8
Laurent Chabert d’Hières Directeur général d’Eau Vive Eau Vive le sait depuis 30 ans, nos donateurs le constatent à chaque mission de terrain, tous les bailleurs de fonds et experts le reconnaissent : une communauté rurale qui a sécurisé son approvi- sionnement en eau et s’est équipée d’un système d’assainissement minimal n’est plus la même. Comme en témoigne le programme mené au Niger (voir dossier page 5) l’im- pact en matière de santé, d’éducation, de produc- tion, et même d’organisa- tion villageoise est consi- dérable. Certes, l’arrivée d’un point d’eau ne résout pas tout, mais elle met fin à des conditions de vie indignes et ouvre de réelles perspectives de progrès pour les habitants. Alors, pourquoi l’eau et l’assainissement ne sont- ils pas considérés par les autorités nationales comme une priorité ? Pour- quoi les maires ne sont-ils pas plus soutenus dans la mise en place, dans leur commune, des équipe- ments et du service public correspondant ? Pourquoi la communauté internatio- nale rechigne-t-elle à investir massivement dans ce domaine ? Inertie des acteurs, désintérêt pour le sort des plus démunis, conflits autour des enjeux de l’eau, manque de mobi- lisation des usagers ? Sans doute un peu de tout cela. Eau Vive n’en est que plus motivée : montrer ce que l’eau produit sur le terrain, pousser tous les acteurs concernés à agir, apporter des solutions concrètes aux “ sans-eau ”, c’est plus que jamais notre combat. Eau Vive Actualités, publication semestrielle à 5 000 ex. éditée par Eau Vive , 27 rue Léon-Loiseau 93100 Montreuil tél. : 33 (0)1 41 58 50 50 fax : 33 (0)1 41 58 50 58 Email : [email protected] Site : www.eau-vive.org. Directeur de la publication Laurent Chabert d’Hières Rédactrice en chef Sophie Bouan Comité de rédaction Danielle Touré-Roberget, Bernard Simpère, Kristel Malègue, Virginie Bineau Secrétariat de rédaction, graphisme Atelier Chévara etc. Photographies Eau Vive. Impression Édips (papier recyclé / encres végétales). ISSN 1622-0846. Eau Vive bénéficie d’un partenariat privilégié avec le Groupe Développement et la SNCF. Actualités ÉDITORIAL L A L E T T R E D I N F O R M A T I O N Eau Vive DÉC. 2 0 0 9 | N ° 4 7 A G I R E N S E M B L E PAGE 2 Après l’urgence la reconstruction Basse-Normandie / Kornaka Regards croisés Z O O M PAGE 3 Sénégal L’eau et l’assainissement font école D O S S I E R PAGE 4 Niger “ Aujourd’hui, j’ai l’eau à portée de main ” E N T RE T I E N S PAGE 5 “ L’accès à l’eau potable a changé la vie au village ” É C H O S D U M O N D E PAGE 6 Urgence désertification... mais qui, concrètement, relève le défi ? Forum mondial de l’eau 2012 Rendez-vous à Marseille S E N G A G E R PAGE 7 Eau Vive Ruelle 20 ans de solidarité A P P E L A U X D O N S PAGE 8 Kargui Bangou L’eau, au cœur de notre combat

Bulletin d'actualités d'Eau Vive N° 47

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DESCRIPTION

Le message d'Eau Vive et ses actions sont relayés dans notre bulletin d'informations disponible sur demande auprès de l'association. Cette revue semestrielle traite les différents projets et activités de Eau Vive, tant au Sahel qu'en France. Il propose aussi un dossier plus approfondi de sujets divers. Il s'adresse tant à nos donateurs, autres partenaires qu'aux décideurs et à tous ceux qui s'intéressent aux actions d'Eau Vive.

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Page 1: Bulletin d'actualités d'Eau Vive N° 47

Laurent Chabert d’HièresDirecteur général d’Eau Vive

Eau Vive le sait depuis 30 ans, nos donateurs le constatent à chaquemission de terrain, tousles bailleurs de fonds etexperts le reconnaissent :une communauté ruralequi a sécurisé son approvi-sionnement en eau et s’est équipée d’un système d’assainissement minimaln’est plus la même.Comme en témoigne leprogramme mené au Niger(voir dossier page 5) l’im-pact en matière de santé,d’éducation, de produc-tion, et même d’organisa-tion villageoise est consi-dérable.

Certes, l’arrivée d’unpoint d’eau ne résout pastout, mais elle met fin à des conditions de vieindignes et ouvre deréelles perspectives deprogrès pour les habitants.Alors, pourquoi l’eau etl’assainissement ne sont-ils pas considérés par lesautorités nationalescomme une priorité ? Pour-quoi les maires ne sont-ilspas plus soutenus dans la mise en place, dans leurcommune, des équipe-ments et du service publiccorrespondant ? Pourquoila communauté internatio-nale rechigne-t-elle à

investir massivement dansce domaine ? Inertie desacteurs, désintérêt pour le sort des plus démunis,conflits autour des enjeuxde l’eau, manque de mobi-lisation des usagers ? Sansdoute un peu de tout cela.

Eau Vive n’en est que plusmotivée : montrer ce quel’eau produit sur le terrain,pousser tous les acteursconcernés à agir, apporterdes solutions concrètesaux “ sans-eau ”, c’est plusque jamais notre combat.

Eau Vive Actualités, publication

semestrielle à 5 000 ex. éditée par

Eau Vive , 27 rue Léon-Loiseau

93100 Montreuil

tél. : 33 (0)1 41 58 50 50

fax : 33 (0)1 41 58 50 58

Email : [email protected]

Site : www.eau-vive.org.

Directeur de la publication Laurent Chabert d’Hières

Rédactrice en chef Sophie Bouan

Comité de rédaction Danielle Touré-Roberget,

Bernard Simpère, Kristel Malègue, Virginie Bineau

Secrétariat de rédaction, graphisme Atelier Chévara etc.

Photographies Eau Vive.

Impression Édips (papier recyclé / encres végétales).

ISSN 1622-0846. Eau Vive bénéficie d’un partenariat privilégié avec le Groupe

Développement et la SNCF.

Actualités

É D I T O R I A L

L A L E T T R E D ’ I N F O R M A T I O NEa u Vive

D É C . 2 0 0 9 | N ° 4 7

A G I R E N S E M B L E P A G E 2

Après l’urgencela reconstructionBasse-Normandie / KornakaRegards croisés

Z O O M P A G E 3

SénégalL’eau et l’assainissement font école

D O S S I E R P A G E 4

Niger“ Aujourd’hui, j’ai l’eau à portée de main ”

E N T R E T I E N S P A G E 5

“ L’accès à l’eau potablea changé la vie au village ”

É C H O S D U M O N D E P A G E 6

Urgence désertification...mais qui, concrètement, relève le défi ?Forum mondial de l’eau 2012Rendez-vous à Marseille

S ’ E N G A G E R P A G E 7

Eau Vive Ruelle20 ans de solidarité

A P P E L A U X D O N S P A G E 8

Kargui Bangou

L’eau, au cœur de notre combat

Page 2: Bulletin d'actualités d'Eau Vive N° 47

Bientôt Noël !

Calendrier 2010Les rendez-vous de lasolidarité internationale.13,00 € 21 x 29,7 cm, reliure spirale

Cartes de vœux  Bonne année en peulh, wolof, bambara…. 6 € le lot de 4 cartes différentes

(10 x 21 cm)

Cartes postales Regards, rires et scènes de la vie quotidienne en Afrique.5 € le lot de 4 cartes différentes

(10 x 15 cm)

CD «Les Enfantastiques Vive l’eau vive» 16 chansons sur l’eau écriteset chantées par des enfants. 15 € l’album (frais d’envoi offerts)

Bande dessinée et DVD Bintou et Valentin(public : 8/12 ans).Les enfants prennentconscience, dans unedimension Nord-Sud, quel’eau est une ressource rare et qu’un comportementcitoyen s’impose à tous !15 € la BD et le DVD

(+ 5 € frais d’envoi)

Eau Vive soutient des femmessinistrées pour leur redonnerconfiance dans l’avenir.Avec l’appui financier de plusieurs partenaires français (la Région Rhône-Alpes, la Fondation JM Bruneau, l’antenne Eau Vive Vouzan...), Eau Vive, en collaboration avecle conseil municipal et les services techniques de la commune d’arrondissement de Bogodogo, a entrepris plu-sieurs actions, particulière-ment auprès des femmes qui ont tout perdu dans lesinondations survenues le 1er

septembre au Burkina Faso.Les 23 et 24 octobre 2009, unetrentaine de ces femmes, enca-drées par Madame Sabine ZIiganiani, conseillère munici-pale et présidente de l’associa-tion Zekula, ont suivi une formation pour leur permettred’entreprendre des activités

de vente d’eau ou de ramassaged’ordures ménagères moyen-nant rémunération. En complément de cette formation à ces nouveauxmétiers, elles ont appris la gestion et ont été informées sur les règles d’hygiène. À l’issue de cette formation,elles ont reçu le matériel néces-saire pour lancer leur activité.Cette action apportera unappui à une cinquantaine de femmes de la commune de Bogodogo et leurs familles,qui vont ainsi retrouver le chemin de l’espoir. •

E N B R E F

I N O N D A T I O N S

Après l’urgence, la reconstruction

Une exposition photogra-phique, « Regards croisés »,pour fêter le démarrage d’unecoopération décentraliséeentre quatre communes du Calvados (Castillon-en-Auge,Colombelles, Ifs, Mézidon-Canon) et cinq communes ducanton de Kornaka au Niger. Un photographe normanddonne sa vision du Niger. Un photographe nigérien mon-tre la Normandie qu’il a rencon-trée, ce qui l’a émerveillé ouchoqué.François Decaëns etDjibo Tagaza ont sélectionnéles clichés qui forment plu-sieurs expositions, montéesavec le soutien de l’ARCIS (Asso-ciation Régionale pour laConservation de l’Image et du

Son). Elles ont été présentéesdans les communes du Calva-dos en octobre 2009. Une expo-sition partira par la suite auNiger, à Niamey et à Kornaka.Cet engagement des com-munes se fait avec le soutientechnique et financier duconseil régional de Basse Nor-mandie, avec l’accompagne-ment et l’expertise d’Eau ViveBasse-Normandie et d’Eau Viveen France et au Niger. •

E X P O S I T I O N S

Basse-Normandie / Kornaka : regards croisés

2

A G I R E N S E M B L E

Portes ouvertessur un monde delutte et d’espoir !

Du 12 au 26 novembre 2009,l’antenne bénévole AVHECrencontrait le public à l’occasionde la Semaine de la SolidaritéInternationale en Charente, quise tenait à la Maison des peupleset de la Paix à Angoulême.

« Eau Vive » en divisiond’honneur«Eau Vive» c’est aussi une œuvremusicale. Véritable hommageaux Sahéliens engagés dans leur développement, composéepar Olivier Calmel et éditée chez Robert Martin. Elle faitpartie des créations imposéesaux concours nationaux de la Confédération Musicale de France pour les orchestresd’harmonie.

Eau Vive adéménagé

Depuis cet été, bénévoles,salariés, adhérents, donateurs,partenaires, peuvent se retrouver dans des locauxspacieux et fonctionnels, ouverts à tous, où le mot«associatif» prend tout son sens.

Nouvelle adresse :27 rue Léon-Loiseau 93100 MontreuilTél. : 01 41 58 50 50Fax. : 01 41 58 50 58

A C H A T S S O L I D A I R E S

Pour commander, tél. : 01 41 58 50 50 ou www.eau-vive.org

Page 3: Bulletin d'actualités d'Eau Vive N° 47

Votre école a été équipée d’eau etde toilettes. Quels sont les chan-gements les plus significatifs?Avant, les élèves s’éloignaient un peu pour se soulager dans la nature sans pouvoir se laver lesmains au retour. Vous imaginezles conséquences. Nous avionsbeaucoup de cas de diarrhéescausées par l’absence d’hygiène.L’effectif scolaire tournait autourde 65 % des inscrits. À l’issue decette première année, noussommes passés à environ 80%. Les enfants semblent très

impliqués dans le fonctionne-ment de ce projet...Énormément, ils appellent les toilettes “leur joyau”, c’est toutdire. Avec l’équipe pédagogique,nous avons mis en place desgroupes d’élèves qui se relaientpourmaintenir les toilettes propres. Très fiers de leur savoiren matière d’“éducation sani-taire” ils amènent les règles d’hygiène à la maison. Avec leursparents, ils sont aussi très impli-qués dans leur jardin scolaire. Il ne faut pas oublier que, sansl’implication des parents, tous cesprojets ne pourraient pas se développer ! Comment fonctionnent ces jardins scolaires?Nous avons présenté le projet auxparents. Tout le monde en a com-

pris l’intérêt puisque la cantine nepeut assurer, faute de cotisationsrégulières, un repas chaque jour.Les parents ont bâti une clôtureet, avec le matériel fourni (pelles,râteaux, brouettes…), les enfantsont semé. En quelques mois, il yavait des légumes pour la cantine,et nous avons produit suffisam-ment pour vendre au village.Cette démarche a été très appré-ciée, les légumes sont rares ici.Cette année, avec l’argent obtenu,nous pouvons racheter dessemences, payer l’eau, (facturée50 % moins cher que pour le vil-lage), et acheter les détergentspour entretenir nos toilettes. Ce projet est bien parti. Tout lemonde est impliqué, élèves,parents, équipe pédagogique,c’est une garantie de réussite.  •

3 Q U E S T I O N S À …

Medina Diaha Wouly, directeur

Z O O M

3

Sénégal

L’eau et l’assainissementfont école L’accroissement du taux d’accès à l’eau et à l’assainissement

occupe une place essentielle dans les Objectifs du Millénaire

pour le Développement (OMD). Mise en pratique à Tambacounda.

Dans les écoles, il est importantque les besoins en matière d’ac-cès à l’eau et à l’assainissementsoient pris en compte. Démarréen janvier 2008 pour une durée detrois ans, le Programme d’accès àl’Eau et à l’Assainissement de Tam-bacounda (PEAT) s’inscrit parfai-tement dans cette logique. En effet,il prévoit la construction de blocssanitaires scolaires, la desserte eneau de toutes les écoles élémen-taires, l’éducation à l’hygiène et àla salubrité dans une vingtained’écoles et la mise en place d’unedizaine de sites maraîchers sco-laires.À mi-parcours, des résultats fortsappréciables. Un élève de Sinthiou-Ndiéné témoigne : «Nous n’avonsplus besoin de marcher pour aller

chercher de l’eau pourboire ou effacer nostableaux ». L’éducation à l’hy-giène à l’école : le meil-leur moyen de pro-mouvoir les bonnespratiques.Le change-ment de comporte-ment en matière depropreté et d’assainissement promupar le PEAT et la construction detoilettes dans les villages trouventchez les élèves des vecteurs poten-tiels de transmission des bonnespratiques. Ainsi, le lavage des mains,devenu une règle à l’école est faci-lement reproductible à la maison.Parce qu’une bonne santé passeaussi par l’assiette… Le programmeintègre la création de sites maraî-

chers scolaires. Au-delà de leursobjectifs pédagogiques, ils parti-cipent concrètement à l’alimen-tation au niveau des cantines. Ce projet a de tels résultats posi-tifs qu’Eau Vive reçoit de nom-breuses demandes provenantd’écoles des alentours. Malheu-reusement, aujourd’hui, les limitesbudgétaires du programme ne per-mettent pas de les satisfaire… •

Eau Vive Sénégal,quelquesdates

Aujourd’hui,après 15 ansd’activités, Eau ViveSénégal compte16 équipiers.

19/09/1994Eau ViveSénégalouvre ses portes à Thiès.

1995/1996 3 personnesrenforcentl’équipe.

1999 Eau ViveThiès comptedéjà septsalariés

2000 Implantation de la 1ère

antenne à Tamba-counda.

2009Ouverture d’une 2e

antenne à Kédougou.

Page 4: Bulletin d'actualités d'Eau Vive N° 47

olkoboye-Fandobon, 630 habitants.En finir avec les querellesd’eau.

Hier : «Au vieux puits, il fallait uneheure pour remplir deux seaux.Le manque d’eau provoquait desconflits entre les habitants. Cer-tains, pour construire leur mai-son, volaient la nuit l’eau des pui-sards qui devait servir à l’arrosagedes parcelles. »Action d’Eau Vive : réhabilitationdu vieux puits.Aujourd’hui : «Le point d’eau rénovépermet de couvrir tous les besoins

domestiques. Les puisards sontmaintenant réservés aux culturesmaraîchères et chaque maraîcherproduit de 20 à 25 paniers detomates (80 à 100 kg) ».

Nakouana Jouli, 550 habitants. 5 minutes, de la marmite au puits.Hier : « 4 heures de temps, aller-retour, pour chercher une eau mau-vaise dans le village voisin ». Action d’Eau Vive : un puits neuf.Aujourd’hui : « Maintenant j’ail’eau à portée de mains, et pourtout vous dire, précise Hadiza Chai-bou, présidente du groupement

féminin peulh, je pose d’abord mamarmite sur le feu et je peux mepermettre d’aller au nouveau puitsen moins de cinq minutes ».

Village de Bougar, 550 habitants.Moins de problèmes de santé.Hier : «Il fallait faire la queue pen-dant 3 heures pour avoir de l’eautrouble qui contenait même desvers. Sa consommation provoquaitdes diarrhées. Les gens se trou-vaient dans l’obligation d’aller àl’hôpital de Ouallam, à 18 km ». Action d’Eau Vive : réhabilitationd’un puits.

NIGER

D O S S I E RP A Y S

4

Burkina Faso

Sensibilisation des femmes à la nutritionPour faire face à l’insécuritéalimentaire, Eau Vive a lancéun grand programme dans le nord du pays : suivi de 150 000 enfants,formation de 30 000 femmes à la santé maternelle et infantileet à la nutrition des enfants et des femmes enceintes.

Mali

Bonne Gouvernance de l’Eau et de l’Assainissement (BGEA) Près de 10 000 personnes de la région de Mopti ont vu leur viebouleversée par l’arrivée de l’eaupotable dans leur village. D’ici à mars 2010, 31 villages seront à leur tour équipés de forages, de puits et de latrines. Ainsi, prèsde 35 000 personnes disposerontdésormais des bases d’une viedécente.

SénégalOrganisation pour la Mise enValeur du fleuve Sénégal (OMVS)Impliquer les usagers de l’eaudans le processus d’aménagementdu bassin du fleuve Sénégal, telle est la mission confiée à Eau Vive par l’OMVS. Parcequ’une gestion équitable etdurable de la ressource en eau nese fera pas sans la participationdes populations concernées.

Sur le papier, un programme mené par Eau Vive peut paraîtreabstrait. À commencer par son nom : PEADD. Pas de panique, il s’agit du Programme Eau et Assainissement pour unDéveloppement Durable dans 12 communes du Niger. Le pointsur l’impact réel de ces réalisations par les usagers de l’eau.

“ Aujourd’hui, j’ai l’eau à portée de mains ”

T

Page 5: Bulletin d'actualités d'Eau Vive N° 47

Aujourd’hui : « Le temps de pui-sage ne dépasse pas 5 minutes etles femmes ont du temps pour lestravaux domestiques ou champê-tres. L’eau est limpide et propreet nous n’avons plus ces problèmesde santé. »

Village Koubora, 1 650 habitants.L’eau est propre mais encoretrop convoitée.Hier : « On s’approvisionnait à lamare derrière le village. Une eausale qui sentait le pissat des ani-maux. Quand la mare tarissait,nous marchions deux heures pourarriver à un puits. Et deux autresheures d’attente pour puiser l’eau». Action d’Eau Vive : réparation dupuits.Aujourd’hui : « L’eau propre estbien là, mais nous allons devoirtravailler avec la commune pourtrouver des solutions durables etglobales parce qu’aujourd’hui, lepuits attire les villages voisins etnous craignons un épuisementrapide ».

Débi, 550 habitants. Tous à l’école !Hier : « L’école buissonnière, unepratique courante. Nos enfantsrefusaient d’aller à l’école du village voisin, précise Idrissa ElhadjHarouna, chef du village, car ilsavaient honte de leur état corpo-rel et vestimentaire ».Action d’Eau Vive : réhabilitationd’un puits.Aujourd’hui : « Il y a du change-ment pour l’hygiène corporelle etvestimentaire : tous les membresde la famille sont propres. Nosfemmes gagnent au moins cinqheures de temps par jour. Le bétailse porte mieux : il y a moins dedivagation des animaux doncmoins de fatigue, la productionde lait a doublé. ». •

E N T R E T I E N S

5

R E N C O N T R E S A V E C D E S V I L L A G E O I S

En savoir plusLe PEADD en chiffres : 62 puits neufs, 20 puits existants réhabilités, 3 nouveaux réseaux d’adduction d’eau potable, 1 réseau d’eau potable étendu, 1 mare aménagée, 132 aménagements de surfaceconstruits.

“ L’accès à l’eau potable a changéla vie quotidienne au village ”

Une série de rencon-tres a été organiséeavec des leaders villageois pourmesurer l’ampleurdes changementsliés à l’accès à l’eaupotable des 30 000habitants de la commune rurale de Torodi. Premierbénéfice : du tempsdisponible.

La réduction des distances pour la corvée d’eau permet de libérer du tempsde travail, et parconséquent, d’amé-liorer le cadre de vie.En effet, plus de 55%des personnesconsultées, lors deces rencontres,allaient chercherl’eau potable à envi-ron 7 km des habita-tions pendant la saison sèche ou utili-saient les puisards et les mares pendantla saison des pluies (à Birimpéni, les habitants parcou-raient jusqu’à 9 km!).Les femmes ontexpliqué qu’aveccette réduction des corvées d’eau,

elles pouvaient s’or-ganiser pour menerd’autres activités,notamment généra-trices de revenus, àtravers les groupe-ments féminins (élevage des petitsruminants, petitcommerce, activitésmaraîchères...).

Le changementpar la pédagogiePour Mme AdamouZali, présidente du groupement desfemmes Thernnafade Dioga, les mentali-tés ont pu bouger parle biais de la pédago-gie. «La mise enœuvre du projet n’apas seulementconsisté à construiredes ouvrages,explique-t-elle, nousavons aussi reçu des formations et desconseils dans la conduite de nosactivités. Grâce auxdifférentes forma-tions reçues des animateurs du projet,nous avons comprisles risques liés aumanque d’hygiène et nous faisons beau-coup plus attention

à l’eau de consom-mation depuis le puisage jusqu’au lieude conservation. L’utilisation deslatrines familialespar les villageois,nous met à l’abri desrisques de maladies.Jusqu’ici nous faisions nos besoins en brousse ou prèsdes habitations, celacontribuait à conta-miner les mares et les aliments».

Une journée de salubrité publiqueÀ Dioga, les femmesont également instauré une journée de salubrité parsemaine. Chaquejeudi matin, elles se regroupent pournettoyer les placespubliques munies du matériel acquispar le village avecl’appui du projet. Les déchets rassem-blés servent à pro-duire du compost qui sert d’engrais surle site maraîcher. Dernière constata-tion : si de nouvellesdynamiques ont profondémentchangé la vie quotidienne des villages, elles doiventêtre maintenues au-delà du cadre du projet Eau Vive. Et cela, avec l’appui des communes. C’est un souhait unanimement formulé durant ces rencontres. •

Page 6: Bulletin d'actualités d'Eau Vive N° 47

F O R U M M O N D I A L D E L ’ E A U

Mars 2012, rendez-vous à MarseilleEn juin dernier, le Conseil Mon-dial de l’Eau a attribué l’organi-sation du prochain Forum del’Eau à la ville de Marseille.Ce choix de Marseille est unegrande opportunité pour lesacteurs français de l’eau et de l’assainissement, notammentpour le Partenariat Français pourl’Eau (PFE) dont Eau Vive et la Coalition Eau sont membres.Pouvoirs publics, collectivités territoriales, opérateurs privés,ONG, auront là l’occasion de fairevaloir les priorités françaises, en particulier la croissance de la mobilisation internationalepour l’accès à l’eau et à l’assainis-sement pour tous, la reconnais-sance internationale du droit à l’eau, la promotion de la coopération décentralisée.Il nous faudra venir en force à ce forum qui souhaite d’ailleursune plus grande participation de la société civile.

La Coalition Eau, dont Eau Viveest chef de file, s’organise déjàpour jouer pleinement son rôleà Marseille. Avec une idée cen-trale : ce forum est la dernièreétape avant 2015, date butoirpour l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Dévelop-pement, alors que près d’un milliard de personnes dans le

monde n’ont toujours pas accès à l’eau potable. Les progrès réels enregistrésdepuis 2000, doivent encouragerà une plus forte mobilisation : quand la volonté politique est là, quand les financements sontdisponibles, quand les acteurs travaillent ensemble, l’accès à l’eau progresse ! •

É C H O S D U M O N D E

E N B R E F

6

C O N V E N T I O N S U R L A L U T T E C O N T R E L A D É S E R T I F I C A T I O N

Urgence désertification…mais qui, concrètement, relève le défi ?

Adoptée en 1994, suite au Sommet de la Terre de Rio, laConvention* sur la lutte contrela désertification incitait lespays signataires à prendre desmesures concrètes. Les pays touchés devaient mettre enœuvre un plan d’action nationalet y associer la société civile; lespays non touchés s’engageaientà les soutenir dans leurs efforts. Le 21 septembre 2009, la 9e confé-

rence de la Convention se tenaità Buenos Aires. Durant dix jours,plus de quarante organisationsde la société civile de tous lescontinents y ont participé, dontEau Vive, membre de la déléga-tion du Groupe de Travail Déser-tification français ** .Malheureusement, malgré les efforts des scientifiques et de la société civile, cetteconférence, par la quasi-absencede débats et de décisions sur le fond, n’a pas convaincu de son efficacité.Les organisations de la sociétécivile ont déploré que « la plusuniverselle des conventions,avec 193 pays signataires, étaitloin d’endiguer le développe-

ment des zones arides». Pour les prochaines conférences, ilrevient donc à ces organisationsde porter plus encore des propo-sitions fondées sur les nom-breuses expériences réussies. Et comme il faut s’unir pourêtre efficace, Eau Vive et leGroupe de Travail Désertificationont renforcé leurs liens avec desorganisations de la société civiledu Mali, du Burkina Faso et duNiger. Ce rapprochement don-nera lieu très prochainement à la mise en place d’un réseauNord-Sud baptisé Réseau SahelDésertification (RéSad). •

* www.unccd.int** www.cariassociation.org.gtd

Lire…

Les guerres de l’eau,de Frédéric Lasserre.Changements climatiques,pollution, surpopulation, la rareté de l’eau et sa mauvaiserépartition sur la terre est une source croissante de tensions. Aujourd’hui, 1,7 milliard de personnesmanquent d’eau douce, en 2025, elles seront 2,4 milliards. Que se passera-t-illorsque l’eau s’épuisera à certains points du globe? Déjà des conflits éclatent pour le contrôle de l’eau.20 euros, Éditeur : Delavilla

Écouter…

Sam TshabalalaUn répertoire inspiré de la mosaïque des cultures sud-africaines. Sam Tshabalalachante l’histoire souventdouloureuse de l’Afrique du Sudet la vie dans les townshipsd’aujourd’hui, sur des mélodiesparadoxalement douces et joyeuses, remplies de force de vie. Les différents rythmes,langues et traditions sud-africaines émergent de sa musique, dans un styledépouillé, dans une ambiancetrès acoustique. Il exploreégalement les frontièresmusicales d’une Afrique à la fois rêvée mais aussiprofondément ancrée dans la réalité.

Page 7: Bulletin d'actualités d'Eau Vive N° 47

Le 9 octobre, dans les salons du centre culturel de Ruelle, devantune centaine d’invités, Christophe Chopinet, Président d’Eau ViveRuelle (Charente) constatait le chemin parcouru en vingt ans.

S ’ E N G A G E R

7

«Une fois intégré le principe defonctionnement d’Eau Vive, enrajoutant quelques missionssur le terrain et le retour des vil-lageois, on ne peut être quesatisfait et heureux de partici-per à cet élan de solidarité. Chemin faisant, il faut prendreconscience que les rencontresavec nos amis africains nousdémontrent leur volonté tou-jours intacte à vouloir progres-ser vers une autonomie, ce quinous encourage à les appuyerdavantage encore et encore».Pour accompagner les Africainsdans la réalisation de leurs pro-jets, l’équipe d’Eau Vive Ruelletransforme les vieux papiers eneuros. Quatre fois par an, lesRuellois se mobilisent pour unecollecte de papier-carton. C’est

une formidable chaîne de solida-rité qui se met en place. Un four-gon est prêté par la mairie deRuelle, d’autres par des sympa-thisants, trois bennes sont misesà disposition par la communautéd’agglomération du GrandAngoulême. Tôt le matin, unevingtaine de bénévoles sillonne“son” secteur. Quand les véhi-cules sont pleins, ils sont déchar-gés dans les bennes… et la noriacontinue jusqu’au soir vers 19 hou 20 h, pour se terminer autourd’un repas reconstituant quirenforce l’esprit d’équipe. Aprèsune bonne nuit réparatrice,toute l’équipe se remet enroute… pour acheminer lesbennes chez le récupérateur.Cette collecte représente près de120 tonnes par an rachetées par

le récupérateur en fonction ducours du papier-carton (entre 18et 20 €/t). En complément de cetapport financier, l’équipe faitappel à quelques institutions,syndicats d’eau, comités d’entre-prise, sociétés… et toutes per-sonnes désirant s’engagerauprès d’Eau Vive.C’est ainsi que cette année, 50 000 euros ont pu être réunispour participer au financementde six forages au Mali. •

En 2006, j’étais à laretraite quand deux décisions ont modifiéson cours et m’ontconduit à l’expérience suivante :

L’engagement dansEau Vive, aboutissementde la réflexion suivante :« Tout être vivant peut nepas manger pendant desjours mais il succombera

encore plus vite parmanque d’eau. L’eau,c’est la vie ; c’est doncprioritaire pour touteaction humanitaire ».

Des missions de conseil dans l’entre-prise d’un ancien clientqui souhaitait profiter de mon expérience pourrestructurer le réseauélectrique de son usine.Après réflexion et discus-sion avec le président decette société, j’ai acceptéde remplir bénévolementcette mission. De soncôté, comme il connais-sait Eau Vive, il a souhaité marquer sa reconnais-

sance en renforçant sonsoutien à l’associationpar des dons plus impor-tants.

Aujourd’hui, les nouvelles installationssont en service et ma mission techniqueest terminée. Mais jecompte assurer le relaisentre les dons faits pas cette entreprise et les réalisations d’Eau Vivesur le terrain.NB : Pour tous ceux quiauraient envie de tenterla même expérience, lesdons des entreprisesbénéficient égalementd’un crédit d’impôt (66 %).

Eau Vive Ruelle20 ans de solidarité

À Ruelle, nousavons une rivièrequi coule en abondance étécomme hiver, uneraison de plus, s’il en fallait, pourêtre sensible ausort des pays africains touchéspar le manqued’eau.Jean-PierreChagnardAncien maire de Ruelle

Depuis 20 ansdes contacts sesont noués, desamitiés sont nées,des Africains sontvenus à Ruelle, des Ruellois sontallés en Afrique,mais surtout tousles membres denotre associationet, au-delà, les habitants deRuelle ont eu la possibilité departiciper, par leur action, auxréalisations d’Eau Vive sur le terrain.Daniel HueAncien présidentd’Eau Vive Ruelle

P A R O L E S

D O N N E R

Danielle Touré

Roberget,

Présidente d’Eau Vive

et Christophe

Chopiret, Président

d’Eau Vive Ruelle.

François Champouillon,donateur de la région Aquitaine

Δ Noussoutenir

Page 8: Bulletin d'actualités d'Eau Vive N° 47

MME MLLE M.

ADRESSE N°, BÂTIMENT, RUE

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CNIL. Conformément à la loi n° 7817 du 6/01/1978, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification pour toute information vous concernant, figurant sur notre fichier, il suffit de nous écrire. Les informations qui vous concernent sont destinées à Eau Vive.

Je soussigné(e) : M Mme Mlle Nom Prénom

Autorise l’établissement teneur de mon compte à effectuer sur ce dernier, si la situation le permet, les prélèvements correspondant à mon “soutien régulier” à Eau Vive. Je pourrai faire suspendre l’exécution de ce prélèvement par simple demande à Eau Vive. Je vous prie de bien vouloir prélever en faveur d’Eau Vive sur le compte référencé ci-dessous les sommes correspondant à mon soutien régulier.

Ces prélèvements doivent être effectués : chaque mois chaque trimestre chaque semestre

Bon à glisser dans l’enveloppe dispensée d’affranchissement jointe.

Oui, je soutiens l’action d’Eau Vive et je participe au développement du Sahel

Je vous adresse un don de (chèque à l’ordre d’Eau Vive) : 20 ¤ 40 ¤ 60 ¤ autre ¤Je choisis le don durable pour une mobilisation continue à vos côtés : 10 ¤ 20 ¤ 30 ¤ autre ¤

Désignation du compte à débiterCode établissement code guichet N° compte CléÉtablissement teneur du compte à débiterAgence Numéro Rue Code Postal Ville 

IMPORTANT : MERCI DE JOINDRE UN R.I.B OU R.I.PJe complète et retourne ce bulletin en y joignant obligatoirement un relevé d’identité bancaire ou postal. Eau Vive s’occupera de toutes

les formalités avec ma banque. Ces instructions sont valables jusqu’à nouvel ordre de ma part. Le premier prélèvement interviendra,

dans la mesure du possible, le 5 du mois suivant la réception de ce formulaire.

Eva 47

NOM / PRÉNOM

Et je choisis le montant de mon «soutien régulier»

Je recevrai un reçu fiscal et « Eau Vive

Actualités», le journal des donateurs

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A P P E L A U X D O N S

Montant dufinancement recherché :46 000 ¤Eau potable et production pour 35 000 personnesCoût total du projet : 284 000 €Participation locale : 26 000 €Ambassade de France au Niger : 212 000 €Nettoyage du site.

Construction d’un forage artésien et fermeture de l’ancien forage.Construction de bornes-fontainespour l’alimentation en eau potable de la population.

Réalisation du réseau d’irrigation.

Mise en place et formation de 10 Comités de Points d’Eau et de 2 artisans réparateurs de pompes.Réhabilitation des ouvrages hydrauliques (canal, bassin, conduites, abreuvoirs).

Plantation d’arbres fruitiers.Relance de la production maraîchère,par la parcellisation et l’organisation des exploitants.Mise en place et formationd’une structure de gestion du périmètre maraîcher.

Le village de Kargui Bangou, situédans la région du Dosso au Niger,compte environ 35 000 personnes,qui vivent essentiellement descultures céréalières, maraîchères,et de l’élevage.Dans les années 70, ce village abénéficié d’un forage, d’une pro-fondeur de 263 m, grâce auquel la

population pouvait couvrir sesbesoins en eau et développer lemaraîchage. Près de 300 personnes, dont la moi-tié étaient des femmes, vivaientgrâce à leur production de légumeset d’arbres fruitiers (bananiers,manguiers, dattiers), qu’ils com-mercialisaient dans la région. Levillage de Kargui Bangou étaitconsidéré comme une “oasis para-disiaque” en plein Sahel.

Accident en 2002La rupture de la colonne du forageprovoque l’inondation des par-celles situées en contrebas et lemanque d’eau ne permet plus d’ar-roser les parcelles perchées. Cettecatastrophe a détruit plus de 500arbres fruitiers et ruiné tous lesespoirs des exploitants. Un à un,ils se sont vus dans l’obligationd’abandonner leurs parcelles.

Aujourd’hui, ils ne sont plus qu’unequarantaine à s’accrocher à cetteterre redevenue aride. Ce site maraîcher, qui était autre-fois un excellent outil de travailpour les producteurs et le pilier del’économie locale, est aujourd’huien ruine malgré plusieurs tenta-tives de réhabilitation du forage.

Redonner vie à l’installationEau Vive, en concertation avec lacommune, envisage de réaliser unnouveau forage et de réhabiliterle site maraîcher de Kargui Ban-gou. Ce projet facilitera l’accès àl’eau potable des habitants et per-mettra aux agriculteurs et agricul-trices de reconquérir leur terre etde relancer, grâce à leurs produc-tions, l’économie locale. Pour redonner vie à leur site maraî-cher, les habitants de Kargui Ban-gou ont besoin de vous. •

Kargui Bangou :chronique d’une oasis asséchéeMobilisons-nous aux côtés des femmes et des hommes de Kargui Bangou pour que l’eau coule à nouveau ! Δ

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