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GROUPE ARCHEOLOGIQUE DU MESMONTOIS BILAN 2005 Cahiers du Mesmontois Groupe archéologique du Mesmontois n°75 14 rue du Mont Chauvin 21410 MALAIN

Bilan du Gam en 2005

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Bilan des actvités du GAM en 2005

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GROUPE ARCHEOLOGIQUE DU MESMONTOIS

BILAN 2005

Cahiers du Mesmontois Groupe archéologique du Mesmontois n°75 14 rue du Mont Chauvin 21410 MALAIN

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malaingam hotmail.com

L’ANNEE 2005 : un CRU ORDINAIRE mais de NOUVELLES ORIENTATIONS

En l’absence de fouilles – mais qui fouille encore en France s’il n’appartient pas à la coterie qui, sous couvert de professionnalisme, a fait de l’archéologie nationale et de notre patrimoine archéologique un fonds de commerce et la chasse gardée de salariés à la fois juges et parties ? -, le Groupe archéologique du Mesmontois a concentré ses efforts sur :- l’accueil du public et l’animation du site ;- la restauration du château ;- le traitement de ses collections archéologiques et ethnographiques.

Si la fréquentation du site gallo-romain pâtit lourdement de l’arrêt des fouilles et de l’absence de tout aménagement du site pour la visite - et ce en dépit de son inscription à l’Inventaire des Monuments Historiques, celle du château ne faiblit pas quoiqu’il ne soit plus ouvert en permanence mais seulement les week-end de Pâques à la Toussaint, en juillet et août et, toute l’année, à la demande des groupes en fonction de nos disponibilités. Il est évidemment difficile d’en chiffrer la fréquentation dans ces conditions, mais les comptages que nous avons effectués à plusieurs reprises nous permettent d’avancer le chiffre de 15000 visiteurs annuels environ.

Touristes, un week-end ordinaire and co

A la belle saison et dès que le soleil pointe, il n’est pas exceptionnel de voir défiler une centaine de personnes au moins dans la journée et jamais moins de quelques dizaines ! Et une manifestation comme la Fête des sorcières de Mâlain a attiré près de 3000 personnes au château et sans doute trois fois plus dans le village.

L’accueil de ces visiteurs repose essentiellement sur six personnes : Jacky Mathieu, M. Orthlieb, François Roussel, Mme Tissot, M. Vernet et moi-même, ce qui est assurément un peu court pour un bon encadrement des visites. Aussi sollicitons nous des volontaires pour cette activité essentielle à la bonne marche de l’association : quelle meilleure occasion de faire connaître le site et nos projets, mais aussi de recruter de nouveaux membres et de vendre nos publications qu’en répondant aux questions des visiteurs ! C’est une activité gratifiante pour tous et qui permet de faire toutes sortes de connaissances. Pour peu que vous

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vous intéressiez au site et soyez disponible, l’association se fera un plaisir de vous former à ce rôle, passionnant, de guide bénévole d’un site aussi exceptionnel que Mâlain ; n’hésitez pas à prendre contact par téléphone, par mail ou directement auprès d’un des membres du bureau pour proposer vos services : aucune compétence particulière n’est impérative et l’expérience est riche et d’autant moins lourde à assumer que nous serons plus nombreux.

Nos visiteurs viennent majoritairement de la région, l’excursion à Mâlain tendant à devenir un classique des sorties dominicales ; mais nombreux sont aussi ceux qui reviennent régulièrement suivre l’avancée des travaux ou découvrent le site à l’occasion d’une de nos animations. Les randonneurs sont une autre clientèle fidèle, attirée par la richesse botanique et la qualité des paysages.

Mais les étrangers sont de plus en plus nombreux à se presser sur nos sites – Néerlandais, Allemands, Anglais…, voire venus de pays plus lointains comme les USA et le Canada : ce sont toujours des touristes motivés, qui ont généralement découvert Mâlain dans les guides où nous commençons à apparaître et s’intéressent d’abord à l’architecture et à l’archéologie.

Les amateurs de châteaux et ceux adeptes de l’antiquité ont les mêmes centres d’intérêt et certains parmi eux peuvent être des spécialistes qui nous connaissent par nos publications.

Bridés dans nos disponibilités et faute de disposer encore d’un guide rémunéré, nous ne pouvons toujours les accompagner dans la visite ni mettre à leur disposition nos publications. Les visites sont donc libres et, collatéralement, gratuites, une situation que l’affluence sans cesse accrue des visiteurs va nous obliger à dépasser : c’est là un des choix que nous avons fait cette année , comme cela vous est exposé dans le deuxième volet de ce bilan.

N’ayant pu poursuivre les travaux au musée en raison de nos difficultés de trésorerie, le musée n’a pas été ouvert au public, mais nous avons fait visiter les 6 salles déjà aménagées à tous ceux qui nous le demandaient et pu ainsi tester la validité de notre démarche muséographique ; j’y reviendrais plus loin en présentant nos orientations pour les (dix ? Plus ? Moins ? ) années à venir.

A ce vivier de visiteurs s’agrègent les foules drainées par nos animations. « Foules » est un mot qui peut faire sourire ou grincer les dents ceux des bénévoles du Gam responsables de ces activités auxquelles le mauvais temps ou la concurrence n’a pas toujours assuré le succès attendu : 3000 personnes assurément pour la fête des sorcières le 5 juin, mais quelques centaines seulement en septembre pour les journées du patrimoine !

Nous organisons trois fêtes au minimum chaque année : en avril, une fête nature et patrimoine où les visiteurs peuvent combiner la visite du musée, de Mediolanum et du château à une découverte botanique et géologique du site sous la conduite de guides bénévoles compétents et enthousiastes ; en juillet, un repas, alternativement médiéval ou

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gallo-romain, au menu soigneusement étudié pour susciter interrogations et découvertes des goûts et des habitudes alimentaires du passé ; en septembre, ces journées du patrimoine initiées par J. Lang il y a une vingtaine d’années et que nous nous efforçons de personnaliser en associant à la visite des artisans travaillant à l’ancienne ou des métiers du patrimoine.

Pour toutes ces fêtes le bureau du Gam est monopolisé et offre aux visiteurs la possibilité de se restaurer sur place de spécialités anciennes : tourtes du roi Manfred, jambon au miel et aux aromates, tourtes bourbonnaises, tartes et gâteaux divers…, sans oublier l’hippocras et les vins locaux d’Yvon Michéa !

C’est là un travail important et qui repose sur une dizaine de personnes, où ces dames l’emportent nettement aux fourneaux sur leur moitié masculine : Mmes Bavoil, Béné, Legoasgen, Mascia, Michéa, Rabilloux, Tissot ; mais Jova et Eric Aujas ne répugnent pas à manier les casseroles, J. Mathieu, M. Vernet, M. Orthlieb, Christophe, mon frère et moi prenant plutôt en charge les visiteurs. Les conditions de travail ne sont pas faciles et il va de soi que nous gagnerions beaucoup à être plus nombreux à préparer ces agapes ; Avis aux amateurs !

Autre animation, plus systématique et qui repose essentiellement sur Eric Aujas : l’accueil des classes à la journée, une cinquantaine cette année encore, dont certaines dans le cadre d’un travail de groupe débouchant sur des exposés, des excursions ou même une représentation comme celle donnée au château par les élèves du collège Marcelle Pardé à leurs parents en juin. Eric Aujas dresse ici même le bilan de son action auprès des scolaires et je ne déflorerais pas son travail. Ces élèves sont le terreau qui assurera peut-être demain le renouvellement du Gam, une association culturelle assurément bien vivante mais où les jeunes, hors chantier d’été, sont hélas peu représentés ; ils seront sûrement plus tard d’actifs soutiens d’une meilleure prise en compte par la société française du patrimoine commun .

Pour des raisons financières autant que de responsabilité civile nous avons du renoncer aux classes patrimoine, qui supposent un hébergement aux normes que nous n’avons pas ; mais ces journées patrimoine avec les enfants des écoles sont assurément bien dans la vocation éducative du Gam et pour une part l’assurance de sa survie.

Mais c’est bien entendu la restauration du château de Mâlain qui depuis une bonne dizaine d’années constitue le moteur principal de notre association.

Commencée en 1984 par une fouille qui a permis à Hervé Mouillebouche de tester sa vocation de médiéviste et très vite doublée par des travaux de restauration et de mise en valeur chaque année plus importants, l’opération « château de Mâlain » n’est plus désormais

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officiellement qu’un chantier de restauration, même si les travaux de déblaiement commandés par cette entreprise amènent chaque année des découvertes mobilières et immobilières qui éclairent l’histoire du site.

Cette restauration relève, pour le gros œuvre, essentiellement du chantier bénévoles que nous organisons tous les étés ; mais la préparation de la campagne estivale et l’entretien des vestiges et des abords du château sont en soi un chantier permanent qui fait reposer sur quelques personnes – au mieux ! – un travail comparable à celui réalisé pendant la campagne de juillet par la vingtaine de bénévoles, tant français qu’étrangers et majoritairement jeunes, qui nous rejoignent alors.

Inutile de vous dire là encore que nous recherchons des volontaires pour ces travaux d’entretien et d’aménagement du site – en plein air et dans un site merveilleux – qui valent assurément tous les aérobic et autres séances de musculation ou de mises en forme ! Quant aux travaux de maçonnerie que nous pouvons être amenés à faire également en ces occasions, ce peut être pour certains l’occasion de s’initier à des techniques qu’ils seront heureux de pouvoir mettre en œuvre chez eux ou de se découvrir une vocation.

Le programme de restauration programmé pour cette année 2005 a pu être tenu malgré nos problèmes de trésorerie : l’enceinte de la basse cour a été refaite sur une bonne trentaine de mètres de long supplémentaires et tout risque de chute accidentelle ainsi prévenu. On ne peut plus monter sur le mur d’enceinte sans l’escalader, à ses risques et périls donc et en infraction, et il ne nous faudra pas plus d’un mois l’an prochain pour ramener partout la hauteur du parement interne de ce mur à 2 m minimum. L’aspect général est d’ores et déjà impressionnant et la basse-cour en passe d’être débarrassée complètement des pierres et pierrailles qui l’encombraient encore partiellement. Il nous restera encore à reprendre le parement extérieur sur une trentaine de mètres et à compléter le chemin de ronde pour achever la consolidation de ce secteur. Quant au parapet qu’on pourrait monter côté vide pour ajouter

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une promenade des remparts à la visite des ruines, c’est là précisément un de ces aménagements du site qui ne sont pas fondamentaux et dont la nécessité doit être discutée et évaluée tant au Gam qu’auprès des instances administratives et territoriales intéressées ; nous y reviendrons.

l’aire de gâchage et la basse-cour en chantier

Deuxième volet du programme de restauration qui a pu également être mené à bien : la restitution du plafond à la française de la grande salle de réception du logis supérieur.

la façade sur la cour haute de la grande salle

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La difficulté du travail tenait à la manipulation de pièces de bois de plus d’une tonne dans un espace clos et sans autre recours que d’utiliser une chèvre et toutes astuces pouvant se présenter. Une fois de plus Marc Huygen a fait merveille et c’est sous sa conduite que les bénévoles ont pu remonter les murs puis placer les solives, un artisan de Mâlain, Christophe Bordes, se chargeant de la couverture.

Nous disposons ainsi d’une salle de plus de 80 m2 pour nos repas et les réceptions, la salle de la grosse tour servant alors d’office ou d’arrière-scène. Il reste bien sûr à refaire le sol de tomettes, à enduire les murs et à reposer des portes et des fenêtres, mais le plus dur, techniquement du moins, est fait : le reste est affaire de sous. Fi !

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Etat fin septembre, avant la pose du plafond et de la toiture. La cheminée est de Gauvain

L’étape suivante est évidemment la restitution du plafond de la salle attenante, celle incluant ce qui est appelé improprement la « tour du guetteur ». Gauvain nous en a restauré cette année la cheminée, prélude nécessaire à la reconstitution du conduit de cheminée de la grande salle, à laquelle elle est adossée. Le plafond de cette salle ne comportant que deux poutres maîtresses, sa restitution s’en trouvera facilitée tant sur le plan financier que sur le plan technique grâce à l’expérience acquise.

A terme rapproché nous pourrions avoir restauré ainsi tout le premier niveau du logis supérieur et disposer par là même d’un outil touristique de premier ordre. Les idées sont là : restent à trouver les bras et les financements ; mais le GAM a toujours fait preuve par le passé d’imagination et d’initiative : il est donc permis de rêver et d’espérer.

le dernier travail de Gauvain… et le même en ses oeuvres

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Si ces deux secteurs ont retenu l’essentiel de notre attention, ils ne résument pas totalement notre intervention au château.

La récupération de matériaux dans les remblais d’effondrement au pied du château a contribué à préciser les contours et la chronologie de l’enceinte basse du château face sud : l’importance de la place au temps des guerres de religion s’en trouve confirmée et le plan des vestiges heureusement complété. C’est une vraie lice qui défendait les abords du château de ce côté et réutilise, mais détruit aussi des structures et des déblais plus anciens qui feraient une fouille extraordinaire : sur cette face sud, l’occupation remonte à la préhistoire (grotte du Trou du diable) et se poursuit sans vraie interruption jusqu’au 17ième siècle !

Autre intervention en prélude à l’aménagement rationnel et sécuritaire du site pour la visite : la repose, devant la porte de la chapelle, de la dalle de couverture de la rampe d’accès à la cave. C’est un bloc de réemploi du château du 12 ième, un seuil semble t’il, dont les seigneurs du château au 16ième ont fait arrondir l’arête basse pour éviter qu’on ne se fracture le crâne en passant et pourvu d’une grille au dessus pour qu’on ne puisse basculer de la cour dans le corridor.

Nous avons par ailleurs vidé la canonnière de la grosse tour ronde d’une part substantielle de ses remblais, à la fois pour en récupérer les pierres pour la restauration de la grande salle et pour approcher le niveau de sol primitif et redonner ainsi à cette belle salle voûtée l’essentiel de son volume, prélude à son électrification et à son ouverture au public

.

Enfin nous avons rebouché à l’entrée de la grotte du trou du diable le profond sondage que les fouilleurs du SRA y avaient fort imprudemment ouvert il y a une dizaine d’années, un vrai piège pour les visiteurs qui s’y aventuraient. Il nous reste là un autre de leurs sondages à remblayer avant de pouvoir envisager d’aménager la grotte et de l’ouvrir au public comme elle le mérite ; mais nous y réfléchissons.

A ces travaux de restauration qui flirtent souvent avec l’archéologie s’agrègent des activités plus proprement archéologiques : reconditionnement des collections gallo-romaines en prévision de leur transfert dans un musée ; poursuite par N. Keffi de ses recherches sur le mobilier du château, dont on veut espérer qu’il nous donnera prochainement la synthèse ; dessins, par Edward Lipinski en particulier, de pièces de mobilier non

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conditionnement et étude du mobilier

« Charles »-Edouard à sa table de travail et une de ses planches de dessins

encore dessinées ; relevés et étude archéologique, par moi-même, de maisons rurales des environs dans le cadre d’une recherche sur l’habitat rural médiéval et moderne de la région. Le tout bien sûr sans un kopek de subvention du SRA : question de principe ! Les archéologues officiels sont demandeurs : en l’absence de fouilles, ils ont quelque peine à justifier leur existence et leurs prétentions auprès des grands services de l’Etat et des Elus qui les entretiennent.

Ces activités, dont le GAM peut être légitimement fier, reposent sur deux groupes d’individus qui se croisent mais ne se connaissent pas toujours : en été les bénévoles du camp de restauration, des « anciens » des fouilles de Mediolanum et du château ou des « nouveaux » que j’ai recruté par annonce ou qui nous ont découvert par des relations ou la « renommée » ; le reste de l’année les bénévoles locaux, une quinzaine de personnes, sur la centaine de membres de l’association, sur qui je sais pouvoir compter pour les animations ou toute autre action requérant bonne volonté et compétence. C’est à leur intention et pour réunir

repas médiéval au château feu la « petite maison »

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préparation des agapes Gauloise…sans filtre

Gaulois, mais si !

le GAM : un univers de femmes ( souvent) … et de convivialité

ces deux groupes qui ne se connaissaient pas toujours que, le 16 juillet, j’ai organisé une fête

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16 juillet : le Gam fait la fête

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Trognes de Bourguignons, de souche ou d’affinité…vineuse

sous couvert de célébrer les vingt ans de travaux au château : entre rinçage de gosier et dégustation de spécialités gallo-romaines et médiévales, une bonne occasion de se retrouver ou de se découvrir autour de souvenirs et de projets. Le livre de souvenirs que je leur avais préparé pour la circonstance, les commentaires, souvent désopilants, qu’ils ont donné de cette fête dans le livre d’or et les photos réalisées à cette occasion attestent de la vitalité et de la convivialité de notre association.

Le camp d’été a mobilisé une trentaine de personnes, anciens compris, pour des

asinus asinum fricat repas à l’Hôtel des Gaules

séjours variant d’une à cinq semaines, majoritairement des étudiants bien sûr, mais avec des benjamins d’une quinzaine d’années à peine et un major de 84 ans, toujours vert ! Avec la France, six nationalités étaient représentées : l’Angleterre, l’Autriche, la Belgique, la Suisse et les USA. L’atmosphère était très détendue et néanmoins sérieuse, tant au travail que dans les conversations, celles, si françaises, sur les mérites respectifs des aliments et des boissons servis étant naturellement considérées comme telles. Et c’est sur la promesse de se revoir l’an prochain que les bénévoles se sont quittés.

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Bêtise en vue des anges ! ? in vino veritas

« Lorrains, vilains… » à tous seigneurs….

Emma Sandrine Laurence

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Brad Pitt le rire de Karen I am a clown

le chanoine de Verzé mon beau légionnaire no comment

Numide Nègre blanc Canadien errant

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les trois Grâces

Paroles convenues certes ; mais, d’année en année, nous avons jusqu’à présent réussi non seulement à recruter de nouveaux bénévoles en nombre suffisant pour le chantier prévu, mais à fidéliser des « nouveaux » devenus ainsi depuis des « anciens », et ce malgré l’arrêt des fouilles qui a tari notre source principale de recrutement. Passés trois ans de présence renouvelée sur notre chantier, les « nouveaux » nous sont en principe acquis, sauf accident : rencontre d’un conjoint allergique à nos travaux ou à la vie collective ; travail trop exigeant ; maternités…

Sans ce renouvellement le GAM aurait peu de chance de survivre à l’équipe en place. Car il ne suffit pas d’avoir des travaux en cours qui répondent à une problématique précise et ont donc un commencement… et une fin ! Il faut aussi prévoir l’avenir et susciter des projets susceptibles de prolonger ou de renouveler ceux en cours. Or le GAM ne manque pas de projets et il a su prendre cette année les décisions qui s’imposaient pour les mettre en route le plus tôt possible.

DE NOUVELLES ORIENTATIONS :

Depuis une bonne dizaine d’années, le GAM se débattait dans des difficultés financières dont il ne sortait qu’au prix d’acrobaties et de contributions – dons, avances gracieuses de trésorerie…- de sociétaires généreux et en différant sans cesse des travaux, pourtant nécessaires, sur ses propriétés ou des actions qui ne l’étaient pas moins : deux maisons, deux grands terrains bâtis – Mediolanum et le château -, des publications, des engagements financiers souvent très lourds dans plusieurs chantiers et en premier lieu au château, c’était plus que ne nous ne le permettaient les 10 à 15000 euros de ressources propres que nous réussissons à rassembler, vaille que vaille, depuis quelques années.

Nous avions cru pouvoir nous en sortir en transformant l’Hôtel des Gaules en centre d’accueil : l’investissement à réaliser se chiffrait à près de 50000 euros dont nous n’avions pas le plus petit sou, for des dettes ! Mais nous comptions sur des subventions publiques et les ressources qu’auraient apportées les utilisateurs du centre pour rembourser les emprunts qu’il nous aurait fallu faire et équilibrer les dépenses de fonctionnement prévisibles : entretien des locaux, accueil et encadrement éventuel – des scolaires ou des stagiaires par exemple. Le risque était considérable, puisqu’au remboursement des travaux se superposaient les frais de

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recrutement, à terme rapproché si le centre avait du succès, d’un(e) salarié(e) ; mais nous étions prêts à les assumer si nous étions aidés .

Faute d’avoir pu obtenir des engagements précis des services susceptibles de nous aider, nous avons donc pris la décision de vendre l’Hôtel des Gaules : c’est chose faite à ce

Feu l’Hôtel des Gaules et son jardin arboré si propice aux agapes champêtres

jour et l’argent recueilli dans cette vente nous libère de nos entraves : non seulement nous n’aurons plus à payer d’agios ni à abuser de la générosité des sociétaires, mais surtout nous allons pouvoir enfin terminer le musée et mettre en œuvre d’autres opérations que nous différions sans cesse faute de moyens, alors même que leur réalisation était seule susceptible de garantir l’avenir du GAM et de son action en faveur du patrimoine local.

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Le GAM est né d’une fouille – Mediolanum – et l’arrêt de fouilles il y plus de dix ans n’a pu être surmonté qu’en recentrant notre action sur le château de Mâlain, son étude et sa restauration. Mais le plus dur est fait à ce jour là aussi, les ruines étant presque partout consolidées et les quelques dizaines de mètres linéaires de murailles non encore entièrement ou pas du tout reprises (représentant néanmoins plusieurs centaines de m3 de maçonnerie !) ne présentent pas de difficulté de réalisation technique particulière ni un coût financier insurmontable. Avec ou sans fouilles, on restaurera des années encore au château, dont une bonne partie des structures restent enfouies sous les arbres ou les décombres ; mais ce seul chantier ne saurait dynamiser l’association et il doit s’inscrire dans un projet global de mise en valeur du site. Ce projet existe et ses orientations générales ayant été validées par le bureau, l’assainissement de nos comptes permet enfin de le mettre en œuvre.

Sans revenir sur les buts inscrits dans ce projet tels qu’ils sont présentés dans le dossier qui lui est consacré, j’en rappellerai ici simplement la philosophie et les grandes lignes : restaurer une ruine, si pittoresque soit-elle, ne constitue pas, sauf exception – un monument emblématique de notre histoire ou exceptionnel pour diverses autres raisons - un but en soi ; il faut aussi penser à assurer la renaissance à la vie de ces murs qui, sans projet d’avenir à l’issue des consolidations, retourneraient très vite aux broussailles, prélude à un nouvel effacement.

C’est bien parce que nous avions en tête de le faire revivre que nous ne nous sommes pas contentés de consolider le château au fur et à mesure que nous en remettions au jour les vestiges, au reste beaucoup plus spectaculaires que nous ne l’avions espéré ; nous avons fait en sorte qu’il puisse être visité et puisse même servir de cadre à des manifestations festives : concerts, jeux scéniques, représentations théâtrales, repas moyenâgeux … L’idée était qu’à terme rapproché le château puisse être entièrement sécurisé pour la visite, les salles actuellement simplement couvertes entièrement restaurées – sols, huisseries, crépi – et sans doute partiellement meublées pour justifier le payement par les visiteurs d’un billet d’entrée, et que ce château ainsi rénové puisse être prêté (ou loué ?) à toute association ou groupe ayant un projet d’animation culturelle pour lui.

La dispersion de nos efforts dans plusieurs directions – accueil des visiteurs, restauration du château, construction d’un centre d’accueil, encadrement des groupes scolaires, création sur place d’un musée polyvalent, organisation de fêtes… - a quelque peu tout à la fois épuisé ou du moins mis à rude contribution nos bénévoles et placé les finances de l’association dans une spirale qui tenait plus de la fuite en avant que d’une gestion saine de nos moyens. Avec l’assainissement de nos comptes par la vente de l’Hôtel des Gaules nous pouvons enfin repartir de l’avant. Le projet est certes ambitieux puisqu’il implique des travaux d’aménagement au château trop techniques – électricité, sanitaires…- pour ne pas être chers et le recrutement, à terme rapproché, d’un gardien et agent d’entretien du site ; mais qu’on ne nous fasse pas un faux procès : nous n’avons nullement l’intention de nous transformer en prestataires de services. Nous somment et restons des bénévoles attachés à la mise en valeur certes, mais aussi déjà à la recherche et à la connaissance du patrimoine de la région. Et s’il devait s’avérer que l’accueil et l’animation du site étaient incompatibles avec les disponibilités et l’esprit de l’association, nous n’hésiterions pas à déléguer ces activités à d’autres groupements intéressés.

Un tel projet nous implique pour plusieurs années. Mais, me direz-vous : Quid de l’année qui s’ouvre ?

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PROJET 2006

Avec la poursuite des travaux au château, notre grande affaire sera pour cette année l’ouverture du musée de la rue du Mont Chauvin et l’aménagement dans ces mêmes lieux d’un local associatif.

Depuis quelques années nous avions entrepris de transformer en musée une ancienne ferme achetée à la famille Durand en 1998 ; mais faute de moyens, seuls 200 m2 des 600 m2 potentiellement disponibles avaient pu être aménagés et rares étaient les visiteurs qui avaient pu découvrir les salles de géologie et de minéralogie, l’intérieur paysan ou les quelques

vitrines archéologiques prêtes. Et ces contretemps s’avèrent finalement heureux puisqu’ une bonne part des surfaces restées libres de toute affectation peuvent se prêter au nouveau dessein que nous formons pour elles.

Nous renonçons en effet à intégrer au musée une section agricole et les réserves archéologiques pour libérer de la place pour ce local de vie associative dont la vente de l’Hôtel des Gaules nous prive : la première parce que les instruments agricoles auraient de toute façon nécessité plus de place que nous n’en disposions; les secondes pour les mêmes raisons et par mesure de sécurité : tout ce qui ne sera pas exposé à Mâlain et au Musée archéologique de Dijon doit pouvoir être en lieu sûr et accessible aux chercheurs à tout moment, toutes conditions que nous ne pouvons offrir au musée de la rue du Mont Chauvin.

Le local de réunion et de vie associative que nous perdons rue Gaudot va être reconstitué rue du Mont Chauvin, pour partie et en plus convivial, sur 120 m2, au 1er et au 2ième étage de ce qui n’est encore qu’une grange ouverte : au premier étage, la salle de réunion, une cuisine et les toilettes ; au deuxième les archives et une salle de travail. Nous quitterons le béton de l’Hôtel des Gaules pour le bois et la pierre et gagnerons donc certainement au change, d’autant que notre nouvelle, et passagère, aisance financière va être mise à profit pour

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aménager au mieux les lieux : isolation, chauffage, cheminée au bois, eau chaude, douches froides et chaudes, four électrique pour cuire ou réchauffer les tourtes, galettes et autres préparations de ces dames de l’association, ustensiles de cuisine conformes et adaptés à nos envies et besoins, meubles de rangement rationnels… Dépêchez vous de nous dire de quels manques vous avez le plus soufferts au GAM : nous avons peut-être encore les moyens de vous satisfaire.

Divers artisans de Mâlain sont d’ores et déjà retenus pour ce travail qui n’en nécessitera pas moins de notre part des centaines d’heures de travail – peinture, déménagements, décoration et rangements essentiellement – pour lesquels j’aurai besoin de votre aide dès à présent.

Le projet est lourd financièrement mais prioritaire : il n’est pas question d’envisager un seul autre investissement avant que le musée et le local associatif qui y sera intégré ne soient complètement finis. Ce qui pourra nous rester de la vente de l’Hôtel des Gaules, et après mise en réserve comme fonds de roulement d’une somme de 20000 euros, fera l’objet d’une concertation au sein de l’association ; mais il est prématuré de parler des projets d’investissement que nous formons alors même que nous ne savons pas très exactement ce qu’il nous restera de fonds après des travaux au musée suffisamment lourds pour réserver des surprises et des dépenses non prévues.

Le seul autre projet pour lequel nous pouvons nous engager en 2006 est la poursuite des travaux de restauration du château.

Il pourrait sembler logique, au premier abord, d’en finir en 2006 avec le logis supérieur en reconstituant la salle de la tour du guetteur sur la lancée de ce que nous avons fait cette année. Mais ce sont là encore des investissements lourds pour le GAM qui n’a avec la Mairie de Mâlain sur cette partie du château, dont elle est propriétaire, qu’un bail reconductible de trois ans qu’elle peut dénoncer à tout moment ; aussi parait-il plus sage d’attendre que ce contrat ait été transformé en bail amphithéotique pour achever la reconstitution complète du rez-de-chaussée du logis supérieur ;

Plus urgent nous parait être en effet la consolidation et la sécurisation du donjon et de l’entrée du château si nous voulons pouvoir ouvrir définitivement le site à la visite en 2007. Ce sont en effet là les deux emplacements par lesquels peuvent s’introduire dans le château les visiteurs indélicats qui le hantent hélas encore ! Ce sont là encore une bonne centaine de m3 de maçonnerie à l’ancienne qu’il va falloir remonter ; mais l’effet depuis l’entrée et depuis la route de Savigny est garanti et en tout état de cause un travail indispensable à la lisibilité et à la sécurité des ruines.

Ce faisant, nous allons redonner aux murs de la salle des trois poteaux leur élévation jusqu’à la hauteur du plafond de l’étage et, sur notre lancée, en fonction des crédits que nous aurons pu recevoir dans le cadre du chantier 2007 et, le cas échéant, des sommes qui nous resteraient de la vente de l’hôtel des Gaules, nous plafonnerons et étanchéifierons cette salle

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pour qu’elle puisse servir à l’accueil des visiteurs dès l’ouverture du site à la visite en 2007 : outre nos publications, les visiteurs y trouveraient sous forme de panneaux d’explication et de photos toute l’historique du château et de nos projets.

la salle des trois poteaux (au centre) vue du logis supérieur et vue de l’entrée

Cette ouverture potentielle de la salle en 2007 passe par l’électrification au château de toutes les salles couvertes (y compris la citerne et le cachot, bien sûr), opération trop technique pour être de notre ressort et donc coûteuse ; un devis a été fait et là aussi, en fonction des crédits et de nos disponibilités, l’année 2006 ou 2007 en verra la réalisation.

L’archéologie ne sera pas complètement absente de cette campagne bien entendu : au

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château déjà où nous réaliserons divers sondages face sud de la butte en vue d’y implanter progressivement une vigne selon l’idée fort pertinente de Henri Dufour, mais aussi dans la grotte du trou du diable où il reste un sondage à boucher et des déblais du château à fouiller et évacuer pour rendre la visite sûre et attractive.

Nous achèverons parallèlement le reconditionnement des réserves archéologiques en vue de leur transfert à Dijon et continuerons à étudier et dessiner le mobilier archéologique du château.

Quant au chantier de Mediolanum, il devrait faire l’objet dès cet hiver d’une campagne de rebouchage partiel des structures dégagées, prélude à une vaste opération de restauration et de mise en valeur de vestiges antiques qui n’ont pas leur équivalent dans la région que nous nous efforçons depuis des années de « vendre » auprès des Collectivités territoriales et de l’Etat, responsable du site au titre des Monuments Historiques et du SRA. Je veux croire que cette opération de rebouchage sera suivie des travaux que nous réclamons : l’ouverture de ce site à la visite donnerait, avec le château et le musée, un impact touristique irrésistible à Mâlain.

Le projet du GAM pour 2006 et les années proches ne manque pas d’ambition, comme vous avez pu vous en rendre compte à la lecture de ces quelques pages. Plus que jamais sa réussite dépendra de l’aide que vous – sociétaires, bienfaiteurs et bénévoles du camp d’été - continuerez, je n’en doute pas, à nous apporter, mais aussi des nouvelles recrues qui, je l’espère, nous rejoindrons en nombre : il y a place à l’association pour toutes les compétences et les bonnes volontés, comme la diversité de nos champs d’activité le montre bien , de l’archéologie à la restauration (dans ses deux acceptions) en passant par la géologie, la botanique, l’environnement, l’ethnographie et l’histoire en général.

Pour le bureau Louis Roussel

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Les recherches au CHATEAU de Mâlain

Cette année l’aménagement d’un sentier pédestre sur le flan sud de la colline a permis d’étudier un tronçon de mur, partiellement reconnu en 2001.

A l’occasion du débroussaillage implanté en contrebas de la grosse tour ronde a pu être observée une structure bâtie reliant la basse-cour au bastion est.

Longue d’environ 10 m, cette structure formant terrasse est en grande partie noyée dans les éboulis du château ; c’est un ouvrage trapézoïdal constitué d’un massif de blocage parementé en moyen appareil assisé, avec chaînage d’angle en contrebas de la tour ronde contre laquelle il vient s’appuyer. Les moellons du parement ont été arrachés face sud jusqu’à la roche et le mur semble avoir complètement disparu à l’est.

Le nettoyage du moignon de mur conservé a permis de dresser une coupe du terrain à l’aplomb de l’arrachement. Trois couches distinctes se laissent observer : une mince couche d’humus en surface liée au couvert végétal ; une épaisse couche de terre cendreuse entremêlée aux pierres et aux terres cuites architecturales (tuiles essentiellement) de l’éboulis ; une couche de terre brune compacte et pierreuse recouvrant la roche.

Sur le plan matériel, outre une pollution résiduelle en surface (bouteilles, chaises, canettes…), la couche cendreuse a livré du mobilier majoritairement des XIII°-XV° s. et la couche inférieure, assez pauvre, quelques tessons de poteries des XII-XIII° s. (dont plusieurs fragments de couvre braise).

De l’étude stratigraphique et du mobilier il ressort qu’à la construction de cette terrasse on a surélevé avec du remblai venant des dépotoirs du château l’espace compris entre le pied du château et ce mur et que la récupération par la suite à l’abandon du château des moellons de cette construction a entraîné le ruissellement des matériaux dans la pente.

Cette construction, un saillant de fausse braie dite aussi braie parementée, est au centre du système défensif tardif qui reliait l’extrémité occidentale de la Basse-cour au bastion oriental et servait à protéger la base des murs qui la surplombe des tirs d’artillerie.

La mise en chantier de cet ensemble s’inscrit dans un contexte de crise, la guerre de la Ligue ou huitième guerre de religion, puisque :. cette enceinte basse épouse le contour de la basse-cour ;. sa structure est similaire à celle des murs de la basse-cour, du corps de garde et du bastion oriental, édifiés au cours de premier semestre de l’année 1594, suite au « pétardage » de l’entrée de la basse-cour médiévale (12 mai 1593) qui révéla les faiblesses du dispositif défensif médiéval, et antérieurs à l’annonce du changement de parti par le seigneur, Edme de Mâlain baron de Lux (27 juin 1594).

Ce système défensif s’avèrera utile dans la troisième semaine du mois de mars de l’année suivante lors de la mise à sac du village et du bombardement du château par la garnison de Dijon. Preuve en est de la présence dans les dépotoirs d’éclats de boulets de pièces de batterie dites « grandes couleuvrines » dont la portée utile était de 500 mètres.

Noureddine Kefi

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