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BILAN DE L’EXERCICE BANQUE MONDIALE RAPPORT ANNUEL 2010 BANQUE MONDIALE Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized

BANQUE MONDIALE RAPPORT ANNUEL 2010 - World Bankdocuments.worldbank.org/curated/en/942911468182042297/... · 2016-07-16 · 44,2 milliards de dollars pour 164 nouvelles ... Namibie

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BILAN DE L’EXERCICE

BANQUE MONDIALE – RAPPORT ANNUEL 2010

BANQUE MONDIALE

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BANQUE MONDIALE – RAPPORT ANNUEL 2010

La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) accorde

des prêts aux gouvernements des pays à revenu intermédiaire et des pays à faible revenu qui

jouissent d’une bonne cote de crédit. Cette institution affi liée encourage le développement

durable en fournissant des prêts, des garanties, des produits de gestion des risques et des

services d’analyse et de conseil hors prêt. L’assise fi nancière de la BIRD lui permet d’emprunter à

faible coût sur les marchés fi nanciers et d’accorder des conditions favorables à ses emprunteurs.

PRINCIPAUX INDICATEURS FINANCIERS DE LA BIRD | EX. 06–10MILLIONS DE DOLLARS

Ex. 06 Ex. 07 Ex. 08 Ex. 09 Ex. 10

Résultat d’exploitationa 1 740 1 659 2 271 572 800

Encours des prêts 103 004 97 805 99 050 105 698 120 103

Total actif 211 982b 207 601b 233 311 275 420 283 010

Total capitaux propres 36 474 39 796 41 548 40 037 37 555

a. Exprimé dans les états fi nanciers de la BIRD en revenu avant prise en compte des variations de la juste valeur des portefeuilles n’ayant pas fait l’objet de transactions (net) et des transferts approuvés

par le Conseil des Gouverneurs.

b. Ajusté compte tenu des reclassifi cations opérées pour se conformer à la présentation des données de l’exercice écoulé.

Créée en 1944 | 187 membres

Montant cumulé des prêts :

523,6 milliards de dollars*

Montant des prêts pour l’exercice 10 :

44,2 milliards de dollars pour 164 nouvelles

opérations dans 46 pays

* À compter de l’exercice 05, y compris les garanties.

LES INSTITUTIONS DE LA BANQUE MONDIALELa Banque mondiale a essentiellement pour mission d’éradiquer la pauvreté et de stimuler la croissance économique des pays en développement.

Le présent rapport couvre la période allant du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010.

Conformément aux règlements respectifs de la Banque internationale pour la

reconstruction et le développement (BIRD) et de l’Association internationale

de développement (IDA) — qui, réunies, prennent le nom de Banque

mondiale —, ce Rapport annuel a été établi par les Administrateurs des deux

institutions. Monsieur Robert B. Zoellick, Président de la BIRD et de l’IDA,

et Président du Conseil des Administrateurs, a soumis ce rapport, ainsi que les

budgets administratifs et les états fi nanciers audités, au Conseil des

Gouverneurs.

Les rapports annuels de la Société fi nancière internationale (IFC), de

l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) et du Centre

international pour le règlement des diff érends relatifs aux investissements

(CIRDI) sont publiés séparément.

TABLE DES MATIÈRESMessage du Président du Groupe de la Banque mondiale 1

Le Conseil des Administrateurs 3

Le rôle et les ressources de la BIRD 5

Le rôle et les ressources de l’IDA 6

Prêts de la Banque mondiale par thème et par secteur, Exercices 05–10 7

Résumé d’exploitation 8

Chapitre 1 L’action de la Banque mondiale dans un climat incertain 9

Chapitre 2 L’action de la Banque mondiale sur le terrain 19

Pour en savoir plus 32

CD-ROM (en anglais) : états fi nanciers complets

Sauf indication contraire, tous les montants en dollars fi gurant dans le présent rapport sont en dollars EU courants. Les chiff res des tableaux ayant été arrondis, leur somme peut diff érer du total indiqué,

et la somme des pourcentages dans les fi gures n’est pas toujours égale à 100 %. Dans ce rapport, les expressions « la Banque mondiale » et « la Banque » désignent la BIRD et l’IDA. L’expression « le Groupe

de la Banque mondiale » désigne collectivement la BIRD, l’IDA, l’IFC, la MIGA et le CIRDI.

PRINCIPAUX INDICATEURS FINANCIERS DE L’IDA | EX. 06–10MILLIONS DE DOLLARS

Ex. 06 Ex. 07 Ex. 08 Ex. 09 Ex. 10

Encours des crédits de développement 127 028 102 457 113 542 112 894 113 474

Total ressources de développement, toutes origines confondues/total capitaux propresa 102 871 110 212 123 619 127 950 128 275

a. Jusqu’à la fi n de l’exercice clos le 30 juin 2007, l’IDA préparait des états fi nanciers à vocation spéciale. Depuis le 1er juillet 2007, la présentation des états fi nanciers de l’Association est

conforme aux principes comptables généralement reconnus (PCGR) aux États-Unis d’Amérique.

L’Association internationale de développement (IDA) accorde des prêts à long terme

ne portant pas intérêt — appelés crédits — et des dons aux gouvernements des 79 pays les

plus pauvres de la planète, qui n’ont pas ou guère les moyens d’emprunter aux conditions

du marché. Les crédits de l’IDA sont fi nancés par les contributions versées à l’Association par

les pays donateurs, les montants prélevés sur le revenu net de la BIRD, des dons de la Société

fi nancière internationale (IFC) et le remboursement des crédits antérieurs de l’IDA.

Créée en 1960 / 170 membres

Engagements cumulés :

221,9 milliards de dollars*

Engagements pour l’exercice 10 :

14,5 milliards de dollars pour 190 nouvelles

opérations dans 66 pays

* À compter de l’exercice 05, y compris les garanties.

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St-Kitts-et-Nevis

Antigua-et-Barbuda

Dominique

Ste-Lucie

Grenade

Trinité-et-Tobago

St-Vincent-et-les Grenadines

R.B. de Venezuela

Républiquedominicaine

Pologne

Ukraine

Monténégro

Bosnie-Herzégovine

Roumanie

Bulgarie

Albanie ERY deMacédoine

CroatieSerbie

Kosovo

AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBESEngagements de l’exercice 10BIRD | USD 13 667 millionsIDA | USD 240 millionsPortefeuille de projets | USD 32,1 milliards

MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORDEngagements de l’exercice 10BIRD | USD 3 523 millionsIDA | USD 214 millionsPortefeuille de projets | USD 8,7 milliards

EUROPE ET ASIE CENTRALEEngagements de l’exercice 10BIRD | USD 10 196 millionsIDA | USD 620 millionsPortefeuille de projets | USD 24,4 milliards

ASIE DE L’EST ET PACIFIQUEEngagements de l’exercice 10BIRD | USD 5 865 millionsIDA | USD 1 652 millionsPortefeuille de projets | USD 28,4 milliards

ASIE DU SUDEngagements de l’exercice 10BIRD | USD 6 689 millionsIDA | USD 4 645 millions Portefeuille de projets | USD 33,7 milliards

AFRIQUEEngagements de l’exercice 10BIRD | USD 4 258 millionsIDA | USD 7 179 millionsPortefeuille de projets | USD 35,3 milliards

Samoa

Fidji

Kiribati

Tonga

HaïtiJamaïque

Mexique

PanamaCosta Rica

Nicaragua

Honduras

El SalvadorGuatemala

Belize

ColombieGuyana

Suriname

Équateur

Pérou

BrésilBolivie

Paraguay

Chili ArgentineUruguay

R. B. deVenezuela

Républiquedominicaine

Tuvalu

BurkinaFaso

Palaos

États fédérés de MicronésieÎlesMarshall

Kiribati

Îles Salomon

Vanuatu Fidji

Féd. de Russie

Bélarus

Ukraine

Moldavie

RoumanieBulgarie

Maroc

TunisieAlgérie

Libye

Mauritanie

MaliSénégalGambie

Guinée-BissauGuinée

Cap-Vert

Sierra Leone

Libéria

Côted’Ivoire Ghana

Togo

Bénin

Niger

Nigéria

Rép. arabed'Égypte

Soudan

Tchad

CamerounRépubliquecentrafricaine

Guinée équatorialeSao Tomé-et-Principe Gabon

Rép. duCongo

Angola

Rép. dém.du Congo

Érythrée

DjiboutiÉthiopie

Somalie

KenyaOuganda

Rwanda

BurundiTanzanie

ZambieMalawi

Mozambique

Zimbabwe

BotswanaNamibie

Lesotho

Afrique duSud

Madagascar

Maurice

Seychelles

Comores

Rép. duYémen

Jordanie

LibanRép. arabesyrienne

Iraq Rép.Islamique

d'Iran

Turquie

AzerbaïdjanArménieGéorgie

Turkménistan

Ouzbékistan

Kazakhstan

AfghanistanTadjikistan

Rép. kirghize

Pakistan

Inde

BhoutanNépal

Bangladesh

Myanmar

Sri Lanka

Maldives

Thaïlande

RDP Lao

Viet Nam

Cambodge

Malaisie

Philippines

Papouasie-Nouvelle-Guinée

Indonésie

Rép. deCorée

Mongolie

Chine

Fédération de Russie

Timor-Leste

Cisjordanie et Gaza

Swaziland

IBRD 32613R6Août 2010

Pays ayant accès exclusivement aux financements de la BIRD

Pays ayant accès à un financement mixte BIRD/IDA

Pays ayant accès exclusivement aux financements de l’IDA

Pays admis à bénéficier des ressources de à l’IDA mais n’ayant pas d’opération en cours

Pays ne bénéficiant pas d’un financement de la Banque mondiale

Représentations de la Banque mondiale

Représentations où le directeur-pays est en poste sur place

Délimitations des Régions de la Banque mondiale

RÉGIONS, REPRÉSENTATIONS À L’ÉTRANGER ET PAYS ADMIS À BÉNÉFICIER DES FINANCEMENTS DE LA BANQUE MONDIALELe personnel de la Banque mondiale constitue une communauté véritablement multinationale de plus de 9 000 employés provenant de 165 pays. Plus de 38 % des agents de la Banque sont en poste dans l’un des 120 bureaux extérieurs de l’institution. Cette présence accrue sur le terrain aide la Banque à mieux comprendre ses partenaires dans les pays clients, à travailler en collaboration plus étroite avec eux et à leur fournir plus rapidement les services dont ils ont besoin.

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BANQUE MONDIALE – RAPPORT ANNUEL 2010 1

MESSAGE DU PRÉSIDENT DU GROUPE DE LA BANQUE MONDIALE, PRÉSIDENT DU CONSEIL DES ADMINISTRATEURS

J’ai le plaisir de présenter le Rapport annuel 2010

et le nouveau site web (www.banquemondiale.org/rapportannuel2010) qui en constitue le

prolongement. Ces deux supports rendent

compte des réalités du monde actuel, des

réformes innovantes entreprises par la Banque

mondiale et de ses résultats financiers et

opérationnels. Ils donnent un aperçu de la

démarche engagée par la Banque pour se

réinventer face à un monde nouveau.

Une nouvelle Banque mondiale pour un

monde nouveau, c’est en ces termes que se

définit notre vision d’une institution au service

de l’économie mondiale multipolaire qui se

dessine. La transformation du Groupe de la Banque mondiale peut

favoriser l’émergence d’un multilatéralisme moderne, dont les pays

en développement seraient des acteurs clés.

Le pire de la crise économique est passé, du moins nous

l’espérons, mais nous traversons une période de grande incertitude

marquée par une reprise timide et inégale et les inéluctables revers

qui l’accompagnent. Les pays en développement sont de plus en

plus à l’origine de la demande qui est en train de sortir l’économie

mondiale de la crise. Plus de la moitié de l’augmentation de la

demande mondiale d’importations depuis 2000 est due aux pays

en développement, qui importent des biens d’équipement et des

services. Des milliards de personnes dans ces pays s’intègrent à

l’économie mondiale au fur et à mesure que leurs revenus et leur

niveau de vie augmentent. En parité de pouvoir d’achat, la part du

produit intérieur brut mondial des pays en développement est

passée de 33,7 % en 1980 à 43,4 % en 2010. Les perspectives de

croissance sont bonnes dans ces pays, et l’activité devrait y être

plus forte que celle liée à la reprise dans les pays à revenu plus élevé.

Lors des Réunions d’avril 2010, les actionnaires du Groupe de

la Banque mondiale ont approuvé la première augmentation

substantielle du capital depuis plus de 20 ans. Cette injection de

86 milliards de dollars va aider à créer des emplois et à investir

notamment dans les infrastructures, les petites et moyennes

entreprises et les filets de protection sociale.

Les actionnaires ont, en outre, tenu

l’engagement qu’ils avaient pris aux Assemblées

annuelles organisées à Istanbul en octobre

dernier d’accroître d’au moins 3 points de

pourcentage les droits de vote des pays en

développement et en transition à la Banque

internationale pour la reconstruction et le

développement (BIRD) pour les porter à 47,19 %

du total des voix — soit une augmentation

cumulée de 4,59 % depuis 2008. La part des

voix détenues par les pays en développement

à l’Association internationale de développement

(IDA) passera à plus de 45 % du total. Les parts

du capital de la Société financière internationale

(IFC) revenant aux pays en développement et en transition

augmenteront de 6,07 % pour représenter 39,48 % du total.

Ces réaménagements nous aident à mieux tenir compte des réalités

de la nouvelle économie mondiale multipolaire dont les pays en

développement et en transition sont maintenant des acteurs clés.

L’IFC va consolider davantage son capital par l’émission d’une

obligation hybride et la non-affectation des bénéfices.

L’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) a

entrepris de changer ses procédures et de modifier sa convention

pour gagner en souplesse et élargir la gamme de ses services.

Les actionnaires du Groupe de la Banque ont également

approuvé le programme de réforme interne et la stratégie qui doit

guider l’action de l’institution à l’issue de la crise. Nous avons

entrepris de recentrer nos opérations sur les domaines où notre

valeur ajoutée est la plus forte, qu’il s’agisse de cibler les pauvres et

autres groupes vulnérables, notamment en Afrique subsaharienne ;

de créer des opportunités de croissance en privilégiant l’agriculture

et les infrastructures ; de promouvoir une action collective de portée

mondiale dans des domaines tels que le changement climatique,

le commerce, l’agriculture, la sécurité alimentaire, l’énergie, l’eau et

la santé ; de renforcer la gouvernance et la lutte contre la corruption ;

ou de nous préparer à faire face à d’autres crises.

Toutes ces mesures sont essentielles. Chaque composante du

programme adopté a son importance. Ensemble, elles témoignent

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2 BANQUE MONDIALE – RAPPORT ANNUEL 2010

de la dynamique de transformation qui anime le Groupe de la

Banque mondiale.

En outre, le Groupe de la Banque procède à un ensemble de

réformes opérationnelles destinées à renforcer l’efficacité, la

responsabilité, la transparence et la capacité de l’institution à fournir

des ressources financières et techniques à ses clients.

La refonte de nos prêts d’investissement va nous permettre d’axer

davantage notre action sur les résultats, d’accélérer et d’accroître

nos prestations, et de renforcer la gestion des risques. La Banque

s’emploie à mettre au point des instruments de prêt d’investis-

sement sur mesure afin de prendre en compte l’évolution de la

situation de ses pays membres. Il s’agit de faciliter davantage le

financement des investissements et d’apporter à nos clients un appui

à la mise en œuvre plutôt que de mettre l’accent sur la supervision.

Avec sa nouvelle Politique d’accès à l’information, qui a pris effet le

1er juillet 2010, la Banque se fait le champion de la diffusion de

l’information parmi les institutions multilatérales. En avril, elle a lancé

l’initiative Open Data qui facilite l’accès aux données sur les pays

en développement. La Banque se place ainsi au premier rang de la

fourniture gratuite de ce type d’information.

Nous continuons de redoubler d’effort sur les fronts de la

gouvernance et de la lutte contre la corruption afin d’accroître les

ressources consacrées à la prévention de la corruption et à la

coordination des sanctions pour la combattre. En mai, nous avons

signé avec les autres banques multilatérales de développement un

accord innovant sur les sanctions croisées.

Durant l’exercice 10, les engagements du Groupe de la Banque

à titre de prêt, de don, de prise de participation ou de garantie en

faveur du secteur public et du secteur privé de ses États membres

ont atteint le niveau record de 72,9 milliards de dollars, soit une

augmentation de 24 % par rapport à l’exercice 09.

Les engagements de la BIRD au titre de l’exercice 10 se sont établis

à 44,2 milliards de dollars, contre 32,9 milliards de dollars durant

l’exercice 09. Ceux de l’IDA sont passés à 14,5 milliards de dollars,

soit une progression de 3,6 % par rapport à l’exercice précédent.

Les engagements de l’IFC pour son propre compte ont augmenté

de 14,3 % pour s’établir à 12,7 milliards de dollars, et la MIGA a émis

des garanties à hauteur de 1,5 milliard de dollars, contre 1,4 milliard

de dollars durant l’exercice 09.

Pendant la crise mondiale, ces investissements ont aidé nos

clients à mettre en place des dispositifs de protection sociale ciblés,

à financer les infrastructures pour stimuler la productivité et créer

des emplois, et à promouvoir le secteur privé.

Je voudrais particulièrement remercier les membres du personnel

du Groupe de la Banque mondiale basé à Washington et dans plus

de 150 représentations à travers le monde. C’est grâce aux efforts

qu’ils déploient sans relâche, à leur dévouement et à leur détermi-

nation que nous pourrons concrétiser notre vision d’une nouvelle

Banque mondiale au service d’un monde nouveau. Je tiens

également à exprimer ma reconnaissance aux Gouverneurs et aux

Administrateurs pour leur aide et leurs conseils.

Robert B. Zoellick

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BANQUE MONDIALE – RAPPORT ANNUEL 2010 3

Les difficultés rencontrées en 2009 et au début de 2010 dans la sphère économique et financière et dans le cadre de l’action de développement ainsi que leurs répercussions sur la lutte contre la pauvreté ont occupé une place prépondérante dans le programme de travail des Administrateurs durant l’exercice. Les Administrateurs se sont employés à donner au Groupe de la Banque mondiale les moyens de relever les défis mondiaux d’aujourd’hui et de demain en précisant les priorités stratégiques de l’institution, en modernisant sa structure de gouvernance et en approuvant des opérations de prêt d’un montant record. Ils ont examiné les orientations stratégiques d’après-crise pour la Banque, en particulier les priorités qui guideront les interventions du Groupe de la Banque destinées à aplanir les obstacles au développement et à renforcer son action de lutte contre la pauvreté. Ils ont aussi traité de la nécessité pour les institutions multilatérales de mener des actions concertées à l’échelon mondial, et du rôle clé que doit jouer la Banque pour promouvoir un nouveau multilatéralisme. Les Administrateurs ont examiné les mesures à prendre pour transformer le Groupe de la Banque mondiale, qu’il s’agisse de renforcer ses structures de gouvernance et de responsabilité et son efficacité opérationnelle, d’assurer une meilleure représentativité des actionnaires ou d’augmenter le capital de l’institution. Les Administrateurs ont décidé d’accroître de 3,13 % les droits de vote des pays en développement et en transition à la BIRD pour les porter à 47,19 % du total des voix, ce qui représente une augmentation totale de 4,59 % de la part relative des voix détenues par ces pays depuis 2008. Ce réajustement sera effectué au moyen d’une augmentation sélective du capital à hauteur de 27,8 milliards de dollars, dont 1,6 milliard de dollars de capital libéré, et d’une augmentation générale du capital de la BIRD à hauteur de 58,4 milliards de dollars, dont 6 %, soit 3,5 milliards de dollars, sous forme de capital libéré. Les Administrateurs ont par ailleurs souligné l’importance que revêtent la participation de tous les États membres à

l’augmentation générale de capital et l’apport d’un soutien permanent à l’IDA via l’accroissement des montants transférés à l’Association, en fonction de la capacité financière de la BIRD. Les Administrateurs se sont dits en faveur d’une répartition plus large et équitable de la charge de financement de l’Association qui aboutisse à une reconstitution satisfaisante de ses ressources dans le cadre d’IDA-16.

Afin de renforcer la capacité, l’efficience et l’efficacité opérationnelles du Groupe de la Banque, les Administrateurs ont passé en revue les réformes internes de l’institution, qui concernent notamment la modernisation des instruments financiers et des services consultatifs et la refonte du modèle de prestation, des ressources humaines, de la gestion de l’information et des technologies, et des procédures budgétaires. Dans le cadre des mesures prises pour faire de la BIRD et de l’IDA des institutions davantage à l’écoute des clients et mieux à même de répondre à leurs besoins, les Administrateurs ont examiné la question de la consolidation du modèle organisationnel, en particulier les options possibles pour renforcer la présence de la Banque à l’échelle mondiale, et envisagé de conduire un examen de la gestion matricielle. Ces échanges de vue se poursuivront durant l’exercice à venir.

Les Administrateurs ont approuvé un mécanisme pilote de riposte à la crise financé à hauteur de 1,5 milliard de dollars, auxquels s’ajoutent les contributions volontaires des bailleurs de fonds, pour venir en aide aux pays IDA durement touchés par la crise économique du fait du ralentissement du commerce extérieur, des envois de fonds de l’étranger et des investissements directs étrangers.

Les Administrateurs ont également approuvé une politique d’information plus ouverte, qui marque un passage remarquable d’une politique indiquant les informations que la Banque pouvait publier à une dont le principe est de publier toutes les informations en la possession de la Banque ne figurant pas sur une liste d’exceptions.

LE CONSEIL DES ADMINISTRATEURS

De gauche à droite (debout) : Merza H. Hasan, Abdulrahman M. Almofadhi, Dante Contreras, Konstantin Huber, Alexey Kvasov, Toru Shikibu, Ambroise Fayolle, Sid Ahmed Dib, Susanna Moorehead, Rudolf Treffers, Michael Hofmann, Toga McIntosh, James Hagan, Samy Watson, Pulok Chatterji, Louis Philippe Ong Seng ; (assis) Jose A. Rojas, Sun Vithespongse, Giovanni Majnoni, Carolina Renteria, Ian H. Solomon, Anna Brandt, Shaolin Yang, Michel Mordasini. Photo : Frank Vincent

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4 BANQUE MONDIALE – RAPPORT ANNUEL 2010

mondiale, fonction qu’ils exercent en vertu des pouvoirs que leur a délégués le Conseil des Gouverneurs. Cinq des 24 Administrateurs (un 25e siège pour l’Afrique sera ajouté en novembre 2010) sont désignés par les cinq États membres qui détiennent le plus grand nombre de parts du capital de la Banque ; les autres sont élus par le reste des États membres répartis en groupes à l’occasion d’élections organisées tous les deux ans. Les Administrateurs jouent un rôle important : ils définissent les principes qui guident les opérations générales et l’orientation stratégique de la Banque, et ils approuvent les opérations de prêt et de garantie de la BIRD et les projets de crédit, de don et de garantie de l’IDA proposés par le Président. C’est aussi à eux qu’il incombe de présenter au Conseil des Gouverneurs, lors des Assemblées annuelles, les comptes audités, le budget administratif, le rapport annuel sur les opérations et les politiques de la Banque et toute autre question qu’ils jugent bon de soumettre à l’attention des Gouverneurs.

Le Conseil des Administrateurs est appuyé par cinq comités permanents composés chacun de huit Administrateurs : le Comité d’audit, le Comité du budget, le Comité pour l’efficacité du développement, le Comité des questions administratives concernant la gouvernance et les Administrateurs, et le Comité du personnel. Ces comités aident le Conseil à s’acquitter de sa mission de surveillance et à prendre des décisions concernant les politiques et les procédures du Groupe de la Banque mondiale, la situation financière de l’institution, ses procédures d’évaluation et de gestion des risques, l’adéquation de sa gouvernance et de ses mécanismes de contrôle, et l’efficacité de son action pour promouvoir le développement et réduire la pauvreté. En outre, un Comité d’éthique établi par le Conseil guide la réflexion sur les questions relevant du Code de conduite des membres du Conseil.

Le Conseil contrôle également l’efficacité des actions du Groupe de la Banque mondiale par le biais du Panel d’inspection et du Groupe indépendant d’évaluation — qui est directement responsable devant le Conseil — mais aussi par l’intermédiaire du Département de l’audit interne et de l’auditeur externe.

Le Vice-président et Secrétaire assure l’interface entre le Conseil des Gouverneurs, les Administrateurs, la direction et le personnel. Il s’occupe de gérer le programme de travail du Conseil pour le compte des Administrateurs et de la haute direction et de veiller à l’application des principes de bonne gouvernance dans la conduite des activités du Conseil (voir http://www.worldbank.org/boards).

Les Administrateurs ont approuvé des opérations de prêt se montant à 44,2 milliards de dollars pour la BIRD et 14,5 milliards de dollars pour l’IDA. Ils ont en outre examiné 41 stratégies d’aide-pays (CAS), dont 33 élaborées conjointement avec l’IFC au titre des stratégies institutionnelles et plusieurs établies en collaboration avec des partenaires de développement et des bailleurs de fonds. Les Administrateurs ont également passé en revue la quatrième étude rétrospective des stratégies d’aide-pays et réfléchi à l’orientation future de ces outils et à leur contribution stratégique à la conduite d’un processus de développement axé sur les résultats et les besoins spécifiques des pays.

Les Administrateurs ont examiné 12 Notes consultatives conjointes établies par les services de la Banque et du FMI sur les Documents de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP). Le DSRP expose la stratégie arrêtée par un pays pour lutter contre la pauvreté et précise les politiques, les programmes et les ressources nécessaires pour réaliser les objectifs de développement et de réduction de la pauvreté. Le processus du DSRP a pour objet de promouvoir un dialogue ouvert entre tous les acteurs nationaux concernés pour s’assurer de leur participation effective et de leur adhésion à la stratégie.

Les Administrateurs ont approuvé un budget administratif, net de remboursements, de 2 245,7 millions de dollars pour l’exercice 10, dont 171,2 millions de dollars affectés au Mécanisme d’octroi de dons pour le développement, aux programmes de dons institutionnels et au Fonds pour la construction de la paix et de l’État, ce qui correspond à une augmentation nominale de 1,39 % du budget administratif net par rapport à l’exercice 09. Pour l’exercice 11, les Administrateurs ont approuvé un budget administratif total, net de remboursements, de 2 300,2 millions de dollars.

Le Panel d’inspection rend compte au Conseil. Sa principale fonction est de faire droit aux préoccupations des populations susceptibles d’être affectées par les projets de la Banque et de veiller à ce que l’institution respecte ses politiques et procédures opérationnelles aux stades de la conception, de la préparation et de l’exécution des projets. Durant l’exercice 10, le Panel a reçu des demandes d’inspection concernant neuf projets de la Banque, dont huit ont été enregistrées. Le Panel a recommandé que quatre de ces demandes soient instruites (voir www.inspectionpanel.org).

Le rôle du Conseil des AdministrateursConformément aux dispositions des Statuts, les Administrateurs sont responsables de la conduite des opérations générales de la Banque

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BANQUE MONDIALE – RAPPORT ANNUEL 2010 5

LE RÔLE ET LES RESSOURCES DE LA BIRD

Le rôle de la BIRD La BIRD est une coopérative appartenant aux 187 pays qui en sont actionnaires. Elle fournit des services financiers à ses pays membres sous forme de prêts et d’instruments de gestion des risques. Elle offre également des conseils spécialisés dans toute une série de disciplines liées au développement et à l’environnement et sert la communauté internationale en coordonnant les ripostes aux défis de portée régionale ou mondiale qui se posent aux gouvernants (pour en savoir plus sur les engagements au titre des prêts à l’appui des politiques de développement, voir http://www.worldbank.org/IBRD).

Les engagements et les services financiers de la BIRD Les nouveaux engagements de prêt de la BIRD ont nettement progressé durant l’exercice 10 pour atteindre 44,2 milliards de dollars à l’appui de 164 opérations, battant ainsi le record établi au cours de l’exercice 09 (32,9 milliards de dollars). Ils ont bénéficié pour la majeure partie à la Région Amérique latine et Caraïbes (13,7 milliards de dollars), à la Région Europe et Asie centrale (10,2 milliards de dollars) et à l’Asie du Sud (6,7 milliards de dollars). Au plan sectoriel, c’est le secteur énergie et mines qui a reçu la part la plus importante des engagements de la BIRD (20 %), suivi par les secteurs finances (19 %) et droit, justice et administrations publiques (18 %). Au plan thématique, les plus gros engagements sont allés aux thèmes finances et développement du secteur privé (15,6 milliards de dollars), développement humain (5,6 milliards de dollars) et gouvernance du secteur public (4,6 milliards de dollars).

La BIRD offre également des produits qui permettent à ses clients de gérer les risques associés aux fluctuations des monnaies, des taux d’intérêt et des prix des produits de base ainsi que les risques liés aux catastrophes naturelles. Au cours de l’exercice 10, elle a exécuté des transactions de couverture pour le compte de ses clients d’un montant équivalant à la contre-valeur de 11,8 milliards de dollars, dont des opérations de couverture sur taux d’intérêt pour une contre-valeur de 11,7 milliards de dollars et des opérations de couverture sur taux de change pour une contre-valeur de 69 millions de dollars (conversions en monnaie nationale dans tous les cas). En outre, le service de la trésorerie de la Banque a exécuté des transactions représentant la contre-valeur de 477 millions de dollars au titre de la Facilité financière internationale pour la vaccination et de 541 millions de dollars pour l’IDA, respectivement.

Les ressources de la BIRD La BIRD se procure l’essentiel de ses ressources en émettant des obligations sur les marchés internationaux des capitaux. Au cours de l’exercice 10, elle a ainsi levé des fonds représentant la contre-valeur de 34 milliards de dollars

via l’émission de titres de créances à moyen et long termes en 28 monnaies. Si la BIRD a pu emprunter d’importantes quantités de fonds à des conditions très favorables malgré les difficiles conditions du marché, c’est parce qu’elle est bien cotée sur les marchés des capitaux et que son assise financière est solide. Cette solidité tient à la prudence de ses politiques et de ses méthodes financières, qui lui permettent de maintenir une excellente cote de crédit. La BIRD est une institution coopérative et, à ce titre, elle cherche non pas à maximiser son profit, mais à dégager un revenu suffisant pour préserver son assise financière et soutenir durablement ses activités de développement.

Le revenu disponible de la BIRD est passé de 500 millions de dollars durant l’exercice 09 à 764 millions de dollars pour l’exercice 10. Cette progression s’explique essentiellement par la réduction des provisions pour les pertes sur prêts et garanties et les options de tirage différé. Le programme d’extension de la duration du capital-actions mis en place vers la fin de l’exercice 08 a permis d’atténuer considérablement l’impact négatif de la baisse substantielle des taux d’intérêt du marché.

En août 2010, les Administrateurs ont recommandé que le Conseil des Gouverneurs approuve le transfert de 281 millions de dollars à la réserve générale, de 383 millions de dollars à l’IDA et de 100 millions de dollars au compte de surplus, ces montants devant être prélevés sur le revenu net de l’exercice 10. Au 30 juin 2010, la BIRD détenait 36,1 milliards de dollars d’actifs liquides. La partie non remboursée des emprunts émis sur les marchés des capitaux s’élevait à environ 119,8 milliards de dollars (net des swaps). Le total des prêts décaissés et non remboursés se montait à 120,1 milliards de dollars.

De par sa mission de développement, la BIRD est particulièrement exposée au risque-pays inhérent à son portefeuille de prêts et de garanties. Les risques liés aux fluctuations de taux d’intérêt et de taux de change doivent donc être réduits le plus possible.

Le ratio des fonds propres aux prêts est un indicateur synthétique de la capacité de l’institution à assumer ces risques. La Banque suit attentivement l’évolution de cet indicateur en tenant compte de ses perspectives financières et des risques auxquels elle s’expose. Au 30 juin 2010, ce ratio était de 29,4 %. Afin d’assurer à la BIRD un capital qui lui permette de s’acquitter de sa mission d’aide après l’effort sans précédent qu’elle a consenti en riposte à la crise à partir du milieu de 2008, le Comité du développement a entériné une série de mesures qui ont été adoptées par les Administrateurs,

FIGURE 1

Ratio fonds propres aux prêts (BIRD) | AU 30 JUIN 2010POURCENTAGE

EX. 060

40

EX. 07 EX. 08 EX. 09 EX. 10

33,035,0

37,6

34,3

29,4

Note : s.o. = sans objet.a. Les ressources propres de l’IDA proviennent des remboursements au titre du principal de ses

crédits antérieurs, du produit des commissions minoré des frais administratifs, et du revenu des placements.

b. Net du déficit de financement structurel.

9,2 9,08,3

0,9

IDA-13 Ex. 03–05 IDA-14 Ex. 06–08 IDA-15 Ex. 09-11

2,13,93,8

4,9

12,3

17,7

25,7

s.o.

Ressources propres de l’IDAa

Prélèvements sur le revenu net de la BIRD et de l’IFC

Dédommagements consentis par les donateurs pour compenser les remises de dette au titre de l’IADMContributions des bailleurs de fondsb

FIGURE 2

SOURCES DE FINANCEMENT DE L’IDA | AU 30 JUIN 2010MILLIARDS DE DOLLARS

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6 BANQUE MONDIALE – RAPPORT ANNUEL 2010

en particulier une augmentation générale de capital et une augmentation sélective de capital d’un montant total de 86,2 milliards de dollars, qui généreront 5,1 milliards de dollars de capital libéré.

LE RÔLE ET LES RESSOURCES DE L’IDA

Le rôle de l’IDAL’IDA est la source multilatérale de financements concessionnels la plus importante au monde pour les pays les plus pauvres de la planète. Ses concours soutiennent les efforts déployés par les pays pour stimuler la croissance économique, faire reculer la pauvreté et améliorer les conditions de vie des pauvres. Durant l’exercice écoulé, 79 pays étaient admis à bénéficier de l’aide de l’Association (voir http://www.worldbank.org/IDA).

Les engagements financiers de l’IDALes engagements de l’IDA au titre de l’exercice 10 ont atteint 14,5 milliards de dollars, dont 11,9 milliards de dollars de crédits et 2,7 milliards de dollars de dons. L’Afrique est la région qui a reçu la majeure partie des engagements de l’Association (7,2 milliards de dollars), soit 49 % du total des engagements de l’Association. L’Asie du Sud (4,6 milliards de dollars) et l’Asie de l’Est (1,7 milliard de dollars) ont aussi bénéficié d’une part importante des financements. Les principaux bénéficiaires ont été l’Inde et le Viet Nam.

Les engagements au titre des infrastructures ont augmenté pour s’établir à 5,3 milliards de dollars durant l’exercice écoulé, en progression de 9 % par rapport à l’exercice 09. Une aide substantielle a par ailleurs été consacrée aux secteurs droit, justice et administrations publiques (2,7 milliards de dollars) et santé et services sociaux (2,1 milliards de dollars). Au plan thématique, la part la plus importante des engagements de l’IDA est allée aux thèmes développement humain (2,9 milliards de dollars), développement rural (2,6 milliards de dollars) et finances et développement du secteur privé (2,1 milliards de dollars).

Les ressources de l’IDALe financement de l’IDA est en grande partie assuré par les contributions des pays bailleurs de fonds. L’Association compte aussi sur les transferts opérés à son profit à partir du revenu net de la BIRD, les dons consentis par l’IFC et les remboursements par les emprunteurs des crédits antérieurs de l’IDA.

Tous les trois ans, les représentants des pays donateurs et des pays emprunteurs se réunissent pour examiner les politiques et les priorités de l’Association et déterminer le volume des nouveaux apports nécessaires pour financer le programme de prêts sur les trois exercices suivants. La Quinzième reconstitution des ressources de l’Association (IDA-15) a mobilisé au total 43,6 milliards de dollars, dont 25,7 milliards de dollars de nouvelles contributions et 4,9 milliards de dollars destinés à dédommager l’IDA des remises de dettes accordées au titre de l’IADM.

L’examen à mi-parcours d’IDA-15 a commencé en novembre 2009. Les Délégués ont passé en revue l’ensemble des progrès réalisés, et ils ont entériné la création d’un mécanisme pilote de riposte à la crise, qui a été approuvé par le Conseil en décembre 2009. Ce mécanisme a contribué à atténuer les effets de la crise financière via la réaffectation d’environ 1,5 milliard de dollars, au profit de 56 pays IDA non exportateurs de pétrole pour le reste de la période couverte par IDA-15.

Les négociations relatives à la Seizième reconstitution des ressources (IDA-16), qui détermineront le volume des ressources nécessaires à l’Association entre 2012 et 2014, se dérouleront durant les quatre réunions prévues entre mars et décembre 2010. Ces réunions sont l’occasion pour les bailleurs de fonds d’orienter les allocations de l’IDA en fonction des thèmes et des conditions auxquels sont subordonnés leurs engagements. Les délégués

| EXERCICE 10

FIGURE 3

PRÊTS DE LA BIRD ET CRÉDITS DE L’IDA PAR RÉGIONPOURCENTAGE DU TOTAL (58,75 MILLIARDS DE DOLLARS)

Asie du Sud

Moyen-Orient et Afrique du Nord

19 %

6 %

Amérique latine et Caraïbes 24 %

20 %

18 % Europe et Asie centrale

Asie de l’Estet Pacifique

Afrique

13 %

Développement humain

Gestion économique

Commerce et intégration

Développement urbain 9 %

3 %

Protection sociale et gestion des risques 9 %

Développement social, parité hommes-femmes et lutte contre l’exclusion 2 %

Développement rural 9 %

État de droit < 1 %

Gouvernance du secteur public 10 %

7 %

14 %

Gestion de l’environnement et des ressources naturelles7 %

Finances et développement

du secteur privé 30 %

FIGURE 4

PRÊTS DE LA BIRD ET CRÉDITS DE L’IDA PAR THÈME | EXERCICE 10POURCENTAGE DU TOTAL (58,75 MILLIARDS DE DOLLARS)

FIGURE 5

PRÊTS DE LA BIRD ET CRÉDITS DE L’IDA PAR SECTEUR | EXERCICE 10POURCENTAGE DU TOTAL (58,75 MILLIARDS DE DOLLARS)

Eau, assainissement et protection contre les inondations 7 %

Transports 15 %

Information et communication < 1 %

2 %

4 %

12 % Santé et autres services sociauxIndustrie et commerce

Éducation8 %

Énergie et mines 17 %

Finances 16 %

Agriculture, pêche et foresterie

Droit, justice et administrations publiques 18 %

à l’IDA ont déjà adopté plusieurs thèmes pour IDA-16, notamment le changement climatique, la parité hommes-femmes, les États fragiles et l’efficacité de l’aide. L’an prochain, avant qu’IDA-16 ne prenne effet le 1er juillet 2011, l’IDA définira un ensemble d’interventions mesurables qui permettront d’évaluer les résultats obtenus.

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BANQUE MONDIALE – RAPPORT ANNUEL 2010 7

THÈME Ex. 05 Ex. 06 Ex. 07 Ex. 08 Ex. 09 Ex. 10

Gestion économique 594,6 213,8 248,3 396,6 2 304,7 3 949,9

Gestion de l’environnement et des ressources naturelles 2 493,8 1 387,3 2 017,0 2 661,8 5 085,4 4 337,2

Finances et développement du secteur privé 3 862,0 6 137,8 4 260,8 6 156,2 9 694,8 17 726,0

Développement humain 2 951,0 2 600,1 4 089,4 2 280,9 6 378,6 8 421,3

Gouvernance du secteur public 2 636,4 3 820,9 3 389,7 4 346,6 6 108,4 5 750,4

État de droit 303,8 757,6 424,5 304,2 15,8 207,1

Développement rural 2 802,2 2 215,8 3 175,7 2 276,8 4 298,6 5 003,7

Développement social, parité hommes-femmes

et lutte contre l’exclusion 1 285,8 1 094,1 1 250,3 1 002,9 813,2 952,3

Protection sociale et gestion des risques 2 437,6 1 891,7 1 647,6 881,9 5 295,7 5 006,3

Commerce et intégration 1 079,9 1 610,9 1 569,9 1 393,2 3 444,1 1 818,4

Développement urbain 1 860,0 1 911,2 2 622,7 3 001,2 3 466,7 5 574,5

TOTAL 22 307,0 23 641,2 24 695,8 24 702,3 46 906,0 58 747,1

SECTEUR Ex. 05 Ex. 06 Ex. 07 Ex. 08 Ex. 09 Ex. 10

Agriculture, pêche et foresterie 1 933,6 1 751,9 1 717,4 1 360,6 3 400,0 2 618,3

Éducation 1 951,1 1 990,6 2 021,8 1 926,6 3 444,8 4 944,5

Énergie et mines 1 822,7 3 030,3 1 784,0 4 180,3 6 267,4 9 925,2

Finances 1 675,1 2 319,7 1 613,6 1 540,7 4 235,6 9 136,6

Santé et autres services sociaux 2 216,4 2 132,3 2 752,5 1 607,9 6 305,5 6 792,0

Industrie et commerce 1 629,4 1 542,2 1 181,3 1 543,5 2 806,5 1 251,3

Information et communication 190,9 81,0 148,8 56,5 329,2 146,3

Droit, justice et administrations publiques 5 569,3 5 857,6 5 468,2 5 296,4 9 491,6 10 828,2

Transports 3 138,2 3 214,6 4 949,0 4 829,9 6 260,6 9 001,9

Eau, assainissement et protection contre les inondations 2 180,3 1 721,0 3 059,4 2 359,9 4 364,9 4 102,8

TOTAL 22 307,0 23 641,2 24 695,8 24 702,3 46 906,0 58 747,1

Dont BIRD 13 610,8 14 135,0 12 828,8 13 467,6 32 910,8 44 197,4

Dont IDA 8 696,2 9 506,2 11 866,9 11 234,8 13 995 2 14 549,7

Note : Les chiffres ayant été arrondis, les totaux ne correspondent pas toujours à la somme exacte de leurs éléments.

PRÊTS DE LA BANQUE MONDIALE PAR THÈME ET PAR SECTEUR | EXERCICES 05–10MILLIONS DE DOLLARS

TABLEAU 1

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8 BANQUE MONDIALE – RAPPORT ANNUEL 2010

RÉSUMÉ D’EXPLOITATION | EXERCICE 10MILLIONS DE DOLLARS

BIRD Ex. 10 Ex. 09 Ex. 08 Ex. 07 Ex. 06

Engagements 44 197 32 911 13 468 12 829 14 135

dont prêts à l’appui des politiques de développement 20 588 15 532 3 967 3 635 4 906

Décaissements bruts 28 855 18 565 10 490 11 055 11 833

dont prêts à l’appui des politiques de développement 17 425 9 138 3 485 4 096 5 406

Remboursements du principal (y compris remboursements anticipés) 11 624 10217 12 610 17 231 13 600

Décaissements nets 17 231 8 347 (2 120) (6 176) (1 767)

Encours des prêts 120 103 105 698 99 050 97 805 103 004

Prêts non décaissés 63 574 51 125 38 176 35 440 34 938

Résultat d’exploitationa 800 572 2 271 1 659 1 740

Capital et réserves disponibles 36 106 36 328 36 888 33 754 33 339

Ratio fonds propres/prêts 29 % 34 % 38 % 35 % 33 %

a. Exprimé dans les états financiers de la BIRD en revenu avant prise en compte des variations de la juste valeur des portefeuilles n’ayant pas fait l’objet de transactions

(net) et des transferts approuvés par le Conseil des Gouverneurs.

IDA Ex. 10 Ex. 09 Ex. 08 Ex. 07 Ex. 06

Engagements 14 550 14 041a 11 235 11 867 9 506

dont prêts à l’appui des politiques de développement 2 370 2 820 2 672 2 645 2 425

Décaissements bruts 11 460 9 219 9 160 8 579 8 910

dont prêts à l’appui des politiques de développement 3 228 1 872 2 813 2 399 2 425

Remboursements du principal 2 349 2 209 2 182 1 753 1 680

Décaissements nets 9 111 7 010 6 978 6 826 7 230

Encours des crédits 113 474 112 894 113 542 102 457 127 028

Crédits non décaissés 30 696 29 903 27 539 24 517 22 026

Dons non décaissés 5 837 5 652 5 522 4 642 3 630

Décaissements au titre de dons 2 583 2 575 3 151 2 195 1 939

a. Y compris un don PPTE de 45,5 millions de dollars à la Côte d’Ivoire.

TABLEAU 2

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1L’ACTION DE LA BANQUE MONDIALE DANS UN CLIMAT INCERTAIN

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10 L’ACTION DE LA BANQUE MONDIALE DANS UN CLIMAT INCERTAIN

LA CRISE FINANCIÈRE MONDIALEAu début de la crise financière et économique, de nombreux observateurs ont cru que le monde en développement résisterait aux turbulences qui secouaient les pays avancés. Or, la récession de 2009 a été globale, entraînant une nette détérioration de la situation financière de beaucoup de pays en développement.

D’ici la fin de 2010, les habitants du monde en dévelop pement vivant dans l’extrême pauvreté (moins de 1,25 dollar par jour) devraient être 64 millions de plus à cause de la crise. Certaines régions seront beaucoup plus touchées que d’autres. La récession a été sévère en Europe et en Asie centrale, et l’Afrique a été frappée de plein fouet. En revanche, la croissance demeure relativement forte dans la région Asie de l’Est et Pacifique ; l’Asie du Sud ainsi que le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont échappé aux pires effets de la crise ; et grâce à des fondamentaux plus solides, la région Amérique latine et Caraïbes a bien mieux résisté qu’aux crises précédentes.

Le pire de la crise financière mondiale est passé. Il n’en reste pas moins que l’endettement de certains pays européens pourrait compromettre la reprise. Après s’être contractée de 2,1 % en 2009, l’économie mondiale redémarre, mais les effets des plans de relance se dissipant, la croissance mondiale risque d’atteindre à peine 3,3 % en 2010. Selon les prévisions, les volumes d’échanges mondiaux connaîtront un net rebond en 2010 (11,2 %) et 2011 (6,8 %) — après avoir chuté de 11,6 % en 2009 — et la croissance dans les pays en développement sera de 6,2 % en 2010 et 6,0 % en 2011, contre seulement 1,7 % en 2009. Malgré ces perspectives encourageantes, il faudra des années pour rétablir les emplois et utiliser de nouveau à plein les capacités industrielles existantes.

Dans un contexte d’accroissement des besoins et de raréfaction des ressources, la Banque n’a cessé d’aider les pays à stabiliser leur économie et à préserver et consolider les bases d’une expansion à plus long terme. Elle a contribué activement à acheminer des ressources vers les pays en développement lorsque les flux de capitaux se sont taris. Comme durant l’exercice 09, elle a été l’une des rares institutions à accroître sensiblement le volume de ses prêts, qui ont atteint le montant record de 58,7 milliards de dollars au titre de l’exercice 10. Ses initiatives, adaptées à la conjoncture macroéconomique, aux pressions financières et aux difficultés propres à chaque pays, ont aidé à créer des emplois, fournir des services et infrastructures essentiels, mettre en place des programmes de protection sociale pour les groupes vulnérables, et rétablir la confiance dans les marchés des capitaux.

En outre, la Banque a cherché à limiter l’impact de la crise mondiale sur les pauvres en aidant les États à gérer les risques pesant sur leur bilan et à faire face à la volatilité des marchés des capitaux. Le travail accompli par l’institution au cours des années précédentes pour élargir sa gamme de solutions financières en y intégrant des produits et services qui aident

à réduire l’exposition à ces risques a porté ses fruits dans un environne-ment caractérisé par une instabilité accrue. Les transactions de la Banque dans ce domaine ont plus que triplé durant l’exercice écoulé par rapport à leur niveau d’avant la crise pour répondre aux besoins des clients en quête de stratégies à appliquer pour gérer ces risques. En outre, la Banque a fourni des services-conseils pour aider les États à élaborer et appliquer des stratégies éprouvées de gestion de la dette. Le Groupe de la Banque mondiale a également continué de bâtir des partenariats avec une large coalition d’institutions pour faire face à la crise (voir http://www.worldbank.org/financialcrisis).

UN NOUVEAU MONDE, UNE NOUVELLE BANQUE MONDIALELa Banque mondiale a joué un rôle majeur durant la crise financière et

économique mondiale, en aidant les pauvres à échapper à leur condition et en empêchant les non-pauvres de basculer dans la pauvreté, et ce grâce à plusieurs initiatives : mise en place d’instruments spécialement conçus pour le financement du commerce, la microfinance, les opérations de capitalisation et les situations de surendettement ; création d’un guichet pilote de l’IDA pour financer des interventions visant à atténuer les effets de la crise ; application de mesures combinant action de développement et lutte contre les effets du changement climatique pour combattre le réchauffement de la planète ; et intégration des questions de gouvernance et de sécurité pour les États fragiles sortant d’un conflit. Il semblerait que le pire de la crise soit passé, mais le redressement de l’économie mondiale demeure incertain et inégal, et de nouveaux risques se posent pour la croissance économique, le développement humain et la réduction de la pauvreté (voir http://www.worldbank.org/worldbankreform).

Définir les priorités à l’issue de la criseL’action de la Banque est guidée par cinq priorités après la crise : viser les pauvres et les groupes vulnérables, en particulier en Afrique subsaharienne ; créer des possibilités de croissance économique ; promouvoir une action collective de portée mondiale ; renforcer la gouvernance ; et se préparer à faire face à d’autres crises. En alignant ces priorités stratégiques sur les besoins de ses clients par catégorie — pays à faible revenu et moins avancés, États fragiles et touchés par un conflit, pays à revenu intermédiaire, et monde arabe — la Banque cherche à cibler ses interventions là, et au moment, où elles sont le plus nécessaires.

Augmenter les droits de vote des pays en développement et en transitionEn 2008, lors de la première vague de réformes, il a été convenu de renforcer la voix et la participation des pays en développement et en transition au sein du Groupe de la Banque mondiale. Le Conseil des Gouverneurs a décidé de

Surpris par une averse, un père et son fils pressent le pas dans un ghetto.

Photo : Scott Wallace

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L’ACTION DE LA BANQUE MONDIALE DANS UN CLIMAT INCERTAIN 11

Il s’agit principalement pour la Banque d’accroître son rayonne-ment mondial et sa capacité à répondre aux divers besoins des pays ; d’encourager la recherche de solutions qui soient adaptées à chaque situation, à l’évolution du contexte et aux différentes catégories de clients ; et de savoir combiner et déployer plus efficace-ment ses actifs. Pour les clients, cela devrait se traduire par une action mieux coordonnée et plus intégrée des différentes régions, qui privilégie l’efficacité de l’aide en s’appuyant sur un solide dispositif de coordination des activités des donateurs à l’échelon national.

Afin d’améliorer la prestation de services, la décentralisation prendra de nouvelles formes et la structure matricielle sera redynamisée. Les clients et partenaires de l’institution dans les pays à faible revenu et les États fragiles auront ainsi accès à une masse critique de connais-sances et d’expériences opération-nelles. Tel n’était pas le cas avec le

modèle appliqué jusqu’ici : le savoir mondial de l’institution n’était pas à la portée des clients, de nombreux États fragiles étaient mal servis, et le modèle devenait excessivement onéreux.

La Banque a également entrepris de revoir la structure en régions et en réseaux qui lui sert de matrice pour organiser la prestation de services d’investissement et de conseil. Ce réaménagement vise à améliorer les services aux clients grâce à une rotation accrue du personnel entre les régions, au renforcement de la gouvernance et de la transparence dans les vice-présidences chargées des réseaux, et à l’affectation des meilleurs talents aux représentations nationales.

Toutes ces réformes sont guidées par le souci permanent qu’a la Banque d’améliorer la transparence et la gouvernance, tant dans les pays clients qu’au sein même de l’institution. Grâce à l’Initiative visant à promouvoir la gouvernance et la lutte contre corruption (GAC), les capacités des clients en la matière et l’intégrité des opérations de la Banque ne cessent de se renforcer. Afin d’accroître la transparence, les Administrateurs ont approuvé une importante refonte de la politique d’accès à l’information : tout document de la Banque ne figurant pas sur une liste d’exceptions est désormais rendu public. La Banque a par ailleurs redoublé d’effort pour rendre compte de ses résultats au moyen d’une série d’indicateurs de base normalisés à l’échelon national, sectoriel et institutionnel. Elle a aussi entrepris d’élaborer un outil de suivi de l’efficacité et de l’avancement de ses réformes internes.

Libre accès aux donnéesEn avril 2010, la Banque mondiale a lancé l’initiative Libre accès aux données (Open Data) qui permet à tous les usagers d’accéder rapidement à ses bases de données publiques sur la Toile. Plus de 2 000 indicateurs dans différents domaines (finances, économie, entreprises, santé et développement humain), auxquels seuls les abonnés avaient accès jusque-là, sont désormais accessibles gratuitement. Grâce à cette nouvelle politique qui s’inscrit dans le

porter la part des voix de ces pays à la BIRD à 44 % du total, et il a créé un troisième siège pour l’Afrique au Conseil des Administrateurs. La part relative des droits de vote détenus par les pays en développement à l’IDA est ainsi passée à plus de 45 % du total depuis le début de la réforme de la voix en 2008.

Forts de ce succès, les actionnai-res du Groupe de la Banque ont approuvé au printemps 2010 une deuxième vague de réformes qui a abouti à un accroissement supplé-mentaire de 3,13 % des voix des pays en développement et en transition, dont la part des droits de vote à la BIRD est ainsi passée à 47,19 % du total. La réforme de la voix à l’IFC a permis de porter à 39,48 % les droits de vote des pays en dévelop-pement et en transition, soit une augmentation de 6,07 %. Des examens périodiques de la réparti-tion du capital de la BIRD et de l’IFC seront entrepris tous les cinq ans, la Banque évoluant vers une répartition équitable des droits de vote entre pays développés et pays en développement.

Renforcer la capacité financière de la BIRDLa solide position financière de la BIRD avant la crise lui a permis d’apporter un soutien massif à ses clients lorsqu’ils en avaient le plus besoin. Après ces apports d’aide d’un montant inégalé, l’institution n’a plus guère les moyens de jouer le même rôle si la reprise venait à s’essouffler.

Pour parer à une telle éventualité, la direction et les actionnaires ont pris en concertation plusieurs mesures destinées à renforcer la capacité financière de la BIRD : augmentation du capital à hauteur de 86,2 milliards de dollars, dont 5,1 milliards de dollars de capital libéré ; revue à la hausse de la tarification des prêts ; modification des conditions relatives aux échéances des prêts ; maintien de la discipline budgétaire ; et, en collaboration avec les pays membres concernés, conversion de la part du capital disponible que la BIRD ne peut pas pleinement utiliser en capital-risque utilisable.

Lors des Réunions d’avril 2010, les États membres ont soutenu l’ensemble des mesures proposées pour accroître le capital, notamment une augmenta-tion générale de 58,4 milliards de dollars, dont 3,5 milliards de dollars de capital libéré, et une augmentation sélective dans le cadre de la réforme de la voix et de la participation, à hauteur de 27,8 milliards de dollars, dont 1,6 milliard de dollars de capital libéré. La procédure d’approbation formelle de ces augmentations par le Conseil des Gouverneurs a été engagée.

Entreprendre des réformes internesDurant l’exercice l’écoulé, la Banque a mis en place toute une série de mesures pour moderniser ses services et en améliorer la prestation. Ces réformes internes traduisent la volonté de l’institution de promouvoir la transparence et la gouvernance et de renforcer l’éthique de responsabilité et la culture de résultat. Elles concernent les services financiers, la structure des ressources humaines, les technologies de l’information et la répartition du budget.

Des enfants devant un panneau d’affichage de la Commission de lutte contre

la corruption destiné à sensibiliser les jeunes à ce fléau (Freetown, Sierra Leone).

Photo : Cari Votava

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12 L’ACTION DE LA BANQUE MONDIALE DANS UN CLIMAT INCERTAIN

cadre plus large des efforts déployés par la Banque pour accroître l’accès à l’information, chercheurs, journalistes, organisations non gouvernementales, entrepreneurs et écoliers pourront tous, sans distinction, consulter les bases de données de la Banque mondiale. Un nouveau catalogue présente les principales bases de données disponibles, telles que Les indicateurs du développement dans le monde, Les indicateurs du développement en Afrique, Global Economic Monitor, Doing Business et Global Development Finance. De nouvelles bases de données continueront d’y être ajoutées (voir http://donnees.banquemondiale.org).

Cette initiative va encourager l’innovation dans l’analyse des questions et des problèmes de développement et inciter les pouvoirs publics à fonder leurs politiques sur des données concrètes dans les pays en développement. Elle se veut une réponse à la demande croissante de données et témoigne de la nécessité de soutenir les institutions nationales qui les produisent.

Le site http://donnees.banquemondiale.org donne plein accès à des données provenant de plus de 200 économies, y compris de nombreuses séries chronologiques remontant à 50 ans. Pour la première fois, plus de 1 000 indicateurs sont disponibles dans des langues autres que l’anglais (français, espagnol et arabe). Les usagers pourront télécharger des séries complètes de données sur tel ou tel pays ou indicateur, accéder rapidement aux données brutes, faire des commentaires en cliquant sur un bouton et échanger des données par courriel ou sur des sites de médias sociaux.

Politique d’accès à l’informationEn novembre 2009, les Administrateurs ont approuvé une nouvelle Politique d’accès à l’information qui, ajoutée aux sept réformes internes mises en œuvre durant l’exercice 10, place la Banque en position de leader des institutions multilatérales dans le domaine de la transparence. Ce changement de paradigme a été impulsé par le souci de rendre l’institution plus transparente, de renforcer le soutien du public, de collaborer davantage avec un large éventail de parties prenantes et de mieux les associer aux opérations et projets de la Banque.

Cette réforme majeure élargit considérablement l’accès du public aux informations de la Banque. Jusque-là, seules certaines informations pouvaient être divulguées, et le public ne pouvait contester les décisions prises en la matière. La nouvelle politique dispose que toute information en possession de la Banque qui ne figure pas sur une liste préétablie d’exceptions est publiée. Elle permet également au public de contester la décision de la Banque de ne pas divulguer certaines données. Des informations qui n’étaient pas publiées jusqu’ici, telles que les transcriptions et les comptes rendus des réunions des Comités du Conseil, sont désormais accessibles au public, et la Banque publie régulièrement le plus d’informations possible sur son site web externe. Les informations ne figurant pas sur la liste d’exceptions sont mises à disposition sur demande. Celles qui y figurent peuvent, sous réserve de remplir les conditions requises, être déclassifiées au bout de 5, 10 ou 20 ans selon le type de document.

Conçue pour offrir le plus large accès possible à l’information, la politique respecte également le caractère confidentiel des données que la Banque reçoit de ses clients, actionnaires, employés et autres parties. La Banque et ses clients et partenaires peuvent ainsi examiner une question en toute franchise avant de prendre une décision. Le processus de délibération reste protégé, mais les parties qui le souhaitent peuvent prendre connaissance des principales décisions adoptées à l’issue de certaines délibérations, notamment celles faisant suite à des missions de supervision.

L’introduction d’un mécanisme de recours à l’intention des parties dont les demandes d’information ont été rejetées constitue l’un des aspects les plus novateurs et progressistes de cette nouvelle politique. La première

instance de recours est un organe administratif, un panel indépendant d’experts internationaux faisant fonction de deuxième instance pour certains types d’appel.

La mise en application de la nouvelle politique a été en soi un exercice d’ouverture et de collaboration qui a donné lieu à des consultations internes et externes. Plusieurs vice-présidences ont aidé à élaborer les différents systèmes, directives et procédures nécessaires à son entrée en vigueur au 1er juillet 2010. Dès le départ, des groupes de la société civile ont été invités à participer à divers stades de son élaboration et de sa mise en application. Ils ont utilement contribué à la conception, ont émis des avis au stade de la préparation et ont aidé la Banque à mettre à l’essai le nouveau système de demande d’informations dans les mois qui ont précédé sa mise en application (voir http://www.worldbank.org/wbaccess).

IntégritéLe travail de la Vice-présidence de l’Intégrité (INT) est essentiel pour s’assurer que l’aide au développement parvient à ses véritables bénéficiaires. L’INT a pour mission de détecter et décourager les actes de fraude et de corruption susceptibles d’affecter les activités financées par le Groupe de la Banque, de mener des enquêtes et de sanctionner les entreprises dévoyées. Durant l’exercice écoulé, l’INT a commencé à assurer une fonction préventive pour aider à réduire les risques en la matière et fournir des avis techniques aux équipes de projets.

L’INT mène ses enquêtes administratives suivant des méthodes optimales acceptées au plan international. Elle a vocation à défendre les intérêts de la Banque mondiale et présente ses conclusions au Conseil des sanctions pour décision finale. Depuis le 1er juillet 2009, la Banque mondiale a exclu 45 personnes physiques et morales de la participation aux activités qu’elle finance. Au cours de l’exercice écoulé, l’INT a transmis des dossiers à 31 juridictions nationales pour enquête pénale et poursuites éventuelles.

En avril 2010, la Banque africaine de développement, la Banque asiatique de développement, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, le Groupe de la Banque interaméricaine de développe-ment et le Groupe de la Banque mondiale ont signé un accord d’exclusion commune des personnes physiques et morales convaincues d’actes illicites dans le cadre de projets financés par les banques multilatérales de développement. Cet accord historique est le fruit d’un long processus engagé en vue d’harmoniser les efforts et les ressources consacrés à la lutte contre la fraude et la corruption à l’échelle mondiale et régionale (voir http://www.worldbank.org/integrity).

OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT POUR LE MILLÉNAIRE ET RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉDu fait de la crise mondiale, des millions de personnes qui en d’autres circonstances auraient été arrachées à la pauvreté sont restées pauvres, et des millions d’autres le sont devenues. Il est à noter toutefois que l’impact immédiat de la crise sur les indicateurs de développement dans les pays à faible revenu n’a pas été aussi sévère qu’il aurait pu l’être, les pays à revenu intermédiaire ayant été les plus touchés. La croissance dans les pays à faible revenu a moins reculé qu’on ne s’y attendait, et nombre de pays pauvres ont préservé leurs dépenses de protection sociale.

Pour promouvoir la reprise, la Banque a renforcé son appui à la réalisation d’études sur les déterminants d’une croissance solidaire dans le cadre du Mécanisme de diagnostic de la croissance partagée. Ce fonds multidonateurs a pour objet d’aider à mieux déterminer le moyen d’accélérer la croissance et d’offrir des possibilités d’emploi productif aux acteurs économiques de toutes les catégories de revenu dans les pays en développement. Il donne

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L’ACTION DE LA BANQUE MONDIALE DANS UN CLIMAT INCERTAIN 13

CHANGEMENT CLIMATIQUE ET DÉVELOPPEMENT Les effets du changement climati-

que — hausse des températures,

évolution du régime des précipita-

tions, élévation du niveau de la mer,

catastrophes météorologiques plus

fréquentes — menacent les popula-

tions, l’agriculture, l’énergie et

l’approvisionnement en eau de

toute la planète, mais c’est dans les

pays en développement, ceux-là

même qui sont le moins en mesure

de les affronter, qu’ils se feront le

plus durement sentir. Les récents

progrès dans la lutte contre la

pauvreté, la faim et la maladie

sont en jeu, ainsi que la vie et les

moyens de subsistance de milliards

de personnes.

La problématique du change-

ment climatique est si importante

pour le monde en développement

que la Banque en tient compte

dans toutes ses nouvelles stratégies

sectorielles et qu’elle redouble d’efforts pour intégrer la gestion du risque

climatique dans ses activités de base. Le rapport d’étape sur le Cadre stratégique

pour le développement et le changement climatique présenté au Conseil

en mai 2009 a révélé que les pays en développement attendent et apprécient

plus que jamais l’aide du Groupe de la Banque dans ce domaine.

Le soutien de la Banque mondiale, en particulier de la BIRD et de l’IDA

(et des fonds fiduciaires) aux investissements à faible intensité de carbone

est passé de 2,4 milliards de dollars durant l’exercice 09 à 3,9 milliards de

dollars au cours de l’exercice écoulé. La Banque a également renforcé

son action dans le domaine de l’accès à l’énergie et de la fiabilité

de l’approvisionnement énergétique. Elle a mis en place de nouveaux

produits de gestion des risques climatiques et de nouveaux mécanismes

de financement tels que les obligations vertes. Le programme MultiCat,

lancé en octobre 2009, est une plateforme d’émissions d’« obligations

catastrophes » qui permet aux États et à d’autres entités d’accéder aux

marchés financiers internationaux pour s’assurer contre les risques de

calamité naturelle. Depuis leur introduction en novembre 2008, les

obligations vertes ont permis de lever plus de 1,5 milliard de dollars dans

15 devises différentes, dont 840 millions de dollars durant le seul exercice 10.

L’organe directeur du Fonds pour les technologies propres (FTP), qui relève

des Fonds d’investissement climatiques (FIC) administrés par la Banque,

a approuvé par ailleurs de nouveaux plans d’investissement pour accroître

les ressources destinées à financer des opérations de démonstration,

de déploiement et de transfert de technologies à faible émission de carbone.

À ce jour, 13 plans ont été mis en place à travers le monde, et environ

4,3 milliards de dollars de cofinancements FTP ont été affectés à des projets

allant de la mise en valeur de l’énergie solaire à l’écologisation des systèmes

de transports publics. On estime que 36 milliards de dollars supplémentaires

seront levés durant les années à venir à partir d’autres sources (notamment

privées), portant à plus de 40 milliards de dollars le montant total des

ressources mobilisées par le biais des FIC.

également accès à des outils, des cours de formation et des disposi-tifs d’échange d’expériences entre pays, ce qui en fait un précieux instrument de gestion des connais-sances. Le nombre total de mono-graphies nationales réalisées par les équipes-pays de la Banque que ce fonds a permis de financer est passé de 22 à 33 en 2010.

Les progrès en direction des objectifs de développement pour le Millénaire (ODM) sont mani festes, en particulier sur le front de la pauvreté qui recule au fil du temps dans toutes les régions. À cinq ans seulement de l’échéance, il semble cependant peu probable que tous les pays atteignent l’ensemble des ODM en 2015.

En dépit de l’accroissement de la population mondiale, le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté diminue à la faveur des progrès rapides en Chine et en Inde. Cela étant, ces avancées ne seront probablement pas suffisantes pour réduire de moitié d’ici à 2015 le nombre de personnes vivant avec moins de 1,25 dollar par jour ou la proportion de personnes souffrant de la faim, surtout au regard des effets de la crise alimentaire qui perdurent en Afrique. Des progrès notables ont été accomplis sur les plans de la scolarisation universelle et de l’égalité des sexes dans l’enseignement primaire, où le ratio est maintenant de 90 filles pour 100 garçons au moins dans toutes les régions.

Les conséquences immédiates de la crise ont été moins désastreuses qu’elles n’auraient pu l’être. Les effets à long terme demeurent cependant préoccupants, car les crises ont en général un impact sévère et à retarde ment sur les indicateurs relatifs à la santé, l’éducation, l’emploi et la pauvreté, en particulier s’agissant des nourrissons et des enfants, surtout des filles. En période de récession, la mortalité infantile progresse, les taux de scolarisation et d’achèvement des études chutent, et la consommation alimentaire des nourrissons et des enfants baisse, entraînant des retards de croissance plus nombreux. D’après ce que l’on a pu observer dans 189 pays sur la période 1980–2008, les indicateurs des ODM se détériorent en temps de crise économique et s’améliorent durant les cycles d’expansion. L’impact est toutefois très asymétrique, la détérioration en période difficile étant beaucoup plus importante que les progrès accomplis lorsque la conjoncture est favorable.

Il ne sera possible de progresser en direction des ODM que si les donateurs fournissent d’importantes ressources additionnelles, en particulier pour l’Afrique, où l’engagement pris par le G 8 à Gleneagles de doubler l’aide publique au développement à l’horizon 2010 ne s’est pas encore traduit concrètement dans les faits. L’aide à l’Afrique a augmenté de 5 % par an depuis 2000, mais elle a surtout pris la forme d’allègements de dette ou d’aide d’urgence ou humanitaire, et non de nouveaux apports financiers. Pour atteindre l’objectif qui avait été fixé pour 2010, il aurait fallu accroître l’aide de 20 milliards de dollars en 2009 et 2010 ; or, sur cette somme, 2 milliards de dollars seulement ont été effectivement programmés. Dans les seuls pays africains, les besoins d’aide non couverts s’élèvent donc à environ 18 milliards de dollars (voir http://www.worldbank.org/globalmonitoring).

Dans un paysage d’où les arbres ont disparu, des vaches paissent sous

la fumée des usines (Afrique du Sud). Photo : John Hogg

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14 L’ACTION DE LA BANQUE MONDIALE DANS UN CLIMAT INCERTAIN

Marché agricole improvisé : à un carrefour aux abords de Cochabamba,

des produits sont chargés dans un camion pour être transportés jusqu’à

la ville (Bolivie). Photo : Carmen Machicado

L’adaptation à la variabilité et à l’évolution du climat est un élément essentiel de l’aide de la Banque aux pays en développement. IDA-15 a donné une impulsion au finance-ment, en pleine mutation, des mesures destinées à faciliter cette adaptation. Cette année, la Banque a renforcé son appui aux projets et technologies à l’épreuve du changement climatique et à faible intensité de carbone. Pour ce faire, elle a utilisé divers instruments financiers et fourni des services d’assistance technique et de conseil de politique générale, souvent en conjuguant les ressources du Fonds pour l’environnement mondial avec les produits courants de la BIRD/IDA ou de l’IFC à l’appui d’initiatives climatiques. Cette année, le Programme pilote de protection contre les chocs climatiques a entrepris des activités — au titre du Fonds d’investissement stratégique relevant des FIC — dans neuf pays IDA, dont trois pays africains et quatre États fragiles. Par ailleurs, les engagements du Fonds de partenariat pour la réduction des émissions dues à la déforestation, conçu pour renforcer les capacités mondiales dans le cadre du Programme de réduction des émissions dues au déboisement et à la dégradation des forêts, se montent actuellement à 165 millions de dollars.

Avant la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique qui s’est tenue à Copenhague en 2009, la Banque a publié plusieurs rapports phares à l’échelon régional et sectoriel sur l’évolution du climat. Elle a contribué à la finalisation d’études sur la croissance à faible intensité de carbone en Afrique du Sud, au Brésil, en Chine, en Inde, en Indonésie, au Mexique et en Pologne et publié le « Rapport sur le développement dans le monde 2010 : Développement et changement climatique ». Ce rapport exhorte les pays qui étaient hier les principaux émetteurs de gaz à effet de serre (GES) à agir dès aujourd’hui pour redéfinir les conditions climatiques de demain, en contribuant davantage au financement d’activités d’adaptation et d’atténuation dans les pays en développement, là où les émissions augmenteront le plus à l’avenir. Il a été complété par une étude intitulée The Economics of Adaptation to Climate Change, selon laquelle le coût de l’adaptation au changement climatique sera de l’ordre de 75 à 100 milliards de dollars par an entre 2010 et 2050.

En décembre 2009, la Banque a lancé le Fonds carbone de partenariat (CPF) qui dépasse l’approche-projet de la première génération des fonds carbone pour privilégier une approche-programme destinée à aider les pays en développement à promouvoir une croissance décarbonée et à mobiliser des capitaux à l’appui des technologies propres. À la fin de l’exercice 10, la dotation de ce fonds représentait 109 millions d’euros, soit un montant équivalant à 152,6 millions de dollars. Le Programme de valorisation à grande échelle des énergies renouvelables du Fonds d’investissement stratégique relevant des FIC, qui a également été approuvé durant l’exercice, démontrera la viabilité économique, sociale et environnementale des trajectoires de développement à faible émission de carbone dans les

secteurs énergétiques des pays à faible revenu. En mars 2010, le Conseil du Fonds d’adaptation a inclus la Banque mondiale parmi ses organismes d’exécution.

Dans le domaine du savoir, la Banque a fourni plusieurs biens publics durant l’exercice écoulé, notamment le Portail d’informa-tion sur le changement climatique (Climate Change Data Portal), qui offre aussi bien des données que des outils se rapportant au climat, et un programme destiné à expli-quer le changement climatique aux spécialistes du développement (Climate Change for Development Professionals), qui a dispensé plus de 4 000 heures de formation à plus de 850 participants.

Conscient de ses responsabilités citoyennes, le Groupe de la Banque applique depuis 2005 un pro-gramme global pour mesurer, gérer, réduire et compenser les émissions de GES liées à ses activités (réunions, déplacements

en avion, etc.) et à en rendre compte (voir http://crinfo.worldbank.org/environmental_responsibility/climate_commitment). La Banque mesure les émissions directes et indirectes de GES à partir de ses installations à travers le monde sur la base des données propres à chaque site. Pour ce faire, elle applique les méthodologies du protocole de comptage Greenhouse Gas (GHG) Protocol et du partenariat Climate Leaders élaborées par l’Agence américaine pour la protection de l’environnement (EPA), et répond à l’enquête de suivi de divers indicateurs réalisée chaque année dans le cadre de l’Initiative mondiale sur les rapports de performance (GRI). L’institution est la première banque multilatérale de développement à participer à l’enquête du Carbon Disclosure Project (voir http://crinfo.worldbank.org/corporate_reporting/index).

Enfin, la Banque mondiale a pris une série d’initiatives pour réduire l’empreinte environnementale de ses activités quotidiennes. Par exemple, ses publications respectent les normes recommandées par l’Initiative Green Press, et son bâtiment le plus récent est certifié conforme aux normes de construction écologiques (voir http://crinfo.worldbank.org/environmental_responsibility/sustainable_facilities).

AGRICULTURE ET DÉVELOPPEMENT RURAL La volatilité et le niveau élevé des prix des aliments — ainsi que les répercussions de la crise financière mondiale — ont continué d’accentuer l’insécurité alimentaire en 2009. L’indice des prix alimentaires de référence de la Banque mondiale a ainsi augmenté de 23 %. Il est certes inférieur de 17 % à son niveau de 2008, mais les prix 2009 restent plus élevés que ceux de 2007. L’extrême volatilité des cours des denrées alimentaires a aggravé la situation des plus pauvres, dont environ un milliard ne mangent pas à leur faim.

En 2008, la Banque mondiale a lancé le Programme d’intervention en réponse à la crise alimentaire mondiale (GFRP) pour apporter une aide

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L’ACTION DE LA BANQUE MONDIALE DANS UN CLIMAT INCERTAIN 15

La Banque continue de soutenir la réforme engagée par le Groupe consultatif pour la recherche agri-cole internationale (CGIAR), qui met les derniers progrès scientifiques au service de la lutte contre la pauvreté et la faim, de l’améliora-tion de la nutrition et de la santé humaines, et de la protection de l’environnement. À sa réunion de décembre 2009, le CGIAR a adopté un nouveau modèle d’activité qui privilégie la recherche axée sur les résultats et qui définit clairement les responsabilités respectives des bailleurs de fonds et des respon-sables de l’exécution des projets de recherche agricole. Le nouveau Fonds CGIAR qui sera créé au sein de la Banque en 2010 et qui consti-tuera la composante financière du partenariat sera géré par un Conseil chargé d’en superviser les ressources. La composante opéra-tionnelle relèvera d’une nouvelle entité juridique, un consortium de centres de recherche appuyé par le CGIAR. Il s’agit de financer un ensemble de programmes de

recherche d’envergure mondiale alignés sur une nouvelle stratégie et un nouveau cadre de résultats. Les accords de performance qui seront conclus entre le Conseil du Fonds et le consortium, ainsi que le cadre de suivi et d’évaluation qui sera défini d’un commun accord, permettront de rendre compte des résultats. L’objectif est de porter les ressources du CGIAR de 600 millions de dollars en 2009 à un milliard de dollars par an d’ici à 2014.

En janvier 2010, les Administrateurs de la Banque ont approuvé la création du nouveau fonds fiduciaire. La Banque, qui est l’une des principales sources de financement de la recherche du CGIAR préside le nouveau Conseil du Fonds CGIAR et agit en qualité d’administrateur du Fonds (voir http://www.cgiar.org).

ÉDUCATION, SANTÉ, TRAVAIL ET PROTECTION SOCIALE La crise mondiale a eu des effets catastrophiques sur le développement humain dans les pays en développement. C’est pourquoi le Réseau du développement humain a mobilisé une assistance sans précédent sous forme de prêts et de services consultatifs au cours de l’exercice 10. En collaboration avec les autres services de la Banque, il a redoublé d’efforts pour aider le plus grand nombre possible de pays clients (et de leurs partenaires de développement) à concrétiser les bienfaits humains et économiques des ODM durant les cinq prochaines années.

ÉducationLa Banque travaille à l’élaboration d’une nouvelle stratégie sectorielle qui définira l’orientation de ses travaux pour les dix années à venir. De vastes consultations ont été organisées pour que la stratégie reflète les opinions et l’expérience des parties prenantes de la Banque. La première phase des consultations s’est déroulée du mois de mars à la mi-juin 2010 (voir http://www.worldbank.org/educationstrategy2020).

immédiate aux pays durement touchés par le renchérissement des denrées alimentaires. La dotation du GFRP a augmenté de 87 millions de dollars, passant de 1,15 milliard de dollars durant l’exercice 09 à 1,24 milliard de dollars au cours de l’exercice écoulé, dont 202 millions de dollars fournis par le Fonds fiduciaire d’intervention en réponse à la crise des prix alimentaires, 838,8 millions par l’IDA, et 200 millions par la BIRD. Ces ressources servent à nourrir les enfants pauvres et d’autres groupes vulnérables ; à fournir des supplé-ments nutritionnels aux nourrissons, aux jeunes enfants, aux femmes enceintes et aux mères allaitantes ; à couvrir les dépenses supplémen-taires liées aux importations de produits alimentaires ; et à permettre aux agriculteurs pauvres d’accroître leur productivité en améliorant la production des denrées alimentaires et en tenant compte du marché. À la fin de l’exercice 10, la Banque avait mobilisé plus de 352 millions de dollars par le biais de fonds fiduciaires financés par des ressources extérieures à l’appui des interventions au titre du GFRP.

La riposte de la Banque aux crises alimentaire et financière a été immédiate, mais son action est guidée par des stratégies de long terme. En juillet 2009, elle a adopté un nouveau plan d’action pour l’agriculture (Implementing Agriculture for Development: World Bank Group Agriculture Action Plan, FY2010–12) qui s’articule autour de cinq axes : accroître la productivité agricole, améliorer l’accès des agriculteurs aux marchés et renforcer les chaînes de valeur, réduire les risques et la vulnérabilité, éliminer les barrières à l’entrée et à la sortie du secteur et les obstacles à l’accroissement des revenus ruraux non agricoles, et améliorer les services écologiques et leur viabilité à long terme (voir http://www.worldbank.org/rural).

Lors du sommet du G-20 qui s’est tenu à Pittsburgh en septembre, les dirigeants mondiaux ont demandé à la Banque de créer un mécanisme multilatéral pour faciliter la mise en œuvre des promesses faites à L’Aquila (Italie) en juillet 2009. Ce mécanisme — le Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire (GAFSP) — contribuera à combler le déficit de financement des stratégies nationales et régionales dans le domaine de l’agriculture et de la sécurité alimentaire afin d’aider les pays à atteindre le premier ODM (éliminer l’extrême pauvreté et la faim) d’ici à 2015. En janvier 2010, les administrateurs de la Banque ont approuvé, sous réserve de légères modifications, le document-cadre du GAFSP élaboré à l’issue d’une large consultation des acteurs concernés. À la fin de l’exercice 10, les bailleurs de fonds s’étaient engagés à fournir près de 900 millions de dollars sur trois ans au GAFSP, et le programme avait affecté 224 millions de dollars à des plans de développement agricole conçus et pilotés par le pays au Bangladesh, en Haïti, au Rwanda, en Sierra Leone et au Togo (voir http://www.worldbank.org/GAFSP).

Dans le cadre d’un projet d’éducation élémentaire, une enseignante fait la classe

à des jeunes issus de groupes minoritaires ou défavorisés (Rajasthan, Inde).

Photo : Michael Foley

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16 L’ACTION DE LA BANQUE MONDIALE DANS UN CLIMAT INCERTAIN

Dans un dispensaire aux abords de Kiev, des tests de dépistage du VIH/SIDA et

d’autres maladies transmises par le sang sont administrés à des enfants pauvres par

des médecins locaux (Ukraine). Photo : Yuri Mechitov

Durant l’exercice 10, les nou-veaux engagements en faveur de l’éducation ont atteint le montant record de 4,9 milliards de dollars, contre 3,4 milliards de dollars pour l’exercice 09. Ces nouveaux prêts à l’éducation incluaient 2,1 milliards de dollars de crédits de l’IDA aux pays les plus pauvres et 2,9 milliards de dollars à l’appui des pays à revenu intermédiaire. La plus grande partie des nouveaux prêts à l’éducation est allée à l’Asie du Sud (1,43 milliard de dollars), suivie par l’Amérique latine et les Caraïbes (1,35 milliard de dollars).

L’amélioration de la qualité de l’éducation est l’un des domaines d’action privilégiés de tous les nouveaux projets d’enseignement. La moitié environ des nouveaux projets porte sur l’éducation primaire et comprend des interventions telles que la formation des enseignants, la gestion des écoles, la participation des populations locales aux activités scolaires et l’aide aux groupes marginalisés. Environ le quart des nouveaux projets est consacré à l’enseignement secondaire et professionnel, encouragé à offrir les qualifications requises par le marché du travail.

En mars 2010, le Conseil a approuvé deux nouveaux projets d’éducation en faveur de l’Inde. Financés par des crédits de l’IDA d’un montant de 1,05 milliard de dollars, ces deux projets visent à accroître les effectifs des écoles primaires et à renforcer les institutions d’enseignement technologique dans l’ensemble du pays. L’un, qui a pour objet d’améliorer les résultats scolaires et de faciliter l’accès à l’enseignement primaire, est la plus grande opération jamais entreprise par la Banque dans un pays depuis qu’elle a commencé à accorder des prêts à l’éducation en 1962. Cette année, le Conseil a approuvé de nouveaux projets représentant une enveloppe de plus d’un milliard de dollars à l’appui de l’enseignement au Mexique. L’un d’eux vise à soutenir le second cycle du secondaire et constitue la deuxième plus grande opération de la Banque dans le secteur de l’enseignement depuis 1962 (voir http://www.worldbank.org/education).

Santé, nutrition et populationLes nouveaux investissements dans les programmes de santé, nutrition et population (SNP) ont atteint un niveau sans précédent de 4,2 milliards de dollars durant l’exercice 10, soit une augmentation de 48 % par rapport aux engagements de l’année précédente, qui avaient eux-mêmes battu des records. Globalement, le montant du portefeuille SNP n’a jamais été aussi élevé, puisqu’il s’établit à 10,1 milliards de dollars, dont plus de la moitié sont destinés aux pays les plus pauvres. Ces investissements servent à renforcer les systèmes de santé, à promouvoir la prévention et le traitement des maladies transmissibles et à améliorer les services d’hygiène, d’assainissement et de santé maternelle et infantile.

En collaboration avec les pays en développement, les partenaires bilatéraux, les organisations de la société civile, les universités, l’ONU, les organismes multilatéraux et les fondations, la Banque a contribué à la préparation du document intitulé Scaling Up Nutrition: A Framework for Action qui a permis d’établir un consensus et de mobiliser des ressources pour stimuler les investissements dans la nutrition dans divers secteurs. En mai 2010, le Conseil a approuvé un Plan d’action pour la santé génésique qui met en application les recommandations en la matière de la stratégie SNP de 2007. Ce plan aide les pays à traiter la question de la baisse de la fécondité, à améliorer l’issue des grossesses et à réduire le nombre d’infections sexuellement transmissibles.

Au plan mondial, la participa-tion de la Banque au Partenariat international pour la santé (IHP+) continue de prendre de l’ampleur ; à l’heure actuelle, 24 pays sont signataires de l’IHP+. De concert

avec l’Alliance mondiale pour les vaccins et l’immunisation, le Fonds mondial et l’Organisation mondiale de la santé — et avec l’aide des pays partenaires et des principales parties prenantes —, la Banque a mis en place la Plateforme de financement des systèmes de santé pour aider les pays à progresser vers la réalisation des objectifs nationaux en la matière et des ODM. La plateforme servira à coordonner, mobiliser et rationaliser les apports de fonds internationaux destinés à appuyer les composantes « système de santé » des programmes de santé nationaux et à réduire les coûts de transaction supportés par les pays (voir http://www.worldbank.org/hnp).

VIH/SIDALa Banque a décaissé 327,4 millions de dollars pour appuyer des activités liées à la lutte contre le VIH/SIDA dans le cadre d’opérations existantes ayant une composante de prévention et de traitement de la maladie et d’atténuation de ses effets. Durant l’exercice écoulé, 11 nouveaux projets à l’appui d’activités liées à la lutte contre le VIH/SIDA ont fait l’objet d’engagements de 193,26 millions de dollars, dont plus de la moitié est allée à la région Afrique. Sur ce montant, 127,4 millions de dollars ont été affectés par les Régions à des opérations de lutte contre le VIH/SIDA au sens de la classification thématique de la Banque. L’institution a réalisé 22 études sur le VIH/SIDA, qui ont contribué à améliorer l’efficience, l’efficacité et la viabilité des programmes grâce à la mise en œuvre de mesures fondées sur des données d’observation.

L’amélioration des stratégies nationales de lutte contre le VIH/SIDA était un objectif majeur de la Banque durant l’exercice écoulé. Par le biais des servi-ces fournis dans le cadre de la stratégie et du plan de lutte contre le sida, la Banque a aidé 65 pays à renforcer leur action dans ce domaine, d’une

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L’ACTION DE LA BANQUE MONDIALE DANS UN CLIMAT INCERTAIN 17

sur la période 2006–08. Environ 26 % des opérations ont été réalisées dans les pays à faible revenu au cours de l’exercice 10, contre 13 % pour l’exercice 09. La majeure partie des 8 milliards de dollars d’engagements (durant les exercices 09–10) a servi à financer des dispositifs de protection sociale totalisant 5,6 milliards de dollars au titre de 78 opérations dans 52 pays. Le reste a été consacré à l’amélioration du marché du travail, à la gestion du risque social et à d’autres amortisseurs sociaux (retraite et aide aux handicapés par exemple).

La Fédération de Russie et la Norvège ont apporté une contribu-tion de 58 millions de dollars, dont 28 millions de dollars ont été versés durant l’exercice écoulé, au Fonds fiduciaire multidonateurs d’intervention rapide dans le secteur social. Durant la première phase, le Fonds a financé 18 activités dans les différentes

Régions de la Banque, qui visent à améliorer les systèmes de protection sociale. Le DfID du Royaume-Uni participe en outre au renforcement immédiat des capacités dans les pays IDA à hauteur de deux millions de livres sterling, dont un million a été versé pendant l’exercice 10.

En collaboration avec l’OCDE, deux grandes banques internationales gérant des fonds de pension et l’Association néerlandaise des fonds de retraite, la Banque a préparé et diffusé une analyse de la performance financière des régimes de retraite par capitalisation durant les 20 dernières années (Evaluating the Financial Performance of Pension Funds), qui offre des conseils sur l’amélioration de l’évaluation des résultats et la gestion des risques dans ce domaine (voir http://www.worldbank.org/sp).

PARITÉ HOMMESFEMMESLes efforts déployés pour promouvoir l’égalité entre les sexes se sont intensifiés cette année, en partie grâce au plan d’action du Groupe de la Banque intitulé « L’égalité des sexes, un atout pour l’économie », qui vise à promouvoir l’accès des femmes à l’emploi, aux services financiers, aux intrants agricoles et aux infrastructures. À la fin de l’exercice 10, ce plan quadriennal avait mobilisé 68,6 millions de dollars à l’appui de travaux sur la parité hommes-femmes dans divers secteurs économiques et financé environ 260 activités dans 78 pays. En juin, une feuille de route triennale a été présentée aux Administrateurs : elle explique comment la Banque peut mettre à profit les enseignements tirés de l’expérience pour mieux prendre en compte la question de la parité des sexes dans ses activités une fois que le plan d’action aura pris fin en décembre 2010.

En mars 2010, les bailleurs de fonds sont convenus de faire de la problématique hommes-femmes l’un des quatre thèmes spéciaux d’IDA-16. Cette démarche aura pour effet de mieux intégrer la question dans les opérations de la Banque et de promouvoir le traitement des principaux problèmes de parité dans les travaux d’analyse et le dialogue

part en améliorant leur connais-sance de l’épidémie et des risques connexes, d’autre part en élaborant des stratégies nationales et des plans d’action chiffrés reposant sur des données d’observation.

La Banque a fourni une assistance technique aux gouvernements de plus de 25 pays d’Afrique, d’Amérique latine et des Caraïbes et d’Asie cen-trale pour les aider à renforcer leurs systèmes de suivi et d’évaluation du sida. En collaboration avec le minis-tère britannique du Développe ment international (DfID), la Banque a entrepris d’évaluer les ripostes mises en place à l’échelle locale contre le VIH/SIDA afin de mesurer l’efficacité d’activités et de programme précis. Ces travaux ont abouti à la mise au point d’une méthodologie d’évaluation détaillée des ripostes locales. L’application de la méthode, déjà en cours dans deux pays africains, sera étendue prochaine-ment à d’autres pays (voir http://www.worldbank.org/aids).

Ripostes aux pandémies de grippes aviaire et humaineDepuis 2006, la Banque aide les pays à mettre en œuvre des stratégies de préparation et de riposte à la grippe aviaire et à élaborer des plans d’intervention en cas de pandémie. En juin 2009, face à la pandémie H1N1, l’institution a porté à un milliard de dollars le plafond applicable aux opérations pouvant faire l’objet d’une approbation accélérée dans le cadre du Programme mondial de lutte contre la grippe aviaire et de préparation et riposte aux pandémies humaines. Ce financement, ajouté aux dons du Mécanisme de lutte contre la grippe aviaire et humaine, qui a reçu à ce jour 121 millions de dollars de la Commission européenne et de neuf autres bailleurs de fonds, soutient la lutte des pays contre la grippe aviaire H5N1 et la pandémie H1N1. La riposte a été facilitée par les investissements de la Banque à l’appui des mesures de préparation — en collaboration étroite avec les partenaires mondiaux, régionaux et nationaux. De nombreux pays ont bénéficié de la poursuite du renforcement des systèmes de santé animale et humaine, au niveau notamment de la surveillance épidémiologique et de la capacité de réaction. La pandémie H1N1 a donné l’occasion aux pays de vérifier leur état de préparation ; il importe maintenant d’en tirer les enseignements afin de se préparer à la prochaine pandémie de grippe et à la propagation d’autres maladies infectieuses. La maîtrise de la grippe aviaire et d’autres maladies zoonotiques à la source est un bien public mondial d’une importance capitale.

Travail et protection sociale En réponse à la crise économique mondiale, la Banque a engagé 8 milliards de dollars (4 milliards et 3,9 milliards durant les exercices 09 et 10 respectivement) dans des opérations de protection sociale. Ces chiffres correspondent à un quadruplement du volume annuel des prêts de l’institution avant la crise, qui se montait en moyenne à un milliard de dollars

Dans la région de Tahoua, un groupe de sept femmes tente d’enrayer

l’érosion du sol en creusant un bassin de rétention d’eau (Niger).

Photo : Michele Egan

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18 L’ACTION DE LA BANQUE MONDIALE DANS UN CLIMAT INCERTAIN

de politique générale. Par ailleurs, le cadre de résultats sera consolidé et assorti d’indicateurs axés sur les questions jugées prioritaires dans ce domaine. L’IDA appliquera aussi un plan d’action pour accélérer les progrès en direction des ODM sur la condition féminine.

La Seizième reconstitution des ressources de l’Association intervient au moment où les pays IDA se remettent d’une série de crises mondiales qui ont compromis gravement la situation des femmes et des filles pauvres. Bien que particulièrement exposées aux crises, les femmes peuvent aussi être un vecteur de changement : si on leur donne davantage d’opportunités économiques, elles peuvent accélérer le développe-ment et la réduction de la pauvreté. C’est pourquoi le Plan d’action pour la parité hommes-femmes a alloué cette année une aide financière spéciale aux femmes via le renforce-ment de programmes de protection sociale et des activités ciblées encourageant par exemple l’emploi féminin dans les programmes de travaux publics.

Durant l’exercice 10, la Banque a constitué une série de données pilote sur les femmes, les entreprises et le droit (Women, Business and the Law), qui porte principalement sur la distinction juridique entre les sexes dans les domaines qui ont une incidence sur les femmes en tant qu’employées ou femmes d’affaires. Par ailleurs, l’Initiative de promotion des adolescentes a permis à quelque 1 200 jeunes filles du Libéria de suivre une formation pour faciliter leur passage de l’école à la vie active et leur permettre d’acquérir les compétences les plus recherchées dans ce pays sortant d’un conflit. Des initiatives similaires sont en préparation dans d’autres pays, dont l’Afghanistan, la Jordanie, le Népal, la République démocratique populaire lao et le Rwanda, ainsi que dans le sud du Soudan. Ce programme concrétise l’un des six engagements pris par la haute direction en 2008 d’accroître les activités consacrées à la parité des sexes.

Les autres engagements font aussi l’objet de travaux. Les 23 chefs d’entreprise mondiaux et régionaux membres du Forum des leaders du secteur privé se sont engagés à agir concrètement pour favoriser la participation des femmes à l’activité économique. Depuis 2008, l’IFC a canalisé plus de 400 millions de dollars vers les femmes des pays pauvres via des organismes de microcrédit et des banques commerciales.

Enfin, la Banque mondiale a choisi cette année la problématique du développement et de l’égalité des sexes comme thème du Rapport sur le développement dans le monde 2012. C’est la première fois que la parité hommes-femmes constitue le sujet principal de l’étude. Le Rapport fera le point sur l’égalité des sexes, analysera les liens entre cette question et le développement et cherchera à cerner les lacunes en matière de connaissances et de données (voir http://www.worldbank.org/gender).

INFRASTRUCTURE Malgré les améliorations considéra-bles apportées aux infrastructures depuis dix ans, le monde compte encore 2,5 milliards de personnes qui n’ont pas accès à des installa-tions sanitaires, 1,5 milliard qui vivent sans électricité, 1 milliard qui ont difficilement accès à des routes praticables par tout temps et près de 900 millions qui n’ont pas d’autre choix que de consommer une eau insalubre. La crise financière mondiale ayant réduit la capacité des pays à financer le développe-ment de l’infrastructure, il est encore plus difficile aujourd’hui de remédier à ce manque d’accès. Soucieuse de répondre aux besoins des pays clients, la Banque a considérablement accru son appui aux infrastructures durant l’exercice écoulé et a exploité une large gamme d’instruments pour interve-nir de façon coordonnée et ciblée.

En matière de développement des infrastructures, la démarche de la Banque reste guidée par le Plan d’action pour l’infrastructure durable, qui trace la voie à suivre pour accroître les investissements dans des services d’infrastructure modernes et efficaces favorisant la viabilité écologique et l’intégration sociale. Face à l’aggravation de la crise financière et économique mondiale, le Programme d’appui aux infrastructures existantes et nouvelles (INFRA) a élargi la portée du plan d’action en relevant les objectifs de prêt de la Banque et en encourageant une collaboration plus efficace avec les partenaires du développement.

Après avoir atteint le chiffre record de 17,2 milliards de dollars durant l’exercice 09, les prêts de la Banque à l’appui des infrastructures ont totalisé 23,2 milliards de dollars cette année. L’institution est donc en voie de dépasser l’objectif de 45 milliards de dollars de l’INFRA pour la période couverte par les exercices 09–11. La réalisation d’investissements majeurs dans l’énergie, les transports, l’eau et les technologies de l’information et de la communication permettra de mobiliser et d’appuyer les initiatives du secteur privé et des institutions multilatérales de développement, de créer des emplois en période de récession et de jeter les bases d’une croissance solide et durable.

Le programme d’accès aux infrastructures de base reste la préoccupation essentielle. Il met l’accent sur le renforcement des politiques et des institutions sectorielles pour améliorer l’efficience, le coût, la qualité et la disponibilité des services de base. La Banque continue de promouvoir la viabilité des services d’infrastructure en évaluant les objectifs environnementaux et sociaux de façon anticipative. Elle cherche aussi à favoriser une gouvernance de qualité dans le secteur des infrastructures (voir http://www.worldbank.org/infra).

Trois ouvriers reviennent d’une journée de travail dans le cadre d’un projet de routes

rurales destiné à améliorer l’accès aux marchés (Rajasthan, Inde).

Photo : Michael Foley

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2L’ACTION DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE TERRAIN

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20 L’ACTION DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE TERRAIN

La région a été durement touchée par la crise financière mondiale. Le taux de croissance, qui était de 5 % en 2008, est tombé à 1,6 % en 2009, et les effets de la crise se feront dura-blement sentir : 20 millions de plus d’Africains vivront dans l’extrême pauvreté en 2015.

Pourtant, l’Afrique se redresse rapidement grâce à la mise en œuvre depuis une dizaine d’années de politiques macroéconomiques prudentes dans de nombreux pays et à l’attitude avisée des gouver-nants face aux difficultés. Selon le rapport Doing Business 2010, le Rwanda est le premier pays d’Afrique subsaharienne à se classer en tête des pays réformateurs en matière de finances et de développement du secteur privé. Les pays qui dispo-saient d’une marge de manœuvre budgétaire, tels que la Tanzanie et la Zambie, ont accusé un léger déficit budgétaire ; les autres, tels que le Ghana, sont passés par une phase de contraction. La croissance devrait donc s’accélérer (4,5 % en 2010 et 5,1 % en 2011), mais à un rythme inférieur aux taux tendanciels.

L’aide de la Banque mondialeLa Banque, qui est l’un des principaux partenaires de développement de l’Afrique, a considérablement accru son aide financière à la région durant l’exercice écoulé, les prêts de la BIRD et les apports de l’IDA totalisant 11,4 milliards de dollars. La majeure partie de ces fonds provenait de l’IDA, qui a porté ses concours à 7,2 milliards de dollars, dont 1,7 milliard de dollars de dons. Le plus gros crédit accordé à la région est un prêt de 3,75 milliards de dollars de la BIRD à Eskom Holdings Ltd., la compagnie publique sud-africaine d’électricité. Approuvé par le Conseil en avril 2010, ce prêt financera la construction d’une centrale thermique au charbon de 4 800 mégawatts recourant à une technologie supercritique de combustion propre. Sur ce montant, 260 millions de dollars seront consacrés aux énergies renouvelables

(éolienne et solaire) et 441 millions de dollars à la maîtrise de l’énergie à faible intensité de carbone. En outre, la BIRD a renforcé son aide aux pays à revenu intermédiaire en leur accordant des crédits anticonjonc-turels, en les faisant bénéficier de ses connaissances dans de nouveaux domaines tels que le changement climatique, en leur proposant de nouvelles idées pour promouvoir les partenariats public-privé et en œuvrant de manière innovante en faveur de l’éducation et de la santé.

Par ailleurs, la Banque participe activement, avec d’autres partenaires de développement, au programme de renforcement de l’efficacité de l’aide. L’objectif est multiple : encoura-ger l’adhésion des pays en renforçant leurs capacités et leurs systèmes nationaux ; promouvoir la prise en

charge par les Africains, qu’ils soient dirigeants ou citoyens ordinaires, de la conception, de l’exécution et de l’évaluation des programmes de développe-ment ; mettre davantage l’accent sur l’obtention de résultats concrets au plan du développement ; et faire en sorte que les pauvres participent à la croissance et au développement et en récoltent les fruits. Dans une large mesure, ces changements sont rendus possibles par l’utilisation systématique du Plan d’action pour l’Afrique (PAA) comme cadre de l’aide de la BIRD et de l’IDA dans la région, mais aussi par une présence accrue sur le terrain : le nombre d’agents recrutés à l’échelon international et basés dans les bureaux extérieurs, notam-ment dans les pays sortant d’un conflit et les États fragiles, est passé de 153 en 2007 à 267 en 2010. En outre, les bureaux extérieurs ont vu leurs compétences s’étoffer : la proportion d’activités de la Banque gérées directement sur le terrain est ainsi passée de 25 % en 2007 à 32 % en 2010.

Accroître la production agricoleLes apports de la Banque ont pour objectif d’améliorer les rendements et la compétitivité agricole. Les crédits à l’appui des programmes de développement

AFRIQUE

FIGURE 2.1

AFRIQUE

PRÊTS DE LA BIRD ET CRÉDITS DE L’IDA, PAR THÈME | EX. 10POURCENTAGE DU TOTAL (11,44 MILLIARDS DE DOLLARS)

Finances et développement

du secteur privé

Gestion économique

Protection sociale et gestion des risques

Développement urbain 8 %

7 %

Commerce et intégration 6 %

Développement social, parité hommes-femmes et lutte contre l’exclusion 1 %

Développement rural 14 %

État de droit < 1 %

6 %

2 %

Gestion de l’environnement et des ressources naturelles5 %

44 %

Développement humain8 %Gouvernance du secteur public

FIGURE 2.2

AFRIQUE

PRÊTS DE LA BIRD ET CRÉDITS DE L’IDA, PAR SECTEUR | EX. 10POURCENTAGE DU TOTAL (11,44 MILLIARDS DE DOLLARS)

Eau, assainissement et protection contre les inondations 4 %

Transports 15 %

Droit, justice et administrations publiques 14 %

Information et communication < 1 %

5 %

2 %Industrie et commerce

Éducation3 %

Santé et autres services sociaux Finances10 %

Énergie et mines43 %

Agriculture, pêche et foresterie

3 %

Le financement de 105 millions de dollars de la Banque mondiale pour la

construction de l’autoroute à péage Dakar-Diamniado (Sénégal) est l’un des

nombreux projets conçus récemment pour permettre à l’Afrique de faire face à

l’afflux, chaque année, d’environ dix millions de jeunes sur le marché du travail.

Ces projets comprennent des mesures destinées à aider les jeunes entrepreneurs,

comme ce marchand ambulant de Dakar, à trouver un emploi dans le secteur

privé formel. Photo : Arne Hoel

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L’ACTION DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE TERRAIN 21

élaborant des stratégies nationales fondées sur des données d’obser-vation et des plans d’action chiffrés dans plusieurs pays africains (voir http://www.worldbank.org/aids).

Promouvoir l’intégration et la coopération régionales L’aide de l’IDA à l’intégration et aux solutions régionales s’est considéra-blement accrue durant l’exercice 10. La plupart des projets ont donné des résultats encourageants, comme l’a confirmé l’examen du PAA mis en œuvre cette année, ainsi que les premières informations provenant

des vastes consultations organisées dans toute l’Afrique pour renouveler ce Plan. Une initiative de l’IDA visant à remettre en état le système de transport du Corridor Nord, qui relie le Burundi, le Kenya, le Rwanda, la Tanzanie et l’Ouganda, a contribué à réduire de 40 % les temps de transit à certains postes frontaliers. Des financements similaires ont permis d’améliorer les infrastructures routières, ferroviaires et portuaires, donc de fluidifier les échanges commerciaux et de raccourcir les délais de transit au Cameroun, en République centrafricaine et au Tchad.

Faciliter les progrès vers les ODMFreinés dans leurs efforts par la crise mondiale, la plupart des pays africains restent mal engagés pour atteindre la majeure partie des objectifs de développement pour le Millénaire. Depuis le milieu des années 90, toutefois, l’Afrique a accompli d’énormes progrès au regard des indicateurs de développement social. La pauvreté a reculé d’environ un point par an, et certains indices montrent que la mortalité infantile commence à chuter : en Éthiopie, en Gambie, au Malawi et au Rwanda, la diminution de la mortalité des enfants de moins de cinq ans a été de l’ordre de 25 à 40 % ces dix dernières années.

Si les gouvernements africains, la société civile, le secteur privé et la communauté internationale font le nécessaire, l’Afrique pourrait atteindre les ODM, sinon en 2015, du moins peu de temps après. Une telle performance dépend non seulement des efforts des dirigeants et des habitants de la région, mais aussi de la stratégie de développement — dont les Africains doivent être les artisans et les moteurs — qui émanera des consultations du PAA. Elle nécessite aussi un accroissement sensible de l’aide au développement grâce à une solide Seizième reconstitution des ressources de l’IDA et à d’autres mécanismes de financement (voir http://www.worldbank.org/afr).

de l’agriculture commerciale et des plantations artisanales — fermes villageoises qui vendent leurs produits aux fermes commerciales voisines — ont accru la production de riz et de maïs dans trois des États les plus pauvres du Nigéria. La Banque, en outre, a financé les programmes de bons d’achat et de subventions grâce auxquels les agriculteurs se procurent des semences, des cultures hybrides, des engrais et d’autres intrants.

Améliorer les conditions de vie et soutenir le développement humainDurant l’exercice écoulé, la Banque a contribué à l’amélioration des conditions de vie de millions d’Africains. En République démocratique du Congo, elle a facilité l’accès de dizaines de milliers d’habitants à l’eau potable. La Banque a permis d’accroître de 1,5 million le nombre de citadins bénéficiant de ce type de service au Sénégal, et elle a sensiblement élargi l’accès des ruraux à l’eau salubre au Ghana et au Rwanda. Des centaines de milliers d’orphelins et d’enfants vulnérables, ainsi que leurs parents, ont bénéficié des programmes d’alimentation scolaire mis en place dans le cadre du Programme d’interven-tion en réponse à la crise alimentaire mondiale. Le programme a profité à plus de 16 000 écoliers kenyans et fourni une protection sociale à 15 000 personnes vulnérables au Libéria.

La Banque a entamé la mise en œuvre de la phase II de son Programme renforcé de lutte contre le paludisme en Afrique, d’un montant d’un milliard de dollars. Le programme vise principalement la République démocratique du Congo et le Nigéria qui enregistrent à eux deux entre 30 à 40 % des cas de paludisme signalés en Afrique.

Combattre le VIH/SIDA en AfriqueAu cours de l’exercice 10, la Banque a comblé des lacunes considérables dans les programmes de prévention et de traitement du VIH/SIDA et d’atténuation des effets de la maladie grâce à des décaissements de plus de 200 millions de dollars et de nouveaux engagements de 89 millions de dollars. Ces montants incluent des crédits supplémentaires au profit du Malawi (30 millions de dollars) et du Tchad (20 millions de dollars), ainsi qu’un prêt d’assistance technique au Lesotho (5 millions de dollars). En Afrique, la Banque a concentré ses travaux d’analyse sur cinq domaines : les conséquences budgétaires du renforcement des actions nationales de lutte contre le VIH/SIDA, compte tenu de la nécessité de prendre des mesures efficaces et durables ; l’évaluation de l’impact des services liés au VIH/SIDA, en vue d’améliorer les principales mesures préventives ; le renforcement des systèmes de santé grâce à l’analyse et l’amélioration des réseaux de la chaîne d’approvisionnement ; l’application de directives visant à intégrer la prévention et le traitement du VIH dans les opérations courantes autres que les projets de santé ; et le lancement d’un plan d’action contre le VIH/SIDA et la tuberculose en Afrique australe pour combattre cette coépidémie dans la sous-région.

Par le biais des services fournis au titre de la stratégie et du plan d’action de lutte contre le sida, les financements de la Banque ont aidé 16 pays à renforcer leurs programmes nationaux dans ce domaine, d’une part en améliorant leur connaissance de l’épidémie et des risques connexes, d’autre part en

Éthiopie

Gabon

Gambie

Ghana

Guinée

Cap-Vert

Comores

Congo, République

démocratique du

Congo, République du

Côte d’Ivoire

Érythrée

Afrique du Sud

Angola

Bénin

Botswana

Burkina Faso

Burundi

Cameroun

République

centrafricaine

Rwanda

Sao Tomé-et-

Principe

Sénégal

Seychelles

Madagascar

Malawi

Mali

Maurice

Mauritanie

Mozambique

Namibie

Niger

Nigéria

Ouganda

Guinée équatoriale

Guinée-Bissau

Kenya

Lesotho

Libéria

Sierra Leone

Swaziland

Tanzanie

Tchad

Togo

Zambie

PAYS ADMIS À EMPRUNTER À LA BANQUE MONDIALE

AFRIQUE : LA RÉGION EN BREF

TOTAL EXERCICE 10 TOTAL EXERCICE 10

Nouveaux engagements DécaissementsBIRD USD 4 258 millions BIRD USD 27 millions

IDA USD 7 179 millions IDA USD 5 893 millions

Portefeuille de projets en cours d’exécution au 30 juin 2010 : USD 35,3 milliards

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22 L’ACTION DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE TERRAIN

Grâce au solide redressement de l’économie chinoise, la croissance du produit intérieur brut (PIB) réel dans les pays en développement de l’Asie de l’Est est en passe d’atteindre 8,7 % en 2010 après une décéléra-tion à 7 % en 2009. Le reste de la région affiche aussi une nette reprise. Hors Chine, le PIB réel devrait augmenter de 5,5 % en 2010, contre seulement 1,3 % en 2009.

De nombreux pays ont enregis-tré d’importants déplacements de main-d’œuvre entre secteurs, géné-ralement vers des emplois moins bien rémunérés, en particulier dans les industries de transformation et le secteur du bâtiment.

Une fois sortie de la crise, l’éco-nomie régionale pourra retrouver un rythme de croissance rapide malgré le repli de l’activité mondiale. Une attention accrue devra néan moins être portée aux réformes à entreprendre, qui varient fortement d’un pays à l’autre. Pour la Chine, il s’agit de réduire la dépendance à l’égard de l’industrie lourde et des exportations pour passer à une croissance tirée par les services et la consommation privée. Pour d’autres pays à revenu intermédiaire, comme l’Indonésie, les Philippines, la Thaïlande et le Viet Nam, le moyen de parvenir à une croissance plus forte est de progresser dans la chaîne de valeur, autrement dit de proposer des produits plus élaborés. Ils doivent donc investir davantage dans le capital physique et humain et encourager

l’innovation et l’esprit d’entreprise. Pour les pays à faible revenu, tels que le Cambodge et la République démocratique populaire lao, la croissance à long terme passe par une réorientation vers les indus tries manufacturières et une meilleure intégration dans les chaînes de production régionale et mondiale. Dans les îles du Pacifique, il demeure essentiel de continuer à intégrer les économies entre elles et avec les marchés voisins. L’évolution vers une croissance plus « verte » profiterait à l’ensemble des pays de la région et au reste du monde.

L’aide de la Banque mondialeAu cours de l’exercice, la Banque mondiale a approuvé 7,5 milliards de dollars de financements au titre de 55 projets dans la région Asie de l’Est et Pacifique, dont 5,9 milliards de dollars de prêts de la BIRD et 1,7 milliard de dollars d’engage-ments de l’IDA. La stratégie régio-nale de la Banque s’articule autour

de quatre axes : aider les pays à revenu intermédiaire à progresser dans la chaîne de valeur ; soutenir les efforts déployés par les pays les plus pauvres et les plus vulnérables de la région pour assurer une croissance solidaire ; renforcer l’action en faveur des biens publics mondiaux, tels que les systèmes de santé et d’éducation ; et encourager les échanges de connaissances et la coopération régionale.

ASIE DE L’EST ET PACIFIQUE

Gestion de l’environnement et des ressources naturelles

Protection sociale et gestion des risques

Développement urbain 13 %

13 %

Commerce et intégration 2 %

Développement social, parité hommes-femmes et lutte contre l’exclusion 6 %

Développement rural

11 %

Gouvernance du secteur public12 %

Gestion économique< 1 %

Finances et développement

du secteur privé14 %

Développement humain13 %

FIGURE 2.3

ASIE DE L’EST ET PACIFIQUE

PRÊTS DE LA BIRD ET CRÉDITS DE L’IDA, PAR THÈME | EX. 10POURCENTAGE DU TOTAL (7,52 MILLIARDS DE DOLLARS)

15 %

FIGURE 2.4

ASIE DE L’EST ET PACIFIQUE

PRÊTS DE LA BIRD ET CRÉDITS DE L’IDA, PAR SECTEUR | EX. 10POURCENTAGE DU TOTAL (7,52 MILLIARDS DE DOLLARS)

Eau, assainissement et protection contre les inondations 11 %

Droit, justice et administrations publiques 25 %

Transports 15 %

10 %

Industrie et commerce

Éducation15 %

Finances

Santé et autres services sociaux

2 %

10 %

2 %

Information et communication < 1 %

Énergie et mines9 %

Agriculture, pêche et foresterie

Dans le village reculé de Man’apa, des enfants participent à un programme

communautaire financé par la Banque qui prépare à l’école les enfants de moins

de six ans. Plus de 6 000 villages pauvres dans 50 districts bénéficient du Projet

de développement et d’éducation du jeune enfant (Indonésie).

Photo : Rosfita Roesli

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L’ACTION DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE TERRAIN 23

l’investissement public au Viet Nam grâce à une série de DPL visant à améliorer la sélection, l’élaboration, l’exécution et la supervision des projets d’investissement public. Le premier de ces prêts, d’un montant de 500 millions de dollars, a été approuvé par les Administrateurs de la Banque en décembre 2009. Il s’agissait du premier prêt de la BIRD au Viet Nam.

Faire face aux catastrophes naturellesLa région a été frappée par une série de catastrophes naturelles dévasta-trices entre juillet et novembre 2009 :

inondations les plus graves des dernières décennies dans la capitale de la Mongolie, Ulaanbaatar ; typhons au Cambodge, aux Philippines, en RDP lao et au Viet Nam ; tremblement de terre en Indonésie ; et tsunami à Samoa et Tonga. Suite aux demandes adressées par les pays touchés, la Banque s’est associée à d’autres partenaires de développement pour effectuer des évaluations des besoins post-catastrophe, qui ont servi de base aux autorités nationales pour mettre sur pied leurs programmes de redressement. Selon les estimations, les pertes causées par ces catastrophes vont de 3,6 millions de dollars en Mongolie à 4,4 milliards de dollars aux Philippines. L’appui post-catastrophe fourni par la Banque comprenait une assistance technique pour la mise en place d’un système de suivi des dépenses de reconstruction aux Philippines ; l’autorisation de doubler les apports de l’IDA à Samoa (40 millions de dollars) au titre de la préparation d’une intervention d’urgence ; et 13 millions de dollars de nouveaux dons de l’IDA à la RDP lao pour la reconstruction des routes et le maintien de la sécurité alimentaire.

Promouvoir l’intégration et la coopération régionales La Banque continue de renforcer ses relations avec ses principaux partenaires de développement dans la région. Elle entretient des liens de collaboration étroits avec l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, le Forum de coopération économique Asie-Pacifique et le Forum des îles du Pacifique, en assistant régulièrement aux réunions régionales de ces entités et en leur fournissant un appui analytique et consultatif. Au cours de l’exercice, elle a ouvert un bureau commun avec la Banque asiatique de développement à Samoa et à Tonga afin d’élargir la portée de ses activités de développement dans le Pacifique (voir http://www.worldbank.org/eap).

Promouvoir une croissance solidaireDans de nombreux pays de la région, la crise économique a montré combien il importait de préserver les dépenses essen-tielles, de renforcer les filets de sécurité, d’améliorer la prestation de services et de se tourner vers une croissance plus verte. En Indonésie, deux prêts à l’appui des politiques de développement (DPL) d’un montant total de 950 millions de dollars aident les pouvoirs publics à améliorer le climat de l’investissement et la fourniture de services publics aux pauvres. Aux Philippines, un nouveau prêt de 405 millions de dollars aide à financer la réforme du système de protection sociale grâce à un programme de transferts monétaires conditionnels qui accorde des aides financières directes aux ménages pauvres pour qu’ils puissent continuer d’envoyer leurs enfants à l’école et avoir accès aux services de santé essentiels. En RDP lao, un don de l’IDA de 15,5 millions de dollars — octroyé dans le cadre d’une initiative multilatérale à l’appui de la stratégie nationale pour l’éducation — aide à accroître les taux de scolarisation et d’achèvement des études primaires dans les 19 districts les plus pauvres du pays et à financer l’action menée par le ministère de l’Éducation pour assurer le suivi et la gestion de l’enseignement primaire à l’échelon national. Dans les îles du Pacifique, la Banque soutient les stratégies de lutte contre le chômage des jeunes en milieu urbain, notamment en Papouasie-Nouvelle-Guinée et dans les îles Salomon.

Investir dans une meilleure maîtrise de l’énergie pour une croissance durableCompte tenu de l’accroissement de 50 % de la population urbaine attendu au cours des 20 prochaines années en Asie de l’Est, la demande d’énergie devrait plus que doubler. Selon le rapport phare de la Banque mondiale intitulé Winds of Change: East Asia’s Sustainable Energy Future, la Chine, l’Indonésie, la Malaisie, les Philippines, la Thaïlande et le Viet Nam pourraient stabiliser leurs émissions de gaz à effet de serre tout en améliorant la sécurité énergétique et l’environnement local, moyennant d’importants investissements annuels dans la maîtrise de l’énergie et un passage concerté aux sources d’énergie renouvelables.

Plusieurs nouveaux prêts aident les pays de la région à améliorer leurs rendements énergétiques. En Chine, où plus de 70 % des activités de la Banque ont trait à l’environnement, un prêt de 100 millions de dollars approuvé au cours de l’exercice finance un vaste programme d’amélioration des rendements énergétiques destiné à remplacer les installations industrielles inefficaces, telles que les chaudières et les systèmes de chauffage collectif, par des techniques permettant d’économiser l’énergie. Les projets visant à améliorer la qualité et l’efficacité des transports urbains contribuent à réduire la pollution et les émissions de carbone dans les grandes villes chinoises. En Indonésie, un nouveau DPL de 200 millions de dollars soutient les efforts déployés par le pays pour suivre une trajectoire de croissance à plus faible intensité de carbone et moins vulnérable au changement climatique. Ce DPL devrait être le premier d’une série de quatre prêts annuels d’un montant comparable. La Banque appuie également un programme de réforme de

Timor-Leste

Tonga

Vanuatu

Viet Nam

Papouasie-

Nouvelle-

Guinée

Philippines

Îles Marshall

Îles Salomon

Indonésie

Kiribati

Cambodge

Chine

Corée, République de

États fédérés de

Micronésie

Fidji

République dém.

populaire lao

Samoa

Thaïlande

Malaisie

Mongolie

Myanmar

Palaos

PAYS ADMIS À EMPRUNTER À LA BANQUE MONDIALE

ASIE DE L’EST ET PACIFIQUE : LA RÉGION EN BREF

TOTAL EXERCICE 10 TOTAL EXERCICE 10

Nouveaux engagements DécaissementsBIRD USD 5 865 millions BIRD USD 4 061 millions

IDA USD 1 652 millions IDA USD 1 613 millions

Portefeuille de projets en cours d’exécution au 30 juin 2010 : USD 28,4 milliards

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24 L’ACTION DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE TERRAIN

La crise financière a frappé l’Europe et l’Asie centrale plus durement que toute autre partie du monde, et la reprise sera plus lente dans cette région qu’ailleurs. Après avoir connu une forte progression de l’ordre de 7 % en 2007, le PIB s’est contracté d’environ 6 % en 2009. Selon les prévisions, la croissance avoisinera 4 % en 2010 et ne sera guère plus élevée durant les années 2011–13 : il est peu probable que les facteurs à l’origine de l’expansion enregistrée avant la crise — flux de capitaux, cours élevés des produits de base et croissance soutenue des marchés d’exportation — réapparaissent rapidement.

Ce qui avait commencé comme une crise financière risque de dégénérer en crise sociale et humanitaire caractérisée par une hausse du chômage et de médiocres perspectives économiques qui aggraveront encore le sort des pauvres. Alors que l’on prévoyait avant la crise que le nombre d’habitants pauvres et vulnérables de la région baisserait de 15 millions, il a augmenté de 13 millions en 2009. L’Arménie, la Géorgie, la République kirghize et Moldova ont été particulièrement touchées. Le taux de chômage a augmenté dans la région, au point de dépasser 10 % en 2009 en Estonie, en Hongrie, en Lettonie, en Lituanie, en République slovaque et en Turquie. En 2009, 20 des 30 pays de la région ont enregistré une baisse de leur PIB, les taux nationaux de croissance annuelle oscillant entre — 18 % en Lettonie et 9,3 % en Azerbaïdjan.

L’aide de la Banque mondialeSoucieuse de répondre rapidement aux demandes d’aide des pays de la région face à la crise, les concours de la Banque mondiale ont atteint le montant record de 10,8 milliards de dollars, dont 10,2 milliards de dollars de prêts de la BIRD et 0,6 milliard de dollars de crédits et dons de l’IDA. Il s’agissait pour l’essentiel — 8 milliards de dollars — de prêts à l’appui des politiques de

développement (DPL) : 1,3 milliard de dollars pour relancer la croissance et l’emploi en Turquie ; 1 milliard de dollars pour soutenir la réforme budgétaire et financière au Kazakhstan ; 400 millions de dollars destinés au redressement du secteur financier ukrainien ; et deux DPL de 100 millions de dollars chacun à la Serbie pour l’aider à renforcer l’efficacité du secteur public et à instaurer un cadre encore plus porteur pour une croissance tirée par le secteur privé.

Collaborer avec les partenaires La Banque a renforcé son partenariat avec l’Union européenne (UE) en cofinançant des programmes de réforme internationaux, en assurant

une fonction de conseil auprès des États membres sur des questions propres à l’UE, ainsi qu’aux pays potentiellement candidats à l’adhésion à l’Union, et en élargissant la portée de ses travaux sur les questions énergétiques régionales.

En février 2009, le Groupe de la Banque mondiale, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement et la Banque européenne d’investissement ont lancé le Plan d’action conjoint des institutions financières internationales pour soutenir le système bancaire et les prêts à l’économie réelle en Europe centrale et orientale en apportant une aide de plus de 16,3 milliards d’euros au secteur financier des pays de la région avant la fin de l’exercice 09. La Banque mondiale a aussi participé à l’Initiative de coordination de la Banque européenne (Initiative de Vienne) visant à encourager le dialogue entre les responsables du contrôle bancaire des pays d’origine et des pays hôtes, les banques, la Commission européenne et les institutions financières internationales. Le Centre for Financial Reporting Reform de la Banque, basé à Vienne, s’est associé aux Gouvernements autrichien, japonais, luxembourgeois, néerlandais et suisse pour améliorer la réglementation de l’information financière dans les États membres de l’UE et plusieurs pays d’Europe et d’Asie centrale.

EUROPE ET ASIE CENTRALE

Finances et développement

du secteur privé

Gestion économique

Protection sociale et gestion des risques

Développement urbain 3 %

< 1 %

13 %

Gouvernance du secteur public 14 %

Commerce et intégration 2 %

Développement social, parité hommes-femmes et lutte contre l’exclusion

Développement rural

Développement humain12 %

8 %

36 %

Gestion de l’environnement et des ressources naturelles6 %

FIGURE 2.5

EUROPE ET ASIE CENTRALE

PRÊTS DE LA BIRD ET CRÉDITS DE L’IDA, PAR THÈME | EX. 10POURCENTAGE DU TOTAL (10,82 MILLIARDS DE DOLLARS)

5 %

État de droit < 1 %

FIGURE 2.6

EUROPE ET ASIE CENTRALE

PRÊTS DE LA BIRD ET CRÉDITS DE L’IDA, PAR SECTEUR | EX. 10POURCENTAGE DU TOTAL (10,82 MILLIARDS DE DOLLARS)

Eau, assainissement et protection contre les inondations 6 %

Transports 8 %

Information et communication < 1 %

2 %

Éducation6 %

Finances

Santé et autres services sociaux

29 %

10 %

Énergie et mines5 %

Agriculture, pêche et foresterie

Droit, justice et administrations publiques 30 %

Industrie et commerce 4 %

La plupart des Roms d’âge actif d’Europe et d’Asie centrale, tels que ces femmes du

nord de la Bulgarie, ne sont pas assez instruits pour participer pleinement au marché

du travail. Par le biais du Fonds pour l’éducation des Roms, la Banque entend

contribuer au financement de bourses d’études, à la formation des enseignants et

aux programmes de soutien à l’éducation. Photo : Scott Wallace

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L’ACTION DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE TERRAIN 25

Investir dans l’énergie

pour une croissance durable Bien que la Russie et l’Asie centrale figurent actuellement parmi les principaux fournisseurs d’énergie de l’Europe orientale et occidentale, l’approvisionnement futur des pays d’Europe orientale et d’Asie centrale en énergie primaire, en chauffage et en électricité est incertain. Selon un rapport intitulé Lights Out ? The Outlook for Energy in Eastern Europe and Central Asia, si l’on n’investit pas 3 300 milliards de dollars dans le développement de l’énergie primaire et dans les infrastructures électriques

au cours des 20 prochaines années et si l’on ne modifie pas les comportements, la région pourrait être confrontée à une crise énergétique et passer du statut d’exportateur net d’énergie qui est aujourd’hui le sien à celui d’importateur net à l’horizon 2030.

La Banque appuie des projets visant à promouvoir la maîtrise de l’énergie en Bulgarie, en Croatie, dans l’ex-République yougoslave de Macédoine, en Pologne et en Turquie. Des programmes destinés à accroître le rendement énergétique des bâtiments publics, des établissements scolaires et des hôpitaux — tout en améliorant les résultats dans les domaines de l’éducation et de la santé — ont été mis en œuvre avec succès en Arménie, Moldova et Serbie. Ces projets font appel à toute une gamme de dons et d’instruments financiers, dont le Fonds pour l’environnement mondial, le marché du carbone et le nouveau Fonds pour les technologies propres. La Banque, par ailleurs, aide l’ERY de Macédoine, la Russie et l’Ukraine à élaborer et exécuter leur stratégie nationale de maîtrise de l’énergie.

Promouvoir l’innovation La Banque a accordé des lignes de crédit à l’Arménie, la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, Moldova et la Turquie, dont les petites et moyennes entreprises souffraient d’une sévère contraction du crédit. Elle a aidé aussi ces pays à concevoir des stratégies de croissance axées sur la diversification et l’innovation.

En juin 2010, la région a organisé sa troisième manifestation annuelle sur le thème de l’amélioration des conditions de vie des populations d’Europe et d’Asie centrale qui vise à récompenser les activités innovantes ayant produit des résultats concrets sur le terrain. Les présentations gagnantes portaient sur des projets divers : construction de routes reliant les communautés rurales aux marchés et aux zones urbaines en Arménie ; perfectionnement du régime des titres fonciers en ERY de Macédoine ; extension de la couverture de l’assurance-maladie et amélioration de l’accès aux services de santé en Turquie ; et protection des pauvres en matière de santé et de nutrition en République kirghize, en Moldova et au Tadjikistan suite aux hausses récentes des prix des denrées alimentaires (voir http://www.worldbank.org/eca).

La Banque a signé deux nou-veaux accords avec la Fédération de Russie en février 2010 en vue d’accroître ses activités de bailleur de fonds dans la région. La Russie contribuera à hauteur de 30 millions de dollars sur cinq ans à un programme visant à améliorer la gestion des finances publiques à l’échelle de la région. Le deuxième accord d’un montant de neuf milliards de dollars, qui concerne le fonds EURASEC de riposte à la crise, servira en priorité à promouvoir la qualité de l’éducation, la sécurité alimentaire, la santé, la lutte contre les maladies infectieuses, l’accès à l’énergie et l’agriculture dans les six pays membres du fonds : Arménie, Bélarus, Kazakhstan, République kirghize, Russie et Tadjikistan.

Renforcer la protection sociale Il est essentiel de préserver les programmes de protection sociale pour aider les familles à faire face aux répercussions de la crise mondiale. La Banque a collaboré avec les pouvoirs publics pour évaluer et améliorer les programmes nationaux de protection sociale, notamment par le biais d’un DPL de 144 millions de dollars visant à atténuer les répercussions sociales de la crise en Lettonie et d’autres DPL accordés au Bélarus (200 millions de dollars), à la Pologne (1,3 milliard de dollars), à la Serbie (100 millions de dollars) et à la Bosnie-Herzégovine (111 millions de dollars) pour leur permettre d’accroître l’efficacité de leurs dépenses sociales.

Intégration et coopération régionalesLes pays de la région ont une population moyenne de moins de 6 millions d’habitants. Compte tenu de la taille relativement modeste de plusieurs d’entre eux et du fort degré d’intégration régionale, la collaboration s’impose dans des domaines tels que l’eau, l’énergie, les transports, le commerce, le financement des entreprises et la lutte contre l’exclusion. La Banque participe au développement de la Communauté énergétique de l’Europe du Sud-Est destinée à créer un cadre réglementaire commun pour les marchés énergétiques. Elle contribue à la conception de solutions régionales dans les transports en aidant les pays à se conformer aux normes de l’UE dans ce domaine et en faisant en sorte que les réseaux de transports nationaux et régionaux soient mis en place de manière coordonnée, durable et efficiente. La Banque travaille aussi avec la Commission européenne sur la question de l’exclusion des Roms, qui concerne de nombreux pays de la région, et elle fournit une aide à ce sujet par le biais du Fonds pour l’éducation des Roms.

Des études pour guider l’aide financière Les travaux d’analyse effectués au niveau des pays et de la région, notamment les rapports réguliers sur la situation économique de la Russie, des dix nouveaux États membres de l’Union européenne et du Kazakhstan, les examens des dépenses publiques de la Pologne et de la Lituanie, et les notes de politique économique concernant Moldova, permettent à la Banque d’apporter son soutien financier en connaissance de cause. D’après un rapport régional (Turmoil at Twenty), il est urgent de restructurer la dette des banques, des entreprises et des ménages pour faire face à la crise, en privilégiant la relance des investissements dans les activités de formation et le secteur de l’énergie. Une autre étude, intitulée Pensions in Crisis: Europe and Central Asia Regional Policy Note, analyse les conséquences de la crise financière et de l’évolution démographique pour les régimes de retraite des pays de la région.

République

kirghize

Roumanie

Serbie

Tadjikistan

Turkménistan

Lettonie

Macédoine,

ex-République

yougoslave de

Bulgarie

Croatie

Fédération

de Russie

Albanie

Arménie

Azerbaïdjan

Bélarus

Bosnie-

Herzégovine

Moldova

Monténégro

Ouzbékistan

Pologne

Géorgie

Hongrie

Kazakhstan

Kosovo

Turquie

Ukraine

PAYS ADMIS À EMPRUNTER À LA BANQUE MONDIALE

EUROPE ET ASIE CENTRALE : LA RÉGION EN BREF

TOTAL EXERCICE 10 TOTAL EXERCICE 10

Nouveaux engagements DécaissementsBIRD USD 10 196 millions BIRD USD 7 610 millions

IDA USD 620 millions IDA USD 538 millions

Portefeuille de projets en cours d’exécution au 30 juin 2010 : USD 24,4 milliards

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26 L’ACTION DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE TERRAIN

Le ralentissement économique de 2009 a été moins marqué dans la région Amérique latine et Caraïbes qu’ailleurs ; l’accroissement du chô-mage y a été moins important que prévu, et le bilan régional n’a pas souffert de la crise. La région a égale-ment bénéficié des améliorations apportées au cadre macroéconomi-que et à la politique financière, qui ont aidé à stabiliser l’économie. Lors des crises précédentes, certains facteurs comme la faiblesse des monnaies et les déficiences des mécanismes budgétaires et des systèmes bancaires avaient contribué à amplifier les chocs extérieurs.

Pour la première fois depuis des décennies, plusieurs pays d’Améri-que latine sont parvenus à mettre en œuvre des politiques anticon-joncturelles, dont l’efficacité a été renforcée par l’important dispositif rapidement mis en place par les institutions multilatérales pour fournir des liquidités et un appui budgétaire à la hauteur des besoins.

Au début de 2010, les réserves internationales de la région avaient plus que triplé par rapport à leur niveau de 2005. La dette publique s’est maintenue à un niveau acceptable, à 30 % du PIB en moyenne, et la région a échappé à une crise bancaire en dépit des difficultés qui ailleurs ont ébranlé le secteur financier.

La tendance actuelle à la reprise de l’activité mondiale a été jusqu’à présent favorable à la région. Les mesures anticycliques ont soutenu la demande intérieure dans les grands pays, et la demande extérieure des pays émergents à forte croissance, en particulier la Chine, a eu un effet positif sur les exportations et les termes de l’échange des exportateurs nets de produits de base. Les perspectives à court terme semblent favorables : l’économie régionale devrait croître de 4,5 % en 2010, tirée par le Brésil où la croissance devrait s’établir à 6,5 %.

L’aide de la Banque mondiale Face à la crise, la Banque a accru ses engagements dans la région en approuvant 13,9 milliards de dollars de nouveaux prêts au cours de l’exercice 10 : 13,7 milliards de dollars de la BIRD et 200 millions de dollars de l’IDA, dont 168 millions de dollars de dons. Le montant total des engagements est comparable à celui des prêts consentis au cours de l’exercice 09, durant lequel la Banque avait quasiment triplé le montant de ses prêts à la région.

Les plus gros emprunteurs ont été le Mexique, le Brésil et la Colom-bie, et les principaux secteurs béné-ficiaires ont été les transports, les administrations publiques, la santé et les services sociaux. La région a reçu 31 % des prêts de la BIRD et près de 24 % du volume total des prêts de la BIRD et des crédits de l’IDA.

Soucieuse d’atténuer l’impact de la récession sur la pauvreté et l’emploi, en particulier au Mexique, en Amérique centrale et dans les Caraïbes, la Banque a renforcé ses

activités de prêt et de conseil visant à appuyer les programmes sociaux et améliorer les possibilités d’emploi pour les groupes vulnérables. En El Salvador, elle a approuvé un prêt destiné à financer un revenu temporaire et des activités de formation professionnelle en échange de la participation à un projet communautaire. À la Jamaïque, un nouveau prêt finance des transferts monétaires conditionnels au profit de 360 000 bénéficiaires en vue de maintenir leur pouvoir d’achat et de faire en sorte que les élèves du secondaire puissent achever leurs études.

Faire face aux catastrophes naturelles En janvier et février 2010, le pays le plus pauvre de la région (Haïti) et l’un des plus riches (le Chili) ont été dévastés par des tremblements de terre.

AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES

Développement humain25 %

Gouvernance du secteur public

Finances et développement

du secteur privé

Gestion économiqueDéveloppement urbain 15 %

Développement social, parité hommes-femmes et lutte contre l’exclusion 1 %

Développement rural

12 %

14 %

10 %

11 %

Gestion de l’environnement

et des ressources naturelles10%

FIGURE 2.7

AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES

PRÊTS DE LA BIRD ET CRÉDITS DE L’IDA, PAR THÈME | EX. 10POURCENTAGE DU TOTAL (13,91 MILLIARDS DE DOLLARS)

3 %

État de droit < 1 %

Commerce et intégration 3 %

Protection sociale et gestion des risques 7 %

FIGURE 2.8

AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES

PRÊTS DE LA BIRD ET CRÉDITS DE L’IDA, PAR SECTEUR | EX. 10POURCENTAGE DU TOTAL (13,91 MILLIARDS DE DOLLARS)

Eau, assainissement et protection contre les inondations 6 %

Transports 24 %

Droit, justice et administrations publiques 20 %

1 %

< 1 %Information et communication

Éducation10 %

Finances

Santé et autres services sociaux

6 %

Industrie et commerce2 %

21 %

Énergie et mines10 %

Agriculture, pêche et foresterie

Au Mexique, le programme de transferts monétaires conditionnels financé par la

Banque transforme la vie de nombreuses personnes, comme celle d’Edith Lopez,

une autochtone pauvre, veuve et mère de deux enfants, qui s’est inscrite à un

programme d’alphabétisation pour pouvoir aider ses filles à faire leurs devoirs.

Photo : Sebastián Keller

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L’ACTION DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE TERRAIN 27

Investir dans l’énergie pour une croissance durable Bien que l’Amérique latine et les Caraïbes produisent à peine 6 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, de nombreux pays de la région ont pris des mesures pour réduire leurs émissions sans compromettre le développement. Au cours de l’exercice écoulé, les prêts de la Banque aux pays LAC ont aidé à financer 11 projets ayant des composantes axées sur le changement climatique (y compris des opérations au titre de fonds fiduciaires), et le tiers environ du

montant total de l’aide financière de la Banque à la région est allé à des projets énergétiques et environnementaux.

En octobre 2009, l’institution a engagé 1,5 milliard de dollars pour encourager une croissance verte au Mexique, qui bénéficie notamment d’un prêt de 150 millions de dollars de la Banque à l’appui de la transformation des transports urbains.

Au Brésil et au Mexique, la Banque mène des projets visant à introduire des éclairages fluorescents, des appareils ménagers à bon rendement énergétique et de nouvelles normes de construction écologiques. En Amérique centrale, en Colombie, au Mexique et au Pérou, l’assistance technique et les projets de la Banque visent à promouvoir les mini-centrales hydroélectriques et l’électrification rurale hors réseau et à réduire les pertes liées au transport et à la distribution d’électricité. Au cours de l’exercice, la Banque a approuvé un prêt de 50 millions de dollars en faveur du Pérou pour aider le pays à assurer une croissance écologiquement durable.

Étendre les programmes de transferts monétaires conditionnels au-delà de la régionDepuis plus de dix ans, la Banque aide les pays de la région à concevoir leurs propres programmes de transferts monétaires conditionnels. Il s’agit de contribuer à faire reculer la pauvreté en versant de petites subventions aux familles pour assurer que les enfants et les adolescents font l’objet d’un contrôle médical régulier et sont scolarisés. Ces programmes ont été reproduits dans 17 pays de la région, où ils améliorent la vie de quelque 93 millions de personnes.

Les programmes de transferts monétaires conditionnels évoluent : la difficulté n’est plus, comme au départ, de s’assurer que les fonds sont bien versés aux bénéficiaires visés, mais d’intégrer ces programmes aux autres dispositifs qui aident les pauvres à s’arracher à leur condition. La démarche suivie pour étendre l’application de ces programmes aux pays IDA est guidée par l’expérience acquise dans les pays bénéficiant de l’aide de la BIRD (voir le site http://www.worldbank.org/lac).

La Banque a annoncé que, d’ici à la fin de juin 2011, elle fournirait 479 millions de dollars pour appuyer la reprise et le développement d’Haïti, dont 250 millions de dollars de nouvelles ressources : 151 millions de dollars de dons, 39 millions de dollars représentant l’annulation de la dette due à la Banque par le pays, et 60 millions de dollars d’investisse-ments de l’IFC. Le Projet de relève-ment d’urgence des infrastructures et des institutions soutient le réta-blissement des principales fonctions économiques et financières du gouvernement et la réalisation des travaux urgents de réhabilitation des infrastructures publiques essentielles telles que routes, ponts et bâtiments administratifs de Port-au-Prince. La Banque fournit également une assistance technique pour appuyer les institutions clés et la planification des travaux de reconstruction.

La Banque mondiale ayant une longue expérience de la gestion de fonds multilatéraux dans des situations d’après sinistre, le gouvernement haïtien lui a confié le rôle d’agent financier du Fonds multidonateurs de reconstruction d’Haïti (FRH). Les ressources publiques versées à ce fonds commun seront redistribuées à un large éventail d’intervenants sur le terrain. Le FRH financera les projets de reconstruction, conformément aux plans de reconstruction du gouvernement haïtien.

En coopération avec Google, Microsoft, le Rochester Institute of Technology et plus d’une centaine d’institutions à travers le monde, les experts de la Banque mondiale en matière de gestion des catastrophes ont établi une « salle d’opérations » à la Banque pour recueillir et analyser les images haute définition des dommages à Port-au-Prince après le tremblement de terre. La communication de ces données essentielles à la mission d’évaluation des besoins post-catastrophe a permis de réduire les délais de préparation de plusieurs semaines à 36 heures.

Au Chili, la Banque a mobilisé un don de 400 000 dollars auprès du Fonds espagnol pour l’Amérique latine et les Caraïbes afin d’effectuer une évaluation préliminaire des dégâts. Elle a également apporté des connaissances techniques spécialisées aux fins de l’analyse des vues aériennes et des données communiquées par Crisis Camps, un mouvement citoyen avec lequel elle travaille en partenariat, qui développe des solutions essentielles pour assurer la communication dans les zones sinistrées.

Investir dans le développement du jeune enfantLa plupart des programmes de développement du jeune enfant dans la région Amérique latine et Caraïbes sont des initiatives indépendantes, dont le rayon d’action, l’offre de services et les modes de prestation varient. Les investissements nationaux dans le développement du jeune enfant vont de moins de 1 % à 12 % environ du montant total des dépenses d’éducation dans la région. Ces programmes ne touchent qu’une faible proportion de ceux qui ont besoin d’aide et se heurtent à de graves problèmes de coordination inter-institutions.

Face à ces difficultés, la Banque mondiale a lancé en février 2010 « L’initiative en faveur de la petite enfance : un investissement pour la vie ». Présenté au siège de l’institution par la chanteuse Shakira (couronnée aux Grammy Awards) et le Président du Groupe de la Banque mondiale, Robert B. Zoellick, ce partenariat avec la Fondation ALAS investira quelque 300 millions de dollars au cours des deux prochaines années pour améliorer et étendre ces programmes dans la région.

Saint-Kitts-et-Nevis

Saint-Vincent-et-

les-Grenadines

Suriname

Trinité-et-Tobago

Uruguay

Honduras

Jamaïque

Mexique

Nicaragua

Panama

Chili

Colombie

Costa Rica

Dominique

El Salvador

Antigua-et-

Barbuda

Argentine

Belize

Bolivie, État

plurinational de

Brésil

Paraguay

Pérou

République

dominicaine

Sainte-Lucie

Équateur

Grenade

Guatemala

Guyana

Haïti

Venezuela,

República

Bolivariana de

PAYS ADMIS À EMPRUNTER À LA BANQUE MONDIALE

AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES : LA RÉGION EN BREF

TOTAL EXERCICE 10 TOTAL EXERCICE 10

Nouveaux engagements DécaissementsBIRD USD 13 667 millions BIRD USD 11 576 millions

IDA USD 240 millions IDA USD 215 millions

Portefeuille de projets en cours d’exécution au 30 juin 2010 : USD 32,1 milliards

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Qatar ont signé de nouveaux accords-cadres. La Banque a égale-ment engagé un suivi économique systématique et fourni un appui à la diversification économique. Elle a mené à bien un examen à mi-parcours de l’atelier de visualisation de l’avenir à l’horizon 2020 pour Oman, qui avait été préparé avec l’appui de la Banque en 1995. Les pays exportateurs dont l’économie est diversifiée et liée à celle des pays du CCG, tels que Djibouti, la Jordanie et le Liban, ont subi les contrecoups de la crise mais leur économie devrait rebondir à mesure que les pays du CCG se rétablissent.

Répondre aux besoins des autres pays exportateurs de pétroleDans les autres pays exportateurs de pétrole, la chute des prix du pétrole

a été en partie compensée par l’accroissement de la production, l’importance du gaz naturel, ou les deux. Ces pays devraient amorcer une légère reprise en 2010, à moins que des événements politiques ne viennent déstabiliser les pays clés.

En Algérie, la croissance des secteurs autres que celui des hydrocarbures s’est poursuivie au cours de l’exercice 10, soutenue par de vastes programmes d’investissement public financés par les revenus des hydrocarbures. La Banque a repris ses opérations dans le pays, en apportant une aide à la diversification économique ; à la définition, au suivi et à l’évaluation des politiques sociales, économiques et de dépenses publiques ; et à la réduction des disparités géographiques. En Iraq, le premier prêt-programme pour la viabilité des finances publiques (DPL), d’un montant

Si la région Moyen-Orient et Afrique du Nord a mieux résisté à la crise économique et financière que les régions plus intégrées dans l’économie mondiale, les efforts de réduction de la pauvreté s’en sont néanmoins durement ressentis. La croissance du PIB régional a chuté, de 3 % en 2008 à 1,9 % en 2009, mais devrait remonter à 4,4 % en 2010. La crise s’est manifestée de diverses manières selon les groupes de pays.

L’aide de la Banque mondialeLes nouveaux engagements de la BIRD sont passés de 1,6 milliard de dollars pour l’exercice 09 à 3,5 milliards de dollars pour l’exercice 10, les opérations de prêt à l’appui des politiques de développement représentant environ la moitié du total. Les concours de l’IDA ont augmenté de près de 25 % pour atteindre 214 millions de dollars, exclusivement à titre de don.

Faire face à la récession dans les pays membres du CCG et les pays dont l’économie est liée à celle de ce groupeLa baisse de la production et des prix pétroliers a eu un impact négatif sur les pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui ont réagi vigoureusement en puisant dans leurs abondantes réserves financières. Les perspectives de ces pays sont étroitement liées à la demande d’hydrocarbures.

Le programme d’assistance technique remboursable de la Banque joue un rôle de plus en plus stratégique dans les pays du CCG. Le Bahreïn et le

28 L’ACTION DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE TERRAIN

MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD

Gestion de l’environnement et des ressources naturellesDéveloppement urbain 5 %

Développement social, parité hommes-femmes et lutte contre l’exclusion

5 %

Finances et développement

du secteur privé56 %

FIGURE 2.9

MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD

PRÊTS DE LA BIRD ET CRÉDITS DE L’IDA, PAR THÈME | EX. 10POURCENTAGE DU TOTAL (3,74 MILLIARDS DE DOLLARS)

Gouvernance du secteur public

Développement rural

Commerce et intégration 4 %

Développement humain5 %

Protection sociale et gestion des risques 4 %

< 1 %

10 %

État de droit 4 %

8 %

FIGURE 2.10

MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD

PRÊTS DE LA BIRD ET CRÉDITS DE L’IDA, PAR SECTEUR | EX. 10POURCENTAGE DU TOTAL (3,74 MILLIARDS DE DOLLARS)

Eau, assainissement et protection contre les inondations 7 %

Transports 11 %

Information et communication 1 %

Droit, justice et administrations publiques 12 %

Santé et autres services sociaux 5 %

3 %

40 % Finances

Énergie et mines18 %

Agriculture, pêche et foresterie

2 % Éducation

Industrie et commerce < 1 %

Au Maroc, un plus grand nombre de ruraux ont accès à l’eau potable et davantage

de familles pauvres sont raccordées au réseau de distribution et d’assainissement

grâce à un DPL à l’appui de la réforme du secteur de l’eau. Photo : Julio Etchart

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L’ACTION DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE TERRAIN 29

Le Maroc a surmonté les contre-coups de la crise grâce à une politi-que macroéconomique judicieuse et à un programme de relance bien ciblé. Un DPL d’un montant de 200 millions de dollars soutient les efforts déployés par le gouverne-ment pour élargir l’accès des ménages et des petites et moyennes entreprises au crédit, tout en assurant la stabilité du système financier. Un nouveau DPL pour la réforme de l’administration publique (100 millions de dollars) et un DPL pour la réforme de l’éducation (60 millions de dollars) s’inscrivent dans le cadre d’un programme de

réformes à long terme. Un prêt d’investissement de 370 millions de dollars financera des projets de développement rural et dans le secteur de l’eau.

La Tunisie a continué à bien gérer son économie malgré la crise mondiale, qui a entraîné une baisse sensible de ses exportations vers l’Europe. La nouvelle stratégie de partenariat de la Banque avec ce pays consiste essentiellement à soutenir son évolution vers une économie à forte valeur ajoutée et fondée sur le savoir. La Tunisie continue de recourir de manière sélective aux prêts de la BIRD et fait davantage appel aux DPL pour mettre en œuvre sa stratégie de développement. La Banque a également approuvé des projets qui ne sont pas directement liés à la crise, tels que le projet d’hydraulique de Tunis-Nord (52 millions de dollars) et le projet de développement rural intégré (36 millions de dollars).

Aide à la Cisjordanie et à GazaLa Cisjordanie a bénéficié d’une bonne gestion économique et d’un appui important de la part des donateurs, ce qui lui a permis de maintenir une croissance annuelle d’environ 5 %. La situation à Gaza reste plus difficile, et la priorité est accordée au soutien humanitaire et à la fourniture des services sociaux essentiels. La Banque intervient à l’aide de subventions destinées au renforcement des institutions économiques, au financement de services alimentaires et publics pour faire face à la crise, ainsi que des projets de développement dans les secteurs de l’éducation et du développement municipal, en plus d’un programme actif de travaux d’analyse dans ces domaines et d’autres (voir http://www.worldbank.org/mna).

de 250 millions de dollars, vise à atténuer l’impact de la crise budgétaire, à améliorer la viabilité des finances publiques et à réduire la vulnérabilité budgétaire et socioéconomique à une baisse soudaine des recettes pétrolières. En Libye, la Banque continue d’apporter son soutien aux réformes du secteur public et de l’économie. Un mémorandum d’accord détaillé, signé en août 2009, prévoit la mise en œuvre d’un programme d’activités dans le cadre de l’assis-tance technique remboursable, qui portera sur la gestion des dépenses publiques, le développement du secteur privé, l’amélioration du cadre de l’activité des entreprises et l’ouverture d’un bureau de liaison à Tripoli. La République arabe syrienne devrait poursuivre la réforme progressive de son économie. La République du Yémen a reçu un financement de l’IDA de 205 millions de dollars au cours de l’exercice 10, dont 60 millions de dollars à titre de financement complémentaire pour le projet de Fonds social, une initiative qui donne d’excellents résultats. D’autres opérations d’investissement dans ce pays visent à élargir l’accès de la population rurale aux marchés et aux services (40 millions de dollars), à financer le développement des villes portuaires (35 millions de dollars), à lutter contre la schistosomiase (25 millions de dollars), à améliorer l’accès aux services dans les zones urbaines (22 millions de dollars), à apporter un appui institutionnel au Fonds de protection sociale (10 millions de dollars) et à améliorer l’enseignement supérieur (13 millions de dollars).

Aider les pays exportateurs à économie diversifiée en Afrique du NordLes pays exportateurs qui ont une économie diversifiée et liée à celle des pays européens ont initialement moins souffert de la crise que les autres pays de la région, mais leur croissance s’en est ressentie, et le rythme de leur reprise dépendra de l’évolution de la situation en Europe.

En République arabe d’Égypte, au Maroc et en Tunisie, la Banque a mené des activités rapides d’analyse et de conseil et poursuivi son travail de longue haleine dans les domaines de la lutte contre la pauvreté, de la protection sociale et des subventions.

En Égypte, l’appui de la Banque comprenait un troisième DPL pour la réforme du secteur financier, d’un montant de 500 millions de dollars, destiné à renforcer ce secteur et à en améliorer l’efficacité, ainsi qu’un projet de 300 millions de dollars visant à améliorer l’accès des micro et petites entreprises au crédit, à atténuer l’impact de la crise sur ces entreprises, à promouvoir la croissance et la création d’emplois, et à créer un système financier sans exclusive. Le projet d’expansion de l’aéroport du Caire, qui se chiffre à 280 millions de dollars, permettra de décongestionner le trafic aérien et de développer le tourisme en Égypte. D’autres grandes opérations de prêt d’investissement ont été approuvées au cours de l’exercice, notamment le projet de centrale électrique de Gizeh-Nord (600 millions de dollars) et le projet de développement de l’énergie éolienne (70 millions de dollars).

République

arabe syrienne

Tunisie

Iran, République

islamique d’

Iraq

Jordanie

Algérie

Djibouti

Égypte, République

arabe d’

Liban

Libye

Maroc

PAYS ADMIS À EMPRUNTER À LA BANQUE MONDIALE

La présente section couvre aussi la Cisjordanie et Gaza.

MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD : LA RÉGION EN BREF

TOTAL EXERCICE 10 TOTAL EXERCICE 10

Nouveaux engagements DécaissementsBIRD USD 3 523 millions BIRD USD 2 119 millions

IDA USD 214 millions IDA USD 188 millions

Portefeuille de projets en cours d’exécution au 30 juin 2010 : USD 8,7 milliards

Yémen,

République du

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30 L’ACTION DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE TERRAIN

L’Asie du Sud a connu une longue période de croissance rapide, de 6 % par an en moyenne au cours des 20 dernières années. Cette forte expansion s’est traduite par un recul de la pauvreté et des progrès impressionnants au plan du déve-loppement humain. Toutefois, la pauvreté continue de sévir dans la région, qui abrite la plus forte concentration de pauvres au monde : plus d’un milliard de personnes y vivent avec moins de 2 dollars par jour.

La détérioration de l’économie mondiale a assombri les perspecti-ves de croissance de la région. L’activité, qui avait crû au rythme de 8,9 % en 2007, s’est ralentie pour ressortir à 6,3 % en 2009, essentiellement par suite du recul de l’investissement et de la consom-mation privée. Cependant, sur l’ensemble des régions touchées par la crise économique, l’Asie du Sud est celle qui a enregistré le plus faible ralentissement, et elle a déjà amorcé une solide reprise : selon les prévisions de la Banque mondiale, le PIB devrait progresser de 7 % en 2010 et de 8 % en 2011.

L’aide de la Banque mondialeLa stratégie de la Banque pour l’Asie du Sud a été actualisée durant l’exercice 10. Elle repose sur trois piliers: maintenir durablement le rythme de la croissance et en faire profiter toutes les couches de la population ; renforcer la gouvernance et promouvoir l’intégration régionale ; et faire face au changement climatique et améliorer la gestion des ressources naturelles.

Au cours de l’exercice 10, la Banque a approuvé 50 projets dans la région, 6,7 milliards de dollars de prêts de la BIRD et 4,6 milliards de dollars d’engagements de l’IDA, dont 360 millions de dollars de dons.

Faire face à la récessionL’Inde a affiché une croissance de 6,7 % en 2008, l’un des taux les plus élevés du monde. Ce résultat est néanmoins en net recul par rapport à celui enregistré en 2007 (9,2 %). Au vu de ce ralentissement, la Banque a approuvé en septembre 2009 quatre prêts d’un montant total de 4,35 milliards de dollars pour aider le pays à faire face à ses énormes besoins d’infrastructure et à poursuivre sa politique d’expansion du crédit. Près de la moitié de ces ressources —

2 milliards de dollars — est allée aux banques du secteur public indien pour leur donner les moyens d’accorder davantage de crédits au développement des infrastructures, des petites et moyennes entreprises et de l’économie rurale et pour renforcer ces secteurs en vue du redressement économique. Au total, la Banque a prêté à l’Inde 9,3 milliards de dollars pour l’exercice 10, soit le plus gros volume de prêts jamais accordé par la Banque à un pays au cours d’un exercice.

La crise économique a été particulièrement grave au Pakistan, où les ménages sont très vulnérables aux chocs sur les revenus et où une infime proportion de pauvres bénéficie d’une aide sociale. La Banque a engagé 200 millions de dollars pour renforcer le programme national de protection sociale du Pakistan (Benazir Income Support Program).

ASIE DU SUD

FIGURE 2.12

ASIE DU SUD

PRÊTS DE LA BIRD ET CRÉDITS DE L’IDA, PAR SECTEUR | EX. 10POURCENTAGE DU TOTAL (11,33 MILLIARDS DE DOLLARS)

Eau, assainissement et protection contre les inondations 10 %

Transports 13 %

Santé et autres services sociaux

Information et communication < 1 %

Droit, justice et administrations publiques 8 %

6 % Finances27 %

7 %

16 % Énergie et mines

Éducation13 %

Agriculture, pêche et foresterie

Industrie et commerce 1 %

FIGURE 2.11

ASIE DU SUD

PRÊTS DE LA BIRD ET CRÉDITS DE L’IDA, PAR THÈME | EX. 10POURCENTAGE DU TOTAL (11,33 MILLIARDS DE DOLLARS)

9 %

Finances et développement du secteur privé

Gestion économique

Protection sociale et gestion des risques

Développement urbain 10 %

6 %

Commerce et intégration 2 %

Développement social, parité hommes-femmes et lutte contre l’exclusion 2 %

Développement rural

14 %Développement humain

Gouvernance du secteur public 4 %

10 %

36 %

Gestion de l’environnement et des ressources naturelles7 %

Avant de s’inscrire dans un internat, Madhubala Bishnoi, 12 ans, passait son temps

à effectuer des travaux ménagers. Son école est l’un des 1 200 établissements qui ont

transformé la vie des filles de 11 à 16 ans dans les zones rurales de l’Inde en leur

donnant accès à l’éducation. Photo : Michael Foley

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Banque a approuvé un programme d’aide de 65 millions de dollars pour faciliter le retour de 100 000 per-sonnes déplacées à l’intérieur du pays dans leurs foyers d’origine, dans la Province du Nord, et pour rétablir leurs moyens de subsistance réduits à néant par 30 années de guerre civile. Elle a également accordé un crédit de 105 millions de dollars destiné à financer la remise en état de routes provinciales dans l’est, le nord et le sud de la province d’Uva, ainsi qu’un financement de 75 millions de dollars pour la deuxième phase du programme

Gemi Diriya, un programme de développement de proximité qui a permis d’améliorer la vie de près d’un million de Sri-lankais pauvres dans plus d’un millier de villages.

Appuyer les services d’éducation et de santéDurant l’exercice 10, la Banque a engagé un montant record de 1,05 milliard de dollars pour accroître la scolarisation en Inde. La majeure partie de cette aide — 750 millions de dollars — ira à l’ambitieux programme d’Éducation pour tous lancé en Inde sous le nom de Sarva Shiksha Abhiyan. Grâce à ce programme, d’une ampleur inégalée et parmi les plus réussis de ce type, le nombre d’enfants inscrits à l’école primaire a augmenté de 135 millions en 2003 à 192 millions en 2009.

Au Bangladesh, la Banque a fourni un montant supplémentaire de 35 millions de dollars pour aider les enfants défavorisés et pauvres qui avaient quitté l’école à y retourner. Depuis 2004, ce projet (Reaching Out-of-School Children) a permis d’inscrire plus de 500 000 enfants dans plus de 15 000 écoles Ananda (centres d’apprentissage) de 60 upazilas (sous-districts) où la pauvreté est endémique et où les taux de scolarisation sont faibles.

Au Népal, la Banque a continué de soutenir le secteur de l’éducation en approuvant un crédit de l’IDA de 130 millions de dollars pour aider le pays à atteindre ses objectifs d’éducation pour tous. Les réformes éducatives ont donné des résultats encourageants : le taux net de scolarisation primaire a augmenté de 84 % en 2003 à 92 % en 2009, et le ratio de scolarisation des filles est passé de 83 à 98 filles pour 100 garçons durant la même période. L’un des principaux objectifs de la réforme était de confier la gestion des écoles aux collectivités. Depuis 2001, plus de 9 000 écoles ont adopté un système de gestion communautaire. La Banque a également fourni un montant supplémentaire de 129,2 millions de dollars pour aider les Népalais pauvres à se procurer les services de santé essentiels auxquels ils ont insuffisamment accès. Ce projet prévoit l’extension des zones de desserte et l’application plus systématique de mesures visant à accroître l’accès aux services et leur utilisation par les populations pauvres et mal desservies (voir http://www.worldbank.org/sar).

L’ACTION DE LA BANQUE MONDIALE SUR LE TERRAIN 31

Démarginaliser les plus démunis Le manque d’accès à l’électricité reste l’un des principaux obstacles à une croissance rapide et soutenue en Asie du Sud. Pour s’attaquer à ce problème, la Banque a accordé un financement de 130 millions de dollars au Bangladesh durant l’exercice pour aider ce pays à élargir l’accès à l’électricité via l’installation de panneaux solaires abordables dans les habitations rurales. Ce crédit vient compléter un projet en cours qui a permis de raccorder 600 000 usagers au réseau électrique, de construire environ 8 500 kilomètres de nouvelles lignes de distribution et d’équiper 320 000 logements de panneaux solaires depuis 2003.

En Inde, près de la moitié des ménages (44 %) n’a pas l’électricité. Durant l’exercice écoulé, la Banque a accordé un prêt de 1 million de dollars à Powergrid, la compagnie nationale de transport d’électricité, pour l’aider à élargir l’accès et à répondre à l’accroissement de la demande des usagers. Ce prêt contribuera à financer l’extension du réseau de transport d’électricité, notamment dans l’ouest, le nord et le sud du pays. La Banque a également approuvé un prêt de 330 millions de dollars pour renforcer le système de transport et de distribution d’électricité dans l’État de Haryana, ainsi qu’un prêt de 430 millions de dollars pour financer le Projet de transport urbain de Mumbai 2A qui vise à améliorer le réseau ferroviaire suburbain dans la zone métropolitaine de Mumbai, l’un des plus grands centres urbains de la planète (18 millions d’habitants en 2010).

Intervenir dans les zones de conflit ou sortant d’un conflitBien qu’il soit difficile d’intervenir dans la région devenue la plus violente du monde, la Banque continue de mener des opérations dans les nombreuses zones touchées par un conflit en Asie du Sud. Durant l’exercice 10, l’IDA et le Fonds monétaire international sont convenus de contribuer à un allégement de 1,6 milliard de dollars de la dette de l’Afghanistan. Le financement de l’opération comprend 1,3 milliard de dollars au titre de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), 260 millions de dollars fournis par les créanciers du Club de Paris en sus de l’initiative PPTE, et 38,4 millions de dollars au titre de l’Initiative d’allégement de la dette multilatérale. En outre, la Banque a octroyé un don de 30 millions de dollars au gouvernement afghan afin de soutenir une nouvelle initiative nationale visant à stimuler l’emploi et à accroître les revenus dans les zones rurales, où vivent 75 % de la population. La Banque a continué de soutenir le Programme afghan de solidarité nationale (PSN) avec un don de 40 millions de dollars à l’appui de la troisième phase du programme. Le PSN est largement reconnu comme l’une des plus grandes réussites de l’Afghanistan dans le domaine du développement : 17 millions de ruraux en bénéficient dans les 34 provinces du pays.

Au Pakistan, le conflit dans la province de Khyber-Pakhtunkhwa (KP) et les zones tribales sous administration fédérale (FATA) a provoqué l’une des plus graves crises sécuritaires de l’histoire du pays, contraignant à la fuite de millions de personnes, bouleversant la vie des habitants, désorganisant leurs moyens d’existence et perturbant les services publics. En janvier 2010, les Administrateurs de la Banque ont approuvé la création d’un fonds fiduciaire multilatéral pour rétablir les infrastructures, les services et les moyens d’existence dans ces zones de conflit et dans certaines parties de la province du Baluchistan.

À Sri Lanka, la fin du conflit armé en mai 2009 a offert au pays une occasion historique de réconciliation et de développement. Durant l’exercice 10, la

Népal

Pakistan

Sri Lanka

Afghanistan

Bangladesh

Bhoutan

Inde

Maldives

PAYS ADMIS À EMPRUNTER À LA BANQUE MONDIALE

ASIE DU SUD : LA RÉGION EN BREF

TOTAL EXERCICE 10 TOTAL EXERCICE 10

Nouveaux engagements DécaissementsBIRD USD 6 689 millions BIRD USD 3 461 millions

IDA USD 4 645 millions IDA USD 3 014 millions

Portefeuille de projets en cours d’exécution au 30 juin 2010 : USD 33,7 milliards

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32 BANQUE MONDIALE – RAPPORT ANNUEL 2010

RAPPORT ANNUEL 2010 (accueil)

RAPPORT ANNUEL 2010 EN PDF ET WIDGET

QUI SOMMES-NOUS ?

Une institution axée sur les résultats

La collaboration au sein du Groupe

La direction

L’organisation

La responsabilité environnementale

Un personnel multinational et décentralisé

Intégrité et transparence

UN MONDE NOUVEAU, UNE NOUVELLE

BANQUE MONDIALE

Priorités de l’après-crise

Voix et participation

Capacité financière de la BIRD

Réforme des prêts d’investissement

Réformes internes

INFORMATIONS FINANCIÈRES

Résumé d’exploitation

États financiers

Nouvelles opérations approuvées

Données sur les prêts

Prêts à l’appui des politiques

de développement

Cofinancement

Revenu par région

ZOOM SUR LES RÉGIONS

Afrique

Asie de l’Est et Pacifique

Europe et Asie centrale

Amérique latine et Caraïbes

Moyen-Orient et Afrique du Nord

Asie du Sud

NOS STRATÉGIES À L’ŒUVRE

Crise financière mondiale

Objectifs de développement pour

le Millénaire et réduction de la pauvreté

Changement climatique et développement

Agriculture et développement durable

Éducation, santé, protection sociale et travail

Parité hommes-femmes

Infrastructure

États fragiles et en situation de conflit

Gouvernance et lutte contre la corruption

Initiative pour la restitution des avoirs volés

Commerce

Société civile

Fonds fiduciaires

Migrations et envois de fonds

Finances et développement du secteur privé

Initiative pour l’évaluation des impacts sur

le développement

GESTION ET PARTAGE DU SAVOIR

Institut de la Banque mondiale

Équipes d’experts internationales

Recherche sur le développement

Données sur le développement

MULTIMÉDIA

PHOTOTHÈQUE

VOS COMMENTAIRES

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POUR EN SAVOIR PLUSConsultez le site web du Rapport annuel 2010http://www.banquemondiale.org/rapportannuel2010

Vous pouvez accéder au site web du Rapport annuel 2010 à partir de votre téléphone mobile (s’il est équipé d’une caméra et d’un lecteur de code bidimensionnel) en scannant le code QR ci-après.

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L’InfoShop de la Banque mondiale à Washington rassemble en un seul lieu des études et documents consacrés au développement économique et constitue une source d’informations sur les activités des projets de l’institution. L’InfoShop propose des publications de divers éditeurs, ainsi que des documents diff usés en application de la politique d’information de la Banque mondiale (voir www.worldbank.org/infoshop). Des informations sur les diff érents pays sont également disponibles auprès des centres d’information du public que la Banque a ouverts dans plusieurs de ses représentations à l’étranger.

701 18th St NWWashington DC 20433Ouvert du lundi au vendredi, de 9 heures à 17 heuresTéléphone : 202-458-4500 (de 9h30 à 15h30)Télécopie : 202-522-1500Librairie en ligne : www.worldbankinfoshop.org

ÉCO-AUDITLa Banque mondiale s’attache à préserver les ressources naturelles. Le présent rapport est imprimé sur papier recyclé, sans chlore, constitué à 50 % de fi bres provenant de déchets de consommation conformément aux normes recommandées par l’Initiative Green Press (voir www.greenpressinitiative.org).

Économies réalisées : 54 arbres, 17 millions BTU d’énergie totale, 2,32 tonnes de gaz à eff et de serre, 93 538 litres d’eaux usées, et 0,7 tonne de déchets solides.

Banque mondiale – Rapport annuel 2010Bureau des publications, Relations extérieures

Chef d’équipe et rédactriceCathy Lips

Rédacteur adjointMichael Jelenic

Production, rédactionSusan GrahamRick Ludwick

Production, webDavor KuncLisa Shenouda

Production, impressionDenise BergeronAndres Meneses

TraductionService de traduction et d’interprétation de la Banque mondiale (GSDTI)

La composition typographique du Rapport annuel 2010 de la Banque mondiale a été assurée par BMWW sous la supervision de Gensler Studio 585. Imprimé aux États-Unis par Professional Graphics Co.

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des publications de la Banque mondiale : The World Bank, Offi ce of the Publisher, 1818 H Street NW,

Washington, D.C., 20433, États-Unis ; télécopie : 202-522-2422 ; courriel : [email protected].

ISSN : 0252-2942

ISBN : 978-0-8213-8529-6

eISBN : 978-0-8213-8613-2

DOI : 10.1596/978-0-8213-8529-6

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