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Be tteravier Le 10 Le Brésil et l’Australie ont officiellement deman- dé à l’OMC de lancer une consultation portant sur les subventions accordées par l’Inde à son secteur sucre. Selon les autorités brésiliennes, l’augmentation de produc- tion indienne pourrait se traduire par une chute de 25,5% des cours mondiaux du sucre sur la campagne 2018/19. Si la consultation n’apporte de réponse satisfaisante sous 60 jours, elle pourrait être suivie d’un panel (jugement). Suite à la fermeture par Südzucker de 2 sucre- ries, à Cagny et à Eppeville, le gouvernement français a demandé à la direction de Südzucker d’exami- ner toutes les options pour maintenir une activité industrielle sur ces sites et d’en envisager la vente. Südzucker ne semblait pas immédiatement enclin à revenir sur sa décision ou à entamer un dialogue avec le gouvernement. Le gouvernement indien va prendre en charge une partie des intérêts sur des prêts bancaires consentis par l’industrie sucrière pour stimuler la production d’éthanol et atteindre ainsi un taux d’incorporation de 10% d’étha- nol à l’essence. L’industrie a proposé de livrer 510.000 m3 d’éthanol produit à partir de canne au cours de cette campagne, ce qui équi- vaut à quelque 500.000 tonnes de sucre. Egypte : 48 000 hectares de betteraves seront semés en 2019, soit une expansion de 8 400 ha par rapport à l’an dernier. Pour développer la culture de la betterave moins exigeante en eau que la canne, le gouvernement accorde des subventions. L’Egypte a l’intention de produire environ 1,4 Mt de sucre de betterave cette année, et environ1 Mt de sucre extrait de la canne. Ukraine : baisse prévue de la production de sucre de 1,8 million de tonnes en 2018/19 à 1,6 Mt en 2019/20 selon l’association nationale des fabricants ukrai- niens, Ukrtsukor. Les surfaces betteravières devraient baisser de 25 % et n’atteindraient que 230 000 hectares en 2019. Seules 34 ou 35 sucreries seront opérationnelles, contre 42 en 2018/19. Espagne : la coopérative sucrière Acor compte fortement augmenter sa production de sucre de betterave en 2019/20 : 200.000 tonnes de sucre blanc à compa- rer aux 126.000 t obtenues pour la campagne 2018/19. La coopéra- tive a garanti à ses membres un prix de la betterave à 16° d’au moins 42 € par tonne. La sole betteravière devrait passer de 10.000 à 14.500 hectares de betteraves. En bref Mécanisation du bâchage: le projet d’aide à l’investissement de la Région wallonne continue. Semer pour récolter 2 PLATEFORME “AGRICULTURE & PROGRESS” 2 ORGANE MENSUEL DE LA CONFÉDÉRATION DES BETTERAVIERS BELGES • 53IEME ANNEE N° 556 • MAI-JUIN 2019 • P 806265 COLOPHON Editeur responsable Marcel Jehaes, Président de la CBB Directeur de la publication Peter Haegeman Edition et publicité Bernadette Bické - Martine Moyart Responsable de la technique betteravière IRBAB Tienen Imprimerie Corelio Printing Abonnement annuel Belgique 12,00 € UE 22,00 € Hors UE 27,00 € IBAN BE 70 1031 0384 3925 • TVA BE 0445.069.157 Organe mensuel de la Confédération des Betteraviers Belges asbl CBB • Boulevard Anspach 111 / 10 • 1000 Bruxelles T 02 513 68 98 • F 02 512 19 88 • www.cbb.be • [email protected] Twitter: @cbb_fr Merci d’avoir choisi BETASEED en si grand nombre ! BETASEED. SIMPLY DIFFERENT. www.betaseed.be

Betteravier - CBB · d’éduquer et de démystifier certains mythes souvent attribués à ... péennes concernées entendent informer de manière pédagogique ... gamme de ressources

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BetteravierLe

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Le Brésil et l’Australie ont officiellement deman-dé à l’OMC de lancer une consultation portant

sur les subventions accordées par l’Inde à son secteur sucre. Selon les autorités brésiliennes, l’augmentation de produc-tion indienne pourrait se traduire par une chute de 25,5% des cours mondiaux du sucre sur la campagne 2018/19. Si la consultation n’apporte de réponse satisfaisante sous 60 jours, elle pourrait être suivie d’un panel (jugement).

Suite à la fermeture par Südzucker de 2 sucre-ries, à Cagny et à Eppeville, le gouvernement

français a demandé à la direction de Südzucker d’exami-ner toutes les options pour maintenir une activité industrielle sur ces sites et d’en envisager la vente. Südzucker ne semblait pas immédiatement enclin à revenir sur sa décision ou à entamer un dialogue avec le gouvernement.

Le gouvernement indien va prendre en charge une partie des intérêts sur des prêts bancaires

consentis par l’industrie sucrière pour stimuler la production d’éthanol et atteindre ainsi un taux d’incorporation de 10% d’étha-nol à l’essence. L’industrie a proposé de livrer 510.000 m3 d’éthanol produit à partir de canne au cours de cette campagne, ce qui équi-vaut à quelque 500.000 tonnes de sucre.

Egypte : 48 000 hectares de betteraves seront semés en 2019, soit une expansion de 8 400 ha

par rapport à l’an dernier. Pour développer la culture de la betterave moins exigeante en eau que la canne, le gouvernement accorde des subventions. L’Egypte a l’intention de produire environ 1,4 Mt de sucre de betterave cette année, et environ1 Mt de sucre extrait de la canne.

Ukraine : baisse prévue de la production de sucre de 1,8 million de tonnes en 2018/19 à 1,6

Mt en 2019/20 selon l’association nationale des fabricants ukrai-niens, Ukrtsukor. Les surfaces betteravières devraient baisser de 25 % et n’atteindraient que 230 000 hectares en 2019. Seules 34 ou 35 sucreries seront opérationnelles, contre 42 en 2018/19.

Espagne : la coopérative sucrière Acor compte fortement augmenter sa production de sucre de

betterave en 2019/20 : 200.000 tonnes de sucre blanc à compa-rer aux 126.000 t obtenues pour la campagne 2018/19. La coopéra-tive a garanti à ses membres un prix de la betterave à 16° d’au moins 42 € par tonne. La sole betteravière devrait passer de 10.000 à 14.500 hectares de betteraves.

En bref

Mécanisation du bâchage: le projet d’aide à l’investissement de la Région wallonne continue.

Semer pour récolter

2

PLATEFORME “AGRICULTURE & PROGRESS” 

2

ORGANE MENSUEL DE LA CONFÉDÉRATION DES BETTERAVIERS BELGES • 53IEME ANNEE N° 556 • MAI-JUIN 2019 • P 806265

COLOPHONEditeur responsable Marcel Jehaes, Président de la CBBDirecteur de la publication Peter HaegemanEdition et publicité Bernadette Bické - Martine MoyartResponsable de la technique betteravière IRBAB TienenImprimerie Corelio PrintingAbonnement annuel Belgique 12,00 € UE 22,00 € Hors UE 27,00 €IBAN BE 70 1031 0384 3925 • TVA BE 0445.069.157

Organe mensuel de la Confédération des Betteraviers Belgesasbl CBB • Boulevard Anspach 111 / 10 • 1000 Bruxelles T 02 513 68 98 • F 02 512 19 88 • www.cbb.be • [email protected]: @cbb_fr

Merci d’avoir choisi BETASEED en si grand nombre !

BETASEED. SIMPLY DIFFERENT. www.betaseed.be

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EDITO2

ACTUALITÉS2

La plateforme Agriculture & Progress a été lancée sur Twitter afin de promouvoir la production durable de betteraves, de sucre et de maïs pour les agriculteurs européens mais aussi pour les

autres maillons de la chaîne tels que les opérateurs, les employés et les consommateurs.Par cette initiative, les organisations européennes de l’industrie sucrière (CEFS), des planteurs de betteraves (CIBE) et des producteurs de maïs (CEPM) unissent leurs forces depuis le 12 février 2019 afin d’éduquer et de démystifier certains mythes souvent attribués à l’agriculture dans les médias. Concrètement, il s’agit de promouvoir les bonnes pratiques et de suivre la vie quotidienne du secteur agri-cole. En effet, l’opinion publique est de plus en plus critique et soulève des questions concernant les pratiques agricoles actuelles notamment par rapport à l’utilisation des produits phytosanitaires ou des nou-velles techniques de sélections variétales. En découlent des interdic-tions et des restrictions de leurs usages ce qui compromet la capacité à soutenir la production, à améliorer la compétitivité et les bonnes pratiques agricoles des fermiers et des industries de transformation.

Via la plateforme Agriculture & Progress, les organisations euro-péennes concernées entendent informer de manière pédagogique les citoyens et les décideurs quant aux besoins et défis auxquels il faut répondre pour garantir une production agricole durable ainsi que le rôle essentiel de l’innovation dans ce contexte. Via des infographies (voir ci-contre) on tente, entre autres, d’illustrer la polyvalence remar-quable de la culture de betterave et son aspect «  zéro déchet  ». En effet, celle-ci est loin de ne fournir que du sucre ! Elle nous approvi-sionne en matière première pour d’autres applications alimentaires comme l’alimentation animale. Mais elle produit également une large gamme de ressources pour des applications non alimentaires telles que la fertilisation et le conditionnement du sol, les énergies renouve-lables, la construction etc. L’objectif de cet outil est d’aboutir à un cadre réglementaire solide et basé sur la science afin de garantir un équilibre entre la santé, la pro-tection de l’environnement et une production agricole de qualité assurant un niveau de revenu adéquat aux agriculteurs. Pour ce faire, les actions seront non seulement menées par des com-munications régulières sur Twitter mais aussi par des articles dans les

revues agricoles et agro-alimentaires, par l’élaboration des plaidoyers exprimant nos prises de positions et par la participation à des évène-ments clés. n

« Agriculture & Progress » : en faveur de l’innovation et de la durabilité

Dans quelques semaines, le 26 mai, des élections auront lieu dans notre pays. Ce ne sera pas n’importe quelle élection : ce n’est que la deuxième fois que les scrutins fédéraux et

régionaux coïncident. Et ensuite, qu’en sera-t-il des majorités à trouver et des gouvernements à former  ? Ces majorités seront-elles les mêmes ? Ou bien différeront-elles selon les différents niveaux politiques ? Voilà une question intéressante pour les fai-seurs d’opinion et les politologues... mais aussi pour les citoyens et les entreprises. En fait, la question clé est de savoir si cela débou-chera sur une politique cohérente. Cela vaut certainement pour notre secteur qui doit tenir compte des réglementations des diffé-rents niveaux de pouvoir.La CBB a donc listé les attentes des producteurs de betteraves afin de pouvoir les proposer dès maintenant et de manière systéma-tique aux partis politiques et ensuite, aux élus et aux décideurs politiques.Avec vous, je voudrais m’attarder sur deux de ces attentes : la durabilité et l’innovation.Une première attente, très importante, concerne la durabilité que la société attend de l’agriculture. Nous voulons y contribuer avec la culture de la betterave. Sans oublier que beaucoup d’efforts ont déjà été faits. Et sachant que notre culture est durable en soi : la betterave génère cinq fois plus d’énergie qu’elle n’en consomme, elle peut être utilisée entièrement, c’est-à-dire avec peu de déchets, non seulement pour l’alimentation humaine, mais aussi pour l’alimentation animale ainsi que pour d’autres applications comme les biocarburants.

Pour beaucoup, la durabilité commence par les produits phytosa-nitaires. Nous préconisons pour la protection phytosanitaire une approche cohérente et réaliste, basée sur une évaluation des risques aussi objective que possible. La cohérence signifie ici, par exemple, d’éviter qu’un niveau politique ne cherche pas à faire «mieux» qu’un autre.L’innovation est étroitement liée à la durabilité. Il s’agit là d’un élément crucial, en particulier par le biais de la recherche et du développement, pour sauvegarder et accroître la viabilité écono-mique de la betterave et son caractère durable. Cela exige une législation orientée vers l’avenir qui facilite à la fois le développe-ment de nouvelles variétés et la rapidité avec laquelle cela peut se produire. Et aussi les moyens nécessaires pour permettre la recherche appliquée et le développement. Je pense ici à l’amélio-ration génétique et aux nouvelles techniques de sélection NBT (New Breeding Techniques).Bien sûr, nous ne devons pas oublier qu’avec les parlements fédé-ral et régional, nous allons aussi nommer de nouveaux représen-tants européens. Et par la suite, une nouvelle Commission sera également mise en place.Nous attendons de l’Europe, maintenant que les quotas de sucre ont été abolis et que la concurrence mondiale s’est pleinement développée, qu’elle fournisse aux planteurs de betteraves les outils nécessaires pour être compétitifs et rentables.Les acteurs du marché doivent pouvoir disposer des instruments nécessaires et adéquats pour faire face à l’augmentation des risques et à la volatilité accrue des marchés. La connaissance de ces

marchés - en d’autres termes, la transparence des prix de la bette-rave - est un point de départ essentiel. Nous avons encore un long chemin à parcourir à cet égard.Un autre point douloureux, pour lequel nous attendons une réponse ferme de la part de l’Europe, est la concurrence avec le sucre des pays tiers. On constate en effet que notre marché du sucre communautaire est de plus en plus ouvert aux importations en provenance de pays tiers. Trop souvent, le sucre est utilisé comme monnaie d’échange dans les accords commerciaux. Dès lors arrive sur le marché un sucre qui ne répond pas aux mêmes normes environnementales, sociales et de sécurité alimentaire que le sucre européen. Il est donc essentiel que les règles du jeu soient les mêmes pour tous.La voix du peuple sera donc entendue le 26 mai. Nous continue-rons à travailler pour que la voix de notre secteur et de notre filière soit entendue haut et fort. Votre confédération sèmera. Quant à savoir si la récolte sera généreuse … Cela dépendra de ce qui sera décidé et mis en œuvre par la suite par nos politiciens, dans les différents domaines politiques. n

Peter Haegeman,Sécrétaire-général CBB

Memorandum CBB: semer pour récolter

Le marché européen du sucre traverse une crise sans précédent avec des prix du sucre et de la betterave à sucre à des niveaux histori-

quement bas depuis la fin des quotas.Le 19 mars dernier s’est réuni le Groupe de haut niveau sur le sucre qui réunit des experts du sec-teur des différents Etats membres. A cette occa-sion, la CIBE a relayé les inquiétudes des bettera-viers européens qu’elle représente. La CIBE a demandé aux institutions de l’UE de prendre des mesures urgentes et concrètes pour le secteur betteravier :- Soutenir les progrès en matière de durabili-

té dans la culture de la betterave, en particu-lier en ce qui concerne les produits phytophar-maceutiques, par des évaluations d’impact environnemental et économique, des décisions fondées sur les risques avec un calendrier approprié et des mesures d’accompagnement en matière d’innovation et de recherche et développement ;

- Mettre en place d’urgence des outils de ges-tion des risques opérationnels (par exemple, l’outil de stabilisation des revenus) et des filets

de sécurité (par exemple, le programme de transformation du sucre en éthanol et le pro-gramme de contrôle de l’offre) pour permettre aux producteurs de betteraves à sucre de gérer des marchés très volatils et des crises ;

- Renforcer la position des organisations de producteurs de betteraves sucrières dans la chaîne d’approvisionnement ;

- Améliorer encore la transparence sur les marchés du sucre et des produits à haute teneur en sucre ainsi que sur les marchés de l’isoglucose et de l’éthanol ;

- S’opposer à de nouvelles concessions en matière d’accès au marché et empêcher les pays tiers de pratiquer le dumping sur les mar-chés mondiaux.

Le président de la CIBE, Eric Lainé, a déclaré : «Les betteraviers européens ne peuvent qu’observer les dégâts majeurs de ces deux années sans quo-tas sur notre secteur (…) Aujourd’hui, le secteur prévoit de fermer des usines dans des régions compétitives (…). Il est temps d’agir afin d’attirer davantage l’innovation et les jeunes producteurs de betteraves dans notre secteur « n

Appel urgent des betteraviers européens à la Commission et aux États membres

Un projet de loi visant à interdire la mise sur le marché et l’usage des biocides et des pro-duits phytopharmaceutiques contenant les

substances de la famille des néonicotinoïdes est, depuis quelques mois, reconsidéré par la Commission de la Santé publique à la Chambre (voir aussi Le Betteravier d’avril, page 2). Ce projet datant de 2015 a finalement été approu-vé en deuxième lecture par la Commission le 20 mars dernier. La motivation principale sont les dommages éventuels que les néonicotinoïdes pourraient causer aux pollinisateurs notamment les abeilles, aux animaux et aux humains. Cependant, un délai supplémentaire jusqu’au 1er janvier 2021 a été approuvé pour les produits phytopharmaceutiques destinés aux cultures de laitues, endives, carottes, betteraves, chicorées, radicchio rosso et pain de sucre. En théorie, le sec-teur dispose donc de deux campagnes minimums pour trouver des alternatives viables et adapter les pratiques. Par ailleurs, cette proposition de loi est maintenant soumise à la procédure de notification européenne TRIS (Technical Regulation Information System).

Celle-ci s’applique à toute proposition de règle technique et notamment aux interdictions de com-mercialisation ou d’utilisation d’un produit au sein de l’Union européenne. Cela signifie que le projet de loi doit être examiné par la Commission euro-péenne et ses État-membres avant son adoption. De cette manière, l’UE peut s’assurer que le projet de loi est compatible avec la législation et les prin-cipes qui s’appliquent au sein de son marché inté-rieur et que cette loi ne constituerait pas un obsta-cle pour celui-ci. Concrètement, un statut quo de trois mois débute à partir de la date de notification du projet. Durant cette période, la loi ne peut pas être adoptée afin de permettre à la commission européenne et aux Etats membres d’examiner le dossier. Dans certains cas, cette période de statut quo peut être prolongée jusqu’à 18 mois. D’ici là, la fin de la législature aura entraîné la disso-lution de la Chambre des représentants. Le dossier peut toutefois être représenté lors de la nouvelle législature. En conclusion, le danger d’interdiction fédérale des néonicotinoïdes semble être écarté à court – voire moyen – terme. n

Interdiction fédérale de vente de néonicotinoïdes : où en est-on ?

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Lors de l’assemblée générale des planteurs du Hainaut au mois de février dernier, certaines interrogations et demandes avaient été transmises à l’industriel. Depuis, le Comité de Coordination du Hainaut s’est réuni à plusieurs reprises. Voici la situation actuelle des nouvelles interprofession-nelles et des revendications de vos représentants.

Rappel prix 2018Le prix de la betterave payé actuellement est de 22,89 € la tonne de betteraves à 17,5° S auquel il faut ajouter la valeur pulpe (4€). Un rapide calcul permet de conclure que les ventes du sucre d’Iscal sont dans la moyenne du price reporting européen des ventes du sucre des 4 premiers mois de commercialisation. Est-ce la réalité ? Il faut espérer que les ventes actuelles du sucre permettront une meilleure rémunération car à ce prix-là, la culture de betteraves est difficilement rentable pour beaucoup de betteraviers. La réponse sera donnée à la fin de la campagne de commercialisation du sucre fin septembre 2019.

Erreur de paiement 31 janvierIscal a fait des erreurs dans ses paiements de janvier. Certains contrats ont été payés deux fois, les coûts de transport pour le contrat B n’ont pas été retirés,… Un courrier a été envoyé pour corriger cela. Attention donc, ce que vous avez reçu en janvier ne correspond peut-être pas à ce que vous auriez dû avoir ! Il vous faudra dès lors rembourser la sucrerie.

Un transfert de betteraves vers Suiker-UnieComme Ronald Demuynck l’avait annoncé à l’assemblée des planteurs du Hainaut, entre 100.000 et 130.000 tonnes de betteraves contractées par Iscal seront vendues à Suiker Unie. Il ne s’agit donc pas d’un travail à façon mais bien d’une vente de betteraves. Les 3 régions concernées sont situées en Flandre. Suite à cela, Iscal a décidé de supprimer les coûts de transport pour les betteraves situées à plus de 64 km. Les contrats B existent toujours mais il n’y aurait plus de discrimination sur la distance. Pour compen-ser les betteraves envoyées à Suiker Unie, la quantité de contrats C a été doublée par rapport à 2018. Le périmètre d’attribution est passé de 30 à 50 km autour de l’usine. Iscal espère par ces opérations saisir une opportunité de diminuer ses coûts de transport.

Vers une juste rétribution des contrats C ?Vos représentants en ont profité pour ouvrir à nouveau la discussion sur la rémunération des contrats C. En effet, Iscal ayant de plus en plus besoin de ces contrats, il semble évident que ceux-ci doivent béné-ficier des mêmes conditions que les autres contrats. Rappelez-vous, si les contrats C peuvent « béné-ficier » d’un « sous-prix », il ne peuvent pas bénéficier d’un surprix. En d’autres termes, lorsque le prix du sucre descend en dessous de 390 €, le prix de la betterave de ces contrats descend aussi mais lorsque le prix du sucre est au-dessus de 442,90 €, les contrats C restent plafonnés à 29,84 € à 17,50°Z. Le comble de cette situation est que le surprix peut être attribué aux contrats B non-produits . Un argument supplémen-taire pour appuyer cette volonté de payer les contrats C comme les autres est de dire que c’est grâce à ces contrats C que l’usine fait des économies de coûts de transport. Selon vos représentants, toutes les bette-raves livrées en contrat devraient avoir droit à ce surprix. Malheureusement, aucun accord n’a été trouvé dans ce sens ; nous en reparlerons donc lors des accords de 2020.

Campagne 2020, qu’attendre des nouveaux accords ? Pour la campagne 2020, un nouvel accord devra être discuté en interprofession. La volonté du Comité de Coordination du Hainaut est d’avoir des conditions rémunératrices et sans discriminations pour toutes les betteraves en contrat. De plus, il faut envisager la réception des betteraves entières à Fontenoy. Cela conduira à de nouvelles négociations pour la détermination du prix de la betterave mais c’est un passage obligé. n

Judith Braconnier, Secrétaire

Nouvelles interprofessionnelles à Iscal

CBB

La CBB est heureuse d’accueillir une nouvelle collaboratrice

Toute l’équipe de la CBB a le plaisir de vous annoncer l’arrivée de sa nouvelle collègue Marine Torfs. Originaire de Bruxelles, Marine est jeune diplômée en bioingé-

nieur. Elle a obtenu son master en bioingénieur (sciences agronomiques à finalité spécialisée : productions animale et végétale et économie) à Gembloux. Son travail de fin d’études, visant à élargir les connaissances par rapport à l’utilisation de fourrages ligneux pour la nutrition animale afin de contribuer au développement de systèmes agraires durables pour les pays tropicaux en développement, a reçu le prix de la fondation Lardinois, récompensant un travail de fin d’études dont les résultats sont susceptibles d’améliorer sen-siblement les conditions de vie des populations les plus défavorisées dans les pays en développe-ment.Pendant ses études, elle a effectué différents stages, entre autres dans une ferme pilote durable « De levende aarde » (Limbourg)et en tant que consultante en études d’impact environnemental. Après ses études, elle est partie en Australie pendant près d’une année où elle a acquis de l’expé-rience dans différentes fermes et fait la découverte de divers systèmes de production agricole (vigne, pomme, kiwi, ranch).Face aux défis de plus en plus grands que rencontre notre secteur, Marine occupera le poste de Junior Advisor et aura pour tâches notamment  : de suivre les évolutions des législations euro-péenne et autres qui ont un impact sur notre secteur, d’initier et de participer à des études et projets qui créent une valeur ajoutée pour les betteraviers, de suivre les dossiers à caractère agronomique ayant un impact sur la rentabilité de la culture betteravière, …Nous souhaitons la bienvenue à Marine à la CBB ainsi que plein de succès et d’épanouissement dans son travail !

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La RT a terminé ses réunions d’hiver. Les nou-velles annoncées ne sont pas bonnes et la crise actuelle que connaît le secteur est sans précé-dent. Après avoir participé à celles-ci, vos repré-sentants pensent qu’il est important de commu-niquer ce qui a été dit et quelques compléments d’informations.

Campagne 2018Rappelez-vous, la campagne 2018 avait démarré le 18 septembre à Tirlemont et seulement 15 jours plus tard à Longchamps à capacité réduite à cause d’un problème de retrait de permis d’exploitation par l’AFSCA sur le site de Wanze. Très rapidement, la RT a fait son possible pour augmenter la cadence de Longchamps malgré une impossibilité de remplir tous ces silos à cause des réparations en cours. A cause de cela, du transfert de jus dense de Tirlemont à Wanze et de quelques pannes un peu plus fréquentes que l’année passée, l’écrasement moyen des usines RT est finalement d’environ 30.500 tonnes par jour, ce qui fait une campagne 120 jours à Longchamps et 133 jours à Tirlemont. En fin de campagne, le site de Wanze s’est vu octroyer à nouveau son permis général d’exploitation. Vos représentants ont insisté auprès de la RT pour que les consé-quences de la situation à Wanze ne soient pas répercutées sur les planteurs et pour obtenir des compensations adéquates. Finalement, les primes hâtives vont être augmentées de 35  % et les primes tar-dives ne vont pas être diminuées. Vu qu’il y a eu un plus grand nombre de glissements entre les usines et que cela est dû à la situa-tion à Wanze, le calcul de la distance du transport de la terre se fera à partir de l’usine la plus proche. De plus, les coûts engendrés pour les semaines de contrôle supplémentaires seront pris en charge par la RT. Comme le prévoit l’accord interprofessionnel, la RT a également payé les indemnités de retard pour les avaleuses qui avaient plus de 8 jours de retard.Le rendement final de la campagne 2018 est de 81,17 t/ha à 18,63°Z. Malgré la sécheresse de 2018, ce rendement est l’un des meilleurs en Europe et la quantité de sucre par hectare se trouve dans la moyenne RT des 5 dernières années. Les conditions climatiques particulières de cette année font que ces résultats cachent de grandes disparités locales et régionales. Celles-ci expliquent également, la tare terre exceptionnellement basse de 2,73 %. Le nombre de tas pénalisé avec trop de betteraves non conformes (« avec feuilles ») est inférieur à 3 %. Pour rappel, au début de la campagne, à cause de certaines diffi-cultés d’arrachage, beaucoup de tas étaient pénalisables. Le Coco Hesbaye et la RT  se sont mis d’accord pour changer les bornes de pénalités des betteraves Non Conformes. Elles ont été adaptées de 18 à 22 et de 26 à 30 pour toutes les livraisons jusqu’au 31/10 compris. De

plus, toutes les tares terres négatives dues au fait que les betteraves très sèches reprennent de l’eau ont bien été mises à 0 (phénomène remarqué du 18/09 au 27/09).Concernant les contrôles de vos betteraves, outre de vous assurer des analyses conformes de vos livraisons, les analyses de finesse de râpure ont permis de corriger en votre faveur les richesses d’environ 25 jours sur la campagne. Les contrôles des pertes aux parmentières ont permis de rectifier les tares terres sur 11 jours. Le syndicat a éga-lement traité une centaine de plaintes de planteurs.

Paiements et Prix Betteraves 2018Voici une synthèse de ce qui a déjà été payé pour vos betteraves 2018. Ce qui a été payé pendant la campagne :- Acompte de 17  € à 17°Z pour les livraisons des betteraves en

contrat.- Dédommagement du chargement et transport pour les axes et

faux-axes.- Déduction des factures écumes 2017.Ce qui a été payé au 31 mars 2019 :- Contrat de Base : il n’y aura pas d’ajustement de prix par rapport

à l’acompte de 17 € à 17°Z. - Contrat Additionnel : paiement des 4 €/t auquel il faut soustraire les

4 € du transport mutualisé.- Hors contrat : paiement de 11 €/t à 17°Z. - Les primes et les pénalités sur tout (primes richesse, primes hâtives

et tardives, pénalités betteraves non conformes, pénalités tare terre, transport de la terre, indemnité bâchage).

- Déduction des factures de semences 2018 et des pulpes 2018.Si les décomptes sont négatifs, les planteurs pourront payer leurs factures via le paiement du mois de juin sans intérêt de retard.Concernant le hors contrat, il est nécessaire d’apporter une précision, l’AIP 2018 prévoit que le hors contrat correspond à 75 % du prix du contrat de base. Or, si on applique cette règle en fonction de ce qui a été payé, il aurait dû être de 12,75 €. On ne peut donc que conclure que le prix de base de la betterave qui a été payé est surestimé et ne correspond pas à 85 % du prix estimé en fonction des ventes de sucre SZ4 mais bien à 100% ! En d’autres mots, les 17 € correspondent au prix final de la betterave en fonction des ventes de sucre SZ4 des 5 premiers mois. Depuis le démarrage de la campagne de commercialisation du sucre en octobre 2018, les prix du sucre sur le marché EU n’ont cessé de baisser pour arriver au mois de décembre à un record historiquement bas de 300 €, sans compter les exportations sur le marché mondial qui se réalisent à un prix beaucoup plus bas. Le prix qui vous a été payé permet de conclure que Südzucker suit cette tendance. Le Coco Hesbaye peut entendre qu’avec un prix du sucre si bas, aucun indus-triel ne peut gagner de l’argent. Mais qu’en est-il des planteurs ?

AIP 2019 – Semis 2019Quelques changements ont été appliqués dans l’accord interprofes-sionnel 2019 par rapport à 2018. 1. Le barème des primes richesses est adapté. + 0,09 % pour tout

degré supplémentaire même à partir de 20°Z.2. Concernant le Contrat de Base et Contrat Additionnel. Un planteur

qui diminue son Contrat de Base ne pourra pas prendre un Contrat Additionnel de plus de 20 % de son nouveau Contrat de Base. De plus, le complément de prix pour le Contrat de Base sera supérieur à celui du Contrat Additionnel.

3. Les dates de paiement betteraves ont également été adaptées. Un acompte de 17 € sera versé dès le 10 octobre pour les betteraves livrées le mois précédent et ensuite des paiements tous les 10 du mois pour les betteraves du mois précédent. Les pulpes seront également facturées tous les mois. Tout le reste (ajustement du prix, primes, pénalités, indemnités) sera payé en juin et non plus en mars ; idem pour les déductions des factures semences.

4. Le dédommagement du chargement pour les axes et faux-axes devient une régression linéaire.

Actuellement, il y aurait environ 10 % de contrats en moins à la RT. Environ 30 % de semences commandées sont traitées aux NNI et presque tout le reste est enrobé avec du Force.

Judith Braconnier, Secrétaire

FÉDÉ-RT4La RT est-elle prête à rémunérer correctement ses betteraviers ?

La RT sera-elle prête en juin à mettre le prix nécessaire pour garantir une rentabilité aux betteraviers  ? Un com-plément de prix plus élevé que l’année passée est indis-pensable pour garantir une rentabilité de la culture de betteraves. Aucun feu n’est au vert actuellement et cela inquiète fortement les planteurs.

Et 2020 ?La RT a annoncé aux réunions d’hiver qu’elle était prête à négo-cier l’accord interprofessionnel pour la campagne 2020. Vos représentants sont à l’écoute mais leur message est clair  : les conditions doivent changer ! La grille de prix telle qu’elle est maintenant n’est pas tenable pour les planteurs. Avec des prix du sucre en dessous de 400 €, un grand nombre de betteraviers perd déjà de l’argent ; il faut que cela change ! Lors des réunions, il a été dit que nous sommes ensemble dans cette crise mais si c’est le cas, un signal positif devra être envoyé par la RT. Les planteurs seront tenus au courant de l’évolution des négo-ciations avec la RT. Les négociateurs comptent sur le soutien de tous car c’est ensemble en se serrant les coudes que nous sorti-rons de cette crise sans précédent. n

ACTUALITÉS

Le pacte de solution replace les agriculteurs au centre du débat PPPLe pacte de solution est une initiative prise par des agriculteurs et agricultrices de la FWA afin de replacer les agriculteurs au centre du débat lié aux Produits de Protection des Plantes (PPP).

Cette initiative a été mise en œuvre afin de répondre au contexte actuel hostile face aux produits phytopharmaceu-tiques. En effet, l’opinion publique est très critique à leur égard

et soulève de plus en plus de questions et de craintes. Parallèlement, les médias véhiculent des messages négatifs par rapport aux pra-tiques culturales. Cela entraine des conséquences politiques et législatives : les conditions d’accès au marché des PPP sont de plus en plus strictes, des produits sont constamment supprimés du mar-ché et les réglementations compliquées à mettre en place. Cela entrave la compétitivité et la rentabilité des exploitations agricoles alors que le contexte économique est déjà peu favorable à la pro-duction primaire.

Des objectifs techniques et de communica-tionDans ce contexte difficile, les agriculteurs souhaitent jouer un rôle actif dans la construction des modèles agricoles de demain et reve-nir au centre des discussions. Leurs actions se concrétiseront d’une part, par la recherche de solutions techniques durables en réunissant les partenaires agricoles tels que le monde scientifique, les exploi-tants, les semenciers, le machinisme et l’industrie afin de favoriser

les synergies entre les solutions. D’autre part, ils seront également actifs dans la communication envers le grand public et les décideurs politiques. De cette manière, ils souhaitent arriver à des solutions pour une transition vers une agriculture toujours plus respectueuse de l’homme et de l’environ-nement en conservant la qualité sanitaire de leur production, la souveraineté alimentaire et la rentabilité des exploitations.

On ne part pas de rien…Dans ce sens, les agriculteurs ont déjà accompli des réductions consi-dérables des quantités de produits utilisés et, par le pacte, ils expri-ment qu’ils sont volontaires et engagés à adapter leurs pratiques afin de répondre à la demande des citoyens, de mieux préserver leur outil de production et de garantir leur rentabilité. Au sein de la FWA, la réflexion sur les solutions et alternatives aux PPP a déjà été amor-cée à l’occasion du projet Duraphyto. Par ailleurs, le pacte de solu-tion s’inspire de l’initiative française du « contrat de solutions, une trajectoire de progrès pour la protection des plantes ».

Vers un progrès !L’initiative repose sur un plaidoyer : « le Pacte de Solution ». Il reven-dique une agriculture forte, innovante et performante, soutenue par les citoyens, qui respecte les trois piliers - économique, sociale et environnemental - de la durabilité et où tous les modèles agricoles durables peuvent coexister. Le champ d’action pour la recherche de solutions techniques s’étend sur un panel très diversifié de domaines tels que l’amélioration des

pratiques agronomiques, les produits de protection des plantes, le biocontrôle, la recherche variétale, l’agriculture de précision, le ren-forcement du conseil et de la formation et la mécanisation des équipements.L’agenda du projet se décline en plusieurs étapes  : une première réunion des acteurs agricoles pour discuter de l’ébauche du pacte et identifier les freins et besoins, pour se tourner ensuite vers les centres de recherche et les universités afin de porter un message vers le politique.La première réunion a eu lieu le 19 février dernier et a réuni environ trente agriculteurs membres de la FWA et une trentaine d’organisa-tions dont la FWA, la CBB, l’IRBAB, l’ABW, Semzabel, Fedagrim et Phytofar. En résumé, il en est ressorti que les agriculteurs souhaitent continuer d’utiliser les PPP de manière responsable et raisonnée et qu’ils se heurtent à l’absence de solutions alternatives. En effet, ils sont volontaires à en réduire l’impact par la mise en œuvre d’une approche holistique. Par ailleurs, les freins à l’application d’alternatives ont été identifiés comme les trop faibles moyens économiques, le manque de forma-tion, le cadre légal qui, par exemple, ne permet pas l’accès aux nou-velles techniques de sélection variétale et les exigences de qualité des acheteurs. Finalement, des besoins de soutien de la recherche scientifique, de formation, de systèmes d’avertissements améliorés, de procédés précis, de variétés diversifiées et résistantes, de certi-tude économique et une information transparente aux citoyens ont été soulevés. n

La lutte contre les insectes ravageurs nécessite des efforts supplémentaires à partir de cette saison. En avril 2018, l’Union Européenne a voté l’interdiction d’utilisation de trois néonicotinoïdes (NNi’s). Fin novembre, la Belgique a délivré une autorisation de 120 jours pour l’utilisation de clo-thianidine (Poncho Beta – 60g clothianidine combiné avec 8g béta-cyfluthrine par unité de se-mences) et thiaméthoxame (Cruiser Force – 60g thiaméthoxame par unité de semences combiné avec 6g de téfluthrine par unité de semences) pour le traitement des semences de betteraves sucrières du 15/02/2019 au 18/04/2019. L’usage est autorisé sous des conditions strictes au niveau de la rotation (principe de précaution). Ces conditions visent à réduire à néant le risque de contact entre les pollinisateurs et d’éventuels résidus de NNi’s dans le pollen et le nectar des cultures at-tractives implantées après les betteraves sucrières. Dû aux conditions strictes imposées, environ 70% des betteraviers ont choisi des graines traitées uniquement avec Force (10g téfluthrine/unité de semences). La substance active de Force est une pyréthrinoïde, la téfluthrine. Force assure une protection contre la majorité des insectes du sol. En revanche, Force ne fournit aucune protection contre les insectes aériens contrairement aux traitements de semences avec des NNi’s (Poncho Beta ou Cruiser Force). Pour les insectes aériens, la seule alternative aux NNi’s est un recours aux traitements foliaires. Par conséquent, l’interdiction des NNi’s engendre de nombreux changements en culture bettera-vière pour la saison 2019. Les insectes aériens et en moindre mesure les insectes souterrains, dont nous n’avions plus à nous soucier depuis de nombreuses années, vont dès à présent faire l’objet de surveillances intensives et d’interventions phytosanitaires en saison si les seuils de traitement sont atteints. Les observations régulières dans les parcelles de betteraves seront indispensables du semis jusqu’à la fermeture des lignes. Grace à ces observations et aux avertissements hebdo-madaires de l’IRBAB, les betteraviers pourront déterminer le moment adéquat pour effectuer les applications d’insecticides foliaires si nécessaire. Cet article présente les principaux insectes souterrains et aériens ravageurs de la betterave su-crière. Les seuils de traitement et les moyens de lutte efficaces contre ceux-ci sont également détaillés ci-dessous.

Connaissez-vous les insectes ravageurs de la betterave et les dégâts associés? Le raisonnement d’une intervention insecticide commence par une bonne connaissance des in-sectes souterrains et aériens ravageurs de la betterave sucrière et des dégâts qu’ils engendrent. Sur notre site internet se trouve un module qui peut vous aider à reconnaitre les différents in-sectes ravageurs. Le module est également disponible sous forme d’application sur le smartphone et peut être téléchargé sur notre site internet (www.irbab-kbivb.be > Rapidement vers > Tous les modules et apps en ligne). Une fois que l’application est installée, l’identification peut se faire hors ligne. Une connexion internet est uniquement requise pour visualiser les photos.

Quels sont les ravageurs souterrains? Quel est le moyen de lutte ? Les principaux ravageurs du sol en betteraves sucrières sont les larves de tipule, les larves de tau-pin, les atomaires souterrains, les collemboles, les blaniules et les scutigérelles. Ces ravageurs engendrent des dégâts du semis jusqu’au stade 2-4 feuilles, rarement 6 feuilles. Leurs caractéris-tiques principales sont résumées ci-dessous.

Les larves de tipule sont de couleur gris terreux et mesurent de 1.5 à 4 cm de long. Leur corps cylindrique est mou et résistant. Elles sont responsables de morsures au niveau de la surface du sol sur les feuilles et/ou les tigelles. Elles peuvent également sectionner les tigelles sous le sol. L’observation de morceaux de feuilles ou des feuilles entières tirés dans le sol indique sans aucun doute la présence de larves de tipules dans votre parcelle. Cette observation est typique des dé-gâts liés aux tipules. Souvent, l’observation des larves de tipules est plus facile très tôt le matin, dans la fraicheur matinale, car elles sortent du sol à ce moment. Les attaques de tipules peuvent perdurer jusqu’au 10 mai environ.

Les larves de taupin ont un corps cylindrique extrêmement dur et résistant de couleur jaune pâle brillant de 17 à 20 mm de long. Elles possèdent trois paires de pattes derrière la tête. Les larves sectionnent et rongent les jeunes racines, l’hypocotyle et/ou le sommet des jeunes plantules. Le risque de présence de larves de taupin est plus élevé après des prairies retournées et des grami-nées. Les larves peuvent causer des dégâts pendant 4 ans après une prairie.

Les atomaires sont des petits coléoptères légèrement aplatis (3mm de long) de couleur brun rou-geâtre à brun foncé. Leurs antennes sont rougeâtres et leurs pattes sont jaunes. Ils présentent la particularité de rester dans le sol en conditions sèches mais de venir en surface lorsque l’humidité de l’air est élevée. Ils sont donc responsables de dégâts aériens et souterrains. Les dégâts causés par les atomaires souterrains sont des petits trous au niveau de la radicelle et/ou à la base de l’hy-pocotyle. Une caractéristique particulière des morsures d’atomaire est qu’elles noircissent. Un liseré noir autour des morsures est observable. Les dégâts causés par les atomaires peuvent être considérables et engendrer des pertes de plantes. Les rotations courtes sont à éviter autant que possible afin de limiter les dégâts d’atomaires.

INSECTES MEMO 2019 Kathleen ANTOONS (KBIVB vzw - IRBAB asbl)

Photo 1 : L’application gratuite “Reconnaisance des maladies et ravageurs” permet de déterminer les maladies et les ravageurs responsables des dégâts à partir des symptômes observés au champ et en fonction du stade de développement de la betterave.

Photo 2 : Larve de tipule et dégât typique engendré par une larve de tipule.

Photo 3 : Larve de taupin

Photo 4: Morsures d’atomaires de couleur noir, à gauche et atomaire, à droite.

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INSTITUT ROYAL BELGE POUR L’AMÉLIORATION DE LA BETTERAVE ASBL

PVBC - PROGRAMME VULGARISATION BETTERAVE CHICORÉE, DANS LE CADRE DES CENTRES PILOTESRubrique rédigée et présentée sous la responsabilité de l’IRBAB, Barbara Manderyck, avec le soutien du Service public de Wallonie.

Molenstraat 45, B-3300 Tienen - [email protected] - www.irbab-kbivb.be

Techniques culturales betteravières

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La lutte contre les insectes ravageurs nécessite des efforts supplémentaires à partir de cette saison. En avril 2018, l’Union Européenne a voté l’interdiction d’utilisation de trois néonicotinoïdes (NNi’s). Fin novembre, la Belgique a délivré une autorisation de 120 jours pour l’utilisation de clo-thianidine (Poncho Beta – 60g clothianidine combiné avec 8g béta-cyfluthrine par unité de se-mences) et thiaméthoxame (Cruiser Force – 60g thiaméthoxame par unité de semences combiné avec 6g de téfluthrine par unité de semences) pour le traitement des semences de betteraves sucrières du 15/02/2019 au 18/04/2019. L’usage est autorisé sous des conditions strictes au niveau de la rotation (principe de précaution). Ces conditions visent à réduire à néant le risque de contact entre les pollinisateurs et d’éventuels résidus de NNi’s dans le pollen et le nectar des cultures at-tractives implantées après les betteraves sucrières. Dû aux conditions strictes imposées, environ 70% des betteraviers ont choisi des graines traitées uniquement avec Force (10g téfluthrine/unité de semences). La substance active de Force est une pyréthrinoïde, la téfluthrine. Force assure une protection contre la majorité des insectes du sol. En revanche, Force ne fournit aucune protection contre les insectes aériens contrairement aux traitements de semences avec des NNi’s (Poncho Beta ou Cruiser Force). Pour les insectes aériens, la seule alternative aux NNi’s est un recours aux traitements foliaires. Par conséquent, l’interdiction des NNi’s engendre de nombreux changements en culture bettera-vière pour la saison 2019. Les insectes aériens et en moindre mesure les insectes souterrains, dont nous n’avions plus à nous soucier depuis de nombreuses années, vont dès à présent faire l’objet de surveillances intensives et d’interventions phytosanitaires en saison si les seuils de traitement sont atteints. Les observations régulières dans les parcelles de betteraves seront indispensables du semis jusqu’à la fermeture des lignes. Grace à ces observations et aux avertissements hebdo-madaires de l’IRBAB, les betteraviers pourront déterminer le moment adéquat pour effectuer les applications d’insecticides foliaires si nécessaire. Cet article présente les principaux insectes souterrains et aériens ravageurs de la betterave su-crière. Les seuils de traitement et les moyens de lutte efficaces contre ceux-ci sont également détaillés ci-dessous.

Connaissez-vous les insectes ravageurs de la betterave et les dégâts associés? Le raisonnement d’une intervention insecticide commence par une bonne connaissance des in-sectes souterrains et aériens ravageurs de la betterave sucrière et des dégâts qu’ils engendrent. Sur notre site internet se trouve un module qui peut vous aider à reconnaitre les différents in-sectes ravageurs. Le module est également disponible sous forme d’application sur le smartphone et peut être téléchargé sur notre site internet (www.irbab-kbivb.be > Rapidement vers > Tous les modules et apps en ligne). Une fois que l’application est installée, l’identification peut se faire hors ligne. Une connexion internet est uniquement requise pour visualiser les photos.

Quels sont les ravageurs souterrains? Quel est le moyen de lutte ? Les principaux ravageurs du sol en betteraves sucrières sont les larves de tipule, les larves de tau-pin, les atomaires souterrains, les collemboles, les blaniules et les scutigérelles. Ces ravageurs engendrent des dégâts du semis jusqu’au stade 2-4 feuilles, rarement 6 feuilles. Leurs caractéris-tiques principales sont résumées ci-dessous.

Les larves de tipule sont de couleur gris terreux et mesurent de 1.5 à 4 cm de long. Leur corps cylindrique est mou et résistant. Elles sont responsables de morsures au niveau de la surface du sol sur les feuilles et/ou les tigelles. Elles peuvent également sectionner les tigelles sous le sol. L’observation de morceaux de feuilles ou des feuilles entières tirés dans le sol indique sans aucun doute la présence de larves de tipules dans votre parcelle. Cette observation est typique des dé-gâts liés aux tipules. Souvent, l’observation des larves de tipules est plus facile très tôt le matin, dans la fraicheur matinale, car elles sortent du sol à ce moment. Les attaques de tipules peuvent perdurer jusqu’au 10 mai environ.

Les larves de taupin ont un corps cylindrique extrêmement dur et résistant de couleur jaune pâle brillant de 17 à 20 mm de long. Elles possèdent trois paires de pattes derrière la tête. Les larves sectionnent et rongent les jeunes racines, l’hypocotyle et/ou le sommet des jeunes plantules. Le risque de présence de larves de taupin est plus élevé après des prairies retournées et des grami-nées. Les larves peuvent causer des dégâts pendant 4 ans après une prairie.

Les atomaires sont des petits coléoptères légèrement aplatis (3mm de long) de couleur brun rou-geâtre à brun foncé. Leurs antennes sont rougeâtres et leurs pattes sont jaunes. Ils présentent la particularité de rester dans le sol en conditions sèches mais de venir en surface lorsque l’humidité de l’air est élevée. Ils sont donc responsables de dégâts aériens et souterrains. Les dégâts causés par les atomaires souterrains sont des petits trous au niveau de la radicelle et/ou à la base de l’hy-pocotyle. Une caractéristique particulière des morsures d’atomaire est qu’elles noircissent. Un liseré noir autour des morsures est observable. Les dégâts causés par les atomaires peuvent être considérables et engendrer des pertes de plantes. Les rotations courtes sont à éviter autant que possible afin de limiter les dégâts d’atomaires.

INSECTES MEMO 2019 Kathleen ANTOONS (KBIVB vzw - IRBAB asbl)

Photo 1 : L’application gratuite “Reconnaisance des maladies et ravageurs” permet de déterminer les maladies et les ravageurs responsables des dégâts à partir des symptômes observés au champ et en fonction du stade de développement de la betterave.

Photo 2 : Larve de tipule et dégât typique engendré par une larve de tipule.

Photo 3 : Larve de taupin

Photo 4: Morsures d’atomaires de couleur noir, à gauche et atomaire, à droite.

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Les collemboles souterrains sont des petits insectes sauteurs allongés (environ 1,5 mm de long) de couleur blanchâtre. Ils sont responsables de morsures circulaires sur les germes à l’ouverture des graines et causent des traces sous forme de plages allongées sur la radicule (= la racine embryon-naire).

D’autres ravageurs souterrains engendrent des dégâts du semis jusqu’au stade 2-4 feuilles. Il s’agit des scutigérelles et des blaniules. Les scutigérelles (5-7mm de long) sont des mille-pattes brillants avec une allure vive et zigza-guante. Les blaniules mesurent 8 à 20 mm de long et sont de couleur pâle avec des points rouges sur chaque anneau. Les blaniules remontent des sols profonds en fonction de l’humidité. Diminuer l’humidité en surface les fait redescendre et peut être considéré comme moyen de lutte. Ces deux ravageurs sont responsables de morsures au niveau de la racine.

Le seul moyen de lutte agréé en betteraves sucrières contre les insectes du sol est le traite-ment de semences Force (10g téfluthrine/unité de semences). Si le betteravier n’a pas choisi des graines enrobées avec Force, aucune autre façon de protéger les betteraves contre les rava-geurs souterrains n’est agréée. Contrairement aux NNi’s qui ont un mode d’action systémique, la téfluthrine, la substance active du traitement de semences Force, possède un mode d’action par contact et tension de vapeur. La téfluthrine crée un halo de protection de 2cm de rayon autour de la graine protégeant ainsi la semence, la radicule et la plantule contre la majorité des ravageurs du sol. Les ravageurs du sol au contact du halo de protection sont repoussés et éliminés. Pour garan-tir une efficacité optimale du traitement de semences, il est primordial d’avoir une profondeur de semis de min 1.5 cm et max 2.5 cm. Si la graine est semée plus profondément, il y aura une zone dans le sol sans activité de la téfluthrine lorsque la plantule se développera vers la surface du sol. Force assure une bonne protection contre la majorité des ravageurs du sol, c’est-à-dire les scutigé-relles, les blaniules, les larves de taupin et les atomaires souterrains. L’efficacité de Force est mo-dérée contre les collemboles et les larves de tipule. Par conséquent, lors d’une pression élevée, l’efficacité de Force sera probablement inférieure à celle assurée les années précédentes par le traitement de semences Poncho Beta ou Cruiser Force. Dans ce contexte, un allongement de la rotation (plus d’un an sur trois) est d’autant plus conseillé qu’avant pour limiter les dégâts d’insectes du sol. De plus, le choix des cultures au sein de la rotation est important. Comme indiqué précédemment, en évitant des prairies et des graminées comme précédant, les risques de dégâts engendrés par les larves de tipule pourront être réduits. Le travail du sol pourra aussi diminuer le risque de dégâts de larves de tipule.

Les insectes aériens ravageurs de la betterave Description générale Les insectes aériens ravageurs de la betterave sont les altises, les atomaires aériens, les pégomyies et les pucerons verts et noirs. Chaque insecte (hormis les pucerons verts) sont brièvement présen-tés ci-dessous. Les pucerons verts seront discutés plus en détails dans la suite de l’article.

Les altises sont des petits coléoptères arrondis sauteurs de couleur bleu métallique de +/- 2.5 mm de long. Grâce à leurs pattes arrière musclées et enflées, elles sont capables de sauter sur de longues distances. Elles sont nuisibles dès la levée jusqu’au stade 2-4 feuilles des betteraves. Elles engendrent des morsures réparties de manière irrégulière au niveau du point végétatif, l’hypoco-tyle et les feuilles. Si votre parcelle de betteraves se situe à côté d’un champ de lin ou de pois, la probabilité d’avoir des dégâts d’altises est plus élevée.

Lorsque les températures sont plus élevées, c’est-à-dire supérieures à 15°C, des vols d’atomaires en soirée sont observables. Les atomaires aériens rongent les feuilles et les cotylédons, ce qui peut engendrer un retard de croissance des betteraves. Elles peuvent causer des dégâts jusqu’au stade 4-6 feuilles mais ces dégâts peuvent rester visibles longtemps sur les jeunes feuilles attaquées.

Les pégomyies adultes sont des mouches, de 7mm de long et 1,2mm de largeur, qui ressemblent à la mouche domestique. Sa présence est surtout remarquée à la côte. Elles pondent des œufs sur la face inférieure des feuilles de betterave. Les œufs sont blanchâtres, allongés, et souvent dispo-sés à plusieurs parallèlement. Après leur éclosion, les larves pénètrent dans les feuilles et creusent des galeries ; des sinuosités translucides. Ces galeries provoquent un dessèchement des feuilles qui brunissent. Les feuilles perdent leur capacité photosynthétique. Les pégomyies ont trois géné-rations par an mais c’est principalement la première qui engendre des dégâts. Un climat sec est défavorable à la survie de œufs. Les betteraves sont sensibles à de tels dégâts à partir du stade 2-4 feuilles.

Le puceron noir de la fève est également un insecte qui peut infester les betteraves. Ils mesurent de 1,6 à 2,6 mm et sont de couleur noir anthracite. Les dégâts induits par ces pucerons sont princi-palement directs par prélèvement de la sève.

Photo 9: Pégomyie adulte, en haut à gauche et en haut à droite, larves de pégomyies ainsi que les dégâts engendrés par celles-ci. Oeufs de pégomyie, en bas à droite.

Photo 7: Altises et morsures occasionnées par ces petits coléoptères

Photo 5 : Collembole et dégât causé par un collembole sur le germe

Photo 6: Scutigérelle, à gauche et blaniule, à droite.

Photo 10: Colonies de pucerons responsable du recroque-villement des feuilles de betterave

Photo 8: Essai atomaire en 2017 sur un champ betteraves-après-betteraves. A gauche, betteraves traitées avec des NNi’s et à droite, betteraves traitées avec Force présentant des dégâts importants d’atomaires.

La succion cause un rabougrissement de la plante et des recroquevillements du feuillage. Bien que le puceron noir de la fève soit un mauvais vecteur de la jaunisse, leur présence en grand nombre peut être responsable de l’extension de foyers de jaunisse.

Quels sont les insecticides agréés en betterave sucrière contre les insectes aériens ravageurs ?

Le tableau 1 ci-dessous reprend les insecticides agréés en betterave sucrière contre les atomaires, les altises et les pégomyies. Les insecticides (pyréthrinoïdes et diméthoate) agréés contre les atomaires, les altises et les pégomyies ne sont pas sélectifs pour les insectes utiles. Or les insectes utiles sont primordiaux pour la lutte contre les pucerons verts, les principaux vecteurs de la jaunisse virale. Par conséquent, il est important de ne pas effectuer de traitement préven-tif et d’effectuer uniquement un traitement avec ce type de produit si le seuil est atteint, pour les pégomyies et si l’infestation est importante, pour les atomaires et les altises.

Contre les atomaires et les altises, seuls des pyréthrinoïdes sont agréées. Pour ces insectes, aucun seuil de traitement n’est disponible. Un traitement avec une pyréthrinoïde peut s’avérer une né-cessité en cas d’infestation importante entre le stade cotylédon et le stade 2-4 feuilles. Pour lutter contre les atomaires et assurer l’efficacité du traitement, l’intervention phytosanitaire doit s’effectuer en soirée lorsque les atomaires sont actifs. Lorsque des dégâts d’atomaires sont visibles, un traitement herbicide peut engendrer des pro-blèmes de phytotoxicité. A cause des morsures présentes sur les feuilles de betterave, les herbi-cides sont plus absorbés par les betteraves. Cette absorption plus importante peut causer des problèmes de sélectivité. Afin d’éviter ce type de problème, en présence de dégâts significatifs il est primordial d’effectuer un traitement insecticide avant d’effectuer une intervention phy-tosanitaire avec un herbicide. Entre l’insecticide et l’herbicide, il faut idéalement attendre 48h pour permettre aux betteraves de récupérer. Des problèmes similaires peuvent également se produire en présence de dégâts altises. Pour le contrôle des pégomyies, des substances actives de la famille des pyréthrinoïdes et le dimé-thoate sont autorisés. Le moment optimal de traitement est lors de l’éclosion des œufs de la première génération et l’observation des premières galeries. Le tableau 2 ci-dessous reprend les seuils de traitement pour la première génération de pégomyies (avril-début juin). Lutter contre la deuxième et la troisième génération de pégomyies est rarement rentable.

Un traitement phytosanitaire peut également s’avérer nécessaire contre les pucerons noirs. Le seuil de traitement est : présence de grandes colonies sur 30 à 50% des plantes. Les insecticides agréés contre les pucerons noirs sont les mêmes que ceux agréés contre les pucerons verts et sont détaillés plus loin dans cet article.

Les pucerons verts, vecteurs de la jaunisse virale

Les pucerons verts peuvent engendrer des dégâts majeurs en betterave sucrière du stade 2 feuilles jusqu’à la fermeture des lignes. Il est très rare que les pucerons verts occasionnent des dégâts directs. En revanche, ils sont très dangereux en tant que vecteur efficace des différents virus de la jaunisse. Les jaunisses font partie des maladies qui affectent le plus le rendement des betteraves. Autrefois, deux types de virus étaient présents en Belgique : le virus de la jaunisse modérée (BMYV – Beet mild yellowing virus) et le virus de la jaunisse grave (BYV – Beet yellowing virus). Le BMYV était dans le passé le virus le plus répandu en Belgique.

Les deux virus de la jaunisse sont uniquement transmis par les pucerons. Les principaux pucerons verts vecteurs de la jaunisse virale sont le puceron vert du pêcher (Myzus persicae), le puceron de l’’échalote (Myzus ascalonicus) et le puceron vert-rose de la pomme de terre (Macrosiphum euphor-bae). Le puceron vert de pêcher est le meilleur vecteur, c’est-à-dire qu’il possède le pouvoir de transmission le plus élevé. Le Myzus persicae aptère est de couleur vert-rosâtre alors que l’ailé est de couleur vert foncé.

Les deux autres espèces de pucerons verts sont de moins bons voire même de mauvais vecteurs de la jaunisse virale par rapport à Myzus persicae. Pour la phase d’acquisition virale et pour la phase de transmission du virus, quelques heures sont nécessaires. Une fois que les pucerons ont acquis le BMYV, ils peuvent transmettre le virus toute leur vie. Dans le cas de BYV, le puceron pos-sède la capacité d’infecter seulement quelques jours et au maximum jusqu’à la prochaine mue.

Les jaunisses virales, comme leur nom l’indique, se caractérisent par une coloration jaune-orange des feuilles et plus particulièrement, entre les nervures. Les feuilles jaunissent uniquement lors-qu’elles sont complètement développées. C’est pour cette raison que les feuilles au cœur de la betterave sont toujours vertes. Les symptômes de la jaunisse virale sont semblables à une carence en magnésium. Cependant, la jaunisse virale se distincte par une coloration légèrement orangée et l’épaississement des feuilles. Etant donné que la jaunisse virale cause une perturbation du transport du sucre par le système vasculaire, le sucre s’accumule dans les feuilles et ces dernières deviennent cassantes.

Les pertes de rendement engendrées par la jaunisse virale sont principalement des pertes en termes de rendement racines, de la teneur en sucre et une réduction de l’extractibilité du sucre. Les pertes de rendement sont variables et sont dépendantes du climat hivernal, du moment de l’infection (plus celle-ci est précoce, plus les dégâts sont importants) et de la souche virale. Cepen-dant, les betteraviers peuvent s’attendre à une perte potentielle de rendement variant entre 1 et 11%. En cas d’infestation précoce, les pertes de rendement causées par BMYV peuvent atteindre environ 25% et pour BYV, environ 45%.

Comment lutter contre les pucerons sans les NNi’s?

Les alternatives aux NNi’s disponibles sont actuellement uniquement des applications d’insecti-cides foliaires. Une à trois applications seront probablement nécessaires pour lutter contre les pucerons. Vu la complexité de la dynamique épidémique virale, il est difficile d’en prédire l’inci-dence cette saison. Cela dépend en premier lieu du climat et particulièrement des températures hivernales. Les températures négatives et la durée du gel ont un impact sur la survie des popula-tions. Malheureusement, les températures ont été douces cet hiver 2018-2019.

Stade de la betterave Seuil de traitement

Stade 4 feuilles > 6 œufs et larves / plante

Stade 6 feuilles > 10 œufs et larves / plante

Stade 8 feuilles 18 œufs et larves / plante

Tableau 2: Seuil de traitement pour les pégomyies du stade 4 feuilles jusqu’au stade 8 feuilles

Tableau 1: Substance(s) active(s) agréée(s) contre les atomaires, les altises et les pégomyies. La ma-jorité des substances actives autorisées appartient à la famille des pyréthrinoïdes (en orange),. Les autres substances actives présentées dans le tableau sont le pirimicarbe (en bleu) et le diméthoate (en gris).

Photo 11: en haut à gauche, un Myzus persicae aptère et à droite, un Myzus persicae ailé de cou-leur noir-verdâtre. En bas à gauche, une colonie de Myzus persicae aptère. La couleur des Myzus persicae aptères varie du vert au rose.

Photo 12: Symptômes foliaires de jaunisse virale. Comme illustré sur la photo en bas à droite, la jaunisse virale apparait par foyer dans les champs.

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Les collemboles souterrains sont des petits insectes sauteurs allongés (environ 1,5 mm de long) de couleur blanchâtre. Ils sont responsables de morsures circulaires sur les germes à l’ouverture des graines et causent des traces sous forme de plages allongées sur la radicule (= la racine embryon-naire).

D’autres ravageurs souterrains engendrent des dégâts du semis jusqu’au stade 2-4 feuilles. Il s’agit des scutigérelles et des blaniules. Les scutigérelles (5-7mm de long) sont des mille-pattes brillants avec une allure vive et zigza-guante. Les blaniules mesurent 8 à 20 mm de long et sont de couleur pâle avec des points rouges sur chaque anneau. Les blaniules remontent des sols profonds en fonction de l’humidité. Diminuer l’humidité en surface les fait redescendre et peut être considéré comme moyen de lutte. Ces deux ravageurs sont responsables de morsures au niveau de la racine.

Le seul moyen de lutte agréé en betteraves sucrières contre les insectes du sol est le traite-ment de semences Force (10g téfluthrine/unité de semences). Si le betteravier n’a pas choisi des graines enrobées avec Force, aucune autre façon de protéger les betteraves contre les rava-geurs souterrains n’est agréée. Contrairement aux NNi’s qui ont un mode d’action systémique, la téfluthrine, la substance active du traitement de semences Force, possède un mode d’action par contact et tension de vapeur. La téfluthrine crée un halo de protection de 2cm de rayon autour de la graine protégeant ainsi la semence, la radicule et la plantule contre la majorité des ravageurs du sol. Les ravageurs du sol au contact du halo de protection sont repoussés et éliminés. Pour garan-tir une efficacité optimale du traitement de semences, il est primordial d’avoir une profondeur de semis de min 1.5 cm et max 2.5 cm. Si la graine est semée plus profondément, il y aura une zone dans le sol sans activité de la téfluthrine lorsque la plantule se développera vers la surface du sol. Force assure une bonne protection contre la majorité des ravageurs du sol, c’est-à-dire les scutigé-relles, les blaniules, les larves de taupin et les atomaires souterrains. L’efficacité de Force est mo-dérée contre les collemboles et les larves de tipule. Par conséquent, lors d’une pression élevée, l’efficacité de Force sera probablement inférieure à celle assurée les années précédentes par le traitement de semences Poncho Beta ou Cruiser Force. Dans ce contexte, un allongement de la rotation (plus d’un an sur trois) est d’autant plus conseillé qu’avant pour limiter les dégâts d’insectes du sol. De plus, le choix des cultures au sein de la rotation est important. Comme indiqué précédemment, en évitant des prairies et des graminées comme précédant, les risques de dégâts engendrés par les larves de tipule pourront être réduits. Le travail du sol pourra aussi diminuer le risque de dégâts de larves de tipule.

Les insectes aériens ravageurs de la betterave Description générale Les insectes aériens ravageurs de la betterave sont les altises, les atomaires aériens, les pégomyies et les pucerons verts et noirs. Chaque insecte (hormis les pucerons verts) sont brièvement présen-tés ci-dessous. Les pucerons verts seront discutés plus en détails dans la suite de l’article.

Les altises sont des petits coléoptères arrondis sauteurs de couleur bleu métallique de +/- 2.5 mm de long. Grâce à leurs pattes arrière musclées et enflées, elles sont capables de sauter sur de longues distances. Elles sont nuisibles dès la levée jusqu’au stade 2-4 feuilles des betteraves. Elles engendrent des morsures réparties de manière irrégulière au niveau du point végétatif, l’hypoco-tyle et les feuilles. Si votre parcelle de betteraves se situe à côté d’un champ de lin ou de pois, la probabilité d’avoir des dégâts d’altises est plus élevée.

Lorsque les températures sont plus élevées, c’est-à-dire supérieures à 15°C, des vols d’atomaires en soirée sont observables. Les atomaires aériens rongent les feuilles et les cotylédons, ce qui peut engendrer un retard de croissance des betteraves. Elles peuvent causer des dégâts jusqu’au stade 4-6 feuilles mais ces dégâts peuvent rester visibles longtemps sur les jeunes feuilles attaquées.

Les pégomyies adultes sont des mouches, de 7mm de long et 1,2mm de largeur, qui ressemblent à la mouche domestique. Sa présence est surtout remarquée à la côte. Elles pondent des œufs sur la face inférieure des feuilles de betterave. Les œufs sont blanchâtres, allongés, et souvent dispo-sés à plusieurs parallèlement. Après leur éclosion, les larves pénètrent dans les feuilles et creusent des galeries ; des sinuosités translucides. Ces galeries provoquent un dessèchement des feuilles qui brunissent. Les feuilles perdent leur capacité photosynthétique. Les pégomyies ont trois géné-rations par an mais c’est principalement la première qui engendre des dégâts. Un climat sec est défavorable à la survie de œufs. Les betteraves sont sensibles à de tels dégâts à partir du stade 2-4 feuilles.

Le puceron noir de la fève est également un insecte qui peut infester les betteraves. Ils mesurent de 1,6 à 2,6 mm et sont de couleur noir anthracite. Les dégâts induits par ces pucerons sont princi-palement directs par prélèvement de la sève.

Photo 9: Pégomyie adulte, en haut à gauche et en haut à droite, larves de pégomyies ainsi que les dégâts engendrés par celles-ci. Oeufs de pégomyie, en bas à droite.

Photo 7: Altises et morsures occasionnées par ces petits coléoptères

Photo 5 : Collembole et dégât causé par un collembole sur le germe

Photo 6: Scutigérelle, à gauche et blaniule, à droite.

Photo 10: Colonies de pucerons responsable du recroque-villement des feuilles de betterave

Photo 8: Essai atomaire en 2017 sur un champ betteraves-après-betteraves. A gauche, betteraves traitées avec des NNi’s et à droite, betteraves traitées avec Force présentant des dégâts importants d’atomaires.

La succion cause un rabougrissement de la plante et des recroquevillements du feuillage. Bien que le puceron noir de la fève soit un mauvais vecteur de la jaunisse, leur présence en grand nombre peut être responsable de l’extension de foyers de jaunisse.

Quels sont les insecticides agréés en betterave sucrière contre les insectes aériens ravageurs ?

Le tableau 1 ci-dessous reprend les insecticides agréés en betterave sucrière contre les atomaires, les altises et les pégomyies. Les insecticides (pyréthrinoïdes et diméthoate) agréés contre les atomaires, les altises et les pégomyies ne sont pas sélectifs pour les insectes utiles. Or les insectes utiles sont primordiaux pour la lutte contre les pucerons verts, les principaux vecteurs de la jaunisse virale. Par conséquent, il est important de ne pas effectuer de traitement préven-tif et d’effectuer uniquement un traitement avec ce type de produit si le seuil est atteint, pour les pégomyies et si l’infestation est importante, pour les atomaires et les altises.

Contre les atomaires et les altises, seuls des pyréthrinoïdes sont agréées. Pour ces insectes, aucun seuil de traitement n’est disponible. Un traitement avec une pyréthrinoïde peut s’avérer une né-cessité en cas d’infestation importante entre le stade cotylédon et le stade 2-4 feuilles. Pour lutter contre les atomaires et assurer l’efficacité du traitement, l’intervention phytosanitaire doit s’effectuer en soirée lorsque les atomaires sont actifs. Lorsque des dégâts d’atomaires sont visibles, un traitement herbicide peut engendrer des pro-blèmes de phytotoxicité. A cause des morsures présentes sur les feuilles de betterave, les herbi-cides sont plus absorbés par les betteraves. Cette absorption plus importante peut causer des problèmes de sélectivité. Afin d’éviter ce type de problème, en présence de dégâts significatifs il est primordial d’effectuer un traitement insecticide avant d’effectuer une intervention phy-tosanitaire avec un herbicide. Entre l’insecticide et l’herbicide, il faut idéalement attendre 48h pour permettre aux betteraves de récupérer. Des problèmes similaires peuvent également se produire en présence de dégâts altises. Pour le contrôle des pégomyies, des substances actives de la famille des pyréthrinoïdes et le dimé-thoate sont autorisés. Le moment optimal de traitement est lors de l’éclosion des œufs de la première génération et l’observation des premières galeries. Le tableau 2 ci-dessous reprend les seuils de traitement pour la première génération de pégomyies (avril-début juin). Lutter contre la deuxième et la troisième génération de pégomyies est rarement rentable.

Un traitement phytosanitaire peut également s’avérer nécessaire contre les pucerons noirs. Le seuil de traitement est : présence de grandes colonies sur 30 à 50% des plantes. Les insecticides agréés contre les pucerons noirs sont les mêmes que ceux agréés contre les pucerons verts et sont détaillés plus loin dans cet article.

Les pucerons verts, vecteurs de la jaunisse virale

Les pucerons verts peuvent engendrer des dégâts majeurs en betterave sucrière du stade 2 feuilles jusqu’à la fermeture des lignes. Il est très rare que les pucerons verts occasionnent des dégâts directs. En revanche, ils sont très dangereux en tant que vecteur efficace des différents virus de la jaunisse. Les jaunisses font partie des maladies qui affectent le plus le rendement des betteraves. Autrefois, deux types de virus étaient présents en Belgique : le virus de la jaunisse modérée (BMYV – Beet mild yellowing virus) et le virus de la jaunisse grave (BYV – Beet yellowing virus). Le BMYV était dans le passé le virus le plus répandu en Belgique.

Les deux virus de la jaunisse sont uniquement transmis par les pucerons. Les principaux pucerons verts vecteurs de la jaunisse virale sont le puceron vert du pêcher (Myzus persicae), le puceron de l’’échalote (Myzus ascalonicus) et le puceron vert-rose de la pomme de terre (Macrosiphum euphor-bae). Le puceron vert de pêcher est le meilleur vecteur, c’est-à-dire qu’il possède le pouvoir de transmission le plus élevé. Le Myzus persicae aptère est de couleur vert-rosâtre alors que l’ailé est de couleur vert foncé.

Les deux autres espèces de pucerons verts sont de moins bons voire même de mauvais vecteurs de la jaunisse virale par rapport à Myzus persicae. Pour la phase d’acquisition virale et pour la phase de transmission du virus, quelques heures sont nécessaires. Une fois que les pucerons ont acquis le BMYV, ils peuvent transmettre le virus toute leur vie. Dans le cas de BYV, le puceron pos-sède la capacité d’infecter seulement quelques jours et au maximum jusqu’à la prochaine mue.

Les jaunisses virales, comme leur nom l’indique, se caractérisent par une coloration jaune-orange des feuilles et plus particulièrement, entre les nervures. Les feuilles jaunissent uniquement lors-qu’elles sont complètement développées. C’est pour cette raison que les feuilles au cœur de la betterave sont toujours vertes. Les symptômes de la jaunisse virale sont semblables à une carence en magnésium. Cependant, la jaunisse virale se distincte par une coloration légèrement orangée et l’épaississement des feuilles. Etant donné que la jaunisse virale cause une perturbation du transport du sucre par le système vasculaire, le sucre s’accumule dans les feuilles et ces dernières deviennent cassantes.

Les pertes de rendement engendrées par la jaunisse virale sont principalement des pertes en termes de rendement racines, de la teneur en sucre et une réduction de l’extractibilité du sucre. Les pertes de rendement sont variables et sont dépendantes du climat hivernal, du moment de l’infection (plus celle-ci est précoce, plus les dégâts sont importants) et de la souche virale. Cepen-dant, les betteraviers peuvent s’attendre à une perte potentielle de rendement variant entre 1 et 11%. En cas d’infestation précoce, les pertes de rendement causées par BMYV peuvent atteindre environ 25% et pour BYV, environ 45%.

Comment lutter contre les pucerons sans les NNi’s?

Les alternatives aux NNi’s disponibles sont actuellement uniquement des applications d’insecti-cides foliaires. Une à trois applications seront probablement nécessaires pour lutter contre les pucerons. Vu la complexité de la dynamique épidémique virale, il est difficile d’en prédire l’inci-dence cette saison. Cela dépend en premier lieu du climat et particulièrement des températures hivernales. Les températures négatives et la durée du gel ont un impact sur la survie des popula-tions. Malheureusement, les températures ont été douces cet hiver 2018-2019.

Stade de la betterave Seuil de traitement

Stade 4 feuilles > 6 œufs et larves / plante

Stade 6 feuilles > 10 œufs et larves / plante

Stade 8 feuilles 18 œufs et larves / plante

Tableau 2: Seuil de traitement pour les pégomyies du stade 4 feuilles jusqu’au stade 8 feuilles

Tableau 1: Substance(s) active(s) agréée(s) contre les atomaires, les altises et les pégomyies. La ma-jorité des substances actives autorisées appartient à la famille des pyréthrinoïdes (en orange),. Les autres substances actives présentées dans le tableau sont le pirimicarbe (en bleu) et le diméthoate (en gris).

Photo 11: en haut à gauche, un Myzus persicae aptère et à droite, un Myzus persicae ailé de cou-leur noir-verdâtre. En bas à gauche, une colonie de Myzus persicae aptère. La couleur des Myzus persicae aptères varie du vert au rose.

Photo 12: Symptômes foliaires de jaunisse virale. Comme illustré sur la photo en bas à droite, la jaunisse virale apparait par foyer dans les champs.

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Les insecticides agréés contre les pucerons sont à base d’organophosphate (diméthoate), de pyré-thrinoïde, de carbamate (pirimicarbe) ou de flonicamide, comme indiqué dans le tableau 3. La liste des insecticides agréés est également disponible sur le site de l’IRBAB : https://www.irbab-kbivb.be/fr/betteraves/protection-des-plantes/produits-phytosanitaires/.

Les Myzus persicae, principaux vecteurs de la jaunisse virale, sont partiellement à totalement résis-tants à 3 des 4 familles d’insecticide. Historiquement, avant l’introduction des NNi’s, une résis-tance métabolique aux organophosphates (diméthoate) était déjà connue chez Myzus persicae. De plus, l’ensemble des populations de Myzus persicae possède une « target-site » résistance aux pyréthrinoïdes. Les traitements insecticides avec ces deux familles ne permettront donc pas de contrôler Myzus persicae à cause des résistances présentes chez ces-derniers. Soulignons aussi qu’augmenter la dose de pyréthrinoïde appliquée ne permet pas de lutter contre les pucerons. Des tests en laboratoire ont démontré qu’une dose cinq fois supérieure à celle autorisée ne pos-sède pas d’efficacité contre les pucerons résistants. De plus, ces deux familles de molécules (organophosphates et pyréthrinoïdes) ne sont pas sélectives. Les insectes utiles ne sont pas épar-gnés or ils sont essentiels pour lutter contre les pucerons. Une étude effectuée en France par l’ITB en 2017 a mis en évidence que des pulvérisations avec des pyréthrinoïdes ont eu l’effet inverse que celui escompté, à savoir des pertes importantes avec un nombre de pulvérisations élevées (voir tableau 4). Des pulvérisations foliaires avec des pyréthrinoïdes ont été effectuées sur 3 des 5 sites étudiés. Le pourcentage de zones infectées sur la surface totale variait entre 10-32% et les pertes de rendement moyennes sur la parcelle étaient entre 3 et 11% (plus le nombre de traite-ment était élevé, plus les pertes étaient importantes). Les deux autres sites avaient été conduits sans traitement insecticide. Le pourcentage de zone infectées sur la surface totale variait entre 5-25%. Les pertes de rendement moyennes dans ces deux sites étaient entre 1 et 5%. Les résultats mettent en évidence que les dégâts sont plus importants dans les sites traités avec des pyréthri-noïdes. Cela s’explique par la résistance avérée des pucerons à ces molécules, associé à la destruc-tion de la faune auxiliaire. L’utilisation de ces deux familles de molécules (pyréthrinoïdes et organophosphates) est donc à proscrire pour lutter contre les pucerons, ces traitements ne sont pas efficaces et sont nuisibles pour les insectes utiles.

La troisième substance active agréée est le pirimicarbe (Pirimor – 2 applications, 0.35kg/ha avec 50% pirimicarbe par kg de produit). Environ 50% des populations de Myzus persicae sont résistantes. Il est donc attendu que les pucerons porteurs de cette résistance ne soient pas contrô-lés par le pirimicarbe. Cette substance a pour avantage d’être sélective contre la majorité des insectes utiles. Le seul insecte utile qui n’est pas épargné est le syrphe.

En conclusion, uniquement Teppeki, à base de flonicamide (50% par kg de produit), est efficace pour lutter contre les pucerons. Une seule application de Teppeki de 140g/ha est agréée à partir du stade 6 feuilles pour lutter contre les pucerons. Le flonicamide est une substance active sélective pour de nombreux insectes utiles comme les guêpes parasites, les coccinelles, les chrysopes et les syrphes. Ces insectes sont essentiels dans la lutte contre les pucerons car ce sont des prédateurs naturels des pucerons. Une heure après l’application de Teppeki, les pucerons cessent de s’alimenter et meurent de faim dans les 2 à 7 jours. La rémanence du produit est de 2 à maximum 3 semaines. En 2018, l’IRBAB a mis en place un essai inoculé afin de tester l’efficacité de différents insecticides. Fin mai, l’essai a été inoculé avec des pucerons verts du pêcher (Myzus persicae) porteurs du virus de la jaunisse modérée (BMYV). Cet essai a mis en évidence que l’effica-cité de Teppeki était bonne. 7% des plantes traitées avec Teppeki montraient des symptômes de jaunisse virale et un rendement de 107% a été observé par rapport au témoin (Force 10g té-fluthrine/unité de semence, 31% des plantes montraient des symptômes). Les résultats de rende-ment pour le traitement foliaire avec Teppeki étaient comparables au traitement de semences Cruiser Force, la référence de l’essai. Dans cet essai, le moment d’infection et le moment d’inter-

vention idéal ont été choisis. L’essai ne représente donc pas une situation réelle de terrain où l’agriculteur doit déterminer le moment optimal pour le traitement phytosanitaire en fonction du seuil de traitement.

Les traitements en cours de végétation sont plus difficiles à positionner dans le temps et par con-séquent, plus aléatoires en termes d’efficacité par rapport aux traitements de semences avec des NNi’s. Un traitement est uniquement nécessaire entre le stade 2 feuilles et la fermeture des lignes lorsque le seuil de traitement est atteint. Le seuil de traitement est de 2 pucerons verts non-ailés par 10 plantes. Afin de déterminer si le seuil de traitement est atteint, il sera nécessaire d’effectuer des comptages chaque semaine dans vos parcelles en observant au cœur de la plante et sous les feuilles. Nous vous conseillons de compter le nombre de pucerons à quatre endroits différents de votre parcelle sur 10 plantes. L’IRBAB soutiendra également les agriculteurs via le service d’avertis-sement afin de les aider à positionner au mieux leur traitement.

Autorisation 120 jours pour MOVENTO 100SC.

A la suite d’une demande introduite par l’IRBAB, une autorisation de 120 jours a été délivrée pour l’insecticide MOVENTO 100 SC afin de contrôler les pucerons en culture betteravière. La subs-tance active est du spirotetramat à une concentration de 100g/l. L’autorisation est la sui-vante : 0.75 l/ha, 1 à 2 applications avec un intervalle de 14 jours. Le produit est autorisé dès le stade 2 vraies feuilles (BBCH 12). L’autorisation pour l’utilisation en culture betteravière sucrière de ce produit est valable du 15/04/2019 au 12/08/2019. Le délai avant récolte est de 60 jours. Après cette période, MOVENTO 100 SC ne pourra plus être utilisé en culture de betterave sucrière. Les détails de l’autorisation peuvent être consultés sur Phytoweb via le lien suivant : https://fytoweb.be/fr/legislation/phytoprotection/autorisations-120-jours-pour-situations-durgence.

Le spirotetramat possède un mode d’action différent du pirimicarbe et du flonicamide. Ceci est avantageux pour la gestion des résistances et ainsi préserver l’efficacité de ces substances actives envers les pucerons verts du pêcher (Myzus persicae). La gestion des résistances passe par trois principes de base : alterner les modes d’action, limiter les traitements à ce qui est strictement nécessaire et ne jamais répéter un traitement qui n’a pas fonctionner. De plus, cette substance active est sélective pour les insectes utiles.

Le service d’avertissement

Chaque année l’IRBAB coordonne un réseau de champs d’observation qui suit l’évolution des maladies foliaires. A partir de cette année, le service d’avertissement sera renforcé pour les in-sectes avec le suivi de plus de 100 parcelles réparties sur toute la région betteravière. A partir de mi-avril, la suivi et l’évolution de la présence des insectes pourront être visualisées sur différentes cartes régulièrement mises à jour sur notre site internet (www.irbab-kbivb.be > champs d’obser-vation - cartographie). Chaque semaine, l’IRBAB publiera des cartes actualisées avec l’évolution à travers le pays. De plus, sur base des observations hebdomadaires, un avertissement de traite-ment via email peut être lancé dès que les seuils de traitement sont atteints.

Parallèlement au service d’avertissement, l’IRBAB conseille fortement aux betteraviers d’effectuer des observations dans leur parcelle. Sur le site de l’IRBAB, un « Manuel de l’observateur » est dispo-nible (www.irbab-kbivb.be > Comment observer vos champs (documents)). Le manuel présente les méthodes d’évaluation et de comptage.

Conclusion

Un betteravier ayant choisi des semences de betteraves sucrières enrobées avec du Force (10 g téfluthrine/unité) a une protection contre la majorité des ravageurs souter-rains. Par contre, pour lutter contre les insectes aériens, 1 à 3 traitements seront poten-tiellement nécessaires contre les pucerons verts et 0 à 1 traitement contre les altises, les atomaires, les pégomyies et les pucerons noirs. Afin d’éviter des traitements et coûts inutiles et de respecter les standards de l’IPM, il est primordial d’effectuer des observations régulières dans vos parcelles de betteraves sucrières pour identifier la présence des ravageurs. L’IRBAB vous aidera dans cette démarche via son service d’avertissement en vous informant de la présence et de l’évolution des populations de ravageurs au cours de la période de végétation.

Nom commercial Composition Famille d'insecticide Efficacité Formulation DoseNombre d'applications

maximumDelai avant

récolte

Perfekthion 400 EC,… 400 g/l diméthoate Organophosphate EC 0.5 l/ha 1 28Bulldock 25 EC 25g/l beta -cyfluthrine Pyréthrinoïde EC 0.3 l/ha 1 28Decis EC 2.5,… 25g/l deltaméthrine Pyréthrinoïde EC 0.4 l/ha 3 30Decis 15 EW,… 15g/l deltaméthrine Pyréthrinoïde EW 0.5 l/ha 1 30Okapi 5g/l lambda-cyhalothrine Pyréthrinoïde EC 1.25 l/ha 1 7

100g/l pirimicarbe CarbamatePirimor 50 % pirimicarbe Carbamate WG 0.35 kg/ha 2 7Teppeki 50% flonicamide Flonicamide WG 0.140 kg/ha 1 60

LocalisationNombre de traitements en cours de végétation 0 0 2 3 4

Date d'apparition des premier symptomes

Juillet Début août Mi‐août Fin juin Mi‐juillet

Perte de rendement dans les zones infestées

20% 19% 25% 36% 35%

Surfaces zones infectées/surface totale

5% 25% 10% 25% 32%

Perte de rendement moyenne sur la parcelle 1% 5% 3% 9% 11%

Pas‐de‐Calais Normandie

Tableau 4: Résultats d’une étude menée par l’ITB en 2017 sur 5 sites situés en Normandie et dans le Pas-de-Calais. Les symptômes étaient engendrés par deux virus de jaunisse modérée. Les pertes de rendement ont été établies en 2017 sur base de prélèvements effectués sur 5 sites semés sans traite-ment insecticide.

Tableau 3: Insecticides agréés en betterave sucrière sucrière contre les pucerons. En rouge sont repris les insecticides qui ne sont pas efficaces à cause de la présence de résistance chez Myzus persicae et en orange, ceux qui sont peu efficace. L’insecticide repris en vert est efficace pour lutter contre les pucerons.

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PARTICIPATION À LA RT 9Südzucker: baisse du bénéfice pour l’exercice 2018/19

Fin mars, Südzucker a annoncé les résultats de son exercice 2018/19 clôturé le 28 février 2019. L’ensemble du groupe a atteint un chiffre d’affaires entre 6,75 milliards d’euros, en baisse com-

paré aux 6,98 milliards de l’exercice précédent. Il prévoit également un bénéfice opérationnel de 25 millions d’euros contre 445 M€ en 2017/18. Cette baisse des résultats qui avait déjà été annoncée à l’is-sue du 3e trimestre est en grande partie imputable aux pertes du secteur du sucre, le plus important des 4 secteurs du groupe.

Dividende proposé : 0,20 € par actionLa décision du groupe de fermer 5 usines (2 en France, 2 en Allemagne et une en Pologne) et de réduire sa production de sucre de 700.000 tonnes fait partie d’un plan de restructuration motivé selon Südzucker par l’évolution du marché mondial et communau-taire du sucre. Cette réduction sera accompagnée de frais de restruc-turation de 150 millions d’euros.Au niveau du groupe, Südzucker s’attend à un EBITDA d’environ 350 millions d’euros (année précédente : 758 millions) et à un taux de fonds propres d’environ 50 % (année précédente : 54).Le comité exécutif a décidé de proposer un dividende de 0,20 euro (exercice précédent : 0,45 euro) par action pour l’exercice 2018/19, ce qui correspond à un montant de distribution de 41 millions d’euros. Cette proposition doit encore être soumise à la décision du conseil de surveillance du 15 mai 2019. Le rapport complet relatif à l’exercice 2018/19 sera publié le 16 mai 2019.

Nouvelle perte d’exploitation pour le secteur sucre en 2019/20Pour l’ensemble du groupe, Südzucker prévoit pour l’exercice 2019/20 un chiffre d’affaires du groupe de 6,7 à 7,0 milliards d’euros et un résultat opérationnel compris entre 0 et 100 millions d’euros. Dans ce contexte de marché du sucre toujours difficile, Südzucker s’attend à une nouvelle perte d’exploitation de -200 à -300 millions d’euros dans sa division sucre. Südzucker estime qu’à partir d’octobre 2019, début de la nouvelle campagne de commercialisation du sucre, le chiffre d’affaires devrait s’améliorer sensiblement grâce aux ventes. n

Le 3 avril dernier s’est tenue l’Assemblée générale extraordi-naire de la coopérative SOPABE-T pour entériner les résultats et conséquences de la décision prise par les Cercles d’obliga-

taires réunis au mois de janvier 2019 de convertir la totalité des obligations Sopabe-T de la 2e tranche et la moitié des obligations de la 3e tranche en parts sociales T de la Sopabe-T en vue d’acqué-rir des actions Südzucker.

Réduction de la prime d’émissionLe premier point à l’ordre du jour concernait le niveau de la prime d’émission attachée aux parts T. Pour rappel, la prime d’émission n’est pas remboursée en cas de demande de remboursement par un planteur sortant (en l’absence de transfert de contrat vers un autre planteur). Elle fait partie des frais de sortie en cas de départ de la coopérative. Comme la conversion a pour conséquence l’aug-mentation de la proportion en parts T par rapport aux obligations dans l’effort de participation individuel des planteurs participants, le Conseil d’Administration a proposé réduire la prime d’émission attachée aux parts T de 25 % à 10 % à partir du 31 janvier 2019, afin de maintenir les frais de sortie à 7 % comme précédemment.

Conversion et augmentation de capitalLes Cercles d’Obligataires ont voté la conversion en bloc de la tota-lité des obligations de la deuxième tranche de participation et de la moitié des obligations de la troisième tranche de participation en parts sociales de catégorie T de la Sopabe-T en vue d’acquérir des actions Südzucker. Sur la 2ème tranche de participation de 8.892.954,50 €, il y a lieu de rembourser les écarts d’arrondis pour ramener les montants convertis à un multiple de 8,24 €. C’est ainsi que seulement 8.891.915,84 € sont convertis et que 1.079.116 parts T ont été créées. Le solde de 1.038,66 € sera remboursé aux planteurs fin avril.Sur la 3ème tranche de participation de 7.307.469,20 €, il y a lieu de rembourser les écarts d’arrondis pour ramener les montants convertis à un multiple de 8,24 €. C’est ainsi que seulement 7.306.795,28 € sont convertis et que 886.747 parts T ont été créées. Le solde de 673,92 € sera remboursé.

Suite à la conversion, le nombre de parts T augmente de 1.965.863 unités ; les nouveaux apports en fonds propres s’élèveront à 16.198.711,12 € (1.965.863 X 8,24 €). Ces fonds serviront à acquérir des actions Südzucker sur la période 2019-2020.La date d’effet proposée pour la conversion est le 31.01.2019. Ceci signifie concrètement que les obligations converties portent inté-rêt jusqu’au 31.01.2019. Concernant le dividende octroyé aux parts T, il est traditionnellement attribué aux parts T inscrites au registre des coopérateurs arrêté au 31 décembre. Les nouvelles parts T émises en contrepartie de la conversion participeront au dividende de l’exercice social débutant au 01.07.2019 et se clôturant au 30.06.2020.

Modifications du Règlement d’Ordre IntérieurLes modifications suivantes du Règlement d’Ordre Intérieur ont été proposées :Article 3 a): Pour redéfinir l’effort de participation individuel suite à la conversion. L’effort total reste identique : 12,61 euros par tonne de contrat de base, avec un déficit maximum de 350,00 €.La proportion en parts T et en obligations change. Dorénavant, pour être en ordre de participation, il faudra souscrire: 1 part sociale Sopabe-T pour chaque tranche commencée de 1,143 t du contrat de base et 13 obligations Sopabe-T de 0,40 € de la troi-sième et de la quatrième tranche de participation pour chaque tranche commencée de 0,963 t du contrat de base.Article 7 : Afin de maintenir les frais de sortie à 7 % et conformé-ment à la décision du Conseil d’Administration, la prime d’émis-sion attachée aux parts T a été fixée à 10 % Toutes les modifications proposées ont été ratifiées par l’Assem-blée. n

Assemblée générale extraordinaire de Sopabe-T

Une lettre sera envoyée fin avril à tous les planteurs RT Une lettre explicative sera envoyée fin avril à chaque planteur RT reprenant sa situation (nombre de parts T et d’obligations et total en euros) avant et après conversion ainsi que les rem-boursements éventuels (soldes de conversion).

Les insecticides agréés contre les pucerons sont à base d’organophosphate (diméthoate), de pyré-thrinoïde, de carbamate (pirimicarbe) ou de flonicamide, comme indiqué dans le tableau 3. La liste des insecticides agréés est également disponible sur le site de l’IRBAB : https://www.irbab-kbivb.be/fr/betteraves/protection-des-plantes/produits-phytosanitaires/.

Les Myzus persicae, principaux vecteurs de la jaunisse virale, sont partiellement à totalement résis-tants à 3 des 4 familles d’insecticide. Historiquement, avant l’introduction des NNi’s, une résis-tance métabolique aux organophosphates (diméthoate) était déjà connue chez Myzus persicae. De plus, l’ensemble des populations de Myzus persicae possède une « target-site » résistance aux pyréthrinoïdes. Les traitements insecticides avec ces deux familles ne permettront donc pas de contrôler Myzus persicae à cause des résistances présentes chez ces-derniers. Soulignons aussi qu’augmenter la dose de pyréthrinoïde appliquée ne permet pas de lutter contre les pucerons. Des tests en laboratoire ont démontré qu’une dose cinq fois supérieure à celle autorisée ne pos-sède pas d’efficacité contre les pucerons résistants. De plus, ces deux familles de molécules (organophosphates et pyréthrinoïdes) ne sont pas sélectives. Les insectes utiles ne sont pas épar-gnés or ils sont essentiels pour lutter contre les pucerons. Une étude effectuée en France par l’ITB en 2017 a mis en évidence que des pulvérisations avec des pyréthrinoïdes ont eu l’effet inverse que celui escompté, à savoir des pertes importantes avec un nombre de pulvérisations élevées (voir tableau 4). Des pulvérisations foliaires avec des pyréthrinoïdes ont été effectuées sur 3 des 5 sites étudiés. Le pourcentage de zones infectées sur la surface totale variait entre 10-32% et les pertes de rendement moyennes sur la parcelle étaient entre 3 et 11% (plus le nombre de traite-ment était élevé, plus les pertes étaient importantes). Les deux autres sites avaient été conduits sans traitement insecticide. Le pourcentage de zone infectées sur la surface totale variait entre 5-25%. Les pertes de rendement moyennes dans ces deux sites étaient entre 1 et 5%. Les résultats mettent en évidence que les dégâts sont plus importants dans les sites traités avec des pyréthri-noïdes. Cela s’explique par la résistance avérée des pucerons à ces molécules, associé à la destruc-tion de la faune auxiliaire. L’utilisation de ces deux familles de molécules (pyréthrinoïdes et organophosphates) est donc à proscrire pour lutter contre les pucerons, ces traitements ne sont pas efficaces et sont nuisibles pour les insectes utiles.

La troisième substance active agréée est le pirimicarbe (Pirimor – 2 applications, 0.35kg/ha avec 50% pirimicarbe par kg de produit). Environ 50% des populations de Myzus persicae sont résistantes. Il est donc attendu que les pucerons porteurs de cette résistance ne soient pas contrô-lés par le pirimicarbe. Cette substance a pour avantage d’être sélective contre la majorité des insectes utiles. Le seul insecte utile qui n’est pas épargné est le syrphe.

En conclusion, uniquement Teppeki, à base de flonicamide (50% par kg de produit), est efficace pour lutter contre les pucerons. Une seule application de Teppeki de 140g/ha est agréée à partir du stade 6 feuilles pour lutter contre les pucerons. Le flonicamide est une substance active sélective pour de nombreux insectes utiles comme les guêpes parasites, les coccinelles, les chrysopes et les syrphes. Ces insectes sont essentiels dans la lutte contre les pucerons car ce sont des prédateurs naturels des pucerons. Une heure après l’application de Teppeki, les pucerons cessent de s’alimenter et meurent de faim dans les 2 à 7 jours. La rémanence du produit est de 2 à maximum 3 semaines. En 2018, l’IRBAB a mis en place un essai inoculé afin de tester l’efficacité de différents insecticides. Fin mai, l’essai a été inoculé avec des pucerons verts du pêcher (Myzus persicae) porteurs du virus de la jaunisse modérée (BMYV). Cet essai a mis en évidence que l’effica-cité de Teppeki était bonne. 7% des plantes traitées avec Teppeki montraient des symptômes de jaunisse virale et un rendement de 107% a été observé par rapport au témoin (Force 10g té-fluthrine/unité de semence, 31% des plantes montraient des symptômes). Les résultats de rende-ment pour le traitement foliaire avec Teppeki étaient comparables au traitement de semences Cruiser Force, la référence de l’essai. Dans cet essai, le moment d’infection et le moment d’inter-

vention idéal ont été choisis. L’essai ne représente donc pas une situation réelle de terrain où l’agriculteur doit déterminer le moment optimal pour le traitement phytosanitaire en fonction du seuil de traitement.

Les traitements en cours de végétation sont plus difficiles à positionner dans le temps et par con-séquent, plus aléatoires en termes d’efficacité par rapport aux traitements de semences avec des NNi’s. Un traitement est uniquement nécessaire entre le stade 2 feuilles et la fermeture des lignes lorsque le seuil de traitement est atteint. Le seuil de traitement est de 2 pucerons verts non-ailés par 10 plantes. Afin de déterminer si le seuil de traitement est atteint, il sera nécessaire d’effectuer des comptages chaque semaine dans vos parcelles en observant au cœur de la plante et sous les feuilles. Nous vous conseillons de compter le nombre de pucerons à quatre endroits différents de votre parcelle sur 10 plantes. L’IRBAB soutiendra également les agriculteurs via le service d’avertis-sement afin de les aider à positionner au mieux leur traitement.

Autorisation 120 jours pour MOVENTO 100SC.

A la suite d’une demande introduite par l’IRBAB, une autorisation de 120 jours a été délivrée pour l’insecticide MOVENTO 100 SC afin de contrôler les pucerons en culture betteravière. La subs-tance active est du spirotetramat à une concentration de 100g/l. L’autorisation est la sui-vante : 0.75 l/ha, 1 à 2 applications avec un intervalle de 14 jours. Le produit est autorisé dès le stade 2 vraies feuilles (BBCH 12). L’autorisation pour l’utilisation en culture betteravière sucrière de ce produit est valable du 15/04/2019 au 12/08/2019. Le délai avant récolte est de 60 jours. Après cette période, MOVENTO 100 SC ne pourra plus être utilisé en culture de betterave sucrière. Les détails de l’autorisation peuvent être consultés sur Phytoweb via le lien suivant : https://fytoweb.be/fr/legislation/phytoprotection/autorisations-120-jours-pour-situations-durgence.

Le spirotetramat possède un mode d’action différent du pirimicarbe et du flonicamide. Ceci est avantageux pour la gestion des résistances et ainsi préserver l’efficacité de ces substances actives envers les pucerons verts du pêcher (Myzus persicae). La gestion des résistances passe par trois principes de base : alterner les modes d’action, limiter les traitements à ce qui est strictement nécessaire et ne jamais répéter un traitement qui n’a pas fonctionner. De plus, cette substance active est sélective pour les insectes utiles.

Le service d’avertissement

Chaque année l’IRBAB coordonne un réseau de champs d’observation qui suit l’évolution des maladies foliaires. A partir de cette année, le service d’avertissement sera renforcé pour les in-sectes avec le suivi de plus de 100 parcelles réparties sur toute la région betteravière. A partir de mi-avril, la suivi et l’évolution de la présence des insectes pourront être visualisées sur différentes cartes régulièrement mises à jour sur notre site internet (www.irbab-kbivb.be > champs d’obser-vation - cartographie). Chaque semaine, l’IRBAB publiera des cartes actualisées avec l’évolution à travers le pays. De plus, sur base des observations hebdomadaires, un avertissement de traite-ment via email peut être lancé dès que les seuils de traitement sont atteints.

Parallèlement au service d’avertissement, l’IRBAB conseille fortement aux betteraviers d’effectuer des observations dans leur parcelle. Sur le site de l’IRBAB, un « Manuel de l’observateur » est dispo-nible (www.irbab-kbivb.be > Comment observer vos champs (documents)). Le manuel présente les méthodes d’évaluation et de comptage.

Conclusion

Un betteravier ayant choisi des semences de betteraves sucrières enrobées avec du Force (10 g téfluthrine/unité) a une protection contre la majorité des ravageurs souter-rains. Par contre, pour lutter contre les insectes aériens, 1 à 3 traitements seront poten-tiellement nécessaires contre les pucerons verts et 0 à 1 traitement contre les altises, les atomaires, les pégomyies et les pucerons noirs. Afin d’éviter des traitements et coûts inutiles et de respecter les standards de l’IPM, il est primordial d’effectuer des observations régulières dans vos parcelles de betteraves sucrières pour identifier la présence des ravageurs. L’IRBAB vous aidera dans cette démarche via son service d’avertissement en vous informant de la présence et de l’évolution des populations de ravageurs au cours de la période de végétation.

Nom commercial Composition Famille d'insecticide Efficacité Formulation DoseNombre d'applications

maximumDelai avant

récolte

Perfekthion 400 EC,… 400 g/l diméthoate Organophosphate EC 0.5 l/ha 1 28Bulldock 25 EC 25g/l beta -cyfluthrine Pyréthrinoïde EC 0.3 l/ha 1 28Decis EC 2.5,… 25g/l deltaméthrine Pyréthrinoïde EC 0.4 l/ha 3 30Decis 15 EW,… 15g/l deltaméthrine Pyréthrinoïde EW 0.5 l/ha 1 30Okapi 5g/l lambda-cyhalothrine Pyréthrinoïde EC 1.25 l/ha 1 7

100g/l pirimicarbe CarbamatePirimor 50 % pirimicarbe Carbamate WG 0.35 kg/ha 2 7Teppeki 50% flonicamide Flonicamide WG 0.140 kg/ha 1 60

LocalisationNombre de traitements en cours de végétation 0 0 2 3 4

Date d'apparition des premier symptomes

Juillet Début août Mi‐août Fin juin Mi‐juillet

Perte de rendement dans les zones infestées

20% 19% 25% 36% 35%

Surfaces zones infectées/surface totale

5% 25% 10% 25% 32%

Perte de rendement moyenne sur la parcelle 1% 5% 3% 9% 11%

Pas‐de‐Calais Normandie

Tableau 4: Résultats d’une étude menée par l’ITB en 2017 sur 5 sites situés en Normandie et dans le Pas-de-Calais. Les symptômes étaient engendrés par deux virus de jaunisse modérée. Les pertes de rendement ont été établies en 2017 sur base de prélèvements effectués sur 5 sites semés sans traite-ment insecticide.

Tableau 3: Insecticides agréés en betterave sucrière sucrière contre les pucerons. En rouge sont repris les insecticides qui ne sont pas efficaces à cause de la présence de résistance chez Myzus persicae et en orange, ceux qui sont peu efficace. L’insecticide repris en vert est efficace pour lutter contre les pucerons.

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L’ABW avait reçu en 2016 une première subvention de la Région Wallonne pour acheter du matériel de bâchage aux planteurs wallons. En juillet 2017, la Région Wallonne est venue compléter

cette aide toujours pour permettre aux planteurs d’acheter du maté-riel mais cette fois-ci en favorisant l’équipement en tubes. Depuis la campagne 2018, une 3ème subvention d’aide à l’investissement de machines de bâchage est disponible. Les deux premières subven-tions sont désormais clôturées, c’est donc l’occasion de faire le point sur ce qui a été distribué.

Deux subventions pour distribuer des bâches et des tubesLe but des missions était de poursuivre la généralisation du bâchage des tas de betteraves auprès des planteurs wallons. L’ABW s’est vu octroyer 4.410.000,00 € dans le cadre des mesures d’accompagne-ment à la redevance kilométrique. En effet, l’opération de bâchage permet de diminuer la tare terre qui induit ainsi une diminution importante du transport. Des bâches Toptex de 12,4 x 12 m et 14,5 x 16 m, des bandes auto-agrippantes, des tubes de 6 m et de 1 m 80 ont été distribués pendant 3 ans pour permettre aux planteurs de s’équiper en maté-riel de bâchage. Il n’a pas toujours été facile de gérer ce projet, de nombreuses questions se sont posées tout au long du projet  : Comment répartir ces subventions de manière équitable  ? Quelles vont être les modalités de livraisons et de réceptions du matériel par les planteurs ? Quels formats de tubes distribuer et choisir ? Que faire des tubes avec un défaut de fabrication ? Grâce à la très bonne colla-boration avec les partenaires du projet, toutes ces interrogations ont été solutionnées et ces subventions ont été un succès pour le sec-teur. L’ABW en profite pour remercier la Région Wallonne.

Le projet continue avec la mécanisation du bâchageLors de la subvention, la distribution de tubes permettant le bâchage mécanique a été favorisé. Le présent projet vise à continuer l’effort

de généralisation rapide de ces techniques afin d’assurer des livrai-sons de bonne qualité. Le bâchage mécanique permet de faciliter le travail et contribue à une meilleure efficacité du bâchage grâce à une fixation parfaite de la bâche notamment par l’utilisation du disque de fixation.600.000,00 € est la somme allouée par la Région Wallonne pour continuer le projet de bâchage en Wallonie et aider les planteurs et les entrepreneurs qui désirent investir dans une machine de bâchage. Plus concrètement, une aide de 40 % sur l’achat de la machine HTVA peut être allouée avec un plafond maximum de 6.500 € par bénéfi-ciaire et par machine. Quelques planteurs ont déjà profité de cette aide et ont acheté des machines pendant la campagne 2018. Attention, le projet doit être clôturé pour décembre 2019. Après cette date, plus aucun dossier ne pourra être accepté.

Petit rappel sur les enrouleurs/dérouleursIl existe deux catégories de machines, une utilisant des tubes de 6 m et une autre avec des tubes de 1 m 80. Pour celle avec des tubes de 6 m, deux fabricants ont développé une machine  : Klunder (Allemagne) et Keymolen (Belgique). Cette dernière est la plus récente et à la particularité de se monter sur un télescopique. Quelques planteurs ont également fait faire des moteurs hydrau-liques afin de les adapter sur des bras de débroussailleuse. La machine avec des tubes d’1 m 80 quant à elle a été créée par la société Jadin-Damanet (Belgique) et a rencontré un grand succès pour les premières demandes de subvention. n

Judith Braconnier, Secrétaire

Légende photo :

Légende photo.

10 ABW10Mesures d’accompagnement à la redevance kilométrique en Wallonie pour les betteraviers

Pour bénéficier de cette aide, il suffit d’envoyer vos bons de commande (comme ça l’ABW peut vous réserver le montant dû) et ensuite vos factures et preuves de paiement à l’ABW. Les enrouleurs/dérouleurs et les disques de fixation sont éligibles pour l’aide. De plus, sur base de justificatifs précis (factures et photos) et analyse des machines par l’ABW, les machines d’occa-sion et « faites maison » peuvent également être achetées grâce à la subvention. Attention, la machine doit être fonctionnelle et n’être utilisée que pour du bâchage mécanique pour pouvoir bénéficier de l’aide.

[email protected]

Organisation des Producteurs de Chicorées d’Oreye (OPCO)

Au cours des prochaines semaines les conditions des contrats futurs (2020 et après) seront débattues par vos représentants avec la Direction d’Orafti. Pour rappel, il s’agit essentiellement de l’évolution des conditions de base du contrat suite à l’évolu-tion des coûts, mais également des conséquences de l’allonge-ment important des campagnes à l’avenir, l’organisation des plannings, le système des feux verts pour les arrachages, les indemnités pour livraisons hâtives et tardives, la conservation des silos en fin de campagne, l’attribution des contrats….Votre Organisation regroupe tous les planteurs de chicorées livrant à Oreye. Selon les statuts, les membres effectifs de l’Or-ganisation sont constitués par les représentants des planteurs des deux régions linguistiques. Ces délégués sont actuelle-ment au nombre d’une trentaine environ, ils sont répartis entre les deux groupes linguistiques et doivent représenter au mieux l’ensemble de la clientèle, notamment au plan géographique.

La structure de l’Organisation 2019 est reprise ci-dessous.Si vous estimez que votre région n’est pas bien ou pas assez représentée, n’hésitez pas à proposer votre candidature (soit par courrier à OPCO 111 Boulevard Anspach, boite 10 1000 Bruxelles ou par courriel à [email protected]).

Président : Karel KERSTEN 3770 MILLEN

Délégués Région francophone- Jacques DE MONTPELLIER - 5537 DENEE - Fernand GALLOY - 4460 HORION-HOZEMONT- Olivier GATHY - 4219 ACOSSE - Frédéric GOFFAUX - 5140 SOMBREFFE - Pierre HALLEUX - 5020 DAUSSOULX - David JONCKHEERE - 6560 SOLRE-SUR-SAMBRE - Marcel LAMARCHE - 5020 CHAMPION- Henri LHOEST - 4537 VERLAINE- Charles-Emile MATHY - 4470 ST -GEORGES-S-MEUSE- Bernard MEHAUDEN - 4280 AVERNAS - Alain MOERS - 1300 WAVRE - Vincent PEETERS - 4500 HUY - Bruno PETIT - 5310 LONGCHAMPS- Michel PIERARD - 1360 MALEVES-SAINTE -MARIE-WASTINES- Pol REQUETTE - 1350 ORP-JANDRAIN - Jacques RIGO - 5310 BRANCHON- Jean-Luc ROSMEULEN - 4219 AMBRESIN- Thierry SURLEMONT - 4500 BEN AHIN SOLIERES - Paul-Bernard TASIAUX - 5310 TAVIERS - Tanguy van OLDENEEL - 1350 JAUCHE (Nodrenge) - Robert VERMEIREN - 1495 MELLERY - Jacques WARNIER - 4530 VILLERS-LE-BOUILLET

Délégués Région néerlandophone- Dirk DRAELANTS - 3400 LANDEN- Arnaud / Marteen JACKERS - 3770 RIEMST- Karel KERSTEN - 3770 MILLEN - Erwin LIESENS - 3700 TONGEREN- René MOYAERS - 3890 GINGELOM- Evarist / Christof PAULY - 3740 BILZEN- Jean-Paul VANELDEREN - 3890 GINGELOM MONTENAKEN

Secrétaire : Luc RIGO 1300 LIMAL

Plus de 80 % des planteurs wallons ont répondu positivement à cet appel. Sur les 4.000 betteraviers wallons, plus d’un quart est maintenant équipé en tubes. Au total, un peu plus de 17.000 bâches et plus de 6.000 tubes ont été donnés aux planteurs.

Moteur hydraulique avec fourreau monté sur un bras de débroussailleuse.

Enroulement de la bâche avec la machine Jadin.

Démonstration de bâchage (machine Klunder).

Fixation avec le disque de la machine Keymolen.

UE : nouveau record absolu de prix bas

Le prix de vente moyen du sucre de betterave dans l’UE com-muniqué par l’observatoire des prix de la Commission a

encore baissé à 312 euros la tonne pour le mois de janvier 2019 (contre 314 € en décembre) et des niveaux de prix analogues sont attendus pour février.Selon les zones régionales, l’évolution des prix moyens est la suivante :Europe centrale et du Nord : 315 euros/t (323 euros/t en décembre 2018)Europe occidentale (Belgique et pays voisins) : 301 €/t (300 €/t en décembre 2018)Europe méridionale : 367 €/t (370 €/t en décembre 2018).A titre indicatif et vraisemblablement peu représentatif car il s’agit de ventes en très petites quantités, l’analyste de marché Kingsman rapporte des prix spot pour mars de 440 € dans nos régions (France, Belgique, Allemagne et Pays-Bas) et de 460 € la tonne en Espagne. n

Machine Keymolen.

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Sur les 2,8 Mt exportées par l’UE pour la campagne 2017/18, 15 % ont abouti en Egypte. L’Egypte est donc un débouché impor-tant pour le sucre européen. Ce pays vise toutefois l’autosuffi-

sance et annonce d’importants projets à moyen terme. Actuellement, les Égyptiens consomment de l’ordre de 3,3 millions de tonnes de sucre par an pour une production prévue de 2,4 mil-lions de tonnes pour la campagne 2018/19. De ce total, environ 1,3 Mt de sucre proviennent de la betterave et 1,1 Mt de la canne à sucre. Pour combler l’écart entre une consommation galopante et la pro-duction, l’Egypte a décidé de développer son industrie sucrière ainsi que la culture de la betterave, moins exigeante en eau que la canne.Selon l’USDA, 14 sociétés produisent du sucre en Egypte: 7 transfor-mateurs de canne à sucre, 6 transformateurs de betterave et un transformateur capable de produire du sucre de betterave ou de canne. Ce dernier ainsi que les 7 transformateurs de canne à sucre sont tous des entreprises publiques affiliées à la Holding Company for Food Industries (HCFI) dépendantes du Ministère de l’approvi-sionnement.Sur les six transformateurs de betteraves sucrières, 2 dépendent du

secteur privé et les autres sont des entreprises publiques. Une troi-sième usine privée devrait prochainement commencer à transformer les betteraves.

Delta Sugar : premier producteur de sucre de betteraves du Moyen-OrientLa première sucrerie de betteraves en Egypte a été construite en 1982 par le groupe privé Delta Sugar, avec une capacité de produc-tion de 100.000 tonnes de sucre blanc par an. Fin des années ’90, cette capacité a été augmentée en installant une deuxième ligne de production sur le même site, à 175 kilomètres au nord du Caire. La production du groupe Delta Sugar continue son expansion et espère produire 310.000 tonnes de sucre cette année, rapporte Reuters.

Canal Sugar : viser l’autosuffi sanceUn autre groupe, Canal Sugar, envisage la production de sucre de betteraves et la construction d’une nouvelle usine en Haute Egypte pour un investissement total d’1 milliard de dollars, selon un journal égyptien. Un projet pharaonique visant à produire 900.000 tonnes de sucre par an, ce qui permettrait de à l’Egypte d’atteindre l’auto-suffisance.Canal Sugar est une société anonyme égyptienne dirigée par le directeur général de la raffinerie de sucre Al Khaleej à Dubaï aux Emirats Arabes Unis qui est la plus grande raffinerie de sucre por-tuaire du monde.La raffinerie de sucre Al Khaleej de Dubaï a accepté de construire un important complexe agro-industriel pour produire du sucre de bet-terave dans le cadre d’un accord signé avec le gouvernement égyp-tien en février. L’usine devrait entrer en production au milieu de l’année 2020 et atteindre sa pleine capacité en février 2021. Le projet s’étendra sur 77.000 hectares et serait cultivé avec du blé et des betteraves en hiver et du maïs en été. La capacité de production de sucre de bette-rave sera de 750.000 tonnes pendant la campagne betteravière qui s’étendra de février à juin, avec un potentiel pouvant atteindre 900.000 tonnes. L’installation aura également la capacité de raffiner le sucre brut pendant l’inter-campagne, soit entre le mois de mai et le mois de juillet. n

15 % des exportations de l’Union européenne destinées à l’Egypte

ACTUALITÉS 11

L’augmentation de la consommation de sucre est due à la crois-sance démographique, estimée à 2,5 % par an. L’Égypte (97 mil-lions d’habitants) en compte environ 2 millions de plus par an.

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Durant la seconde période de souscription en parts sociales A, B et S du 11 au 29 mars 2019, la Coopérative des Betteraviers Transformateurs SCRL (CoBT) a levé

6.912.000 € de capital supplémentaire auprès de 1.389 agricul-teurs betteraviers et sympathisants. Le montant total souscrit en parts sociales A, B et S dans le cadre de l’offre publique ouverte depuis le 10 décembre 2018 s’élève à 46.036.000 €, ce qui représente 80 % de l’objectif en capital visé par le plan financier de la CoBT pour ces parts. Le Conseil d’administration de la CoBT a prononcé l’agrément de ses 1.389 nouveaux coopérateurs le 4 avril 2019. Cet agré-ment devient définitif dès la libération de 100% pour les parts A et de 25 % pour les parts B et S.Ces chiffres restent soumis à la confirmation de la libération minimale des parts sociales.

Prochaines étapes Le 15 mai 2019 au plus tard, la CoBT constituera les cercles d’as-sociés A, B et S qui composeront son Assemblée générale qui nommera un nouveau Conseil d’administration. En juin 2019, il appartiendra à cette nouvelle Assemblée générale, sur base de propositions faites par le Conseil d’administration qu’elle aura nommé, de prendre la décision de construction de la sucrerie de Seneffe. D’ici-là, la CoBT va analyser toutes les pistes disponibles en vue de compléter son financement et son approvisionnement en betteraves afin de proposer à ses coopérateurs le meilleur scé-nario permettant d’atteindre son objectif principal : mieux rémunérer la betterave. n

Source : cobt.be

CoBT

Le monde agricole investit 46 millions d’euros dans le capital de la sucrerie coopérative de Seneffe

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• La base de votre désherbage• La persistance d’action• Le contrôle des levées échelonnées

C’est devant une assemblée de plus de 150 per-sonnes que Cosucra a tenu sa réunion technique annuelle « chicorées » le lundi 18 février à la Ferme du Reposoir à Kain.

Déroulement de la campagne et attentes de l’OPPCWLa première partie de cette réunion était assurée par l’Organisa-tion Professionnelle des Planteurs de Chicorées de Warcoing (OPPCW).Un membre du comité restreint ouvre le volet syndical en remerciant Cosucra de nous associer à cette après-midi de rencontre avec les planteurs de chicorées. Il invite à suivre la présentation qui sera faite par le secrétaire de l’OPPCW, Mr A. Coudyzer.● Tout d’abord, un simple rappel de l’action de l’Organisation

Professionnelle des Producteurs de Chicorées de Warcoing (OPPCW). Cette mission est triple :- Instance d’information et de communication entre les planteurs

et le comité : que ce soit top-down, que ce soit bottom-up.- Assurer le contrôle contradictoire de la réception des chicorées.- Négocier les clauses du contrat de livraison et régler au mieux

les situations problématiques de la campagne.● Echos du déroulement de la campagne en salle de réception avec

deux problèmes majeurs :- Des pertes aux parmentières trop importantes à plusieurs

reprises. Le matériel est certainement trop usager et son rem-placement est sollicité par le comité.

- La détermination de la teneur en inuline qui n’a pas toujours été fiable et qui a dû donner lieu à rectification pour une période importante en novembre. Des investigations plus approfondies sont en cours à ce sujet avec l’objectif de donner davantage de garanties au comité pour la campagne suivante.

● En matière de résultats rapidement brossés pour la campagne écoulée, retenons :- Un rendement racines d’un peu plus de 50 tonnes à l’hectare

avec une richesse moyenne en inuline de 16,75°- Une tare-collet rectifiée à 3,14 % au lieu de la tare forfaitaire de

4 % (très peu de cas de tare-collet à 7%, corrigée à 6,01 %)- Et concernant le contrat de 2019-2020,- Peu de modifications par rapport à la campagne écoulée, si ce

n’est la volonté de limiter le nombre de tas de chicorées à char-ger en transport-usine dans les cas de planteurs livrant en plu-sieurs tas en veillant à ce que le tonnage par tas soit de min 150 tonnes  ; une limitation de l’intervention de Cosucra dans les semences  ; … et au niveau du prix, rien n’a changé mais nous gardons toujours à l’esprit, la question des primes tardives qui restent un point sensible à Warcoing vu la fin de campagne si tardive.

- Nous restons également attentifs aux réels problèmes de conservation de certains tas de chicorées ainsi qu’aux levées parfois difficiles et irrégulières de certaines variétés de chico-rées, …

● En synthèse, les attentes de l’OPPCW sont:- Le remplacement du matériel jugé trop vétuste en salle de tare:

la parmentière est la première visée par cet appel.- Une transparence totale dans la détermination de la teneur en

inuline : des contre-analyses ont eu lieu et l’appel à des experts est programmé.

- Une confiance mutuelle indispensable à reconstruire entre les deux partenaires planteurs / fabricants.

- Une simplification souhaitée dans les décomptes / bordereaux transmis aux planteurs. Plusieurs questions de la salle témoignent du casse-tête qui attend celui qui tente de s’y retrouver…

La situation financière de l’OPPCW est ensuite rapidement présentée. La situation de trésorerie de l’OPPCW est saine. Les comptes définitifs ne seront connus qu’à la fin de l’exercice comptable (au 31 mars) et ce qui a été présenté relève donc d’une situation provisoire.Malgré certaines dépenses nouvelles et/ou en hausse, ce boni sera confirmé et est en lien direct avec des cotisations assez importantes, fonction de la quantité de chicorées travaillées en 2018-2019.

Réunion technique par CosucraAprès cette première partie consacrée à l’OPPCW, Cosucra poursuit le programme de sa réunion technique.Sans rentrer ici dans les détails des différentes interventions, il nous apparaît utile de préciser l’objet des sujets abordés :● Monsieur Dion, responsable agronomique auprès de Cosucra,

présente les résultats détaillés de la campagne écoulée  : pro-blèmes de sécheresse en 2018, grande variabilité des résultats selon les régions, problèmes d’arrachage en début de campagne, … Heureusement, pas de problèmes liés au gel malgré une récep-tion qui s’est terminée le 31 janvier. Les rendements s’inscrivent bien sur un graphique qui démontre à suffisance un accroissement annuel du rendement moyen d’environ un bon pourcent.

● Seconds intervenants, en duo, Luc Looze et William Lambert de Corta Agriscience abordent le sujet du BOA en désherbage chico-rée. De beaux espoirs…

● En l’absence de Mr Fabien Care, Directeur ICT et Supply de Cosucra, le mot de conclusion revient à Mr Jacques Crahay, Administrateur délégué de Cosucra. Son message se veut plein d’optimisme pour l’avenir du secteur. n

Pour l’OPPCW, André Coudyzer

Assemblée générale de l’Organisation Professionnelle des Producteurs de Chicorées de Warcoing

La question des primes tardives restent un point sensible vu la fin de campagne si tardive à Warcoing.