : Antoine TIRCOT, tailleur d’habits, âgé de 19 ans, fils de Pierre TIRCOT tailleur d’habits et de Marie-Charlotte DUCHATEL, de cette paroisse et, Geneviève GUIARD, âgée de 18 ans, fille de Noël GUIARD, journalier, et de Marie Madeleine TREMBLAI

- Le 24 brumaire de l’an XI –(15 novembre 1802), mariage de : Pierre Hippolite LAPAILLE, 17 ans, né à MONTFORT L’AMAURY, demeurant au bourg de VILLEPREUX, fils de Pierre LAPAILLE demeurant à CHEVREUSE, et de défunte Marguerite SOUHAITÉ et, Aglaé Charlotte Marie FERET, née à VILLEPREUX le 4 juillet 1784, âgée de 18 ans, demeurant à VILLEPREUX, fille de défunt Pierre FERRET, serrurier, et de Marie-Louise DECAIX, à présent sa veuve.

- Le 17 octobre 1829, mariage de : Nicolas César MAILLARD, journalier demeurant à DREUX âgé de 21 ans passés, né le 6 janvier 1808, fils de Jean-Baptiste MAILLARD et de Marie-Véronique ANGENARD et, Aimée ROCHARD, née à VILLEPREUX où elle demeure, le 15 novembre 1812, mineure, âgée de 16 ans passés, fille de Claude Etienne ROCHARD, et d'Elisabeth CHOIX, sa femme. Un mois plus tard, ils perdent leur enfant :

- Novembre 1829, naissance et décès d'Aimée MAILLARD "pour avoir donné aucune marque d’existence" chez ses père et mère, Nicolas MAILLARD et Aimée ROCHARD.

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Quelques professions exercées par les témoins, citées dans les actes : 1696 , Olivier PETAUT , 1697, Thomas CHARLOT et Thomas GILBERT, sont vignerons 1696 , François FRANCINI DE GRANDMAISON, chevalier, Seigneur de Grandmaison, Président des Eaux de Sa Majesté. 1697, Pierre VELVE , Suisse du Roy. 1699, Pierre MALTAIS, garde des plaisirs de Sa Majesté. 1699, Bernard CASSEL, valet de pied du Roy. 1699, Jacques SAFIRET, tailleur d’habits. 1701, François LEGRAI, compteur de marée, demeurant à PARIS rue Tiquetonne (les Halles ?) 1701, Alexandre DU PARC, maître fauconnier des oiseaux du Cabinet du Roy 1702, Joseph TORNANT, matelot sur le Canal de VERSAILLES

Janine MichondardMichondardMichondardMichondard

La phrase La phrase La phrase La phrase mystérieuse :mystérieuse :mystérieuse :mystérieuse :

"La liberté d'aimer n'est pas moins sacrée que la liberté de penser. Ce qu'on appelle aujourd'hui l'adultère est identique à ce qu'on appelait autrefois l'hérésie."

Écrite avec l'intention manifeste sinon de choquer du moins celle de faire réagir, cette phrase ne laisse pas indifférent quelle que soit notre opinion sur le sujet. Mais qui donc en est l'auteur ? ? ?

. . . . Réponse dans notre prochain numéro.

Si vous aussi vous découvrez dans des actes, des choses drôles ou insolites, surtout faites-

nous le plaisir de nous les communiquer pour en faire profiter nos lecteurs.

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EEEEtattattattat civilcivilcivilcivil en ligneen ligneen ligneen ligne : l'avis de la : l'avis de la : l'avis de la : l'avis de la CNILCNILCNILCNIL Le 27 avril dernier a été publié le compte-rendu d'une

délibération de la CNIL qui durcit sensiblement les conditions de publication des actes d'état-civil, notamment sur Internet telles qu'elles étaient définies dans la loi de juillet 2008.

Il faut dire que le législateur n'a peut-être pas suffisamment pris en compte l'allongement de la durée de la vie et que des actes comportant éventuellement des mentions marginales pouvaient se retrouver sur Internet avant même le décès des intéressés. C'est

probablement ce qui a fait tiquer la CNIL, très sourcilleuse sur la protection de la vie privée. Les mesures édictées dans cette délibération s'adressent aux services d'archives mais non directement aux particuliers.

La CNIL introduit le principe, non prévu par la loi, de la distinction entre la consultation sur place et la publication sur Internet.

Les possibilités de mise en ligne et d'indexation par les services d'archives peuvent être ainsi résumées :

De 25 à 75 ans, Aucune publication sur Internet ni indexation, sauf pour les actes de décès qui

peuvent être mis en ligne mais sans indexation.

De 75 à 100 ans Les actes de naissances et mariages peuvent être mis en ligne, mais sans indexation et

les mentions marginales doivent être masquées. L'indexation des actes de décès n'est possible que sur les moteurs de recherche internes Tous les autres documents pouvant contenir des "données sensibles" (1) demeurent interdits de publication.

De 100 à 120 ans Les actes de naissance et décès peuvent être mis en ligne et indexés, les actes de

mariages peuvent être mis en ligne mais indexés sur moteurs internes uniquement. Les documents contenant des données sensibles peuvent être mis en ligne mais sans indexation.

Au-delà de 150 ans Toutes les restrictions concernant les documents contenant des données sensibles

sont levées.

J....----G. CASTELG. CASTELG. CASTELG. CASTEL

(1) Par "données sensibles" il faut entendre celles ayant trait aux origines raciales ou ethniques, aux opinions religieuses ou philosophiques, à l'appartenance syndicale ou à l'orientation sexuelle.

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HHHHistoire de la carte postaleistoire de la carte postaleistoire de la carte postaleistoire de la carte postale Si l'Angleterre fut le berceau du timbre-poste (en 1837), l'Autriche fut

celui de la carte postale. Le docteur Stéphan, en 1865, propose pour la première fois un mémoire sur la carte postale à la conférence postale de Karlsruhe. L'idée n'est pas reprise tout de suite et il faut attendre le 1er octobre 1869, à Vienne, pour que le professeur Emmanuel Hermann convainque l'administration postale autrichienne de l'intérêt de ce support.

Apparition de la carte postale en France en 1870Apparition de la carte postale en France en 1870Apparition de la carte postale en France en 1870Apparition de la carte postale en France en 1870

En France, la carte postale fait sa première apparition en 1870 dans un Strasbourg assiégé par l'armée prussienne, puis durant le siège de Paris où la section des Postes de la capitale crée les cartes-poste, pour "envoi ouvert par ballon monté", avec l'adresse du destinataire d'un côté et la correspondance de l'autre.

Le 20 décembre 1872, la loi de finance, sur proposition du député Louis Wolowski, introduit en France de façon officielle la carte postale. L'utilisation de la carte postale officielle n'intervint en France que le 15 janvier 1873.

Deux types de cartes postales furent d'abord mises en vente dans les bureaux de poste. L'une, de couleur jaune, (ci-contre, en haut) affranchie à 10 centimes, était destinée à circuler à découvert en France et en Algérie, dans l'intérieur d'une même ville ou dans la circonscription d'un même bureau. L'autre, (ci-contre, en bas) affranchie à 15 centimes, pouvait circuler de bureau à bureau. La seule illustration (ou plutôt décoration) de cette carte postale officielle est une frise de 4 mm d'épaisseur encadrant la partie réservée à l'adresse du destinataire et portant le timbre d'affranchissement et les indications administratives. Le public fit à cette première carte un accueil favorable. Sept millions d'exemplaires s'écoulèrent en une semaine.

Jusqu'en 1875, la carte postale est restée un monopole de l'administration des postes, ce qui ne signifie pas que des commerçants et des industriels n'en aient pas fait usage, à titre publicitaire, avant cette date.

Premières illustrationsPremières illustrationsPremières illustrationsPremières illustrations

Dès 1873, les magasins de La Belle Jardinière firent reproduire au recto des cartes officielles de petites illustrations représentant leurs immeubles de la rue du Pont-Neuf, à Paris.

La carte postale acquiert rapidement ses lettres de noblesse lors de l'Exposition universelle de 1889, où une carte dessinée représentant la tour Eiffel fut vendue à 300.000 exemplaires.

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Outre la carte postale "Tour Eiffel" représentée au bas de la page précédente, on trouvera ci-

après la reproduction de celle éditée à l'occasion de l'exposition universelle de 1889, ces deux

cartes soulignant l'importance de cet évènement.

La carte postale de La Belle Jardinière de 1873 a-t-elle inspiré le Marseillais Dominique Piazza ? C'est en effet celui-ci qui semble être le premier à avoir commercialisé, en France, des cartes photographiques en 1891. Dès 1892, d’autres villes du sud de la France emboîtent le pas suivies de Paris. Cependant, les cartes photographiques imprimées restent excessivement rares avant 1897. C’est à cette époque que l’imprimeur Neurdein va éditer des cartes pour chaque ville importante de France et qu'Albert Bergeret, dès 1898, va produire des cartes

illustrant l'Est de la France.

La carte postale prend alors un essor considérable surtout avec l'Exposition universelle de Paris en 1900. Elle va connaître un âge d'or jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. À cette époque, les journaux ne comportent pas de photographies. La carte postale peut être utilisée comme un nouveau média : une espèce de télévision avant

la lettre. À côté des grands éditeurs nationaux, de petits photographes locaux vont fixer pour la postérité les événements marquants, les scènes typiques de la vie quotidienne, de la vie politique etc. Des hôtels, cafés, restaurants, des commerces en tous genres, utilisent la carte postale comme moyen publicitaire : le propriétaire pose avec ses employés et sa famille devant la vitrine. Tous ces petits moments de l'histoire locale sont aujourd'hui précieux et très recherchés.

Jusqu'au début de l’année 1904, il était interdit d'écrire au recto de la carte postale. Trois ou quatre lignes horizontales sur toute la largeur de la carte permettaient d'inscrire la seule adresse du destinataire. La photographie (au verso) ne recouvrait pas la totalité de l’espace pour permettre la correspondance du côté de l’image. On parle alors de "carte nuage" ou "carte nuageuse".

1904 : division du recto en deux parties1904 : division du recto en deux parties1904 : division du recto en deux parties1904 : division du recto en deux parties

À partir de 1904, décision est prise d'autoriser à écrire sur le recto de la carte postale, qui à cet effet est divisé en deux parties, l'une à gauche réservé à la correspondance, et l'autre, à droite, à l'adresse. Dès lors la photographie peut librement occuper tout le verso.

Si à l'origine, la carte postale est un document presque exclusivement postal imprimé par l’administration, à cette époque, des photographes, profitant des nouvelles avancées techniques, vendent leur production à une clientèle aisée sur les principaux lieux touristiques.

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La carte postale va aider la photographie à se diffuser à travers le monde et dans toutes les couches sociales. Le public pourra tellement s'approprier l'image qu'on en viendra même à faire développer des photos au format carte postale : c'est ce qu'on appelle les cartes-photos.

L'âge d'or de la carte postaleL'âge d'or de la carte postaleL'âge d'or de la carte postaleL'âge d'or de la carte postale

L'âge d'or de la carte postale va de 1900 à 1920 environ. Elles circulent par millions

dans le monde entier. Les éditeurs de cartes postales foisonnent, et le moindre buraliste du

plus petit village tient à voir son nom imprimé sur les cartes qu'il ne fait en fait que diffuser

pour le compte d'un grossiste de la région.

Le déclinLe déclinLe déclinLe déclin

On constate déjà, à partir des années 1920, que les productions sont de moindre qualité. Par souci de rentabilité, les éditeurs font le choix de procédés et de matériaux médiocres ; et d'autre part ils diffusent surtout des vues générales sans caractère, au détriment de scènes plus typées, mais aussi plus rapidement obsolètes.

Mais surtout, après 1918, l'inépuisable créativité de certains éditeurs et illustrateurs ne parvient pas à enrayer une tendance de fond liée à l'évolution des modes de vie. La carte postale connaît un déclin quantitatif continuel et finit par disparaître de la vie quotidienne, au profit de nouveaux modes de communications (tels que surtout le téléphone, puis le courriel) et de nouvelles pratiques de l'image (d'abord avec le développement de la photographie amateur, puis celui des appareils numériques).

On constate chez les éditeurs, depuis la fin des années 1970, un renouveau des sujets proposés : cartes humoristiques élaborées, recours à des photographes célèbres, reproduction d'affiches et de tableaux de maîtres, paysages sublimés. Par ailleurs la carte postale redevient un support publicitaire prisé et un moyen de diffusion de la photographie d'art.

N’hésitez pas à rechercher les cartes postales de vos régions ; elles imageront votre généalogie.

Les Les Les Les livreslivreslivreslivres traitant des traitant des traitant des traitant des cartes postales anciennes.cartes postales anciennes.cartes postales anciennes.cartes postales anciennes. LA CARTE POSTALE des origines aux années 1920.

(de Daniel Bénard et Bruno Guignard)

Rien de plus banal qu'une carte postale. L'objet est partout, sous toutes les latitudes, dans tous les intérieurs, et tout le monde en a reçu ou écrit au moins une dans sa vie.

Edition : Collection "Mémoire en images" ISBN : 9782813801265

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RECONNAITRE les photos et cartes postales anciennes

(de Sandrine Sénéchal)

Une photographie craquelée, une jeune femme aux traits un peu flous et, bien sûr, ni nom ni date... comme la centaine d'autres clichés qui vous attendent dans leur boîte.

Chez notre partenaire "Archives et Culture".

PARIS AU FIL DES JOURS EN 1900 dans la carte postale ancienne

(de Yves Bizet)

Trois cents cartes postales pour évoquer la vie des Parisiens à la Belle Epoque est une gageure réussie par Yves Bizet. Ces cartes commentées déroulent une imagerie pittoresque où dialoguent la petite et la grande histoire.

Editions du Gerfaut (ouvrage épuisé)

ISBN : 9782914622288

LA FRANCE autrefois/aujourd'hui

(de Jean-Jacques Brisebarre)

Différents lieux de France présentés tels qu'ils étaient autrefois, et tels qu'ils sont aujourd'hui : les photos "d'autrefois" sont issues d'archives ou de cartes postales anciennes.

Editeur : Sélection du Reader's Digest EAN13 : 9782709818919

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DOMINIQUE PIAZZA, un destin marseillais.

(de Jean Contrucci)

Auteur marseillais de renom, Jean Contrucci a été journaliste et critique littéraire pendant plus de trente ans. Il est l’auteur des “Nouveaux Mystères de Marseille” aux éditions Lattès et d’ouvrages historiques sur la ville, parmi lesquels le célèbre “Marseille, 2600 ans d’histoire” chez Fayard, référence en la matière.

Editeur : HC Editions

Ouvrage en vente à la FNAC

CHIENS AU TRAVAIL dans la carte postale ancienne. (Yves Bizet)

Ce superbe trio attelé à une voiture attire de nombreux curieux dans une rue de Lille au début du XXème siècle. Cependant ce spectacle, sinon par la qualité de l'attelage, n'était pas rare à cette époque où les chiens exerçaient les métiers les plus variés et souvent les plus rudes. On l'a oublié aujourd'hui où leurs activités, comme celles des hommes, s'appuient plus sur leur affectivité, leur intelligence ou l'acuité de leurs sens que sur leurs simples forces.

Editions du Gerfaut. ISBN : 9782914622028.

UN SIECLE DE CARTES POSTALES. (de-Marc Combier)

Fondée avant la Première Guerre mondiale par Jean Combier, photographe passionné, la maison CIM (Combier Imprimeur Mâcon) va publier pendant près d'un siècle plus de deux millions de cartes postales différentes.

Editeur : CIM (Combier Imprimeur, Macon) ISBN : 9782862274171.

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PAYSANS D'ANTAN A TRAVERS LA CARTE POSTALE ANCIENNE (de Jean Claude Barbeaux)

En ce début de XXème siècle, les paysans, tels qu'ils apparaissent sur les cartes postales anciennes, semblent figés dans des attitudes et des ambiances éternelles. Celle, par exemple, du paysan-laboureur qui s'échine derrière sa charrue, fauche et moissonne encore souvent à la faux sinon à la faucille, s'éreinte dans le travail qu'exigent ses cultures, mobilise mille métiers d'artisans ; un monde où seules comptent encore l'expérience et la transmission des savoirs, de père en fils, de mère en fille." Illustré de près de 600 cartes postales anciennes, cet ouvrage rend hommage, sans artifice, à tous les paysans de France.

Editeur : HC Editions ISBN : 9782357200821

PARIS D'ANTAN : A TRAVERS LA CARTE POSTALE ANCIENNE (de Jérôme Bourgeoisat et Olivier Bouze)

La Belle Epoque consacre Paris, au cœur du dynamisme culturel français. C'est là que se réunissent les grands noms des arts et des lettres, du 'Lapin Agile' à Montmartre au 'Dôme' de Montparnasse. L'Art Nouveau s'inscrit à chaque coin de rue. Entre campagne des faubourgs et cité du cœur historique, Paris croît et se transforme.

Editeur : HC Editions. ISBN : 9782357200807

UN SIECLE DE CARTES POSTALES FERROVIAIRES. (de Evelyne et Jean-Pierre Rigouard)

La carte postale ferroviaire a aujourd’hui cent ans. Apparues dans les premières années du XXe siècle, de nombreuses séries ont été éditées par Fernand Fleury et les frères Neurdin (ND photo), photographes, imprimeurs et éditeurs parisiens. Puis de nouveaux éditeurs sont arrivés, Gillet, Danel, etc., et grâce à eux, au fil des ans, les matériels mis en service par les compagnies françaises de chemins de fer ont été dévoilés au grand public. Heureusement pour nous, admirateurs des vieilles locomotives et autres nostalgiques de la "vapeur", des cartophiles, ou plus exactement des ferroviphiles, passionnés par les belles mécaniques, l'architecture (gares) et les bâtisseurs (ponts, viaducs, tunnels), travaillent sans relâche pour collecter et sauvegarder ces magnifiques collections

Editeur : A. SUTTON, Saint-Cyr sur Loire ISBN : 9782813803177

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DICTIONNAIRE DE LA CARTOPHILIE FRANCOPHONE (Paul Armand)

"Tout, tout, tout, vous saurez tout sur . . . " la carte postale !!! L'ouvrage de base par excellence de la carte postale ancienne et

moderne. 800 pages 4400 notices sur les différents types de cartes, les éditeurs, les dessinateurs, les auteurs, les techniques, etc. .

Des monographies approfondies sur les éditeurs, les illustrateurs, la presse cartophile, les clubs d'hier et d'aujourd'hui, les revues de clubs, les revues spécialisées, l'histoire de la CP, etc..

Des études sur La collection des Cent, la collection Job, le droit d'auteur, etc.

NEUDIN 1976. (Joëlle et Gérard NEUDIN)

TOUT SUR LES CARTES POSTALES DE COLLECTION

Notamment : - des conseils aux collectionneurs, - les adresses utiles, - l'évolution des prix du marché, - des cartolistes de séries, - la cote des cartes regroupées sous 38 chapitres et plus de 2 000

rubriques, - un répertoire alphabétique des principaux sujets de cartes

postales.

Pascal Pascal Pascal Pascal HENRYHENRYHENRYHENRY Référence : http://www.francecartophilie.fr

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Histoireistoireistoireistoire de notre climatde notre climatde notre climatde notre climat

Nos grands hivers Nos grands hivers Nos grands hivers Nos grands hivers : 763763763763----764764764764

Hiver très rigoureux au cours duquel la mer fut gelée sur nos côtes. Dans l’intérieur de la Gaule, des froids extraordinaires furent signalés du début d’octobre 763 à la fin de février 764. En certaines contrées de notre pays, il serait tombé, au dire des historiens, jusqu’à 10 mètres de neige. 821821821821----822822822822

Tous les fleuves d’Europe, en particulier la Seine, l’Elbe et le Danube furent pris par les glaces pendant plus d’un mois. Les plus grandes rivières de la Gaule et de Germanie furent tellement glacées que, pendant plus de trente jours, on y passait dessus à cheval et avec des charrettes. 1073107310731073----1074107410741074

Fortes gelées du début novembre jusqu’au 15 avril, accompagnées d’un vent de nord violent et desséchant. Les moulins ne pouvant fonctionner par suite de la prise des fleuves et des rivières, l’armée d’Henry IV, Empereur d’Allemagne, souffrit cruellement du manque de farine et, par la suite de pain. 1114111411141114----1115111511151115

Hiver terrible en Bretagne de même qu’en Angleterre. La mer gela dans la Manche à quelques distances des côtes, les pierres les plus grosses se fendirent avec éclat. 1124112411241124----1125112511251125

Froids extraordinaires avec chutes de neiges abondantes en France, Allemagne et Italie. Dans les rivières, la glace était si épaisse et si solide quelle supportait les voitures chargées ; les chevaux circulaient sur le Rhin comme sur la terre ferme. Ces intempéries se prolongèrent tellement que les arbres ne prirent leurs feuilles qu’en mai. 1218121812181218----1219121912191219

Dans le centre de la France, l’hiver fut si rude et si long que par trois fois la Loire, la Seine et la Vienne se trouvèrent suffisamment gelées pour quelles puissent être traversées sur la glace. 1233123312331233----1234123412341234

Très rigoureux dans l’extrême Est de la France et en Italie. Le Rhône et le lac de Zurich furent congelés. Des voitures chargées purent arriver de la terre ferme jusqu’à Venise en passant sur la glace.

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1235123512351235----1236123612361236 Toutes les rivières furent prises par la glace, dont la débâcle entraîna la chute

des ponts de Saumur et de Tours. 1302130213021302----1303130313031303

En décembre froids exceptionnels dans l’Est et le Sud-est du pays, surtout vifs du 26 décembre au 6 janvier. Le Doubs, le Rhin et le Rhône furent gelés. En leurs lits, on trouvait mort les gens par angoisse de froid. 1315131513151315----1316131613161316

L’hiver se montra si rigoureux en France, en Allemagne et en Angleterre, depuis le début décembre jusqu’à Pâques, qu’il provoqua une famine générale, conséquence démographique (moins de naissances, de mariages et plus de décès), migrations importantes. On était obligé, nous dit Rapin de Thoyras1 dans "l’Histoire de l’Angleterre", de cacher les enfants avec un soin extrême, si on ne voulait les exposer à être dérobés pour servir d’aliments aux larrons. Après cet hiver rigoureux, énormes pluies au printemps, été et automne ce qui entraîne une chute de la démographie, exemple la ville d’Ypres sur une population de 30 000 âmes, de mai à octobre, il y eut un minimum de 2.794 morts, avec environ 160 morts par semaine de mai à août. 1324132413241324----1325132513251325

Très rigoureux dans le Nord de la France. La Seine gela deux fois, et au cours de la débâcle, les ponts de bois de Paris furent emportés.

1363136313631363----1364136413641364

Dans le centre et le midi de la France, l’hiver fut très long et ne se termina qu’à la fin mars, à Paris, on compta 14 semaines consécutives de fortes gelées, durant lesquelles le sol resta couvert de neige, destruction des vignes et des noyers. Le lac de Zurich, le Rhône et le Rhin furent gelés jusqu’à une grande profondeur du 13 janvier au 25 mars. La Loire étant gelée, la ville de Tours employa 38 hommes pour rompre les glaces afin d’empêcher les assiégeants de passer. A Liège, gel de la Meuse du 21 décembre au 24 mars, gel aussi de la lagune de Venise. 1407140714071407----1408140814081408 En Angleterre, en Allemagne et en France, cet hiver fut un des plus rudes du Moyen-âge, et occasionna la destruction d’un nombre considérable d’arbres fruitiers et de vignes. Il se prolongea du 10 novembre au 31 janvier et du 15 février au 10 avril. On lit dans les Registres du Parlement : "- La Saint-Martin dernière passée, il y eu une bonne froidure que nul ne pouvait besogner. Le greffier même, bien qu’il eût près de lui du feu en une pellette pour empêcher l’encre de son cornet de geler, voyait celle-ci se geler en sa plume de trois mots en trois mots". Par ailleurs Félibien2 écrit : "tous les annalistes de ce temps là ont pris soin de remarquer que cet hiver fut

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le plus cruel qui eut été depuis 500 ans. Il fut si long qu’il dura depuis la Saint-Martin jusqu’à la fin janvier et si âpre que les racines des vignes et des arbres fruitiers gelèrent. Toutes les rivières étaient gelées et les voitures passaient sur celle de Seine à Paris. On y souffrait une grande nécessité de bois et de pain, tous les moulins de la rivière étant arrêtés et l’on serait mort de faim dans la ville sans quelques farines qui y furent apportées des pays voisins" A Paris, durant 66 jours les gelées atteignirent une intensité exceptionnelle : "le dimanche après l’Épiphanie les gens allèrent ribber ou chouller en traversant la Seine d’un côté à l’autre".

1419141914191419----1420 1420 1420 1420

Très rude en France avec beaucoup de neige. Les loups pénétraient jusque dans les faubourgs de la capitale, qui se trouvait alors aux mains des Anglais. 1434143414341434----1435143514351435

En Angleterre on l'appela "la grande gelée" car l'hiver s‘y prolongea du 24 novembre au 10 février: "Dans le Nord, il neigea près de 40 jours consécutifs, la nuit comme le jour". de nombreux lacs et fleuves furent gelés. Les plus lourdes voitures traversèrent la Seine à Paris et la Moselle à Metz. "L’eau qui écoulait des lingers mouillés placés devant le feu pour sécher gelait en tombant". 1442144214421442----1443144314431443

C’est surtout dans le Midi que cet hiver fut remarquable. "Les rivières du pays de Gascogne, du Languedoc et du Quercy gelèrent si fort que nul ne pouvait y aller ni à pied ni à cheval par suite des neiges qui étaient au sol". Les chroniques de l’époque relatent qu’en cette année 1442 "La reine de France, Marie d’Anjou, épouse du roi Charles VII, étant en la ville de Carcassonne, y fut assiégée par les neiges hautes de plus de 6 pieds (2 mètres) par les rues et fallut qu’elle s’y tint l’espace de trois mois, jusqu’à ce que M. le Dauphin, son fils, vint la quérir et la conduisit à Montauban ou était le roi son père". De son côté, en effet, Charles VII avait été contraint de passer l’hiver à Montauban, depuis Noël 1442 jusqu’à la fin février 1443, sans pouvoir, en raison des rigueurs de la saison, sortir de la ville. 1480148014801480----1481 1481 1481 1481

L’hiver fut très froid et très long, car il se prolongea plus de 6 mois. La Seine, l’Oise, la Marne et l’Yonne furent gelées. En Bretagne, des gelées d’une exceptionnelle intensité se produisirent de Noël à fin février. Les vignes périrent en grand nombre dans l’Est : dans certaines contrées, "on coupait le vin avec la hache et la cognée et on le vendait au poids".

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1507150715071507----1508150815081508

Rigoureux dans le Midi. Le jour de l’Épiphanie, il tomba à Marseille près d’un mètre de neige (3 pieds). 1520152015201520----1521152115211521

L’hiver a été très doux, mais fort mouillé, dépressionnaire depuis le 24 août 1520 jusqu’au 15 mars 1521. 1534153415341534----1535153515351535

Il fut rude dans le Massif central. "Le Lot gela en janvier et on pouvait le traverser sans danger". 1543154315431543----1544154415441544

L’hiver fut si rigoureux en Bretagne que la plupart des plantes gelèrent jusqu’à la racine. Dans le Nord du pays, le froid fut si vif en décembre et au début janvier qu’il fallait couper le vin dans les muids à coup de hache et le vendre au poids. Si on en juge par cette toile de Breughel l'Ancien, peintre Flamand qui vécut de 1525 à 1569, il n'y avait pas que dans le Nord et l'Est de la France qu'un froid très vif sévissait. 1552155215521552----1553155315531553

L’hiver fur dur dans le Nord et l’Est. Lors du siège de Metz par Charles Quint, on fut obligé de couper les jambes à de nombreux soldats transis par le froid.

1564156415641564----1565156515651565

A Paris, les grands froids durèrent de la fin décembre jusqu’au 20 mars. La Somme gelée "on établit des loges où il se vendait des vivres comme en plein marché". En Provence, les oliviers périrent en grand nombre et, à Arles, le Rhône fut pris dans toute sa largeur. Partout la neige tomba en abondance, en particulier dans l’Aude ou les chutes se prolongèrent pendant plus de 8 jours et dans la Vendée ou par places son épaisseur atteignit 6 pieds (2 mètres). 1565156515651565----1566156615661566

Début de l’hiver doux. A partir du 20 décembre, fortes gelées, neige épaisse, vent très froid, eau et vin gelés dans les maisons, il arrive que l’on transporte dans des sacs le vin pris en glace. 3 et 4 janvier vignes et noyers gelés à mort, hiver aussi froid que l’hiver 1479- 1480. Le jour des Saints-Innocents, on note le gel des pieds, des mains et du membre viril de plusieurs hommes .Les crêtes des coqs et des poules gèlent, les agneaux et les porcelets meurent en naissant.

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1568156815681568----1569156915691569 En décembre 1568, toutes les rivières de France furent prises par les glaces. Le

froid reprit ensuite en février, mars et avril. En Vendée, les rigueurs de cet hiver s’y firent sentir "De Noël à la Saint-Vincent". Devant Bordeaux "la mer gela et la glace y était de la hauteur d’un homme". En Provence, de nombreux figuiers et oliviers furent tués par ces gelées. Le 19 décembre, les rigueurs de l’hiver obligèrent le duc d’Anjou à abandonner le siège de Loudun. 1570157015701570----1571157115711571

L’hiver fut si rude de la fin de novembre à la fin février que, pendant ces trois mois, les rivières restèrent suffisamment gelées pour supporter tous les charrois : le 10 mars, la Meuse et le Rhin étaient encore pris. Un grand nombre d’arbres fruitiers furent détruits par ces froids, même dans le Languedoc. Les températures pouvant descendre jusqu’à -30°C, un anticyclone de type sibérien dont le centre situé sur la Scandinavie, et protégeait l’Europe centrale contre les arrivages des douces masses d’air atlantique. Les flux atmosphériques d’origine polaire descendaient jusqu’en Catalogne. 1594159415941594----1595159515951595

Après un été très pluvieux et un automne humide, on déplore des inondations, et, ensuite un hiver rigoureux qui commence début décembre jusqu’à la mi-janvier. Le froid reprit le 13 avril avec une intensité aussi grande qu’en décembre, ce qui occasionna à Paris beaucoup de morts subites, principalement chez les femmes et les petits enfants : à cette même date, de nombreuses hirondelles tombèrent mortes de froid. Toutes les rivières de l’Europe occidentale, de même que les lagunes de Venise, furent prises fortement. Le 22 mai 1595, en Suisse du Nord, des stalactites sont accrochés aux toits des maisons. 1607160716071607----1608160816081608

Il fut appelé longtemps le grand hiver, car de la mi-décembre jusqu’à la mi-mars les rigueurs d’un froid intense se firent sentir sur toute l’Europe septentrionale et occidentale. Le Rhin fut pris depuis son embouchure jusqu’en amont de Cologne. Devant l’Escaut gela si fort que l’on y bâtit dessus plusieurs tentes et pavillons où s’y vendaient toutes sortes de victuailles : "les habitants d’Anvers y menaient banqueter leur femme et leurs enfants". Le 10 janvier, le vin gela dans le calice à l’église Saint André des Arts à Paris, et, écrit l’Estoile, "il fallut chercher un réchaud pour le fondre" .En Champagne, "le vin gelait sur les tables, quelles que proches du feu qu’elles fussent". Dans l’Est, de nombreux voyageurs périrent dans les neiges. 1615161516151615----1616161616161616

En cet hiver, le roi Louis XIII revenait de Bordeaux où son mariage avait été célébré et se rendait à Paris avec sa nouvelle épouse. L’intensité du froid fut telle que, dans le régiment des Gardes composé de 3 000 hommes formant l’escorte royale, plus de 1 000 périrent au cours du voyage : aussi la Cour dut-elle s’arrêter à Tours, car, dit le Mercure Français, "le froids fit mourir tant de valets et serviteurs des princes et seigneurs qu’ils furent contraints, étant à Tours, de faire maison neuve".

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Des historiens rapportent qu’en certains lieux de la Sarthe, l’épaisseur de la couche de neige atteignait la hauteur de la taille d’un homme. A Paris, la Seine fut gelée du 1er au 30 janvier, et, lors de la débâcle, un côté du Pont Saint Michel se trouva renversé. 1111620620620620----1621162116211621

Très long, avec gelées particulièrement fortes de la fin janvier à la fin février. En ce dernier mois, la mer fut prise par les glaces à Dunkerque. Le port de Calais fut gelé, de même que l’Escaut. Les froids furent également très vifs en Provence, et les glaces des lagunes de l’Adriatique emprisonnèrent la flotte vénitienne. 1640164016401640----1641164116411641

Dans le Massif central, cet hiver "le plus terrible qui ait été de la souvenance des vivants" se prolongea du début octobre jusqu’au mois de mai. 1657165716571657----1658165816581658

Les rigueurs de cet hiver se firent sentir dans toute l’Europe. A Paris, le mois de janvier et le début de février furent extrêmement froids et la Seine fut gelée du 1er au 21 février. Dans le Massif central, "il y eu si grand froids que de mémoire d’homme on ne vit tant de glace dans le Lot". C’est au cours de cet hiver que Charles X, roi de Suède, fit traverser le Petit Belt 3 sur la glace par toute son armée, y compris la cavalerie,

l’artillerie, les caissons……. 1659165916591659----1660166016601660

Il y eut deux séries de très fortes gelées, la première de Noël à la mi-janvier et la seconde en février. "Cette froidure surpassa, non seulement celle du grand hiver 1607-1608, mais aussi l’industrie et l’expérience des plus grands éventeurs, puisqu’elle purifia le butin et les maisons des pestiférés de la ville incomparablement mieux qu’ils ne l’avaient fait avec leurs feux et leurs parfums. Le Rhône fut gelé. " 1676167616761676----1677167716771677

A Paris, la Seine resta gelée du 9 décembre au 13 janvier, soit 35 jours consécutifs. Pendant 3 semaines de ces deux même mois, on traversait, en Belgique, la Meuse sur la glace. 1683168316831683----1684168416841684

Des froids rigoureux se firent sentir, surtout au mois de janvier. Le long des côtes de l’Angleterre, de Hollande et de France, la mer fut gelée sur une étendue de plusieurs miles au point que, pendant plusieurs semaines, aucun bateau ne put sortir des ports ou y rentrer : sur la Tamise même, qui resta gelée du 23 décembre au 7 février, on installa une foire qui put subsister pendant une quinzaine. D’après les écrivains du temps, le tiers des campagnes voisines de Tours mourut de faim au cours de cet hiver. Dans le Midi, il tomba des quantités de neige extraordinaires.

Alain LOYAlain LOYAlain LOYAlain LOY A suivre, . . . . La suite de cet article dans notre prochain numéro Sources : Extrait de "Recueil de données statistiques relatives à la climatologie de la France" de J. Sanson

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MMMMarie Louise Félicité DUQUET :arie Louise Félicité DUQUET :arie Louise Félicité DUQUET :arie Louise Félicité DUQUET : une Villepreusienne en campagneune Villepreusienne en campagneune Villepreusienne en campagneune Villepreusienne en campagne (suite du n°18).

Quelques réflexionsQuelques réflexionsQuelques réflexionsQuelques réflexions :::: Les historiens s'accordent à dire qu'elle a pu se trouver à Valmy le 20 septembre et à

Jemmapes le 9 novembre. En revanche des doutes subsistent pour Valenciennes où elle dit s'être trouvée mais n'avait plus le statut de soldat.

Elle a bien eu une blessure mais on ne sait pas vraiment en quel lieu, probablement à Valenciennes. Un certificat de Beauregard "Officier de santé", attestant que "laditte citoyenne a été blessée d'un coup de feu à la cuisse lui laissant beaucoup de difficultés pour marcher". Le ministère de la guerre l'admet pour la liquidation de la retraite.

La flamme du courage La flamme du courage La flamme du courage La flamme du courage C’est le désir de défendre la République et de partager avec les hommes la gloire de se

battre pour elle, que des citoyennes s’engagèrent dans les armées, où elles continuèrent à servir après le décret du 30 avril 1793 qui les en chassait. Elles sont peu nombreuses à avoir combattu aux côtés des hommes comme Félicité Duquet pour que nous lui portions de l’intérêt dans notre bulletin comme nous l’avions déjà évoquée dans le bulletin no 6.

Marie Louise Félicité est née dans notre commune de Villepreux le 4 mai 1771 et baptisée le 5 mai 1771 comme en témoigne l’acte que notre équipe en charge des relevés a retrouvé dans les registres des archives municipales de la mairie. Elle est la fille d’un maître d’école, Ambroise Duquet et de Marie Françoise Le Sieur.

Mais quelle était la motivation de Félicité Duquet pour s’enrôler dans l’armée alors même qu’elle vit dans un foyer plutôt enviable contrairement à d’autres jeunes femmes qui cherchaient le plus souvent à échapper à la pauvreté ou conflits familiaux ?

Exclues du droit de cité, les femmes ne pouvaient ni voter dans les assemblées ni servir dans la garde nationale. Elles furent très peu nombreuses à réclamer publiquement le droit de suffrage. En conclure que seule une petite poignée d’entre elles auraient demandé l’accès à la citoyenneté tandis que les autres auraient été complètement insensibles à la question, c’est plaquer sur la Révolution une conception de la citoyenneté – réduite au droit de vote – qui est la nôtre. Et c’est donc ne pas tenir compte des demandes de femmes à être organisées en garde nationale. Présentes dès 1791, elles s’amplifièrent au moment de l’entrée en guerre (20 avril 1792). En ce sens, elles participaient indéniablement au grand élan patriotique de 1792. Mais celui-ci était inséparable d’une redéfinition active de la citoyenneté, portée par le mouvement populaire et qui conduisit à l’abolition entre "passifs" et "actifs". Découlant du désir de défendre la nation en révolution, les demandes féminines d’armement le dépassaient pour s’inscrire dans la problématique des droits politiques. Si elles ne revendiquaient pas un statut plein et entier de citoyennes, ces femmes souhaitaient au moins une entrée implicite dans la citoyenneté.

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Marie Gouze, dite Olympe de Gouges, femme de lettres et féministe, née à Montauban le 7 mai 1748, guillotinée à Paris le 3 novembre 1793. Auteur des "Droits de la Femme

et de la Citoyenne".

Dans plusieurs villes de province, certaines prononcèrent des discours en ce sens et formèrent parfois d’éphémères « compagnies d’amazones », « de citoyennes françaises ». À Paris, le 6 mars 1792, une militante populaire, Pauline Léon, présentait à la Législative une pétition signée par plus de 320 Parisiennes qui sollicitaient la permission d’organiser une garde nationale féminine : se revendiquant citoyennes, elles réclamaient leur armement au nom du droit naturel "qu’a tout individu de pourvoir à la défense de sa vie et de sa liberté", au nom de la Déclaration des Droits dont on ne pouvait prétendre, disaient-elles, qu’elle "n’a point d’application pour les femmes". Vingt jours plus tard, dans une société populaire, Théroigne de Méricourt invitait les citoyennes (le mot ponctue son discours) à s’organiser en corps armé ; elle développait point par point les mêmes thèmes et concluait par un appel qui dit clairement le lien entre port des armes et aspiration à l’égalité politique : "Brisons nos fers, il est temps enfin que les femmes sortent de leur honteuse nullité où l’ignorance, l’orgueil et l’injustice des hommes les tiennent asservies depuis si longtemps." En juillet de nouveau, quatre-vingts pétitionnaires demandaient aux députés de décréter l’armement des "vraies citoyennes" pour défendre la capitale, arguant de ce que, elles, femmes libres, n’avaient pas moins de courage que Jeanne d’Arc qui avait sauvé la France sous le règne d’un despote.

Comme elle, plusieurs femmes combattirent, sous des uniformes aussi variés que ceux de canonniers, grenadiers, gendarmes, fusiliers, chasseurs… Les historiens en ont recensé environ 80 dans les archives parlementaires, militaires, policières. Ce chiffre est bien entendu un minimum : sans être des milliers, elles furent cependant plus nombreuses que dans les armées royales.

Mais l’écart est souvent grand entre les théories, les normes reposant sur les représentations, et les pratiques : le décret du 30 avril 1793 ne fut guère appliqué. Les compagnes de soldats continuèrent à suivre les troupes, les généraux n’étant d’ailleurs pas les derniers à contrevenir à la loi. Et la majorité des combattantes continuèrent à se battre.

Sources : • Dominique GODINEAU, historienne, Maître de Conférences à l’Université Rennes 2, chercheur au CRHISTO

(CNRS) : Extraits "De la guerrière à la citoyenne. Porter les armes pendant l’Ancien Régime et la Révolution française pp. 43-69. Elle a également publié The Women of Paris and their French Revolution (Berkeley, 1998); Les femmes dans la société française, 16e-18e siècle (Paris, 2003); et de nombreux articles sur les femmes et la Révolution française.

• Archives du département des Yvelines, série L (conseils de département et des districts). • Archives municipales de Nevers (commune et canton). • Archives administratives du Ministère de la Guerre, dossier 2034. • CHASSIN et HENNET : Histoire des volontaires de Paris. • TAVERNA Louis Emile, Général de division le 19.11.1911 ; Né le 18.03.1854 à Nevers, Nièvre, décédé le

28.05.1945.

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Ci-dessous : acte de décès de Marie Louise Félicité Duquet. (Archives numérisées de la Ville de Paris ; état-civil reconstitué).

Ci-dessus : Extrait de l’arbre généalogique de Félicité Duquet reconstitué à partir des relevés du CEGEVI

Acte de naissance à Villepreux de Marie Louise Félicité DUQUET relevé par l'équipe CEGEVI.

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