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1 BEN HALIMA ABDERRAOUF LE FIGUIER

BEN HALIMA ABDERRAOUF LE FIGUIER

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B E N H A L I M A A B D E R R A O U F

L E F I G U I E R

Page 2: BEN HALIMA ABDERRAOUF LE FIGUIER

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B I S M I L L A H A R - R A H M A N A R - R A H I M

« Pour les pieux, ce sera une réussite » La Nouvelle,78/31.

Ce livre a pour but de vous aider à réussir votre vie de famille. N’oubliez jamais que la

condition essentielle est la piété. « Quiconque, male ou femelle, fait une bonne œuvre tout en

étant croyant, nous lui feront vivre une bonne vie. Et nous les récompenserons, certes, en

fonction des meilleures de leurs actions » Les Abeilles, 16/97. Donc, il y a une façon très

simple de résoudre tous les problèmes : « Tout malheur qui vous atteint est dû à ce que vos

mains ont acquis. Et il pardonne beaucoup » (La Consultation, 42/30) ; on voit quel mal on a

fait, dans quelle mesure on a négligé la foi et les bonnes œuvres, et on remet sa piété en place.

Apres cela, on utilise les causes en demandant à Allah de résoudre la situation et tout marche

comme sur des roulettes ; on a simplement su identifier correctement le problème et le

résoudre.

Le mariage et l’enfantement, bien qu’étant une règle naturelle de la vie, est pour le croyant

une adoration, un acte par lequel il recherche la satisfaction de son seigneur et la félicité de ce

monde et de l’au-delà. Aussi, il ne doit pas gérer cet aspect de la vie selon ses opinions

personnelles ou selon des propositions étrangères à la religion d’Allah ; c’est une adoration, et

il faut l’accomplir comme Allah le veut et comme son Prophète, bénédictions et salut sur lui,

l’a enseigné.

Prions comme Allah nous l’enseigne dans le coran : « seigneur donne-nous, en nos épouses et

nos descendants, la joie des yeux » (Le Discernement, 25/74). « Et fais que ma postérité soit

de moralité saine » (Al-Ahqâf, 46/15). « Et de notre descendance une communauté soumise à

toi » (La Vache, 2/128). « Seigneur, je t’ai voué en toute exclusivité ce qui est dans mon

ventre. Accepte-le donc de moi. C’est toi, certes, l’Audience, l’Omniscient » (La Famille

d’Imran, 3/35). « Je la place, ainsi que sa descendance, sous ta protection contre le Diable, le

banni » (3/36). « Ô mon seigneur! Donne-moi, venant de toi, une excellente descendance. Car

tu es celui qui entend bien la prière » (3/38). « Seigneur, fais-moi don d’une progéniture

d’entre les vertueux » (Les Rangés, 37/100).

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I LE MARIAGE

1 Le plein mariage Le but de ce livre n’est pas de reprendre ce qui est connu et répété depuis des siècles, mais de

comprendre la réalité que nous vivons et d’apporter des solutions puisées dans notre religion.

En d’autres termes, la religion doit être constamment réactualisée et les textes relus pour

résoudre les problèmes de la communauté jusqu’à la fin du monde.

Le problème qui se pose maintenant est que nous sommes dans une situation de tentation et de

grande corruption sexuelles, exactement celle prédite par le hadith : « quand une personne

dont vous acceptez la religion et le comportement vient vers vous (pour demander une femme

en mariage), alors donnez lui la femme en mariage. Si vous ne le faites pas , la tentation

régnera sur terre ainsi qu’une grande corruption » (Hadith Hasan rapporté par al-Tirmidi).

Si nous relisons la vie du Prophète pour voir comment était traité le problème sexuel, nous

nous apercevons qu’il ne se posait presque pas ; en comparaison avec ce que nous vivons

actuellement, le problème sexuel n’a jamais était au temps du Prophète un blocage empêchant

les jeunes de suivre la religion ou empêchant les jeunes pratiquants de progresser dans la

religion. Pourquoi ? La solution est :le plein mariage. Depuis avant l’Islam, il était de règle

que personne ne reste célibataire, homme ou femme, depuis la puberté et jusqu’à la vieillesse.

Dés la puberté, les parents organisent le premier mariage. En cas de divorce ou de veuvage, la

personne elle même ou son entourage lui cherche tout de suite un conjoint. Quand tout le

monde est marié, le problème sexuel devient vraiment marginal ; en tout cas pour un

musulman pratiquant, ce n’est plus une entrave dans sa vie religieuse. Par contre, si la

majorité des adolescents ou des jeunes hommes et femmes est célibataire, le fléau se

généralise et seule une minorité tient à la religion.

Il ne nous reste plus qu’à nous orienter vers le plan mariage, et nous allons explorer pour cela

certaines voies. Je ne crois pas qu’il soit nécessaire de motiver les jeunes à se marier ni à leur

expliquer la valeur du mariage1, c’est plus au parent qu’il faut s’adresser en premier.

Comment vous convaincre que le meilleur moyen que votre fils ou fille soit protégé dans la

religion - par la volonté d’Allah – est de le marier ?

Par la grâce d’Allah, je me suis converti à l’Islam à 15 ans, et je n’ai depuis cessé de

progresser et de lutter pour l’Islam. Marié à 23 ans,j’ai tiré une leçon de cette adolescence

célibataire, et de celle de tous mes camarades, pratiquants et souffrant de la tentation, ou non

pratiquants à cause de la tentation sexuelle : si j’ai un fils et si je veux qu’il suive la religion,

ce qui est pus important que de lui apprendre la religion ou le coran est de le marier ; même

s’il ne fait pas la prière, il aura le sens des responsabilités et ne sera pas séduit par les péchés,

tandis qu’un jeune, fervent adorateur et célibataire, est en permanence à deux doigts de tout

lâcher : un coup de foudre, un moment de faiblesse, un peu de laisser-aller,un entourage de

mauvais conseil, et adieu prière, mosquée, frères, coran, sounna…Quand ma fille de cinq ans

me dit que son camarade de classe, Georges-Edouard, lui a dit qu’ils étaient mariés, quand j’ai

vu de mes propres yeux un garçon et une fille d’environ 6 ans jouer dans un jardin et se

déshabiller complètement le bas pour se regarder l’un l’autre, quand des frères animateurs me

disent qu’en colonie ils surprennent des enfants de six ans imitant les pratiques sexuelles de

leurs aînés, je ne me fais aucune illusion pour mes filles ! Quelque soit l’éducation que je leur

donnerai, quelque soit leur piété apparente, il suffit de rien pour qu’elles plongent à jamais.

Nous avons tous vécu l’adolescence : qui a la force de résister et de conserver sa chasteté

jusqu’au mariage ?

1 Le Prophete, benedictions et salut sur lui, a dit : « la personne qui se marie a acquis la moitié de la religion.

Qu’elle s’acquitte pieusement de l’autre moitié !» Sahîh, rapporté par Al-Bayhaqî.

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Ou bien vous faites confiance à vos enfants car vous les connaissez bien ? Combien de

parents m’ont dit que leurs enfants n’ont pas encore d’éveil sexuel alors que les enfants

m’avouent qu’ils sont avec quelqu’un depuis des années.

Que faire donc ? La pire chose à faire est la politique de l’autruche ; il faut aborder le

problème avec ses enfants. S’ils affirment de leur propre gré qu’ils ne craignent pas la

tentation et ne désirent pas se marier, qu’ils sachent que la porte est ouverte au moment qu’ils

voudront pour en discuter et envisager toutes les solutions possibles. Si par contre leur instinct

sexuel et affectif est bien réveillé, l’erreur est de n’avoir à proposer que la patience : il faut

tout faire pour faciliter le halal. Je suis sûr, et Allah est plus savant, que si nos jeunes se

marient, non seulement ils ne seront pas frustrés face à leurs camarades d’école qui racontent

avec ostentation leurs aventures, mais ils seront un modele que les non musulmans et les non

pratiquants envieront. Car toute jouissance que cette société offre aux jeunes, si nous les en

privons au nom de la religion, ils grandirons avec dans leur tête l’équation : « Religion =

privation » , et si, au contraire, nous leur donnons dans un cadre propre, constructif et

équilibré ce que la société propose dans le vice, la débauche et la destruction, ils sauront que

l’Islam est la vérité éclatante et le meilleur mode de vie, et ils auront la force et les arguments

pour être fiers de leur religion et pour la proposer aux autres.

Alors voilà : ma jeune fille adolescente, et ton fils à peine plus âgé, nous les marions, ils se

retrouvent tantôt chez toi tantôt chez moi, et, par la volonté d’Allah, nous n’avons plus aucune

inquiétude pour nos enfants, quelque soit la mixité qu’ils subissent, quelques soient les délires

de leurs camarades de classe, ils sont in cha Allah protégés. J’entends déjà certains qui disent

que c’est de l’inconscience : ils ne sont pas responsables et ne sont pas en âge d’assumer le

mariage. Et la fornication ? je préfère que ma fille ou mon fils se marie et divorce 20 fois que

de commettre une fois la fornication. Par ailleurs, le mariage est source de maturation et de

responsabilisation.. Ecoutez cette histoire. Un jeune avait quitté ses parents pur habiter chez

des amis . il arrêta la prière, laissa les études, se mit à fumer du shit ; de plus, il se bagarrait. Il

disait qu’il cherchait du travail mais rentrait à trois heures du matin et se levait à deux heures

de l’après-midi. Il ne participait pas aux frais, et rangeait à peine ses affaires. Puis il eut une

copine française et ce fut très vite très sérieux entre eux . la fille venait à la maison et accepta

l’Islam. Sa mère accepta son ami arabe mais le père, athée, refusait catégoriquement. Quant

au jeune, il lui était impossible d’en parler à ses parents. Jusqu’au jour ou les deux furent

trouvés dormant chez lesdits amis, après une chaude nuit d’amour ; ce fut le bouquet. L’ami

qui accueillait le jeune leur proposa alors le mariage, décidé à le virer en cas de refus. Je laisse

pour le paragraphe suivant le sens du mariage et ses conditions. Le jeune couple accepta et la

chose fut faite le jour meme. Ce fut la métamorphose : plus d’embrouille pour ne pas mettre le

couple en péril ; plus de shit pour ne pas l’entraîner ; plus de copain, il passait tout son temps

libre avec elle ; il voulait qu’elle s’interesse plus à l’Islam et devait lui en parler et assurer lui-

meme un minimum ; leur souci était maintenant d’avoir une maison et un travail honnete !

Renversement total de la situation ! Et maintenant, plus rien ne l’empeche de prier. En moins

d’un mois, il trouva un studio et un travail, ils avaient 18 ans tous les deux. Ou bien fallait-il

dire : crains Dieu et laisses ça jusqu’à ce que tu sois grand, que tu ais une maison et un

travail...

A partir du moment où votre fils ou fille vous presente un musulman, et de surcroît pratiquant,

prosternez-vous en reconnaissance à Allah et facilitez-leur la tâche.

Revenons au hadith précité : les seules conditions legitimes que peut poser le pere de la fille

ou son tuteur, selon les paroles du Prophete, prieres et paix sur lui, sont la religion et le

comportement – ou le caractere. Si les jeunes sont dans les études, nous les soutenons. S’ils

sont en âge de travailler, nous les marions et nous les accompagnons jusqu’à l’independance.

Mais embeter les enfants pour des considerations de race, de nationalité, d’éthnie ou de

traditions est franchement scandaleux et indigne d’un musulman.

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Maintenant, sachez que nombre de hadith citent que le mariage des enfants fait partie du

devoir des parents : un hadith dit que la Torah contenait : « quiconque a une fille qui atteint

douze ans et ne la marie pas, si elle commet la fornication, il portera son péché » (rapporté par

al-Bayhaqi). Donc ce que j’affirme n’a rien de nouveau : c’est aux parents d’accompagner les

enfants dans leur premier mariage et de les amener à l’indépendance, et cela des leur éveil

sexuel et affectif.

Après les parents, il est aussi du devoir des imams et des savants de responsabiliser les

parents sur ce devoir, de les sensibiliser sur la gravité du probleme et de leur donner des

solutions. Le Prophete, benedictions et saluts sur lui, organisait lui-meme les mariages ; les

médinois l’informaient de leurs filles en âge de se marier pour lui ou pour les muhajirins

(émigrants) ; sinon ils la mariaient entre eux. Esperons que les imams et les mosquées

jouerons ce rôle, car là est bien le meilleur lieu pour organiser les mariages.

Je m’adresse de nouveau aux jeunes. Si vos parents n’adherent pas à ce que je viens de dire,

décidez en tout cas de le faire pour vos enfants. Ceux qui hésitent à se marier par manque de

moyens ou par crainte de ne pas assumer, et qui sont dans le haram ou craignent serieusement

la fornication, n’hésitez pas, engagez-vous, puis faites votre route in cha Allah. Il y en a qui

sont en concubinage et trainent à se marier pour certains problemes comme le désaccord des

parents ou l’incertitude du couple à rester ensemble. A ce moment-là, il faut d’aord se poser la

question : « vouons-nous, oui ou non, faire notre vie ensemble malgré ces problemes ? » Si la

reponse est « oui », alors on se marie puis on cherche à résoudre les problèmes. A partir du

moment où on a trouvé la personne avec laquelle on veut vivre, il n’y a plus à attendre. C’est

une regle générale dans la vie que retarder une action qu’on a décidée engendre des

complications. Si on n’a pas de situation, tant qu’on est pas marié, la motivation d’avoir une

situation est limitée. Mais dés qu’on se marie, on réfléchit quatre fois plus d’idées ; on prie

Allah de nous aider avec beaucoup plus de ferveur…N’est ce pas la parole d’Allah : « s’ils

sont besogneux, Allah les rendra riches par Sa grâce », et le hadith : « il y a trois personnes

dont l’aide incombe à Allah : Le célibataire qui cherche à se marier pour se preserver ;

l’esclave qui veut se racheter ; et le combattant dans la voie d’Allah » ? rapporté par Ahmad,

Al-Tirmidî et Al-Nasâ’î .

Si la réponse est « non », on arrete tout de suite et on tourne la page. Si on ne sait pas , il faut

cesser le concubinage et chercher la réponse à la question. Le fait de continuer le concubinage

sans prendre de décision définitive repousse continuellement la décision et évite de confronter

le probleme, alors qu’arreter les relations sexuelles amene le probleme au premier plan et

exige de le resoudre.

2 Le choix du conjoint Je vais citer les criteres à prendre en consideration du moins important vers le plus important.

- La beauté et la richesse : c’est la base la moins solide du mariage . si un homme a

réellement besoin d’une femme belle, il doit attendre jusqu’à en trouver pour ne pas passer sa

vie à regretter. Toutefois ce ne sera jamais le critère unique ni essentiel . celui qui peut s’en

passer, qu’il ne cherche pas la beauté, car une femme de beauté moyenne ou médiocre

présente aussi des avantages intéressants : elle aura tendance à s’attacher à son mari pour le

conserver et à etre reconnaissante envers lui, alors qu’une belle peut etre orgueilleuse et

arrogante par sa beauté et saura qu’elle trouvera toujours repreneur. Quant à la richesse, elle

n’est jamais un critere ; si elle est presente, tant mieux, sinon, on ne la calcule pas dans le

choix du conjoint.

- La virginité de la fille . Quel est l’avantage d’une fille vierge ? Comme elle ne

connaitra que son mari, elle s’attachera plus à lui et ne saura que ce qu’il lui montre et ne sera

formée que par lui. L’avantage aussi est que son désir sexuel vierge est plus passionné .

cependant, je conseille aux jeunes de ne pas en faire un critere absolu, surtout ceux qui ne

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sont pas vierges eux-meme, car une fille qui a connu la religion après avoir erré, surtout si

c’est une convertie, ne peut pas etre penalisée pour ce qu’elle a fait dans l’ignorance. Le cas

grave est celui d’une fille qui a les apparences de la religion car son entourage l’impose et qui

commet le peché ; on la prend pour une bonne pratiquante alors qu’il n’en est rien. Mais une

fille qui a vécu sans religion puis qui s’est répentie et est repartie à zéro dans la religion ne

doit pas etre pénalisée. Par ailleurs, une fille qui a été mariée ou meme qui a un enfant peut

présenter l’avantage d’etre serieuse et de vouloir construire un foyer stable et ne cherche plus

à s’amuser.

- Les criteres sociaux : pays ou culture d’originr, niveau social, niveau d’étuds,

langue, tradition…les jeunes pratiquants négligent souvent ce critere. Il n’est certes pas le

plus important, mais avoir l’habitude de vivre de la meme façon facilite beaucoup la vie en

commun, et il ne faut pas croire que la religion suffit pour combler les differences ;

malheureusement, nous sommes trop peu imprégnés de la religion pour qu’elle suffise à ce

qu’on s’entende. Il est donc souhaitable que la culture soit proche des le départ, sans que cela

n’empeche que deux personnes ayant eu des parcours complètement différents puissent aller

ensemble comme deux pièces d’un puzzle .

- L’amour est un critere délicat . l’amour peut etre réel, engendrer un mariage réussi

et durer toute la vie. L’amour peut engendrer un mariage et se perdre petit à petit à cause des

mauvais comportements, des écarts culturels et des influences de l’entourage, jusqu’à ce qu’il

ne reste plus d’amour et le couple ne tient plus à rien. L’amour peut aussi passer comme la

pluie succede au beau temps, puis ça devient l’indifference, puis on aime une autre personne,

etc . le premier conseil que je vous donne donc est de ne pas « croire »à l’amour comme si

c’était un destin divin qui vous pousse l’un vers l’autre et qui vous garantit une union réussie.

Ne basez pas votre mariage uniquement sur l’amour en negligeant les autres criteres.par

exemple si une fille sait que ses parents ne voudront pas d’un étranger, elle ne doit pas se

laisser développer une relation amoureuse, et dire d’entrée : « Mes parents n’accepteront

jamais quelqu’un d’un autre pays, alors il vaut mieux ne pas essayer de se connaître ».

Quand on s’aime et que les choses vont bien, tant mieux. Si le mariage est difficile ou très

difficile, mettez l’amour à l’épreuve du temps: si on se désinteresse et qu’on s’oublie parce

qu’il y a trop de problemes, autant en rester là. Je vous assure qu’il y a une énorme quantité

de foi et d’autocorrection à gagner en sacrifiant un amour pour Allah. Il faut alors beaucoup

évoquer Allah et le prier pour oublier la personne aimée et cela fait un bien énorme à la foi. Si

on se rend compte qu’il sera impossible de vivre l’un sans l’autre ou avec quelqu’un d’autre,

il n’y a plus qu’à traverser les problemes, et je cite pour vous encourager ce hadith : « Il n’y a

pas mieux pour les amoureux que le mariage ! » Sahîh, rapporté par Ibn Mâja.

- la satisfaction des parents n’est pas une chose négligeable. Malheureusement, deux

facteurs peuvent réduire la pertinence de l’appréciation des parents : l’absence de religion et

de déphasage culturel. Normalement, les parents sont soucieux de la réussite de leurs enfants.

Une ou une jeune qui se marie pour la premiere fois ne peut pas savoir ce qu’est le mariage et

quel est le risque d’échec d’un mariage jusqu’à ce qu’il passe lui meme par cette experience ;

les parents ont cette experience et ce recule dans la vie. De plus, ils connaissent leur enfant

comme leur poche, et leur appreciation de la viabilité du couple est souvent tres pertinente.

Par compte quand les parents ne pratiquent pas ou peu la religion, il arrive qu’ils voient la

réussite de l’enfant uniquement par le matériel et leur seul critère de choix est la valeur

financière du conjoint. Il arrive aussi qu’il veuille le marier à un quelconque cousin ou

cousine du bled par esprit de famille et pour les papiers. Si les parents choisissent ce qui

convient à leur fils ou fille, c’est le plus souvent très réussi. S’ils privilégient d’autres critères,

il ne faut pas ceder, et il ne faut pas gacher sa vie et celle d’une autre personne pour le simple

plaisir des parents, plaisir qui risque fort de se transformer rapidement en déception.

Toutefois, même si on refuse la personne proposée par les parents, il vaut mieux essayer d’en

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trouver une qui remplisse au mieux leurs criteres(souvent les criteres sociaux mentionnées au-

dessus) et cela peut s’avérer effectivement très bénéfique pour le couple.

- Enfin le critere religieux. Un pratiquant ou une pratiquante doit chercher un

conjoint aussi pratiquant que possible. Ce critère l’emporte sur tous ce qui précèdent : beauté,

richesse, affinités socioculturelles, amour et satisfaction des parents. Pour trouver un conjoint

pratiquant, la premiere des choses à faire est d’etre soi-meme aussi pieux que possible, car

Allah dit : « Les mauvaises aux mauvais, et les mauvais aux mauvaises. De meme, les bonnes

aux bons, et les bons aux bonnes »(La Lumiere, 24/26). Je cite à ce sujet l’histoire des parents

de Abdallah Ibn Al-Mubârak. Son pere Mubârak travaillait dans un verger à son maitre et il y

resta plusieurs années. Son maitre vint un jour et lui dit : « je voudrais une grenade mûre ».

Mubârak se dirigea vers un arbre et lui cueillit une grenade. Son maitre l’éclata et la trouva

acide. Il le réprimanda et dit : « je te demande une mûre et tu me donnes une acide ? Donnes

moi une mûre ! ».Il lui en cueillit une d’un autre arbre, mais en l’ouvrant, le maitre la trouva

acide. Il se fâcha encore plus. Mubârak lui donna une troisième grenade, il la goûta et la

trouva encore acide. Il lui dit : « Mais tu ne sais pas reconnaître les mûres des vertes ?

- Non, répondit-il.

- Comment cela se fait –il ?

- Je n’en ai jamais rien mangé.

- Et pourquoi n’as-tu pas mangé ?

- Parce que tu ne m’as pas autorisé à en manger ». le maitre s’étonna. Il se renseigna et trouva

que c’était vrai. Il lui donna une grenade estime et lui confia des responsabilités importantes.

Le maitre avait une fille qui fut demandée en mariage par plusieurs personnes. Il demanda à

Mubârak : « Mubârak ! à qui devrais-je donner ma fille ?

- Dans l’ignorance avant, l’Islam ils donnaient pour l’honneur ; les juifs donnent pour la

richesse ; les chrétiens pour la beauté ; et cette communauté pour la religion ». sa sagess lui

plut. Il le repeta à la mere de la fille et lui dit : « je ne vois pas pour cette fille un mari

meilleur que Mubârak ! » Il l’épousa donc et elle lui donna Abdallah Ibn Mubârak, l’homme

le plus pieux et le plus savant de son époque.

La vie d’un pratiquant, surtout s’il veut s’engager de plus en plus dans la religion, est tres

difficile à harmoniser avec celle d’un non pratiquant. Il ne faut pas se dire : « je le ou la

prends non pratiquant(e) et apres je lui transmettrai le message », car c’est un risque énorme :

personne ne peut garantir ou prédire que telle ou telle personne suivra la religion ; et c’est en

plus une tromperie, car on affirme accepter la personne alors qu’on a l’arrière-pensée de la

changer, et les mariages les plus condamnés à l’échec sont ceux bâtis sur de mauvaises bases

et sans franchise. Il faut etre franc des le depart et dire comment on veut vivre. Si le conjoint

n’est pas pratiquant mais accepte de se mettre progressivement dans la pratique, cela est

suffisant pour l’aspect religieux. Mais ce qu’il fat vraiment éviter, est de ne pas évoquer la

religion, de faire semblant que tout est beau, avec l’arriere-pensée de changer la personne. Si

avec nos criteres, nous ne trouvons pas la personne désirée, il y a deux possibilités :soit on

réduit ses criteres, mais pas à contrecœur ; il faut accepter la personne telle qu’elle est sans se

dire : « ça va mais dommage pour ci, ça et ça » ;et si au fond de soi on est pas disposé à

renoncer à certains critères il faut attendre jusqu’à ce que vienne a personne qui nous satisfait

pleinement.

Le cas où on a connu la religion après le mariage ou la vie en couple est différent ; il faut alors

patienter le temps necessaire pour que le conjoint se mette à pratiquer en respectant sa liberté

individuelle et en pratiquant comme on peut de son coté et éventuellement en éssayant

d’orienter les enfants vers la religion, parce qu’on s’est connu sans religion, on s’est entendu

pour vivre d’une certaine façon, alors celui qui change de principes ne peut pas les imposer à

l’autre. Combien d’hommes et de femmes ont du attendre pendant des années en souffrant et

en priant jusqu’à ce leur conjoint se mette à la pratique ? Ce n’est certainement pas facile, et

je souhaite bon courage à ceux qui sont dans ce cas. Des fois, le conjoint a des prejugés sur la

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religion(femme opprimée, integrisme…) et il faut montrer le bon exemple pendant tres

longtemps pour qu’ils comprennet à la fin que la religion n’est pas ce qu’il croyait et qu’elle

est au contraire une source d’équilibre et de beib etre. Si le conjoint n’est pas musulman,

l’affaire est un peu plus délicate. Si la femme est croyante en Dieu et reconnaît les Prophetes

bibliques, on peut vivre avec elle toute sa vie sans qu’elle se convertisse à l’Islam, sauf que si

l’homme s’engage de plus en plus ans la religion, leurs voies risquent de diverger. Si par

contre c’est une athée ou c’est l’homme qui n’est pas musulman, le mariage n’est pas valable

dans l’Islam. Il ne faut quand meme pas se depecher de se separer et tenter de convaicre le

conjoint du minimum : reconnaître qu’il y a un dieu et que Mohammed est un Prophete,

meme s’il ne pratique rien et n’en connaît pas plus sur la religion. Je ne vais pas rentrer ici

dans le preche du non musulman, que vous pouvez trouver détaillé dans le livre «6 leçons

pour les jeunes inspirées de sourate Youssef».

Enfin, il ne faut pas etre utopique : il ne faut pas rever d’un conjiont comme les compagnons

du Prophete, bénedictions et salut sur lui, et il ne faut pas le juger par rapport à notre idéal,

surtout quand on se sait soi-meme tres faible et tres éloigné des sahabas. Comme nous

sommes faible et nous nous efforçons de suivre la religion et de surpasser nos defauts, il en

est de meme pour les autres.

- la compatibilité des caracteres. Oui je met ce critere avant meme la religion car nous

ne sommes pas assez impregnés par la religion pour qu’elle efface notre caractere, et

l’experience a montré que les jeunes pratiquants, et meme tres pratiquants selon les

apparences, ont cru que la religion suffisait pour vivre ensemble, et malheureusement on a vu

beaucoup de mariages entre pratiquant fervents craquer car les caracteres étaient

incompatibles. Alors que si on s’entend bien, la religion suit facilement, tot ou tard , et

souvent assez tot. Comment savoir si les caracteres sont compatibles ? D’abord ceux qui se

connaissaient déjà avant l’Islam et qui ont vécu ensemble avec une bonne entente : d’après

mon experience ce sont les mariages qui réussissent le mieux. Ensuite, on peut connaître la

personne pour l’avoir côtoyée dans la famille, les études, le quartier ou le travail. Si on

envisage une personne qu’on a jamais connue, il faut juger de la compatibilité des caracteres

par les criteres socioculturels, par les avis des parents et par la pratique religieuse. Puis il faut

s’assurer qu’on a la meme conception de la religion et de la pratique, ou du moins des

conceptions voisines. Pour cela, il faut prendre le temps de dialoguer avec la personne et ne

pas se contenter des intermédiaires, car deriere un pere, une mere ou un frere peut se cacher

une personne completement differente. Et il faut absolument etre franc dans le dialogue, ne

pas exagerer ses qualités ni cacher ses défauts si on sait qu’on a des défauts que certains ne

peuvent tolerer, il faut dire clairement comment on compte vivre et ce qu’on ettend de l’autre.

Il arrive, surtout chez les hommes, qu’une personne soit tres pressée pour se marier :

attention ! Il est tres dangereux de se marier dans la precipitation, et il n’est pas rare que

l’impatience à se marier se transforme en impatience à se sépare. On croit que son probleme

sera résolu par le mariage, ce qui est vrai pour le probleme sexuel, mais on se retrouve avec

d’autres problemes d’une autre nature et d’une gravité supérieure. Des fois, le couple veut se

connaître avant de s’engager, à cause des mauvaises experiences qu’ils ont vues autour

d’eux. Attention ! il est légitime de s’assurer avant de s’engager, mais il faut faire gaffe aux

limites. D’abord il est hors de question de « goûter » au mariage à l’avance, ne serait ce que

par le toucher ou le regard2. Ensuite il faut surtout éviter d’etre isolés dans un lieu privé, car

2 Le Messager d’Allah, bénédictions et salut sur lui, dit : « Trois personnes, leurs yeux ne verront pas l’Enfer : un

œil qui a monté la garde pour la cause d’Allah ; un œil qui a pleuré par crainte d’Allah ; et un œil qui s’est

retenu de commettre les interdits d’Allah ».Rapporté par Al-Tabarâni.

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satan possede alors un pouvoir considerable3. Troisiemement, cette période doit durer le

minimum de temps possible et il faut aller directement à l’essentiel : ce n’est pas en sortant

ensemble que des musulmans apprennent à se connaître. Dernierement, il faut prier

abondamment la priere de consultation durant cette periode, et c’est le dernier critere de notre

liste.

- La Priere de consultation. C’est le seul critere sûr. Si on juge qu’une personne nous

convient selon tous les criteres, et qu’on éprouve en plus un amour réciproque, on ne peut

toujours pas etre sûr de la réussite du mariage. Mais recevoir une réponse divine ne laisse plus

aucun doute. La prière de consultation consiste à prier eux rakâat non obligatoires sans autre

specification, puis de réciter l’invocation suivante :

« Ô Allah ! je te demande de m’indiquer le bien par ta science et d’intervenir par ta puissance,

et je te demande de tes bienfaits immenses, car tu sais et je ne sais pas, tu peux et je ne peux

pas, et tu es le connaisseur des choses cachées. Ô Allah ! si tu sais que cette chose(il l’expose)

est bien pour moi dans ma religion, ma vie présente et mon futur, alors destines-la-moi,

facilites-la-moi, puis bénis-la moi. Et si tu sais que cette chose(il l’expose) est mauvaise pour

moi dans ma religion, ma vie présente et mon futur, alors écarte-la de moi, écarte-moi d’elle,

et destine-moi le bien où qu’il soit, puis fais que j’en sois satisfait »( rapporté par Al-Buhârî).

Nous voyons ensuite la réponse en reve, ou sinon le déroulement des faits nous indique

qu’Allah facilite l’entreprise ou lui met des barrages, ou tout simplement nous nous sentons

enthousiastes pour continuer la chose ou démotivés. Mais si la réponse est ambiguë ou ne

vient pas, il faut répéter la priere de consultation et supplier Allah jusqu’à ce qu’on ait une

réponse sans aucune ambiguïté. Des fois, l’absence de réponse est en lui meme une reponse et

signifie qu’il ne faut pas encore prendre de décision et attendre que l’affaire s’éclaircisse.

Il faut donc dés qu’on a une personne en vue, ou meme sans avoir de personne en vue,

demander à allah de nous indiquer le bon choix, qui nous est bénéfique dans cette vie et dans

l’au-delà. J’ai vu des dizaines de gens recevoir des réponses très belles, ce qui non seulement

résout le problème du choix, mais aussi fortifie la foi et améliore le contact avec Allah.

D’autres personnes ont du mal à recevoir des réponses ; je peux m’aventurer à proposer des

causes à cela4, mais je leur recommande de persévérer car l’expérience a montré qu’une fois

qu’on a une réponse, on en a de plus en plus facilement et systématiquement.

3 La célébration du mariage a) Les Conditions du mariage - La condition fondamentale du mariage est l’accord des deux conjoints : on veut vivre

ensemble en fidelité, en se soutenant mutuellement dans le meilleur et le pire, et en assumant

les droits et devoirs réspectifs. La difference entre le mariage et la fornication est que la

fornication à rien : c’est une relation ponctuelle sans lendemain, sans aucun engagement de

continuation, de fidélité ou de responsabilité. Le mariage est tout simplement la formalisation

de cette volonté d’engagement mutuel pour qu’elle devienne officielle devant Allah et devant

les gens. Pour cela, nous disons aux jeunes qui vivent ensemble et qui ne se sentent pas prêts

au mariage que le mariage est tout simplement la volonté de vivre ensemble : on n’est pas

tenu de faire des enfants tout de suite si les circonstances ou les projets que nous avons ne le

permettent pas ; il n’est pas indispensable d’habiter ensemble si on ne peut pas . si on est pas

sûr de rester ensemble toute sa vie, de toute façon personne n’en est sûr et on ne sait pas ce

que l’avenir nous cache. Si on est déjà ensemble (on commet la fornication) et on ne sait pas

si on veut vraiment vivre ensemble, soit on se sépare et on réflechit, soit on se marie, on reste

3 AL-Tirmidi rapporte selon Omar,qu’Allah l’agrée : le Prophète, bénédictions et salut sur lui, a dit : « chaque

fois qu’un homme se retrouve seul avec une femme, Satan est leur troisième ».

4 Il y a quand meme une constatation récurrente : des personnes n’ont aucune réponse car elles ne sont pas pretes

à accepter une reponse qu’elles ne desirent pas et sont susceptibles de l’attribiuer à Satan.

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ensemble et on réfléchit en évitant de faire des enfants. Par contre ceux qui ne commettent pas

encore la fornication prennet le temps de s’assurer que c’est le bon choix avant de s’engager.

- les deux témoins ou plus : leur role n’est d’attester que l’un ou l’autre des conjoints est

pieux, car meme ceux qui ne sont pas pieux peuvent se marier ; mais ils sont la preuve aux yeux

de la loi que le mariage a eu lieu en cas de litige ou de contestation ; autrement, ils ne jouent

aucun role. Actuellement, ce role des temoins n’existe plus car la preuve légale du mariage est

l’enregistrement à la mairie. Ce qui pose un probleme : le mariage religieux n’a pas de valeur

légale, alors qu’en Islam le mariage a des conséquences légales : héritage, filiation, divorce,

devoirs etc. le problème se pause quand les droits ne sont pas respectés :il n’y a pas alors de

recours légal, on ne peut que subir l’injustice. Ainsi de nombreux hommes ont abandonné des

femmes qu’ils ont épousées. Je vous cite le cas d’une femme mariée religieusement, elle tomba

enceinte et pendant ses envie demanda le divorce. Son mari la divorce et épouse une autre. Les

envies passent, elle demande à son mari de la reprendre et il accepte. Or la deuxième femme a

exigé le mariage civil et la première me dit que par équité, elle doit aussi avoir un mariage civil.

Mais ce n’est pas possible, alors elle veut que la deuxième non plus ne l’ait pas. Mais c’était sa

condition de mariage…je lui ai demandé pourquoi elle n’avait pas fait de mariage civil dés le

départ, elle dit : « je ne savais pas… ». Je lui ai dit qu’il valait mieux qu’il décide tout de suite

laquelle garder sinon ce serait la galère toute la vie. Vous voyez que la loi de l ‘Islam n’a pas été

respecté ;avant le divorce,il y’aune procédure de réconciliation avec deux personnes

adéquates ;je ne pense pas qu’elle ait eu lieu car des personnes raisonnables reconnaîtraient tout

de suite que ce sont des envies liées a la grossesse .Si on divorce une femme enceinte ,on doit la

garder a la maison jusqu'à l ‘accouchement et la fin des lochies.Ca laisse le temps de dépasser les

envies ,de s’attacher a l’enfant de retrouver un corps mince,et de se réconcilier .Comme en plus

chaque femme doit avoir sa propre maison,il aurait du trouver une autre maison ou attendre la

consommation du divorce avant de se remarier .Quant a la loi civile,si elle avait été respectée,ils

auraient entamé une procédure de divorce puis l’auraient abandonnée en cours .En vérité,je n’ai

pas vu un couple divorcer en respectant la loi de l’Islam .On veut le mariage musulman pour être

halal,mais pour le divorce il y’a plus ni foi ni loi.

Vous voyez la bassesse du comportement :épouser une femme sans lui donner une situation

légale ,la divorce alors qu’elle est enceinte en proie aux envies,prendre une autre sans plus

attendre ,quel micmac ! Pour cela de plus en plus de savants interdisent le mariage religieux

sans mariage civil et le considèrent nul .C’est d’ailleurs la position des autres

religions :Christianisme judaïsme et de la loi française qui interdit le mariage religieux sans

mariage civil , et même de nombreuses pays musulmans qui interdisent le mariage non civil .

Cependant je ne crois pas qu’on puisse déclarer nul e mariage religieux traditionnel pour la

raison suivante :le mariage n’a pas la même signification en islam et dans la loi civile. Pour

un musulman ,le mariage est la seule façon d’avoir une vie sexuelle,de vivre son amour s’il

est amoureux . La société ne peut pas comprendre que des étudiants ou des adolescents

veulent se marier .A la limite ,elle comprend qu’on veuille se marier pour avoir des enfants ,et

même c’est de moins en moins nécessaire .Sous la majorité, les parents n’ont pas d’autorité

sur la vie sexuelle de l’enfant ;mais il ne peut se marier sans leurs accord .D’autres situations,

comme un divorce qui ne finit pas de traîner ,un cas de polygamie peut justifier le recours au

mariage religieux sans mariage légal.

En définitive, quand il y’a un problème sérieux rendant difficile le mariage légale,

notamment, la jeunesse du couple, il est valable de se marier religieusement en attendant

d’avoir la possibilité de se marier officiellement . Il ne faut jamais faire cela avec un inconnu :

s’il n’y a pas un fort lien sentimental, familial ou historique, on ne donne pas une musulmane

à un inconnu sans de solides garanties légales. Le cas où il n’est pas acceptable que le couple

ne célèbre pas de mariage civil et quand ils ne veulent pas s’engager : on se contente d’un

mariage « musulman» pour s’en libérer facilement le cas échéant .Cela est intolérable et ce

mariage est inacceptable : on réfléchit et on décide de s’engager ou pas, mais on ne reste pas

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a mi-chemin pour voir si ça marche ou pas. Il faut se méfier quand un homme a divorcer

plusieurs fois, pratique la polygamie ou n’est pas définitivement séparé de son ex-épouse :

dans ces cas là un mariage religieux peut couvrir une simple aventure. Plus généralement,

ceux qui refusent le mariage civil sans raison sont soupçonnés de refuser et de s’engager

entièrement.

-L’accord du tuteur de la femme . Si le père est musulman et présent c’est lui le tuteur.

Le but du tuteur de la fille est de veiller à son intérêt pour qu’elle ne se fasse pas rouler,

surtout si c’est son premier mariage et qu’elle n’a pas connu les hommes, car on ne peut

connaître ce qu’est le mariage qu’une fois qu’on y est, et le père a le recul nécessaire pour

juger si ce prétendant est sérieux et si ce mariage est viable. On pourrait objecter que l’homme

aussi qui se marie la première fois ne sait pas a quoi il s’engage. La différence est que si un

homme fait un mauvais choix ou qu’il se fasse rouler par une fille, s’il divorce, il retombe sur

ses pieds et cherche une autre femmes; tandis qu’une femme qui se fait avoir et se trouve

divorcée et éventuellement mère , a beaucoup plus de mal à se rétablir psychologiquement de

son échec et a trouver un second mari .Par ailleurs, le tuteur est nécessairement un homme,

car les femmes en matière de mariage ont souvent un jugement affectif et risquent de juger le

prétendant selon ce qui leur convient à elles et non selon ce qui convient a la fille demandée

en mariage .

Si le père est décédé ou non musulman, ou inaccessible pour une raison ou une autre, c’est

alors le frère ou l’oncle qui devient tuteur ou un autre membre male de la famille ou à défaut

le juge musulman ou un musulman honnête de bonne réputation s’il n’y a pas de juge

musulman. Donc pour les femmes converties a l’islam (il suffit pour cela qu’elles

reconnaissent qu’Allah est le dieu unique et que Mohamed est un envoyé d’Allah) dont aucun

membre de la famille n’est musulman, on passe directement au dernier cas : elle choisit un

tuteur musulman, de préférence quelqu’un qui la connaît. Une fille de père musulman voulant

se marier pour la première fois, doit – a priori - nécessairement avoir le consentement de son

père. Je dis a priori car s’il y a désaccord entre la fille et le père, elle a dans l’islam un droit de

recours auprès du juge musulman. Si ce dernier estime justifiée la position de la fille, il la

mariera contre le gré de son père. Le critère que retiendra le juge est la conformité a l’islam

des deux positions. Il y a deux cas type où la position du père est opposée à l’islam : quand le

couple exerce déjà la fornication ou vit déjà ensemble, et que le père admet la fornication et

refuse le mariage; il comprend que sa fille veuille profiter de la vie mais n’accepte pas son

petit ami comme gendre :dans ce cas, il n’est pas possible d’attendre que le père change d’avis

ou de chercher le prétendant qui satisfait ses critères; ils vont se marier le plutôt possible

et elle se prendra un autre tuteur , de sa famille ou d’ailleurs.Le deuxième cas type est quand

le père s’oppose à ce que sa fille s’engage dans la religion et se marie avec un pratiquant :à ce

moment là il n’est pas possible de satisfaire l’exigence du père et d’imposer à la fille de

choisir un non pratiquant et de renoncer elle – même à la pratique de la religion .

Quand la situation est moins tranchée :le père exige une personne de son bled, ou d’un certain

niveau social,ou refuse un converti,et la fille a choisit une personne qui n’a pas les attributs

requis ;alors s’il n y a pas encore un lien affectif fort entre les deux,il vaut mieux renoncer

pour éviter un conflit familial douloureux et rechercher une personne dans les normes des

parents. D’ailleurs je conseille aux jeunes filles de se renseigner sur les exigences de leurs

parents avant de s’attacher à quelqu’un et de ne pas chercher en dehors de ces critères car les

situations peuvent être très difficiles. Si maintenant ils s’aiment de sorte qu’ils ne peuvent

plus envisager de vivre avec une autre personne et qu’ils sont prêts à tout pour conserver leur

relation, alors il faudra insister auprès des parents et user de tous les moyens : convaincre

d’autres membres de la famille, présenter le prétendant sous son meilleur jour, satisfaire les

critères qu’il est possible de satisfaire, faire intervenir un vieux de même bled, etc. si tous ces

moyens n’ont pas résolu le problème et que le couple tient toujours à son mariage, alors on

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passe au « plan B » . En France, en l’absence de juge officiel musulman, il faudra qu’elle

expose son cas à une « personne compétente », qualifiée en science de la religion et en

connaissance de la réalité que nous vivons en France et des problèmes des jeunes et des

conflits entre générations, qui lui dira si elle peut passer outre à la volonté de son père ou non.

Dans les cas où la fille s’extrait à la tutelle de son père, il faut essayer au maximum de faire

les choses en douce(si besoin sans informer) et avec le minimum de conflit, et s’efforcer

d’améliorer la relation par la suite. Dans le cas où le père refuse car le couple est trop jeune ou

n’a pas les moyens de vivre indépendamment, il accepte donc le mariage mais pour plus tard,

il y a une solution avant de passer l’affaire au juge ou à la « personne compétente ». nous lui

proposons alors le mariage religieux, qu’ils considèrent souvent comme des fiançailles, pour

se considérer réservés et promis, et pour pouvoir se rencontrer pour discuter et faire ses

projets d’avenir. Si les parents acceptent, alors tout se passe bien et, aux yeux d’Allah, le

couple est marié.

- La dot : que le mari donne à la femme, en nature ou en espèce. Toute chose est

valable : une femme du temps du Prophète s’est mariée avec pour dot la conversion de son

mari ; une autre c’était qu’il lui apprenne une certaine sourate. Quand on n’a pas de moyen, la

moindre chose suffit comme dot. Mais si on a les moyens, il faut donner un minimum d’un

part de dinar, soit environ 25O F. les jeunes doivent absolument tout faire pour abolir les

traditions des dots exorbitantes que se partage la famille de la fille. Mais il ne faut pas non

plus réduire la dot à un détail insignifiant. A l’époque, la dot était importante, parfois un

terrain agricole ; elle constituait la garantie qu’avait la fille en cas de divorce : tant que le

couple est marié, le bien est dans le ménage ; s’il se sépare, la fille garde sa dot. Il arrivait que

des femmes demandent à leurs maris le divorce et en échange lui rendaient sa dot ou une

partie. Normalement, la dot doit etre versée avant la consommation du mariage, mais si la fille

accepte, elle pourra etre donnée en partie ou en totalité plus tard.

- La proposition et l’acceptation : à priori entre le mari et le tuteur, mais les deux

peuvent aussi charger quelqu’un de le faire à leur place, qu’ils soient présents ou absents. Si le

père, par exemple est au pays, la fille peut lui dire : « Voilà je veux me marier avec Untel, et

mon frère s’en chargera à ta place », et il accepte ; le mariage se déroule alors en son absence.

De meme, la présence de la femme n’est pas indispensable pour la conclusion du mariage ;

son seul accord est nécessaire . la femme peut aussi selon le rite hanéfite se donner elle-même

en mariage, mais elle a toujours besoin de l’accord de son tuteur ; cette possibilité peut

s’avérer utile quand des converties ou des filles ayant connu la modernité et l’indépendance se

marient et qu’elles ne comprennent pas que quelqu’un doit « les donner » en mariage.

La proposition et l’acceptation doivent se faire en présence des témoins. Les paroles à dire

sont : « Je demande en mariage ta fille Unetelle - ou ta sœur, ou toi, ou Unetelle – selon la

sunna d’Allah et du Prophète et pour une dot de tant – ou pour la dot que nous nous sommes

entendus » ; le tuteur répond : « je te donne en mariage ma fille Unetelle selon la sunna

d’Allah et du Prophète et pour la dot de tant ». Dès qu’il a prononcé ces paroles, le mariage

est conclu. La présence d’une autorité religieuse n’est pas indispensable : du temps du

Prophète et par la suite, les musulmans se mariaient entre eux sans appeler un « Imam » ou

qui que se soit. Actuellement, comme nous ne connaissons pas assez bien notre religion, nous

avons besoin de quelqu’un qui connaisse toutes les lois et tous les cas pour s’assurer des

conditions du mariage et du bon déroulement de la cérémonie. Mais si nous nous sommes

bien renseignés et si nous avons exposé la situation à un savant et qu’il ait donné le feu vert,

on peut se marier entre nous.

b) Les traditions du Prophète

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- Le discours, « khotba » : il est sunna de ne pas se marier sèchement : « je demande

en mariage… » mais de commencer par un discours. A l’origine, c’est le demandeur qui

prononce un petit discours avant de demander la main de la fille, éventuellement une autre

personne ; maintenant c’est l’ « Imam ». le discours doit évidemment porter sur le mariage,

mais il est opportun qu’il ne se limite pas à une formalité ou une tradition et qu’il s’adapte aux

besoins du mariage. Notamment, quand on va dans une famille contenant des non pratiquants,

il faut prendre un détour dans le discours pour parler du but de la religion et de la prière. Si on

est devant un public vieux, il faut les exhorter à marier leurs enfants selon les règles de

l’Islam et non selon la tradition : critères du choix du conjoint, dot modeste, fête légère, aider

matériellement les jeunes couples, les conseiller pour la réussite de leur de leur foyer…Si

nous sommes devant des jeunes, le besoin essentiel est de leur expliquer le comportement au

sein du couple, tel qu’il sera expliqué par la suite.

- L’invocation après le mariage : le Prophète, prière et paix sur lui, disait : « qu’Allah

bénisse pour vous, qu’il vous bénisse et qu’il vous unisse dans le bien » (sahih rapporté par

Al-Tirmidî) (bâraka Allahu lakumâ,wa bâraka ‘aleykumâ, wa jama’a baynakuma bihayrin)

rien n’empêche d’en dire plus puisque Allah aime qu’on l’implore et que cela fait plaisir à la

famille.

- La fête « Walîma », se limite à un repas ou même à un goûter, mais il est contraire à la

sunna de se marier puis partir sans avoir rien manger. Qu’Allah nous aide à abolir les

traditions des fêtes spectaculaires, ostentatoires et onéreuses qui n’aident en rien le couple et

qui ne font que satisfaire un désir satanique de jouissance, de concurrence et de prestige.

Jeunes couples musulmans ! luttez de toutes vos forces pour vous soustraire à ces innovations

diaboliques et pour les enterrer dans le passé ! Si vous n’y pouvez rien, au moins n’y

dépensez pas un franc, n’y assistez pas et n’y invitez pas vos amis. Je ne parle même pas de

l’alcool et de la danse mixte, car là, on est complètement sorti du domaine de l’Islam .

Essayez de préférence d’organiser le mariage en présence des deux familles et des proches

amis et d’offrir tout de suite un repas copieux sans gaspillage et sans que rien n’aille à la

poubelle . Evitez de refaire la scène plusieurs fois : pour les hommes , les femmes , la famille

du mari puis de la mariée , pour les jeunes puis pour les vieux … Tout cela n’est que des

innovations qui sapent la bénédiction du mariage .

Par ailleurs , il y a des traditions variant selon les régions et voulant que la femme soit

exposée, qu’elle se conduise d’une certaine manière, etc. Le seul conseil que je vous donne

est : mariez – vous pour vous et pas pour les autres . C’est le comble de la stupidité que les

gens fassent la fête et que les mariés galèrent !

- Il est une sounna du prophète, bénédictions et salut sur lui, et des parents intelligents de

prodiguer les meilleurs conseils à ceux qui vous ont devancés ; Demandez des conseils à ceux

qui ont réussi un couple heureux et des enfants équilibrés et épanouis. Demandez aux

personnes instruites dans la religion et lisez les livres ou les chapitres sur la sujet .

Vous rencontrerez éventuellement des personnes qui vous refileront les mauvais tuyaux : ils

doivent déjà des conflits et veulent les devancer par des mesures du genre : « ne laisse pas ton

marie te dominer, montre-lui », ou : « Ne lui ouvre jamais les yeux à ta femme. Montre-lui

qu’un homme, ça se respecte », et les exemples sont malheureusement nombreux . Vous

trouverez presque toujours que ce sont des gens qui sont passés par ces problèmes et n’ont

jamais su les résoudre ; depuis des années, ils se disputent pour les mêmes choses et sont

toujours à la case de départ. C’est parce qu’ils ont des idées fixes, et ces idées ne marchent

pas . Alors, quand ils veulent vous le passer, n’en tenez aucun compte. Voyez plutôt votre

union en joie et bonheur, en entente et affinité, en dialogue et franchise, et prenez les conseils

qui augmentent le bonheur, l’entente et le dialogue.

c) La première nuit

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- Il faut garder le silence total sur les relations sexuelles du couple . Il faut abolir au plus tôt

la tradition dans certaines régions à attendre impatiemment après que le marie entre chez sa

femme qu’il ressorte avec le drap tâché du sang de la rupture de l’hymen. Quelle tradition

détestable, impudique, et irrespectueuses ! Par ailleurs, on ne parle pas « anciens », mais on

découvre tout seul, en couple, et on trouve constamment du nouveau et du renouveau ; cela

est un bienfait d’Allah et une preuve de sa puissance dans la création de l’homme et de la

femme.

- Le prophète, prière et paix sur lui, a recommandé de prier deux rakâat avec sa femme dès

qu’on se trouve en tête-à-tête, puis de la prendre par les cheveux au-dessus du front et

dire : « Ö Allah ! je te demande le meilleur d’elle et le meilleur de ce pour quoi elle été créée,

et je te demande de ma préserver du mal qu’il y a en elle et du mal pour lequel elle a été

créée » (rapporté par Ibn Maja et Abû Dâwûd). Allahumma ,innî as’aluka hayra-hâ wa hayra

mâ jubilat alayhi, wa a ûdu bika min sarri-hâ wa sarri mâ jubilat alayhi.

- Puis quand on passe a l’acte, il faut prendre soin de ne pas choquer la fille si elle est

vierge. En fait le meilleur critère de la virginité est la pudeur, car une fille peut perdre sa

virginité (en partie) en faisant de la souplesse au sport, ou en utilisant un tampon ou par

accident, et à l’opposé une fille peut avoir conservé sa virginité et avoir connu des garçons

autrement et même s’être fait sodomiser ? Pour ne pas choquer une fille vierge,il faut tourner

autour du pot jusqu’à ce qu’elle vienne d’elle-même ; on passe ainsi les étapes l’une après

l’autre jusqu’au résultat final.

- Il n’y a dans l’Islam aucun changement dans le mode de vie pendant les premiers jours de

mariage5. Il n’y a donc qu’à abolir les coutumes selon lesquelles on reste une semaine sans

sortir ou sans faire la cuisine ou sans défaire la coiffe de la femme (elle ne se lave pas la tête)

ou toute autre innovation stupide . Il faut aussi faire attention à ses prières, surtout la prière du

matin. Quand à la lune de miel, elle n’existe pas non plus dans la sounna ; mais je conseille

Les jeunes au moins de prévoir le mariage dans une période où on n’est pas trop chargé par

les études, le travail ou les déplacements, car on a besoin pendant le premier moi au moins de

passer beaucoup de temps ensemble et plusieurs nuits blanches. Je déconseille aussi de se

marier pendant le moi de ramadan qui sui le mariage :si jamais on a des rapports dans la

journée, il faudra chacun récupérer la journée et expiré la faute par 60 jours de jeûne6 ; mais si

on a seulement éjaculé sans pénétration, on ne rattrape que la journée, mais on a commis un

péché grave si on l’a fait exprès ou si on s’est aventuré trop loin. Aussi, ne prenez pas de

risques, méfiez-vous de votre « nafs » et ne lui faite pas confiance ; il vaut mieux ne pas

commencer les cajoleries du tout durant la journée.

- La lune de miel et la lune d’oignon : le premier mois de la vie conjugale est tout

miel, puis le second c’est les disputes. Pourquoi ? Car la relation humaine la plus étroite est la

relation conjugale ? On peut vivre avec son père, sa mère, ou ses frères et sœurs ou avec des

amis en ayant chacun sa vision de la vie et dans une certaine limite son mode de vie ? Mais

avec son conjoint, ce n’est pas possible :il faut s’entendre sur tout ou presque tout . Or ceci

n’est pas évident, et nécessite du temps et u effort de deux côtés. Le premier mois, le plaisir

qu’Allah a crée pour souder le couple couvre toutes les différences et les désaccords (il arrive

que ces derniers soient tellement importants que le couple ne tienne même pas un mois).Puis

on commence à se lancer des remarques : « Tu pourrais rentrer plus tôt quand même ! » « Et

toi, tu pourrais ranger mieux que ça ! » « Mais t’as pas vue comment tu mets tes affaires ? »

etc.. et c’est partie pour une lune d’oignon ! Ensuite, soit chacun des deux a la largesse

5 Sauf si on prend une deuxième femme (ou troisième ou quatrième) ; elle aura droit à sept nuits pour elle si c’est

son premier mariage et trois si elle a déjà été mariée, après quoi le marie passe une nuit avec chacune de ses

femmes.

6 Si on ne peut pas affranchir un esclave. Si on ne peut pas jeuner, on peut nourrir 60 pauvres.

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d’esprit de se remettre en cause, de reconnaître ses torts et de modifier son comportement,

auquel cas le couple ira de mieux en mieux et se raffermira chaque année jusqu’à ce que leurs

pansées, leurs sentiments et leurs comportements soient complètent cohérent et soudés ;

sinon, chacun s’endurcit sur ses positions, rejette la responsabilité sur l’autre en refusant toute

concession, et les disputes vont croissantes jusqu’au divorce après en moyenne six mois,

parfois moins, parfois plus. L’enseignement que je veux tirer de cette constatation est d’abord

de ne pas tomber dans l’erreur de ceux qui divorcent peu après la mariage, mais aussi profiter

de la lune de miel pour éviter la une d’oignon, c’est-à-dire d’étudier l’autre dès le premier

mois et d’être attentif à ses remarques et ses goûts pour lui donner ce qu’il veut avant qu’il ne

répète trois fois sa demande ou dix fois ou vingt fois. Si les deux raisonnent ainsi, ils sont

partis pour une vie de grand bonheur et d’entente exceptionnelle ; s’il n’y en a qu’un qui fais

cet effort ; c’est toujours ça de gagné et il ne doit pas se décourager si l’autre ne lui rend pas,

et toujours regarder les qualités de son conjoint et minimiser ses défauts .

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II LA VIE EN COUPLE

1 Droits et devoirs Respectifs La règle la plus importante est que chacun doit chercher à connaître et appliquer ses propres

devoirs sans trop exiger ses droits, et cela pour la satisfaction d’Allah. Le prophète, prière e

paix sur lui, a dit pour les hommes : « Les meilleurs parmi vous sont les meilleurs envers

leurs femmes » sahih rapporté par al-tirmidhi, et pour les femmes que leur obéissance à leurs

maris et la reconnaissance de leurs bienfaits équivaut au jihad7 . Donc chacun doit s’efforcer

de s’acquitter de sa part dans le but de satisfaire Allah et indépendamment du comportement

du conjoint .C’est une grande erreur de refuser de s’acquitter de ses devoirs jusqu'à recevoir

ses droits, car la situation se bloque, chacun durcit sa position et le malentendu s’aggrave.

Alors que plus chacun fait l’effort d’obéir strictement à Allah et de jouer scrupuleusement son

rôle, plus la situation s’arrange, le couple se consolide et la relation s’améliore. J’insiste que

les hommes de doivent pas brandir les devoirs de la femme pour les exiger de leurs épouses ni

les femmes ne doivent se focaliser sur les devoir du mari pour sermonner leurs conjoints,

qu’Allah nous donne les mœurs de son bien-aimé Prophète.

Pour ceux qui sont mariés et qui ne vivent pas encore ensemble, il faut savoir qu’ils ne sont

pas en situation de réclamer tous leurs droits légitimes car il ne sont pas en situation de

s’acquitter de leurs devoirs. Par exemple, la femme ne peut pas demander au mari de subvenir

à ses besoins alors qu’elle n’habite pas chez lui ; l’homme ne peut demander à contrôler les

déplacements de sa femme alors qu’il ne lui a pas fourni un logement ; etc.

a) Les devoirs du mari « Et comportez-vous convenablement avec elles. Si vous avez de l’aversion envers elles ( si

vous les détestez) durant la vie commune, il se peut que vous ayez de l’aversion pour une

chose où Allah a déposé un grand bien »(Les Femmes 4/19). Voici le devoir principal de

l’homme, que nous allons détailler.

- Le premier devoir dans le hadith8 est de subvenir convenablement aux besoins

matériels de la femme : la nourriture, les habits et l’habitat. Ce que les hommes doivent

savoir, c’est que les femmes sont créées différemment des hommes et qu’elles ont

naturellement besoin de plus de confort ;on ne peut donc pas leur reprocher leurs besoins

matériels et attendre qu’elles vivent comme les hommes. Si le mari n’assure pas les besoins

de la famille, il perd son rôle de chef et le couple se déséquilibre ; il n’a alors plus à exiger ses

droits mais doit s’efforcer de retrouver du travail ou une situation honorable. Il est demandé

de vivre selon ses moyens : il ne faut pas dépenser et se permettre ce qui est au-dessus de ses

moyens, et surtout éviter de s’endetter et de vivre avec le crédit ; et il ne faut pas non plus

priver sa famille en gardant l’argent pour autre chose.

- Le Prophète nous enseigne aussi les manières dans les relations sexuelles. L’homme

et la femme ne vivent pas le plaisir de la même manière :l’homme atteint sa jouissance en

accomplissant l’acte sexuel…puis tout s’arrête. La femme a besoin d’une longue préparation

puis d’une continuation ; ce n’est pas simplement un besoin pour atteindre la jouissance, c’est

7 Ibn ‘Abbâs, qu’Allah les agrée, rapporte : une femme vint chez le Prophète, priere et paix sur lui, et déclara :

« ô Messager d’Allah ! Je suis la délégué des femmes vers toi. Voici le jihad, Allah t’a prescrit aux hommes,

s’ils triomphent ils sont récompensés et s’ils sont tués ils sont alors vivants et jouissent auprès de leur seigneur.

Quant à nous les femmes, nous sommes à leur service. Qu’obtenons-nous de ces œuvres ? « le Messager d’Allah

répondit : « Informes les femmes que tu rencontreras que l’obéissance à leurs maris et la reconnaissance de leurs

bienfaits égale cela, mais rares parmi vous sont celles qui le font ». Rapporté par Al-Bazâr et Al-Tabarânî. 8 Le Prophète, bénédictions et salut sur lui, fut interrogé sur les droits de la femme et répondit : « Tu la nourris

quand tu manges, tu l’habilles comme tu t’habilles, ne frappes pas le visage, ne l’injuries pas, et si tu t’isoles d’elle vous devez rester dans la même maison » rapporté par Ahmad et Abû Dâwûd.

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aussi un besoin moral pour se sentir aimée et valorisée, et non un simple objet de plaisir.

Aussi le Prophète nous enseigne à prépare le terrain avec des caresses et des baisers et après

l’acte à attendre que sa femme ait complété son plaisir. Abû Ya’lâ rapporte selon Anas Ibn

Mâlik, qu’Allah l’agrée, que le messager d’Allah, bénédictions et salut sur lui, a dit : « quand

l’un de vous a des rapports avec son épouse, qu’il soit généreux envers elle. S’il satisfait son

désir avant qu’elle n’ait eu le sien, qu’il ne s’empresse pas de la quitter jusqu’à ce qu’elle ait

son plaisir ». il dit aussi : « Tout amusement du fils d’Adam est une futilité sauf trois choses :

le tir à l’arc, le dressage du cheval et les cajoleries avec son épouse : ces trois choses font

partie de la vérité »(rapporté par Ahmad). Le mieux est de se contenter de préparer et de

tourner autour du pot jusqu’à ce que la femme soit la demandeuse, et continuer après l’acte

jusqu’à ce que ce soit elle qui désir partir. Cette délicatesse de la part de l’homme ne sera pas

vaine : elle lui rapporte l’amour et la reconnaissance de sa femme, et contribue beaucoup à

souder le couple et le faire réussir. Quand il est tard et qu’on hésite à avoir des rapports, ou

qu’un des deux désire et pas l’autre, il vaut mieux y aller directement puis se coucher, sinon

on perd plus de temps encore en hésitation et soit le résultat au bout du compte est le même,

soit un des deux reste insatisfait et cela est très néfaste pour le couple. Le Prophète, prières et

paix sur lui, nous a informé qu’on est récompensé d’avoir des rapports avec sa femme9, donc

il faut en profiter : cela donne l’équilibre aux deux conjoints et les met de bonne humeur et

c’est un excellent calmant quand une dispute s’annonce. Cependant, il ne faut pas exagérer :

l’homme ne doit pas se forcer quand il n’a pas envie ou ne se sent pas capable ou qu’il se sent

en état de faiblesse, autrement, en forçant plus que naturel, on risque d’affecter sa santé et de

perdre de sa virilité.

Je signale au passage l’invocation au moment d’avoir des rapports à dire par les deux

partenaires : « ô Allah ! Ecartes satan de nous et de ce que tu nous donnes ( comme

enfants) » « Allahumma jannibnâ al-šayţ âna wa jannib al-šayţ âna mâ razaqtanâ » (rapporté

par al-Buhârî et Muslîm) ; le Prophète a promis que si un enfant est conçu de ces rapports,

Satan ne le touchera pas. Par ailleurs, il est rapporté que le Prophète a dit : « Si un homme a

des rapports avec sa femme au moment de la prière du subh et à cause de cela prie après le

lever du soleil, si un enfant naît de cette union, il désobéira à Allah ».Je signale aussi ce qui

est permis et interdit dans les relations sexuelles : il y deux choses interdites et rien de plus :

sodomiser (pénétration par l’anus) et les relations pendant les règles. Aicha raconte que

pendant ses règles, elle mettait une jupe ou un short et le Prophète jouissait du reste de son

corps10

; cela est la sounna, mais ce qui est formellement interdits est la pénétration. En

dehors de ces deux interdits, les juristes autorisent que la femme masturbe son marie pendant

ses règles. Il est aussi recommandé de garder la pudeur dans le couple, le Prophète,

bénédictions et salut sur lui, a dit : « Quand l’un de vous vas vers sa femme, qu’il se couvre,

et qu’ils ne se dénudent pas comme des ânes » (rapproché par Ibn Mâjah). Mais la pudeur

reste relative : le Prophète et Aicha n’ont jamais vu le sexe l’un de l’autre, mais cela s’est fait

avec ses autres,

9 Muslim rapporte que des gens demandèrent : « ô Messager d’Allah ! les riches ont emporté les récompenses !

ils prient et jeûnent comme nous et font l’aumône de l’excédent de leurs biens ». Il dit : mais Allah ne vous a t-il

pas donné de quoi faire l’aumône ? Toute glorification d’Allah (Subhân Allah) est une aumône, toute

proclamation de la grandeur d’Allah est une aumône, toute louange est une aumône, toute proclamation de

l’unicité d’Allah est une aumône, ordonner le convenable est une aumône, interdire le blâmable est une aumône,

et avoir des rapports sexuels est une aumône ! » «ô Messager d’Allah ! dirent-ils, l’un de nous satisfait son désir

et obtient une récompense ? » il dit : « Voyez-vous s’ils l’avaient fait dans l’interdit, n’auraient-ils pas eu un

péché ? Ainsi, en le faisant dans le licite il obtient une récompense » . 10

Aicha, qu’Allah l’agrée, raconte : quand le Messager d’Allah, bénédiction et salut sur lui, voulait jouir d’une de ses femmes qui était indisposée, il couvrait son sexe avec une chose puis faisait ce qu’il voulait.

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femmes. Toute les positions sont permises. Pour le reste, ce dont Allah et le Prophète n’ont

rien dit, il vaut mieux ne rien en dire et laisser chacun faire ce qui l’arrange .

- La gestion des conflits : il y a une chose typique aux femmes, qu’on ne verra pas avec sa

fille, sa sœur, sa mère ou son amie, mais uniquement avec son épouse, qui s’appelle en arabe

« nusûz », et qui désigne la réaction de la femme quand elle se rebelle et « fait la tête » et ne

veut pas se rendre a l’évidence. Il y a alors deux réactions à éviter : s’énerver et recourir à la

force brutale, et se rabaisser et se soumettre à ces caprices. Il faut garder son sang-froid,

maîtriser la situation, réfléchir aux données du problème et donner une augmentation logique,

basée sur la religion ainsi que sur le bon sens de la vie. Allah dit : Et quand à celles dont vous

craignez la désobéissance ou lui tienne tête : utiliser la force contre un adversaire impuissant

est signe de faiblesse d’esprit et de cœur ; sans compter que dans beaucoup de cas, la

résistance de la femme est seulement une feinte pour voir la solidité de son mari et sa réaction

à la provocation ; il vaut mieux alors prendre la chose à la rigolade puis dire : « Mais non,

voyons, il faut faire ainsi… » Il arrive même que les femmes ne fasse que répéter ce qu’elle a

entendu ou ce qu’on lui a suggéré sans vraiment y croire ; il ne faut donc pas prendre très au

sérieux. Ainsi, si on veut orienté sa femme vers une chose qu’elle n’accepte pas, il faut

utiliser le dialogue et la conviction et non l’autorité et la pression. Surtout dans la religion,

quelqu’un qui fait une chose malgré lui n’a pas de récompense , il la fait mal et sans

application et attend le moment de liberté pour s’en débarrasser. Il faut donc convaincre et

laisser la femme faire ce qu’elle veut : ce dont elle est convaincue et ce qu’elle a les moyens

de faire assez facilement. L’ordre d’Allah de protéger sa personne et sa famille du feu ne

signifie pas les contraindre mais les éduquer . Si l’exhortation et le raisonnement ne donnent

pas de résultats, et si on les répète dans tous les sens sans obtenir la solution, on passe à la

deuxième étape : lui tourner le dos dans le lit. Là, la femme est touchée dans son point fort :

son corps, et elle se rend compte que la plaisanterie a dépassé les limites et qu’il vaut mieux

faire des concessions que pousser plus loin le conflit? Dans la plupart des cas, en quelques

minutes, la femme cède et revient vers le mari. Si cette procédure répétée ne donne toujours

pas de résultat, alors Allah nous dit de les frapper . Attention !On ne tape pas une femme

comme on se bat entre hommes : il faut donner des petits coups comme un enfant en évitant le

visage et en évitant absolument de l’insulter. Le corps de la femme étant plus fragile que celui

de l’homme,les coups lui font plus souffrir et elle cède vite. C’est encore pour elle un signal

très fort qu’elle est partie trop loin et qu’elle va bien tout perdre : dernier avertissement avant

cassure. J’espère qu’aucun de mes lecteurs n’arrivera,là,mais c’est important de connaître

cette règle.

En fait cette règle signifie plus la limitation de frapper les femmes que la permission. Dans

les couples que je connais où l’homme a frappé son épouse,l’étape de<<tourner le dos>>n’a

pas eu lieu. Ces coups ne rentrent donc pas dans le cadre de ce qu’Allah a recommandé, mais

dans le cadre de la colère et la perte de son contrôle. Un jour, le prophète,bénédictions et salut

sur lui,a dit :<<Ne frappez pas les servantes d’Allah>> .Omar,qu’Allah l’agrée,vint ensuite

chez le prophète et dit :<<Les femmes se sont rebellées contre leurs maris>>, et il permit de

les frapper. Alors, de nombreuses femmes vinrent se plaindre auprès des épouses du

prophète,et il dit :<<Beaucoup de femmes sont venues de plaindre de leurs maris auprès de

mes épouses ;ceux-là ne sont pas les meilleurs d’entre vous>>.L’Islam n’et donc pas venu

permettre de frapper les femmes,mais interdire cela ou le limiter s’il n’est pas possible de

l’interdire,tout en proposant de le substituer par le dialogue et la pression douce,et en

dénigrant ceux qui n’arrive pas gérer leur couple avec douceur et sagesse.

Après les coups, il y a un dernier recours avant le divorce :désigner un arbitre de chaque

famille pour régler le différend. Il faut absolument choisir des personnes bien intentionnées et

impartiales qui veulent sincèrement réconcilier le couple. Ensuite,si cette procédure n’aboutit

pas,il est très important de divorcer correctement. Je n’ai jamais vue un divorce où on

applique le préavis des trois règle après. l’énonciation du divorce durant lesquels la femme

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reste chez son mari(en tenue pudique et sans rapports) dans l’espoir d’une réconciliation et en

attendant qu’elle se trouve une situation. Mais le pire st quand un couple de pratiquants

divorce et se retrouve devant le tribunal en payant des avocats et en mentant chacun au sujet

de l’autre pour obtenir la garde des enfants ;quelle honte pour des musulmans et quel péché

extrêmement grave que de refuser le jugement d’Allah et de recourir à un jugement de non

musulmans !il faut absolument essayer de les convaincre de se remettre au jugement d’un

savant et ensuite de dire au tribunal qu’on s’est arrangé et qu’on na besoin de personne.

- Le Prophète, bénédictions et salut sur lui, nous met en garde contre l’excès de jalousie. Il

dit : « Il y a de la jalousie qu’Allah aime et il y en a qu’Allah déteste. La jalousie qu’Allah

aime est quand il y a un comportement suspect, et la jalousie qu’Allah déteste est quand in n’y

a rien de suspect ». Rapporté par Ah mad et Ibn Hibbân. Beaucoup d’hommes imposent

toutes sortes de limites à leurs femmes et se justifient par la jalousie religieuse alors que c’est

souvent de la pure possessivité. Un ami me dit une fois que s’il se marierait, il voudra que

personne ne voit sa femme. Je lui ai fait reconnaître que ça ne le dérangeait pas de voir les

femmes des autres et que les autres femmes le voient, parce que, selon lui, c’était inévitable.

Et pourquoi spécialement sa femme ne devait pas être vue ni rien voir ?

La question qu’il faut se poser est : est-ce que je fais cela pour Allah ou pour moi (ma nafs =

ego, âme bestiale) ? si c’est pour Allah, il faut le prouver par le Coran et hadith. Si c’est pour

ma nafs , il faut corriger la nafs. Vous n’avez pas le droit de faire de vos épouses des

prisonnières de votre « nafs » ; vous allez les faire souffrir et donner une mauvaise image de

la religion. Beaucoup de jeunes filles se méfient des pratiquant et elle entendent que les

pratiquants emprisonnent à outrance leurs épouses. Si une fille va épousé un pratiquant et

qu’elle craint qu’il lui impose des interdits injustifiés, qu’elle n’hésite pas à poser ses

conditions au moment du mariage : pas de jalousie et de possessivité quand il n’y a rien de

suspect.

- Enfin, de la façon la plus générale, Allah demande aux demande aux hommes de bien

se comporter avec leurs épouses dans leur vie familiale. Cela implique que dans toute

décision, l’homme doit considérer l’intérêt et le confort de son épouse avec le sien. Il ne doit

pas abuser de sa position de chef pour devenir un dictateur et imposer son seul point de vue.

Ainsi Allah nous cite la consultation dans la famille : « Et si, après s’être consultés, tous deux

tombent d’accord… » (La Vache, 2/233) « Et concertez-vous de manière convenable »

b) Les devoirs de l’épouse « Les femmes vertueuses sont obéissantes à leurs maris, et protègent ce qui doit être protégé,

pendant l’absence de leurs époux, par la protection d’Allah » (Les femmes 4/34).

Ce verset nous donne les deux grands devoirs de la femme : l’obéissance du mari en sa

présence et le respect de sa volonté en son absence. De même, le Prophète, bénédiction et

salut sur lui, a dit : « La meilleur femme est celle qui si tu la regardes, elle te réjouit, si tu lui

demandes une chose, elle t’obéis, si tu t’absentes, elle te respectera en sa personne et les

biens ».

- Le terme exact employé pour l’obéissance est « qânitât » Je cite les sens possibles du

verbe « qanata »dans le dictionnaire : obéir, se soumettre, s’humilier, s’abaisser devant

quelqu'un , se résigner entièrement à la volonté d’Allah, s’abstenir de parler pendant la prière.

Il ne s’agit donc pas simplement d’obéissance ; je dirais plus précisément un effacement de sa

volonté pour accepter celle de son mari. Cela est la plus grande recommandation du Prophète,

bénédiction et salut sur lui, aux femmes : le respect et l’obéissance de leurs époux.

Malheureusement, comme il le dit lui-même, rares sont les épouses qui le font11

. Je m’étonne

et je m’attriste de voir des sœurs pratiquantes, faisant beaucoup d’efforts pour leur voile, leur

prière, la science, et autres choses, parler impoliment à leurs maris, les humilier, les

11 Hadith déjà cité.

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provoquer, les défier, etc. Je ne peux que rappeler aux femmes pratiquantes que la satisfaction

de leurs maris est plus importante pour elle que tout, après leur prière et les obligations

fondamentales de la religion.

Donc, ma sœur, si tu veux la satisfaction d’Allah, efforce-toi de satisfaire ton mari. Ceci

implique une sacrifice de ton ego, mais ce sacrifice est ce qui te rapportera le plus dans ce

monde et dans l’au-delà . Si tu n’es pas d’accord, tu peux discuter, négocier, user de divers

moyens pour assouplir la position de ton époux ou le convaincre de ton point de vue, mais te

rebiffer, tenir tête, contredire, critiquer, vexer, humilier, là tu te laisse manipuler par le diable

et tu vas vers de graves punitions dans ce monde et dans l’au-delà. Ne penses pas qu’en lui

désobéissant tu pourras te rattraper et racheter sa satisfaction par d’autres choses :la qualité

préférée d’une femme pour un homme est la soumission. Je finis ce paragraphe par ce hadith

d’Ahmad et al-Tabarânî : « Si la femme prie ses cinq prière, jeûne son mois, préserve son

sexe et obéit à son mari, il lui sera dit : entre au Paradis par la porte que tu veux ! » et d’al-

Tirmidî : « Toute femme qui meurt et son mari est satisfait d’elle, elle entrera au Paradis ».

Allah nous décortique cette relation entre le couple qui a toujours intrigué les humains. Ce qui

est nécessaire à l’homme de faire est de tenir compte de son épouse dans tout ce qu’il

envisage dans la vie et de ne pas agir en dictateur. C’est le plus important pour la femme : un

mari qui la protège, qui l’aime, qui la satisfait selon ses moyens et qui ne risque pas de la

laisser tomber. En même temps, c’est ce qui est très difficile pour beaucoup d’hommes :

renoncer à son point de vue et à ses priorités pour faire une place à sa femme dans sa vie . En

même temps, c’est se qui est excellent pour corriger son ego et cela lui permettra d’acquérir

de profondes qualités de patience, de modestie, de maîtrise de soi e d’attachement à l’intérêt

général. Réciproquement, la femme doit être soumise à son mari, et c’est ce qui est difficile à

beaucoup de femmes : elles veulent s’affirmer et considère qu’elle aussi ont le droit d’imposer

leur point de vue, même si c’est uniquement pour marquer le point de vue, même si c’est

uniquement pour marquer le point. Et c’est la meilleure choses qu’elles puissent faire pour

améliorer leur personnalité et prendre de dessus contre l’ego et Satan.

En matière d’obéissance, le Prophète, bénédiction et salut sur lui, signale tout

particulièrement le devoir de la femme de satisfaire son mari quand il veut des rapports

sexuels12

. Cet impératif est souvent mal compris. Quand tous les deux en veulent, tout va

bien. Quand ils n’en veulent pas, tout va bien aussi. Quand l’un veut et pas l’autre, pourquoi

la femme doit-elle satisfaire son mari et pas réciproquement ? Il y a d’abord un facteur

physique : l’homme a besoin de renouveler son matériel génétique pour pouvoir faire des

rapports ; or le désir sexuel est dépendant (entre autres facteurs) de la présence du sperme.

Se forcer alors que le stock est bas rend difficile la régénération du sperme. Si cela devient

une habitude, elle peut porter atteinte à la capacité sexuelle de l’homme. Chez la femme, ce

problème ne se pose pas. Il en résulte qu’une solution pour les femmes est d’augmenter les

capacités de l’homme : nourriture consistante (voire recherche d’aliments naturels

aphrodisiaques), respecter son repos et son sommeil (certains affirment que les rapports après

le sommeil sont plus saint que dans la soirée), et se rendre plus désirable.

Ce dernier point recouvre l’entretien du corps et la présentation. Statistiquement, les femmes

dépensent plus pour leur entretien avant leur mariage qu’après. Est-ce parce qu’elle est dans

une situation de concurrence avec les autres femmes avant le mariage, et que la partie est

terminée avec le mariage ? En tout cas, ce n’est pas le comportement d’une musulmane de

négliger son effort de mise en valeur de son corps en pensant que son mari de toute façon n’a

pas le choix et qu’elle est au-dessus du risque. Même si je décourage fortement les jeunes en

12 « Quand l’homme appelle sa femme à son lit, qu’elle ne vient pas et qu’il passe la nuit en colère contre elle,

les anges la maudissent jusqu’au matin » rapporté par Al-Buhâri et Muslim. Dans une autre version : « Par celui

qui tient mon âme dans sa main ! Chaque fois qu’un homme appelle sa femme à son lit et qu’elle refuse, celui qui est au ciel sera en colère contre elle jusqu’à ce qu’il soit satisfait d’elle ».

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France à prendre deux femmes, il faut reconnaître que la polygamie crée cet effet de

concurrence entre les coépouses sans lequel certaines femmes se laissent aller.

Ne vous laissez pas devenir de « grosse ourses » pour reprendre l’expression d’un ami.

Efforcez-vous de pratiquer du sport, même à la maison, avec un livre ou une cassette vidéo

audio. Pour faire efficacement un sport, il faut se rattacher à une méthode et un programme et

ne pas se contenter de quelques mouvements ou du ménage ou de promenade. Faites-moi

confiance : vous verrez le changement dans l’attitude de votre mari, sans compter le bien-être

morale et physique que vous procurera le sport. D’ailleurs, j’encourage les hommes à en faire

autant si leur travail ne demande pas de dépenses physiques. Ensuite, la présentation : repérez

ce qui « déclenche » votre mari, car tous les hommes n’ont pas les mêmes sensibilités, et

allez-y. Enfin, quand la femme veut des rapports et pas le mari, il suffit souvent de le stimuler

pour obtenir son accord. Alors, au lieu de rester dans son coin à attendre que Monsieur se

décide, la femme n’a qu’à se lancer à sa conquête. Il n’y a aucun mal à cela ; qu’elle aille aux

points sensibles, qu’elle se donne, qu’elle fasse le nécessaire… S’il a un restant d’énergie, ça

devra marcher !

Le deuxième facteur est moral : la privation de rapports sexuels quand on en veut est que

l’homme ne supporte pas l’humiliation et le déshonneur alors que la femme s’y résigne plus

facilement – bien que ce ne soit pas du tout agréable13

. Donc la frustration de l’homme est

plus pénible et lourde de conséquences que celle de la femme.

Il y a encore un troisième facteur. Le désir sexuel semble être égal pour l’homme et la femme,

plus fort pour la femme selon certains. Mais dans la motivation pour le mariage, la

satisfaction de l’instinct sexuel pèse plus pour l’homme que pour la femme (pour un

musulman qui ne peut satisfaire son envie en dehors du mariage), et c’est ce qui le pousse à

chercher une épouse et assumer le mariage et la vie familiale ; sans cela, il ne serait pas pressé

et laisserait couler les jours jusqu'à rencontrer une fille avec qui il veuille fonder une famille

et avoir des enfants. Par contre, si ce facteur compte pour la femme, il n’est jamais au premier

plan ; la femme recherche une situation familiale stable et un partenaire en qui elle peut se

fier. Il en résulte que la privation sexuelle pour l’homme lui enlève un important objectif du

mariage ; il se retrouve attiré par les femmes de l’extérieur et perturbé toute la journée,

comme un célibataire ou pire encore car il a sa femme devant lui mais ne peut en disposer.

Je cite tous ces facteurs pour que les femmes ne ressentent pas cette obligation comme

injustice. Rappelle-toi que si la femme e refuse et que son mari passe la nuit fâché, elle est

maudite par les anges jusqu’au matin. Respecte donc scrupuleusement cette règle même si

cela te gêne. Au contraire, essaye d’en donner à ton mari autant qu’il en veut ; cela est

excellent pour

la bonne relation du couple. N’essaye pas de faire du chantage ; telle condition sinon pas de

rapports ; c’est une grave erreur, le mari peut le prendre mal et cela fera dégrader le couple au

lieu de résoudre les problèmes.

13

Il suffit pour comprendre cela de voir les statistiques de suicide : quel que soit le milieu social, âge, le pays, etc., le taux de suicide chez les hommes est 4 à 5 fois plus élevé que celui des femmes. C’est que l’homme ne supporte pas l’échec, l’humiliation, la frustration alors que la femme peut se résigner et vivre avec, surtout si elle a des enfants.

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Quand la femme refuse, je recommande aux maris de faire preuve de sang-froid et de ne pas

user de leur droit à la colère qui entraîne la malédiction de la femme. Essaye la manière

douce :cajoler et tourner autour du pot jusqu'à ce que les choses s’arrangent .Le jeu préféré

des femmes est de resister alors qu’elles en raffolent ;jouez le jeu avec elles .Si tu vois qu’elle

est résolue à refuser,sacrifie ton droit et n’en fait pas un plat.Sois intelligent : le soir que tu

veux cela,achete lui des fleurs et ou un petit plat qu’elle aime ;je crois bien que tu n’auras pas

de difficulté…Mais même sans cela,tu peux toujours lui acheter des fleurs ou lui faire une

petite surprise.

-La deuxiéme qualité est le respect de la volonté du mari en son absence en ce qui concerne la

personne de la femme etles bien du mari.Dans ses habits ,ses frequentations,ses manieres,ses

deplacements ,ses dépenses ,ses activités(e)s,l’épouse fidèle en l’absence de son mari ne fait

pas ce qui lui déplairait.

- je cite les précieux consel de UMâma,épouse de ’AWF Ibn Mulhim As-Saybânî,à sa fille

quand elle épousa Iyas Ibn Al-Hârit : « petite ! Si la la noblesse de la naissance et la bonne

éducation suffisaient,je ne t’aurais pas sermonnée.Mais le conseil est un rappel pour le distrait

et un savoir pour le clairvoyant ! petite ! si la femme devait se passer du mariage à cause de la

richesse de son père,tu aurais été celle qui s’en passerait. Mais les femmes ont été crééespour

les hommes et les hommes ont été créés pour elles.petites ! Tu vas quitter l’entourage où tu es

née,le nid où tu as fait tes premiers pas,pour un lit que tu n’as pas connu et un compagnon qui

ne t’est pas familier et qui sera un roi à cause de son autorité.Sois pour lui une servante ; il

sera pour toi un esclave.Sauvegardepour lui dix choses, elles seront pour toi un trésor.Pour ce

qui est de la première et la seconde :ta compagnie doit étre pour lui une source de satisfaction

et tes rapports avec lui : écoute et obéissance. Car la satisfaction est paix pour le cœur et la

bonne écoute et l’obéissance suscitent la bénédiction du seigneur. Quant a la troisième et la

quatrième : surveille la sensibilité de son nez et la direction de son regard. Que son œil ne

tombe pas sur la laideur et qu’il ne sente de toi que l’odeur agreable ; le khol est le meilleur

maquillage qui existe et l’eau est meilleur parfum. La cinquième et la sixième : prends soin

de son alimentation et respecte son sommeil, car la douleur de son faim brule l’estomac et le

sommeil perturbé irrite. La septième et la huitième : montre-lui le respect et garde

convenablement ses biens. Le respect est le meilleur arrangement et l’économie est preuve de

sagesse. La neuvième et la dixième : ne divulgue pas ses secret et ne désobéis en aucun cas à

ses ordres. Si tu divulgues ses secrets, tu ne t’épargnera pas sa trahison et si tu désobéis à ses

ordres, tu t’attireras sa colère. Petite ! Evite de manifester la joie s’il est triste ».

Je termine enfin par ce conseil du prophète, bénédictions et salut sur lui , aux femmes.

Husayn Ibn Muhsin rapporte : ma tante me raconta qu’elle se rendit chez le messager d’Allah,

bénédictions et salut sur lui, pour un certain besoin. Il lui dit: « As-tu un mari ? » « Oui » dit –

elle. « comment es-tu avec lui ? » reprit-il. Elle dit : « je fais tout ce qu’il désire sauf ce que je

ne peux pas ». il dit : « fais bien attention comment tu es avec lui, car c’est lui ton paradis et

c’est lui ton enfer ( c’est de lui et de ton comportement avec lui que sa dépend) » (sahîh

rapporté par al-Tirmidî).

2) La gestion des conflits Il serait irréaliste de croire qu’un couple de musulmans pratiquants ne passe pas par des

conflits. Aussi, il est important de savoir que faire et que pas faire dans ce cas.

- Il ne faut pas exagérer les torts et les défauts de l’autre. On a vite tendance à rejeter

l’entière responsabilité sur l’autre et réduire ses qualités et ses bonnes actions à néant.

Le plus souvent, les torts sont partagés entre les deux et il arrive qu’un soit plus responsable

que l’autre ; mais il n’est pas possible que l’un représente tout le bien et l’autre tout le mal.

Donc regardez aussi vos propres torts et regardez les qualités de l’autre.

- Il faut interdire à toute mauvaise langue d’intervenir. Il arrive qu’on donne à la

femme des « tuyaux » pour dominer ou humilier son mari : il ne faut pas écouter ces paroles

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de vipères qui se prétendent des conseillères. Méfiez-vous des conseils de ceux qui ont

complètement raté leur vie conjugale : ils risquent de vous mener an même résultat. Ecoutez

ceux qui ont vécu de longues années sans dispute et dont les enfants sont heureux et

épanouis. - Il ne faut pas recourir au chantage : je te prive de tel chose jusqu'à ce que tu cèdes

telle chose ; cela ne fait que dégrader l’amour du couple. Il faut au contraire faire plus de bien

pour en avoir plus en retour. - L’essentiel est de dialoguer : on arrive le plus souvent à un compromis. Quand le

dialogue est bloqué, il peut être très utile de recourir à une tierce personne ou deux ou un

couple pour relancer la discussion et éventuellement arbitrer les différends. Le choix de ses

personnes doit se faire d’un commun accord, elles ne doivent pas avoir de parti pris et doivent

rechercher la réconciliation du couple. Elles doivent avoir de l’expérience dans les affaires

conjugales et un regard objectif. On reconnaît un bon juge par le fait qu’il ne se fait jamais

une opinion avant d’écouter les deux parties. - A l’extrême limite , si on conclut à une incompatibilité de caractère et qu’on ne peut

pas accepter l’autre avec sa différence et qu’il n’y a plus que le divorce , qu’il faut se mettre

d’accord là dessus et reconnaître qu’on a eu tort de se marier et divorcer d’un commun

accord. Si le couple divorce , il est très important de divorcer « à la musulmane » comme on

s’ est marié devant Allah : sans recours aux tribunaux et aux avocats et en coordonnant ses

efforts pour l’intérêt des enfants s’il y en a. le divorce aurait ainsi beaucoup moins de

retomber psychologique et matériel sur le couple et les enfants. - Je me vois obliger de signaler les conflits non naturels, ce dont Allah dit : « ils

apprennent auprès de ce qui sème la désunion entre l’homme et son épouse » La vache, 2/102.

Il y a deux problème dans le couple révélateur de sorcellerie : ils se disputent sans raison, les

disputes atteignent des proportions déraisonnables, ils s aiment quand ils se séparent et se

disputent dès qu’ils se retrouvent ; les rapports sexuelles se passent mal : la femme ne

supporte pas son mari, elle ne sent pas de plaisir dans les rapports ; elle pleure si elle est

forcé ; l’homme perd son énergie et son désir ; il n arrive pas à achever des rapports, etc. Ces

symptômes se déclenchent brusquement après une période de vie normale ou même avant

d’avoir commencé la vie commune. Les disputes normales se distinguent des disputes dues à

la sorcellerie par le fait qu’elles ont une cause solide et bien identifiée et peuvent être gérées

avec la raison. les deux symptômes ci-dessus sont très révélateurs de sorcellerie. Si rien n’est

fait pour l’enlever, la dispute peut s’aggraver jusqu’à détruire l’amour du couple et atteindre

un point de non retour, surtout quand les familles s’en mêlent . si vous remarquez ces choses,

adressez vous à un spécialiste de la question ou lisez mon livre : « La Roqya ; traitement de la

sorcellerie, djinns et mauvais œil par le coran et la médecine prophétique ».

3 Le couple et l’extérieur Il est important de profiter de ce que l’extérieur peut apporter de positif et d’éviter le négatif.

a) Famille et belle-famille Les problèmes de belle-famille sont tristement célèbres dans toutes les cultures (Blanche

Neige et Cendrillon).il y a de merveilleux parents qui respectent leurs enfant marié et le

considèrent comme un adulte à part entière ; ils lui prodiguent leur conseil sans s’imposer.

Pour d’autres il est leur propriété privée et le nouveau conjoint n’est qu’un détail. D’autres

encore voient ce nouveau venu comme une victime à exploiter ou un concurrent à écarter. Si

tel est le cas, il est essentiel que le couple reste soudé face aux interventions de la famille et

décide ensemble de la stratégie à adopter. Il sera souvent nécessaire de réduire leur

fréquentation pour limiter leurs immiscions dans la vie du couple. S’ils sont trop proches, un

déménagement peut s’imposer : à une cinquantaine ou une centaine de kilomètres sinon plus,

on est relativement à l’abri.

Page 24: BEN HALIMA ABDERRAOUF LE FIGUIER

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Certains parents essaient de convaincre leur fille qu’elle a plus de devoirs envers eux

qu’envers son mari : c’est faux. Pour une femme, la personne envers qui elle a le plus de

devoirs est son mari14

; pour un homme, c’est sa mère15

.

Je ne veux pas donner une mauvaise image des belles-familles à force de parler des

problèmes : dans de nombreux cas, tout se passe pour le mieux et l’élargissement de la famille

est une source d’enrichissement et de bonheur.

b) Amies et voisines Il s’agit de trouver le juste milieu. Les femmes qui sont malades de médisance et qui se

mêlent de la vie des autres, évitez-les le plus complètement possible. Il se peut aussi que des

femmes en apparence très pratiquantes ou mariées à des hommes très pratiquants vous fassent

de bien mauvaises surprises. Aussi, le mari doit contrôler la fréquentation et l’évolution de la

femme en faisant de manière naturelle des recommandations chaque fois qu’elle va rencontrer

d’autres femmes et en s’informant par la suite sur ce qui s’est passé. Ainsi, au moindre

incident, il pourra redresser la situation et éviter bien des complications. Par exemple, si elle

apprend des idées singulières sur la religion, ou à téléphoner à des numéros coûteux, ou à

faire des achats par correspondance, etc. toutes ces choses qui peuvent être inoffensives et qui

peuvent devenir dangereuses, il vaut beaucoup mieux intervenir dès le début pour éviter

d’arriver à des proportions démesurées et de s’apercevoir qu’on ne reconnaît plus sa femme.

Donc, sans jouer à l’espion et sans douter de tout, faites naturellement vos recommandations à

votre femme avant chaque rencontre avec d’autres femmes, puis discutez de ce qui s’est

passé.

c) Activités à l’extérieur Au temps du prophète, bénédictions et salut sur lu, les femmes ne travaillaient pas à

l’extérieur. Le ménage rudimentaire était déjà assez fatiguant et occupant, sans compter que la

limitation des naissances n’existait quasiment pas. Cependant, les femmes pouvaient avoir des

activités professionnelles tout en restant dans leur milieu : tricotage à la maison, participation

aux activités des champs avec la famille, ou commerce avec les autres femmes. Il est sûr que

les femmes avaient leur propre argent et en faisaient l’aumône ; elles furent ainsi sollicitées

pour la bataille de Tabûk. Il y avait aussi des activités sociales : elles soignaient et déplaçaient

les blessés pendant les batailles, préparaient à manger et acheminaient l’eau, une femme

nettoyait la mosquée, une autre offrait aux musulmans une collation après la prière du

vendredi. Il y a ensuite les activités religieuses et culturelles : les femmes apprenaient entre

elles et apprenaient de leurs maris, elles venaient poser des questions aux Prophète,

bénédictions et salut sur lui, ou à ses épouses ; les femmes priaient à la mosquée, surtout les

prières du matin et du soir, certaines faisaient des veillées de prières à la mosquée, le Prophète

bénédictions et salut sur lui, demanda qu’elles participent aux prières de l’Aïd et interdit

qu’on les empêchât de venir prier à la mosquée. Les visites entre femmes étaient choses

courante, surtout aux événements tels mariages, naissances ou arrivées. Notons enfin qu’il n’y

avait pas de toilettes dans les maisons : les femmes sortaient au désert ou aux champs le soir

pour faire leurs besoins (et les hommes le jour).

De ce tableau nous pouvons émettre les conclusions suivantes :

- il n’est pas dans les principes de l’Islam que la femme ne sort pas du tout de sa

maison.

14 « Si je devais ordonner à une personne de se prosterner à une autre, j’aurais ordonné à la femme de se

prosterner à son mari » Sahih raporté par Al-Tirmidi

15 Un homme demanda au Prophète, bénédictions et salut sur lui, « Qui mérite le plus que je me comporte bien

envers lui ? » il dit : « Ta mère ! ». «Ensuite ? » demanda-t-il. « Ta mère ! » « Ensuite ? » « Ta mère ! »

« Ensuite ? » « Ton père » . Rapporté par Al-Buhârî et Muslim.

Al-Hakim rapporte que Aicha, qu’Allah l’agrée, interrogea le Messager d’Allah, bénédictions et salut sur lui : « Qui a le plus grand droit envers une femme ? » il dit : « Son mari ». « Et envers un homme ? » « Sa mère ».

Page 25: BEN HALIMA ABDERRAOUF LE FIGUIER

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- La femme n’a pas le devoir économique de travailler comme l’homme. Elle peut

exercer une activité professionnelle si elle a du temps après ses devoirs familiaux et dans un

cadre qui respecte sa féminité et sa religion.

- Pour développer sa pratique et ses connaissances religieuses, la femme a besoin

d’exercer et d’apprendre sa religion avec d’autres femmes, comme les hommes.

- La femme peut s’investir dans des œuvres sociales et soutenir les hommes dans

certains domaines, toujours dans le respect de la religion.

Entre la vie moderne française et la société traditionnelle du pays où on disait que la femme

n’avait rien à faire dans la mosquée et devait sortir de sa maison deux fois dans sa vie : la

première pour aller chez son mari et la deuxième pour aller au cimetière, le modèle du

Prophète, bénédictions et salut sur lui, et des compagnons est toujours valable : priorité à la

famille, puis apprentissage et pratique de la religion, activité professionnelle ou sociale ou

associative dans un cadre musulman.

4 Les activités à la maison Je vous propose les douze activités suivantes :

a) L’ambiance de certitude et de confiance en Allah : il faut demander à Allah

toutes les choses dont nous avons besoin avec les invocations et la prière du besoin.

Apprenons ensemble et aux enfants depuis le plus jeune âge à tout demander à Allah. Quand

nous avons des besoins importants nous prions ensemble et implorons Allah à tour de rôle.

Apprenons les invocations du Prophète pour les différents besoins.

b)La sounna : nous essayons de vivre la sounna dans tous les aspects de la vie et

surtout dans les invocations à toutes les occasions (vous trouverez cela dans les livres

appropriés).

c) La simplicité : Le but de la simplicité est de réduire son temps et ses dépenses

matérielles pour les mettre dans la religion. Chacun selon son niveau de vie et ses habitudes

réduit progressivement la part de donya. Il faut aussi s’habituer à dépenser pour la religion et

sensibiliser toute la famille à aider les pauvres, les mosquées et les bonnes causes de façon

qu’ils sacrifient eux même de leurs envies pour dépenser pour Allah. Quant à la réduction du

temps, commençons par passer notre temps libre dans ces travaux pour que nous ayons le

désir d’augmenter le temps donné à la religion, et là nous réduisons notre temps de donya.

d) La prière : Nous discutons des obligations, des sounna, des nafila et du

recueillement.

e) Une séance de rappel : Le plus simple est de lire un livre général comme « Les

jardins des vertueux ». l’important est d’être régulier : 10mn tous les jours valent mieux

qu’une demi-heure irrégulièrement. Tous les présents participent à tour de rôle. Après la

lecture, discutons brièvement de la compréhension et de l’application de ce qui a été lu.

f) La Science : Chacun doit avoir un programme pour apprendre la science selon son

niveau. Il est important d’expliquer aux enfants tout ce qu’on leur apprend pour qu’ils soient

convaincus et qu’ils puissent discuter avec les gens sans être ridiculisés. La science comprend

l’arabe, l’apprentissage du Coran, la vie du Prophète, bénédictions et salut sur lui,

l’explication du coran, la jurisprudence. J’ai proposé une méthode pour apprendre la science

dans « Comment apprendre l’Islam ».

g) Le Dhikr et le Coran : Je propose deux hizbs de Coran par jour et cent tasbih,

prière sur le Prophète, bénédictions et salut sur lui, et istighfar(demande de pardon) matin et

soir . la méthode détaillée est dans « la voie spirituelle ».

h) Le comportement et l’éducation des enfants : Le comportement doit être

travaillé entre les époux, entre parents et enfants, avec les proches, les voisins, les amis, les

musulmans et les non musulmans. Les enfants sont éduqués sur tous les travaux qui ont lieu

dans la maison. Le chapitre suivant détaille l’éducation des enfants in cha Allah

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i) La Daâwa individuelle : Hommes, femmes et enfants, tous doivent apprendre à

prêcher quand l’occasion se présente.

j) Le Bilan : après chaque activité nous faisons le bilan : on raconte ce qui s’est passé,

on en discute et on donne les directives. Ainsi nous faisons le rapport de nos activités à la

mosquée, avec les frères, dans des associations, ses expériences personnelles, au travail, à

l’école, de façon à ce que la famille vive la même ambiance et que tous se forment et évoluent

ensemble. Nous écoutons chacun, nous le félicitons de son effort et nous le conseillons pour

faire mieux. A défaut de cette ambiance, chacun vit dans son monde séparé et suit sa propre

voie. Le bilan ne nécessite pas un temps réservé ; il peut être fait de façon informelle pendant

le repas ou à tout autre moment.

k) La concertation (machwara) : La machwara se partage en deux : répartir les

travaux et réfléchir pour progresser. Nous réfléchissons pour progresser dans notre maison et

à chaque membre de la famille, et nous réfléchissons pour notre voisinage et aussi loin que

nous pouvons. Selon les circonstances et la taille de la famille, la machwara aura un temps

hebdomadaire ou quotidien fixe ou sera informelle comme le bilan.

l) Les activités collectives : il s’agit des activités touchant l’extérieur de la

famille : les voisins, la mosquée, le quartier, activités associatives, etc. la famille participe et

contribue à la société.

Avec ces activités à la maison, nous avons de quoi remplir le temps et travailler ses méninges.

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III L’EDUCATION DES PARENTS

1 Le modèle des parents a) Les parents pratiquants Pour trouver un conjoint pratiquant, la première chose à faire est d’être soi-même aussi pieux

que possible,car Allah dit : « Les mauvaises aux mauvais, et les mauvais aux mauvaises. De

même les bons aux bonnes, et les bonnes aux bons, et les bons aux bonnes »(La Lumière,

24/26). Omar, qu’Allah l’agrée, a dit : « Epousez les femmes d’un bon berceau car la racine

influence ».

Un homme vint se plaindre à Omar ibn Al-Khattab, qu’Allah l’agrée, de son fils désobéissant.

Omar le fit venir et le blâma. Il dit : « Chef des croyants ! l’enfant n’a-t-il pas des droits sur

son père ?

- si, dit-il.

- quels sont-ils, chef des croyants ?

-Bien choisir sa mère, lui donner un beau nom et lui enseigner le Coran.

- Chef des croyants ! Mon père n’en a rien fait ! Ma mère est une esclave qui appartient à un

adorateur de feu, il m’a nommé cafard, et il ne m’a appris une seule lettre du livre ! ». Omar

se tourna alors vers le père et dit : « Tu viens te plaindre de ton fils mais c’est toi qui a péché

envers lui avant qu’il ne pèche envers toi ! » .

Le droit de l’enfant débute donc par le choix du conjoint. L’histoire suivante montre combien

Omar, qu’Allah l’agrée, croyait à l’effet de la piété des parents, et combien il eut raison.

Omar faisait une tournée nocturne d’inspection à Médine quand il entendit une mère dire à sa

fille : « Rajoutes de l’eau dans le lait !

- Mais Omar l’a interdit.

- Mais où est Omar à cette heure ? Il ne nous entend pas.

- Si Omar ne nous entend pas, le Dieu de Omar nous entend ! ». Omar fut touché par ces

paroles . Il allât voire ses fils, il leurs raconta l’incident et demanda que l’un d’eux épouse

cette fille. comme ils hésitaient, il se fâcha et dit : « Si aucun de vous ne le veut, je le ferai

moi-meme dans l’espoir d’avoir une descendance pieuse ! ». Son fils ‘As_im accepta et eut

d’elle une fille qui fut la mere de Omar Ibn Abdelaziz, roi Omeyyade considéré comme le

cinquièm calife bien guidé.

Si les deux parents s’éfforcent de suivre la religion, il sera bien plus facile d’élever les enfants

dans la religion.

d) Les parents en harmonie les parents sont la référence première des enfants : ils ont raison, ils connaissent tout, ils font

tout…Voir les parents en contradiction déstabilise l’enfant ; il perd son repère du bien et du

mal, du vrai et du faux. Donc, s’il y a dispute, il ne faut pas qu’elle apparaisse aux enfants.

L’enfant ne doit pas recevoir d’ordres contradictoires. Les parents ne doivent pas se désobéir

en présence des enfants. Cela demande des concessions, mais cela est bien mieux que de

gâcher l’éducation des enfants. Un parent ne doit jamais monter les enfants contre l’autre. En

cas de divorce, le couple doit veiller ensemble à l’intérêt des enfants.

Bien entendu, l’idéal est que les parents soient en parfaite harmonie, en présence ou en

absence des enfants ; mais si des disputes arrivent, elles ne doivent pas toucher les enfants.

c) Les parents modèles Les parents ne doivent pas faire devant leurs enfants ce qu’ils leur interdisent, ou ce que la

religion ou la société désapprouve, comme les grossièretés, fumer, salir la voie publique, ne

pas respecter la signalisation routière, parler en mal des gens. Les parents doivent s’abstenir

encore plus de commettre ces choses envers leurs enfants : leur parler en grossièretés, leur

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mentir, manquer à leurs promesses. Ils doivent encore moins demander à leurs enfants de

commettre de tels actes, comme dire à quelqu’un qu’il n’est pas là.

Un homme se plaignit à Abdallah Ibn al-Mubârak de son fils et il dit : « As-tu prié contre

lui ? » « Oui », dit-il. « Alors c’est toi qui l’as gâché !»

Abdallah Ibn ‘Amir raconte : le Messager d’Allah, bénédictions et salut sur lui, était assis un

jour chez nous quand ma mère m’appela en disant : « Viens, je vais te donner ».le Messager

d’Allah dit : « Qu’as-tu voulu lui donner ? » elle dit : « j’ai voulu lui donner des dattes ». Il

dit : « si tu ne lui avais rien donné, on aurait inscrit à ton compte un mensonge ».

2 Les sept premières années

a) La sounna de la naissance Le Prophète, bénédictions et salut sur lui, a dit : « Quiconque a un nouveau-né, qui dit l’appel

à la prière dans son oreille droite et l’Iqama dans la gauche, il n’aura pas la maladie des

enfants (jaunisse ou frayeur des djinns) »16

.

Il dit aussi : L’enfant est subordonné à une bête égorgée pour lui le septième jour, on lui

donne alors son nom et on lui rase la tête » (sahih rapporté par al-Tirmidî) et on donne le

poids de ses cheveux en or ou en argent en aumône. Le Prophète, bénédictions et salut sur lui,

dit encore : « Enseignez à vos enfants « la ilaha illa Allah » en première parole ».

b) La notion du jeu Le Prophète, bénédictions et salut sur lui, a dit : « joues avec lui sept ans, enseigne-le sept ans

et soit son ami sept ans. Puis donnes-lui son indépendance ».

Un jeu comprend des liberté, des contraintes, des actions et des récompenses : tout cela

développe la responsabilité. Il faut donc entraîner l’enfant au jeu de la vie en lui expliquant le

récompense du bien, en lui laissant la liberté de ne pas le faire et en lui fixant des limites à ne

pas transgresser. Récompensez l’enfant de tout bien qu’il fasse, ne serait-ce qu’avec des

paroles encourageantes. Mais ce qui est plus efficace que les paroles est des récompenses bien

palpables. Comme de toute façon, vous allez lui acheter des friandises et lui offrir des loisirs,

donnez-les lui en récompense de ce qu’il fait. Vous l’introduisez alors dans le grand jeu du

bien et du mal, des récompenses et des punitions, de la responsabilité et du libre arbitre. Je

vous propose la formule suivante : notez pour l’enfant un rond pour chaque bonne action qu’il

fait : l’invocation du matin, ranger sa chambre, aider à débarrasser la table, finir ses devoirs,

apprendre une chose, etc. donnez-lui une croix pour chaque mauvaise action : gros mots,

désobéissance, désordre, méchanceté avec les frères et sœurs, etc. Fixez un jour de la semaine

où vous faites le total pour chaque enfant en nommant toutes les bonnes et mauvaises choses

qu’il a faites. Comparez le résultat à celui de la semaine précédente pour constater l’évolution.

Donnez-lui la différence entre rond et croix en franc (euros…) : cet argent sera sa propriété et

il en fera ce qu’il veut. Puis emmenez-le dans une grande surface et aidez-le à dépenser son

argent sans lui imposer votre point de vue. Vous verrez ainsi s’installer chez vous la course

aux ronds. Il ne s’agit pas de rendre les enfants « accros » de l’argent, mais de développer les

bons côté qui existe naturellement chez eux et d’effacer le mauvais côté : à force de faire le

bien et d’éviter le mal, l’enfant y trouve son plaisir et son bonheur et ça devient naturel.

Certaines personnes sont réticentes à ce principe d’argent et craignent que l’enfant en

devienne matérialiste au lieu d’acquérir des valeurs morales. D’abord les récompenses

matérielles n’excluent pas du tout les récompenses morales : félicitations, bisous, etc. Ensuite,

il est dans la logique des choses qu’une conduite morale et droite aboutisse à un résultat

matériel agréable et à un encouragement fort. Le Prophète, bénédictions et salut sur lui,

approuvait le bien et le fortifiait, et dénigrait le mal et l’affaiblissait. Il ne se contentait pas

d’exprimer ses sentiments, mais agissait pour augmenter le bien et réduire le mal. Que

16

Abû Râfi’ dit : j’ai vu le Messager d’Allah, bénédictions et salut sur lui, faire l’adhan dans l’oreille d’al-Hassan Ibn Ali quand Fatima le mit au monde. Rapporté par Abû Dâwûd et al-Tirmidî.

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pensez-vous des compagnons quand des versets étaient révélés exprimant la satisfaction

d’Allah de telle ou telle grande action ? N’était-ce pas la concurrence et le sacrifice dans

l’espoir d’être accepté par Allah et éventuellement d’avoir ses actions citées dans le Coran ?

Par ailleurs, il faut que les bons enfants n’aient rien à envier aux autres, qu’au contraire, les

moins sages se rendent compte des conséquences de leurs désobéissances. Enfin, pour

l’enfant, il est trop loin d’attendre la récompense de fin d’année ; il a besoin d’un bilan et d’un

résultat beaucoup plus rapproché.

c) L’affection et le respect de la personnalité

Outre cette notion de jeu, le Prophète, bénédictions et salut sur lui, insiste sur le fait de le

nourrir d’affection en exprimant son amour. Il prolongea un jour la prosternation dans la

prière si bien que les musulmans s’inquiétèrent. Une fois la prière terminée, il leur expliqua :

« Mon fils (al-Hassan) est monté sur moi et je n’ai pas voulu le déranger ». Un campagnard

nouveau converti le vit embrasser un de ses petits-enfants et s’étonna : « Vous embrassez vos

enfants ? Par Allah ! J’ai dix enfants et je n’en ai jamais embrassé aucun. Le Prophète,

bénédictions et salut sur lui, le regarda et dit : « Que puis-je si Allah a enlevé la miséricorde

de vos cœurs ? » (Rapporté par al-Buhârî et Muslim).

Par ailleurs, le Prophète nous demande de considérer l’enfant comme un être à part entière et

de respecter sa personnalité. On donna à boire au Prophète, bénédictions et salut sur lui, il but

et voulut passer le récipient à des personnes âgées sur sa gauche alors qu’il y avait un enfant à

sa droite. Il lui dit : « Me permets-tu de donner à ces personnes âgées ? » il dit : « Non, par

Allah ! Venant de toi, je ne me désisterai de ma part pour personne ! » Et le Prophète le lui

donna (rapporté par Buëch et Muslim).

Il dit aussi : « Honorez vos enfants et éduquez les bien, car ce sont un cadeau d’Allah » faible,

rapporté par Ibn Mâja.

Ceci permet de développer la personnalité de l’enfant et sa confiance en lui, comme le montre

cette anecdote. Le chef des croyants Omar Ibn al-Hattâb passa dans une route de Médine. Des

enfants qui jouaient se dispersèrent. Il y avait parmi eux Abdallah Ibn al-Zubayr :Il ne fuit pas

et resta silencieux à sa place. Omar arriva à sa hauteur et demanda : « pourquoi n’as-tu pas fui

avec les enfants ? » il dit : « je n’ai rien fait de mal pour fuir, et la route n’est pas étroite pour

que je te laisse la place ! »

Enfin, tout ce que nous avons dit concerne autant les filles que les garçons. Le Prophète,

bénédictions et salut sur lui, a dit : « quiconque a une fille, qui l’éduque et réussit son

éducation, qui l’élève et la fait grandir bien et qui la nourrit correctement, elle sera pur lui une

protection de l’enfer ».il dit aussi : « Quiconque élève deux filles jusqu’à leur puberté sera le

jour Dernier avec moi comme ces deux doigts » et il serra ses doigts. Rapporté par Muslim.

Le rapporteur de hadith Ibn ‘Asâkir cite qu’il a eu plus de 80 enseignantes de hadith. En

eurent aussi les Imams al-Sâfi’î, ai-Buhârî, Ibn Hallikân, Ibn Hibbân et autres.

d) Les punitions

Tout comme il faut récompenser les bonnes actions de l’enfant pour développer son bon côté,

il faut le punir pour ses bêtises pour l’en décourager. Assez souvent, un rappel ou des

reproches suffiront. Des fois, une punition s’impose. Il faut laisser la punition physique en

dernier recours et en user le moins possible. Il est un schéma regrettable qui se retrouve dans

plusieurs familles : le père punit excessivement et de façon inefficace ; pour éviter cela, la

mère couvre ses enfant sans avoir elle-même de solution ; les enfants n’ont plus aucune limite

dans leurs bêtises. C’est ainsi que les enfants peuvent sombrer dans la délinquance, comme le

montre cet exemple.

Un tribunal religieux condamna un voleur à avoir la main coupée. Au moment de l’exécution,

le voleur cria : « avant de couper ma main, coupez la langue de ma mère ! Quand j’ai volé

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pour la première fois dans ma vie, c’était un œuf des voisins. Elle ne m’a pas grondé et elle ne

m’a pas demandé de le rendre aux voisins. Elle fit le youyou et dit : « Louange à Allah ! Mon

fils est devenu un homme ! » Si ce n’était la langue de ma mère qui avait fait le youyou pour

le crime, je ne serait pas devenu un voleur professionnel ! »

Le point de départ est l’accord entre les parents sur la punition à adopter. La meilleure chose

est de priver l’enfant de ce qu’il aime : dessert, sortie, jeux, sport, télévision, etc. Cherchez la

chose que votre enfant désire le plus et privez-le d’elle : il fera tout pour l’avoir et retiendra la

leçon. Sachez en plus qu’une punition peut être exploitée longtemps avec des menaces de

punition : pendant toute la période où elle est encore dans sa mémoire, la simple menace suffit

pour le ramener à l’ordre. En dernier recours, vous pouvez taper, mais faites très attention :

beaucoup de gens ont été marqués à vie et leurs personnalités démolies par l’excès de brutalité

dans leur enfance. Beaucoup d’enfants (de garçons surtout) à force d’être tapés ne sentent plus

les coups et développent une passion de la bagarre. Quand on tape sans que l’enfant

comprenne pourquoi et sans lui proposer des solutions alternatives, la correction n’a aucun

effet éducatif. Ne tapez pas par colère et pour vous venger : donnez un sursis à l’enfant pour

recevoir sa correction durant lequel il pourra vous proposer un marché : un repentir sincère et

des actions de rachat.

3 Les sept années d’apprentissage

a) L’école primaire Al-Fadl Ibn Yazîd fut impressionné par le fils d’une bédouine. Il interrogea sa mère elle

dit : « Quand il atteint les cinq ans, je le confie à l’éducateur et il apprend le Coran et le récite.

Puis il apprend la poésie et la cite. Puis on lui inculque des valeurs de sa tribu et les exploits

de ses pères et de ses ancêtres. Quand il atteint la puberté, je lui fais monter les cheveux, il

s’entraîne et devient un cavalier. Puis il porte les armes et marche parmi la tribu, attendant un

appel de détresse ».

Ibn Wahb raconte : j’étais assis une fois avec l’Imam Malik quand l ‘éducateur des enfants

vint et dit : « Abû Abdallah ! Je suis éducateur d’enfants, j’ai entendu des paroles et je ne

veux pas exiger une cotisation (des hadiths interdisent d’enseigner pour de l’argent). Mais les

gens se rétractent et ne me donnent plus comme avant. Je suis dans le besoin, moi et ma

famille, et je n’ai de métier que l’enseignement ». Malik dit : « exige une cotisation ! »

l’homme s’en alla et un des présents dit : « Abû Abdallah ! Tu lui dis de prendre un salaire

pour enseigner ? » Il dit : « Bien sûr ! Et qui donc corrigera nos enfants et les éduquera ? Et

nous, que serions nous sans les éducateurs ? »

Nous pouvons dire d’après ces récits que l’école primaire fut instituée par l’Islam. Quand

l’école primaire n’enseigne pas l’Islam (comme c’est le cas en France), il revient aux familles

et à la communauté musulmane de remplir ce rôle. A cela, s’ajoute une seconde difficulté

pour les musulmans en France : l’enseignement traditionnel de l’Islam dans le pays d’origine

ne convient pas aux enfants grandissant en France (d’ailleurs il ne convient pas non plus au

pays d’origine car on fait apprendre aux enfants ce qu’ils ne comprennent pas). Nous devons

donc développer notre propre pédagogie. Cet enseignement doit se faire avec compréhension :

il est parfaitement inefficace d’enseigner aux enfants des choses qu’ils ne comprennent pas (ni

aux adultes d’ailleurs). Avec tout le respect que nous avons pour le Coran, l’expérience

montre que l’apprentissage des sourates seul ne constitue pas un bagage qui aidera beaucoup

l’enfant dans son adolescence. Il faut donc enseigner à l’enfant de façon qu’il comprenne et

assimile et que cet enseignement devienne partie intégrante de sa personnalité. Cela implique

par exemple de répondre à toutes ces questions. Cela impose aux parents d’être eux-mêmes en

quête permanente de science, ne serait ce que pour répondre aux attentes de leur enfants, soit

en sollicitant des personnes plus qualifiées, soit en cherchant dans les livres. Ne fuyez pas les

questions de vos enfants et ne leur donner pas des réponses dont vous n’êtes pas réellement

convaincus : cela ne pourra que se retourner contre vous et contre eux. Bien entendu, c’est

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tellement plus facile de réduire l’enseignement de l’Islam à un formalisme stérile : c’est une

démission de l’éducateur qui ne pourra qu détruire la communauté ; combien déjà de

générations sorties de ces « écoles arabes » n’ont rien gardé de l’Islam ? Citons ce

merveilleux exemple d’un enfant qui assimile l’enseignement de son père. Omar Ibn Abd al-

Aziz vit un de ses fils portant un habit usé le jour de l’Aïd et eut les larmes aux yeux. Son fils

le vit et dit : « Pourquoi pleures-tu, chef des croyants ?

- Mon fils, dit-il, je crains que ton cœur soit brisé quand les enfants te verront avec ces habits

usés.

- Chef des croyants, répondit-il. Le cœur se brise quand on est privé de la satisfaction d’Allah,

ou quand on déçoit sa mère et son père. Et j’espère qu’Allah le très haut est satisfait de moi

grâce à ta satisfaction. »

b) La responsabilité des parents Le Prophète, bénédictions et salut sur lui, dit : «Tout enfant naît pur : ce sont ses parents qui

le rende juifs, chrétien ou idolâtre » (rapporté par al-Buhârî).

Allah le très haut dit : « Ô vous qui avez cru ! Préservez vos personnes et vos familles d’un

feu » (L’Interdiction 66/6). Ce verset est expliqué par le hadith : « ordonnez à vos enfants de

se soumettre aux ordres et d’éviter les interdits : c’est pour eux la protection du feu ».

Le Prophète dit encore : « l’homme est un berger pour sa famille et il rendra des comptes pour

son troupeau, et la femme est bergère dans la maison de son mari et responsable de son

troupeau » (rapporta par al-Buhârî et Muslim).

Il dit enfin : « il vaut mieux éduquer son enfant que faire l ‘aumône d’un plat ».

Il faut donc s’organiser à la maison pour enseigner la religion aux enfants. Un moyen très

simple est de prendre dix minutes par jour pour lire et commenter un livre général sur l’Islam.

Le cheikh Abou Bakr Al-Jazâ’Irî a écrit à cet effet un livre intitulé : « La mosquée et la

maison du musulman » contenant 360 versets et hadiths commentés, à lire un par jour avec le

commentaire à la maison ou à la mosquée. Le but est que ce soit un outil pédagogique qui

facilite l’enseignement de l’Islam. Tout autre livre ou tout autre formule pour enseigner

l’Islam aux enfants est valable, l’essentiel est de le faire. N’oubliez pas que vous êtes dans un

environnement hostile et que vous rendez compte devant Allah de ce que vous avez fait de

vos enfants. Si vous avez trouvé le temps de regarder la télé avec vos enfants, mais que vous

n’avez pas trouvé le temps de leur enseigner l’Islam, quelle excuse aurez-vous devant Allah ?

c) Le contenu de l’enseignement basons-nous sur l’exemple coranique : « Nous avons effectivement donné à Luqman la

sagesse : « Sois reconnaissant à Allah, car quiconque est reconnaissant, n’est reconnaissant

que pour soi-même ; quant à celui qui est ingrat…, en vérité, Allah se dispense de tout, et il

est digne de louange ». Et lorsque Luqman dit à son fils tout en l’exhortant : « O mon fils ne

donnes pas d’associé à Allah, car l’association à Allah est vraiment une injustice

énorme »… « O mon enfant, fût-ce le poids d’un grain de moutarde, au fond d’un rocher, ou

dans les cieux ou dans la terre, Allah le fera venir. Allah est infiniment doux et parfaitement

connaisseur. O mon enfant, accomplis la prière, commandes le convenable, interdis le

blâmable et endures ce qui t’arrive avec patience. Telle est la résolution à prendre dans toute

entreprise ! Et ne détournes pas ton visage des hommes, et ne foules pas la terre avec

arrogance : car Allah n’aime pas le présomptueux plein de gloriole. Sois modeste dans ta

démarche, et baisses ta voix, car la plus détestée des voix, c’est bien la voix de l’âne».

Ces conseils sont en vérité une éducation pour les enfants et les adultes. Retenons d’abord que

l’éducation de la foi et des sentiments est plus importante que l’éducation aux rites. Il faut

ancrer chez l’enfant le principe fondamental de la foi :la reconnaissance envers Dieu. Cela

implique de connaître d’abord les bienfaits d’Allah, donc de voir l’action d’Allah dans toute

la vie : montrez-lui les merveilles de la création et apprenez lui à admirer ce qu’Allah a créé,

l’enfant doit apprendre le monothéisme et ce qui le contredit, comme jurer par un autre

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qu’Allah, ou certaines choses dans la société : fils de Dieu, voyance, réincarnation…Le

troisième conseil est toujours dans la foi : Toute action, petite ou grande, visible ou cachée,

Allah t’en demandera des comptes le jour dernier. Cela incite l’enfant à être sincère avec

Allah, à être droit dans son intimité la plus profonde et à se rattacher à la vie future. Avant de

continuer les conseils, je voudrai donner deux exemples de l’éducation intérieure des enfants.

Sahl Ibn Abdallah Al-Tusturî raconte : quand j’avais trois ans, je me réveillais la nuit et je

voyais mon oncle Muhammad Ibn Siwâr prier. Il me dit un jour : « n’évoques-tu pas Allah qui

t’a créé ? » « Comment ? », dis-je. « Dis avec ton cœur quand tu te retournes dans ton lit sans

bouger ta langue :Allah est avec moi(Allahu ma’î), Allah me regarde(Allahu nâzirî), Allah est

témoin(Allahu Sâhidun calayya ) ». je l’ai dit pendant quelques nuits puis je l’en ai informé.

Il dit : « Dis-le sept fois chaque soir ». Je l’ai fait puis je l’ai informé. Il dit : « Dis-le onze fois

chaque soir ». Je le dis et j’en ressentis un plaisir dans mon cœur. Un an plus tard, mon oncle

me dit : « Retiens ce que je t’ai appris et fais-le toujours jusqu’à ce que tu entres dans ta

tombe, car ça te sera bénéfique dans ce monde et dans l’au-delà ». Je suis resté à le faire

pendant des années et j’y ai trouvé un plaisir au fond de moi. Puis mon oncle me dit un

jour : « Sahl ! Celui qu’Allah est avec lui, il le regarde et il est son témoin, peut-il lui

désobéir ? Gare aux péchés ! » C’est ainsi qu’il devint un grand saint.

Le grand saint Abd al-Qâdir al-Kilânî raconte : j’ai basé ma vie depuis mon enfance sur la

vérité. Quand je suis parti de la Mecque à Bagdad en quête de science, ma mère me donna

quarante dinars pour mes dépenses et me fit promettre de dire la vérité. Arrivé à Hamdân, un

groupe de brigands nous attaqua et prit la caravane. Un d’entre eux vint vers moi et dit :

Qu’est ce que tu as ? » Je dis : « quarante dinars ». Il crut que je me moquais de lui et s’en

alla. Un autre me vit et dit : « qu’est ce que tu as ? » je dis : « quarante dinars ». Il m’emmena

chez leur chef qui m’interrogea à nouveau et je lui répondis. Il dit : « Pourquoi dis-tu la

vérité ? » je dis : « Ma mère m’a fait promettre de dire la vérité et je ne veux pas bafouer sa

volonté ». Il fut pris par la peur, il poussa des cris et déchira ses habits. Il dit : « Tu crains de

bafouer la volonté de ta mère, et je ne crains pas de bafouer la volonté d’Allah ! » Il ordonna

de rendre ce qu’ils avaient pris à la caravane. Puis il dit : « je me repens à Allah grâce à toi ! »

les autres dirent : « Tu es notre chef dans le banditisme, et maintenant tu seras notre chef dans

le repentir ! » et ils se repentirent tous.

Après ces trois oints de la foi : la reconnaissance envers Allah, l’éloignement de l’association

et la croyance dans le jugement, vient la prière. Le Prophète a dit : « Ordonnez à vos enfants

de prier à sept ans, frappez-les pour la prière à dix ans et séparez leurs lits » (rapporté par Abû

Dâwûd). Avec la prière nous comprenons tous les ordres et interdits de l’Islam. Certains

peuvent être surpris qu’après la prière, on enseigne à l’enfant d’ordonner le convenable,

d’interdire le blâmable et être patient et endurant pour cela. On pourrait être tenté de

dire : « fais la prière, sois bon dans tes études pour garantir ton avenir et surtout ne fais rien

qui puisse t’attirer des ennuis ». Celui qui a basé sa vie sur ces principes-là, ne peut que

donner ces mêmes conseils à ses enfants. Or le but du musulman n’est pas de passer inaperçu

dans la société en pratiquant sa religion dans sa vie privée et en jouant le rôle d’une petite

roue d’engrenage dans la société de consommation. Le rôle du musulman est de donner une

nouvelle impulsion à a société et d’œuvrer pour un avenir différent. Si les parents sont

engagés pour la cause de l’Islam, ils ne pourront que désirer que leurs enfants s’y engage

encore plus. Sinon, essayez de faire que vos enfants soient meilleurs que vous et ne les limitez

pas à vivre l’Islam sans avoir d’effet sur les autres. Les enfants ont besoin d’héroïsme et

d’aventure : ne voyez-vous pas ce qu’on leur propose à la télévision et dans les bandes

dessinées ? Vous devez leur inculquer le vrai combat de la vie et le vrai héroïsme. Informez-

les des problématiques de la communauté et de l’avenir que nous voulons construire pour

qu’ils aspirent à devenir de grands musulmans. Enseignez-leur les histoires des jeunes héros

musulmans : Le jeune « roulam » avec le roi et le sorcier, Ibrahim, paix sur lui, avec les

statues ,Youssef, paix sur lui, les jeunes de la caverne, Muscab, qu’Allah l’agrée. Vous

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trouverez même des livres pour certaines de ces histoires, des bandes dessinées et des

cassettes vidéo.

J’offre aux mères l’exemple d’a-Khansâ’. Cette femme assiste à la bataille d’al-qadissiyya

(bataille décisive contre les perses) avec ses fils qui étaient quatre hommes. Elle les réunit la

nuit de la bataille et leur dit : « Mes fils ! Vous avez embrassé l’Islam de votre plein gré et

vous avez choisi l’émigration. Vous êtes les fils d’un seul homme, comme vous êtes les fils

d’une seule femme. Je n’ai pas trahi votre père, ni déshonoré votre oncle (mon frère) ; j’ai

gardé la noblesse de votre sang et la vérité de votre ascendance ». elle les exhorta avec les

versets annonçant la grande récompense des endurants dans le combat et leur dit : « Demain

quand vous vous lèverez sains par la volonté d’Allah, partez au combat de votre ennemi en

pleine conscience. Quand vous verrez le combat faire rage, allez au plus chaud de la fournaise

et vous gagnerez l’éternité et la fierté des deux mondes ». quand le jour se leva, ils quittèrent

rapidement leurs campements et entrèrent dans la bataille jusqu’à ce qu’ils furent tous tués.

Quand la nouvelle arriva à leur mère, al-Khansâ’, elle dit : « je loue Allah qui m’a honoré par

leur martyre et j’ai espoir en mon seigneur qu’il me réunira avec eux dans sa miséricorde

éternelle ».

Après cela viennent les qualités de modestie, de douceur et de respect dont notre jeunesse a

réellement besoin. Voyez-vous ces enfants frimeurs, chahuteurs, bagarreurs, criards, jaloux et

moqueurs ? Qu’Allah sauve nos enfants de ces vilains défauts ! Mais c’est à nous de le

faire…Enseignez-leur le hadith : « Je garantit une maison au bord du Paradis à celui qui laisse

la dispute même quand il a raison, une maison au milieu du Paradis à celui qui laisse le

mensonge même pour plaisanter, et une maison en haut du Paradis à celui qui a un bon

comportement » (Rapporté par Abû Dâwûd). S’ils se plaignent de camarades mal élevés,

conseillez-les de ne plus les fréquenter et de fréquenter ceux qui sont sages et travailleurs. Si

on les dispute ou qu’on les insulte, qu’ils se retirent. Demandez-leur de toujours s’asseoir à

l’avant de la classe et d’avoir une bonne communication avec l’enseignant plutôt que de rester

à l’arrière avec les chahuteurs.

Puis le fin du fin : la politesse. De quelle manière s’adresser à un adulte, comment exprimer

un désaccord, ne pas élever la voix plus que nécessaire, et d’autres règles qui feront de votre

enfant un être remarquable parmi tous.

Je complète enfin avec ce hadith : « Eduquez vos enfants à trois qualités : l’amour de votre

Prophète, l’amour de sa famille, et la récitation du Coran, car les lecteurs du Coran seront

sous l’ombre du trône d’Allah le jour où il n’y aura d’autre ombre que celle-là avec ses

Prophètes et ses élus ».

4 Sept année de camaraderie

a) L’ami idéal A quatorze ans, commence la fameuse étape de l’adolescence. Nous savons tous ce que c’est :

l’adolescence est la période des passions inconditionnées : on aime de tout son cœur, on croit

de tout son cœur, puis on rejette de tout son cœur et on déteste de tout son cœur : point de

modération ni de regard à long terme. Le jeune a besoin d’un ami. Vraiment, la meilleur

chose que puis avoir un adolescent pour se développer au mieux est un ami qui lui présente un

bon modèle, à qui il peut se confier complètement, et qui lui donne de bons conseils dans tous

les domaines sans rien lui imposer. Dans ses toutes premières années, il avait besoin de jouer,

tout en apprenant le bien et le mal, la récompense et la punition, et tout en recevant l’amour et

la reconnaissance de son être.

La deuxième période il eut besoin d’un enseignant qui lui inculque un savoir sur lequel se

basera sa vie. Maintenant, il lui faut un accompagnement vers la vie adulte.

Que doit faire le père pour être cet ami ?

Certains déplorent ne plus pouvoir contrôler leurs enfants à l’adolescence alors qu’ils y

réussissaient dans leur enfance. La raison est qu’ils n’ont fait que commander leurs enfants en

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usant de leurs autorité paternelle, mais ils n’ont pas formé l’enfant pour qu’il suive de lui-

même la voie qu’ils veulent. Si le père dans les périodes précédentes a joué le rôle enseigné

par le Messager d’Allah, bénédictions et salut sur lui, il va se retrouver naturellement le

camarade idéal de son fils. Le première condition est donc le dialogue : écouter, comprendre

et accepter l’autre. Ensuite il faut être capable de proposer des solutions adaptées et

convaincantes sans les imposer. Cela demande une bonne connaissance de l’Islam et une

évolution continue pour ne pas se retrouver en situation de hors-jeu devant les questions de

l’adolescence. Les « solutions adaptées et convaincantes »consistent à donner au jeune ce

dont il a besoin (non pas ses caprices) dans un cadre musulman. Nous allons essayer d’en

proposer dans les paragraphes suivants. Enfin, il ne faut pas décevoir le jeune, car il risque de

ne pas te donner une seconde chance. Alors crains Allah, ta négligence dans la religion

pourrait te faire perdre tes enfants ; ne vois-tu pas cette génération qui a sacrifié sa religion

pour la maison au bled et pour leurs enfants et Allah les a châtiés avec la maison au bled et

avec leurs enfants.

b)La modernité

Le Prophète, bénédictions et salut sur lui, a dit : « Enseignez à vos enfants la natation, le tir à

l’arc et l’équitation » (rapporté par al-Daylamî). Il est évident que ce hadith aujourd’hui ne

doit pas être pris à la lettre. La natation est bien sûr un excellent sport et loisir, et peut un jour

sauver la vie. Cependant, il y a un inconvénient évident dans notre contexte : la nudité et la

mixité. Si elles peuvent être évitées, la natation est une excellente pratique. Ensuite le tir à

l’arc n’était pas du temps du prophète, bénédictions et salut sur lui, un sport mais un

entraînement au combat (éventuellement à la chasse). Le combat de nos jours se fait par les

armes à feu, si ce n’est les chars et les avions de combat ou les missiles. Par ailleurs la lutte

armée ne représente aujourd’hui qu’une petite partie de l’effort pour la religion ; les conflits

où les musulmans sont impliqués sont des questions d’occupations ou de domination ethnique

et non d’effort pour soutenir la religion. Nous avons donc du mal à traduire le tir à l’arc dans

notre contexte. Je dirais qu’on peut le traduire par deux choses : un entraînement physique,

que ce soit un sport de combat ou un autre sport ; et une préparation à s’investir dans la

religion : pour les jeunes, ce ne peut être que les études et la formation dans tous les

domaines. Nous musulmans devons fournir un gros effort pour que nos enfants réussissent

leurs études et les poussent le plus loin possible. C’est ainsi qu’ils pourront construire un

avenir meilleur pour l’Islam. Cela est la force qu’Allah nous demande de préparer : « et

préparez contre eux tout ce vous pouvez comme force et comme cavalerie équipée » (Le

Butin, 8/60). Les études ont d’autres vertus aussi : cela forme l’intellect et entraîne l’esprit à

la réflexion et l’analyse ; les connaissances et la culture acquises peuvent être valorisées de

plusieurs manières ; les études évitent l’oisiveté qui mène aux mauvaises habitudes et aux

mauvaises fréquentations. Ce dernier point est très important dans l’éducation de l’enfant : la

faiblesse dans les études provoque une démotivation et un désintéressement ; l’enfant se

retrouve alors à passer son temps dans la rue avec d’autres enfants démotivés comme lui des

études ; on connaît la suite. Comment soutenir les enfants dans les études ? Veillez à ce qu’ils

fassent complètement leurs devoirs : il faut les aider au besoin sans jamais les faire à leur

place. Rencontrez les enseignants pour s’assurer que tout va bien et s’entraider en cas de

difficultés. Achetez des livres parascolaires et des jeux éducatifs. Si vous ne savez pas,

demandez conseil au vendeur. Récompensez vos enfants pour lire ces livres et réussir ces

jeux. Emmenez-les dans des activités culturelles qui complètent leur formation scolaire :

bibliothèques, voyages, cité des sciences, zoos, musés, expositions… Ne négligez pas de les

inscrire dans un club s’ils ont une passion ou une aptitude pour une certaine activité.

Le troisième conseil du Prophète, bénédictions et salut sur lui, est de leur enseigner

l’équitation. Encore une fois, l’équitation n’a plus le même sens qu’autrefois : c’est un moyen

de déplacement rapide et surtout de guerre. Comment interpréter cela aujourd’hui ? Enseigner

à nos enfants la bicyclette, la moto et le permis accompagné ? C’est bien sûr l’aubaine pour

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un jeune, à condition qu’il en fasse bon usage. Si on a enseigné les vertus à nos enfants et que

nous pouvons leur faire confiance, il faut leur donner le maximum de moyens de s’épanouir et

de prospérer. En tout cas, la recommandation du Prophète, bénédictions et salut sur lui,

d’enseigner ces trois choses aux enfants donne aux enfants des musulmans les activités les

plus passionnantes et formatrices. Nos enfants ne doivent être privés d’aucune bonne

possibilité que leur offre la société. Toute cette découverte de la vie et de la culture

s’accompagne de l’éducation à la foi : les bienfaits et la puissance d’Allah à travers la nature

et à travers l’homme. Apprenez-leur à reconnaître les signes d’Allah et retrouver certains

versets du Coran dans la nature.

c) La question sexuelle L’Islam préconise le mariage ou abstinence. Cela ne doit pas être imposé ou tabou : il faut en

discuter avec le jeune pour qu’il en soit convaincu.

Un jeune adolescent vint chez le Prophète, bénédiction et salut sur lui, et dit : « O Prophète

d’Allah ! Me permes-tu de forniquer ? » Les gens poussèrent des cris et le Prophète,

bénédictions et salut sur lui, dit : « approchez-le ! Viens ! » Il s’approcha et s’assit devant lui.

Le Prophète dit : « voudrais-tu que ta mère le fasse ?

- Non qu’Allah me permette de me sacrifier pour toi !

- De même, les gens ne le veulent pas pour leurs mères. Le veux-tu pour ta fille ?

- Non qu’Allah me permette de me sacrifier pour toi !

- De même, les gens ne le veulent pas pour leurs filles ! Le veux-tu pour ta sœur ?

- Non qu’Allah me permette de me sacrifier pour toi !

- De même, les gens ne le veulent pas pour leurs sœurs ». Il cita encore les tantes paternelles

et maternelles et le jeune donnait la même réponse. Puis le Prophète posa sa main sur sa

poitrine et dit : « O Allah ! Purifie son cœur, pardonne son péché et préserve son sexe ! » Il se

leva alors et s’en alla et rien ne lui était plus détestable que la fornication. (Rapporté par

Ahmad)

Aux filles, il faut expliquer que le mariage signifie l’engagement et la prise de responsabilité

en vue d’une vie stable et durable, alors qu’en dehors de cela l’homme ne cherche qu’à

exploiter son corps sans accorder de valeur à son être.

Aux premiers temps de l’Islam (et même avant), l’âge du mariage était la puberté. Ans notre

société, l’âge des premiers rapports est presque la puberté, alors que l’âge du mariage est

indéfiniment reculé jusqu’à se passer de mariage. Il revient donc aux parents musulmans de

permettre à leurs enfants de se marier aussi jeune qu’il le faut. Parents aujourd’hui, vous avez

vécu l’adolescence et vous avez vu le danger qui guette l’adolescent de partout. Depuis notre

époque, ce danger n’a fait que s’accroître année après année. Quelque soit la confiance que

vous avez dans vos enfants, vous ne savez ce qui peut se produire – qu’Allah les protège de

tout mal. S’ils manifestent le désir d’avoir des rapports sexuels ou de se marier avec une

personne particulière, sachez que l’Islam vous demande de les marier et de ne pas les exposer

à la fornication. Sachez que sans l’Islam, il l’aurait fait sans que vous n’en sachiez rien.

Evidemment ils sont jeunes, ils manquent de maturité, de sens des responsabilités,

d’expérience dans la vie, mais je préfère que ma fille se marie et divorce plutôt qu’elle

fornique dans la discrétion totale.

Je sais que beaucoup de gens s’opposent au mariage des adolescents, mais quelle alternative ?

Leur demander de patienter et souffrir, d’être constamment perturbés dans leur foi et leur

religion jusqu’à ce qu’ils soient en âge de s’assumer, au risque de tomber dans la fornication

ou de rompre avec leurs parents par déception et manque de reconnaissance ? Entre les deux,

je préfère les marier et les laisser mûrir dans l’école de la vie, tout en les soutenant et les

accompagnant sur tous les plans. Bien entendu, ceci ne consternent que ceux qui émettent ce

désir ; il reste beaucoup de jeunes qui s’abstiennent jusqu’à pouvoir assumer le mariage.

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d) Le groupe et la communauté La famille est le premier facteur de l’éducation des enfants, mais le groupe et la communauté

jouent aussi un rôle très important. Trouver pour son fils (ou fille) deux ou trois amis (ou

amies) de son âge, si possible de même niveau scolaire, et ayant la même envie de suivre la

religion est un atout de taille dans l’éducation. Si l’enfant ne découvre pas spontanément de

tels amis, il est utile de l’aider rencontrant d’autres familles pratiquantes ou en encourageant

ses relations avec des enfants qu’il connaît déjà. Bien sûr, la mosquée peut fournir de tels

amis, surtout dans l’adolescence.

la communauté a le devoir de fournir le contexte propice à ses jeunes : cours à la mosquée ou

dans les instituts, compétitions religieuses, scolaires ou sportives, loisirs, vacances, écoles,

livres, bandes dessinées, magazines, jeux, organisation du mariage, etc. chaque membre a le

devoir d’encourager ces initiatives selon ses possibilités. Beaucoup de ces initiatives

s’éteignent ou se développent au ralenti parce que la communauté ne suit pas : il n’y a pas

assez de demandes et de consommateurs pour les produits culturels musulmans. La demande

est certes croissante, mais il y a encore une majorité de parents qui ne pensent pas acheter des

livres pour leurs enfants, sans parler de tout le reste. En vérité les initiatives ne manquent pas,

mais les musulmans ne se bousculent pas quand il s’agit de mettre la main à la poche pour

l’éducation des enfants et cela est une grande injustice. Quelle injustice que de construire la

maison au bled avec l’argent des allocations familiales au lieu d’investir dans l’éducation des

enfants ! L’avenir des enfants n’est pas dans la maison, au bled ou ici, mais dans l’éducation

religieuse, et ensuite la réussite scolaire. Enfin, si vous voulez laisser un legs matériel à vos

enfants, mieux vaut monter une entreprise et les lancer professionnellement.

Pour finir, que se passe-t-il après les sept années de camaraderie ? Tu le considère comme ton

égal : laisse-le faire sa vie, tout en l’aidant et le conseillant comme tu peux, mais maintenant,

c’est SA vie. Il prend un chemin que tu désapprouves, prie pour lui, laisse la porte ouverte et

ne perds pas espoir en Dieu ni en lui si tu as bien travaillé tes trois périodes.

Pour fini, je vous propose cette histoire d’un jeune bien mûr.

Il y eu une sécheresse sous le règne de Hichâm Ibn Abd Al-Malik. Les tribus vinrent le voir et

il y avait parmi eux Dirwâs Ibn Habib, un adolescent de quatorze ans. Les nomades furent

impressionnés par le roi et reculèrent. Hchâm vit Dirwâs et, le trouvant petit, dit à son

chambellan : « Mais tous ceux qui veulent me voir entrent, même les enfants ! » Dirwâs

comprit qu’il parlait de lui et dit : « Chef des croyants ! Mon entrée ne te diminue en rien et

m’honore. Ces gens sont venus pour une affaire mais ont reculé. Or les parles sont une

expression et le silence est un secret, et les paroles ne peuvent être connues qu’en les

exprimant. » « Exprimes-toi donc, que ton père soit un brave ! » Dit Hichâm qui fut pris

d’admiration pour le jeune. Il dit : « Chef des croyants ! Nous avons subi trois années de

sécheresse : La première fit fondre la graisse ; la seconde consomma la viande ; et la troisième

attaqua les os. Or vous avez des biens en abondance : s’ils appartiennent à Allah, distribuez-

les aux serviteurs d’Allah qui en ont besoin. S’ils sont aux serviteurs d’Allah, pourquoi donc

les en priver ? Et si ce sont les vôtres, faites en la charité car Allah récompense les charitables

et n’oublie pas la récompense des bienfaisants. Et saches, chef des croyants, que le

gouverneur est au peuple ce que l’âme est au corps : le corps n’a pas de vie sans lui ». Hichâm

dit : « l’enfant n’a laissé aucune excuse dans les trois cas ! » Il ordonna de partager dans sa

tribu 100.000 dirham et d’en donner 100.000 à Dirwâs. Il dit : « Chef des croyants ! Rajoutes-

la au don de ma tribu car je ne voudrais pas que le don ne suffise pas à leurs besoins ». Il

dit : « tu n’as aucune demande pour toi ? » Il dit : « je n’ai aucun besoin de plus que les autres

musulmans ! »