Upload
p-o
View
213
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
Revue generale
Biologie de la barriere hematoencephalique : Partie I
Biology of the blood–brain barrier: Part I
N. Weiss a,b,c, F. Miller a,b, S. Cazaubon a,b, P.-O. Couraud a,*,b
aCNRS (UMR 8104), institut Cochin, universite Paris Descartes, 22, rue Mechain, 75014 Paris, Franceb Inserm, U567, Paris, FrancecReanimation neurologique, service de neurologie 1, hopital La Pitie-Salpetriere, Paris, France
r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 5 ( 2 0 0 9 ) 8 6 3 – 8 7 4
i n f o a r t i c l e
Historique de l’article :
Recu le 21 janvier 2009
Recu sous la forme revisee le
3 mars 2009
Accepte le 16 mars 2009
Disponible sur Internet le
7 mai 2009
Mots cles :
Barriere hematoencephalique
Migration cellulaire
Endothelium cerebral
Transporteurs
Keywords:
Blood–brain barrier
Cellular migration
Cerebral endothelium
Transporters
r e s u m e
La barriere hematoencephalique (BHE) protege le systeme nerveux central des effets toxi-
ques d’un grand nombre de xenobiotiques. Cette protection est sous-tendue par une
organisation anatomique particuliere de l’endothelium cerebral. La BHE est caracterisee
par la presence de jonctions serrees qui limitent la diffusion de solutes et de cellules
presentes dans la circulation sanguine et par l’expression polarisee de transporteurs qui
controlent de maniere specifique la disponibilite cerebrale des nutriments, des medica-
ments ou des xenobiotiques. Des decouvertes recentes dans les domaines de la biologie
cellulaire et moleculaire ont permis de preciser nos connaissances concernant la permea-
bilite de la BHE et sa regulation. L’importance de ces decouvertes a ete mise en lumiere par la
description de dysfonctionnements de la BHE qui pourraient intervenir dans la physiopa-
thologie de nombreuses maladies neurologiques. Cette revue presente les avancees recen-
tes dans la comprehension de la biologie et de la physiologie de la BHE en presentant
l’organisation particuliere de la BHE et la regulation de la permeabilite aux solutes et celle de
la migration cellulaire transendotheliale.
# 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits reserves.
a b s t r a c t
The blood–brain barrier provides the central nervous system with a unique protection
against the toxic effects of many xenobiotics. This protection results from the unique
anatomic and biological structure of the endothelium of blood vessels in the brain. The main
features of the blood–brain barrier are the presence of tight intercellular junctions which
strictly limit the diffusion of blood-borne solutes and cells into the brain and the polarized
expression of transporters which specifically control the cerebral availability of nutrients,
drugs or xenobiotics. Recent findings in molecular and cellular biology improved our
knowledge of blood–brain barrier permeability and its regulation. The importance of these
findings has been recently highlighted by the description of dysfunctions of the blood–brain
barrier which could have an impact on the pathophysiology of several neurological diseases.
This review focuses on recent advances in our understanding of blood–brain barrier biology
* Auteur correspondant.
Adresse e-mail : [email protected] (P.-O. Couraud).0035-3787/$ – see front matter # 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits reserves.doi:10.1016/j.neurol.2009.03.004
and physiology, presenting the structural organization of the blood–brain barrier and the
functional regulation of solute permeability and cellular transendothelial migration.
# 2009 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 5 ( 2 0 0 9 ) 8 6 3 – 8 7 4864
La barriere hematoencephalique (BHE) est localisee anatomi-
quement a l’interface entre le sang et le tissu cerebral, et
controle les echanges entre le sang et le parenchyme cerebral
(Hauw et Lefauconnier, 1983 ; Wolburg et Lippoldt, 2002 ;
Persidsky et al., 2006). Elle est formee par les cellules
endotheliales cerebrales qui se caracterisent par la presence
de jonctions intercellulaires serrees et l’expression polarisee
de differents systemes de transport. Les cellules endotheliales
cerebrales sont de plus en interaction fonctionnelle avec les
cellules perivasculaires (pericytes, astrocytes, neurones),
l’ensemble constituant ce qu’on appelle desormais « le
complexe neurovasculaire ».
Une autre interface sang–cerveau est localisee au niveau
de l’epithelium des plexus choroıdes et controle les echanges
entre le sang et le liquide cephalorachidien (LCR) : la barriere
sang–LCR (Hauw et Lefauconnier, 1983 ; Wolburg et Lippoldt,
2002 ; Persidsky et al., 2006). Alors que les cellules endo-
theliales des plexus choroıdes sont de type fenestre, ce sont
les cellules epitheliales specialisees de ces structures qui
forment la barriere sang–LCR en exprimant des jonctions
serrees (TJ) et differents transporteurs (Dziegielewska et al.,
2001).
Certaines aires cerebrales sont depourvues de BHE et de
barriere sang–LCR et constituent ainsi une zone privilegiee
d’echanges entre le cerveau et la peripherie (controle de la
prise alimentaire ou de la temperature corporelle) (Murakami
et al., 1990) : ce sont les organes circumventriculaires
(comprenant l’organe subfornical, l’organe vasculaire de la
lame terminale, la neurohypophyse, la glande pineale,
l’organe subcommissural et l’area postrema). Les surfaces
d’echanges offertes dans ces zones particulieres sont cepen-
dant negligeables par rapport aux surfaces offertes par la BHE
(McKinley et al., 2003).
Cette revue a pour objectif de decrire l’organisation
particuliere de la BHE, puis de discuter les regulations tres
fines de la permeabilite aux solutes et de la migration
cellulaire a travers l’endothelium cerebral.
1. Organisation de la barrierehematoencephalique
1.1. Le complexe neurovasculaire
La BHE est formee de cellules endotheliales cerebrales qui
presentent des jonctions intercellulaires de type etanche.
Separees des cellules endotheliales par une lame basale,
divers types cellulaires, c’est-a-dire les pericytes, les astro-
cytes et les neurones, participent egalement a cette archi-
tecture. Cela a amene recemment a concevoir ces differents
acteurs comme faisant partie d’une meme entite appelee
« complexe neurovasculaire » (Fig. 1). Ce concept a l’interet de
souligner la proximite anatomique et l’interaction fonction-
nelle etroite entre ces differents types cellulaires necessaires a
l’integrite de la BHE.
1.1.1. Les cellules endothelialesLes cellules endotheliales des capillaires et des microvais-
seaux cerebraux se distinguent des cellules endotheliales
peripheriques par differentes caracteristiques :
� l’absence de fenestrations correlee a la presence de TJ ;
� une tres faible transcytose non specifique (pinocytose) et
une tres faible diffusion paracellulaire des composes
hydrophiles ;
� un grand nombre de mitochondries, associees a une activite
metabolique importante ;
� l’expression polarisee de recepteurs et de transporteurs
membranaires, responsables du transport actif des nutri-
ments du sang vers le cerveau ou de l’efflux de substances
toxiques du cerveau vers le compartiment vasculaire
(Brightman et Kadota, 1992 ; Petty et Lo, 2002).
La caracteristique principale de l’endothelium cerebral
chez les mammiferes est sa permeabilite extremement faible
vis-a-vis des proteines plasmatiques ou des ions (Petty et Lo,
2002), refletee par une resistance electrique transendotheliale
elevee (Petty et Lo, 2002 ; Abbott et al., 2006).
1.1.2. La lame basaleLa matrice extracellulaire sur laquelle repose l’endothelium
cerebral, ou lame basale, est constituee de trois couches
accolees, l’une formee majoritairement de laminine-4 et -5
produites par les cellules endotheliales, l’autre de laminine-1
et -2 produites par les astrocytes, une troisieme couche, entre
les deux premieres, etant formee de collagene IV produite a la
fois par les cellules endotheliales et les astrocytes (Perlmutter
et Chui, 1990). Ces trois couches contiennent egalement
d’autres types de collagene, de glycoproteines et de proteo-
glycannes (Abrahamson, 1986 ; Persidsky et al., 2006).
L’importance de la lame basale dans l’integrite de la BHE a
ete longtemps sous-estimee alors qu’elle constitue une partie
importante du complexe neurovasculaire (Berzin et al., 2000).
Par leur action sur les proteines de la lame basale, les
proteases de la famille des matrix metalloproteases (MMP) et
leurs inhibiteurs, les tissue inhibitor of metalloproteases (TIMP),
sont impliques dans la regulation dynamique de la BHE dans
des conditions tant physiologiques que physiopathologiques
(Yong, 2005).
1.1.3. Les pericytesLes pericytes sont presents dans les microvaisseaux cere-
braux et non cerebraux, entoures de la lame basale des cellules
endotheliales, mais il faut noter que les microvaisseaux
cerebraux sont particulierement riches en pericytes. Les
pericytes sont largement impliques dans le maintien de
Fig. 1 – Le complexe neurovasculaire. La barriere hematoencephalique est formee de cellules endotheliales cerebrales qui
presentent des jonctions intercellulaires de type etanche, les jonctions serrees. Separees des cellules endotheliales par une
lame basale, divers types cellulaires, c’est-a-dire les pericytes, les astrocytes et les neurones, participent egalement a cette
architecture. Cela a amene recemment a concevoir ces differents acteurs comme faisant partie d’une meme entite appelee
« complexe neurovasculaire ». A. Vue en microscopie electronique d’un microvaisseau de rat en coupe coronale montrant le
complexe neurovasculaire. B et C. Reconstruction 3D d’une immunofluorescence en microscopie confocale sur cerveau de
rat montrant l’arbre vasculaire : cellules endotheliales cerebrales (vert) engainees par les astrocytes (rouge), visualises
respectivement par un immunomarquage specifique antifacteur de von Willebrand et antiglial fibrillary acidic protein
respectivement. C. La reconstruction 3D permet de voir nettement l’engainement des microvaisseaux par les pieds
astrocytaires.
The neurovascular unit. A. Electron microscopy of rat brain section showing a neurovascular unit. This complex includes
microvessel endothelial cells, based on basal lamina, pericytes embedded in basal lamina, astrocytes end-feet and some neurons in
the vicinity. B and C. Confocal microscopy 3D-reconstruction of rat brain section showing part of the cerebral vascular tree:
endothelial cells (green) surrounded by astrocytes (red), which are visualized with von-Willebrand factor and glial fibrillary acidic
protein staining respectively. C. Brain microvessels ensheated by astrocyte end-feet.
r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 5 ( 2 0 0 9 ) 8 6 3 – 8 7 4 865
l’integrite des vaisseaux (Lindahl et al., 1997), dans la
vasoregulation (Peppiatt et al., 2006) et le maintien d’une
permeabilite faible de la BHE.
1.1.4. Les astrocytesLes prolongements cellulaires des astrocytes (ou pieds
astrocytaires) forment un manchon entourant les microvais-
seaux cerebraux (Fig. 1). Meme si leur role dans l’induction et le
maintien de l’integrite de la BHE a ete bien documente depuis
plus de deux decennies (Janzer et Raff, 1987), les bases
moleculaires de cette activite ne sont toujours pas clairement
identifiees. De fait, de nombreux mediateurs secretes par les
astrocytes (ou les pericytes) ont ete proposes comme
contribuant a l’integrite de la BHE dont le glial-derived
neurotrophic factor (GDNF), l’angiopoietine-I (Lee et al., 2003 ;
Hori et al., 2004) et plus recemment l’angiotensine-II (Wosik
et al., 2007).
1.1.5. Les neuronesLes astrocytes perivasculaires et les pericytes, voire les
cellules endotheliales cerebrales elles-memes, sont en contact
etroit avec des projections neuronales. Celles-ci permettent
ainsi a des neuromediateurs de reguler le debit sanguin
regional. Les consequences precises physiologiques ou phy-
siopathologiques de ces interactions entre neurones et BHE
restent neanmoins assez mal connues.
1.2. Les jonctions serrees
L’endothelium microvasculaire cerebral presente, comme les
autres endothelia, des jonctions adherentes formees par
l’interaction homophile de molecules d’adherence sensibles
aux ions Ca2+, les VE-cadherines (vascular endothelial cadherin).
Ces molecules qui sont des glycoproteines transmembranai-
res, sont reliees au cytosquelette d’actine par le complexe des
catenines (Ballabh et al., 2004) (Fig. 2). L’endothelium cerebrale
se distingue cependant des autres endothelia par l’existence
de jonctions serrees (TJ). Ces TJ sont des jonctions inter-
cellulaires de type etanche qui sont responsables de la tres
faible permeabilite de la BHE vis-a-vis des proteines ou des
nutriments plasmatiques. Les TJ delimitent, au niveau des
cellules endotheliales, le pole apical (ou luminal, en contact
avec le sang) du pole basal (ou abluminal, face au parenchyme
cerebral).
Les TJ font intervenir trois types de molecules membranai-
res, l’occludine, les claudines et les junctional associatedmolecules
(JAM) qui interagissent de maniere homophile ou heterophile.
De plus, des proteines cytoplasmiques accessoires, comme les
zonula occludens (ZO) -1, ZO-2, ZO-3 et la cinguline (Wolburg et
Lippoldt, 2002) (Fig. 2), relient ces proteines membranaires au
cytosquelette d’actine et participent au maintien de l’integrite
structurale et fonctionnelle de la BHE.
1.2.1. OccludineIdentifiee en 1993 par cryofracture (Tsukita et Furuse, 1999),
l’occludine est une proteine de 65 kDa presentant quatre
domaines transmembranaires. Son domaine cytoplasmique
lie directement les proteines ZO. Differentes donnees expe-
rimentales suggerent que l’occludine serrait impliquee dans la
regulation des proprietes de la BHE, plutot que dans sa mise en
place au cours du developpement (Balda et al., 1996 ; Chen
et al., 1997 ; Wong et Gumbiner, 2003).
Fig. 2 – Les jonctions serrees au niveau de la barriere hematoencephalique. A. Coupe de cerveau de rat en microscopie
electronique montrant une jonction serree entre deux cellules endotheliales cerebrales. B. Vue schematique d’une jonction
serree. Les cellules endotheliales ont un contact intercellulaire etroit du a la presence de jonctions serrees formees par des
proteines transmembranaires : l’occludine, les claudines (claudine-3 et -5) associees au cytosquelette d’actine par des
proteines cytosoliques tels le famille des proteines zonula occludens. En peripherie de ces structures, les proteines
junctional associated molecules et les proteines des jonctions adherentes, telle la vascular endothelial cadherin, sont egalement
associees au cytosquelette d’actine par l’intermediaire des catenines.
Tight junctions (TJ) on the blood–brain barrier. A. Electron microscopy of rat brain section showing a TJ between two cerebral
endothelial cells. B. Schematic view of cerebral TJ. Cerebral endothelial cells have close intercellular contacts due to the presence of TJ
constituted by transmembrane proteins: occludin, claudins (claudin-3 and -5) associated with actin cytoskeleton via cytosolic
proteins, such as the zonula occludens family. Peripherally to TJ are localized junctional associated molecules and proteins of
adherens junctions, such as vascular endothelial cadherin which is also associated with actin cytoskeleton via catenins.
r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 5 ( 2 0 0 9 ) 8 6 3 – 8 7 4866
1.2.2. ClaudinesIdentifiees en 1998 (Furuse et al., 1998), les claudines
constituent une famille d’une vingtaine de petites proteines
de 22 kDa presentant, comme l’occludine, quatre domaines
transmembranaires. Elles sont exclusivement exprimees dans
divers tissus au niveau des TJ. Au niveau de la BHE, ce sont les
claudines-3 et -5 (et peut-etre la claudine-12) qui sont
exprimees (Morita et al., 1999 ; Liebner et al., 2000 ; Nitta
et al., 2003). Par leur domaine cytoplasmique, elles lient ZO-1,
ZO-2 et ZO-3 (Furuse et al., 1999). Ces molecules sont
impliquees dans l’etablissement des proprietes de la BHE
(Furuse et al., 1998 ; Furuse et al., 1999 ; Morita et al., 1999 ;
Furuse et al., 2001), comme le suggere l’observation de
l’augmentation de la permeabilite de la BHE dans des souris
ou le gene codant pour la claudine-5 a ete invalide (Nitta et al.,
2003).
1.2.3. Junctional associated moleculesLes proteines JAM appartiennent a la superfamille des
immunoglobulines. Elles possedent un domaine extracellu-
laire avec deux domaines de type immunoglobuline, un
domaine transmembranaire et un court domaine cytoso-
lique avec un motif de liaison aux proteines a domaine PDZ
(comme ZO-1) (Weber et al., 2007). Outre leur capacite
d’interaction homophile, les molecules JAM pourraient
egalement interagir avec des integrines leucocytaires,
telles que lymphocyte function associated antigen-1 (LFA-1 ou
CD11a) ou a-4b1 (ou very late antigen VLA-4) (Ostermann
et al., 2002). Ces molecules pourraient ainsi etre impliquees
directement ou indirectement dans la migration des
leucocytes a travers la BHE (Ostermann et al., 2002 ; Weber
et al., 2007).
1.2.4. Les proteines accessoiresLes proteines ZO-1, ZO-2, ZO-3 (Wolburg et Lippoldt, 2002), les
plus etudiees des proteines accessoires des TJ, appartiennent a
la famille des membrane-associated guanylate kinase-like proteins
(MAGUK) ; comme mentionne precedemment, elles consti-
tuent un lien moleculaire entre le cytosquelette d’actine et les
molecules transmembranaires (occludine, claudines, JAM)
(Itoh et al., 1999).
2. Regulation de la permeabilite del’endothelium cerebral
Les caracteristiques structurales de la BHE et de la barriere
sang–LCR limitent considerablement la diffusion paracellu-
laire de solutes circulants, parmi lesquels des xenobiotiques,
mais egalement des cellules immunitaires. Cependant, la
presence au niveau de l’endothelium cerebral d’une grande
variete de recepteurs et transporteurs membranaires assure le
transport specifique et la biodisponibilite cerebrale des
nutriments et des ions essentiels.
r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 5 ( 2 0 0 9 ) 8 6 3 – 8 7 4 867
2.1. Regulation de la permeabilite aux solutes
Alors que la diffusion d’une molecule a travers les membranes
cellulaires depend classiquement de son coefficient de solubi-
lite lipidique (ou hydrophobicite, definie initialement comme
son coefficient de partition octanol/eau), de sa masse molecu-
laire et de sa conformation, le passage de molecules a travers la
BHE est largement dependant detransporteursou derecepteurs
specifiques (Begley, 2004 ; Loscher et Potschka, 2005b).
2.1.1. Canaux aqueux et ioniquesEn raison a la fois de l’existence d’une boıte cranienne
circonscrite interdisant tout exces d’eau pouvant conduire a
un œdeme et de l’importance des mouvements ioniques pour
la propagation de l’influx nerveux, le maintien de l’homeo-
stasie cerebrale aqueuse et ionique necessite une stricte
regulation. Les molecules d’eau sont capables de traverser
l’endothelium cerebral par simple diffusion par voie para-
cellulaire et par voie vesiculaire a travers les cellules
endotheliales avant d’etre prises en charge au niveau des
pieds astrocytaires perivasculaires par des canaux specifiques,
Tableau 1 – Transport des principaux ions monovalents et divade Pardridge, 1998).Monovalent and divalent ion transport on the blood–brain barrier
Localisation
Transport du Na+
Na+/K+ ATPase Basal
Antiport Na+/H+ Apicale, basa
Cotransporteur Na+/K+/Cl� ND
Transport du K+
Na+/K+ ATPase Basale
Cotransporteur Na+/K+/Cl� ND
Canal K+ ND
Canal K+ ATP dependant ND
Canal K+ Ca2+ dependant (canal SK) ND
Transport du H+
Antiport Na+/H+ Apicale, basa
H+ ATPase ND
Transport du Cl�
Cl�/HCO�3 ND
Canal Cl� ND
Transport du Ca2+
ATPase Ca2+/Mg2+ dependante ND
Transport du Mg2+
ATPase Ca2+/Mg2+ dependante ND
Transport non selectif
Canal a cations Ca2+/ATP dependant ND
Canal Na+/K+/Ca2+ (canal SA)
Il ne semble pas exister de canaux Ca2+ voltage dependant au niveau de
ete caracterise pour l’heure. Peu des donnees existent quant au pas
Abreviations : ND : non determine ; Na+ : sodium ; K+ : potassium ; Cl� :
Voltage dependent Ca2+ channels have not been described on the blood–brain barr
Abbreviations: ND: not determined; Na+: sodium; K+: potassium; Cl�: chlorine; C
appeles aquaporines. Les aquaporines constituent une famille
de six proteines transmembranaires s’assemblant en homote-
trameres pour former un canal facilitant le transport
bidirectionnel de l’eau. Au niveau des pieds astrocytaires,
seule est exprimee l’aquaporine-4 (AQP-4) (Amiry-Moghad-
dam et Ottersen, 2003 ; Tait et al., 2008), recemment impliquee
dans la physiopathologie de la neuromyelite optique (Lennon
et al., 2005). Cette expression astrocytaire polarisee d’AQP-4
(Saadoun et al., 2005) ainsi que l’absence d’expression d’AQP-1
sur les cellules endotheliales de la BHE in vivo (resultat
retrouve in vitro sur des cellules endotheliales cultivees en
presence d’astrocytes alors que des cellules endotheliales
cultivees isolement expriment AQP-1) reflete l’interaction
fonctionnelle entre cellules endotheliales cerebrales et astro-
cytes perivasculaires (Dolman et al., 2005).
Les ions monovalents essentiels que sont le sodium (Na+),
le potassium (K+), le chlore (Cl�) et les ions hydrogenes (H+)
sont capables de traverser la BHE par differents canaux ou par
des ATPases (Tableau 1). Ces canaux sont soit des uniports soit
des antiports et sont pour la plupart non dependants du
voltage. Le transport du Na+, du K+ et des ions H+ est assez bien
lents au niveau de la barriere hematoencephalique (adapte
.
Expression
Retrouvee in vitro, in vivo
le ND Retrouve in vitro, in vivo
In vitro, non detecte in vivo
Retrouvee in vitro, in vivo
Retrouve uniquement in vitro
ND
Retrouve in vitro, mis en evidence
uniquement par electrophysiologie
et pas de maniere biochimique
ND
le ND Retrouve in vitro, in vivo
Fonctionnalite a la BHE discutee car
presente dans des vacuoles
Transport saturable
Controverse a la BHE
Controverse
Controverse
Transporte le Na+ et le K+, pas le Ca2+
sensible a l’amiloride mais moins que le
canal Na+ epithelial classique
Transporte le Na+, le K+ et le Ca2+
la BHE. En revanche, des canaux Cl� semblent exister mais n’ont pas
sage des ions divalents. Des ATPases pourraient etre impliquees.
chlore ; Ca2+ : calcium ; Mg2+ : magnesium.
ier (BBB). Cl� channels exist but, until now, have not been well characterized.
a2+: calcium; Mg2+: magnesium (adapted from Pardridge, 1998).
r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 5 ( 2 0 0 9 ) 8 6 3 – 8 7 4868
decrit alors qu’il persiste des incertitudes quant aux modalites
exactes de passage du Cl�. Il en est de meme pour les ions
divalents, tels le calcium (Ca2+) ou le magnesium (Mg2+), dont
les modalites exactes de passage restent encore mal connues
(Pardridge, 1998).
2.1.2. TransporteursLes transporteurs responsables de l’influx et de l’efflux des
nutriments endogenes ainsi que des xenobiotiques au niveau
Tableau 2 – Transporteurs de la famille solute carrier exprimesKusuhara et Sugiyama, 2005 ; Ohtsuki et Terasaki, 2007 ; TsuSolute carrier family transporters on the blood–brain barrier (adap2007; Tsuji, 2005).
Genes Substra
Transport de substrats energetiques
GLUT1 SLC2A1 Hexoses : D-glucose, D-m
D-galactose, D-xylose
MCT1 SLC16A1 Acides monocarboxyliqu
pyruvate ; corps cetoniq
Medicaments : acide ace
acide nicotinique, certai
probenecide
CRT SLC6A8 Creatine
Transport d’acides amines
LAT1 (systeme L) SLC7A5 Acides amines neutres d
leucine, phenylalanine,
threonine, isoleucine, m
Medicaments : L-dopa, a
a -methyl-paratyrosine,
CAT1 (systeme y+) SLC7A2 Acides amines avec grou
cationique sur chaıne la
lysine, arginine, ornithin
EAAT1,2,3 SLC1A Acides amines anioniqu
ASCT2 SLC1A5 L-Asp, L-Glu
ATA2 (systeme A) ND Acides amines neutres d
taille : L-proline, L-alanin
xCT/4F2hc (Systeme x�c) SLC7A11 L-cystine, L-Glu
TAUT (systeme b) SLC6A6 Taurine, b-alanine
Systeme ASC/B0+ ND L-Ala
Transport de neurotransmetteurs
GAT2/BGT1 SLC6A12 GABA
SERT Serotonine
NET Noradrenaline
Transport de nucleosides
CNT2 Nucleosides
Transport d’anions/cations organiques
OATP SLCO Anions organiques : thy
taurocholate, DHEA
Medicaments : digoxine
lovastatine, simvastatin
OAT SLC22A Anions organiques
Medicaments : benzylpe
cimetidine, ranitine
OCT SLC22A1 a 3 Cations organiques : neu
monoaminergiques, cho
OCTN SLC22A4 a 5 Carnitine, acetyl-carnitin
RST (URAT1) Anions organiques, urat
Les systemes L et y+ sont sodium-independant alors que les systemes A e
non determine).
The L and y+ systems are sodium-independent whereas the A and ASC/B0+ syst
de la BHE appartiennent a deux grandes familles : les
transporteurs solute carrier (SLC) et les transporteurs ATP
binding cassette (ABC) (de Lange, 2004 ; Loscher et Potschka,
2005a ; Loscher et Potschka, 2005b ; Tsuji, 2005).
2.1.2.1. Les transporteurs de la famille SLC. De nombreux
genes codant pour ces transporteurs ont ete identifies et ont
permis de distinguer 43 sous-familles au sein de la famille SLC
(Kusuhara et Sugiyama, 2005). Seuls certains sont exprimes au
au niveau de la barriere hematoencephalique (adapte deji, 2005).ted from Kusuhara et Sugiyama, 2005; Ohtsuki et Terasaki,
ts Localisation Direction
annose, L, A Vers le cerveau
es : lactate,
ues
L, A Vers le cerveau
tyl-salicylique,
nes b-lactamines,
L, A Vers le cerveau
e grande taille :
tryptophane,
ethionine, valine
ND Vers le cerveau
-methyldopa,
gabapentine
pement
terale :
e
ND Vers le cerveau
es A Vers le sang
A Vers le sang
e petite
e
ND vers le sang
ND Vers le cerveau
ND Bidirectionnelle
ND Vers le sang
ND Vers le sang
L, A ND
A ND
ND Vers le cerveau
roxine, L, A (variable selon
les differentes OATP)
Bidirectionnelle
(variable selon les
differentes OATP)
, thyroxine,
e, rocuronium
A Vers le sang
nicilline,
rotransmetteurs
line
ND ND
e ND Vers le cerveau
e ND ND
t ASC/B0+ sont dependant du sodium (L : luminal ; A : abluminal ; ND :
ems are sodium-dependent (L: luminal; A: abluminal; ND: not determined).
r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 5 ( 2 0 0 9 ) 8 6 3 – 8 7 4 869
niveau de la BHE (Tableau 2). Nous ne decrirons brievement
que les plus etudies (Tsuji, 2005).
2.1.2.1.1. Transport de substrats energetiques (sucres, lactate,
creatine). Le glucose passe la BHE par un transport facilite,
independant du sodium, par des proteines a 12 regions
transmembranaires (Vannucci et al., 1997), les proteines GLUT
(SLC2A) (Tsuji, 2005). GLUT1 est exprime par de nombreux
types cellulaires (dont les astrocytes), mais les CE cerebrales
l’expriment a un niveau particulierement eleve ; les neurones
expriment un autre transporteur, GLUT3. GLUT1 est majori-
tairement exprime a la membrane luminale (Roberts et al.,
2008) et peut transporter tous les D-hexoses (le D-glucose, le D-
mannose, le D-galactose et le D-xylose). Le lactate et le pyruvate
sont transportes par le monocarboxylic acid transporter (MCT)1
(SLC16A1). Ce transporteur, exprime au niveau des membra-
nes luminales et abluminales des cellules endotheliales
cerebrales, prend en charge egalement les acides monocarbo-
xyliques, les corps cetoniques, certains acides monocarboxy-
liques medicamenteux comme le probenecide, l’acide
salicylique, l’acide nicotinique et certaines b-lactamines
(Tsuji, 2005 ; Pardridge, 2007).
2.1.2.1.2. Transports des acides amines. Le glutamate, l’aspar-
tate, la glycine et l’acide g-amino-butyrique (GABA), principaux
neurotransmetteurs au niveau du systeme nerveux central,
sont capables d’etre synthetises localement, secretes, puis
recycles. Tous les autres acides amines essentiels proviennent
de lacirculationperipheriqueetsont transportes vers lecerveau
a travers la BHE. Differents transporteurs ont ete decrits pour les
acides amines au niveau de la BHE (Tableau 2), classiquement
classes selon leurs caracteristiques fonctionnelles, leur depen-
dance au sodium et leur specificite pour leurs substrats (Tsuji,
2005 ; Ohtsuki et Terasaki, 2007). Les deux principaux systemes
independants du sodium sont le systeme L et le systeme y+. Les
acides amines neutres (leucine, phenylalanine, tryptophane,
threonine, isoleucine, methionine, valine) et certains medica-
ments comme la L-dopa, l’a-methyldopa, l’a-methyl-paratyro-
sine ou la gabapentine, en raison de sa structure cyclique, sont
transportes par le systeme L. Il a pu etre montre recemment que
le transporteur majeur de ce systeme au niveau de la BHE est
LAT1 (SLC7A5) (Tsuji, 2005 ; Pardridge, 2007). C’est l’action de ce
transporteur qui explique la moindre efficacite de la levodopa
apres un repas riche en proteines liee a une competition vis-a-
vis du transporteur (Nutt et al., 1984). Les acides amines
cationiques (lysine, arginine, ornithine) sont transportes quant
a eux par lesystemey+, notamment cationic aminoacid transporter
(CAT1, SLC7A2).
D’autres transporteurs exprimes au niveau de la BHE
permettent le transport de neurotransmetteurs, de nucleosi-
des, de differentes hormones et de medicaments en condi-
tions pathologiques (Tableau 2). Deux sous-familles de ces
transporteurs sont largement etudiees en raison de leur
implication dans la biodisponibilite de nombreux medica-
ments au niveau du parenchyme cerebral et ils constituent
ainsi des cibles therapeutiques potentielles : ce sont les organic
anion transporting polypeptides (OATP/SLCO/SLC21) et les organic
anion transporters (OAT/SLC22A) (Tsuji, 2005 ; Ohtsuki et
Terasaki, 2007). Parmi les OATP, les cellules endotheliales
cerebrales humaines expriment les isoformes OATP1A2 et
OATP1C1 (Kusuhara et Sugiyama, 2005). OATP1C1 compte
parmi ses substrats la thyroxine et son expression est regulee
par les taux d’hormones thyroıdiennes (Kusuhara et
Sugiyama, 2005).
2.1.2.2. Les transporteurs ABC. Les transporteurs ABC ont la
particularite d’etre impliques dans l’extrusion des molecules
potentiellement toxiques en dehors du cerveau ou du LCR :
elles sont de fait egalement appelees pompes d’efflux. La
famille des transporteurs ABC a un tres large spectre d’action,
prenant en charge des molecules de structures tres variees
(allant d’ions a des polypeptides) contre un gradient de
concentration a travers la membrane, grace a l’hydrolyse de
l’ATP (ou ABC) (Loscher et Potschka, 2005b). Chez l’homme,
48 transporteurs ABC ont ete decrits (de Lange, 2004), parmi
lesquels plusieurs jouent un role majeur au niveau de la BHE
(Tableau 3).
2.1.2.2.1. La P-glycoproteine (P-gp)/ABCB1. Decrite en 1976
(Juliano et Ling, 1976) comme le transporteur responsable de la
resistance de cellules cancereuses a de nombreuses molecules
de chimiotherapie, la P-gp est le premier transporteur identifie
au niveau des CE de la BHE (Cordon-Cardo et al., 1989 ;
Thiebaut et al., 1989). C’est une glycoproteine de 170 kDa,
produit du gene ABCB1 (appele aussi MDR1). La P-gp est
localisee dans la membrane apicale des CE cerebrales (de
Lange, 2004 ; Loscher et Potschka, 2005a). Son role physiolo-
gique au niveau de la BHE a ete confirme sur des modeles de
souris dans lesquelles le gene ABCB1/MDR1 a ete invalide, qui
presentent une sensibilite accrue a de nombreuses substances
neurotoxiques qui se sont averees etre des substrats de la P-gp
(Schinkel et al., 1994 ; Schinkel et al., 1997).
2.1.2.2.2. Les multidrug resistance proteins (MRP). Au nombre
de neuf, les MRP sont des transporteurs d’anions organiques a
spectre large, capables de transporter les substances anioni-
ques chargees negativement et les substances neutres
conjuguees au glutathion, au glucuronate ou au sulfate
(Deeley et Cole, 2006) (Tableau 3). Au niveau de la BHE, les
principales MRP exprimees sont MRP4 et MRP5, presentes dans
la membrane apicale ; en outre MRP1 semble etre exprimee a
un niveau moindre, vraisemblablement dans les membranes
apicale et basale, tandis que l’expression de MRP2 reste
controversee (Dombrowski et al., 2001 ; Nies et al., 2004 ;
Loscher et Potschka, 2005b ; Dauchy et al., 2008).
2.1.2.2.3. La breast cancer resistance protein (BCRP)/ABCG2. La
BCRP, codee par le gene ABCG2, a ete decrite initialement dans
une lignee de cellules de cancer du sein resistante a la
chimiotherapie (Loscher et Potschka, 2005b). Cette proteine
partage une distribution similaire a celle de la P-gp, dans la
membrane apicale des cellules endotheliales cerebrales. A
defaut de connaıtre les niveaux relatifs d’expression de la P-gp
et de BCRP au niveau de la BHE humaine, il a ete rapporte
recemment que le taux d’expression du transcrit du gene BCRP
semble etre sensiblement superieur a celui du gene ABCB1/
MDR1 (Dauchy et al., 2008). En outre, il est interessant de noter
que l’expression de BCRP semble augmentee dans les
situations ou la P-gp est inactivee, comme dans le cas de
souris chez lesquelles le gene ABCB1/MDR1 a ete invalide
(Cisternino et al., 2004).
2.1.3. Transport par internalisation de recepteursDes recepteurs localises au niveau de la membrane plasmique
des cellules endotheliales cerebrales peuvent etre internalises
Tableau 3 – Transporteurs ABC exprimes au niveau de la barriere hematoencephalique et leurs principaux substrats etinhibiteurs (adapte de de Lange, 2004 ; Loscher et Potschka, 2005a ; Loscher et Potschka, 2005b ; Nies, 2004 ; Tsuji, 2005).ABC transporters expressed on the blood–brain barrier and their main substrates and inhibitors (adapted from de Lange, 2004;Loscher et Potschka, 2005a; Loscher et Potschka, 2005b; Tsuji, 2005).
Genes Substrats Inhibiteurs
Pgp ABCB1 (MDR1) Anticancereux : doxorubicine, daunorubicine, vinblastine,
vincristine, etoposide, paclitaxel, methotrexate
Inhibiteurs de 1re generation : verapamil,
cyclosporine A, quinidine, quinine, amiodarone
Immunosuppresseurs : cyclosporine A, sirolimus,
tacrolimus
Inhibiteurs de 2e generation :
valspodar, elacridar, biricodar,
dexverapamil
Corticoides : dexamethasone, hydrocortisone,
corticosterone, cortisol, aldosterone
Analgesiques : morphine, fentanyl Inhibiteurs de 3e generation :
zosuquidar, tariquidar, laniquidar
Traitement du VIH : amprenavir, indinavir, nelfinavir,
ritonavir, saquinavir
Antiepileptiques : phenytoine, carbamazepine,
lamotrigine, phenobarbital, gabapentine, topiramate
Antibiotiques : cephalosporines, erythromycine,
tetracyclines, rifampicine, fluoroquinolones, ketoconazole,
Divers : citalopram, colchicine, digoxine, domperidone,
quinidine, verapamil
MRP1 ABCC1 (MRP1) Anticancereux : etoposide, vincristine, doxorubicine,
methotrexate, melphalan
Probenecide, certains inhibiteurs
de la Pgp
Traitement du VIH : ritonavir, saquinavir
Divers : cyclosporine A, verapamil, gluthationine,
glucuronide
MRP4 ABCC4 (MRP4) Anticancereux : methotrexate, topotecan Probenecide
Traitement du VIH : ATZ, zidovudine
Divers : prostaglandines
MRP5 ABCC5 (MRP5) Analogues nucleotidiques Probenecide, sildenafil
BCRP ABCG2 (BCRP) Anticancereux : anthracyclines, methotrexate,
mitoxanthrone, irinotecan.
Traitement du VIH : lamivudine
chevauchements avec Pgp, MRP1 et MRP2
r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 5 ( 2 0 0 9 ) 8 6 3 – 8 7 4870
par la voie des endosomes et etre recycles a la membrane ou
transportes du cote abluminal ou ils delivrent leur substrat (de
Boer et al., 2003). C’est notamment le cas pour la transferrine,
l’insuline, l’insulin-like growth factor, la leptine et les low density
lipoproteins (LDL) (Duffy et Pardridge, 1987 ; Fishman et al.,
1987 ; Pardridge et al., 1995 ; Zhang et Pardridge, 2001 ; Miller
et al., 2005).
L’exemple le mieux documente est le recepteur de la
transferrine (TfR) qui est fortement exprime au niveau des
cellules endotheliales cerebrales (Jefferies et al., 1984), meme
si seulement 10 % environ des TfR sont exposes a la membrane
plasmique (de Boer et al., 2003). Le recepteur, un homodimere
forme de deux sous-unites liant chacune une molecule de
transferrine, permet l’internalisation de l’holotransferrine (la
transferrine ayant lie deux ions ferriques Fe3+) (de Boer et al.,
2003), par endocytose dependante ou non des vesicules a
clathrine (Descamps et al., 1996 ; Visser et al., 2004). L’interet
croissant pour ce recepteur est en rapport avec les espoirs
therapeutiques qu’il suscite (Zhang et al., 2001) (Section 3).
L’insuline traverse la BHE apres liaison de son recepteur
membranaire (INSR), forme de deux sous-unites a et de deux
sous-unites b (Gaillard et al., 2005), localise a la membrane
plasmique luminale des cellules endotheliales cerebrales :
apres interaction avec l’insuline, le recepteur change de
conformation, son activite tyrosine kinase est activee et il
est internalise (Ullrich, 1985). Comme pour TfR, differentes
strategies therapeutiques basees sur l’utilisation de ce
recepteur ont ete developpees (« Partie III » de la revue sur
la barriere hematoencephalique).
Le transport de lipoproteines a travers la BHE est important
pour repondre aux besoins en lipides des cellules cerebrales.
Ce transport se fait par la famille des recepteurs aux
lipoproteines de faible densite (LDL), notamment le LDL
receptor-related protein (LRP)-1 et LRP-2 (ou megaline), (Dehouck
et al., 1997). Le recepteur LRP-2 en particulier est responsable
de la majeure partie du transport des lipides de la face
luminale vers la face abluminale.
D’autres recepteurs membranaires exprimes par les
cellules endotheliales cerebrales contribuent egalement a
l’internalisation et au transport de leurs ligands a travers la
BHE : c’est le cas notamment du recepteur receptor for
advanced glycation end products (RAGE) qui pourrait jouer un
role important dans la physiopathologie de la maladie
d’Alzheimer en transportant le peptide amyloıde Ab du sang
vers le cerveau (Deane et al., 2004 ; Chen et al., 2007) (« Partie
II » de la revue sur la barriere hematoencephalique).
2.2. Regulation de la migration cellulairetransendotheliale
Les differentes etapes du processus de migration transendo-
theliale des leucocytes sont bien connues et peuvent etre
Fig. 3 – Migration transendotheliale des leucocytes au niveau de la barriere hematoencephalique. La migration
transendotheliale des leucocytes se fait en plusieurs etapes qui sont controlees par differentes molecules (selectines, LFA-1,
VLA-4, CD44) et leurs contre-recepteurs (ligands des selectines, ICAM-1, VCAM-1, CD44) exprimes par les cellules
endotheliales. Apres les etapes de roulement, l’adherence puis la migration transendotheliale est mediee par la formation
de protrusions membranaires a la surface des cellules endotheliales, appelees coupes de migration. Le role de ces
differentes structures dans la migration paracellulaire et/ou transcellulaire in vivo est toujours debattu.
Transendothelial migration through the blood–brain barrier. Leukocyte transendothelial migration proceeds in several steps that are
highly controlled by various adhesion molecules (selectins, LFA-1, VLA-4, CD44) and their respective counter-receptors (selectin
ligands, ICAM-1, VCAM-1, CD44) expressed by ECs. After tethering and rolling, firm adhesion and transendothelial migration of
leukocytes are mediated by the formation of apical membrane protrusions, termed transmigratory cups, at the surface of ECs.
Whether these structures support paracellular and/or transcellular migration in vivo is still debated.
r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 5 ( 2 0 0 9 ) 8 6 3 – 8 7 4 871
egalement considerees dans le cadre de la migration a travers
la BHE (Engelhardt et Wolburg, 2004 ; Engelhardt et Ransohoff,
2005). On distingue generalement quatre etapes successives :
le roulement, l’adherence, la migration (ou diapedese) et la
retention tissulaire (Fig. 3). Ces quatre etapes font intervenir
differentes molecules d’adherence leucocytaire et leurs
contre-recepteurs endotheliaux. En situation inflammatoire,
l’adherence et la migration leucocytaires sont stimulees par
une augmentation de l’expression de ces molecules d’adhe-
rence sur les deux types cellulaires et de leur affinite
d’interaction. Ainsi, seuls des leucocytes actives, en situation
inflammatoire, sont capables de migrer a travers la BHE vers le
parenchyme cerebral.
2.2.1. Le roulementLe roulement des leucocytes sur l’endothelium vasculaire est
generalement dependant des selectines (L-, P-, E-selectines),
de l’integrine a4b1 (ou VLA-4) et de CD44 (Steeber et al., 2005),
ces dernieres interagissant, respectivement, avec VCAM-1 et
l’acide hyaluronique (Steeber et al., 2005) exprimes a la
membrane endotheliale apicale. Il semble qu’au niveau de
la BHE, le couple VLA-4–VCAM-1 joue un role preponderant
(Engelhardt et al., 1997).
2.2.2. L’adherenceLes selectines, CD44 et l’acide hyaluronique sont egalement
impliques dans l’adherence faible, la premiere etape de
l’adherence. Celle-ci est suivie par l’adherence ferme depen-
dante de la liaison des integrines leucocytaires VLA-4 et aLb2
(LFA-1), activees en reponse a des chimiokines variees, aux
molecules d’adherence VCAM-1 et ICAM-1 endotheliales,
respectivement (Steeber et al., 2005). Il semble en outre que
ces molecules d’adherence pourraient donner lieu a des
interactions croisees qui renforceraient l’adherence
leucocytaire : c’est ainsi qu’une interaction fonctionnelle
entre CD44 et VLA-4 (Nandi et al., 2004) a ete decrite, tandis que
la liaison de VLA-4 a VCAM-1 pourrait augmenter l’affinite de
LFA-1 pour ICAM-1 (Chan et al., 2000).
Au cours de cette etape, les cellules endotheliales repondent
a l’adherence des leucocytes en emettant des prolongements
membranaires qui entourent les leucocytes et contribuent a
leur adherence ferme et a leur migration (Fig. 3) : ces structures
membranaires contenant ICAM-1, VCAM-1 et CD44 sont
appelees coupes de migration, docking structures ou transmigra-
tory cups (Barreiro et al., 2002 ; Carman et al., 2003).
2.2.3. La migration transendothelialeOn sait aujourd’hui que la migration transendotheliale des
leucocytes, longtemps consideree comme exclusivement ou
majoritairement paracellulaire, intervient egalement selon
une voie transcellulaire (Dejana, 2006 ; Carman et al., 2007 ;
Carman et Springer, 2008). La contribution relative des deux
mecanismes reste cependant encore incertaine et pourrait
dependre de l’organe considere et de la localisation du site
d’infiltration leucocytaire dans l’arbre vasculaire (Millan et al.,
2006) ; au niveau de la BHE, l’existence d’une migration
transcellulaire a ete demontree (Wolburg et al., 2005) et
pourrait constituer un mecanisme majeur d’infiltration
cerebrale leucocytaire, compte tenu de la presence des TJ
limitant la migration transendotheliale paracellulaire.
r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 5 ( 2 0 0 9 ) 8 6 3 – 8 7 4872
2.2.3.1. Migration paracellulaire. Au cours de leur migration
transendotheliale paracellulaire, les leucocytes maintiennent
un contact etroit avec les deux cellules endotheliales
adjacentes, grace notamment a une interaction homophile
en trans des molecules jonctionnelles CD99 et PECAM-1, ce qui
preserve l’integrite de l’endothelium et de ses proprietes de
permeabilite. Les molecules JAM-A endotheliales et JAM-A
leucocytaires pourraient egalement etre impliques dans ces
mecanismes (Chavakis et al., 2003 ; Weber et al., 2007). Plus
recemment et de maniere inattendue, la proteine prion
normale PrPC, exprimee par les CE essentiellement au niveau
des jonctions intercellulaires, a ete impliquee dans la migra-
tion des monocytes (Viegas et al., 2006). Cependant, alors que
l’importance de la migration paracellulaire semblait averee
par l’inhibition de la migration transendotheliale par des
anticorps bloquant les proteines PECAM-1 ou JAM, (Johnson-
Leger et al., 2000 ; van Buul et Hordijk, 2004), la presence de ces
memes proteines au niveau des coupes de migration (Carman
et al., 2007) pourrait remettre en cause ces conclusions.
2.2.3.2. Migration transcellulaire. Les differentes etapes de
roulement, d’adherence et la formation de coupes de migra-
tion semblent conduire egalement a la migration leucocytaire
transcellulaire (Carman et Springer, 2008 ; Engelhardt et
Wolburg, 2004). Au contact des cellules endotheliales, les
leucocytes forment des protrusions membranaires de type
podosomes, riche en actine, qui s’enfoncent partiellement
dans la membrane apicale des cellules endotheliales (comme
si le leucocyte « marchait » sur les cellules endotheliales),
avant de former des pores transcellulaires permettant le
passage des leucocytes (Carman et al., 2007) : ces podosomes
sont alors en contact etroit avec des proteines endotheliales
du complexe SNARE (VAMP-2 et -3), ICAM-1, caveoline-1 et la
structure vesiculaire sous-membranaire connue sous le nom
d’organe vesiculovacuolaire (Millan et al., 2006 ; Carman et
Springer, 2008).
Alors qu’ils ont traverse l’endothelium, les leucocytes
actives vont poursuivre leur migration au sein du tissu
cerebral inflammatoire en faisant intervenir des mecanismes
dependants des MMP (Sellebjerg et Sorensen, 2003), par une
action sur les cytokines et les chimiokines (Van Lint et Libert,
2007).
3. Conclusion
Les donnees recentes de biologie cellulaire et moleculaire, tant
in vivo dans differents modeles animaux et chez l’homme, que
in vitro grace a la disponibilite de modeles cellulaires de BHE,
ont permis de mieux preciser l’organisation structurale et
fonctionnelle du complexe neurovasculaire. Par l’existence de
TJ entre les CE cerebrales, l’endothelium microvasculaire
cerebral presente une diffusion passive extremement faible
des solutes circulants ; l’expression concomitante par les CE
cerebrales de differents systemes specifiques de transport
actif permet un controle strict du passage a travers la BHE des
nutriments indispensables au cerveau et l’elimination de
metabolites potentiellement toxiques. En outre, l’expression
apicale et/ou jonctionnelle de nombreuses molecules d’adhe-
rence par les CE cerebrales, en condition physiologique ou
inflammatoire, leur permet de controler l’infiltration leuco-
cytaire dans le parenchyme cerebral, par la voie paracellulaire
ou transcellulaire.
4. Conflits d’interets
Aucun.
r e f e r e n c e s
Abbott NJ, Ronnback L, Hansson E. Astrocyte-endothelialinteractions at the blood–brain barrier. Nat Rev Neurosci2006;7:41–53.
Abrahamson DR. Recent studies on the structure and pathologyof basement membranes. J Pathol 1986;149:257–78.
Amiry-Moghaddam M, Ottersen OP. The molecular basis ofwater transport in the brain. Nat Rev Neurosci 2003;4:991–1001.
Balda MS, Whitney JA, Flores C, Gonzalez S, Cereijido M, MatterK. Functional dissociation of paracellular permeability andtransepithelial electrical resistance and disruption of theapical-basolateral intramembrane diffusion barrier byexpression of a mutant tight junction membrane protein. JCell Biol 1996;134:1031–49.
Ballabh P, Braun A, Nedergaard M. The blood–brain barrier: anoverview: structure, regulation, and clinical implications.Neurobiol Dis 2004;16:1–13.
Barreiro O, Yanez-Mo M, Serrador JM, Montoya MC, Vicente-Manzanares M, Tejedor R, et al. Dynamic interaction ofVCAM-1 and ICAM-1 with moesin and ezrin in a novelendothelial docking structure for adherent leukocytes. J CellBiol 2002;157:1233–45.
Begley DJ. ABC transporters and the blood–brain barrier. CurrPharm Des 2004;10:1295–312.
Berzin TM, Zipser BD, Rafii MS, Kuo-Leblanc V, Yancopoulos GD,Glass DJ, et al. Agrin and microvascular damage inAlzheimer’s disease. Neurobiol Aging 2000;21:349–55.
Brightman MW, Kadota Y. Nonpermeable and permeablevessels of the brain. NIDA Res Monogr 1992;120:87–107.
Carman CV, Jun CD, Salas A, Springer TA. Endothelial cellsproactively form microvilli-like membrane projectionsupon intercellular adhesion molecule 1 engagement ofleukocyte LFA-1. J Immunol 2003;171:6135–44.
Carman CV, Sage PT, Sciuto TE, de la Fuente MA, Geha RS, OchsHD, et al. Transcellular diapedesis is initiated by invasivepodosomes. Immunity 2007;26:784–97.
Carman CV, Springer TA. Trans-cellular migration:cell–cell contacts get intimate. Curr Opin Cell Biol2008;20:533–40.
Chan AK, Goedegebuure PS, von Bernstorff W, Carritte AL,Chung M, Stewart RA, et al. B7, 1 costimulation increases T-cell proliferation and cytotoxicity via selective expansion ofspecific variable alpha and beta genes of the T-cell receptor.Surgery 2000;127:342–50.
Chavakis T, Preissner KT, Santoso S. Leukocyte trans-endothelial migration: JAMs add new pieces to the puzzle.Thromb Haemost 2003;89:13–7.
Chen X, Walker DG, Schmidt AM, Arancio O, Lue LF, Yan SD.RAGE: a potential target for Abeta-mediated cellularperturbation in Alzheimer’s disease. Curr Mol Med2007;7:735–42.
Chen Y, Merzdorf C, Goodenough DA. COOH terminus ofoccludin is required for tight junction barrier function inearly Xenopus embryos. J Cell Biol 1997;138:891–9.
r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 5 ( 2 0 0 9 ) 8 6 3 – 8 7 4 873
Cisternino S, Rousselle C, Debray M, Scherrmann JM. In situtransport of vinblastine and selected P-glycoproteinsubstrates: implications for drug–drug interactions at themouse blood–brain barrier. Pharm Res 2004;21:1382–9.
Cordon-Cardo C, O’Brien JP, Casals D, Rittman-Grauer L, BiedlerJL, Melamed MR, et al. Multidrug-resistance gene (P-glycoprotein) is expressed by endothelial cells at blood–brain barrier sites. Proc Natl Acad Sci U S A 1989;86:695–8.
Dauchy S, Dutheil F, Weaver RJ, Chassoux F, Daumas-Duport C,Couraud PO, et al. ABC transporters, cytochromes P450 andtheir main transcription factors: expression at the humanblood–brain barrier. J Neurochem 2008;107:1518–28.
de Boer AG, van der Sandt IC, Gaillard PJ. The role of drugtransporters at the blood–brain barrier. Annu RevPharmacol Toxicol 2003;43:629–56.
de Lange EC. Potential role of ABC transporters as adetoxification system at the blood–CSF barrier. Adv DrugDeliv Rev 2004;56:1793–809.
Deane R, Wu Z, Zlokovic BV. RAGE (yin) versus LRP (yang)balance regulates alzheimer amyloid beta-peptideclearance through transport across the blood–brain barrier.Stroke 2004;35(Suppl. 1):2628–31.
Deeley RG, Cole SP. Substrate recognition and transport bymultidrug resistance protein 1 (ABCC1). FEBS Lett2006;580:1103–11.
Dehouck B, Fenart L, Dehouck MP, Pierce A, Torpier G, CecchelliR. A new function for the LDL receptor: transcytosis of LDLacross the blood–brain barrier. J Cell Biol 1997;138:877–89.
Dejana E. The transcellular railway: insights into leukocytediapedesis. Nat Cell Biol 2006;8:105–7.
Descamps L, Dehouck MP, Torpier G, Cecchelli R. Receptor-mediated transcytosis of transferrin through blood–brainbarrier endothelial cells. Am J Physiol 1996;270:H1149–58.
Dolman D, Drndarski S, Abbott NJ, Rattray M. Induction ofaquaporin 1 but not aquaporin 4 messenger RNA in ratprimary brain microvessel endothelial cells in culture. JNeurochem 2005;93:825–33.
Dombrowski SM, Desai SY, Marroni M, Cucullo L, Goodrich K,Bingaman W, et al. Overexpression of multiple drugresistance genes in endothelial cells from patients withrefractory epilepsy. Epilepsia 2001;42:1501–6.
Duffy KR, Pardridge WM. Blood–brain barrier transcytosis ofinsulin in developing rabbits. Brain Res 1987;420:32–8.
Dziegielewska KM, Ek J, Habgood MD, Saunders NR.Development of the choroid plexus. Microsc Res Tech2001;52:5–20.
Engelhardt B, Ransohoff RM. The ins and outs of T-lymphocytetrafficking to the CNS: anatomical sites and molecularmechanisms. Trends Immunol 2005;26:485–95.
Engelhardt B, Vestweber D, Hallmann R, Schulz M. E- and P-selectin are not involved in the recruitment ofinflammatory cells across the blood–brain barrier inexperimental autoimmune encephalomyelitis. Blood1997;90:4459–72.
Engelhardt B, Wolburg H. Mini-review: Transendothelialmigration of leukocytes: through the front door or aroundthe side of the house? Eur J Immunol 2004;34:2955–63.
Fishman BE, McGinley PA, Gianutsos G. Neurotoxic effects ofmethylcyclopentadienyl manganese tricarbonyl (MMT) inthe mouse: basis of MMT-induced seizure activity.Toxicology 1987;45:193–201.
Furuse M, Fujita K, Hiiragi T, Fujimoto K, Tsukita S. Claudin-1and -2: novel integral membrane proteins localizing at tightjunctions with no sequence similarity to occludin. J Cell Biol1998;141:1539–50.
Furuse M, Furuse K, Sasaki H, Tsukita S. Conversion of zonulaeoccludentes from tight to leaky strand type by introducingclaudin-2 into Madin-Darby canine kidney I cells. J Cell Biol2001;153:263–72.
Furuse M, Sasaki H, Tsukita S. Manner of interaction ofheterogeneous claudin species within and between tightjunction strands. J Cell Biol 1999;147:891–903.
Gaillard PJ, Visser CC, de Boer A. Targeted delivery acrossthe blood–brain barrier. Expert Opin Drug Deliv 2005;2:299–309.
Hauw JJ, Lefauconnier JM. [The blood–brain barrier. I.Morphologic data]. Rev Neurol (Paris) 1983;139:611–24.
Hori S, Ohtsuki S, Hosoya K, Nakashima E, Terasaki T. Apericyte-derived angiopoietin-1 multimeric complexinduces occludin gene expression in brain capillaryendothelial cells through Tie-2 activation in vitro. JNeurochem 2004;89:503–13.
Itoh M, Furuse M, Morita K, Kubota K, Saitou M, Tsukita S. Directbinding of three tight junction-associated MAGUKs, ZO-1,ZO-2, and ZO-3, with the COOH termini of claudins. J CellBiol 1999;147:1351–63.
Janzer RC, Raff MC. Astrocytes induce blood–brain barrierproperties in endothelial cells. Nature 1987;325:253–7.
Jefferies WA, Brandon MR, Hunt SV, Williams AF, Gatter KC,Mason DY. Transferrin receptor on endothelium of braincapillaries. Nature 1984;312:162–3.
Johnson-Leger C, Aurrand-Lions M, Imhof BA. The parting of theendothelium: miracle, or simply a junctional affair? J CellSci 2000;113:921–33.
Juliano RL, Ling V. A surface glycoprotein modulating drugpermeability in Chinese hamster ovary cell mutants.Biochim Biophys Acta 1976;455:152–62.
Kusuhara H, Sugiyama Y. Active efflux across the blood–brainbarrier: role of the solute carrier family. NeuroRx 2005;2:73–85.
Lee SW, Kim WJ, Choi YK, Song HS, Son MJ, Gelman IH, et al.SSeCKS regulates angiogenesis and tight junction formationin blood–brain barrier. Nat Med 2003;9:900–6.
Lennon VA, Kryzer TJ, Pittock SJ, Verkman AS, Hinson SR. IgGmarker of optic-spinal multiple sclerosis binds to theaquaporin-4 water channel. J Exp Med 2005;202:473–7.
Liebner S, Fischmann A, Rascher G, Duffner F, Grote EH,Kalbacher H, et al. Claudin-1 and claudin-5 expression andtight junction morphology are altered in blood vessels ofhuman glioblastoma multiforme. Acta Neuropathol2000;100:323–31.
Lindahl P, Johansson BR, Leveen P, Betsholtz C. Pericyte loss andmicroaneurysm formation in PDGF-B-deficient mice.Science 1997;277:242–5.
Loscher W, Potschka H. Blood–brain barrier active effluxtransporters: ATP-binding cassette gene family. NeuroRx2005;2:86–98.
Loscher W, Potschka H. Drug resistance in brain diseases andthe role of drug efflux transporters. Nat Rev Neurosci2005;6:591–602.
McKinley MJ, McAllen RM, Davern P, Giles ME, Penschow J, SunnN, et al. The sensory circumventricular organs of themammalian brain. Adv Anat Embryol Cell Biol 2003;172:1–122. back cover.
Millan J, Hewlett L, Glyn M, Toomre D, Clark P, Ridley AJ.Lymphocyte transcellular migration occurs throughrecruitment of endothelial ICAM-1 to caveola- and F-actin-rich domains. Nat Cell Biol 2006;8:113–23.
Miller F, Fenart L, Landry V, Coisne C, Cecchelli R, Dehouck MP,et al. The MAP kinase pathway mediates transcytosisinduced by TNF-alpha in an in vitro blood–brain barriermodel. Eur J Neurosci 2005;22:835–44.
Morita K, Sasaki H, Furuse M, Tsukita S. Endothelial claudin:claudin-5/TMVCF constitutes tight junction strands inendothelial cells. J Cell Biol 1999;147:185–94.
Murakami N, Sakata Y, Watanabe T. Central action sites ofinterleukin-1 beta for inducing fever in rabbits. J Physiol1990;428:299–312.
r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 5 ( 2 0 0 9 ) 8 6 3 – 8 7 4874
Nandi A, Estess P, Siegelman M. Bimolecular complex betweenrolling and firm adhesion receptors required for cell arrest;CD44 association with VLA-4 in T cell extravasation.Immunity 2004;20:455–65.
Nies A, Jedlitschky G, Konig J, Herold-Mende C, Steiner HH,Schmitt HP, et al. Expression and immunolocalization of themultidrug resistance proteins, MRP1–MRP6 (ABCC1–ABCC6),in human brain. Neuroscience 2004;129:349–60.
Nitta T, Hata M, Gotoh S, Seo Y, Sasaki H, Hashimoto N, et al.Size-selective loosening of the blood–brain barrier inclaudin-5-deficient mice. J Cell Biol 2003;161:653–60.
Nutt JG, Woodward WR, Hammerstad JP, Carter JH, Anderson JL.The ‘‘on–off’’ phenomenon in Parkinson’s disease. Relationto levodopa absorption and transport. N Engl J Med1984;310:483–8.
Ohtsuki S, Terasaki T. Contribution of carrier-mediated transportsystems to the blood–brain barrier as a supporting andprotecting interface for the brain; importance for CNS drugdiscovery and development. Pharm Res 2007;24:1745–58.
Ostermann G, Weber KS, Zernecke A, Schroder A, Weber C. JAM-1 is a ligand of the beta(2) integrin LFA-1 involved intransendothelial migration of leukocytes. Nat Immunol2002;3:151–8.
Pardridge W. Introduction to the blood–brain barrier:methodology, biology and pathology. Cambridge, UnitedKingdom: Cambridge University Press; 1998.
Pardridge WM. Blood–brain barrier delivery. Drug Discov Today2007;12:54–61.
Pardridge WM, Boado RJ, Kang YS. Vector-mediated delivery of apolyamide (‘‘peptide’’) nucleic acid analogue through theblood–brain barrier in vivo. Proc Natl Acad Sci U S A1995;92:5592–6.
Peppiatt CM, Howarth C, Mobbs P, Attwell D. Bidirectionalcontrol of CNS capillary diameter by pericytes. Nature2006;443:700–4.
Perlmutter LS, Chui HC. Microangiopathy, the vascularbasement membrane and Alzheimer’s disease: a review.Brain Res Bull 1990;24:677–86.
Persidsky Y, Ramirez SH, Haorah J, Kanmogne GD. Blood–brainbarrier: structural components and function underphysiologic and pathologic conditions. J NeuroimmunePharmacol 2006;1:223–36.
Petty MA, Lo EH. Junctional complexes of the blood–brainbarrier: permeability changes in neuroinflammation. ProgNeurobiol 2002;68:311–23.
Roberts LM, Black DS, Raman C, Woodford K, Zhou M, Haggerty JE,et al. Subcellular localization of transporters along the ratblood–brain barrier and blood–cerebral–spinal fluid barrier byin vivo biotinylation. Neuroscience 2008;155:423–38.
Saadoun S, Papadopoulos MC, Watanabe H, Yan D, Manley GT,Verkman AS. Involvement of aquaporin-4 in astroglial cellmigration and glial scar formation. J Cell Sci 2005;118:5691–8.
Schinkel AH, Mayer U, Wagenaar E, Mol CA, van Deemter L,Smit JJ, et al. Normal viability and altered pharmacokineticsin mice lacking mdr1-type (drug-transporting) P-glycoproteins. Proc Natl Acad Sci U S A 1997;94:4028–33.
Schinkel AH, Smit JJ, van Tellingen O, Beijnen JH, Wagenaar E,van Deemter L, et al. Disruption of the mouse mdr1a P-glycoprotein gene leads to a deficiency in the blood–brainbarrier and to increased sensitivity to drugs. Cell1994;77:491–502.
Sellebjerg F, Sorensen TL. Chemokines and matrixmetalloproteinase-9 in leukocyte recruitment to the centralnervous system. Brain Res Bull 2003;61:347–55.
Steeber DA, Venturi GM, Tedder TF. A new twist to theleukocyte adhesion cascade: intimate cooperation is key.Trends Immunol 2005;26:9–12.
Tait MJ, Saadoun S, Bell BA, Papadopoulos MC. Watermovements in the brain: role of aquaporins. TrendsNeurosci 2008;31:37–43.
Thiebaut F, Tsuruo T, Hamada H, Gottesman MM, Pastan I,Willingham MC. Immunohistochemical localization innormal tissues of different epitopes in the multidrugtransport protein P170: evidence for localization in braincapillaries and crossreactivity of one antibody with amuscle protein. J Histochem Cytochem 1989;37:159–64.
Tsuji A. Small molecular drug transfer across the blood–brainbarrier via carrier-mediated transport systems. NeuroRx2005;2:54–62.
Tsukita S, Furuse M. Occludin and claudins in tight-junctionstrands: leading or supporting players? Trends Cell Biol1999;9:268–73.
Ullrich SE. Suppression of lymphoproliferation by hapten-specific suppressor T lymphocytes from mice exposed toultraviolet radiation. Immunology 1985;54:343–52.
van Buul JD, Hordijk PL. Signaling in leukocyte transendothelialmigration. Arterioscler Thromb Vasc Biol 2004;24:824–33.
Van Lint P, Libert C. Chemokine and cytokine processing bymatrix metalloproteinases and its effect on leukocytemigration and inflammation. J Leukoc Biol 2007;82:1375–81.
Vannucci SJ, Maher F, Simpson IA. Glucose transporter proteinsin brain: delivery of glucose to neurons and glia. Glia1997;21:2–21.
Viegas P, Chaverot N, Enslen H, Perriere N, Couraud PO,Cazaubon S. Junctional expression of the prion protein PrPCby brain endothelial cells: a role in trans-endothelialmigration of human monocytes. J Cell Sci 2006;119:4634–43.
Visser CC, Stevanovic S, Heleen Voorwinden L, Gaillard PJ,Crommelin DJ, Danhof M, et al. Validation of the transferrinreceptor for drug targeting to brain capillary endothelialcells in vitro. J Drug Target 2004;12:145–50.
Weber C, Fraemohs L, Dejana E. The role of junctional adhesionmolecules in vascular inflammation. Nat Rev Immunol2007;7:467–77.
Wolburg H, Lippoldt A. Tight junctions of the blood–brainbarrier: development, composition and regulation. VasculPharmacol 2002;38:323–37.
Wolburg H, Wolburg-Buchholz K, Engelhardt B. Diapedesis ofmononuclear cells across cerebral venules duringexperimental autoimmune encephalomyelitis leaves tightjunctions intact. Acta Neuropathol 2005;109:181–90.
Wong AS, Gumbiner BM. Adhesion-independent mechanism forsuppression of tumor cell invasion by E-cadherin. J Cell Biol2003;161:1191–203.
Wosik K, Cayrol R, Dodelet-Devillers A, Berthelet F, Bernard M,Moumdjian R, et al. Angiotensin II controls occludinfunction and is required for blood brain barriermaintenance: relevance to multiple sclerosis. J Neurosci2007;27:9032–42.
Yong VW. Metalloproteinases: mediators of pathology andregeneration in the CNS. Nat Rev Neurosci 2005;6:931–44.
Zhang B, Dhillon S, Geary I, Howell WM, Iannotti F, Day IN, et al.Polymorphisms in matrix metalloproteinase-1, -3, -9, and -12 genes in relation to subarachnoid hemorrhage. Stroke2001;32:2198–202.
Zhang Y, Pardridge WM. Rapid transferrin efflux from brain toblood across the blood–brain barrier. J Neurochem2001;76:1597–600.