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Bichat : la vie et la mort

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P H I L O S O P H I E S

B I C H A T,

L A V I E

E T L A M O R T

PAR P H I L I P P E H U N E M A N

P R E S S E S U N I V E R S I T A I R E S D E F R A N C E

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PHILOSOPHIES

Collection fondée par Françoise Balibar, Jean-Pierre Lefebvre

Pierre Macherey et Yves Vargas

et dirigée par Ali Benmakhlouf Jean-Pierre Lefebvre

Pierre-François Moreau et Yves Vargas

Ce livre n 'aurait pas existé sans l'attention et la bienveillance

de Jean-Pierre Séris. Il est dédié à sa mémoire.

Je remercie ma femme Estelle pour ses précieux conseils.

ISBN 2 13 049505 2 ISSN 0766-1398

Dépôt légal — 1 édition : 1998, juillet

© Presses Universitaires de France, 1998 108, boulevard Saint-Germain, 75006 Paris

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Introduction

Vous demanderiez mille ans durant à la vie : « Pourquoi vis-tu ? », si elle pouvait répondre, elle ne dirait rien d'autre que : « Je vis parce que je vis. » La raison en est que la vie tire sa vie de son propre fonds et jaillit de ce qui lui est propre : c'est pour cela qu'elle vit sans demander le pourquoi, parce qu'elle ne vit que d'elle-même.

Maître Eckhart. Sermon n° 5b.

Pendant toute une longue période, il se peut que la substance vivante ait été ainsi recréée sans cesse et soit morte facilement jusqu'au jour où des influences externes déterminantes se transformèrent, obligeant la substance qui survivait encore à dévier toujours davantage de son cours vital originaire et à faire des détours toujours plus compliqués pour atteindre son but : la mort. Ces détours sur le chemin qui mène à la mort, fidèlement maintenus par les pulsions conser- vatrices, seraient ce qui nous apparaît aujourd'hui comme phénomènes vitaux.

Sigmund Freud. Au-delà du principe de plaisir

O n doi t à Mar i e -F ranço i s Xavier Bichat (1771-1802) une définit ion de la vie assez fameuse p o u r ne plus men- t ionner qu' i l en est l ' au t eu r : « La vie est l 'ensemble des fonct ions qui résistent à la mort . » Cet te ouve r tu re des Recherches physiologiques sur la vie et la mor t de 1800, nous la t r ouvons peut-être t r o p familière p o u r en t endre encore l 'é t rangeté de cette effract ion de la m o r t au prin- cipe de la vie même, qui t ranche avec la défini t ion usuelle de la physiologie telle que la d o n n a i t un de ses premiers concepteurs , J ean Fernel en 1645 d a n s sa Médecine universelle: « Comme première des part ies de la médecine existe la physiologie, qui explore la na tu re de l ' h o m m e sain, toutes ses forces et fonctions. » Quel é t range t o u r de la pensée a pu pousser Bichat à référer à

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la mort cette « nature de l'homme sain » et la science qui en traite ? Telle est la question que l'on pourrait se poser avant même de pénétrer dans l'œuvre du premier phy- siologiste français du XIX siècle (chronologiquement par- lant, du moins).

Sous des formes plus développées, cette interrogation fournira le propos de notre étude. Dans des pages décisives, Michel Foucault a montré le rôle que Bichat attribue à la considération de la mort lorsqu'il transforme la médecine en la basant sur l'anatomie pathologique Mais à côté de ce bouleversement majeur qu'accomplit le travail de Bichat dans l'histoire de la médecine, celui-ci inaugura aussi, à la base de l'anatomie, la science des tissus (ou histologie), pour laquelle Auguste Comte, célébrant l'âge de la science positive, n'hésita pas à voir en Bichat un des pionniers de l'âge positif et à baptiser de son nom un des mois du calendrier positiviste. Il fut aussi l'initiateur d'une tradition de recherche importante en physiologie, à laquelle Claude Bernard après Magendie a donné ses lettres de noblesse, et qu'il a baptisée physiologie expérimentale.

Notre interrogation prend maintenant un sens plus précis: pourquoi fallut-il des recherches physiologiques sur la vie et la mort pour que s'instituât cette physiologie expérimentale? Quelle image de la vie se dessine-t-elle ici, solidairement à la transformation de la médecine qu'induit l'émergence de l'anatomie pathologique? Pourquoi, à l'instar de Comte, de nombreux philoso- phes éprouvèrent-ils le besoin de faire allusion à Bichat, parmi tous les physiologistes? Autrement dit, jusqu'à

1. Foucault, 1963, chap. VIII, p. 125 sq. 2. Cours de philosophie positive, 40 leçon.

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quel po in t la célébrité de sa défini t ion de la vie dit-elle que lque chose d u s ta tut de la vie et de la mor t - du s ta tu t de cette én igmat ique con jonc t ion - d a n s no t re

pensée ? C 'es t à ces quelques ques t ions q u ' e n t e n d r épondre ce

t ravai l sur la physiologie de Bichat.

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L a si tuation du savoir

sur le vivant à la f in du XVIIIe siècle

En 1801, Bichat publie ses Recherches physiologiques sur la vie et la mort ; l'année suivante, paraît son Anato- mie générale. Ces deux ouvrages témoignent d'avancées majeures dans les domaines conjoints de l'anatomie et de la physiologie. Pour comprendre la physiologie de Bichat, et comprendre en quoi on peut ordonner autour d'elle toute sa pensée, il nous faut donner un aperçu de la situation du savoir sur le vivant à la fin du XVIII siècle.

Des deux disciplines, l'anatomie est certes la mieux constituée ; depuis Vésale, elle se conçoit comme la des- cription des structures internes, musculaire, vasculaire, osseuse et nerveuse, du corps humain, à l'aide des dissec- tions. Soemmering et Winslow ont publié dans le dernier quart du siècle leurs deux traités d'anatomie, qui témoi- gnent chacun de l'état achevé de la discipline La physio- logie au contraire, malgré la grande découverte de la cir- culation du sang par Harvey au XVII siècle, peut donner à ceux qui la pratiquent l'impression d'une grande confu- sion, aussi bien sur ses méthodes que sur son objet et son rapport à l'anatomie. Cette dispersion empêche de prendre au sérieux une telle science, que d'aucuns tien- nent pour un « roman », si bien qu'en 1795 lors de la création de l'Institut, institution destinée à regrouper la recherche dans les diverses sciences, il n'y a pas de classe de physiologie.

1. Soemmering, De corporis humani fabrica, 1794; Winslow, Exposition anatomique de la structure du corps humain, Paris, 1777,

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La physiologie ne semble sérieuse que subordonnée à l'anatomie. Ainsi, Vicq d'Azyr écrit dans un Nouveau plan de constitution pour la médecine en France adressé à la Société royale de médecine en 1790: «L'anatomie peut exister séparée de la physiologie; mais la physiologie ne peut exister seule, elle doit être associée à l'étude du corps humain, sans laquelle elle errera toujours de système en système. » Dans la mesure où le cadavre est la source du savoir anatomique, la science du vivant semble ne connaître le vivant que mort, et le statut même d'une phy- siologie comme science du fonctionnement du vivant reste problématique. Avec d'autres, Bichat vise à faire sortir la physiologie de cet état, à lui donner des bases à partir des- quelles elle pourra se développer comme la physique depuis les Principia mathematica de Newton. Et il met la physiolo- gie sur le même pied que l'anatomie : leur séparation, et l'état d'immaturité qui en a résulté pour la physiologie, sont une erreur, car «les dépouilles de la mort furent le domaine de l'anatomiste ; le physiologiste eut en partage les phénomènes de la vie comme si les travaux de l'un n'étaient pas enchaînés aux recherches de l'autre ; comme si la connaissance de l'effet pouvait se séparer de celle de l'agent qui le produit » ; au contraire, comme Haller le pre- mier l'a vu, « la science des fonctions [la physiologie] est le but, celle des organes [anatomie] le moyen » Reste que la théorie par laquelle Bichat unit ainsi anatomie et physiolo- gie dans une science du vivant n'est compréhensible que comme une réponse à un problème majeur de la connais- sance de la vie à la fin du XVIII siècle. C'est pourquoi avant d'étudier cette théorie nous dessinerons les lignes générales de ce problème, dont le plus manifeste symptôme est l'ab- sence d'une tradition de recherche unitaire en physiologie.

1. Anatomie descriptive, Discours préliminaire, XXXVIII.

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Physiologie et mécanisme

L'idée mécaniste. — Depuis Descartes et Harvey, les avancées dans la connaissance du vivant s'étaient placées sous le signe du mécanisme. La découverte de la circula- tion du sang a inauguré la grande métaphore du système circulatoire comme machinerie de pompes et de tuyaux. Le dualisme cartésien a légitimé philosophiquement une telle métaphore, en assimilant le fonctionnement du corps des animaux à une machine. Le cartésianisme engendre ainsi une physiologie mécaniste, parfois féconde, en parti- culier pour expliquer les processus de la circulation, qui en sont d'ailleurs le paradigme. L'absence de tout prin- cipe vital autre que ces « lois mécaniques » est la position fondamentale du mécanisme

Le mécanisme cartésien est toutefois complexe, et fait de la superposition de deux thèses. La première est formulée par le Dis- cours de la méthode (chap. V), qui assimile les animaux à des machines, laissant dans l'ombre la question de l'ingénieur qui a pu produire de telles machines et déterminer leurs fonctions (à savoir Dieu). Le Traité de l'homme (publié en 1662) l'énonce ainsi : « Ces fonctions suivent toutes naturellement, en cette machine, de la seule disposition de ses organes, ni plus ni moins que ne font les mouvements d'une horloge ou d'un automate (...) en sorte qu'il ne faut point à leur occasion concevoir en elle aucune autre âme végé- tative, ni sensitive, ni aucun autre principe de mouvement que son sang et ses esprits, agités par la chaleur du feu qui brûle continuel- lement dans son cœur, et n'est point d'autre nature que tous les feux

1. A peu près 1615; Harvey publie le De motu cordis en 1628. 2. Boerhaave, Institutions de médecine (1708), I, 121. Noter que le mot

de « physiologie » lui-même n'est pas encore très usité, on parle de méde- cine. Haller sera le premier à l'introduire de façon décisive ( phy- siologae corporis humani, Lausanne, 1756-1766). Il faut relever dans le texte de Descartes ou Boerhaave (« appuis, colonnes, poutres, bastions, leviers, coins », etc.), la référence au domaine technique contemporain, qui constitue en quelque sorte la grille de lecture du corps humain.

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qui sont dans les corps inanimés» ( fine, AT XI, 202). Selon la seconde thèse, le mécanisme signifie que les lois physiques suffisent pour expliquer les prestations et la formation des vivants ; dans le traité sur la formation du fœtus, Descartes met explicitement en œuvre cette thèse en une théorie de l'épigenèse, c'est-à-dire de la construction de l'animal depuis le stade embryonnaire par ajouts progressifs de nouvelles configurations créées par le mouvement des liquides dans le fœtus.

N é a n m o i n s le rêve d ' u n e phys io logie dé r ivan t de la

phys ique sans so lu t ion de con t inu i t é n 'es t pas intégrale-

m e n t repr is p a r les s avan t s qui, médec ins p o u r la p lupa r t , savent que d a n s la p r a t i que les choses d u v ivan t ne son t

pas en t i è rement assimilables aux p h é n o m è n e s matér iels . Le mécan i sme car tés ien a u r a p l u t ô t p o u r eux - sous ses deux figures souven t mal dis t inguées - un s t a tu t d ' idéa l régula teur , de modè l e théor ique . L ' a p o r i e d u m é c a n i s m e

se révélait en ceci qu ' i l é tai t certes c o m m o d e p o u r c o m - p rend re des mécan i smes locaux (circulat ion, diges- t ion, etc.), mais q u e l ' an ima l -mach ine d a n s son ent ie r ne

se laissait f ina lement p a s connaî t re . O n p r e n d r a ensui te p rog res s ivemen t conscience de

l ' insuffisance d u mécan i sme à fourn i r le cadre d ' u n e

science de la vie. E n effet, le mécan i sme a u r a a n n u l é u n

animisme, p r o l o n g e a n t l ' a r is to té l isme et f r équen t à la Renaissance , p o u r lequel tous les êtres o n t en que lque sorte une âme, son t an imés d o n c vivants . Ce t an imisme se fonda i t sur une difficulté de l 'ar is toté l isme: l ' âme

(psuchè) , pr inc ipe de vie, est conçue c o m m e entéléchie, mais tou te subs tance (ousia) c o m m e telle (et pas seule- m e n t les vivants) possède une entéléchie, puisqu 'e l le est p a r soi ; si bien que le gl issement est facile, qu i p e r m e t d ' a t t r i b u e r une â m e à t o u t être. C 'es t u n tel an imisme,

d a n s lequel la n a t u r e est v ivante , q u e le mécan i sme a déf in i t ivement é rad iqué . Mai s ainsi, il a de c o m m u n avec son ennemi que ni l ' un ni l ' au t re ne fon t de diffé-

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Conclusion

1 / Nous avons vu comment le travail de Bichat consti- tuait une physiologie expérimentale à partir de la connaissance des enchaînements de mort, afin de surmon- ter les difficultés du vitalisme. L'affirmation de l'irréducti- bilité de la vie et de celle de la science qui l'étudie passe alors par l'inscription structurelle d'une présence de la mort dans le vivant. La transformation de la mort comme état en mort comme processus' permet de retourner la cri- tique qu'on adressa longtemps à un savoir sur le vivant dominé par la figure de l'anatomie, critique selon laquelle la science ne connaîtrait le vivant que mort. Désormais, c'est le vivant lui-même qui se laisse connaître à partir de sa mortalité.

Canguilhem résumait une partie de notre étude en notant : « Claude Bernard est resté bien plus fidèle qu'on ne le dit à l'enseignement et à l'esprit de Xavier Bichat. » Dégageant la physiologie du vitalisme, Claude Bernard reste en effet pris dans cette logique du savoir physiologique qui conditionne ses expérimentations continues sur les toxiques, et le double statut (objet/ins- trument de connaissance) qu'acquièrent ceux-ci dans son savoir (chap. 4, § 3.1). Mieux encore, il l'approfondit, puisque son discours met en lumière la solidarité de la vie et de la mort au niveau le plus élémentaire du vivant, où il a localisé la vie. Cet approfondissement prend place dans une transformation de la physiologie orientée vers l'homme en une physiologie générale, que

1. Cf. supra, chap. 3, § 2. 1. 2. Claude Bernard et Bichat, in Canguilhem. 1968, p. 162.

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nous pourrions appeler aussi biologie. Ainsi la biolo- gisation du savoir médical s'accompagne-t-elle du renforcement de l'ancrage de la mort dans la vie; et le prix à payer pour ce processus est, comme on l'a vu, une hésitation nécessaire dans la désignation de l'objet du savoir. La physiologie générale s'est consti- tuée en science expérimentale en s'ôtant la possibilité de s'assurer que c'est bien, pour elle, de «la vie» qu'il s'agit.

2 / A côté de la thématique principale de cette étude, à savoir la signification de Bichat et de ses Recherches pour la physiologie et la médecine, nous avons constaté et sou- ligné les rapports singuliers qu'entretenait cette œuvre avec la psychiatrie et avec la philosophie.

Avec la psychiatrie: nous avons pu esquisser à plu- sieurs reprises une communauté entre Pinel et Bichat, dont l'enjeu était la mise au jour des figures du négatif dans et par le projet même d'une histoire naturelle de l'homme, commun à la culture française de la deuxième moitié du XVIII siècle.

Avec la philosophie, ensuite : ici, notre propos aura en quelque sorte illustré une remarque de Michel Foucault : «L'importance de Bichat, de Jackson, de Freud dans la culture européenne ne prouve pas qu'ils étaient aussi philosophes que médecins, mais que, dans cette culture, la pensée médicale engage de plein droit le statut philo- sophique de l'homme.»' Qu'un commentaire de Bichat mène à des philosophes aussi divers que Maine de Biran, Schopenhauer ou Comte, voilà qui indique bien l'irréductibilité de cette œuvre à l'histoire des progrès du savoir positif. Plus qu'une image de l'homme, c'est une

1. Naissance de la clinique, Conclusion, p. 202.

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détermination du rapport de l'homme à sa propre vie qui se trouve avancée dans un tel discours.

En effet, distinguer vie animale et vie organique revient, comme Schopenhauer l'a bien senti, à déposséder l'homme de l'emprise, une part essentielle de lui-même. Mais une telle démarche qui n'est pas sans précédents au XVIII siècle (qu'on pense par exemple à Cabanis) devient singulière chez Bichat parce qu'elle peut s'articuler avec un rôle spécifique de la mort en physiologie et en méde- cine. Autrement dit, cette vie souterraine et essentielle en moi, qui commande mon tempérament, mes passions, mon caractère – bref à laquelle il faudra s'adresser pour rendre compte de mon individualité –, cette vie à la fois étrangère à moi et constitutive de moi-même, se trouvera, de par la constitution même du savoir physiologique, inti- mement mêlée à la mort.

Cent vingt ans après les Recherches sur la vie et la mort, Freud écrivait Au-delà du principe de plaisir pour exposer sa paradoxale découverte des « pulsions de mort » : un étrange vouloir-mourir-de-sa-propre-mort gouverne les manifestations de l'inconscient et s'indique dans notre « compulsion à répéter » ( Wiederholungs- zwang). Dans sa phrase, Foucault rapprochait Freud et Bichat, pour leur position singulière entre philosophie et médecine ; mais cette juxtaposition a sans doute sa signi- fication la plus profonde lorsque l'on comprend que le texte de Freud pousse à ses limites extrêmes la transfor- mation opérée par Bichat sur le discours médical : l'homme est divisé d'avec lui-même (et nous rappelle- rons ici l'émergence de ce même thème dans le Traité de Pinel) et cette division emporte le secret de son indivi- dualité, tandis que celle-ci dans sa vitalité même se res- source secrètement en une mort devenue son absolue opposée. Voilà ce sur quoi porte nécessairement, depuis Bichat, un discours qu'on voudrait tenir à la frontière de

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la philosophie et de la médecine On comprend que — abstraction faite du déplacement radical que la psy- chanalyse opère par rapport à la dimension biologique - il en fallait peu pour déceler au fond de l'inconscient la visée de sa propre mort... Au-delà du principe de plaisir serait alors, dans l'histoire de l'affranchissement de la psychanalyse envers les sciences du vivant - c'est-à-dire l'histoire de la conquête d'un discours sur la sexualité et la compulsion à répéter qui ne soit plus discours biolo- gique sur la reproduction et la mort - un jalon qu'un fil invisible relie aux Recherches physiologiques sur la vie et la mort de Bichat.

1. Autre indice de cette généalogie: lorsque Freud, dans l' Esquisse pour une psychologie scientifique de 1895, en quête d'un hypothétique sub- strat biologique à son modèle neuronal d'appareil psychique, voudra attribuer une localisation au «système Ψ», ancêtre de l'Inconscient, il s'agira d'un ganglion du sympathique, c'est-à-dire d'un élément du centre de la vie organique selon Bichat. Par ailleurs, le modèle neurologique de la structure d'appareil psychique mis en place dans ce texte réapparaîtra en partie vingt-cinq ans après dans Au-delà du principe de plaisir, mais délesté du langage des neurones et avec d'autres noms.

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Bibliographie

Nous ne signalons ici que les principaux ouvrages commentés, ainsi que les études utilisées. Les références des autres ouvrages - les sources - sont données dans les notes.

M. F. X. Bichat

Recherches physiologiques sur la vie et la mort, Paris, 1800 (cité R ; Traité des membranes, Paris, 1799 ; Anatomie générale, 4 vol., Paris, 1801 (AG) ; Anatomie descriptive, Paris, 1812 (4 vol., achevée par Roux et Buisson) (AD) ; Anatomie pathologique, Paris, 1825 (dernier cours de Bichat). Discours sur l'étude de la physiologie, 1798, deux conférences recueillies dans Albury, 1981.

Une anthologie de textes de Bichat, comprenant de larges extraits des Recherches, a été éditée par André Pichot sous le titre Recherches physio- logiques sur la vie et la mort, GF, 1996.

Claude Bernard

Introduction à l'étude de la médecine expérimentale, Paris, Baillière, 1865, rééd. GF (IME) ; Leçons sur les phénomènes de la vie communs aux animaux et aux végétaux, Paris, Baillière, 1878, rééd. Vrin (LPC) ; Prin- cipes de médecine expérimentale, Paris, Baillière, 1947 (PME) ; Rapport sur les progrès de la physiologie générale, Paris, Baillière, 1867 ; Philoso- phie, manuscrit inédit, Paris, 1942 ; Leçons sur les substances toxiques, Paris, Baillière, 1857 ; Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine, Paris, Baillière, 1856 (cours de 1854-1855) ; Leçons sur les pro- priétés physiologiques et les altérations pathologiques des liquides de l'orga- nisme, Paris, Baillière, 1859 ; Leçons de pathologie expérimentale, Paris, Baillière, 1872 (cours de 1859-1860) ; Leçons sur les propriétés des tissus vivants, Paris, Baillière, 1866 (cours de 1864) ; Leçons sur la chaleur ani- male, Paris, Baillière, 1876 (cours de 1871-1872) ; Leçons de physiologie opératoire, Paris, Baillière, 1879 ; Pensées. Notes détachées, Paris, post., 1947 ; Analyse physiologique des propriétés des systèmes musculaires et nerveux au moyen du curare, Comptes rendus hebdomadaires de l'Acadé- mie des sciences, t. 43, 1856, p. 825-829.

ÉTUDES

Erwin Ackerknecht, La médecine hospitalière à Paris (1794-1848), Baltimore, 1967, trad. franç. Paris, Payot, 1986 ; William Albury, Expe- riment and explanation in the physiology of Bichat and Magendie, Stu- dies in the history of biology, 1, 1981, p. 47-131 ; Philippe Ariès, L'homme devant la mort, Paris, Armand Colin, 1977, rééd. « Points-Seuil » (2 vol.) ; Essais sur l'histoire de la mort en Occident, Paris, Seuil, 1975, rééd. « Points-Seuil » ; Renée Bouveresse, Spinoza et Leibniz. L'idée

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d'animisme universel, Paris, Vrin, 1992 ; Jean-François Braunstein, Brous- sais et le matérialisme, Paris, Klincksieck, 1986 ; Georges Canguilhem, La connaissance de la vie, Paris, Vrin, 1965 ; Le normal et le pathologique, Paris, PUF, 1966 ; Essais d'histoire et de philosophie des sciences, Paris, Vrin, 1968 ; William Coleman, Death is a social disease, Madison, Wis., University of Madison Press, 1982 ; Auguste Comte, Cours de philosophie positive, t. I : Philosophie première, Paris, Hermann, éd. Serres, Dago- gnet, Sinaceur, 1975 ; Stephen Cross, John Hunter, animal economy and later 18th century physiological discourse, Studies in History of Biology, n° 5 (1981), p. 1-110 ; François Dagognet, Philosophie biologique, Paris, PUF, 1962 ; François Duchesneau, Genèse de la théorie cellulaire, Paris, Vrin, 1987 ; Michèle Duchet, Anthropologie et histoire au siècle des Lumières, Paris, Maspero, 1971, rééd. Albin Michel, 1995 ; Marie-Noëlle Dumas, La pensée dans la vie chez Leibniz, Paris, Vrin, 1976 ; Anne Fagot-Largeault, Les causes naturelles de la mort. Histoire naturelle et fac- teurs de risque, Paris, Vrin, 1989 ; Michel Foucault, Naissance de la cli- nique, Paris, PUF, 1963 ; Les mots et les choses, Paris, Gallimard, 1967 ; Toby Gelfand, Professionalizing modern medicine. Paris surgeons and medical science and institutions in the 18th century, Westport, Greenwood Press, 1980 ; Mirko D. Grmek, Les conceptions de Claude Bernard sur le milieu intérieur, Méthodologie et philosophie scientifiques de Claude Ber- nard, Paris, Fondation Polignac, 1959 ; Raisonnement expérimental et recherches toxicologiques chez Claude Bernard, Paris, Droz, 1973 ; Claude Bernard et la méthode expérimentale, Paris, Payot, 1991 ; Martial Gué- roult. Leibniz. Dynamique et métaphysique, Paris, Aubier, 1967 ; Frederic Holmes, « Milieu intérieur » and the cell theory, Bulletin of the history of medicine, 37, 1963, 315-335 ; François Jacob, La logique du vivant, Paris, Gallimard, 1970 ; Othmar Keel, La généalogie de l'histopathologie. Une révision déchirante, Paris, Vrin, 1979 ; Jacques Léonard, La médecine entre les savoirs et les pouvoirs, Paris, Aubier, 1981 ; J. E. Lesch, Science and medicine in France, the emergence of experimental physiology, 1790- 1855, Boston, Harvard UP, 1984 ; Claudio Milanesi, Mort apparente, mort parfaite, Paris, Payot, 1991 ; Malcolm Nicolson, Giovanni-Baptista Morgagni and eigteenth century examination, in Medical theory, surgical practice, Londres, Routledge, 1992, p. 101-134; Alain Prochiantz, Claude Bernard. La révolution physiologique, Paris, PUF, 1985 ; Jacques Roger, Les sciences de la vie dans la pensée française du XVII Ie siècle, Paris, Armand Colin, 1963, rééd. Albin-Michel, 1993 ; Charles Rosen, The phi- losophy of Ideology and the emergence of modern medicine in France, Bulletin of the history of medicine, 20, 1946, p. 36-50 ; Judith Schlanger, Les métaphores de l'organisme, Paris, L'Harmattan, 1971 ; Jean-Charles Sournia, La médecine révolutionnaire, Paris, Payot, 1989 ; Jean Staro- binski, La transparence et l'obstacle, Paris, Gallimard, 1971 ; Gladys Swain, Le sujet de la folie, Paris, Payot, 1976, rééd. « Seuil », 1997 ; Oswei Temkin, Philosophical background of Magendie's physiology, Bulletin of the history of medicine, 20, 1946, p. 10-35 ; Collectif, Actes du colloque La nécessité de Claude Bernard, dir. Jacques Michel, Paris, Klincksieck, 1991 ; Collectif, Méthodologie et philosophie scientifiques chez Claude Bernard, Paris, Fondation Polignac, 1959.

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P H I L O S O P H I E S

La collection Philosophies se propose d'élargir le domaine des questions et des textes habituellement considérés comme philosophiques et d'en ouvrir l'accès à un public qui en a été tenu écarté jusqu'ici. Chaque volume facilitera la lecture d'une œuvre ou la découverte d'un thème par une présentation appropriée : commentaires, documents, textes. Pourquoi parler de « philosophies » au pluriel ? Parce que la philosophie est partout au travail, et partout elle travaille pour tous. Le discours philosophique passe aussi bien par les traités philosophiques que par les essais polémiques ; il traverse les écrits des savants et des artistes ; il n'est pas in- différent aux œuvres non écrites. La philosophie est une ac- tivité théorique, mais ses effets sont directement pratiques. Elle n'est pas un domaine réservé, dont l'étude serait auto- risée aux seuls spécialistes. Il faut donc en rendre la compré- hension plus directe, en proposant sous une forme simpli- fiée, sans être schématique, les éléments de connaissance qui permettent d'en identifier et d'en assimiler les enjeux.

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Index des notions

Les chiffres renvoient aux numéros des ouvrages de la collection.

aliénation, 13, 38, 39, 64 âme, 106 amour, 12, 39, 65, 66, 69, 82, 90,

91, 92 animal, 101 anthropocentrisme, 106 arbitraire, 40 attraction, 1, 62, 86 autrui, 60, 72 bien, 15, 33, 40, 61, 69 conscience, 25, 60, 77, 89, 93 contradiction, 4, 17, 55, 81 contrat social, 8, 9, 34, 91 corps, 23, 29, 41, 52, 53, 69, 75,

90 cosmos, 18, 33, 86, 105 crise, 50, 64, 74 critique, 20, 31, 39, 64, 71 déconstruction, 46 déisme, 106 dialectique, 4, 13, 31, 39, 55, 64,

81, 82 Dieu, 8, 15, 18, 30, 32, 48, 56,

57, 58, 61, 63, 66, 69, 71, 80, 83

différence, 54, 65, 91 droit, loi, 7, 8, 9, 16, 18, 20, 24,

30, 40, 47, 72, 73, 78, 88 droits de l'homme, 5, 18, 20, 31,

77 échanges, don, 24, 49, 67 économie, 4, 5, 9, 10, 16, 21, 24,

42, 51, 64, 67, 78, 79, 84 éducation, 2, 14, 22, 31, 37, 68,

79, 90, 94 énergie, 10, 35 épistémologie, 1, 10, 20, 25, 35,

36, 41, 42, 43, 53, 55, 57, 62, 70, 81, 87, 105

esclavage, 5, 33, 38 espace, 1, 35, 62, 81

esthétique, 19, 46, 59, 92, 105 État, 4, 8, 9, 16, 21, 47, 60, 67,

73, 78, 79, 84, 105 être, 26, 39, 47, 61, 63, 82, 95 événement, 54, 74 évolution, 25, 41 famille, 3, 4, 9, 33, 91 femme, 5, 28, 34, 65, 84, 91, 105 fiction, 17, 23, 38, 47, 56, 69, 70,

71, 84, 87, 93, 105 fin, 51, 54, 61, 71, 85, 90, 91 folie, 75, 99, 100 guerre, 21, 30, 68, 78, 79 harmonie, 105 histoire, 5, 8, 13, 17, 20, 22, 26,

27, 32, 39, 54, 55, 58, 60, 65, 73, 74, 85, 100, 101

illusion, 17, 19, 23, 38, 39, 45, 47, 56, 69, 71, 84, 91, 93, 105

immanence, 54 imposture, 106 infini, 44, 53, 55, 56, 69 intuition, 28, 55 jeu, fête, sport, 14, 34, 36, 59, 94,

105 juif, 18, 74 justice, 33, 40, 77 langage, 5, 8, 11, 29, 36, 45, 46,

47, 50, 55, 56, 58, 63, 68, 72, 80, 84, 87, 93, 95, 101, 105

liberté, 8, 16, 32, 37, 39, 69, 75, 93, 95

littérature, 7, 46, 50, 59 logique, 28, 33, 36, 45, 55, 56,

60, 70, 80, 81, 87, 93 machine, 10, 42 matérialisme, 13, 27, 31, 43, 53,

64, 90, 98 mathématique, 3, 5, 22, 35, 44,

51, 52, 55, 56, 57, 60, 62, 70, 76, 87, 105

Page 22: Bichat : la vie et la mort

matière, 1, 35, 53, 62, 70, 81, 86, 101

métaphysique, 7, 15, 22, 44, 52, 86 miracle, 106 morale, 15, 33, 40, 41, 56, 61,

69, 73, 77, 82, 85, 90, 92 mort, 3, 6, 12, 15, 25, 26, 49, 50,

75, 77, 101, 111 musique, 105 nature, 7, 9, 18, 23, 57, 63, 69,

71, 72, 80, 81, 83, 85, 90, 101, 105

nihilisme, 15 norme. 82, 100 obscurité, 58 ordre, 101 organisme, 111 passion, 105 peuple, 7, 8, 9, 16, 19, 30, 31, 33,

67, 75, 77, 78, 90, 105 phénoménologie, 18, 60 physique, 1, 35, 52. 53, 62, 70,

86, 105 plaisir, 12, 34, 41. 47. 90, 105 poésie, 50, 105 politique, 4, 8, 9, 16, 21, 30, 33,

34, 37, 39, 40, 47, 58, 59, 67, 69, 73, 74, 77, 78. 79, 82. 84, 88, 105

pratique, 13, 16, 30, 40, 68, 73 progrès, lumières, 5, 34, 37, 73,

90 providence, 18, 32, 48, 56, 66, 71

psychanalyse, 12, 41, 49, 111 psychologie, 2, 14, 22, 41, 82, 100 raison, 2, 23, 28, 32, 37, 43, 56,

57, 60, 64, 70, 75, 78, 81, 95 religion, 8, 15, 18, 19, 22, 23, 30,

32, 38, 48, 56, 58, 61, 66, 67, 68, 69, 71, 74, 77, 78, 80, 83

révolution, 5, 9, 13, 16, 17, 30, 40, 74

sauvage, 38, 91 sexe, 12, 65, 91 signes, 5, 8, 11, 36, 45, 47, 56,

80. 87 société, 3, 4, 29. 31, 33, 49, 51,

59, 60, 67, 68, 73, 78, 84, 85, 89, 91, 100

sociologie, 3, 4, 27, 49, 51, 84 structuralisme. 12, 46 suicide, 3, 49 sujet, 12, 13, 18, 36, 60, 70, 100 temps, 23. 26, 54, 60, 72. 81, 95,

101 théâtre. 59, 105 tolérance, 5, 18, 48, 77 transcendental, 26, 54 travail, 4, 10, 14, 31, 37. 42,

79 utilité, 20, 24, 28, 45, 47, 89, 96 vérité, 24, 29, 32, 36, 45, 70. 72,

74, 87, 89 vertu, 9, 30, 78, 84, 91 viole, 110 vie, 25, 41, 63, 83, 88, 101, 111

Page 23: Bichat : la vie et la mort

Index des noms

Adorno, 46 Alembert (d'), 94, 105 Althusser, 34, 67 Arendt, 74 Aristote, 1, 23, 33, 52, 61, 72, 79,

101 Augustin, 40, 72 Babeuf, 20 Bachelard, 43 Bacon, 23 Bayle, 32, 48, 77 Beauvoir (Simone de), 65 Bentham, 20, 28, 47 Benveniste, 11 Bergerac (Cyrano de), 106 Bergson, 41 Berkeley, 63, 70 Bernard (Claude), 25, 101, 111 Bernouilli, 62 Bichat, 25, 111 Binet, 2 Bodin, 32 Boltzmann, 35 Boole, 87 Bossuet, 9, 66 Botero, 21 Bourdieu, 34, 46 Boyle, 53 Brentano, 60 Brosses (Ch. De), 38 Brouwer, 55 Buffon, 101 Burke, 20, 40 Callicot, 85 Carnap, 55 Carnot, 10 Casanova, 94 Cavaillès, 55 Chanon, 106 Chomsky, 11 Claparède, 2 Comte, 20, 22, 43, 38 Condillac, 5, 105 Condorcet, 5, 30 Constant, 20, 40

Cooper, 85 Coriolis, 42 Coulomb, 42 Crousaz, 105 Cuvier, 111 D'Arcy Thomson, 25 Dante, 58 Darwin, 25, 41 Deleuze, 15, 54, 105 Derrida, 46, 60, 65 Descartes, 23, 48, 52, 57, 62, 66,

69, 71, 76, 86, 90,93, 105, 110 Dewey, 14, 45 Diderot, 9, 59, 98, 105 Dilthey, 95 Durkheim, 3, 49 Einstein, 1, 35 Épictète, 75 Érasme, 68 Faraday, 35 Fénelon, 66, 84 Fermat, 57, 76 Ferrières, 14 Fichte, 37 Fontenelle, 38, 58, 105 Foucault, 100, 111 Frege, 60, 87 Freinet, 14 Freud, 12, 38, 39, 41, 43, 49, 65,

111 Galilée, 1, 53, 62, 105 Gassendi, 53, 110 Goffman, 98 Guillaume (Paul), 2 Guyon (Jeanne), 66 Halbwachs, 49, 51 Hegel, 4, 13, 15, 19, 20, 30, 43,

46, 81, 82, 92 Heidegger, 26, 39, 46 Herder, 73 Hilbert, 55 Hobbes, 23, 53, 58, 73, 91 Hugo (Victor), 7 Hume, 24, 32, 38, 53, 70, 85 Husserl, 36, 43, 60

Page 24: Bichat : la vie et la mort

Huyghens, 53, 62 Jacobson, 11 James (William), 41, 45, 70, 89 Joule, 10 Kant, 5, 16, 26, 28, 32, 37, 40,

43, 46, 53, 57, 65, 71, 73, 74, 85, 87, 94

Kelvin, 20 Kepler, 105 Kierkegaard, 65, 82 La Mettrie, 90 La Mothe le Vayer (François

de), 106 Lacan, 12, 41 Leibniz, 44, 53, 62, 71, 84, 87,

94, 105 Leopold (Aldo), 85 Lessing, 77 Lévi-Strauss, 49, 105 Locke, 9, 32, 70, 77 Lulli, 105 Machiavel, 21, 72, 78 Maistre, 20 Makarenko, 14 Mallarmé, 46, 50 Malebranche, 53. 96 Mandeville, 24 Marcuse, 39, 65 Marx, 9, 13, 20, 27, 30, 31, 38,

39, 42, 64 Mauss, 41, 49 Maxwell, 35 Mendel, 25 Mercantilistes, 9, 21, 24, 67 Merleau-Ponty, 60 Mersenne, 52, 105, 110 Mill, 28, 29,41, 77, 92 Montaigne, 72, 83 Montesquieu, 67, 84 Montessori, 14 Monteverdi, 105 Moore, 92 Naudé, 14, 106 Navier, 42 Needham, 101 Newton, 1, 25, 53, 62, 81, 86,

101 Nietzsche, 15, 46

Ockham, 80 Pascal, 10, 12, 44, 56, 57, 94,

110 Paul, 18 Peirce, 48 Physiocrates, 5, 9, 67, 96 Platon, 6, 15, 34, 40, 74, 88 Proust, 50 Quesnay, 96 Quine, 93 Rameau, 105 Ranke, 27 Robespierre, 30, 74 Rorty, 45 Rousseau, 4, 9, 30, 32, 37, 40,

59, 65, 71, 73, 91, 105 Rumford, 10 Russell, 70, 87, 92 Ryle, 93 Saint-Pierre (Bernardin de), 71,

91 Salisbury (Jean de), 21 Saussure, 11 Savigny, 20 Schiller, 94 Schlegel, 46 Schopenhauer, 65 Sebond (Raymond de), 32, 72, 83 Shelley (Marie), 17 Simon (Jules), 32 Smith (Adam), 24 Socrate, 6, 88 Spencer, 41 Spinoza, 8, 12, 43, 53, 55, 69, 71,

105 Stoïciens, 75 Tarski, 55, 97 Thomas d'Aquin, 61, 93, 94 Thoreau, 85 Toland, 32. Vanini, 106 Vico, 58 Voltaire, 40, 71 Wallon, 2, 41 Weber (Max), 27 Weyl, 35 Wittgenstein, 36, 92, 93 Wolff, 86

Page 25: Bichat : la vie et la mort

PHILOSOPHIES

1. Galilée, Newton lus par Einstein. Espace et relativité (4 édition), par Françoise Balibar

2. Piaget et l'enfant (2 édition), par Liliane Maury 3. Durkheim et le suicide (4 édition), par Christian Baudelot et Roger

Establet 4. Hegel et la société (2e édition), par Jean-Pierre Lefebvre et Pierre

Macherey 5. Condorcet, lecteur des Lumières (2 édition), par Michèle Crampe-

Casnabet (épuisé) 6. Socrate (2e édition), par Francis Wolff 7. Victor Hugo philosophe, par Jean Maurel 8. Spinoza et la politique (3 édition), par Étienne Balibar 9. Rousseau. Économie politique (1755), par Yves Vargas (épuisé)

10. Carnot et la machine à vapeur, par Jean-Pierre Maury 11. Saussure. Une science de la langue (3 édition), par Françoise Gadet 12. Lacan. Le sujet (3 édition), par Bertrand Ogilvie 13. Karl Marx. Les Thèses sur Feuerbach, par Georges Labica 14. Freinet et la pédagogie, par Liliane Maury 15. Le « Zarathoustra » de Nietzsche (2 édition), par Pierre Héber-Suffrin 16. Kant révolutionnaire. Droit et politique (2 édition), par André Tosel 17. Frankenstein : mythe et philosophie (2 édition), par Jean-Jacques

Lecercle 18. Saint Paul, par Stanislas Breton 19. Hegel et l'art (2 édition), par Gérard Bras 20. Critiques des droits de l'homme, par Bertrand Binoche 21. Machiavélisme et raison d'État, par Michel Senellart 22. Comte. La philosophie et les sciences, par Pierre Macherey 23. Hobbes. Philosophie, science, religion, par Pierre-François Moreau 24. Adam Smith. Philosophie et économie, par Jean Mathiot 25. Claude Bernard. La révolution physiologique, par Alain Prochiantz 26. Heidegger et la question du temps (2 édition), par Françoise Dastur 27. Max Weber et l'histoire, par Catherine Colliot-Théléne 28. John Stuart Mill. Induction et utilité, par Gilbert Boss 29. Aristote. Le langage, par Anne Cauquelin 30. Robespierre. Une politique de la philosophie, par Georges Labica 31. Marx, Engels et l'éducation, par Lê Thành Khôi 32. La religion naturelle, par Jacqueline Lagrée 33. Aristote et la politique, par Francis Wolff 34. Sur le sport, par Yves Vargas 35. Einstein 1905. De l'éther aux quanta, par Françoise Balibar 36. Wittgenstein : philosophie, logique, thérapeutique, par Grahame Lock 37. Education et liberté. Kant et Fichte, par Luc Vincenti 38. Le fétichisme. Histoire d'un concept, par Alfonso Iacono 39. Herbert Marcuse. Philosophie de l'émancipation, par Gérard Raulet 40. Un droit de mentir ? Constant ou Kant, par François Boituzat 41. Les émotions de Darwin à Freud, par Liliane Maury 42. Le travail. Économie et physique, 1780-1830, par François Vatin

Page 26: Bichat : la vie et la mort

43. Bachelard et la culture scientifique, par Didier G il 44. Leibniz et l'infini, par Frank Burbage et Nathalie Chouchan 45. C. S. Peirce et le pragmatisme, par Claudine Tiercelin 46. La déconstruction. Une critique, par Pierre V. Zima 47. Jeremy Bentham. Le pouvoir des fictions, par Christian Laval 48. Pierre Bayle et la religion, par Hubert Bost 49. Marcel Mauss. Le fait social total, par Bruno Karsenti 50. Mallarmé. Poésie et philosophie, par Pierre Campion 51. Maurice Halbwachs. Consommation et société, par Christian Baudelot

et Roger Establet 52. Descartes et les « Principia » II. Corps et mouvement, par Frédéric de

Buzon et Vincent Carraud 53. La causalité de Galilée à Kant, par Elhanan Yakira 54. Deleuze. Une philosophie de l'événement, par François Zourabichvili 55. Jean Cavaillès. Philosophie mathématique, par Hourya Sinaceur 56. Pascal. Figures de l'imagination, par Gérard Bras et Jean-Pierre Cléro 57. Pascal. Contingence et probabilités, par Catherine Chevalley 58. Vico et l'histoire, par Paolo Cristofolini 59. Diderot et le drame. Théâtre et politique, par Alain Ménil 60. Husserl. Des mathématiques à l'histoire, par Françoise Dastur 61. Dieu et les créatures selon Thomas d'Aquin, par Laurence Renault 62. Les « Principia » de Newton, par Michel Blay 63. Berkeley. L'idée de nature, par Roselyne Dégremont 64. Marx et l'idée de critique, par Emmanuel Renault 65. La différence des sexes, par Geneviève Fraisse 66. Fénelon et l'amour de Dieu, par Denise Leduc-Fayette 67. Montesquieu. Politique et richesses, par Claude Morilhat 68. Érasme. Humanisme et langage, par Paul Jacopin et Jacqueline Lagrée 69. Spinoza. Chemins dans l' « Ethique », par Paolo Cristofolini 70. Bertrand Russell. L'atomisme logique, par Ali Benmakhlouf 71. La finalité dans la nature. De Descartes à Kant, par Colas Duflo 72. Montaigne philosophe, par Ian Maclean 73. Kant. Histoire et citoyenneté, par Gérard Raulet 74. Hannah Arendt. Politique et événement, par Anne Amiel 75. Les stoïciens et l'âme, par Jean-Baptiste Gourinat 76. Descartes. La géométrie de 1637. par Vincent Jullien 77. La tolérance. Société démocratique, opinion, vices et vertus, par

Patrick Thierry 78. Machiavel. Le pouvoir du prince, par Georges Faraklas 79. Aristote. La justice et la Cité, par Richard Bodéüs 80. Guillaume d'Ockham. Logique et philosophie, par Joël Biard 81. La philosophie de la nature, de Hegel, par Alain Lacroix 82. Kierkegaard. Existence et éthique, par André Clair 83. Le scepticisme de Montaigne, par Frédéric Brahami 84. Montesquieu. Les Lettres persanes, par Céline Spector 85. Les philosophies de l'environnement, par Catherine Larrère 86. Kant. Les idées cosmologiques, par Paul Clavier 87. Gottlob Frege. Logicien, philosophe, par Ali Benmakhlouf 88. Platon et la cité, par Jean-François Pradeau 89. William James. Empirisme et pragmatisme, par David Lapoujade