BSV (Bulletin de Santé du Végétal) Jardins Amateurs n°8

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N°8 – 24 avril 2015

Ce bulletin est destiné aux jardiniers amateurs. Il s’appuie sur les observations réalisées par les observateurs des filières arboriculture fruitière, maraîchage, olivier, tomate d’industrie, zones non agricoles ; et sur l’analyse de risque effectuée par les animateurs de ces filières.

Des informations sur le rythme de parution de votre bulletin : Janvier-mars : nombre de bulletins variable en fonction de l’actualité phytosanitaire Avril- octobre : 2 bulletins par mois Novembre – décembre : 1 bulletin par mois

SOMMAIRE

AU POTAGER .....................................................................................................................................................................2

SALADE ...................................................................................................................................................................................2 Limaces et escargots .......................................................................................................................................................2

CAROTTE .................................................................................................................................................................................3 Mouche de la carotte ......................................................................................................................................................3

OIGNON, POIREAUX ...................................................................................................................................................................5 Psylle du poireau .............................................................................................................................................................5

AU VERGER .......................................................................................................................................................................6

POIRIER ...................................................................................................................................................................................6 Puceron cendré du poirier ou puceron mauve .................................................................................................................6 Feu bactérien ...................................................................................................................................................................6

POMMIER ................................................................................................................................................................................7 Tavelure du pommier ......................................................................................................................................................7 Carpocapse (ver) des pommes.........................................................................................................................................8 Feu bactérien ...................................................................................................................................................................8

AU JARDIN D’ORNEMENT .................................................................................................................................................9

BUIS .......................................................................................................................................................................................9 Pyrale du buis ..................................................................................................................................................................9

ARBRES ET ARBUSTES D’ORNEMENT ............................................................................................................................................10 Cétoines .........................................................................................................................................................................10 Maladie de Pierce, Xyllela fastidiosa .............................................................................................................................11

LES ABEILLES, DES ALLIEES POUR NOS CULTURES : PROTEGEONS-LES ! ........................................................................... 11


Au potager

Salade Limaces et escargots Les limaces et escargots sont actuellement présents dans les parcelles de salades. Les dégâts sont modérés. Ce sont des gastéropodes bien connus des jardiniers. Herbivores voraces ils s’attaquent à toutes sortes de plantes herbacées. Les limaces sont moins visibles que les escargots car elles ont des mœurs nocturnes, cependant l’un comme l’autre laissent des traces brillantes et visqueuses (mucus) sur les plantes ou sur le sol.

Photo : limaces sur feuille de salade (Forestry Images)

Moyens de prévention : - Détruire les résidus des cultures précédentes - Biner en été pour faire remonter les œufs à la surface du sol, ils se dessècheront ou seront

consommés par des prédateurs. - Favoriser la présence de prédateurs naturels au jardin : merles, hérissons, musaraignes,

orvets, carabes, crapauds, grenouilles etc. Ces animaux étant également insectivores, la suppression des traitements insecticides au jardin est bénéfique pour leur installation.

Moyens de biocontrôle Il est possible de mettre des pièges à limaces. Deux types de pièges existent : - le piège en forme de bol semi-enterré dans le sol et rempli de bière, les limaces sont très attirées par l’odeur de la bière, elles s’y noieront. En cas de pluie, pensez à remplir de nouveau les pièges si nécessaire. - il est également possible disposer des tuiles ou des planches légèrement surélevées sur le sol, pendant la nuit les limaces vont s’y réfugier, vous pourrez alors les éliminer manuellement.


Les rangs de salade peuvent enfin être entourés de sciures de bois, de cendres, de coquilles d’œufs, cela gênera le déplacement des mollusques.

Carotte

Mouche de la carotte Actuellement aucune mouche n’est piégée sur les sites de suivi dans le Vaucluse. Cependant le modèle de prédiction des vols de mouche de la carotte, qui fonctionne en analysant les données météorologiques, indique toujours un risque de présence des mouches de la carotte dans les secteurs de Carpentras et de Bollène. Rappel du bulletin précédent : « La mouche de la carotte s’attaque aussi bien aux carottes sauvages qu’aux carottes cultivées. Les mouches volent pendant les belles journées en avril-mai et en septembre-octobre. Elles sont attirées par les substances volatiles émises par les plantes. Elles mesurent 4 à 5 mm de long, sont noires avec des pattes jaunes. Elles se posent sur les plantes basses, s’accouplent puis pondent dans le sol à proximité des plantes. Les œufs éclosent 10 à 12 jours plus tard, la larve se déplace alors vers les racines (parties comestibles) où elles creusent des galeries sinueuses pendant environ 1 mois. Les larves sont des asticots très allongés (6 à 7 mm) blanc jaunâtre brillant. Les plantes atteintes présentent un jaunissement ou un rougissement des feuilles, la racine ralentit sa croissance et prend un goût amer. Chaque galerie constitue une porte d’entrée pour des bactéries ou des champignons responsables de pourriture en culture ou pendant la conservation. Attention aux risques de confusions : la réduction de croissance et les décolorations du feuillage peuvent être causés par des nématodes (vers microscopiques). Ils occasionnent des excroissances (appelées galles), des chevelus racinaires très abondants et des bifurcations racinaires. Dans le doute il est possible d’arracher une ou deux carottes et vérifier la présence ou non de larves.


Moyens de prévention : - Favoriser l’aération entre les rangs - Effectuer une rotation des cultures : ne pas planter deux espèces végétales sensibles deux

années de suite au même endroit (alterner avec des plantes de famille différente comme l’ail, l’oignon, le poireau, la ciboulette…)

- Planter à proximité des carottes des oignons ou des poireaux qui peuvent avoir un effet répulsif vis-à-vis de la mouche

- Arracher et éliminer les premiers plants attaqués. - Mettre en place des filets insect-proof à maille fine si vous n’avez pas planté les carottes au

même endroit que l’année précédente. »

Outils de biocontrôle : Il est possible d’installer des pièges pour les adultes. Placez des panneaux jaunes englués juste au-dessus de la végétation. Si elle ne permet pas de piéger la totalité des mouches de la carotte présentes dans le jardin, cette méthode permet tout de même de les détecter.

Photo : Piège à mouche de la carotte (amis-hom-arts.com)


Oignon, poireaux

Psylle du poireau On observe des œufs de psylle du poireau en quantité relativement importante dans les Alpes-Maritimes. Il faut être très vigilant sur toutes les cultures sensibles : oignons, poireaux, ciboulettes.

Rappel du bulletin n°6 : « Cet insecte piqueur-suceur provoque une déformation du feuillage, la

décoloration et le dessèchement des feuilles attaquées. Ces blessures peuvent causer la

mort de la plante. Sa présence est visible sous forme d’œufs en forme de petites boules orange

accrochées au bout d’un filament à la surface des feuilles. Les larves qui sont très aplaties se collent

sur les feuilles pour se nourrir. Les adultes mesurent 2 à 3 mm et ressemblent à des pucerons ailés

noirs.

Photo : œufs de psylle Photo : psylle adulte Photo : dégâts sur poireau

(Source photos : www.eppo.int)

Sur poireau, des dégâts sont également visibles au niveau de la tige (appelée fût) : des rayures

(striures) longitudinales vertes puis jaunes qui entraînent ensuite un jaunissement complet

du fût. » Les attaques de psylle peuvent être associées au développement de bactéries.

http://www.eppo.int/


Au verger

Poirier

Puceron cendré du poirier ou puceron mauve On observe actuellement des dégâts en vergers dans tous les secteurs.

Photo : colonie de puceron mauve (Coutin R., OPIE)

Rappel du BSV précédent :

« Moyens de prévention : - Maintenir la biodiversité au jardin, en favorisant la présence des nombreux auxiliaires qui

se nourrissent ou parasitent les pucerons. Il est notamment conseillé de renoncer aux traitements insecticides, de mettre en place des bordures fleuries dans lesquelles iront s’abriter les auxiliaires.

- Supprimer mécaniquement les premiers foyers : couper au sécateur les pousses infestées. »

Feu bactérien Lire le paragraphe de la partie pommier


Pommier

Tavelure du pommier La tavelure du pommier, comme celle du poirier, est une maladie causée par un champignon.

Actuellement le risque de dissémination de la maladie est toujours très élevé. En effet les températures sont favorables et la maladie a besoin d’humidité pour se développer (la rosée ou une petite pluie suffiront, sauf si le feuillage sèche rapidement après).

Photo : taches sur feuilles (INRA)

Rappel du bulletin précédent :

« Moyens de prévention : - Privilégier des variétés résistantes (par exemple la variété 'Ariane’ présenterait une

tolérance intéressante). L’association des Croqueurs de Pomme peut fournir des noms de variétés résistantes adaptées aux caractéristiques climatiques locales.

- Eliminer les feuilles mortes et les débris végétaux en hiver et jusqu’au printemps - Limiter les apports d’engrais azotés

Outils de biocontrôle : Le micro-organisme Bacillus subtilis (une bactérie) agit comme un stimulateur des défenses naturelles du pommier, limitant ainsi la contamination. »


Carpocapse (ver) des pommes Les premières captures de papillons ont été observées mi-avril en Basse Durance.

Rappel du bulletin précédent : « le carpocapse des pommes (Cydia pomonella) est un papillon qui mesure 15 à 20 mm. Il est crépusculaire (sort à la tombée de la nuit) et donc s’aperçoit rarement. La chenille se développe à l’intérieur des fruits, elle mesure 15 à 20 mm au maximum. Elle est d’abord blanchâtre puis à la fin de son développement elle est plutôt de couleur rose-rougeâtre avec une tête brun-foncé. Les pommes attaquées se reconnaissent au trou dont la bordure est rongée et où des excréments de la larve sont présents. Les fruits attaqués pourrissent et tombent prématurément. »

Outils de biocontrôle : L’utilisation de pièges à phéromones sexuelles permet de capturer un certain nombre de papillons mâles et de suivre ainsi les périodes à risque.

Feu bactérien Le feu bactérien est une maladie redoutable pour les fruitiers à pépins comme les pommiers mais aussi les poiriers, cognassiers et les néfliers. Il s’attaque aussi à des plantes ornementales de la famille des Rosacées comme les Cotoneaster, les Pyracantha … La plupart des attaques se développent, soit à partir des fleurs, soit à partir des jeunes pousses herbacées. Peu après l’infestation, les fleurs flétrissent. Les jeunes pousses se recourbent en une crosse caractéristique. Les parties atteintes prennent un aspect particulier : elles semblent avoir été brûlées d’où le nom de « feu » donné à la maladie. La maladie peut gagner rapidement les branches et les charpentières, si rien n’est fait et si les conditions sont favorables. Cela peut entraîner la mort de l’arbre. Parfois des gouttelettes ambrées et visqueuses peuvent se former, il s’agit d’exsudat (réservoir important de bactérie). Cet exsudat est caractéristique du feu bactérien. A l’automne, l’écorce se boursoufle, se craquèle, suinte et laisse apparaître un bois de couleur rougeâtre. Les bactéries passent l’hiver dans ces chancres. Au printemps, elles peuvent redevenir actives. Les insectes, les oiseaux, l’homme ou le vent peuvent les disséminer et permettre l’infestation d’autres végétaux.La pénétration se fait par les plaies naturelles ou artificielles (chute des pétales, grêle, plaie de taille …).

La période de fin de floraison est propice à la contamination, surtout en cas de pluie et/ou de températures comprises entre 12 et 24°C.

Photo : symptômes sur bouquet pommier Photo : symptômes sur poiriers


Au jardin d’ornement

Buis

Pyrale du buis Les dégâts dus aux chenilles sont très importants actuellement. Les défoliations sont majeures même sur des grands sujets notamment dans les départements littoraux.

Photo : buis attaqué

Outils de biocontrôle C’est le bon moment pour installer à proximité immédiate des buis des pièges à phéromone qui attirent les papillons mâles. Ils permettent de limiter les accouplements et donc le nombre de pontes.


Arbres et arbustes d’ornement Cétoines Les cétoines sont des coléoptères noirs ou métalliques. Leurs larves sont des décomposeurs de matière organique et sont très utiles dans les sols et dans les composts. Les adultes font parfois quelques dégâts en se nourrissant des pétales de fleurs de pivoines, rosiers… On observe actuellement des insectes dans les fleurs dans les Alpes-Maritimes et le Var.

Photo : Cétoines sur rose (Société française des roses)

Outils de biocontrôle L’élimination mécanique (à la main) des adultes est la meilleure façon d’éviter la prolifération de ce ravageur. Aucune application d’insecticide n’est nécessaire, elles seraient d’une part inefficaces et d’autre part néfastes au développement des auxiliaires du jardin.


Maladie de Pierce, Xyllela fastidiosa La maladie de pierce, due à la Bactérie Xylella fastidiosa, est présente dans la Province de Lecce, en région des Pouilles, en Italie. Cette grave maladie concerne en particulier la vigne et l'olivier, mais aussi de nombreuses autres plantes cultivées, ornementales, forestières. La vigne cultivée et l’olivier sont très sensibles à cette maladie extrêmement épidémique. L’Europe et la France ont pris des mesures réglementaires pour contrôler le risque de dissémination de la maladie sur notre territoire. Soyez extrêmement vigilants lors de vos déplacements à l’étranger et notamment en Italie. Veillez à ne pas ramener sur le territoire français des végétaux achetés à l’étranger, ils risqueraient d’être porteurs de la bactérie sans en exprimer de symptômes. La maladie serait ensuite rapidement véhiculée par les insectes vers d’autres plantes sensibles.

A lire en fin de ce bulletin : la note nationale d’alerte.

Les abeilles, des alliées pour nos cultures : protégeons-les ! Respectez la réglementation « abeilles »

A RETENIR

- Pensez à observer vos cultures avant de traiter !

- Il est interdit de traiter en présence des abeilles, même si le produit comporte la mention « abeilles ».

- Périodes et conditions où la présence des abeilles est la plus propice sur vos cultures : dès que les températures sont supérieures à 13°C, la journée ensoleillée et peu ventée.

- Périodes et conditions où les abeilles sont peu présentes dans vos cultures : si les températures sont fraîches (<13°C), par temps nuageux, pluvieux et par vent fort.

Attention : d’autres pollinisateurs sauvages sont présents sur des plages horaires plus larges au cours de la journée et sous des températures plus fraîches (par exemple, les bourdons). Par ailleurs, les abeilles peuvent être actives du lever du jour au coucher du soleil.


LES OBSERVATIONS CONTENUES DANS CE BULLETIN ONT ETE REALISEES PAR LES PARTENAIRES SUIVANTS :

Le Bulletin de Santé du Végétal, filière Jardins Amateurs, s’appuie sur les bulletins de santé du végétal des filières : Maraîchage, Arboriculture fruitière, Tomate d’industrie, Olivier, Zones Non Agricoles. Les observateurs des filières correspondantes contribuent donc à l’élaboration de ce document

COMITE DE REDACTION DE CE BULLETIN : Anne ROBERTI (FREDON PACA) et Sébastien REGNIER (FREDON PACA)

N.B. Ce Bulletin est produit à partir d’observations ponctuelles réalisées sur un réseau de parcelles. S’il donne une tendance de la situation sanitaire, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à chacune des parcelles. La Chambre régionale d’Agriculture et l’ensemble des partenaires du BSV dégagent toute responsabilité quant aux décisions prises pour la protection des cultures. La protection des cultures se décide sur la base des observations que chacun réalise sur ses parcelles et s’appuie, le cas échéant, sur les préconisations issues de bulletins techniques.

Action pilotée par le ministère chargé de l’agriculture, avec l’appui financier de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto.

Documents

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