1
442 Notes de lecture v : ‘7 Barrett R. La traite des fous. La construction sociale de la schizophknie. Le Plessis- L, Robinson : Institut SynthClabo pour le progrks de la connaissance. toll. (( Les Empi-- , chews de penser en rond N ; 1998. 354 p. Cet ouvragc, loin de constituer un texte ressassant les attaques contre les systkmes asilaires, apporte un Cclairage original sur ces phknomknes institutionncls. L’auteur. mkdecin psychiatre, s’est transform6 en anthropologue dans une consultation d’un h6pital psychiatrique de la region de Melbourne, h6pital moderne et bien CquipC, qui n’a rien cl voir avec certains services asilaires vktustes que I’on peut encore rencontrer. A partir d’une Ctude des pratiques institutionnelles. il se propose alors de montrer comment se construit la schizophr&nie cn tant que discours, entre souffrance subjective qui n’est jamais nike et discours social qui permet de la delimiter. L’adresse comme la dcmande implicite, verbale et non verbale. vont determiner le sujet B une place anormalc. c’est-g-dire une place dont I’Ccart a la norme n’est plus supportable pour tout un chacun. Car patients comme soignants confrontds B la question de la dcmande supposCe j I’autre ne sauraient organiscr lcurs comportements en y Cchappant. Ainsi. cette dktermi- nation par la parolc attendue de I’autre sera toujours I’origine. qui alikne et pourtant donne sens. des comportements humains quelle que soit I’Ctiquette qu’on leur donne. L’approche anthropologique pksente le mCrite de la nuance et renouvcllc la critique ins- titutionnelle. M. Santiago Delefosse ;. Bouvard M, Cottraux J. Protocoles d’haluation en psychiatric et en psychologie. Paris : Masson : 1998. 280 p. L’un des problkmes de la recherche en psychiatric et en psychologie est le suivant : les groupes de patients doivent tous p&enter le mCme type de pathologie. Or. en psychiatric. le diagnostic demeure subjectif et m6me intersubjectif. Et meme quand uric catkgorie de troubles est repCrCe, encore convient-il d’en apprdcier I’importance et le retentissement. II fallait done bien constituer des ensembles de critkres d’inclusion et d’exclusion (exemple : le DSM-IV), mais Cgalement des Cchelles de mesures (exemple : I’dchelle d’klamilton dans I’anxiCtC, dans la dkpression). Et si ces pratiques demeurent contestables par bien des aspects, on ne voit pas trop comment on pourrait pratiquer des recherches en leur absence. MEme si, comme le rappellent Martine Bouvard et Jean Cottraux. des dkouvertes ont et6 faites un pcu par hasard. Tel a bien t?tC le cas en psychiatric pour la chlorpromazine et I’imipramine. C’est done aprks avoir abordC les problkmes Ii&s B la mkthodologie que les auteurs reproduisent des Cchelles d’kvaluation. La premikre partie de I’ouvrage traite done d’une introduction B la recherchc clinique, abordant les Ctudes contrWes. les difficult& liees au respect de I’Cthique, l’observance medicamenteuse, I’Cpid6miologie, ou encore la sklection des mesures. La seconde partie regroupc une s@lection importante et bien prCsentCe d’outils d’kvaluation, d’Cchelles, de questionnaires et autres inventaires. L’ensemble constitue un tout homogPnc. clair et synthktique qui se parcourt trPs aiskment. Et le regroupement des protocoles et Cchelles en un m&me volume rend leur usage trks

Barrett R, ,La traite des fous. La construction sociale de la schizophrénie (1998) Institut Synthélabo pour le progrès de la connaissance, coll. ≪ Les Empêcheurs de penser en

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Barrett R, ,La traite des fous. La construction sociale de la schizophrénie (1998) Institut Synthélabo pour le progrès de la connaissance, coll. ≪ Les Empêcheurs de penser en

442 Notes de lecture

v

: ‘7 Barrett R. La traite des fous. La construction sociale de la schizophknie. Le Plessis- L, Robinson : Institut SynthClabo pour le progrks de la connaissance. toll. (( Les Empi-- , chews de penser en rond N ; 1998. 354 p.

Cet ouvragc, loin de constituer un texte ressassant les attaques contre les systkmes asilaires, apporte un Cclairage original sur ces phknomknes institutionncls. L’auteur. mkdecin psychiatre, s’est transform6 en anthropologue dans une consultation d’un h6pital psychiatrique de la region de Melbourne, h6pital moderne et bien CquipC, qui n’a rien cl voir avec certains services asilaires vktustes que I’on peut encore rencontrer. A partir d’une Ctude des pratiques institutionnelles. il se propose alors de montrer comment se construit la schizophr&nie cn tant que discours, entre souffrance subjective qui n’est jamais nike et discours social qui permet de la delimiter. L’adresse comme la dcmande implicite, verbale et non verbale. vont determiner le sujet B une place anormalc. c’est-g-dire une place dont I’Ccart a la norme n’est plus supportable pour tout un chacun.

Car patients comme soignants confrontds B la question de la dcmande supposCe j I’autre ne sauraient organiscr lcurs comportements en y Cchappant. Ainsi. cette dktermi- nation par la parolc attendue de I’autre sera toujours I’origine. qui alikne et pourtant donne sens. des comportements humains quelle que soit I’Ctiquette qu’on leur donne. L’approche anthropologique pksente le mCrite de la nuance et renouvcllc la critique ins- titutionnelle.

M. Santiago Delefosse

;. Bouvard M, Cottraux J. Protocoles d’haluation en psychiatric et en psychologie. Paris : Masson : 1998. 280 p.

L’un des problkmes de la recherche en psychiatric et en psychologie est le suivant : les groupes de patients doivent tous p&enter le mCme type de pathologie. Or. en psychiatric. le diagnostic demeure subjectif et m6me intersubjectif. Et meme quand uric catkgorie de troubles est repCrCe, encore convient-il d’en apprdcier I’importance et le retentissement. II fallait done bien constituer des ensembles de critkres d’inclusion et d’exclusion (exemple : le DSM-IV), mais Cgalement des Cchelles de mesures (exemple : I’dchelle d’klamilton dans I’anxiCtC, dans la dkpression). Et si ces pratiques demeurent contestables par bien des aspects, on ne voit pas trop comment on pourrait pratiquer des recherches en leur absence. MEme si, comme le rappellent Martine Bouvard et Jean Cottraux. des dkouvertes ont et6 faites un pcu par hasard. Tel a bien t?tC le cas en psychiatric pour la chlorpromazine et I’imipramine.

C’est done aprks avoir abordC les problkmes Ii&s B la mkthodologie que les auteurs reproduisent des Cchelles d’kvaluation. La premikre partie de I’ouvrage traite done d’une introduction B la recherchc clinique, abordant les Ctudes contrWes. les difficult& liees au respect de I’Cthique, l’observance medicamenteuse, I’Cpid6miologie, ou encore la sklection des mesures. La seconde partie regroupc une s@lection importante et bien prCsentCe d’outils d’kvaluation, d’Cchelles, de questionnaires et autres inventaires. L’ensemble constitue un tout homogPnc. clair et synthktique qui se parcourt trPs aiskment. Et le regroupement des protocoles et Cchelles en un m&me volume rend leur usage trks