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Badje Info° 77 17 E www.badje.be 16 • Badje Info° 77 DOSSIER DOSSIER ÉLECTIONS EUROPÉENNES, LÉGISLATIVES ET RÉGIONALES 2019 Dossier coordonné par Séverine Acerbis 26 MAI 2019 : ÉLECTIONS À TOUS LES ÉTAGES QUELLES PERSPECTIVES POUR LA JEUNESSE BRUXELLOISE ? DOSSIER L e dimanche 26 mai prochain, se tiendront les élections européennes, législatives (fédérales) et régionales. Les électeurs belges seront invités à exercer leur droit et devoir de vote pour élire, comme tous les cinq ans : > niveau européen : les 21 députés européens qui seront les représentants belges du Parlement européen ; > niveau fédéral : les 150 députés qui composent la Chambre des représentants et une partie des 50 sénateurs qui composent le Sénat ; > niveau régional pour Bruxelles-Capitale : les 89 (72 francophones, 17 néerlandophones) représentants du Parlement régional bruxellois. Le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles sera lui aussi renouvelé, puisqu’il est composé de parlementaires wallons et bruxellois. Au lendemain des élections, les partis sortis gagnants entameront des négociations pour constituer les exécutifs (gouvernements fédéral, régionaux, communautaires) et rédiger leur accord de majorité pour les 5 ans à venir (déclarations de politique gouvernementale, régionale, communautaire). Le Badje Info a consacré son dossier de printemps à ce temps fort de la politique. Nous avons demandé aux six principaux partis francophones présents à Bruxelles de présenter leur programme pour l’enfance et la jeunesse bruxelloise en les questionnant sur 4 thèmes que nous avions identifiés comme prioritaires, sur lesquels il nous apparaît indispensable d’engranger des avancées significatives au cours de la législature à venir : > la pauvreté infantile ; > la réforme de l’accueil de la petite enfance ; > la participation des enfants et des jeunes ; > l’éducation non-formelle. Ces 4 priorités sont présentées en ouverture de ce dossier. Nous avons invité les partis à explorer ces 4 thèmes dans la logique de décloisonnement qui caractérise les valeurs de Badje, c’est-à-dire notamment en traversant les divers niveaux de pouvoirs concernés. Parallèlement, afin de mettre en perspective ces intentions politiques, nous avons récolté les propos d’acteur·trice·s bruxellois·e·s du secteur petite enfance, enfance et jeunesse qui témoignent de leurs réalités de terrain et évoquent leurs attentes pour la prochaine législature. Ces acteur trice s de première ligne, de même que les 6 partis politiques se sont tous et toutes prêté·e·s au jeu et nous les en remercions chaleureusement. Leurs textes nous offrent un patchwork riche et dense de vécus, de préoccupations et d’ambitions pour l’enfance et la jeunesse. Il ne vous reste plus qu’à faire vos choix… Bonne lecture !

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ÉLECTIONS EUROPÉENNES, LÉGISLATIVES ET RÉGIONALES 2019

Dossier coordonné

par Séverine Acerbis

26 MAI 2019 : ÉLECTIONS À TOUS LES ÉTAGES

QUELLES PERSPECTIVES POUR LA JEUNESSE BRUXELLOISE ?

DOSSIER

Le dimanche 26 mai prochain, se tiendront les élections européennes, législatives (fédérales) et régionales. Les électeurs belges seront invités à exercer leur droit et devoir de vote pour élire, comme tous les cinq ans :

> niveau européen : les 21 députés européens qui seront les représentants belges du Parlement européen ;

> niveau fédéral : les 150 députés qui composent la Chambre des représentants et une partie des 50 sénateurs qui composent le Sénat ;

> niveau régional pour Bruxelles-Capitale : les 89 (72 francophones, 17 néerlandophones) représentants du Parlement régional bruxellois.

Le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles sera lui aussi renouvelé, puisqu’il est composé de parlementaires wallons et bruxellois.

Au lendemain des élections, les partis sortis gagnants entameront des négociations pour constituer les exécutifs (gouvernements fédéral, régionaux, communautaires) et rédiger leur accord de majorité pour les 5 ans à venir (déclarations de politique gouvernementale, régionale, communautaire).

Le Badje Info a consacré son dossier de printemps à ce temps fort de la politique.

Nous avons demandé aux six principaux partis francophones présents à Bruxelles de présenter leur programme pour l’enfance et la jeunesse bruxelloise en les questionnant sur 4 thèmes que nous avions identifiés comme prioritaires, sur lesquels il nous apparaît indispensable d’engranger des avancées significatives au cours de la législature à venir :

> la pauvreté infantile ;> la réforme de l’accueil de la petite enfance ;> la participation des enfants et des jeunes ;> l’éducation non-formelle.

Ces 4 priorités sont présentées en ouverture de ce dossier.

Nous avons invité les partis à explorer ces 4 thèmes dans la logique de décloisonnement qui caractérise les valeurs de Badje, c’est-à-dire notamment en traversant les divers niveaux de pouvoirs concernés.

Parallèlement, afin de mettre en perspective ces intentions politiques, nous avons récolté les propos d’acteur·trice·s bruxellois·e·s du secteur petite enfance, enfance et jeunesse qui témoignent de leurs réalités de terrain et évoquent leurs attentes pour la prochaine législature.

Ces acteur•trice•s de première ligne, de même que les 6 partis politiques se sont tous et toutes prêté·e·s au jeu et nous les en remercions chaleureusement. Leurs textes nous offrent un patchwork riche et dense de vécus, de préoccupations et d’ambitions pour l’enfance et la jeunesse.

Il ne vous reste plus qu’à faire vos choix…

Bonne lecture !

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Une pauvreté infantile qui atteint des sommets inacceptables

Les chiffres de la pauvreté infantile à Bruxelles sont alarmants : quatre enfants sur dix naissent dans un ménage qui vit sous le seuil de pauvreté à Bruxelles/1 et le taux de risque de pauvreté des 0-15 ans est estimé à 41,7 %/2. Cette situation s’est malheureusement dégradée au cours des dix der-nières années.

Contrairement à d’autres pays européens, la Belgique ne parvient pas à protéger ses enfants de cette pauvreté croissante. Au contraire, ils en sont les premières victimes : aussi inouï que cela puisse paraître, le risque de pauvreté est plus élevé pour les 0-15 ans que pour les autres tranches d’âges de la population.

En décembre dernier, les chercheurs Anne- Catherine Guio (Luxembourg Institute of Socio-Economic Research) et Frank Vandenbroucke (Université d’Amsterdam) ont présenté une nou-velle étude relative à la pauvreté des enfants, com-mandée par la Fondation Roi Baudouin. Leur approche de cette réalité par l’indicateur de dépri-vation révèle sans fard la cruauté vécue quotidien-nement par près de la moitié des enfants à Bruxelles. Leurs conclusions démontrent qu’aucun acteur, aucun niveau de pouvoir n’arrivera à lutter seul contre ce fléau. La situation des enfants pauvres ne pourra s’améliorer significativement que par une approche globale et coordonnée.

Si l’éducation et l’accueil de la petite enfance ne peuvent à eux seuls réduire significativement la pauvreté infantile, on sait que s’ils sont de haute qualité, ils sont des éléments fondamentaux du développement personnel, de l’apprentissage continu et de l’intégration sociale. Les effets béné-fiques d’un accueil de qualité se constatent tant sur les aspects sociaux que cognitifs. On sait aussi que les effets bénéfiques sur les enfants d’un accueil de qualité durant les premières années de la vie sont plus prononcés pour les enfants en situation de pauvreté. S’ils sont correctement

associés à d’autres services, les milieux d’accueil de la petite enfance peuvent apporter d’autres résultats positifs au niveau des familles, comme des chances d’emploi accrues pour les mères, une réduction de la pauvreté des familles, une amélio-ration des compétences parentales et une plus grande cohésion au niveau de la famille et de la communauté. Ainsi, en plus de son rôle éducatif, d’épanouissement personnel et de prévention, l’accueil de l’enfance est un réel levier dans la lutte contre la pauvreté et une plus grande égalité des chances dès le plus jeune âge.

La lutte contre la pauvreté infantile doit être mise au centre des priorités de la prochaine législature. D’autres pays l’ont fait avant nous : il est possible d’éradiquer la pauvreté infantile et toutes les énergies doivent être mobilisées aux différents niveaux de pouvoirs pour élaborer un “master plan” qui mobilise tous les niveaux de pouvoir, et qui combine les politiques sociales et fiscales, d’accueil de la petite enfance, d’emploi, de loge-ment, de santé et d’enseignement.

Au niveau européen, nous nous appuyons sur l’avis de nombreux spécialistes internationaux pour dire qu’il importe que se poursuivent les études de fai-sabilité en vue d’instaurer une “garantie enfant” pour enfants vulnérables.

Par Séverine Acerbis

“CHILD GUARANTEE” ?Plus d’un quart des enfants au sein de l’Union européenne sont à risque de pauvreté ou d’exclusion sociale. En 2015, le Parlement européen a fait un appel pour la mise en place d’une “garantie enfant” qui aiderait à assurer que chaque enfant en Europe en risque de pauvreté ou d’exclusion sociale ait accès à des soins de santé gratuits, une éducation gratuite, un accueil de la petite enfance gratuit, un logement décent et une alimentation adéquate.

En 2017, le Parlement a demandé à la Commission européenne d’implémenter une action préparatoire pour l’établissement effective d’une “ child gua-rantee” pour enfants vulnérables. C’est ainsi que la Commission a engagé une étude de faisabilité dont les résultats sont attendus en 2020.

1/ “Les enfants qui grandissent dans la pauvreté en Belgique”, UNICEF, 2016, https://www.unicef.be/fr/a-propos-unicef/unicef-en-belgique/defense-des-droits-de-lenfant/les-enfants-qui-grandissent-dans-la-pauvrete-en-belgique/

2/ Source : EU-SILC-DGSIE, relayé par la Fondation Roi Baudouin dans sa publication Zoom, juin 2013.

QUATRE PRIORITÉS POUR L’ENFANCE ET LA JEUNESSE BRUXELLOISE

À l’occasion des élections du 26 mai, Badje a choisi de centrer ses messages et ses actions d’inter-pellation sur quatre sujets sur lesquels il est nécessaire que des avancées significatives soient engrangées au cours des cinq années à venir :

> une question transversale : la pauvreté des enfants ; > et trois questions cruciales pour l’enfance et la jeunesse : la réforme de la petite enfance, la partici-pation et l’éducation non-formelle.

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IL EST NÉCESSAIRE QUE DES AVANCÉES SIGNIFICATIVES SOIENT ENGRANGÉES AU COURS DES 5 ANNÉES À VENIR.

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Accueil petite enfance : l’urgence d’un investissement à haut rendement

En cette fin de législature, le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a amorcé une réforme de la réglementation de l’accueil de la petite enfance.

Mais comme évoqué en pp. 4-5, le décret voté ce 20 février n’est qu’une coquille qui ne prendra corps qu’au travers de ses arrêtés d’application et il n’est que le premier jalon d’une réforme qui nécessitera ambition politique et financements conséquents.

La nécessité de cette réforme revêt également un caractère urgent eu égard, notamment, à l’état du secteur, exsangue car structurellement sous-fi-nancé, et aux enjeux de pauvreté infantile évoqués ci-avant.

Il importe que la législature 2019-2024 soit consacrée à faire avancer concrètement cette réforme et que le futur gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles s’attelle à mobiliser les moyens financiers et humains nécessaires à sa mise en œuvre.

Un plan de financement des 125 millions d’euros nécessaires (budget prévu à terme pour cette réforme, selon les chiffres de l’ONE) devra être établi en début de législature avec un engagement ferme à s’y tenir. Rappelons au passage que l’ac-cueil de la petite enfance est un investissement très rentable pour les Etats !

Participation : une chance à saisir pour construire la démocratiede demain

La participation des enfants et des jeunes à la société est sans doute un des droits consacrés par la Convention internationale relative aux droits de l’enfant pour lequel il subsiste, en Belgique, un énorme chemin à parcourir... Dans la vie comme dans les médias, les enfants et les jeunes sont rare-ment pris en compte. Trop de projets, d’attitudes, démontrent le manque de soin apporté à la parti-cipation des jeunes, un principe souvent “pris à la légère”, galvaudé.

Pourtant, la mobilisation des jeunes pour le climat #youthforclimate met aujourd’hui en lumière com-bien ils ont un point de vue extrêmement enrichis-sant sur la société. L’intérêt des jeunes pour le politique se traduit bien au-delà des chambres de consultations formelles telles que les divers conseils des jeunes mais aussi et peut-être surtout dans les projets qu’ils portent et dans lesquels ils se mobilisent à court ou moyen terme.

Dans un contexte de crise de la démocratie, il importe que les politiques prennent à bras le corps la question de l’exercice de la citoyenneté et de la participation des enfants et des jeunes à la société.

L’erreur pour les gouvernements qui se mettront en place au lendemain du 26 mai serait de ne pas saisir l’opportunité qui s’offre à eux de réinventer une démocratie plus participative avec une jeu-nesse et, plus généralement, une population qui se montrent aujourd’hui ouvertement deman-deuses et constructives. Au regard de ce qui se passe chez nos voisins français, le fossé qui se creuse entre politiques et société civile ne peut en aucun cas être délaissé.

Des avancées concrètes doivent être engrangées dans les 5 années à venir, notamment, par de larges actions de sensibilisation sur la place réser-vée aux enfants et aux jeunes dans notre société ainsi que par la mise en place (et le financement) d’une formation continue exigeante aux 7 règles d’or de la participation des enfants et des jeunes, au sens de la Convention internationale des droits de l’enfant. Celle-ci devra s’adresser à tou·te·s les professionnel·le·s qui exercent une fonction en lien avec les jeunes générations et son contenu devra progressivement intégrer les cursus initiaux de toutes les formations en lien avec l’enfance et la jeunesse.

Education non-formelle : puissant vecteur de cohésion socialemais en manque de vision politique

L’extrascolaire et les loisirs ont une fonction édu-cative essentielle dans l’épanouissement personnel des enfants et des jeunes. Participer régulièrement à une activité extrascolaire de qualité leur permet d’élargir leur horizon, de stimuler leur curiosité et d’apprendre sur le monde qui les entoure.

L’éducation formelle et non-formelle forme un tout qui doit être pensé dans une perspective de continuum pédagogique et d’accessibilité à toutes et tous : continuum pédagogique à travers les âges (perspective 0-18 ans) et à travers l’espace- temps.

On constate un terrible morcellement du paysage, une multiplicité de cadres et d’agréments et une multiplicité d’acteurs susceptibles de proposer des activités de type sportif et culturel aux enfants et aux jeunes, avec pour conséquences un manque d’accessibilité, de lisibilité et une ségrégation des publics.

Face au morcellement des politiques menées dans l’extrascolaire, la législature prochaine doit être l’occasion de construire une vision politique cohé-rente et ambitieuse pour l’éducation non-formelle, vue comme complémentaire à l’enseignement et comme un droit légitime pour tout enfant.

Les enjeux de décloisonnement, de mixité et d’ac-cessibilité à tou·te·s doivent être au cœur des objectifs de ce chantier. Il importe de penser la façon dont s’articulent les multiples dispositifs présents sur un même territoire afin d’optimiser la couverture de tous les publics. Trop d’enfants et de jeunes ne bénéficient d’aucun loisir voire sont dans des situations de désaffiliation totale.

Enfin, l’accueil extrascolaire au sein des murs des écoles doit être pensé dans la perspective d’une école comme lieu de vie, interrogeant les rythmes scolaires et la continuité pédagogique dans l’inté-rêt supérieur des enfants.

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SAISIR L’OPPORTUNITÉ DE RÉINVENTER UNE DÉMOCRATIE PLUS PARTICIPATIVE

LES QUESTIONS ADRESSÉES AUX SIX PARTIS POLITIQUES

Les six partis politiques ont été invités à structurer leur contribution autour des quatre thèmes formulés sous forme de questions :

1 Pauvreté infantile : Quel est votre programme pour lutter contre

la pauvreté infantile, qui concerne près d’un enfant sur deux en Région bruxelloise ? En particulier, que pensez-vous du concept de “child guarantee” au niveau européen ?

2 Réforme Accueil petite enfance : Quelles sont vos propositions

pour ce secteur et comment comptez-vous lui permettre de répondre aux nombreux défis qui s’imposent à lui (pénurie de places, iniquité d’accès, ségrégation des publics, marchandisa-tion, qualité) ? Comment envisagez-vous d’embrasser les spéci-ficités bruxelloises dans le cadre de cette politique menée à l’échelon communautaire ?

3 Participation des enfants et des jeunes : Que proposez-vous

pour faire progresser la participation des jeunes, développer une image positive de la jeunesse et mener une politique ambitieuse et émancipatrice pour la jeunesse bruxelloise ?

4 L’éducation non-formelle : Quelles sont vos propositions en

matière d’éducation en Région bruxelloise, et en particulier pour les loisirs et l’extrascolaire ?

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LES PRIORITÉS DU CDH POUR L’ENFANCE ET LA JEUNESSE

Pauvreté infantile

La lutte contre la pauvreté infantile passe par des mesures de soutien financier aux familles. Dans cet objectif, le cdH a défendu des suppléments sociaux aux allocations familiales, des alloca-tions-loyers pour les familles en attente d’un loge-ment social, des mesures fiscales et sociales par-ticulières pour rencontrer les besoins des familles monoparentales, ainsi qu’un soutien financier à la scolarité des enfants.

La réforme MILAC adoptée à l’initiative du cdH au Parlement (voir plus loin) incite les milieux d’accueil à faire une plus grande place pour les priorités sociales lors des inscriptions. Des subventions sup-plémentaires sont prévues pour les milieux accueil-lant des enfants en situation de vulnérabilité. La PFP des familles à faibles revenus est réduite.

Le cdH a par ailleurs obtenu que l’ONE continue, en attendant son nouveau contrat de gestion, à accorder la priorité à la lutte contre les inégalités sociales et de santé pour la période 2019-2020. Nos objectifs : le renforcement des services d’ac-compagnement périnatal s’adressant aux familles en grande précarité, le doublement des moyens pour le projet JUMP, l’accompagnement des familles en contexte migratoire, le financement des services de traduction et interprétation actifs dans les consultations pour enfants.

La réforme MILAC

La réforme de l’accueil de la petite enfance est soutenue d’un budget de 12 millions d’€ dans les deux premières années de sa mise en oeuvre. Cette réforme ambitieuse vise (notamment) à assurer la viabilité des services existants, à prévoir 5 types de milieux d’accueil (au lieu de 9 actuelle-ment) et la cohérence des normes qu’ils doivent respecter, à améliorer l’encadrement des enfants, à simplifier les contraintes administratives pour permettre au personnel de se recentrer sur ses missions (educare) et à le valoriser. L’objectif du cdH est d’assurer un accès équitable et un accueil de qualité à tous les enfants dans un souci d’égalité des chances.

En matière de création de places, 8.000 places nettes ont été créées sous cette législature. Un nouvel appel à projets sera lancé d’ici mai qui pré-voit 2.000 places supplémentaires afin de couvrir les besoins et de lutter contre les inégalités d’ac-cès aux services.

Participation – Politique émancipatrice

Mener une politique émancipatrice pour la jeu-nesse, passe par une réforme en profondeur de notre système d’enseignement. C’est tout le sens du Pacte pour un enseignement d’excellence. Cela passe aussi par une meilleure orientation des jeunes vers des formations à des métiers dans les-quels ils souhaitent s’épanouir, par la valorisation de l’enseignement qualifiant et par le développe-ment de la formation en alternance.

Pour faire progresser la participation des jeunes, le cdH collabore activement à la transformation du Conseil de la Jeunesse en un Forum des jeunes qui devrait renforcer son fonctionnement partici-patif. Le cdH oeuvre pour que chaque commune dispose d’un Conseil Communal des Enfants ou/et des Jeunes.

Education non-formelle

Sous cette législature, 850.000 € annuels supplé-mentaires ont été octroyés aux écoles de devoirs. Les forfaits accordés aux Centres de vacances accueillants des enfants porteurs d’un handicap et des enfants dont les parents sont en situation de précarité ont été augmentés. Pour 2019 et 2020, des moyens supplémentaires ont encore été pré-vus pour l’ATL par un avenant au contrat de ges-tion conclu avec l’ONE.

Le cdH a également décidé d’engager avec tous les acteurs qui composent le secteur (EDD, Centre de vacances, Accueil extrascolaire), une réflexion en profondeur sur son refinancement, son acces-sibilité, sa coordination dans le cadre d’une Commission transversale qui devrait être mise en place avant la fin de la législature. L’objectif est aussi d’aboutir à un décret unique incluant les spé-cificités de chacun.

www.lecdh.be

52BRUXELLES, UNE VILLE ENFANTS ET JEUNES ADMIS

L’enfance et la jeunesse sont des moments essentiels dans la construction de la per-sonnalité des adultes en devenir. La qua-lité de l’environnement ainsi que des interactions avec l’entourage jouent un

rôle décisif sur le développement individuel et sur la construction de la société de demain. La qualité et le professionnalisme dans l’encadrement des enfants et des jeunes sont donc une priorité abso-lue pour les écologistes. Ils méritent la mobilisation de toutes nos énergies, à tous niveaux de pouvoirs, par-delà les frontières souvent artificielles de la répartition des compétences. C’est aussi pour cela qu’Ecolo est favorable à la mise sur pied d’un bac-calauréat pour l’accueil de l’enfance.

Si la cellule familiale est la première à pouvoir répondre à leurs besoins, on le sait, tous les enfants ne naissent pas avec les mêmes chances, et comme le dit le proverbe, «il faut tout un village pour élever un enfant ». En particulier, on sait que des enfants étant passés par des crèches bénéfi-cient des interactions et simulations que celles-ci proposent et dont l’impact se fait sentir positive-ment dans la suite du parcours scolaire. D’où l’im-portance d’offrir des places de crèche et d’accueil de qualité, en suffisance et accessibles financière-ment pour toutes les familles. Il existe de trop grandes disparités entre communes bruxelloises, aux dépens des communes les plus pauvres, aux-quelles il faut remédier au plus vite. C’est un pre-mier levier pour lutter contre les inégalités entre enfants.

La pauvreté infantile est aussi liée à la situation des parents : Ecolo veut l’automaticité des droits sociaux, car trop de gens en difficulté ne sont sou-vent pas conscients de leurs droits, et un crédit d’impôt pour les bas salaires. Par ailleurs, la nour-riture – et la nourriture de qualité – constitue un problème pour les familles précarisées : plutôt que d’offrir un repas gratuit à la cantine pour tout le monde, nous souhaitons que les familles à bas revenus puissent en bénéficier. De même, les acti-vités extrascolaires doivent aussi être accessibles gratuitement à ces familles à bas revenus.

Avec l’ensemble de ces acteurs de l’enfance et la jeunesse, l’objectif d’Ecolo est de garantir à chaque enfant le respect des droits de l’enfant reconnus dans la Convention internationale des droits de l’enfant. Ce qui n’est malheureusement pas le cas aujourd’hui, comme hélas le rapport des Nations Unies vient de nous le rappeler.

Au-delà de ces secteurs, pour Ecolo, il faut penser la ville à l’échelle des enfants. Bruxelles est une ville encore trop grise, sale et hostile au regard des enfants, comme le rappelle le rapport « What do you think ? » de l’Unicef. Une ville amie des enfants et des jeunes est une ville qui, bien sûr, offre suffi-samment de places de qualité dans les crèches et écoles, c’est aussi une ville où les enfants et les jeunes peuvent occuper plus d’espace public. Où ils trouvent des espaces verts et des espaces amé-nagés ou libres où jouer, s’amuser, exprimer leur créativité et grandir sereinement. C’est aussi une ville où les enfants peuvent se déplacer en sécu-rité, vivre dans un environnement et un air sain.

Bruxelles ne peut se construire sans être à l’écoute de ses enfants et de ses jeunes. Elle doit leur don-ner les moyens de devenir des citoyens actifs, entendre et mettre en œuvre leurs propositions. Nous proposons dès lors la création d’un forum bruxellois de la jeunesse, où tous les jeunes pour-ront faire entendre leur voix et ce, quelle que soit leur commune d’origine ; qu’ils parlent français, néerlandais, turc, berbère, espagnol, anglais ou lingala. Chaque fois que les pouvoirs publics prennent des décisions qui ont un impact sur les enfants et/ou les jeunes, ils devront solliciter l’avis obligatoire de ce Conseil de la Jeunesse (comme c’est actuellement le cas avec le Conseil écono-mique et social par exemple).

Pour Ecolo, si il faut tout un village pour élever un enfant, il faut toute une ville pour élever les citoyens de demain.

Plus d’infos sur

nos propositions :

www.samensemble.brussels

www.ecolo.be

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Pauvreté infantile

La pauvreté a une transversalité des causes et des solutions qui peuvent y être apportées mais il n’y a pas de déterminisme à la pauvreté. Lutter contre la pauvreté implique d’agir sur le logement, la santé, les loisirs et l’emploi... Le travail reste en effet le meilleur moyen pour se protéger valable-ment du risque de pauvreté. Les mesures les plus importantes à prendre sont celles mises en place pour valoriser l’emploi et l’activation profession-nelle et socio-professionnelle mais aussi sociale.

Il faut continuer les efforts actuels engrangés par le gouvernement Fédéral à destination des petits et moyens revenus notamment avec le Tax Shift qui en augmente le revenu net par mois, dévelop-per les possibilités de recyclage, de stages, de pos-sibilités d’acquérir une expérience professionnelle et améliorer l’offre de formation permanente, d’enseignement de promotion sociale, d’enseigne-ment technique. L’enseignement au sens large doit également être lié aux possibilités d’avenir et d’embauche.

Au niveau européen, les mandataires du MR ont soutenu le concept de “child guarantee” afin de venir en aide aux enfants les plus vulnérables de notre société et pour lesquels il est urgent d’agir.

Accueil de la petite enfance

Le MR se réjouit qu’une réforme sur les Milieux d’Accueil ait été initiée sous cette législature. Son financement reste cependant à surveiller. L’accueil de la petite enfance est primordial, d’abord pour le développement des enfants, mais également pour la conciliation vie privée/vie professionnelle des parents.

Dans cette optique, le MR souhaite élargir les heures d’ouverture des milieux d’accueil (plus tôt le matin et plus tard le soir), encourager la création de milieux d’accueil répondant à des besoins spé-cifiques (notamment pour les parents qui tra-vaillent la nuit ou pour garder les enfants malades), augmenter le nombre de places, y compris pour les enfants souffrant d’un handicap…

Par ailleurs, nous souhaitons ouvrir le système des titres-services à la garde, au transport d’enfants et au baby-sitting.

Participation des enfants et des jeunes

Il est nécessaire d’encourager les jeunes, en ce compris les jeunes primo-arrivants, à s’investir dans le tissu associatif, qu’il soit de jeunesse, cultu-rel, sportif ou autre, et à lui présenter la diversité du tissu associatif et les opportunités qu’il offre dans le développement de la personne. Par consé-quent, il convient de soutenir ces associations de jeunes sur le long terme. Le service citoyen est à développer aussi.

Il est important également que se multiplient dans les communes les Conseils des Jeunes et des Enfants, une manière de leur donner la parole et de leur apprendre la démocratie. Enfin, meilleur exemple de formation des CRACS (Citoyens Responsables Actifs Critiques et Solidaires), mis-sion du secteur de la Jeunesse : le Conseil de la Jeunesse que le MR a contribué à (bientôt) trans-former en Forum de la Jeunesse, pour encore plus de participation et donner plus de voix à la jeunesse.

L’école n’est pas seule

Nous souhaitons élargir les horaires de l’accueil extrascolaire à l’école de 6h30 à 18h30 et renfor-cer les moyens, notamment en termes de person-nel. Nous proposons de s’assurer, lors de la fré-quentation par un enfant de l’accueil extrascolaire, qu’un temps soit spécifiquement consacré à l’étude et aux devoirs pour que ceux-ci soient faits, de manière encadrée, avant le retour à la maison. Enfin, nous voulons renforcer les synergies avec les acteurs institutionnels proches des écoles (bibliothèques, académies, clubs de sports…) afin de diminuer les périodes de garderie et de valori-ser ce temps au bénéfice des enfants.

LES PRIORITÉS DU MR POUR L’ENFANCE ET LA JEUNESSE

www.mr.be

Plus d’infos sur

l’ensemble de notre

programme :

www.mr.be/programme2019

Pauvreté infantile

Combattre la pauvreté infantile est la proposition n°1 de DéFI en matière de petite enfance. Elaborer un plan de lutte contre la pauvreté infantile en concertation avec les acteurs de terrain, de façon transversale avec les politiques sociales, d’emploi, fiscales, éducatives, de logement, de santé, et en impliquant les différents niveaux de pouvoir. Si la sécurité sociale est performante pour réduire la pauvreté, elle ne freine pas la reproduction des inégalités. Également, soutenir le projet d’une poli-tique européenne commune, “the Child Guarantee” souhaitée depuis 2017 par le Parlement européen et mise à l’étude par la Commission européenne.

La lutte contre la pauvreté infantile passe par les milieux d’accueil. Il est essentiel d’améliorer la mixité sociale des milieux d’accueil, mais surtout d’augmenter le taux d’encadrement en crèche.

Dans une approche plus globale, DéFI s’engage à investir dans les capacités cognitives et non-co-gnitives de l’enfant : apprendre à apprendre, sus-citer la curiosité, favoriser la socialisation par la tolérance, exposer les jeunes enfants à la musique et aux différentes formes d’art. Des acquis durables dans la vie d’un enfant.

Enfin, il nous semble urgent de renforcer le budget global alloué à la petite enfance.

Réforme Accueil petite enfance

Il convient de poursuivre la création de places d’accueil en tenant compte de la réalité des démarches pour l’obtention d’une place en crèche, de l’essor démographique (particulièrement mar-qué en Région bruxelloise) et des disparités dans les taux de couverture selon les communes. À Bruxelles, les services d’accueil demeurent moins accessibles dans les communes du croissant pauvre. De façon paradoxale, ce sont celles qui ont connu une plus forte croissance démographique. Nous voulons augmenter le taux de couverture de places en crèches à 35% là où il y est inférieur, conformément aux recommandations euro-péennes. C’est aussi dans la variété qu’il est pos-sible de trouver des solutions. Il faut encourager les nouvelles formes d’accueil via la création de haltes-garderies, de co-accueil et de services d’ac-cueillant(e)s d’enfants conventionné(e)s, et soute-nir des projets pilotes tels que des haltes-garderies itinérantes.

Participation des enfants et des jeunes Pour DéFI, il est essentiel de mieux former, infor-mer et sensibiliser les jeunes aux enjeux politiques. Assurer, à l’école, une familiarisation aux systèmes politique et institutionnel belge et européens. Etendre le Cours de Philosophie et de Citoyenneté à deux périodes hebdomadaires pour l’ensemble des réseaux d’enseignement. Y inclure de façon systématique l’histoire des religions et des cou-rants philosophiques et y pratiquer le dialogue inter-convictionnel. Une vraie culture de la parti-cipation de la jeunesse passe aussi par la mise en place de Conseils locaux de jeunesse. Pour ce faire, le Conseil de la Jeunesse doit interroger chaque échevin de la jeunesse à propos de leur existence. Singulièrement à Bruxelles, il y a encore beaucoup de progrès à faire !

L’éducation non-formelle

En matière de loisirs et d’extrascolaire, l’article 31 de la Convention internationale des droits de l’en-fant rappelle une évidence : le droit aux loisirs. Nous entendons par là des activités de qualité où la créativité et l’imagination sont valorisées, sans recherche de performance. Le décret Accueil Temps Libre a permis d’organiser les prémisses de l’éducation non-formelle, mais il subsiste de nom-breuses lacunes.

Plus particulièrement au sein des écoles, il nous semble essentiel d’intégrer le temps de midi dans le champ d’application du décret ATL. La qua-si-unanimité des élèves y restent. Les établisse-ments scolaires sont donc confrontés à un nombre élevé d’enfants, à du personnel forcément res-treint, insuffisamment formé, ainsi qu’à un défaut d’activités. Avoir l’opportunité d’inscrire ce temps particulier dans le champ d’application dudit décret permettrait, à l’instar de ce que l’on observe durant le temps de “garderie”, de propo-ser des activités et un encadrement supplémen-taires en renforçant les équipes internes à l’école.

Pour DéFI, il faut inviter la FWB à formuler des propositions pour encadrer le coût des garderies scolaires. A ce jour, cette mission est du seul res-sort des Pouvoirs organisateurs, ce qui contribue à l’accroissement des inégalités entre établisse-ments et entre communes.

Enfin, l’accueil extrascolaire doit être accessible à tous les enfants. Il faut renforcer l’inclusion des enfants porteurs d’un handicap.

LES PRIORITÉS DE DÉFI POUR L'ENFANCE ET LA JEUNESSE

www.defi.eu

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ÉLECTIONS EUROPÉENNES, LÉGISLATIVES ET RÉGIONALES 2019

Pour le PTB, la lutte contre la pauvreté est une “top-priorité” pour ces élec-tions. Bien ancrés dans la réalité popu-laire belge, nous sommes en colère de voir à quel point le fossé se creuse

entre riches et pauvres. La politique des gouver-nements précipitent les gens dans la pauvreté tandis que le nombre de millionnaires atteint des niveaux record. Ça ne peut plus durer.

Comme le stipule le Child Guarantee, chaque enfant doit avoir accès à l’éducation, aux soins de santé, mais aussi à des besoins de base. Si nous rejoignons les objectifs de la Child Guarantee, nous pensons que la réponse adéquate à la pau-vreté infantile (et familiale) se trouve dans des mesures structurelles, aussi, car la pauvreté touche de plus en plus des familles de travailleurs. C’est pourquoi nous voulons garantir des emplois stables, avec des salaires décents (avec un salaire minimum à 14 €/heure). Nous garantissons aussi à chacun un revenu supérieur au seuil de pauvreté, et individualisons le droit au revenu d’intégration. Beaucoup de mères célibataires (et donc leurs enfants) pourront ainsi être sorties de la pauvreté. Pour faciliter l’accès au logement et pour protéger le pouvoir d’achat, nous voulons aussi faire baisser les loyers via une grille contraignante. Enfin, nous voulons mettre en place des mesures pour rendre l’enseignement réellement gratuit : kit de rentrée gratuit, facture scolaire maximale, accueil extrascolaire gratuit (en ce compris le temps de midi)…

L’investissement dans les services publics (dont l’accueil de la petite enfance et extrascolaire), via notre RedGreen Deal (notre plan d’investisse-ments sociaux et écologiques) fait partie d’une autre “top-priorité” du PTB pour ces élections. Depuis plus de trente ans, la Belgique consacre 2 à 2,5 % de son PIB aux investissements publics au lieu d’un bon 5 % avant la vague d’austérité néoli-bérale des années 80. Conséquence, il n’y a pas seulement des plafonds qui s’écroulent dans les tunnels, il y a des pans entiers de la protection sociale et des services à la population qui sont tombés. Ou qui ont été marchandisés par les pri-vatisations. C’est notamment le cas des crèches. C’est pourquoi nous consacrons cinq milliards d’euros d’investissements par an à ces investisse-ments sociaux. Pour affronter les urgences sociales, nous construisons des dizaines de milliers de logements publics à prix social, nous refinan-çons l’éducation (au sens large), l’accueil de la petite enfance. Nous voulons atteindre un taux de couverture de 50 % de places en crèche sur l’en-semble du pays d’ici 2025. Nous partons d’un plan pour créer des places, plutôt que des appels à pro-jets. Les besoins seront répertoriés, et les crèches seront créées en fonction des besoins. Cela per-mettra également de prendre en compte des spé-cificités locales (comme la région bruxelloise).

Enfin, les jeunes prennent leurs responsabilités. Les manifestations hebdomadaires qui voient des milliers de jeunes “brosser” l’école pour porter des revendications climatiques en sont une preuve éclatante. Malheureusement, le monde politique les regarde souvent de haut, refuse d’entendre leurs revendications pourtant sérieuses. Cela ne peut plus durer. Nous voulons une véritable poli-tique de la jeunesse qui part du grand potentiel que les jeunes portent en eux : ils sont et font le monde de demain. De par leur position, ils sont tournés vers l’avenir. C’est pourquoi ils sont un moteur de changement. Nous voulons accorder le droit de vote dès l’âge de seize ans. Nous organi-sons une enquête annuelle auprès des jeunes pour nous informer de leus besoins. Une attention par-ticulière devra être accordée à la participation des jeunes issus de milieux populaires. Les nouvelles technologies, que les jeunes maitrisent souvent mieux que les adultes, peuvent permettre d’abais-ser les seuils de participation pour les jeunes. Enfin, nous voulons plus de locaux pour les jeunes : mai-sons de jeunes, salles de répétition, salles de fêtes, cercles de jeunes…

LES PRIORITÉS DU PTB POUR L’ENFANCE ET LA JEUNESSE

www.ptb.be

LUTTER CONTRE LA PAUVRETÉ INFANTILE : UNE PRIORITÉ POUR LE PS

Plus de 40% des enfants bruxellois sont confrontés au risque de pauvreté. Les enfants qui vivent dans des familles en difficulté n’ont pas toujours accès à certains besoins fondamentaux : se soi-

gner, manger sainement, s’émanciper, se divertir, être écoutés, etc.

Faire des droits de l’enfant une réalité

Pour le PS, c’est grâce à l’action des pouvoirs publics qu’il sera possible de combattre ces inéga-lités et de garantir l’accès aux droits de l’enfant à chaque enfant, quelle que soit son origine sociale, économique ou culturelle. Le PS propose de mener une véritable politique en faveur des droits de l’enfant. Les revenus des parents ne peuvent plus limiter l’accès des enfants à leurs droits.

Afin de lutter contre la pauvreté infantile, le PS propose une série de mesures ambitieuses : prise en charge complète par l’assurance maladie obli-gatoire des consultations de médecine générale, augmentation de toutes les allocations sociales au-dessus du seuil de pauvreté, construction de nouveaux logements sociaux ou encore la régula-tion des loyers des logements privés.

L’accueil de la petite enfance : un droit pour chaque enfant !

Pour le PS, les politiques d’accueil de la petite enfance constituent des poli-tiques d’émancipation à part entière et non des politiques de garde des enfants des travailleurs. Chaque enfant a droit à une place d’accueil, indépendamment de la situation

économique de ses parents. Ce n’est pas encore le cas actuellement malgré les efforts accomplis à cause des obstacles financiers, géographiques ou culturels.

Le PS entend rendre le système de participation financière des parents plus progressif et dévelop-per l’offre d’accueil subventionnée pour garantir à chacun une place à un tarif accessible. Deuxi-èmement, le PS entend veiller à la satisfaction des besoins d’accueil dans tous les quartiers du terri-toire de la Région bruxelloise. Enfin, les pouvoirs publics et les milieux d’accueil doivent jouer un rôle pour sensibiliser les parents aux bienfaits de l’accueil et proposer un soutien complet à la parentalité.

Faire des enfants des citoyens d’aujourd’hui

Le PS défend le droit aux enfants de prendre part aux décisions qui les concernent (à l’école, au sein de leurs communes, lors de difficultés familiales) et aux débats de société. La meilleure façon d’en faire les citoyens de demain, c’est d’en faire des citoyens d’aujourd’hui. Le PS propose de renforcer la formation en droits de l’enfant de tous les pro-fessionnels qui travaillent avec les enfants (ensei-gnants, fonctionnaires, magistrats, etc.), de garan-tir que les enfants reçoivent une information dans un langage adapté (en particulier lors des procé-dures judiciaires) à leur âge et de renforcer les projets qui font directement participer les enfants (maisons de jeunes, conseils des élèves dans les écoles, etc.).

Renforcer l’accessibilité de l’accueil extrascolaire et des loisirs

L’accueil extrascolaire fait aujourd’hui face au défi majeur de l’accessibilité en raison du coût de ces activités. Dans cette perspective, le PS propose de rendre l’accueil avant et après l’école gratuit, d’ou-vrir l’école sur son territoire en encourageant des sorties culturelles et sportives, de développer une offre de stages accessibles financièrement ou encore de faciliter la pratique du sport, après l’école, grâce à des organisations conjointes écoles-clubs, intégrant la question du transport.

L’ensemble de ces droits doivent être accessibles à tous les enfants. Les pouvoirs publics doivent garantir l’accessibilité de toutes les infrastructures, de tous les services aux enfants en situation de handicap.

Concrétiser les droits de l’enfant est une préoccu-pation centrale du PS. Cela s’est notamment tra-duit par la distribution de repas gratuits dans l’en-cadrement différencié ou par la gratuité des fournitures scolaires dans l’enseignement maternel dès la rentrée 2019. Il entend poursuivre les efforts en ce sens, notamment en généralisant les repas gratuits à l’ensemble des établissements d’ensei-gnement fondamental.

Le PS entend poursuivre ces actions dans les pro-chaines années en mettant la lutte contre les iné-galités sociales et les droits de l’enfant au cœur de ses politiques.

www.ps.be

LUTTER CONTRE LA PAUVRETÉ INFANTILE : UNE PRIORITÉ POUR LE PS 1712

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Voici différentes revendications des membres du Réseau Coordination Enfance pour le secteur de l’en-fance et de la petite enfance à Bruxelles. Nous demandons de :

> Garantir un système d’accueil cohérent à travers les âges 0-12 ans : un accueil pour chaque enfant adapté aux besoins de chaque famille. Dans cette logique et dans le respect du rythme des familles, il est important de subventionner les projets par rapport à l’accueil des familles plutôt qu’à la pré-sence des enfants.

> Remettre l’enfant au centre de l’accueil. > Investir dans des projets de vivre ensemble. > Concrétiser le bachelier petite enfance/enfance. > Diminuer la fracture sociale et soutenir les projets qui accueillent un public vulnérable sans contrainte ni justificatif.

> Refinancer l’accueil de l’enfance : la politique de l’accueil ne peut pas être basée uniquement sur une politique de remise à l’emploi des chômeurs (ACS) ni via l’utilisation de statuts précaires tels que les ALE.

> Que les matières petite enfance et enfance dépendent d’un seul cabinet et qu’il y ait plus de continuité entre la Région et la FWB.

> De considérer Bruxelles comme une région à part entière, ce n’est pas uniquement une ville dépen-dant de la FWB, elle mérite un investissement à la hauteur.

> Harmoniser les différents décrets afin d’éviter le morcellement et de diminuer la charge administra-tive qui incombe aux structures accueillantes.

> Prévoir le personnel logistique (cuisine, nettoyage, secrétariat…) dans les futurs décrets des milieux d’accueil.

> Assurer une meilleure cohérence au niveau de la politique de l’emploi entre les exigences d’Actiris et les exigences de l’ONE (notamment pour les postes ACS).”

En vue des prochaines élections, je souhaiterais mettre l’accent sur la nécessité de la gratuité des milieux d’accueil de la petite enfance.

Pour toute une partie de la population qui vit sous le seuil de pauvreté, les crèches sont inaccessibles.

Même si on pratique des tarifs sociaux, cela reste une difficulté pour pas mal de personnes. Malgré ces tarifs, ces familles sont exclues car donner 50 € par mois pour la garde de leur enfant s’avère être un budget trop important.

Et c’est dommage de discriminer toute cette frange de la population. Ce sont principalement de nombreuses femmes en situation familiale monoparentale qui souffrent de cela. Non pas qu’aucun homme ne vive ce schéma évidemment. Les politicien·ne·s et l’ONE indiquent généralement que les milieux d’accueil sont accessibles à toutes et à tous, que ce sont des prérequis indiqués dans le projet pédagogique et qu’il n’y a pas de distinction ni de race, ni de sexe, ni de genre… mais tout ça, ce sont de bien belles paroles. Inévitablement et d’une manière quelque peu détournée, on exclut toute une partie de la population en la privant d’un service qui pourrait lui être si profitable.”

Barbara TrachteECOLO – 4e SUR LA LISTE ECOLO

“Les enfants sont l'avenir de notre société. Ils sont aussi les plus fragiles. Ceux dont les droits sont souvent bafoués, qui subissent la pauvreté voire même l'enfermement. Je veux mettre fin à ce paradoxe : en faisant de Bruxelles une ville à taille d'enfants et en oeuvrant aux 1000 premiers jours de la vie, qui sont les plus déterminants. L'accessibilité et la qualité des crèches et des maternelles, la gra-tuité de l'école et la participation des enfants et des jeunes sont mes priorités.”

Marie NyssensCDH – 6e SUR LA LISTE CDH

“J’aime les balades en forêt et mettre les mains dans la terre qui me le rend en petits pois. Pédagogue et Conseillère Communale à Schaerbeek, je suis maman de 4 enfants. Engagée dans l’associa-tif, je préside le Conseil d’Administration de la Ligue des familles et d’une petite crèche, près de la gare du Nord, qui accueille les enfants du quartier. L’équilibre famille-travail, c’est compliqué. 6e sur la liste cdH à la Région Bruxelloise, je veux être élue pour faciliter la vie des parents.”

Françoise SchepmansMR – 1ère SUR LA LISTE MR

“Je suis née à Bruxelles le 18 juin 1960. Je vis à Molenbeek, la commune de mon cœur, depuis ma plus tendre enfance, dont j’ai été la bourgmestre entre 2012 et 2018. L’amélioration de l’enseignement et l’aide à la jeunesse sont centrales dans mon enga-gement. Il est temps d’être heureux de vivre dans notre ville, d’y travailler, d’y élever nos enfants. Je suis candidate à la Ministre-Présidence de Bruxelles, pour redonner envie de Bruxelles.”

Joëlle MaisonDÉFI – 2e SUR LA LISTE DÉFI

“Les scientifiques, philosophes ou sociologues continuent de s’interroger sur le concept de liberté, à savoir la marge de manœuvre dont un être humain dispose pour déterminer sa vie et ses choix. Quel que soit cet espace, l’on sait désormais que les premières années jouent un rôle déterminant dans le développement d’un l’individu. Pour prendre conscience de son corps, acquérir de l’autonomie, développer le langage et s’épanouir dans une vie sociale, l’enfant a besoin de soins, de sécurité, de stimulations. La précarité infantile est la plus grande des injustices. Les politiques ont le devoir de prendre leurs responsabilités : faire en sorte que chaque enfant puisse grandir, s’épanouir et se développer dans des conditions matérielles et affectives optimales.”

Elisa GroppiPTB – 6e SUR LA LISTE DU PTB

Elisa Groppi enseigne dans une école primaire à Schaerbeek. Elle a à cœur d'inclure l'en-fant dans ses apprentissages. Pour cela, elle met en place une gestion démocratique où l'enfant prend part aux décisions de la vie scolaire. Au PTB, elle est responsable du secteur enseignement et active dans la lutte contre les inégalités scolaires et pour de meilleures conditions de travail. 6e sur la liste, elle se battra pour faire résonner la voix de ses collègues jusqu'au parlement bruxellois.

Delphine ChabbertPS – 4e SUR LA LISTE DU PS

“Les dix années passées à diriger les études et l’action politique de la Ligue des familles m’ont convaincue de l’importance d’investir dans l’enfance pour : le droit des enfants à un accueil de qualité, aider les parents, et lutter efficacement contre les inégalités. Je me battrai pour un refinan-cement du secteur et faire de l’accueil de l’enfance et de l’extrascolaire une question politique aussi importante que l’école. Je soutiendrai des taux de couverture minimum par commune et une meilleure formation des professionnel·le·s”.

Il est nécessaire d’investir dans une politique de l’en-fance et de la famille au niveau global. Dans le sec-teur des haltes-accueil, nous défendons le droit de chaque enfant à bénéficier d’une place d’accueil de qualité en tenant compte de la diversité des réalités des familles en constante évolution.

Dans cette optique-là, j’ai de nombreuses craintes au niveau de la réforme de l’ONE qui ne nous permettra probablement pas de garder notre identité et toutes nos spécificités de halte-accueil, notamment en termes d’accessibilité financière, sociale et culturelle, de temps d’accueil et du travail d’accompagnement des familles.

Parmi celles-ci, on peut mentionner l’absence de financement pour les frais de fonctionnement, des normes d’encadrement trop faibles pour offrir un accueil de qualité à chaque enfant, l’absence de possibilité de poste PMS au sein des plus petites structures, l’obligation de l’extrait de rôle, les jours d’absences de l’enfants restreints ou encore la procédure d’inscription en ligne.

Enfin, de façon générale, il me semble également essentiel que l’ensemble des agents de l’ONE soient formés et informés de façon précise et uniforme sur cette réforme et qu’ils soient au fait de cette souplesse essentielle au public accueilli dans les haltes-accueil. Il est nécessaire d’adapter la situation de chaque famille à sa réalité en posant un cadre qui accorde plus de souplesse et de flexibilité.”

LES PRÉOCCUPATIONS DES ACTEUR·TRICE·SDE PREMIÈRE LIGNE

SIX CANDIDAT·E·S AUX ÉLECTIONS RÉGIONALES BRUXELLOISES QUI S’IMPLIQUENT DANS LES POLITIQUES D’ENFANCE ET DE JEUNESSE À BRUXELLES

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RÉFORME PETITE ENFANCE ✔

UNE PLACE DE QUALITÉ POUR CHACUN

MOINS D’EXCLUSION, PLUS DE GRATUITÉ !

LES REVENDICATIONS DU RCE

NDLR : Nous avons volontairement gardé l’écriture inclusive du titre de l’article. Pourtant, sans surprise, les 6 partis nous ont tous, sans exception, proposé de mettre en valeur une candidate féminine qui se présente sur les listes régionales. Un 100% féminin qui fait écho à l’absence quasi totale de professionnels masculins dans notre secteur… et qui contraste tellement avec la proportion de femmes têtes de liste aux élections du 26 mai !

Par Patricia Linsmeau, directrice de l’antenne

schaerbeekoise de l’Arbre de Vie

Par une directrice de crèche à Bruxelles qui souhaite rester

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QUELLE PLACEPOUR LA JEUNESSE ?

✔ PARTICIPATION & JEUNESSE

La participation des enfants est devenue un lieu com-mun répété à l’envi dans tous les projets éducatifs. Pour autant, les enfants sont souvent malmenés face à cette exigence de l’article 12 de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant : “garantir à l’enfant […] le droit d’exprimer librement son opinion

sur toute question l’intéressant, les opinions de l’enfant étant dûment prises en considération eu égard à son âge et à son degré de maturité”.

Pour permettre une réelle participation, il faut que les adultes envisagent les enfants dans leur globalité et conçoivent des dispositifs à leur portée… En somme, ni singer la démocratie représentative (“parlement des enfants”), ni s’abandonner à la démocratie directe ! Il s’agit d’inventer un cadre et des actions qui mettent les enfants en situation de pouvoir sur eux et leur environnement, en capacité d’apprentissage, de jugement, de confrontation, d’analyse et de décision… Un cadre et des actions à leur portée !

Porter cela, c’est accepter de revoir sa place d’adultes, repenser les rapports de force avec les enfants, partager le pouvoir, agir avec eux et pas “pour” ou “en leur nom”. C’est aussi opérer d’une véritable révolution culturelle qui impose aux adultes de s’y préparer et de se former en conséquence, tant sur le plan théorique que pratique et matériel.

Il s’agit là d’une orientation indispensable à prendre en compte dans l’évolution des formations à destination des volontaires et des professionnel-le-s de l’enfance (petite enfance, ATL, école, jeunesse, sport, culture…).”

LA PARTICIPATION DES ENFANTS : POUR QUE LES ADULTES

S’ÉLÈVENT À LEUR HAUTEUR

Les CEMÉ[email protected]

Par Josselin Jamet, directeur de Samarcande

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LES PRÉOCCUPATIONS DES ACTEUR·TRICE·SDE PREMIÈRE LIGNE

1/ En référence à Janusz Korczak, Le droit de l’enfant au respect, 1928 : “Vous dites : C’est fatigant de fréquenter les enfants. Vous avez raison. Vous ajoutez : parce qu’il faut se baisser, s’incliner, se courber, Se faire tout petit. Là, vous avez tort, ce n’est pas cela qui fatigue le plus, c’est le fait d’être obligé de s’élever, de se mettre sur la pointe des pieds jusqu’à la hauteur de leurs sentiments, pour ne pas les blesser”.

Les SAC et les ados

L’éducation des enfants, des ados, se passe dans plusieurs endroits. Dans la famille dès le plus jeune âge, puis à l’école, parfois dans une activité extrascolaire. On apprend qui l’on est, qui sont les autres et comment faire son chemin parmi eux. De manière plus ou moins apaisée, on vit un parcours de formation et on trouve une activité rémunéra-trice qui nous rend indépendant.

Parfois pourtant, la famille, l’école, ça ne suffit pas, ou ça ne correspond pas. Ce n’est pas forcément qu’elles font mal leur travail mais ça tombe à côté. Pour les jeunes concernés, une lutte commence pour trouver les moyens de garder la tête hors de l’eau, ou pour arrêter de souffrir. Et là beaucoup de comportements peuvent surgir, pas toujours bien reçus par l’entourage ou par la société en général.

Quand on rend des enfants, dès 14 ans, respon-sables de leurs actes en leur administrant des sanc-tions officielles, on fait peut-être de l’éducation. On leur apprendrait la limite de l’acceptable, les conséquences de leurs actes. Après tout on ne peut pas tout laisser faire.

Admettons.

Mais en même temps, est-ce qu’on n’aurait pas envie, au lieu de leur envoyer le signal qu’ils se débrouillent mal et qu’ils méritent d’être mis au ban, de leur donner l’occasion d’investir leurs com-pétences, leur énergie, leur temps, dans des actions d’éducation qui pourraient les aider à faire le chemin qu’ils n’ont pas eu l’occasion de faire ? Est-ce qu’à 14 ans un enfant est majeur ? Est-ce qu’il a encore le temps de faire des expériences ? Est-ce que la fameuse crise d’ado demande obli-gatoirement des réponses fortes ? Est-ce que des réponses fortes sont obligatoirement structu-rantes ? Est-ce qu’une réponse violente de la société aide un jeune en recherche à construire son rapport aux autres ?

Arrêtons les Sanctions Administratives Communa-les pour les mineurs, et développons des espaces d’expression des ados pour leur demander à eux : 1 Qu’est-ce que vous estimez être un droit,

quelque chose que la société vous doit ? 2 Qu’est-ce que vous pensez devoir mériter et

acquérir grâce à vous-mêmes ?

Les devoirs

Les jeunes rentrent de l’école en ayant encore des travaux scolaires à réaliser. Ces devoirs demandent pour beaucoup un accompagnement, que l’école ne peut plus fournir puisqu’il s’agit de hors temps scolaire. Parmi ceux qui ont besoin d’un accompa-gnement, certains peuvent compter sur leurs parents, ou sur un grand frère étudiant… D’autres n’ont pas à la maison les ressources pour trouver l’aide dont ils ont besoin. Deux solutions alors : faire appel au secteur privé (concurrentiel, à visée lucrative) pour des cours de soutien ou de coa-ching, ou faire appel au réseau associatif. Le sec-teur privé n’est financièrement pas accessible à tous. Et le réseau associatif est saturé. Des familles sont donc en difficulté par rapport à l’encadre-ment des devoirs.

Le temps de l’école est-il légitime pour déborder sur le temps qui suit la fin des cours ? Les temps sociaux du travail (salarié ou indépendant) et de l’école rentrent-ils en contradiction ? Les familles nombreuses ont-elles le temps d’accompagner dans les devoirs scolaires chacun des enfants qui la composent ? Les parents qui n’ont pas suivi le cursus scolaire que leurs enfants empruntent devraient-ils être toujours surs d’eux et en mesure d’apporter les réponses nécessaires ?

Nous pensons que les devoirs à la maison sont une injustice. Nous pensons que le temps scolaire est le temps de la pédagogie formelle et que le temps non scolaire devrait être disponible pour les autres apprentissages, moins ou pas du tout formels. Le travail en solo des enfants, si l’on estime qu’il est vraiment une forme pédagogique intéressante, devrait donc être intégré au temps scolaire.

Voici trois thématiques qu’il me semble primordial de mettre en avant pour notre jeunesse :

L’aménagement et l’espace public

La sécurité des jeunes est une priorité qui n’est pas pleinement rencontrée. En tant que personnes fréquentant particuliè-rement l’espace public, ils sont en droit d’attendre une politique d’aménage-ment qui leur garantisse cette sécurité.

Les enfants et les ados ne conduisent pas de voitures, ne polluent pas dans leurs

déplacements, et ont besoin, dans une région bruxelloise dense, d’espaces de rencontre et de jeu.

Les efforts des autorités publiques dans la priori-sation des modes de transport et d’utilisation de l’espace lors des réaménagements urbains, lors des contrats de quartier durable notamment, mais pas seulement, soient poursuivis et largement aug-mentés. Conscientes de l’impact de décisions impopulaires sur les possesseurs de voitures que sont les adultes, ces autorités ne doivent pas oublier que l’enjeu de ce siècle et de notre capitale est bel et bien celui de la qualité de l’air et de la préservation d’un environnement vivable, dans lequel les enfants devront vivre plus longtemps que nous.

Cet environnement rendu moins agressif doit lais-ser la possibilité d’une utilisation de l’espace public non systématiquement destiné à la circulation, qui n’est qu’une de ses fonctions. L’augmentation de la taille minimale des trottoirs (pour apprendre le vélo…), l’ouverture des parcs aux jeux (y compris aux jeux des ados), la diminution drastique des vitesses de circulation automobile, sont pour nous des actions nécessaires, notamment dans les quar-tiers populaires où les familles disposent d’un nombre réduit de mètres carrés de logement par habitant et où les activités se reportent plus sur l’espace public.

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✔ ÉDUCATION NON-FORMELLE – EXTRASCOLAIRE

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En tant que coordinateurs Accueil Temps Libre, nous soutenons une meilleure considération de ce “temps libre”. Parmi les différents acteurs extrascolaires, les écoles proposent souvent un accueil avant et après la classe, y compris les mercredis après-midi. Mises en place pour répondre aux besoins des familles, les garderies ne sont pourtant pas assez considérées par

le système politique actuel puisque les écoles ont peu de moyens pour ces moments. Les directions doivent parfois composer avec des bouts de ficelles. Dans les meilleurs cas, elles ont parfois un responsable de projet pour coordonner l’ac-cueil et celui-ci est accompagné d’une équipe d’accueillant-e-s engagé-e-s par l’école. Mais bien souvent les écoles ne peuvent se permettre d’engager que des personnes avec des statuts précaires tels qu’ALE, PTP ou article 60. Cela a pour conséquence un manque de stabilité dans les équipes et peu de possibilité pour créer une dynamique d’équipe. Il est donc difficile pour une coordination ATL de soutenir les écoles aussi bien qu’elle le souhaiterait. Considérer les moments extrascolaires et y insuffler les moyens financiers suffisants serait bénéfique pour le secteur, les enfants et les familles. Ces moments “non-scolaires” pourraient être intégrés dans la journée des enfants afin de créer un projet éducatif global. Cela améliorerait la conciliation de la vie familiale et professionnelle si toutefois, il y avait un changement de vision et une meilleure collaboration entre institu-teurs, éducateurs et accueillantes.”

À ce jour, il y a nécessité, pour les asbl désirant mener des actions d’école de devoirs, de soit fonctionner obtenir une reconnaissance et un financement struc-turel pour d’autres activités que celles de l’école des devoirs (AMO, MJ, …) ou alors de ne fonctionner qu’avec le concours de bénévoles. Dans le premier

cas, un temps de travail sera délégué au profit de l’école des devoirs, et donc au détriment d’autres actions pour lesquelles l’asbl est financée. Dans le second cas, tout ce qui concerne le travail avec les parents et les écoles, ainsi que le suivi administratif et financier, risque d’être difficile, voire absent.

Compte tenu des apports des écoles de devoirs, il nous semble pertinent que les écoles de devoirs bénéficient de moyens structurels et soient reconnus comme une initiative à part entière, à l’instar des AMO ou des Maisons de Jeunes.”

Parce qu’un tel tronc commun permettrait de dispen-ser à tous les élèves un enseignement assurant des acquis de base non seulement dans les matières actuellement enseignées dans la filière du général mais encore parce qu’il permettrait aux élèves de

s’ouvrir davantage aux volets polytechniques, sportifs, artistiques et culturels. Pour en finir avec la dichotomie intellectuel/manuel, pour permettre à chaque élève de découvrir progressivement ses aptitudes et ses aspirations, à son propre rythme.

Pour assurer un avenir à un tel tronc commun, incluant les élèves de la maternelle à la troisième secondaire, il convient d’une part, d’accorder une chance à l’Avis n°3 du Pacte et d’une autre part, de faire confiance aux acteurs de terrain, dans les écoles et le milieu associatif pour faire émerger les solutions aux difficultés qui semblent actuellement insurmontables.

Le projet Ecole de Tous agit en ce sens en publiant en ligne ses réflexions quant à la mise en œuvre concrète d’un volet polytechnique dans une école de tronc commun (www.ecoledetous.be : onglet “bibliothèque”).

Donnons-nous le temps de changer l’école. Le Pacte pour un Enseignement d’ex-cellence marquant un changement de cap en ce début du XXIe siècle doit s’inscrire dans la continuité des différentes législatures et rassembler tous les acteurs poli-tiques au-delà des clivages partisans.”

VERS UNE RECONNAISSANCE DE L’ATL !

UNE VALORISATION DES ÉCOLES DE DEVOIRS

CHANGER L’ÉCOLE

Par Geoffrey Dony, coordinateur ATL au service

d’Accueil Extrascolaire de Schaerbeek, Réseau

Coordination Enfance ASBL

Par Philippe Claudel, Association des jeunes

marocains

Par Victoria Forget pour l’ASBL Ecole de Tous

ECOLE DE TOUS POUR UN RÉEL TRONC COMMUN PLURIDISCIPLINAIRE ET RENFORCÉ !

Le temps de midi à l’école me semble être un enjeu important et dont on ne parle pas assez

ou très peu ! Il y a en effet un trou juridique car la loi ayant octroyé la subvention surveil-lance de midi a été établie à une époque où les femmes étaient essentiellement au foyer

et les enfants rentraient manger à la maison. Aujourd’hui, plus de 90% des enfants fréquentent

l’école pendant le temps de midi or cette subvention ne couvre pas grand-chose. La plupart des écoles fonctionnent avec des statuts ALE et malgré la bonne volonté de toutes ces personnes, cela manque cruel-lement de professionnalisme et de structure pour pouvoir mettre en place de la qualité.

Ce qui est intéressant avec cette question du temps de midi, c’est qu’à partir du moment où on se pose la question de ce qu’on veut en faire, il nous est possible d’imaginer de nombreuses perspectives. Soit, on se dit que c’est un temps qui revient dans la sphère sco-laire, c’est alors à l’école de s’en charger et c’est réglé. Soit, et c’est là que cela devient plus intéres-sant, on se dit que justement ce n’est pas un temps scolaire. On peut dès lors se poser la question de ce troisième espace-temps entre la famille et l’école. C’est un espace-temps qui serait alors spécifique et structurel. Nous pourrions par exemple envisager un temps scolaire le matin et un accueil temps libre l’après-midi pour que chaque enfant puisse profiter réellement de ce troisième temps.

Malgré les nombreuses guerres scolaires qui ont jalonné les avancées de l’école, ce temps de midi pourrait être l’élément clé pour faire évoluer les choses, décloisonner les décrets et avancer selon une vision commune. C’est un espace-temps que les poli-tiques devraient s’approprier.

Il est en effet essentiel de décloisonner les décrets. On parle d’un enfant, qu’il soit assis sur une chaise à l’école, dans un club de sport ou en accueil extrasco-laire c’est le même enfant, il a les mêmes besoins.”

ET SI ON PARLAIT DES TEMPS DE MIDI ?

Par Jonathan Lamblot, directeur enfance de l’ASBL la

Base Coopération

LES PRÉOCCUPATIONS DES ACTEUR·TRICE·SDE PREMIÈRE LIGNE

Page 10: Badje Info 77 Badje Info 77 - Fabrique de solutions · 18 • Badje Info° 77 – Badje Info°77 • 19 2/ DOSSIER DOSSIER a ÉLECTIONS EUROPÉENNES, LÉGISLATIVES ET RÉGIONALES

Badje Info°77 • 35 E www.badje.be34 • Badje Info°77

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ÉLECTIONS EUROPÉENNES, LÉGISLATIVES ET RÉGIONALES 2019

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✔ ÉDUCATION NON-FORMELLE – EXTRASCOLAIRE

RENFORCER LE RÔLE DE L’ACCUEILLANT·E

AU SEIN MÊME DE LA STRUCTURE SCOLAIRE

Par Christian Uwineza, psychomotricien Aucouturier, animateur et coordinateur de

l’ASBL AlterEducS

Pour ce secteur, le manque de formation propre au métier d’éducateur∙trice en milieu scolaire est criant. Beaucoup d’organismes de formation conti-nue, subventionnés par l’ONE, commencent à construire leurs formations de manière beaucoup plus adaptées. Il faudrait continuer dans ce sens pour que l’on puisse un jour arriver à une profes-sionnalisation réelle et concrète des éduca-teur∙trice∙s sur le terrain.

Les accueillant∙e∙s ont cette chance de vivre ces moments de temps libre avec les enfants. Ces temps, où ils peuvent avoir le choix entre ne rien faire ou jouer. Le jeu a une importance capitale dans le développement de l’enfant et là aussi, l’éducateur∙trice s’avère être un véritable soutien pour mettre en place des activités diverses et variées avec l’enfant. Former l’éducateur∙trice, le∙la sensibiliser sur ses missions, lui offrir une réelle place au sein même de l’école, c’est per-mettre à l’enfant de bénéficier d’activités qui font sens pour lui. Offrir un accueil de qualité avec une équipe formée c’est aussi donner la chance à chaque enfant de bénéficier d’un encadrement où il peut développer des compétences lors de moments informels.

Aujourd’hui, les écoles doivent s’adapter aux réa-lités quotidiennes des familles et accueillir les enfants bien avant 8h et bien après 15h. Au cœur même de ces prolongations, travaillent ces per-sonnes qu’on appelle tantôt éducateur∙trice∙s tan-tôt accueillant∙e∙s. Le gouffre est encore relative-ment important entre la période scolaire et la période extrascolaire. Il est plus que temps que l’école intègre les éducateur∙trice∙s extrascolaires dans leurs démarches pédagogiques. Il faudrait donner des moyens pour permettre aux ensei-gnant∙e∙s et aux éducateur∙trice∙s d’avoir du temps pour se concerter, pour leur permettre de colla-borer, d’échanger leur compétence et d’être un soutien l’un envers l’autre. Cette fonction devrait être reconnue comme un véritable métier en milieu scolaire. De plus, trop souvent, une multi-tude d’intervenant∙e∙s au sein de la même école s’occupent d’une manière ou d’une autre d’accom-pagner les enfants pendant ce temps extrascolaire. Nous avons un groupe d’adultes qui n’est pas suf-fisamment défini pour atteindre les missions qui sont celles que les accueillant∙e∙s en milieu scolaire doivent accomplir : accompagner l’enfant dans son temps libre, dans sa spontanéité, dans son appren-tissage informel et dans sa relation à lui-même et aux autres.

DU RENDEMENT INOUÏ DES INVESTISSEMENTS DANS LA PETITE ENFANCE À LA CHANCE DE RÉINVENTER UNE DÉMOCRATIE

PARTICIPATIVE IMPLIQUANT LES JEUNES GÉNÉRATIONS, LES PARTIS POLITIQUES QUI SORTIRONT VAINQUEURS DES URNES, LE

26 MAI PROCHAIN, AURONT LE CHOIX DE SAISIR, OU PAS, LES OPPORTUNITÉS OFFERTES PAR L’ENFANCE ET LA JEUNESSE.

GAGEONS QU’ILS FASSENT LE BON CHOIX. CAR ON NE CONSTRUIT PAS UNE SOCIÉTÉ D’AVENIR AVEC PRÈS DE LA MOITIÉ DES

ENFANTS QUI VIVENT DANS LA PAUVRETÉ.

LES PRÉOCCUPATIONS DES ACTEUR·TRICE·SDE PREMIÈRE LIGNE