3
Consigne : Ecriture à partir de dessins de l’atelier de dessin. (temps d’écriture : 15 mn) La statue dans le parc Bulles de Carpe 2015 - Atelier d’écriture 7/05/2015 - intervenante : Michèle Bayar 2- Les voilà enfin ensemble. Ils se sont tant aimés, séparés par les conventions, le qu'en dira-t-on, l'âge. Ils avaient passé la moitié de leur vie à se chercher dans ce parc, lui, balayant les feuilles des grands arbres, elle promenant ses bébés loin du château. Le parc avait protégé leurs amours cachées et maintenant les honorait, enfin réunis. La statue érigée si longtemps après par leurs petits enfants émerveillés par leur amour indéfectible veillait sur tous les amoureux clandestins ou pas qui se promenaient dans les allées du parc. dessin de Jean-Marc Commun - texte de Martine Villard

Bulles de Carpe 2015 - Atelier d’écriture 7/05/2015

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Bulles de Carpe 2015 - Atelier d’écriture 7/05/2015

Consigne : Ecriture à partir de dessins de l’atelier de dessin.(temps d’écriture : 15 mn)

La statue dans le parc

Bulles de Carpe 2015 - Atelier d’écriture 7/05/2015 - intervenante : Michèle Bayar!

! 2-

Les voilà enfin ensemble. Ils se sont tant aimés, séparés par les conventions, le qu'en dira-t-on, l'âge.Ils avaient passé la moitié de leur vie à se chercher dans ce parc, lui, balayant les feuilles des grands arbres, elle promenant ses bébés loin du château. Le parc avait protégé leurs amours cachées et maintenant les honorait, enfin réunis.La statue érigée si longtemps après par leurs petits enfants émerveillés par leur amour indéfectible veillait sur tous les amoureux clandestins ou pas qui se promenaient dans les allées du parc.

dessin de Jean-Marc Commun - texte de Martine Villard

Page 2: Bulles de Carpe 2015 - Atelier d’écriture 7/05/2015

Bulles de Carpe 2015 - Atelier d’écriture 7/05/2015 - intervenante : Michèle Bayar!

! 3-

Mambo

Mambo le vieux sage s'approche lentement de la hutte. Il est très vieux, tellement vieux qu'il ne saurait dire son âge. Une chose est sûre, c'est lui le plus vieux du village !On lui a fabriqué une grande canne en forme de sucre d'orge en hommage à sa sagesse.Son visage est émacié, ses cheveux longs et blancs, ses bras noueux et ses jambes torses. Il avance voûté, tellement voûté qu'il n'a pas besoin de se baisser pour entrer par la porte pourtant basse de la hutte !Ils sont déjà tous là. Tous bien plus jeunes que lui, assis en cercle à même le sol.On le salue respectueusement, on lui offre une natte, on le débarrasse de son immense canne.Et puis, chacun reprend sa place. On s'observe en silence, personne n'oserait prendre la parole devant Mambo !Il a fermé les yeux. Ses lèvres remuent mais aucun son n'en sort.Le temps n'a pas d'importance... La nuit ne suffira peut-être pas à sceller le sort du fougueux Kao plus enclin à chercher querelles qu'à s'acquitter des tâches qui lui incombent.C'est Mambo, et Mambo seul qui décidera...Juste avant les premières lueurs de l'aube, Mambo a parlé :- On laissera à Kao le temps de faire ses adieux à la tribu et dans trois jours, les hommes ici présents l'emmèneront à une journée de marche en amont du fleuve, là, ils l'installeront dans une barque légère qu'ils pousseront dans le courant.Le fleuve décidera du sort de Kao !

dessin d’Elise Pénas - texte de Janine Hodiesne

M

A

M

B

O

Page 3: Bulles de Carpe 2015 - Atelier d’écriture 7/05/2015

Bulles de Carpe 2015 - Atelier d’écriture 7/05/2015 - intervenante : Michèle Bayar!

! 4-

Il entend les discussions mais n’en comprend pas le sens. Parviennent jusqu’à lui des sons aigüs et d’autres graves. Soudain un rire. Il connaît ce rire mais il ne voit pas les visages. Son nez est à la hauteur des chaussures. Une ballerine noire au bout d’une jambe cachée dans un pantalon. Il voudrait s’approcher, toucher le tissu, sentir le bout de mollet dénudé, le lécher pour apprécier la douceur de la peau, le granuleux de la chair. Il continue à avancer et tente de trouver son équilibre pour tendre sa main vers le pantalon.Mais le pied soudain se balance, le cogne et il tombe sur le dos.L’enfant pleure.

photo de Nathalie Baixas - texte de Béatrice Milliez

Joshua