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N. Roche orale, alors que ceux du groupe sérétide ont eu plus d’exacer- bations traitées par antibiotiques (cf. les effets délétères du séré- tide sur la survenue d’évènements étiquetés « pneumonies » ?, dans l’étude TORCH) [3]. Enfin, il faut souligner que l’étude est d’une puissance nettement moindre que l’étude TORCH (nombre de malades par groupe et durées de suivi plus faibles), dans laquelle la différence de mortalité entre sérétide et placebo ne parvenait pourtant pas à atteindre le seuil de signification statistique. Références 1 Stockley R, Calverley P, Seemungal T, Hagan G, Wedzicha J : Effect of salmeterol/fluticasone propionate versus tiotropium bromide on withdrawal rate, health status, lung function and mortality: INSPIRE (investigating new standards for prophylaxis in reduction of exacerba- tions) study. Eur Respir J 2007 ; 30 : 34s. 2 Rabe KF, Hurd S, Anzueto A, Barnes PJ, Buist SA, Calverley P, Fukuchi Y, Jenkins C, Rodriguez-Roisin R, Van Weel C, Zielinski J : Global stra- tegy for the diagnosis, management, and prevention of COPD - 2006 Update. Am J Respir Crit Care Med 2007 ; 176 : 532-55. 3 Calverley PM, Anderson JA, Celli B, Ferguson GT, Jenkins C, Jones PW, Yates JC, Vestbo J : Salmeterol and fluticasone propionate and survival in chronic obstructive pulmonary disease. N Engl J Med 2007 ; 356 : 775-89. Brève : « Disease management » en médecine générale pour les BPCO modérées : une approche d’avenir ? La réhabilitation respiratoire est l’un des, sinon le, traite- ment le plus efficace de la BPCO en termes de dyspnée, de tolérance à l’exercice, de qualité de vie, de réduction des recours aux soins [1]. Les études qui en ont démontré les effets béné- fiques ont, pour la plupart, été effectuées dans des centres (en internat ou en ambulatoire) ou au domicile sous la supervision de spécialistes. Dans certains contextes, il est pourtant difficile d’assurer une prise en charge spécialisée régulière des BPCO. D’où l’intérêt d’étudier la possibilité et les effets de pro- grammes ambulatoires de « disease management » coordonnés par des médecins généralistes et mis en application par des infirmiers spécialement formés. Ainsi, 152 malades (stade GOLD 1) ont été suivis 1 an au sein d’un essai contrôlé [2]. Ils étaient répartis en deux groupes, prise en charge usuelle et disease management. Dans ce second groupe, ils bénéficiaient d’une éducation avec plan d’action, et d’un suivi infirmier régulier. L’éducation portait sur le style de vie, l’activité et l’exercice physiques, la diététique. Le tableau II résume les principaux résultats, caractérisés en particulier par une amélioration de la qualité de vie et de la dyspnée dans le groupe « intervention ». Il est intéressant de noter qu’il ne s’agissait pas en moyenne de malades sévères, au contraire, puisque le VEMS moyen était de 68 % de la théorique après bronchodilatateurs et le score du SGRQ de 30. L’efficacité était plus grande chez les malades dont le niveau de dyspnée (échelle du Medical Research Council, MRC) était 2, ce qui reste modéré. Donc, ce type de programme, peu consommateur de moyens « lourds », est très bénéfique dans des stades encore modérés de la maladie, pour peu, bien sûr, que les participants soient motivés au départ, ce qui était par définition le cas ici (biais de sélection inévitable). Références 1 Recommandations de la Société de Pneumologie de Langue Française pour la réhabilitation du patient atteint de BPCO. Rev Mal Respir 2005 ; 22 : 696-704. 2 Chavannes N, Grijsen M, Akker M, Schepers H, Nijdam M, Tiep B, Muris J : Integrated disease management improves long-term quality of life in primary care COPD patients. Eur Respir J 2007 ; 30 : 35s. Brève : Effets systémiques d’une colonisation bactérienne bronchique Les manifestations « systémiques » de la BPCO occupent toujours une grande place dans les communications et publi- cations sur cette maladie [1]. Les relations de causalité qui les relient à la BPCO n’étant pas formellement établies, il est d’ailleurs plus juste, comme c’est de plus en plus le cas main- tenant, de parler de comorbidités entrant dans le cadre de « maladies chroniques complexes ». Quoiqu’il en soit, ces comorbidités ont en commun avec la BPCO l’existence d’une inflammation systémique qui pourrait justement faire le lien entre toutes ces affections. Un autre facteur en cause dans la 20 Rev Mal Respir 2008 ; 25 : 18-26 Groupe « disease Groupe « prise en management » charge usuelle » Variables Population MRC Population MRC totale initial 2 totale initial 2 SGRQ (score) – 4,6 – 13,4 – 0,8 – 0,3 Clinical COPD Questionnaire (score) – 0,28 + 0,11 MRC 1-2 (% de malades initial et à 1 an) 64 87 68 56 MRC 3-4 (% de malades initial et à 1 an) 36 13 32 44 SGRQ : Questionnaire du St George’s hospital. Tableau II. Principaux résultats d’une étude sur l’intérêt (qualité de vie, dyspnée) d’un programme de « disease management » dans la BPCO, du groupe « intervention ».

Brève : « Disease management » en médecine générale pour les BPCO modérées : une approche d’avenir ?

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N. Roche

orale, alors que ceux du groupe sérétide ont eu plus d’exacer-bations traitées par antibiotiques (cf. les effets délétères du séré-tide sur la survenue d’évènements étiquetés « pneumonies » ?,dans l’étude TORCH) [3]. Enfin, il faut souligner que l’étudeest d’une puissance nettement moindre que l’étude TORCH(nombre de malades par groupe et durées de suivi plus faibles),dans laquelle la différence de mortalité entre sérétide et placebone parvenait pourtant pas à atteindre le seuil de significationstatistique.

Références

1 Stockley R, Calverley P, Seemungal T, Hagan G, Wedzicha J : Effect ofsalmeterol/fluticasone propionate versus tiotropium bromide onwithdrawal rate, health status, lung function and mortality: INSPIRE(investigating new standards for prophylaxis in reduction of exacerba-tions) study. Eur Respir J 2007 ; 30 : 34s.

2 Rabe KF, Hurd S, Anzueto A, Barnes PJ, Buist SA, Calverley P, FukuchiY, Jenkins C, Rodriguez-Roisin R, Van Weel C, Zielinski J : Global stra-tegy for the diagnosis, management, and prevention of COPD - 2006Update. Am J Respir Crit Care Med 2007 ; 176 : 532-55.

3 Calverley PM, Anderson JA, Celli B, Ferguson GT, Jenkins C, JonesPW, Yates JC, Vestbo J : Salmeterol and fluticasone propionate andsurvival in chronic obstructive pulmonary disease. N Engl J Med 2007 ;356 : 775-89.

Brève : « Disease management »

en médecine générale pour les BPCO

modérées : une approche d’avenir ?

La réhabilitation respiratoire est l’un des, sinon le, traite-ment le plus efficace de la BPCO en termes de dyspnée, detolérance à l’exercice, de qualité de vie, de réduction des recoursaux soins [1]. Les études qui en ont démontré les effets béné-fiques ont, pour la plupart, été effectuées dans des centres (eninternat ou en ambulatoire) ou au domicile sous la supervisionde spécialistes. Dans certains contextes, il est pourtant difficiled’assurer une prise en charge spécialisée régulière des BPCO.D’où l’intérêt d’étudier la possibilité et les effets de pro-grammes ambulatoires de « disease management » coordonnéspar des médecins généralistes et mis en application par desinfirmiers spécialement formés.

Ainsi, 152 malades (stade GOLD � 1) ont été suivis 1 anau sein d’un essai contrôlé [2]. Ils étaient répartis en deuxgroupes, prise en charge usuelle et disease management. Dansce second groupe, ils bénéficiaient d’une éducation avec pland’action, et d’un suivi infirmier régulier. L’éducation portaitsur le style de vie, l’activité et l’exercice physiques, la diététique.

Le tableau II résume les principaux résultats, caractérisésen particulier par une amélioration de la qualité de vie et de ladyspnée dans le groupe « intervention ».

Il est intéressant de noter qu’il ne s’agissait pas enmoyenne de malades sévères, au contraire, puisque le VEMSmoyen était de 68 % de la théorique après bronchodilatateurset le score du SGRQ de 30. L’efficacité était plus grande chezles malades dont le niveau de dyspnée (échelle du MedicalResearch Council, MRC) était � 2, ce qui reste modéré.

Donc, ce type de programme, peu consommateur demoyens « lourds », est très bénéfique dans des stades encoremodérés de la maladie, pour peu, bien sûr, que les participantssoient motivés au départ, ce qui était par définition le cas ici(biais de sélection inévitable).

Références

1 Recommandations de la Société de Pneumologie de Langue Françaisepour la réhabilitation du patient atteint de BPCO. Rev Mal Respir2005 ; 22 : 696-704.

2 Chavannes N, Grijsen M, Akker M, Schepers H, Nijdam M, Tiep B,Muris J : Integrated disease management improves long-term quality oflife in primary care COPD patients. Eur Respir J 2007 ; 30 : 35s.

Brève : Effets systémiques d’une

colonisation bactérienne bronchique

Les manifestations « systémiques » de la BPCO occupenttoujours une grande place dans les communications et publi-cations sur cette maladie [1]. Les relations de causalité qui lesrelient à la BPCO n’étant pas formellement établies, il estd’ailleurs plus juste, comme c’est de plus en plus le cas main-tenant, de parler de comorbidités entrant dans le cadre de« maladies chroniques complexes ». Quoiqu’il en soit, cescomorbidités ont en commun avec la BPCO l’existence d’uneinflammation systémique qui pourrait justement faire le lienentre toutes ces affections. Un autre facteur en cause dans la

20 Rev Mal Respir 2008 ; 25 : 18-26

Groupe « disease Groupe « prise en

management » charge usuelle »

Variables Population MRC Population MRC

totale initial � 2 totale initial � 2

SGRQ (score) – 4,6 – 13,4 – 0,8 – 0,3

Clinical COPD Questionnaire (score) – 0,28 + 0,11

MRC 1-2 (% de malades initial et à 1 an) 64 ➞ 87 68 ➞ 56

MRC 3-4 (% de malades initial et à 1 an) 36 ➞ 13 32 ➞ 44

SGRQ : Questionnaire du St George’s hospital.

Tableau II.

Principaux résultats d’une étude sur l’intérêt (qualité de vie, dyspnée)d’un programme de « disease management » dans la BPCO, dugroupe « intervention ».