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Bronchite chronique : prévalence et qualité de vie

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Page 1: Bronchite chronique : prévalence et qualité de vie

Rev Mal Respir 2009 ; 26 : 759-68 © 2009 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

759

Doi : 10.1019/20094099

Article original

Bronchite chronique : prévalence et qualité de vie

Analyse des données de l’enquête santé Insee 2002-2003

C. Fuhrman

1

, N. Roche

2

, A. Vergnenegre

3

, C. Chouaid

4

, M. Zureik

5

, M.-C. Delmas

1

1 Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France.2 Service de Pneumologie et réanimation, Hôtel-Dieu, Paris, France.3 Service de Pneumologie, Hôpital du Cluzeau, Limoges, France.4 Service de Pneumologie, Hôpital Saint-Antoine, Paris, France.5 Inserm U700, Université de médecine Bichat, Paris, France.

Correspondance : C. Fuhrman Institut de veille sanitaire, 12 rue du Val d’Osne, 94415 Saint-Maurice cedex.

[email protected]

Réception version princeps à la Revue : 17.12.2008.Demande de réponse aux auteurs : 05.02.2009.Réception de la réponse des auteurs : 17.02.2009.Acceptation définitive : 19.02.2009.

Les auteurs ont déclaré n’avoir aucun conflit d’intérêt.

Résumé

Introduction

La bronchite chronique est associée à un risqueaccru de BPCO et d’altération de la qualité de vie. Les objectifsde ce travail étaient d’estimer la prévalence de la bronchitechronique en France et de décrire ses relations avec la qualitéde vie.

Méthodes

L’enquête santé de l’Insee a été menée en 2003 enpopulation générale. Les données ont été recueillies lors de visitesd’un enquêteur à domicile ainsi que par autoquestionnaire(symptômes respiratoires et qualité de vie (SF-36)). La populationd’étude comprenait 9 050 adultes de 45 ans ou plus.

Résultats

La prévalence de la bronchite chronique a été estiméeà 3,5 %. La bronchite chronique était associée à une diminution duscore physique du SF-36, en tenant compte du sexe, de l’âge etde la dyspnée. Chez les hommes, le score psychique était égale-ment altéré en cas de bronchite chronique. Chez les femmes,l’association entre bronchite chronique et diminution du scorepsychique n’était significative qu’en l’absence de dyspnée.

Conclusion

La prévalence de la bronchite chronique a étéestimée à 3,5 % des adultes âgés de 45 ans ou plus. Elle étaitassociée à une moins bonne qualité de vie.

Mots-clés :

Bronchite chronique • BPCO • Prévalence • Épidémiologie • Qualité de vie.

Rev Mal Respir 2009 ; 26 : 759-68

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C. Fuhrman et coll.

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Rev Mal Respir 2009 ; 26 : 759-68

Chronic bronchitis: prevalence and quality of life.Analysis of data from the French Health InterviewSurvey 2002-2003

C. Fuhrman, N. Roche, A. Vergnenegre, C. Chouaid, M. Zureik, M.-C. Delmas

Summary

Introduction

Chronic bronchitis is associated with an increasedrisk of COPD and health-related quality of life (HRQoL) impair-ment. The objectives of the study were to estimate the prevalenceof chronic bronchitis and to describe its relations with quality oflife.

Methods

The French Health Interview Survey was conducted in2003 in a representative sample of households. Data were collec-ted during an interviewer’s visits to the home. Respiratory symptomsand HRQoL (SF-36) were assessed in 9,050 adults aged 45 years andolder using a self-administered questionnaire.

Results

The prevalence of chronic bronchitis was estimated at3.5%. Chronic bronchitis was associated with an impaired physi-cal component summary score after adjusting for sex, age anddyspnoea. It was associated with a reduced mental componentsummary score (MCS) among men. In women, this associationwas only significant in the absence of dyspnoea.

Conclusion

The prevalence of chronic bronchitis was 3.5%among adults aged 45 years and older. Chronic bronchitis wasassociated with impairment in health-related quality of life.

Key-words:

Chronic bronchitis • COPD • Prevalence • Epidemiology • Quality of life.

Rev Mal Respir 2009 ; 26 : 759-68

[email protected]

Introduction

Les données épidémiologiques concernant la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) restent insuf-fisantes, notamment en France. La réalisation d’explorationsfonctionnelles respiratoires (EFR), nécessaires au diagnosticet à la classification en stades de sévérité, est difficile dans lecadre d’études épidémiologiques en population générale. Enoutre, lorsqu’elle est basée sur l’autodéclaration, la prévalencede la BPCO est sous-estimée en raison de l’importance dusous-diagnostic [1].

La bronchite chronique a été définie par Fletcher commeune expectoration chronique sans cause identifiée, qu’ellesoit ou non associée à une toux chronique [2]. Actuellementla définition de la bronchite chronique varie selon les recom-mandations : expectoration chronique pour l’

European Res-piratory Society

, toux chronique associée à une expectorationchronique pour la Société de Pneumologie de Langue Françaiseet pour GOLD (

Global Strategy for the Diagnosis

,

Management,and Prevention of Chronic Obstructive Pulmonary Disease

).Il a été montré que les symptômes respiratoires et la

bronchite chronique en particulier étaient associés à une plusforte incidence de la BPCO, à un déclin accéléré de la fonc-tion respiratoire ainsi qu’à une altération de la qualité de vie[3-5]. Certaines études ont également suggéré que les symp-tômes respiratoires pouvaient être un déterminant de la qua-lité de vie plus important que la mesure de la fonctionventilatoire [6]. Ainsi, estimer la prévalence de la bronchitechronique et son retentissement sur la qualité de vie est per-tinent même en l’absence de mesure objective de la fonctionrespiratoire.

L’enquête santé 2002-2003 de l’Insee avait pour objectifsd’appréhender, en relation avec les caractéristiques sociodémo-graphiques des personnes enquêtées, les consommations desoins et de prévention, la morbidité déclarée, ainsi que lasanté perçue et la santé fonctionnelle. Incluant des donnéessur la santé respiratoire, elle a ainsi permis d’estimer la pré-valence de la bronchite chronique en population générale etd’évaluer sa relation avec la qualité de vie. Les résultatsdétaillés concernant la prévalence de la bronchite chroniqueont été publiés antérieurement

[7].Les objectifs du présent article sont de fournir une syn-

thèse des résultats concernant la prévalence de la bronchitechronique et d’approfondir les analyses concernant l’impactde la bronchite chronique sur la qualité de vie.

Méthodes

Population d’étude et données recueillies

L’enquête décennale santé 2002-2003 a été conduitesous la direction de l’Institut national de la statistique et desétudes économiques (Insee) auprès de ménages ordinairesrésidant en France métropolitaine (les personnes vivant en

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Bronchite chronique et qualité de vie

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institution, en foyer ou en prison n’étaient pas incluses).Entre octobre 2002 et octobre 2003, chaque ménage a reçutrois visites d’un enquêteur avec un délai de quatre semainesentre chaque visite. Les données recueillies lors des entretiensen face à face avec l’enquêteur comprenaient des donnéessociodémographiques et des données sur la santé et lesrecours aux soins. Lors de la première visite de l’enquêteur,un autoquestionnaire était également remis à toutes les per-sonnes âgées d’au moins 11 ans jugées aptes à remplir unautoquestionnaire. Chez les personnes âgées d’au moins 45 ans,l’autoquestionnaire sur la santé respiratoire, issu du question-naire postal de l’enquête ECRHS (European CommunityRespiratory Health Survey), était complété par des questionsportant sur les symptômes de bronchite chronique et sur ladyspnée utilisées dans l’enquête ECRHS phase 2 [8]. L’auto-questionnaire comprenait également des données sur laconsommation tabagique et la qualité de vie (questionnaireSF36). L’échantillonnage, le redressement de l’échantillon etle calcul des pondérations ont été effectués par l’Insee [9].

Données analysées

Données issues des entretiens avec l’enquêteur

Les données sociodémographiques analysées compre-naient l’âge, le sexe, le diplôme le plus élevé obtenu, les reve-nus annuels et la catégorie socioprofessionnelle.

Les maladies déclarées (en réponse aux questions del’enquêteur :

« Avez-vous une ou plusieurs maladies chroniques ? »

et

« Avez-vous actuellement une ou plusieurs maladies ou desproblèmes de santé ? »

)

ont été analysées en regroupant lesréponses correspondant à bronchite chronique, emphysème,BPCO et insuffisance respiratoire.

L’indice de masse corporelle (IMC = poids/taille

2

) aété calculé à partir de la taille et du poids déclarés, et quatreclasses ont été définies : minceur ou maigreur (IMC< 18,5 kg/m

2

), corpulence normale (IMC compris entre18,5 et 24,9), surpoids (IMC compris entre 25 et 29,9)et obésité (IMC

30).

Données issues des autoquestionnaires

Bronchite chronique

La toux chronique a été définie comme une toux habi-tuelle («

Toussez-vous habituellement en vous levant à la mauvaisesaison ?

» ou «

Toussez-vous habituellement pendant la journéeou pendant la nuit à la mauvaise saison

? »), et présente pres-que tous les jours pendant au moins trois mois chaque année(«

Toussez-vous comme cela presque tous les jours pendant troismois chaque année

? »). L’expectoration chronique a été défi-nie de la même manière («

Crachez-vous habituellement envous levant à la mauvaise saison

? » ou «

Crachez-vous habi-tuellement pendant la journée ou pendant la nuit à la mauvaisesaison

? », et «

Crachez-vous comme cela presque tous les jours

pendant trois mois chaque année

? »). La bronchite chronique aété définie par une toux chronique et une expectorationchronique.

Stades de dyspnée

Cinq stades de dyspnée ont été définis, de la dyspnéede stade 1 (dyspnée lors de la marche rapide en terrain plat),à la dyspnée de stade 5 (dyspnée au repos). Deux classes ontété définies pour l’analyse : pas de dyspnée ou dyspnée destade 1, dyspnée de stade 2 (essoufflement en montant unecôte légère ou un étage à un pas normale) ou plus.

Statut tabagique

À partir de la consommation déclarée de cigarettes, lestatut tabagique a été défini en trois catégories : fumeurs,anciens fumeurs et non-fumeurs, les anciens fumeurs corres-pondant aux individus ayant cessé de fumer depuis au moinssix mois.

Qualité de vie

Le questionnaire SF-36 comprend 36 items qui sontcombinés pour calculer huit scores correspondant à huitdimensions de la qualité de vie (activité physique, limitationsdues à l’état psychique, douleurs physiques, santé perçue,vitalité, relations avec les autres, limitations dues à l’état psy-chique, santé psychique). Ces huit scores, standardisés etpondérés, permettent le calcul des scores résumés physiqueet psychique [10]. L’analyse de la qualité de vie a porté surces deux scores résumés.

Analyse statistique

L’analyse a été effectuée avec le logiciel STATA selonla procédure « svy » qui permet de prendre en compte leséchantillonnages complexes. Les estimations présentées (pour-centages, moyennes…) prennent en compte le plan de son-dage. En revanche, les effectifs présentés sont les effectifs del’échantillon. La pondération utilisée était celle calculée parl’Insee pour les personnes ayant répondu à l’autoquestionnairesur la qualité de vie et à celui sur le tabac. Les analyses multiva-riées ont été effectuées à l’aide de modèles de régression linéaireet logistique. Le seuil de signification retenu était de 5 %.

Résultats

Parmi les 13 959 personnes âgées d’au moins 45 ansayant répondu au questionnement santé lors des trois visitesde l’enquêteur, 9 695 ont retourné un autoquestionnaireconsidéré comme exploitable par l’Insee et 9 050 ont réponduaux questions portant sur les symptômes de bronchite chro-nique (proportion pondérée de non-répondants de 7,8 %).Les non-répondants aux questions sur les symptômes debronchite chronique étaient plus âgés et de niveau socio-

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économique plus faible

(tableau I)

. En revanche, on n’obser-vait pas de différences statistiquement significatives entrerépondants et non-répondants dans la répartition selon lesexe ou le statut tabagique.

Données de prévalence : bronchite chronique, dyspnée

Selon l’autoquestionnaire, la prévalence de la bronchitechronique (toux et expectoration chronique) était de 3,5 %[intervalle de confiance (IC) à 95 % : 3,1-4,5], 9,6 % despersonnes interrogées ayant déclaré avoir au moins un desdeux symptômes (toux chronique ou expectoration chroni-que)

(tableau II)

. La prévalence de la toux chronique était de7,8 %, celle de l’expectoration chronique de 5,3 %. Lesfumeurs actifs représentaient 38,3 % des personnes ayant dessymptômes de bronchite chronique (43,9 % chez les hom-mes et 28,2 % chez les femmes), contre 17,3 % de celles sansbronchite chronique (22,5 % chez les hommes et 12,9 %chez les femmes). Parmi les personnes ayant une bronchitechronique, 45,5 % n’avaient jamais fumé quotidiennement.

Le stade de dyspnée était évaluable pour 8 920 personnes.Près des deux tiers (60 %) des individus ayant une bronchitechronique ont déclaré une dyspnée de stade 2 ou plus, alorsque c’était le cas de 22 % des individus sans bronchitechronique (p < 0,001). Après ajustement sur le sexe, l’âge, lestatut tabagique, la corpulence et le niveau socio-économique,la probabilité de déclarer une dyspnée restait significativementplus élevée chez les personnes ayant une bronchite chroniqueque chez les autres personnes (odds ratio ajusté : 5,6 [IC 95 % :4,2 – 6,3]).

Lors des visites de l’enquêteur, 237 personnes ontdéclaré avoir une bronchite chronique, un emphysème ouune insuffisance respiratoire, soit une prévalence de maladiedéclarée de 3,4 % [IC 95 % : 2,9 – 3,9]. Aucune n’a utiliséle terme de BPCO. La concordance entre maladie déclaréeet symptômes de bronchite chronique était mauvaise avec uncoefficient Kappa de 0,28. Les facteurs liés à la probabilitéde déclarer avoir une maladie respiratoire chronique obstruc-tive (bronchite chronique, emphysème ou insuffisance respi-ratoire) en présence de symptômes de bronchite chroniquesont présentés dans le

tableau III

. En analyse multivariée, ces

Tableau I.

Caractéristiques des répondants et des non-répondants aux questions sur les symptômes de bronchite chronique parmi les 9 695 personnes de45 ans ou plus ayant un autoquestionnaire exploitable.

Répondants Non-répondants

p

n %1 n %1

Âge45-54 ans55-64 ans65-74 ans75 ans ou plus

Sexehommesfemmes

TabagismeFumeurs actifsAnciens-fumeursNon-fumeurs

Diplômes2

Sans/CEP/DFEOBEPC/CAP/BEPBac ou plus

Revenus annuels3 (€)< 10 00010 000-14 99915 000-19 99920 000 ou plus

Catégorie socioprofessionnelleN’a jamais occupé un emploiAgriculteurArtisan/commerçant/chef entrepriseProfession intellectuelle supérieureProfession intermédiaireEmployéOuvrier

3 8402 5381 751

921

4 3334 717

1 7361 4745 840

3 4162 7012 933

1 7562 3941 7853 115

270448693

1 5102 0272 2351 867

36,126,122,215,6

46,453,6

18,015,266,8

51,225,223,6

25,228,218,628,0

4,26,98,3

12,518,325,924,0

211156165113

286359

13388

424

348174123

174201126144

27525949

128181149

27,221,926,324,6

42,757,3

18,812,668,7

66,920,212,9

32,931,717,417,9

5,111,59,45,8

15,229,223,8

< 0,001

0,10

0,27

< 0,001

< 0,001

< 0,001

Total 9 050 100,0 645 100,0

1 Pourcentages pondérés. 2 CEP : certificat d’études primaires ; DFEO : diplôme de fin d’études obligatoires ; BEPC : brevet d’études du 1er cycle/brevet des collèges ; CAP : certificat d’aptitude professionnelle ; BEP : brevet d’enseignement professionnel. 3 revenus annuels par unité de consommation du ménage.

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Bronchite chronique et qualité de vie

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facteurs étaient le sexe féminin, l’âge supérieur à 75 ans etavoir arrêté de fumer.

Qualité de vie

La qualité de vie était altérée chez les personnes ayantdes symptômes de bronchite chronique. Chez les hommesayant des symptômes de bronchite chronique, le scorerésumé physique moyen ajusté sur l’âge était de 39,2 (± 1,0)alors qu’il était de 47,1 (± 0,2) chez ceux sans symptômes

(p < 0,001). Chez les femmes, ces scores étaient respective-ment de 35,1 (± 1,2) et de 44,8 (± 0,2) (p < 0,001). Chez leshommes comme chez les femmes, ces différences étaientsignificatives chez les personnes qui avaient une dyspnée destade 2 ou plus et chez celles non (ou peu) dyspnéiques

(fig. 1)

. En analyse multivariée, la bronchite chronique, ladyspnée, la corpulence et le sexe féminin restaient associés àun score résumé physique altéré

(tableau IV)

. Ce score étaitplus élevé chez les fumeurs actifs et les anciens fumeurs quechez les non-fumeurs, mais cette association n’était plussignificative après prise en compte des autres facteurs.

Tableau II.

Prévalence des symptômes de bronchite chronique et de la dyspnée, en fonction du sexe, de l’âge et du tabagisme.

N

Bronchite chronique Toux ou expectoration Dyspnée stade 2 ou plus1

n %2 [IC 95%] n % 2 [IC 95%] n % 2 [IC 95%]

SexeHommesFemmes

4 3334 717

18293

4,92,3

[4,2-5,7][1,8-2,9]

453320

11,77,8

[10,6-12,9][6,9-8,8]

6591 057

18,227,7

[16,8-19,6][26,1-29,3]

Âge (ans)45-5455-6465-7475 ou plus

3 8402 5381 751

921

79767446

2,43,34,15,6

[1,8-3,0][2,6-4,1][3,2-5,3][4,1-7,6]

275212180106

7,99,4

10,312,8

[6,9-9,0][8,1-10,9][8,8-12,1][10,5-15,6]

452441459364

13,419,229,444,5

[12,1-14,8][17,4-21,1][26,9-32,1][40,9-48,2]

TabagismeFumeurs actifsAnciens-fumeursNon-fumeurs

1 7361 4745 840

11244

119

7,43,72,4

[6,1-9,1][2,7-5,1][1,9-2,9]

265117391

16,99,47,7

[14,9-19,1][7,7-11,3][6,9-8,6]

312245

1 159

21,319,524,7

[19,0-23,8][17,1-22,1][23,3-26,1]

Total 9 050 275 3,5 [3,1-4,0] 773 9,6 [8,9 - 10,4] 1 716 23,3 [22,1-24,4]

1 Le stade de dyspnée était évaluable pour 8920 individus ; 2 Pourcentages pondérés.

Tableau III.

Facteurs associés au fait de déclarer avoir une maladie respiratoire chronique obstructive (bronchite chronique, emphysème, insuffisance respiratoirechronique) chez les personnes ayant une bronchite chronique.

N

Maladie respiratoire obstructive chronique

n % p ORa1 [IC à 95%] p

SexeHommesFemmes

Âge45-54 ans55-64 ans65-74 ans75 ans ou plus

Dyspnée Stade 2 ou plusAbsence ou stade 1Non-réponse

TabagismeNon-fumeurs Fumeurs actifsAnciens-fumeurs

18293

79767476

150120

4

11911244

4830

15212616

51261

303117

27,939,7

21,030,235,641,1

36,826,3

29,730,642,4

0,09

0,17

0,13

0,38

12,2

11,82,22,9

11,82,6

[1,1-4,4]

[0,8-4,0][1,0-5,3][1,1-7,6]

[0,9-3,9][1,1-6,4]

0,03

0,14

0,10

Total 275 78 32,1

1 odds ratio ajusté sur le sexe, l’âge et le tabagisme, et intervalle de confiance à 95 %.

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Les scores résumés psychiques ajustés sur l’âgeétaient, chez les hommes, de 43,5 (± 0,9) en cas de bron-chite chronique et de 50,4 (± 0,2) en l’absence de bron-chite chronique (p < 0,001) et, chez les femmes,respectivement de 41,8 (± 1,4) et 48,0 (± 0,2) (p < 0,001).Chez les hommes, la bronchite chronique restait significa-tivement associée à une diminution du score agrégé psy-

chique du SF-36 quel que soit le niveau de la dyspnée

(fig. 2)

. En analyse multivariée, la bronchite chroniquerestait associée à une diminution du score psychique

(tableau V)

. En revanche, chez les femmes, la bronchitechronique était associée à une diminution du score agrégépsychique de qualité de vie uniquement en l’absence dedyspnée (p < 0,001)

(fig. 2)

.

Fig. 1.Scores résumés physiques moyens ajustés sur l’âge selon le sexe, les symptômes de bronchite chronique et la dyspnée.

Femmes

0

10

20

30

40

50

60

dyspnée stade 0 ou 1 dyspnée stade 2 ou plus

sco

re r

ésu

ph

ysiq

ue

mo

yen

aju

sté

sur

l’âg

e

pas de bronchite chronique

bronchite chronique

p < 0,01

p < 0,001

Hommes

0

10

20

30

40

50

60

dyspnée stade 0 ou 1 dyspnée stade 2 ou plus

sco

re r

ésu

ph

ysiq

ue

mo

yen

aju

sté

sur

l’âg

e

pas de bronchite chronique

bronchite chronique

p < 0,001

p < 0,01

Tableau IV.

Association entre bronchite chronique et score agrégé physique du SF-36.

Régression linéaire, variable dépendante : score agrégé physique

modèle univarié modèle multivarié*

r2=0,35

coef de régression, [IC 95%] p coef de régression, [IC 95%] p

Âge (10 ans)Bronchite chronique

nonoui

SexeHommeFemme

Dyspnée ≤ stade 1≥ stade 2 ou plus

CorpulenceMaigreNormaleSurpoidsObésité

TabagismeNon-fumeurFumeur actifAncien fumeur

– 0,41 [– 0,44 ; – 0,40]

réf– 0,97 [– 1,15 ; – 0,80]

réf– 0,21 [– 0,26 ; – 0,16]

réf– 1,23 [– 1,29 ; – 1,16]

– 0,41 [– 0,62 ; – 0,20]réf

– 0,23 [– 0,29 ; – 0,17]– 0,60 [-0,69 ; – 0,51]

réf0,23 [0,16 ; 0,31]0,16 [0,09 ; 0,24]

< 0,001

< 0,001

< 0,001

< 0,001

< 0,001

< 0,001

– 0,29 [– 0,32 ; – 0,27]

réf– 0,48 [– 0,62 ; – 0,34]

réf– 0,09 [– 0,13 ; – 0,04]

réf– 0,87 [– 0,93 ; – 0,80]

– 0,25 [– 0,43 ; – 0,08]

réf– 0,12 [– 0,17 ; – 0,07]– 0,31 [– 0,38 ; – 0,24]

<0,001

<0,001

<0,001

<0,001

<0,001

*Ajusté sur âge, sexe, bronchite chronique, niveau de diplôme, revenus, corpulence, stade de dyspnée.

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Bronchite chronique et qualité de vie

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Discussion

L’enquête santé de l’Insee 2002-2003 a permis d’esti-mer la prévalence de la bronchite chronique en populationgénérale française et d’en étudier les liens avec la qualité devie en fonction de divers facteurs comme le sexe ou l’exis-tence d’une dyspnée associée.

Limites de l’étude

Comme dans toutes les enquêtes en ménages ordinai-res, les personnes âgées les plus malades, souvent absentes de

leur domicile pour raisons de santé, sont sous-représentées etce biais de participation n’est que partiellement corrigé parles redressements [11]. De plus, la non-réponse aux questionsconcernant les symptômes de bronchite chronique étaitd’autant plus fréquente que l’âge était élevé et que le niveausocio-économique était faible, ce qui entraîne une sous-estimation de la prévalence de la bronchite chronique,accentuant ainsi le biais inhérent à ce type d’enquête.

Par ailleurs, seule la prévalence des symptômes debronchite chronique a pu être estimée et l’absence de mesurede la fonction respiratoire est une limite importante cette

Fig. 2.Scores résumés psychiques moyens ajustés sur l’âge selon le sexe, les symptômes de bronchite chronique et la dyspnée.

Hommes

0

10

20

30

40

50

60

dyspnée stade 0 ou 1 dyspnée stade 2 ou plussco

re r

ésu

psy

chiq

ue

mo

yen

aju

sté

sur

l’âg

e

pas de bronchite chronique

bronchite chronique

p < 0,001p < 0,001

Femmes

0

10

20

30

40

50

60

dyspnée stade 0 ou 1 dyspnée stade 2 ou plussco

re r

ésu

psy

chiq

ue

mo

yen

aju

sté

sur

l’âg

e

pas de bronchite chronique

bronchite chronique

p = 0,22p < 0,001

Tableau V.

Association entre bronchite chronique et score agrégé psychique du SF-36 chez les hommes.

Régression linéaire. Variable dépendante : score agrégé psychique

modèle univarié modèle multivarié*

r2 = 0,09

coef de régression, [IC 95%], p coef de régression, [IC 95%], p

Âge (10 ans)Bronchite chronique

nonoui

Dyspnée ≤ stade 1≥ stade 2 ou plus

CorpulenceMaigreNormaleSurpoidsObésité

TabagismeNon-fumeurFumeur actifAncien fumeur

– 0,02 [– 0,05 ; 0,02]

réf– 0,69 [– 0,87 ; – 0,51]

réf– 0,63 [– 0,72 ; – 0,53]

– 0,83 [– 1,31 ; – 0,36]réf

0,01 [– 0,07 ; 0,08]– 0,07 [– 0,17 ; 0,02]

réf– 0,18 [– 0,27 ; – 0,10]

– 0,02 [– 0,09 ; 0,06]

0,37

< 0,001

< 0,001

0,002

< 0,001

0,05 [0,02 ; 0,08]

réf– 0,43 [– 0,60 ; – 0,26]

réf– 0,59 [– 0,68 ; – 0,49]

– 0,65 [– 1,07 ; – 0,22]réf

0,03 [– 0,03 ; 0,10]0,04 [– 0,05 ; 0,14]

0,002

< 0,001

< 0,001

0,01

* Modèle ajusté sur âge, bronchite chronique, stade de dyspnée, revenus annuels et corpulence.

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C. Fuhrman et coll.

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enquête. En effet la mesure de la fonction respiratoire estindispensable au diagnostic de la BPCO, mais aussi à sa clas-sification en stades de sévérité.

Prévalence de la bronchite chronique

Dans cette enquête, la prévalence de la bronchite chro-nique, définie par une toux et une expectoration chronique,a été estimée à 3,5 % [3,1 %-4,0 %] des individus de 45 ansou plus. En définissant la bronchite chronique comme uneexpectoration chronique, qu’il y ait ou non toux chronique,cette prévalence était de 5,3 % [4,8 %-5,9 %].

Les études ayant estimé la prévalence de la bronchitechronique ou de la BPCO en France sont peu nombreuses.Elles trouvent des résultats assez proches. Dans une étudeeffectuée en population générale en 2000, la prévalence de labronchite chronique estimée par autoquestionnaire était de4,1 % [12]. Une enquête internationale en population géné-rale conduite par téléphone en 2000 (Confronting COPDSurvey) a estimé la prévalence de la BPCO (définie par undiagnostic connu de BPCO ou de bronchite chronique, oupar des symptômes de bronchite chronique) en France à3,2 % des personnes de plus de 45 ans ayant fumé plus de10 paquets-années [13]. Dans une étude conduite dans lescentres d’examens de santé en 2003, la prévalence de la bron-chite chronique était de 3,9 % et celle de la BPCO (définiepar un rapport VEMS/CVF < 0,70) de 7,5 % [14].

La concordance entre symptômes de bronchite chroni-que et maladie déclarée était mauvaise et aucune des person-nes interrogées n’a utilisé le terme BPCO. Cette mauvaiseconcordance est en partie expliquée par le fait qu’il peut yavoir bronchite chronique sans trouble ventilatoire obstructifet qu’il existe des BPCO sans bronchite chronique, mais cerésultat est également en faveur du sous-diagnostic de laBPCO. Dans l’étude de Huchon et coll. [12] seuls 56 % desindividus ayant les symptômes d’une bronchite chroniqueavaient déjà eu une mesure du souffle. Les études épidémio-logiques internationales sont toutes concordantes pour esti-mer que plus des deux tiers des patients ayant une BPCO nesont pas diagnostiqués [1, 15].

Facteurs de risque de bronchite chronique

Le principal facteur de risque de bronchite chronique etde la BPCO est le tabagisme. Dans l’enquête santé de l’Insee,la prévalence de la bronchite chronique était de 7,4 % chezles fumeurs et 2,4 % chez les non-fumeurs [7]. Toutefois,près de la moitié des individus ayant déclaré des symptômesde bronchite chronique n’avaient jamais fumé quotidienne-ment. La toux et l’expectoration chronique peuvent être laconséquence d’une autre pathologie respiratoire, notammentl’asthme et d’autre part, on ne peut pas exclure une sous-déclaration du tabagisme. Cependant, des prévalences éle-vées de la BPCO chez des non-fumeurs (de près de 10 % et

jusqu’à 20 %) ont été mises en évidence, soulignant le rôledes autres facteurs de risque de la bronchite chronique et dela BPCO (expositions professionnelles, exposition au taba-gisme passif, pollution atmosphérique ou domestique) [16,17].

Relation entre bronchite chronique et qualité de vie

Toux et expectoration chronique ne sont pas des symp-tômes anodins : de nombreuses études ont montré que labronchite chronique était associée à un déclin plus rapide dela fonction respiratoire, à une mortalité plus importante et àune altération de la qualité de vie [3, 6, 18-21]. Dans notreétude, l’existence d’une bronchite chronique était associée àune altération de la qualité de vie. Il a été montré que la qua-lité de vie était un facteur prédictif des recours aux soins etde la mortalité [22, 23]. De plus, si la mesure objective de lafonction respiratoire reste le gold standard pour l’évaluationde la sévérité de la BPCO, les objectifs de la prise en chargesont le maintien de la santé fonctionnelle et de la qualité devie du patient. Le lien entre la fonction respiratoire et lasanté perçue ou la qualité de vie (mesurée par le SF-36, leSF-12 ou l’EQ-5D) a été mis en évidence dans plusieurs étu-des effectuées en population générale [6, 14, 24-26]. Parailleurs, les liens entre l’altération de la qualité de vie et lasévérité de la BPCO ont été montrés dans des populationsde malades atteints de BPCO, avec un questionnaire spécifi-que comme le Saint George’s Hospital Respiratory Question-naire [27]. Cependant, si le lien entre VEMS et scorephysique du SF-36 est net dans toutes les études, celui avecle score psychique est moins prononcé [3, 25, 28, 29]. Plu-sieurs études menées en population générale ont égalementmontré que la qualité de vie était davantage affectée parl’existence de symptômes respiratoires que par le niveau deVEMS [3, 6]. Dans l’étude de Voll-Aanerud et coll. [6], lelien entre symptômes respiratoires et altération de la qualitéde vie était observé en présence comme en l’absence deBPCO.

Influence du sexe sur la relation entre bronchite chronique et qualité de vie

Dans notre étude, le lien entre symptômes de bronchitechronique et score physique de qualité de vie persistait aprèsprise en compte de la dyspnée. Le lien entre symptômes debronchite chronique et score psychique de qualité de vie per-sistait également après prise en compte de la dyspnée chez leshommes. Par contre, chez les femmes, ce lien n’était signifi-catif que chez les femmes non dyspnéiques. Il a été montréque pour un même niveau d’obstruction bronchique, lesfemmes déclaraient plus souvent une dyspnée et avaient unemoindre qualité de vie que les hommes [30-32]. Dansl’étude de Di Marco et coll. [32], la corrélation entre dysp-

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Bronchite chronique et qualité de vie

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née et dépression était plus forte chez les femmes que chezles hommes. Ainsi, il est probable que la dyspnée soit, chezles femmes, un déterminant de la qualité de vie psychiqueplus important que les symptômes de bronchite chronique.

En conclusion, la prévalence de la bronchite chroniquea été estimée à 3,5 % chez les adultes de 45 ans ou plus enpopulation générale. La bronchite chronique était clairementassociée à une moins bonne qualité de vie. Ces données sou-lignent la nécessité d’améliorer le diagnostic de la bronchitechronique, situation à risque de BPCO, et de la BPCO elle-même, dans la population, afin de mettre en œuvre les mesu-res nécessaires pour en réduire l’impact.

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