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BULLETIN DE LINFORMATION GEOGRAPHIQUE APPLIQUEE AUX ACTIVITES DE RECHERCHE- DEVELOPPEMENT Numéro 1 – Avril 2008 ________________________________________________________________ Le Bulletin de l’Information Géographique est un mensuel d’information sur l’information (!) géographique appliquée aux activités de recherche-développement à Madagascar. Chaque mois, il fait suite aux rencontres-formations mensuelles proposées par l’Observatoire de l’Université d’Antananarivo et le Cirad et s’adresse à tous ceux, chercheurs, étudiants, experts, techniciens, qui utilisent l’information géographique dans le cadre de leurs travaux. Inspiré du BIP (Bulletin d’Information sur la Population) proposé par l’IRD, il se présente sous la forme d’une fiche méthodologique synthétique consacrée à un sujet précis et accompagnée de quelques suggestions de références pour un éventuel approfondissement. Après une première séance consacrée à Google Earth et ayant donné lieu à la diffusion d’un Guide Méthodologique d’utilisation des images, voici donc le BIG n°1, consacré ce mois-ci à la Sémiologie Graphique. ________________________________________________________________ Initiation à la sémiologie graphique ou « Comment construire des cartes lisibles et efficaces » ? La sémiologie se définit comme la science générale des signes et des lois qui les régissent au sein de vie sociale. Appliquée au graphisme et ici plus précisément à la carte, la sémiologie concerne l’étude du sens des différents signes et variables visuelles présents sur une cette carte. Car les formes et les couleurs choisies pour exprimer un message cartographique ne sont normalement pas aléatoires… au contraire. Ces choix font référence à un certain nombre de règles élémentaires issues notamment des domaines de la Communication et des Sciences Cognitives 1 . 1 Nous proposons en fin de fiche un ensemble de références bibliographiques auxquelles les lecteurs intéressés pourront se référer.

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BULLETIN DE L’INFORMATION GEOGRAPHIQUE

APPLIQUEE AUX ACTIVITES DE RECHERCHE-DEVELOPPEMENT

Numéro 1 – Avril 2008 ________________________________________________________________ Le Bulletin de l’Information Géographique est un mensuel d’information sur l’information (!) géographique appliquée aux activités de recherche-développement à Madagascar. Chaque mois, il fait suite aux rencontres-formations mensuelles proposées par l’Observatoire de l’Université d’Antananarivo et le Cirad et s’adresse à tous ceux, chercheurs, étudiants, experts, techniciens, qui utilisent l’information géographique dans le cadre de leurs travaux. Inspiré du BIP (Bulletin d’Information sur la Population) proposé par l’IRD, il se présente sous la forme d’une fiche méthodologique synthétique consacrée à un sujet précis et accompagnée de quelques suggestions de références pour un éventuel approfondissement. Après une première séance consacrée à Google Earth et ayant donné lieu à la diffusion d’un Guide Méthodologique d’utilisation des images, voici donc le BIG n°1, consacré ce mois-ci à la Sémiologie Graphique. ________________________________________________________________

Initiation à la sémiologie graphique ou « Comment construire des cartes lisibles et efficaces » ?

La sémiologie se définit comme la science générale des signes et des lois qui les régissent au sein de vie sociale. Appliquée au graphisme et ici plus précisément à la carte, la sémiologie concerne l’étude du sens des différents signes et variables visuelles présents sur une cette carte.

Car les formes et les couleurs choisies pour exprimer un message cartographique ne sont normalement pas aléatoires… au contraire. Ces choix font référence à un certain nombre de règles élémentaires issues notamment des domaines de la Communication et des Sciences Cognitives1.

1 Nous proposons en fin de fiche un ensemble de références bibliographiques auxquelles les lecteurs intéressés pourront se référer.

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Cartographier la densité de population dans le Fivondronona de Diego

Pour tenter d’illustrer notre propos, nous avons imaginé être en charge de la réalisation d’un plan d’aménagement pour les Districts Antsiranana I et Antsiranana II. Notre objectif est de montrer aux décideurs, par la carte, les contrastes existants en terme de densités de peuplement dans les différentes Communes concernées, dans le but de proposer par exemple des actions en faveur d’un rééquilibrage territorial.

Nous disposons des données du recensement général de la population de 1993 de l’Instat et de la couche SIG « Communes » issue du FTM.

A partir de cette base de données, il existe une infinité de choix pour représenter « cartographiquement » ces données.

Figure 1 : extrait RGP/BD500 FTM

Grâce aux SIG, ces choix sont d’ailleurs relayés par les logiciels courants et mettent à la portée de tous, la possibilité de faire des cartes quel que soit l’usage voulu : simple illustration, localisation, analyse, modélisation…

Pour l’exemple, nous avons choisi de cartographier la base de données ci-dessus de 8 façons différentes, en mobilisant les différentes variables visuelles disponibles.

Figure 2 : densités de peuplement des Districts d'Antsiranana I et II cartographiés de 8 façons différentes (de gauche à droite et de haut en bas : 1. niveaux de gris avec même nombre d’enregistrements ; 2. couleurs discontinues ; 3. densités de points ; 4. prismes ; 5. symboles pleins proportionnels ; 6. cercles pleins proportionnels ; 7. histogrammes ou barres ; 8. effectifs numériques en étiquettes).

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Ce schéma montre l’immense étendue des choix existants en matière de représentation cartographique d’un même phénomène, et à

partir du même ensemble de données. Mais parmi ces huit cartes, toutes ne sont pas aussi efficaces en matière de communication :

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probablement de nombreuses personnes choisiraient la première carte comme étant la plus explicite. Mais même là, pour un même mode graphique, le message transmis est soumis à l’étendue des choix statistiques réalisables pour définir les classes d’objets. Les 3 cartes ci-dessous permettent d’exprimer cette difficulté supplémentaire et simultanément, permettent de prendre

conscience de la puissance de la représentation cartographique en matière de « manipulation de l’information ». Cet aspect doit nous conduire à une extrême prudence, et surtout à une forme « d’éthique » de la cartographie, en recherchant toujours le meilleur compromis entre la conformité de l’information représentée et sa lisibilité.

Figure 3 : densités de population des Districts d'Antsiranana I et II représentés selon trois modes statistiques (1. classes de même amplitude, 2. classes définies par la méthode de l'écart type et 3. classes définies par la méthode des quantiles).

Quels choix réaliser ? Cette question renvoie aux règles de la sémiologie graphique. Les objectifs de la carte.

Une carte est une représentation conventionnelle en positions relatives, de phénomènes concrets ou abstraits, localisables dans l’espace. La carte est une représentation plane, simplifiée, conventionnelle et réduite.

Par définition, une carte est un document graphique et relève donc du langage visuel. Or à la différence du langage écrit qui suppose une démarche allant de l’unité (le mot) vers le tout (le sens du propos), le langage visuel répond à une démarche inverse : du tout vers le détail. Autre singularité du langage graphique, il est universel et répond à des fonctionnements partagés par l’ensemble (ou presque) des sociétés. Par exemple, si l’on se réfère aux symboles utilisés pour distinguer le chaud du froid, il est généralement attendu que l’on mobilise les couleurs « bleu » pour le froid et « rouge » pour le chaud et rares sont les personnes mis à part peut-être les daltoniens

qui s’attendent à voir couler de l’eau chaude en tournant un robinet bleu !

Bref, avec l’aide de codes, la carte peut servir à :

- enregistrer de l’information quantitative ou qualitative de manière exhaustive (ex : les cartes FTM ou les cartes d’Etat-major) ;

- traiter de l’information pour la « faire parler », en faisant ressortir par exemple les idées de différence, d’équivalence ou d’ordre.

La carte, une simplification

Si l’on cherche par exemple à mettre en évidence l’inégale répartition de la population à Madagascar :soumettons à nos interlocuteurs la base de données exhaustive du RGP concernant les 1550 Communes de l’île… Difficile pour eux d’analyser ces données rapidement et sans avoir recours à de longs et fastidieux comparatifs. En revanche, présentons leur la carte ci-dessous :

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D’emblée, l’œil perçoit une situation d’ensemble et sans connaître Madagascar, l’observateur est capable de décrire les contrastes de peuplement. Sans référence à la légende, à condition que la carte soit bien faite, son cerveau associe les couleurs rouges aux plus fortes densités tandis que les couleurs les plus pâles et à fortiori le blanc sont associées à des faibles densités.

Grâce à la carte, on passe d’un information exhaustive (la BD du RGP 1993) à une information statistique simplifiée dans laquelle la perte d’informations est compensée par la mise en évidence de concepts plus facilement mémorisables. De surcroît, plus le message est simple, plus l’information est facile à mémoriser. Jacques Bertin, le « père » de la sémiologie graphique précisait à ce propos : « « l’efficacité du message sera d’autant plus grande que le nombre d’images et leur complexité seront réduites et que la lecture pourra être faite au niveau de l’ensemble ».

Figure 4 : Madagascar, une inégale répartition du peuplement

De l’observation à la décision, les usages de la carte

LLeess bbeessooiinnss LLeess ttyyppeess ddee ccaarrttee CCee qquu’’eelllleess mmoonnttrreenntt

OObbsseerrvveerr SSiittuueerr PPllaacceerr TTrroouuvveerr

LLaa ccaarrttee iinnvveennttaaiirree ((ttooppoo,, ééttaatt--mmaajjoorr,, mmaarriinnee……))

-- UUnn tteerrrriittooiirree -- uunnee llooccaalliissaattiioonn -- uunnee ssiittuuaattiioonn -- uunnee ffoorrmmee

22 CCllaasssseerr CCoommppaarreerr EEvvaalluueerr

LLaa ccaarrttee dd’’aannaallyyssee ((ccaarrtteess tthhéémmaattiiqquueess))

-- UUnn pphhéénnoommèènnee -- UUnnee ddiissttrriibbuuttiioonn ssppaattiiaallee -- UUnn mmoouuvveemmeenntt

33 CCoommbbiinneerr IInntteerrpprréétteerr CCoommpprreennddrree

LLaa ccaarrttee ddee ssyynntthhèèssee ((ccoommbbiinnaaiissoonn ddeess pprrééccééddeenntteess))

-- UUnn mmiilliieeuu ggééoo -- UUnnee rrééggiioonn -- UUnnee ccoommbbiinnaaiissoonn ddee pphhéénnoommèènneess

44 RRéévvéélleerr MMooddéélliisseerr SSttrruuccttuurreerr

LLaa ccaarrttee ssyyssttèèmmee ((cchhoorrèèmmeess,, ccaarrtteess aanniimmééeess……))

-- UUnnee ssttrruuccttuurree ccoommpplleexxee -- UUnn ttyyppee ssppaattiiaall -- UUnnee tthhééoorriiee

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A chaque besoin correspond donc un type de carte précis et adapté à l’usage qu’on en attend. Carte ultra précise et détaillée lorsqu’il s’agit de situer ou de localiser (fig 5),

Figure 5 : carte topographique de Madagascar (Source US Army 1960)

carte thématique pour traiter d’un sujet précis occultant tous les autres (fig 6), carte synthétique pour comprendre le fonctionnement d’une région ou (fig 7),

Figure 6 : application de la peine de mort dans le Monde en 2007 (Source Monde Diplomatique)

Figure 7 : Schéma d'Aménagement Régional de la Réunion - 1995 (Source Agorah)

carte système pour révéler un type spatial via la modélisation (fig 8).

Figure 8 : Chorème de l'île de la Réunion (source auteur 2006).

Des données à la carte Les exemples précédent permettent de mettre en évidence qu’une carte n’est pas construite a priori mais bien en fonction d’un

objectif précis. Pour obtenir une carte utile, répondant précisément à ce qui est attendu, il est possible de suggérer le cheminement méthodologique suivant :

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1. Identifier l’objectif de la carte : quel est le message que je souhaite transmettre ? Autant que possible, la carte doit être porteuse d’un seul message ou du moins d’un seul message principal. C’est à cette condition qu’elle sera facilement comprise.

2. Identifier la cible, le public : à qui m’adresse-je ? (enfants, novices, spécialistes, décideurs, bailleurs…). Le même message n’est pas exprimé de manière identique selon que l’on s’adresse à des novices ou à des spécialistes…

3. Identifier l’information à cartographier : quelles données retenir au regard de la problématique posée ? Comment les traiter pour mettre en valeur et traduire correctement leurs caractéristiques essentielles ?

4. Identifier le fond de carte nécessaire : de quel fond de carte support ai-je besoin pour transmettre mon message ?

5. Identifier la figuration graphique de l’information : quels figurés et quelles variables visuelles sont les mieux adaptées au message à transmettre ?

Les figurés et les variables visuelles

Le figuré cartographique est un figuré construit par le cartographe à partir des signes graphiques élémentaires que sont schématiquement le point, le trait et la surface et que l’on peut faire varier à l’infini en utilisant les variables visuelles.

Les variables visuelles sont les moyens graphiques qui permettent de différencier les données représentées (via les figurés) sur la carte. Les variables visuelles sont au nombre de sept : la forme, la taille, la couleur, la valeur, l’orientation, la texture-structure (trame) et le grain.

1. La forme : elle se définit comme la variation du tracé des contours des symboles. Ainsi un symbole ponctuel

peut être rond, carré, triangulaire ou symbolique (ici par exemple une grappe de raisin). La forme est une variable différenciatrice : ceci signifie qu’elle ne peut être utilisée uniquement que pour une information qualitative et en faisant attention à ne pas dépasser une dizaine de formes différentes sur la même carte. Au-delà, la capacité de différenciation du lecteur est affaiblie. De même, il est recommandé d’utiliser des formes à forte capacité de séparation visuelle (cercle, croix, bâton plutôt que cercle, carré, triangle par exemple).

2. La taille : la taille d’un objet est définie par sa longueur ou sa hauteur, sa surface ou son volume. Elle est identifiée à des variables quantitatives ordonnées, classées « automatiquement » par notre cerveau d’un simple regard. Ici encore, plus le figuré est simple (bâton, cercle, carré, …) plus la variation de taille est facilement perceptible.

3. La couleur : on la considère à juste titre comme la variable séparative la plus efficace. En effet, en plus d’une forte valeur esthétique, elle est sans doute la variable qui possède le plus fort pouvoir différentiateur.

• Variable qualitative lorsqu’elle est utilisée via un jeu de couleurs différentes ;

• Variable quantitative lorsqu’elle

est utilisée via un camaïeu (dégradé de couleurs).

Il est activement recommandé d’utiliser des couleurs évocatrices : forêts en vert foncé, prairies ou rizières en vert clair, eau en bleu, sable en jaune, etc… Par simple association,

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et sans recours excessif à la légende, l’observateur comprend d’emblée l’essentiel de l’information représentée.

4. La valeur : se définit par le rapport existant entre les quantités totales de noir et de blanc perçues dans une surface donnée

Utilisée pour traduire une relation

ordonnée, un taux, (clair pour faible, foncé pour fort). Par sa fonction, elle se rapproche du dégradé de couleurs pour exprimer une variation quantitative… pensez-y si vous devez imprimer vos cartes et que votre budget est limité car l’impression N&B est beaucoup moins coûteuse que la couleur !

5. L’orientation : elle est définie par l’angle que fait un figuré linéaire avec la verticale. Très facilement distinguée par l’œil, elle se décline en général selon 4 directions : verticale, horizontale et deux obliques. Elle est utilisée soit pour orienter (fig 9), soit simplement pour différentier (fig 10) avec des superpositions possibles.

Figure 9 : variable « orientation » utilisée pour orienter.

Figure 10 : variable « orientation » utilisée pour différentier.

6. La texture et le grain : la texture correspond à ce que l’on nomme plus couramment la « trame » tandis que le grain désigne sa variation de taille. Toutes deux jouent souvent le même rôle que la couleur mais peuvent y être combinées. Exemple : des rizières figurées en vert mais avec des trames différentes pour exprimer des modes de mise en valeur différents : pluviale, irriguée, sur tanety, etc…

Figure 11 : variation des textures et grains sur une même couleur.

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En résumé…. Une carte efficace suppose : • La définition d’une problématique ; • La définition d’un public ; • Un choix de données ; • L’acceptation d’un principe de simplification ; • Une hiérarchie de présentation des informations (du plus important au moins

important) ; • La prise en compte des contraintes techniques (taille, coût, …) ; • Le choix de variables visuelles adaptées et faisant référence aux « standards » ; • Une légende simple et facile à lire ; Et n’oublions pas : • Le respect des attendus de présentation, c'est-à-dire : un titre, une échelle, une

orientation, une légende, un auteur, des sources avec leurs dates, la date de réalisation de la carte.

Pour en savoir plus sur la sémiologie appliquée à l’information géographique :

Sémiologie graphique, J. Bertin, 1973. La carte mode d’emploi, R. Brunet, 1997. La représentation des données géographiques, M.Beguin et D. Pumain, 2005.

Et disponibles sur le Web :

Cartographie Volume 1, Sémiologie graphique et conception cartographique, IGN, 1999,

www.ensg.ign.fr/FAD/FAD_PDF/carto_pdf/carto_vol1.pdf Sémiologie graphique et cartographie automatique, M. Baron et J. Boulier, 2006,

www.ums-riate.fr/ecoleyaounde2006/documents/fascicules/semiocarto.pdf Sémiologie graphique, fiche méthodologique n°40, CNIG, 2000, www.cnig.serveur-

1.net/fiches/fiche40.pdf Le mois prochain : les projections cartographiques à Madagascar : théorie et mise en pratique(en partenariat avec le FTM). Ce bulletin est édité par l’Université d’Antananarivo et le Cirad. Pour tout complément d’information ou pour toute suggestion concernant cette initiative, merci de bien vouloir contacter : Cécile Martignac ([email protected]), Solofo Rakotodraompiana ([email protected]) ou Solofo Rakotoniaina ([email protected]).