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Résumés des communications S291 Jean-Baptiste Caruhel , Raphaël Barthélémy Service d’orthopédie et de traumatologie, HIA Percy, 101, avenue Henri-Barbusse, 92140 Clamart, France Auteur correspondant. Introduction.— Des souches bactériennes résistant à tous les anti- biotiques ont été récemment responsables de surinfection de traumatismes ouverts des membres. En l’absence de molécule dis- ponible pour réaliser une antibiothérapie classique, nous avons eu recours à une antibiothérapie locale par sulfamylon en s’inspirant des protocoles réalisés dans les centres de traitement des brûlés. Le but de ce travail est d’évaluer l’efficacité de cette option thé- rapeutique. Patients et méthode.— Étude rétrospective menée sur des blessés présentant une surinfection de traumatisme ouvert d’un membre par des germes résistant à l’ensemble des antibiotiques testés. Traitement local par sulfamylon 5% solution (mafénide acétate, antibiotique topique bactériostatique) selon le protocole des grands brûlés (application bi-quotidienne). Résultats.— Deux patients inclus. Le premier était porteur sur plusieurs plaies d’un Acinobacter Baumanii multi-résistant. Après 20 jours de protocole sulfamylon, résolution des signes infectieux cliniques et négativation des cultures autorisant une ostéosynthèse interne. Le second patient présentait une infection à Stenotrophomonas Mal- tophilia multi-résistant, avec arrêt du protocole à j5 pour difficultés techniques. Échec bactériologique. Discussion.— L’émergence des germes multirésistants dans les surinfections des traumatismes ouverts des membres impose de rechercher des traitements efficaces. En l’absence de nouvelles molécules systémiques, l’antibiothérapie locale peut être une solu- tion adaptée. Alternative possible, la forte toxicité de la colymycine ou de la tigécycline limite leur utilisation. L’antibiothérapie locale est actuellement restreinte aux seuls centres de traitement des brûlés, attitude validée par des résultats probants et bien documen- tés. La présomption d’une efficacité de ces résultats sur des plaies non thermiques est licite. Pour l’utilisation en orthopédie, aucune documentation récente n’est disponible. Les études comparant les différents antibiotiques locaux entre eux soulignent l’efficacité du sulfamylon. Aucune étude évaluative de forte puissance n’existe actuellement dans la littérature. La réussite thérapeutique du premier patient incite à poursuivre les études. Les difficultés ren- contrées pour le second signalent les obstacles possibles. Les coûts importants et les autorisations de mise sur le marché restreintes de ce traitement doivent en limiter les indications. Conclusion.— En l’absence d’autres solutions thérapeutiques, l’usage d’antibiotiques locaux dans le traitement des infections cutanées à BMR est une option à envisager. L’absence de valida- tion et le manque de données bibliographiques impose de réaliser des études complémentaires afin de pouvoir affronter ces situations émergentes et problématiques. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.043 66 Blessés par armes de guerre pris en charge dans un hôpital de la corne de l’Afrique : étude observationnelle des lésions orthopédiques sur trois ans Antoine Bertani , Franck Mottier , Romain Gorioux , Laurent Mathieu , Frédéric Rongiéras Service de chirurgie orthopédique, HIA Desgenettes, 108, boulevard Pinel, 69003 Lyon, France Auteur correspondant. Introduction.— La corne de l’Afrique est au centre d’une zone dont l’instabilité géopolitique est majeure, essentiellement liée à la guerre civile en Somalie, au conflit entre l’Erythrée et Djibouti et la piraterie dans le golfe d’Aden. Les structures médicochirurgi- cales y sont peu nombreuses, ce qui rend les évacuations de blessés longues et complexes. C’est dans ce contexte que nous avons ana- lysé les caractéristiques des blessures des membres par arme de guerre prises en charge dans une structure hospitalière de cette région afin d’en individualiser les particularités et de les comparer à celles des blessures liées aux précédents conflits. Patients et méthode.— Il s’agit d’une étude monocentrique obser- vationnelle réalisée dans un hôpital militaire franc ¸ais situé en République de Djibouti entre juin 2008 et octobre 2011. Les bles- sures par balle et par explosion ont été répertoriées de manière prospective, en analysant topographie lésionnelle, prise en charge chirurgicale et durée d’hospitalisation. Les blessés des membres ont été individualisés et leurs dossiers analysés de manière rétrospec- tive. Résultats.— Sur 82 blessés inclus, 68 présentaient des lésions des membres, totalisant 121 lésions orthopédiques élémentaires. Les lésions les plus fréquentes étaient les plaies des parties molles (45 %) et les fractures ouvertes (37 %). Leurs principales localisa- tions étaient la main au membre supérieur (71 %) et la jambe au membre inférieur (48 %). Les blessures étaient consécutives à un fait de guerre (65 %), un accident (25 %), ou une agression (10 %). Dans 60 % des cas, il s’agissait de plaies balistiques et dans 40 % des cas, de blessures par explosion. La médiane des durées d’hospitalisation était de 13 jours (1—126), celle du nombre d’interventions chirur- gicales de deux par patient (0—15). Quarante-deux pour cent des patients ont été perdus de vue, toujours après la cicatrisation des plaies mais cependant avant la consolidation osseuse. Conclusions.— La majorité des lésions observées à l’occasion des conflits survenant dans la corne de l’Afrique concernent les membres. L’analyse de la littérature montre une similitude avec les lésions observées lors des précédents conflits, avec cependant quelques particularités. Les plaies par balles sont majoritaires. Les localisations au niveau de la main et du pied apparaissent sur- représentées et sont souvent d’origine accidentelle ou liées à une auto-mutilation. Le nombre élevé de patients « perdus de vue » s’explique par le fait qu’ils vivent loin de Djibouti. Il est ainsi peu probable que ces blessés revoient un jour un orthopédiste. Cet aspect particulier interpelle sur le bien fondé de certaines prises en charge conservatrices ambitieuses. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.044 Genou 69 Une évolution de voie d’abord dans la prothèse totale de genou : la voie d’abord en Y Etienne Pénétrat , Michel Yvroud, Régis Traversari Hôpital Belle-Isle, 2, rue Belle-Isle, 57000 Metz, France Auteur correspondant. Mots clés : Knee ; Minimally invasive ; Y approach ; Quadriceps sparing L’arthroplastie totale de genou est désormais une intervention reproductible aux résultats fonctionnels satisfaisants. L’apparition d’une instrumentation mini-invasive et les recherches concernant la réduction de la voie d’abordmid vastus, sub vastus ou du quad- sparing ont également contribué à l’amélioration de cette chirurgie. La voie d’abord en Y permet à la fois une bonne visualisation de l’ensemble du genou, une traction moins importante sur les parties molles, un respect maximal de l’appareil extenseur, et réalisable pour tous les patients. La série prospective est de 120 patients (X PTG), 66 femmes pour 54 hommes, avec une moyenne d’âge de 72,3 ans. Les interventions ont été réalisées par trois opérateurs dif- férents de juillet 2008 à décembre 2008. Contrairement aux voies

Blessés par armes de guerre pris en charge dans un hôpital de la corne de l’Afrique : étude observationnelle des lésions orthopédiques sur trois ans

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Jean-Baptiste Caruhel ∗, Raphaël BarthélémyService d’orthopédie et de traumatologie, HIA Percy, 101, avenueHenri-Barbusse, 92140 Clamart, France∗Auteur correspondant.

Introduction.— Des souches bactériennes résistant à tous les anti-biotiques ont été récemment responsables de surinfection detraumatismes ouverts des membres. En l’absence de molécule dis-ponible pour réaliser une antibiothérapie classique, nous avons eurecours à une antibiothérapie locale par sulfamylon en s’inspirantdes protocoles réalisés dans les centres de traitement des brûlés.Le but de ce travail est d’évaluer l’efficacité de cette option thé-rapeutique.Patients et méthode.— Étude rétrospective menée sur des blessésprésentant une surinfection de traumatisme ouvert d’un membrepar des germes résistant à l’ensemble des antibiotiques testés.Traitement local par sulfamylon 5 % solution (mafénide acétate,antibiotique topique bactériostatique) selon le protocole des grandsbrûlés (application bi-quotidienne).Résultats.— Deux patients inclus. Le premier était porteur surplusieurs plaies d’un Acinobacter Baumanii multi-résistant. Après20 jours de protocole sulfamylon, résolution des signes infectieuxcliniques et négativation des cultures autorisant une ostéosynthèseinterne.Le second patient présentait une infection à Stenotrophomonas Mal-tophilia multi-résistant, avec arrêt du protocole à j5 pour difficultéstechniques. Échec bactériologique.Discussion.— L’émergence des germes multirésistants dans lessurinfections des traumatismes ouverts des membres impose derechercher des traitements efficaces. En l’absence de nouvellesmolécules systémiques, l’antibiothérapie locale peut être une solu-tion adaptée. Alternative possible, la forte toxicité de la colymycineou de la tigécycline limite leur utilisation. L’antibiothérapie localeest actuellement restreinte aux seuls centres de traitement desbrûlés, attitude validée par des résultats probants et bien documen-tés. La présomption d’une efficacité de ces résultats sur des plaiesnon thermiques est licite. Pour l’utilisation en orthopédie, aucunedocumentation récente n’est disponible. Les études comparant lesdifférents antibiotiques locaux entre eux soulignent l’efficacité dusulfamylon. Aucune étude évaluative de forte puissance n’existeactuellement dans la littérature. La réussite thérapeutique dupremier patient incite à poursuivre les études. Les difficultés ren-contrées pour le second signalent les obstacles possibles. Les coûtsimportants et les autorisations de mise sur le marché restreintes dece traitement doivent en limiter les indications.Conclusion.— En l’absence d’autres solutions thérapeutiques,l’usage d’antibiotiques locaux dans le traitement des infectionscutanées à BMR est une option à envisager. L’absence de valida-tion et le manque de données bibliographiques impose de réaliserdes études complémentaires afin de pouvoir affronter ces situationsémergentes et problématiques.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.043

66Blessés par armes de guerre pris en charge dans unhôpital de la corne de l’Afrique : étudeobservationnelle des lésions orthopédiques surtrois ansAntoine Bertani ∗, Franck Mottier , Romain Gorioux ,Laurent Mathieu , Frédéric RongiérasService de chirurgie orthopédique, HIA Desgenettes, 108,boulevard Pinel, 69003 Lyon, France∗

Auteur correspondant.

Introduction.— La corne de l’Afrique est au centre d’une zone dontl’instabilité géopolitique est majeure, essentiellement liée à laguerre civile en Somalie, au conflit entre l’Erythrée et Djibouti et

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a piraterie dans le golfe d’Aden. Les structures médicochirurgi-ales y sont peu nombreuses, ce qui rend les évacuations de blessésongues et complexes. C’est dans ce contexte que nous avons ana-ysé les caractéristiques des blessures des membres par arme deuerre prises en charge dans une structure hospitalière de cetteégion afin d’en individualiser les particularités et de les comparercelles des blessures liées aux précédents conflits.

atients et méthode.— Il s’agit d’une étude monocentrique obser-ationnelle réalisée dans un hôpital militaire francais situé enépublique de Djibouti entre juin 2008 et octobre 2011. Les bles-ures par balle et par explosion ont été répertoriées de manièrerospective, en analysant topographie lésionnelle, prise en chargehirurgicale et durée d’hospitalisation. Les blessés des membres ontté individualisés et leurs dossiers analysés de manière rétrospec-ive.ésultats.— Sur 82 blessés inclus, 68 présentaient des lésions desembres, totalisant 121 lésions orthopédiques élémentaires. Les

ésions les plus fréquentes étaient les plaies des parties molles45 %) et les fractures ouvertes (37 %). Leurs principales localisa-ions étaient la main au membre supérieur (71 %) et la jambe auembre inférieur (48 %). Les blessures étaient consécutives à un faite guerre (65 %), un accident (25 %), ou une agression (10 %). Dans0 % des cas, il s’agissait de plaies balistiques et dans 40 % des cas,e blessures par explosion. La médiane des durées d’hospitalisationtait de 13 jours (1—126), celle du nombre d’interventions chirur-icales de deux par patient (0—15). Quarante-deux pour cent desatients ont été perdus de vue, toujours après la cicatrisation deslaies mais cependant avant la consolidation osseuse.onclusions.— La majorité des lésions observées à l’occasiones conflits survenant dans la corne de l’Afrique concernent lesembres. L’analyse de la littérature montre une similitude avec

es lésions observées lors des précédents conflits, avec cependantuelques particularités. Les plaies par balles sont majoritaires. Lesocalisations au niveau de la main et du pied apparaissent sur-eprésentées et sont souvent d’origine accidentelle ou liées à uneuto-mutilation. Le nombre élevé de patients « perdus de vue »’explique par le fait qu’ils vivent loin de Djibouti. Il est ainsi peurobable que ces blessés revoient un jour un orthopédiste. Cetspect particulier interpelle sur le bien fondé de certaines prisesn charge conservatrices ambitieuses.

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9ne évolution de voie d’abord dans la prothèse

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Hôpital Belle-Isle, 2, rue Belle-Isle, 57000 Metz, FranceAuteur correspondant.

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our tous les patients. La série prospective est de 120 patientsX PTG), 66 femmes pour 54 hommes, avec une moyenne d’âge de2,3 ans. Les interventions ont été réalisées par trois opérateurs dif-érents de juillet 2008 à décembre 2008. Contrairement aux voies