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DÉPENSES ALIMENTAIRES DES MÉNAGES EN 2012 1 AU MENU Vol. 22, n o 17, 13 mai 2014 RÉDACTION : Jean-José Grand de la Direction des études et des perspectives économiques téléphone : 418 380-2100, poste 3875 Le consommateur québécois est-il distinct dans ses dépenses de restauration? Aperçu de deux tendances à l’œuvre dans la restauration rapide aux États-Unis ALIMENTS ET BOISSONS ($) REPAS AU RESTAURANT (y compris les boissons alcoolisées) ($) DÉPENSES AU RESTAURANT (%) Canada 8 593 2 374 27,6 Région de l'Atlantique 7 956 2 034 25,6 Terre-Neuve-et-Labrador 8 257 1 813 22,0 Île-du-Prince-Édouard 7 888 1 898 24,1 Nouvelle-Écosse 7 903 2 098 26,5 Nouveau-Brunswick 7 829 2 128 27,2 Québec 8 831 2 174 24,6 Ontario 8 199 2 281 27,8 Région des Prairies 8 808 2 623 29,8 Manitoba 8 177 2 472 30,2 Saskatchewan 7 861 2 232 28,4 Alberta 9 284 2 786 30,0 Colombie-Britannique 9 303 2 860 30,7 ALIMENTS ET BOISSONS ($) PARTS DE L’ALIMENTATION DANS LES DÉPENSES TOTALES (%) PARTS DE L’ALIMENTATION DANS LES DÉPENSES COURANTES (%) Canada 8 593 11,4 15,3 Région de l'Atlantique 7 956 11,8 15,6 Terre-Neuve-et-Labrador 8 257 11,9 15,8 Île-du-Prince-Édouard 7 888 11,8 15,5 Nouvelle-Écosse 7 903 11,6 15,4 Nouveau-Brunswick 7 829 12,1 15,8 Québec 8 831 13,6 18,1 Ontario 8 199 10,4 14,1 Région des Prairies 8 808 10,0 13,9 Manitoba 8 177 11,6 15,8 Saskatchewan 7 861 10,6 14,6 Alberta 9 284 9,6 13,3 Colombie-Britannique 9 303 12,4 15,8 PARTS DES DÉPENSES ALIMENTAIRES DES MÉNAGES DANS LEURS DÉPENSES TOTALES ET COURANTES EN 2012 1 On sait qu’en matière de dépenses alimentaires le ménage moyen québécois alloue une part parmi les plus faibles au pays à l’achat d’aliments et de boissons au restaurant, à savoir 24,6 % en comparaison de la moyenne canadienne de 27,6 %, selon les chiffres de 2012. De fait, la part du Québec figure au troisième rang des plus faibles parmi les provinces canadiennes, après celle de Terre-Neuve- et-Labrador (22 %) et celle de l’Île-du-Prince-Édouard (24,1 %). C’est bien loin des résultats enregistrés en Colombie-Britannique (30,7 %) ou au Manitoba (30,2 %), où l’on consacre la plus grande part de ses dépenses alimentaires aux repas achetés au restaurant. Toutefois, le même ménage moyen québécois est celui qui, dans l’ensemble du Canada, attribue la plus grande part de ses dépenses totales (13,6 %) ou de ses dépenses courantes (18,1 %) à l’alimentation. En outre, au sujet des dépenses alimentaires consacrées à la restauration commerciale, le consommateur moyen québécois se distingue du consommateur moyen canadien non seulement par la seule part de ces dépenses sur la totalité des dépenses alimentaires, mais aussi par la répartition de ses dépenses au restaurant dans les différents segments de ce marché. Ainsi, le Québec est la seule province canadienne où plus de la moitié des recettes de la restauration commerciale provient encore des établissements de restauration avec service complet. Cet état de choses se maintient même en prenant en considération les chiffres d’affaires des débits de boissons et des services de restauration spéciaux (par exemple, les traiteurs). Si l’on exclut ces dernières dépenses, la Colombie-Britannique est la seule autre province canadienne où les dépenses faites dans le secteur de la restauration avec service complet dépassent celles qui sont effectuées dans les établissements de restauration avec service restreint. 1. Statistique Canada, CANSIM, tableau 203-0021, « Enquête sur les dépenses des ménages (EDM), dépenses des ménages, Canada, régions et provinces, annuels (dollars) ». Notons cependant qu’au Québec, comme dans une bonne partie du Canada, la tendance de fond des dix dernières années est la capacité de la restauration avec service restreint à gagner de plus en plus des parts de marché. Ainsi, cette restauration à service restreint génère plus de 60 % des recettes de l’industrie dans la région de l’Atlantique, tout en faisant des percées importantes en Alberta et en Ontario. Mais, dans les autres provinces (Colombie-Britannique, Manitoba et Saskatchewan), la part des établissements avec service restreint est restée stable au cours de cette période d’une dizaine d’années.

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Les dépenses de restauration des consommateurs québécois!

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DÉPENSES ALIMENTAIRES DES MÉNAGES EN 20121

AU MENU

Vol. 22, no 17, 13 mai 2014RÉDACTION :

Jean-José Grand de la Direction des études et des perspectives économiques

téléphone : 418 380-2100, poste 3875

Le consommateur québécois est-il distinct dans ses dépenses de restauration?

Aperçu de deux tendances à l’œuvre dans la restauration rapide aux États-Unis

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Canada 8 593 2 374 27,6

Région de l'Atlantique 7 956 2 034 25,6

Terre-Neuve-et-Labrador 8 257 1 813 22,0

Île-du-Prince-Édouard 7 888 1 898 24,1

Nouvelle-Écosse 7 903 2 098 26,5

Nouveau-Brunswick 7 829 2 128 27,2

Québec 8 831 2 174 24,6

Ontario 8 199 2 281 27,8

Région des Prairies 8 808 2 623 29,8

Manitoba 8 177 2 472 30,2

Saskatchewan 7 861 2 232 28,4

Alberta 9 284 2 786 30,0

Colombie-Britannique 9 303 2 860 30,7

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Canada 8 593 11,4 15,3

Région de l'Atlantique 7 956 11,8 15,6

Terre-Neuve-et-Labrador 8 257 11,9 15,8

Île-du-Prince-Édouard 7 888 11,8 15,5

Nouvelle-Écosse 7 903 11,6 15,4

Nouveau-Brunswick 7 829 12,1 15,8

Québec 8 831 13,6 18,1

Ontario 8 199 10,4 14,1

Région des Prairies 8 808 10,0 13,9

Manitoba 8 177 11,6 15,8

Saskatchewan 7 861 10,6 14,6

Alberta 9 284 9,6 13,3

Colombie-Britannique 9 303 12,4 15,8

PARTS DES DÉPENSES ALIMENTAIRES DES MÉNAGES DANS LEURS DÉPENSES TOTALES ET COURANTES EN 20121

On sait qu’en matière de dépenses alimentaires le ménage moyen québécois alloue une part parmi les plus faibles au pays à l’achat d’aliments et de boissons au restaurant, à savoir 24,6 % en comparaison de la moyenne canadienne de 27,6 %, selon les chiffres de 2012. De fait, la part du Québec figure au troisième rang des plus faibles parmi les provinces canadiennes, après celle de Terre-Neuve-et-Labrador (22 %) et celle de l’Île-du-Prince-Édouard (24,1 %). C’est bien loin des résultats enregistrés en Colombie-Britannique (30,7 %) ou au Manitoba (30,2 %), où l’on consacre la plus grande part de ses dépenses alimentaires aux repas achetés au restaurant.

Toutefois, le même ménage moyen québécois est celui qui, dans l’ensemble du Canada, attribue la plus grande part de ses dépenses totales (13,6 %) ou de ses dépenses courantes (18,1 %) à l’alimentation. En outre, au sujet des dépenses alimentaires consacrées à la restauration commerciale, le consommateur moyen québécois se distingue du consommateur moyen canadien non seulement par la seule part de ces dépenses sur la totalité des dépenses alimentaires, mais aussi par la répartition de ses dépenses au restaurant dans les différents segments de ce marché. Ainsi, le Québec est la seule province canadienne où plus de la moitié des recettes de la restauration commerciale provient encore des établissements de restauration avec service complet. Cet état de choses se maintient même en prenant en considération les chiffres d’affaires des débits de boissons et des services de restauration spéciaux (par exemple, les traiteurs). Si l’on exclut ces dernières dépenses, la Colombie-Britannique est la seule autre province canadienne où les dépenses faites dans le secteur de la restauration avec service complet dépassent celles qui sont effectuées dans les établissements de restauration avec service restreint.

1. Statistique Canada, CANSIM, tableau 203-0021, « Enquête sur les dépenses des ménages (EDM), dépenses des ménages, Canada, régions et provinces, annuels (dollars) ».

Notons cependant qu’au Québec, comme dans une bonne partie du Canada, la tendance de fond des dix dernières années est la capacité de la restauration avec service restreint à gagner de plus en plus des parts de marché. Ainsi, cette restauration à service restreint génère plus de 60 % des recettes de l’industrie dans la région de l’Atlantique, tout en faisant des percées importantes en Alberta et en Ontario. Mais, dans les autres provinces (Colombie-Britannique, Manitoba et Saskatchewan), la part des établissements avec service restreint est restée stable au cours de cette période d’une dizaine d’années.

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Canada Région de l'Atlantique Québec Ontario Région des Prairies Colombie-Britannique

En ce qui a trait à la nature même des aliments achetés au restaurant2, le consommateur moyen québécois a également un comportement qui le différencie de son homologue canadien. Ainsi, au Québec, la proportion des col-lations et des boissons dans la totalité des aliments achetés au restaurant est de 8 %, selon les données de 2012, alors qu’en moyenne elle est de 12 % au Canada. Au chapitre de la répartition des parts en fonction du type de repas au restaurant associé à un moment précis de la journée, c’est au petit déjeuner que le Québec se distingue de la moyenne canadienne : pour la même année de référence, ce repas du matin suscite 9 % des dépenses alimentaires au restaurant au Québec contre 7 % au Canada.

Cela dit, le secteur de la restauration commerciale au Québec a vu ses ventes augmenter de 2,7 % en 2013, comparativement à 4,6 % pour l’ensemble du Canada. Tous les sous-secteurs de la restauration, à l’exception des débits de boissons, ont contribué à cette croissance, avec une participation prédominante des restaurants à service restreint et des services de restauration spéciaux.

Au Québec, plus précisément, les recettes des établis-sements avec service restreint s’élevaient à 3,8 G$, en progression de 4,6 % par rapport à 2012. Accusant une augmentation de 4 %, les services de restauration spéciaux ont moins bien réussi; leurs recettes étaient tout de même de 790 M$, ce qui est nettement mieux que la restauration avec service complet qui a enregistré une croissance de 2,6 % et engrangé des recettes de 5,5 G$. Quant aux ventes des débits de boissons, elles ont reculé de 4,7 % pour s’établir à 632 M$.

Pour ce qui est du Canada, les recettes des établissements avec service restreint se chiffraient à 24,1 G$ en 2013, soit une amélioration de 4,2 % par rapport à 2012. Les services de restauration spéciaux ont eu davantage de succès : grâce à une progression de 7 %, ils ont vu leurs recettes atteindre 4,6 G$. La restauration avec service complet a encore mieux fait en affichant une croissance de 6 % et des ventes de 23,9 G$. Enfin, les ventes des débits de boissons ont légèrement crû de 0,2 % pour atteindre 2,4 G$.

Aperçu de deux tendances à l’œuvre dans la restauration rapide aux États-UnisMontée de l’utilisation des appareils mobiles dans la restauration avec service restreint aux États-Unis3 Selon la revue Nation’s Restaurant News, d’ici 2017 vont se concrétiser et se répandre, dans la foulée de l’engouement pour les applications mobiles, des applications de prise de commandes et de paiement en ligne ou à proximité de terminaux. Ces nouvelles applications seront adaptées aux services (de commande, de paiement et de réception) du

2. Statistique Canada, CANSIM, tableau 203-0028, « Enquête sur les dépenses des ménages (EDM), dépenses alimentaires détaillées, Canada, régions et provinces, annuel (dollars) »; compilation de la Direction des études et des perspectives économiques du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation.

3. Source : Nation’s Restaurant News, 7 avril 2014.

monde de la restauration rapide. Cela est perçu comme une avancée majeure, au même titre que le « drive thru » ou le point de retrait automobile (point de commande, de paiement et de réception auquel le client peut accéder sans avoir à quitter son véhicule). À la base du succès entrevu de cette nouvelle révolution, les estimations suivantes sont, entre autres, mises en avant :La valeur des transactions effectuées par des appareils

mobiles sera de 244 G$ en 2017, alors qu’en 2012 elle s’établissait à 15 G$;

Dans le même temps, le nombre de consommateurs faisant usage du paiement par mobile passera de 75 millions à 500 millions (y compris les non-résidents);

Actuellement, 74 % des consommateurs américains âgés de 18 à 34 ans seraient prêts à substituer à leurs commandes de restauration pour livraison ou à emporter des commandes adressées par des applications mobiles.

Hausse possible des prix dans les chaînes de restauration des États-Unis dès 20144 Toujours selon la revue Nation’s Restaurant News, la hausse envisagée du salaire minimum fédéral aux États-Unis crée des possibilités d’augmentation des prix des repas dans les menus du pays. Viennent affermir cette éventualité :l’augmentation du salaire horaire minimum fédéral, mise

dans la ligne de visée du gouvernement depuis le dernier discours sur l’état de l’Union du président Obama, qui le ferait passer de 7,25 $ l’heure à 10,10 $ l’heure;

le fait constaté ou avancé par des acteurs de la restauration qu’une hausse du salaire horaire minimum aurait pour conséquence d’exercer des poussées haussières sur la structure salariale de l’industrie.

D’autres facteurs pourraient néanmoins atténuer les conséquences négatives. De nombreux États américains pratiquent à l’intérieur de leurs frontières un salaire horaire minimum qui est plus élevé que celui de l’État fédéral et qui a préséance sur ce dernier s’il lui est supérieur. Aussi, certains analystes jugent que les pertes de marge qu’induiraient les effets d’une majoration du salaire horaire minimum ne réduisent pas l’espace de manœuvre pour le compenser par des gains d’efficacité dans les activités courantes.

4. Source : Nation’s Restaurant News, 24 février 2014.

PARTS DE LA RESTAURATION AVEC SERVICE RESTREINT DANS LA TOTALITÉ DES RECETTES DE RESTAURATION2