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Bulletin des Amis d’Ermeton n° 43 Septembre 2012 Editeur responsable : Sœur Loyse Morard • Monastère Notre-Dame • Rue du Monastère 1 • B-5644 Ermeton-sur-Biert Bureau de dépôt : Philippeville • Trimestriel juillet-août-septembre 2012 • N° Agr. : P201036 Belgique–België P.P. 5600 Philippeville BC 1655

Bulletin des Amis d’Ermeton n° 43 · ... comme saint Benoît y invite ses disciples. À nous ... pour nous rendre capables d’accueillir largement la ... en Jésus Christ. Disciples

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Bulletin des Amis d’Ermeton n° 43 Septembre 2012

Editeur responsable : Sœur Loyse Morard • Monastère Notre-Dame • Rue du Monastère 1 • B-5644 Ermeton-sur-BiertBureau de dépôt : Philippeville • Trimestriel juillet-août-septembre 2012 • N° Agr. : P201036

Belgique–BelgiëP.P.

5600 PhilippevilleBC 1655

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LE TEMPS QUI PASSE

Nous voici au début d’une nouvelle année scolaire. Les vacances passées, une autre étape débute. La détente, le recul, le rythme rompu, aident à percevoir la vie autrement, à réajuster ou approfondir le sens que nous lui donnons, à repartir à neuf. Pour les uns, les mois qui viennent annoncent des changements importants, d’autres reprennent courageusement le collier des tâches quotidiennes. Tous sont appelés à se laisser recréer en accueillant l’éternelle jeunesse de Dieu. Au quotidien. En dépit du temps qui passe et des années qui s’accumulent.

Au 6e siècle avant Jésus-Christ, à la fin des années d’exil du peuple d’Israël, le prophète Isaïe invitait ses audi-teurs à ne pas s’attarder au passé, ni pour en vanter le prestige ni pour s’attendrir sur les peines endurées. Aujourd’hui encore il nous invite à un autre regard sur le temps qui passe. Un regard d’espérance et de foi. Dieu prépare toujours du nouveau, sans jamais renier ni reprendre ce qu’il a déjà donné. À la lumière du passé, le présent s’éclaire et l’avenir s’annonce. En conclusion de son discours en paraboles, Jésus, lui, déclarait à ses auditeurs : « Tout scribe devenu disciple du royaume des cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien » (Mt 13,51). Recueillir le passé pour l’ouvrir à l’avenir, en vivant pleinement le présent, voilà à quoi nous sommes invités chaque jour.

La lectio divina nous y aide, qui nous confronte inlassablement à la parole de Dieu. Partenaire d’un dialogue incessant, la Bible nous donne de tisser le lien entre toutes nos expériences, de pouvoir les unir dans une même perspective et d’en découvrir la cohérence. À sa lumière, tout se réconcilie : les souffrances ou les labeurs se perçoivent comme le passage vers un exode libérateur, les joies de chaque jour, petites ou grandes, si furtives soient-elles, annoncent le bonheur d’une terre où nous n’habitons pas encore mais vers laquelle nous marchons. Tout peut prendre ainsi à nos yeux sa juste place dans un projet qui nous dépasse mais dont nous croyons qu’il s’achèvera dans la victoire de l’amour, la « création nouvelle » annoncée par le prophète.

Envisagés sous cet angle, les événements qui nous attendent, l’inconnu qui les frappe, perdent leur caractère inquiétant. Ils viennent s’inscrire au long d’un itinéraire qui, pour incertain qu’il soit, n’en est pas moins sûrement orienté vers Dieu. À nous d’épouser cette orientation avec souplesse et liberté, en nous laissant guider par l’Évangile, comme saint Benoît y invite ses disciples. À nous encore, à partir du trésor de l’Écriture, toujours lue, relue et méditée, de laisser ce qui est ancien nous habiter de plus en plus, façonner notre jugement et notre conduite, pour nous rendre capables d’accueillir largement la nouveauté que Dieu nous prépare.

L’histoire retracée par la Bible n’est pas ancienne, elle est toujours actuelle. Ce qui est ancien, c’est notre propre histoire, l’expérience de ceux ou celles qui nous ont précédés, dans la vie monastique comme dans la vie tout court. Toute cette expérience est appelée chaque jour à se laisser féconder à nouveau par la semence de la parole de Dieu. Le fruit qu’elle porte ne nous est pas connu. Il mûrit, lentement mais sûre-ment. Puisse l’année qui s’ouvre marquer, pour chacun d’entre nous, une étape heureuse de sa maturation.

« Les événements passés, voici qu’ils sont arrivés.Les nouveaux, c’est moi qui les annonce ;

avant qu’ils ne germent, je vous les fais connaître. »(Isaïe 42,9)

Sœur Loyse

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« CONNAISSEZ-VOUS LA VILLE EN FÊTE ? »Méditation pour l’anniversaire de la dédicace de notre église

Le 27 septembre, chaque année depuis 1956, la communauté célèbre l’anniversaire de la dédicace de l’église du monastère. L’an dernier, cette grande fête a suggéré à sœur Marie-Paule une méditation inspirée par les hymnes de la liturgie.

L’anniversaire de la Dédicace de notre église, c’est la fête de la communauté, pierres vivantes de la Jérusalem céleste. Alors me vient en tête l’hymne que nous chanterons aux laudes de ce jour. Louange à Dieu pour cette ville. Quelle ville, sinon celle que saint Jean a vu descendre du ciel (Ap 21) ? La ville que se plaît à décrire l’hymne des vêpres en réponse à celle des laudes : Connaissez-vous la ville en fête, / Et cette mer qui la reflète / Comme un cristal mêlé de feu ?Cette ville, c’est l’Église, c’est notre communauté. Oui, louange à Dieu pour ma/notre com-munauté. « Ma » car elle est mienne, j’en fais partie et j’y tiens ; mais « nôtre » aussi, car elle n’est mienne que nôtre ! Bâtie de sang, bâtie d’argile. Oui, communauté pleinement humaine donc fragile. Dont une croix marque le cœur. Le cœur de la communauté, ce qui la rassemble, la fait vivre, c’est la croix du Christ. Mais la croix est au départ un instrument de torture. C’est le Christ pleinement humain qui est crucifié. Notre Seigneur en sa chair a connu la souffrance. Il a connu la solitude de l’abandon même des proches, la douleur de la dérision. Il a connu la mort. Mais la croix est aussi le lieu de l’ultime pardon, la croix de l’Amour qui va jusqu’à l’extrême du don de soi. Ville-refuge des pécheurs où le plus faible a droit d’asile. Si la croix, au cœur de la com-munauté, nous rappelle le pardon reçu, elle nous invite au pardon partagé. Pas de communauté possible sans se reconnaître pécheur et donc sans accueillir l’autre avec ses faiblesses, tel qu’il est, pécheur aimé et pardonné du Seigneur. C’est le sens sans doute du conseil donné à l’abbé par saint Benoît : « Qu’il fasse tout avec tant de mesure que les faibles eux-mêmes ne renoncent pas à l’idéal des forts » (RB 64, 19). La communauté monastique, comme l’Église, n’est pas constituée de parfaits, d’une élite, mais de pécheurs pardonnés, chacun y a sa place. Le rôle de l’abbé est de permettre à chacun de donner le meilleur de lui-même.

Nous la voulons d’humble patience, Ville sans arme, sans défense, Que nul empire ne soumet.Cette patience n’est pas celle que nous essayons d’avoir en attendant notre tour au marché ou au téléphone. Dans « patience », il y a patiri, souffrir. Nous, communauté, avons à souffrir, comme tout le monde, comme notre Seigneur. Comme lui, nous sommes appelées à vivre cette souffrance dans l’humilité, l’humble patience. Chacune et ensemble. Une communauté monastique, féminine de surcroît, est sans arme et sans défense. Et c’est bien. Le Seigneur ne s’est pas défendu au chemin de la croix. Mais la communauté, dans

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la mesure où elle aime, où elle sert et suit son Seigneur, est libre et nul empire ne la soumet. Aucune méchanceté, aucune attaque ne pourra la vaincre. Sa vie dépend du Seigneur seul. Quand on la dit morte à jamais Plushauts’élèvesaconfiance.

Entre l’exil et le Royaume, C’est la cité tournée vers l’aube Comme un navire vers le port. Oui, notre vie est tendue entre l’humain, avec toute sa fragilité, sa difficulté quoti-dienne, sa précarité aussi, et le divin, le royaume de Dieu déjà là en Jésus Christ.Disciples du Christ, nous sommes dans le monde mais pas du monde.Notre vie est résolument tournée vers l’aube. Chaque matin, parfois avant même le lever du soleil, avant toute chose, nous nous réunissons à l’église (celle même dont nous fêtons l’anni-versaire de la dédicace) pour louer le Seigneur. Nous célébrons chaque jour l’aube pascale, la victoire de l’Amour du Seigneur sur le mal, sur la mort. Notre vie terrestre est tendue vers le port du salut, vers le trône de Dieu (pour rester dans l’Apocalypse) où, avec la foule immense des sauvés que nul ne peut dénombrer, nous célébrerons une liturgie sans fin ! Même dans l’ombre de la mort Elle proclame que Dieu sauve. Même, surtout peut-être, quand tout va mal, quand l’ombre semble l’emporter, quand la mort physique ou morale rôde, il ne faut cesser de proclamer le salut que Dieu offre à l’humanité. C’est le temps de la Foi.

Cité de veille sur le monde, Son espérance prend en compte Le cri du pauvre et du captif.La communauté monastique veille et prie pour le monde. Notre liturgie porte le monde, veille sur lui avec bienveillance, amour, compassion, comme une mère veille son enfant malade. Même si nous sommes « hors du monde », nous en faisons partie, nous sommes solidaires de ses souffrances. Nous nous devons d’être attentives aux plus petits « qui sont les miens », dit le Seigneur. Si nous laissons résonner en notre liturgie le cri du pauvre et du captif, nous entendrons leur répondre le Christ lui-même. On y entend la voix du Fils Et mille voix qui lui répondent.

Et que dit la voix du Fils en ce jour de fête ?« Aujourd’hui, le salut est venu pour cette maison…Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Lc 19, 9-10).

Bonne fête !Sœur Marie-Paule

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UN CERTAIN REGARD SUR LE TRAVAIL EN MILIEU MONASTIQUE

Depuis de longues années, sœur Marie-François, en tant que sous-prieure, préside à nos travaux communautaires. L’Amandier lui a demandé de partager avec ses lecteurs les convictions qui l’inspirent dans sa responsabilité.

Un climat de foiTout d’abord, j’aimerais situer le travail dans un ensemble. Il est vécu dans un climat de foi et d’obéissance. En effet, le moine reçoit ce qu’il a à faire, non en fonction de son choix per-sonnel mais pour le plus grand bien de sa communauté, à ce moment-là. La vie du moine est une réponse à ce qu’il est appelé à donner librement. Le temps de travail n’est pas un temps «à côté» des autres moments de l’existence humaine mais il tire sa valeur et son sens de l’orientation générale de la vie. Le moine donne à Dieu toute sa vie. Cette vie est simple, sans pli. Elle veut être une réponse d’amour au double appel intérieur et extérieur. Aucune fonction n’est, à ses yeux, plus importante que l’autre si toute la vie est orientée, dans la foi, sous le regard de Celui qui l’aime. Pour moi, cette vision de foi situe d’emblée le travail à sa juste place et ruine tout sentiment trop humain de frustration pour laisser toute la place à la vraie liberté.Dans un reportage, Yves Duteil disait : «Ma vocation, c’est d’être homme, c’est d’être utile». À bien y réfléchir, c’est notre vocation à tous. La règle de saint Benoît affirme que le moine utile, utilis frater, est celui qui remplit pleinement ce qu’on attend de lui en gardant constamment au cœur la présence de Dieu. À mon sens, c’est une clef pour demeurer dans la paix et dans l’humilité au sein même de n’importe quelle situation, aussi bien dans un travail tout simple et ordinaire que dans une œuvre plus «valorisante» aux yeux des autres et de soi-même. Bien sûr, l’obéissance n’octroie pas d’emblée les compétences nécessaires à tout travail. Il existe des domaines où l’habileté est plus grande et plus spontanée, mais accepter d’emblée ce qu’on nous demande en essayant de le faire au mieux et parce que l’on sait qu’il «faut cent fois sur le métier remettre son ouvrage» peut à la longue, être un facteur d’épanouis-sement et de joie, même si ce n’est pas le but recherché et, en tout cas, être un vrai terrain d’apprentissage de tout travail.

Le travail est un service.Il me semble que le travail est un service parce que le moine se veut d’abord au service de ses frères. Il est venu au monastère, non pour être servi mais pour servir et donner sa vie comme le Christ. Le travail est un excellent moyen de se dépenser et une preuve que l’on ne veut pas se gargariser de mots ni se nourrir de paroles creuses. On n’entre pas dans le Royaume en disant «Seigneur, Seigneur, mais en faisant la volonté du Père des cieux» (Mt 7, 21). Le travail démontre qu’on est bien «à son affaire». Le moine doit y consacrer toutes ses énergies, tout en sachant que, demain, on peut lui demander de faire autre chose pour le bien de la communauté. On ne s’approprie pas une charge qui ne nous appartient pas. Elle ne doit pas être une occasion de dominer l’autre.

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Le travail est avant tout une manière de devenir un vrai disciple. La compétence, acquise avec le temps, doit être partagée, donnée, transmise. On le dit bien, le véritable éducateur est celui qui, un jour, peut s’effacer devant son élève...En prêtant attention au vocabulaire de la Règle, on se rend compte que saint Benoît aime ces mots qui tournent autour du travail et de la chose bien faite. Si le monastère doit «être une école au service du Seigneur», c’est bien aussi par le biais du travail. Chaque moine prend en mains ses «outils» comme s’il manipulait «les vases sacrés de l’autel» (RB 31). Le chapitre 4 de la Règle s’intitule «Des instruments des bonnes œuvres» et la finale de ce même chapitre parle d’ailleurs du monastère comme d’un «atelier».

Le travail est un gagne-pain, non un passe-temps. «Celui qui ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus!» (2 Th 3, 10). Il est nécessaire de prendre conscience que le pain que nous mangeons doit être celui que nous gagnons par notre travail. Nous ne voulons pas être des parasites qui vivent aux dépens des autres. Ceux qui exercent un travail «rentable» doivent savoir qu’ils le font pour faire vivre la communauté qui est la leur. Et même si l’âge avancé ne permet plus le rendement d’autrefois, aucun moment de la vie monastique n’est considéré comme «inutile» pour Dieu. Tout ce qui est vécu dans le mystère du Christ n’est pas irrémédiablement perdu, bien au contraire. Il y a bien toujours un petit travail à confier aux anciens. Saint Benoît recommande de chasser l’oisiveté. Les moyens modernes peuvent faire gagner du temps, épargner la fatigue... Le travail nous sollicite au partage, nous rend solidaires les uns des autres et de tous ceux qui, dans le monde, peinent aussi à la tâche. Le moine a la chance de ne pas avoir devant lui la perspective du chômage ! Il doit cependant veiller à ne pas verser dans l’activisme. Le travail doit être école de charité.

Le travail participe à l’acte créateur de Dieu. Le travail quel qu’il soit - mais on le perçoit peut être mieux dans le travail des mains - pro-longe l’acte créateur de Dieu. Par la beauté du travail bien fait, la satisfaction joyeuse qu’il peut procurer au terme d’un long effort soutenu, par l’ingéniosité qui parvient à tirer du neuf du vieux, le travail participe à l’œuvre de la création. Le travail implique un regard d’amour. Quand tout l’être s’investit, alors, on peut dire qu’il y a œuvre de création.

Le travail peut-il devenir une prière ?Le travail revêt une extraordinaire valeur de régulation de la sensibilité et d’équilibre du psychisme. Le corps participe à l’aventure spirituelle. Nous savons bien que l’alternance des activités est nécessaire pour éviter de verser dans l’excès. Il est bon, par exemple, de passer d’un travail des mains à un travail de l’esprit, à la lecture et la recherche. En bon pédagogue, saint Benoît nous invite à suivre cette voie. «Un esprit sérieux et prudent accepte tout genre de travail et loin de s’y dissiper, il

y trouve moyen de s’y mieux recueillir car il a toujours devant les yeux non pas tant ce qu’il fait que l’intention qui l’inspire, ne perdant jamais de vue la fin qui concerne tout» (Guillaume de Saint Thierry, Lettre d’or).

Quand un travail requiert toute l’attention, il plaît à Dieu puisque nous faisons ce qui nous est demandé. Ne perdons pas de vue que le travail a aussi son côté pénible. Mais il est de ces travaux qui, accomplis en silence, permettent un vrai dialogue avec le Seigneur. Ils sont

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occasion de prière. Ce n’est pas le travail en lui-même qui peut empêcher l’union à Dieu mais l’esprit avec lequel on le fait. Le silence n’est pas une vertu proprement monastique mais le moine est responsable du climat qui contribue à donner à chacun la possibilité d’un échange intérieur avec Dieu, en même temps que la joie du vivre ensemble quand on est à plusieurs sur un même espace de travail. Si le silence disparaît et aussi la joie de travailler, il faut s’interroger pour en percevoir la cause. «C’est pour le chrétien une chose importante que de se rendre compte combien

son travail le rend davantage chrétien et combien sa foi s’exprime jusque dans sa profession.» (Cardinal Danneels, Maître, que dois-je faire ?)

Rien ne va sans effort, sans un investissement de tout l’être, expression d’un amour. «Qu’est-ce donc qui empêche le serviteur de Dieu de méditer la loi du Seigneur en

travaillant des mains et de chanter le Nom du Très-Haut, s’il a eu des loisirs pour apprendre ce qu’il retrouvera dans sa mémoire ?» (Saint Augustin, Sur le travail des mains)

Une strophe d’une hymne chantée à l’office me revient souvent en mémoire : « Je t’offre mon ouvrage, mes peines et mes joies; le sourire au passage, le pain que je partage, étaient pour Toi.» (G. de Lioncourt)

Sœur Marie-François

NOUVELLES DE LA COMMUNAUTÉ

Mai 2012Le 1er, retraite d’une cinquantaine d’enfants de Saint-Symphorien (Mons) accompagnés de neuf catéchistes. Sœur Marie-Paule, sœur Marie-Élisabeth et sœur Claire animent la journée ensemble.Les 2 et 3, mère Loyse est à Paris où se tient, au monastère des bénédictines de Vanves, une réunion préparatoire à la session de trois mois qui aura lieu en 2013, pour la formation des futurs formateurs à la vie monastique bénédictine ou cistercienne en pays francophone. Mère Loyse sera impliquée dans l’animation.Le 5, réunion du conseil pastoral du diocèse, à Ciney. Sœur Birgitta en est membre.Le 7, nous prenons des photos de la salle de conférence et de la salle à manger de la Ferme, afin de promouvoir sa location pour des séminaires. Une publicité sera faite en collaboration avec le traiteur voisin, monsieur Belle.Du 7 au 9, mère Loyse participe à la retraite des supérieures de l’Union des Bénédictines de Belgique (UBB), qui se tient à l’abbaye des Prémontrés de Leffe, animée par le père abbé Bruno Dumoulin.Le 9, huit enfants de Pontaury se confessent pour la première fois, à la veille de leur première communion. Sœur Marie-Élisabeth commente avec eux un texte d’évangile et l’abbé Abdon Ngoma, prêtre habitant le presbytère d’Ermeton, accueille leur demande de pardon. Belle expérience de confiance et de paix pour enfants et adultes.Le 11, pour le week-end, accueil d’une trentaine de retraitants issus du protestantisme.Le 12, le président de la COREB réunit à Namur toutes les personnes chargées de représenter la vie religieuse dans diverses instances d’Église. Sœur Marie-Paule s’y rend pour la CIPL (Commission Inter-

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diocésaine de Pastorale Liturgique) et sœur Birgitta en tant que déléguée à la Commission Nationale pour l’Œcuménisme.Le 14, le frère Éloi, de Maredsous, nous apporte les échos de son séjour au Cameroun, diaporama à l’appui, et partage notre souper.Le même jour, nous accueillons une famille de Suède voyageant en Belgique pour des recherches généalogiques. Elle connait les suédoises venues, dans les années 60-70, apprendre le français en travaillant au pair au monastère.Le 15, à l’occasion du vingtième anniversaire de leur arrivée à Libramont, les frères de la communauté Saint-Jean invitent les communautés religieuses du diocèse, anciennes et nouvelles, pour un échange sur leurs charismes respectifs. Mère Loyse, sœur Birgitta et sœur Marie-Élisabeth s’y rendent. Le 18, pour mère Loyse, réunion du conseil d’administration de la COREB, à Bruxelles.Le 19, récollection liturgique donnée par sœur Marie-Paule.Le soir, accueil du groupe « Chemins de fraternité – Chemins de paix », animé par Bernard Declerq. Mère Loyse rencontre les participants et, selon leur souhait, prononce l’homélie des vigiles.Accueil du groupe «Le Tambourin», de Lille. Mère Loyse s’entretient avec ses membres, désireux de connaître la vie du monastère ainsi que l’historique de nos bâtiments.Journée de retraite d’une vingtaine d’enfants de Silly, en préparation à leur profession de foi. Sœur Marie-Élisabeth et sœur Claire en assurent l’animation avec les catéchistes.Le 21, journée «Lectio Divina» animée par sœur Birgitta.Le 22, mère Loyse et sœur Marie-Paule, en tant que cellérière, se rendent à Ciney pour la journée de formation précédant l’assemblée générale de la COREB. Le matin, une conférence est donnée par monsieur Jérôme Vignon, président des Semaines Sociales de France, sur le thème : «Quel appel entendre dans la crise économique et financière actuelle, pour les religieux et religieuses, spécialement les plus jeunes ? ».Du 22 au 30, huit sœurs de la Sainte Famille de Bordeaux séjournent au monastère pour une réunion de leur conseil international.Le 24, sœur Maria-Guadalupe et sœur Nicole reviennent du Mexique. La première a eu la joie d’y retrouver sa nombreuse famille, tandis que la seconde effectuait, à la demande du Père Abbé Président, une «visite économique» dans notre fondation d’Ahuatepec. Mission laborieuse, bien accomplie pour la satisfaction de toutes (voir page 11).Journée de récollection des prêtres et animateurs pastoraux du doyenné de Charleroi.Du 24 au 26, sœur Birgitta participe, à Louvain-la-Neuve, au colloque international du RRENAB (Réseau de Recherche en Narratologie et Bible), sur «le lecteur et l’acte de lecture des textes». Le 25, la communauté anime, à la cathédrale de Namur, une veillée de prière de 20 à 21 heures, durant la neuvaine préparatoire à la Pentecôte. Le 27, des enfants de la paroisse d’Ermeton, en première année préparatoire à la profession de foi, participent, avec leurs parents, à l’eucharistie dominicale de la communauté pour clôturer l’année. Sœur Marie-Élisabeth et sœur Marie-Paule ont assuré leur catéchèse. La communauté rencontre le groupe après l’eucharistie, autour du verre de l’amitié.Le 28, à leur invitation, mère Loyse se rend chez nos sœurs de Rixensart pour l’inauguration de leur chapelle entièrement restaurée. Le 29, le «Coup de pouce», équipe chargée de la pastorale des jeunes dans le diocèse de Namur, se réunit au monastère pour deux jours.Du 29 mai au 4 juin, stage de peinture d’icônes, sous la direction de monsieur Christian Compain.

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Juin 2012Le 2, journée biblique animée par mère Loyse sur «Salomon : le messianisme et l’institution royale». Une quarantaine d’adultes y participe, ainsi qu’une dizaine d’enfants pris en charge par sœur Marie-Élisabeth.Le 4, réunion du conseil de la CIPL (Commission Interdiocésaine de Pastorale Liturgique) pour sœur Marie-Paule, à Wavre. Le 6, sœur Marie-Paule et sœur Marie-Élisabeth participent à la réunion préparatoire au «Soul Quest fes-tival» organisé, depuis quelques années, pour les jeunes de 16 à 30 ans, par un groupe de «communautés nouvelles», enrichi de frères prémontrés de l’abbaye de Leffe. La rencontre aura lieu cette année, du 26 au 29 octobre, sur le thème: «Que tous soient un afin que le monde croie» (Jn 17, 21). Nos sœurs y proposeront un atelier «lectio divina» sur le même thème. Le 8, sœur Birgitta se rend à Bastogne pour participer à la réunion de la Commission de Pastorale Œcuménique du diocèse de Namur.Le 9, groupe de lecture et d’étude de l’hébreu avec sœur Birgitta : l’Exode. Le 10, pour la communauté, projection du film : «Joseph l’insoumis», relatant l’œuvre du père Joseph Wrézinsky, fondateur du mouvement «ADT quart-monde».Le 11, groupe de lecture et d’étude de l’hébreu avec sœur Birgitta : Ruth.Le 12, réunion des hôteliers et hôtelières à l’abbaye d’Orval au sujet du bénévolat. Sœur Hildegard et sœur Marie-Paule y participent. Le 15, conseil d’administration de la COREB à Bruxelles, pour mère Loyse.Du 16 au 18, sœur Marie-Paule participe à réunion de la CFC-Textes (composition de textes pour la liturgie en français) qui se tient à Avon, près de Paris, chez les pères carmes.Du 18 au 22, la session animée par le professeur Armand Abécassis, sous le titre « Projet de Dieu et Passion du Christ - une approche juive des Écritures chrétiennes», rassemble une quarantaine de personnes.Le 21, après le repas de midi, tous les participants de la session et la communauté prennent ensemble champagne et dessert, offerts par Ghislaine Steensels qui fête ses 90 ans.Le soir, monsieur Abécassis partage notre rencontre communautaire et répond à nos questions. Il est vraiment un ami de la communauté. Le 23, un barbecue est offert à la communauté par les membres de l’ADIC (Association Chrétienne des Dirigeants et Cadres). Le beau temps est là pour permettre de le partager en plein air. Dans l’après-midi, sœur Birgitta donne au groupe une causerie sur le thème de son mémoire : «le récit de la pérégrination de l’arche d’Alliance dans les Livres de Samuel ». Sœur Marie-Élisabeth représente notre communauté à une rencontre convoquée à Beauraing par les chapelains du sanctuaire marial. En réponse à une demande de l’évêque de Namur, ceux-ci ont préparé vingt-quatre itinéraires de pèlerinage vers Beauraing, à pieds, à vélo, en un jour ou en plusieurs. Après un premier travail de prospection, tous ceux qui ont manifesté de l’intérêt pour la démarche sont invités à se retrouver pour faire le point de la situation. Du 23 au 29, fermeture de l’accueil avant l’affluence de l’été.Le 24, mère Loyse est invitée à Saint-Gérard pour fêter le jubilé de cinquante ans d’ordination sacerdotale de l’abbé René Forthomme ; elle participe à l’eucharistie et au verre de l’amitié.Le 27, sœur André nous fait la grande joie de nous rejoindre durant quelques heures, amenée jusqu’à Ermeton en taxi sanitaire. Elle est accompagnée par sœur Dominique, sœur de la Charité de Namur en

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service à l’Institut Sainte-Anne où elle réside. Avec elle, notre sœur peut participer aux Vêpres avant de retourner à Namur.Pour sœur Nicole, réunion du conseil d’administration de la MRB (Mutuelle des Religieux de Belgique) à Zennik, près de Bruxelles. Le 29, l’abbé Forthomme vient célébrer notre eucharistie en fin de matinée et partager notre repas, pour fêter avec la communauté son jubilé d’or de prêtrise.

Juillet 2012Le 1er, à la demande de l’abbé Paul Scolas, mère Loyse rejoint le groupe de réflexion qu’il anime pour un partage sur le thème : «Vers qui ou vers quoi irons-nous pour être plus humains ?» La rencontre est suivie d’un souper amical. Du 2 au 6, l’abbé Robert Henrotte anime, comme chaque année, la session de grec biblique.Du 2 au 8, à l’accueil, retraite en silence animée par le père François Dehotte, de Wavreumont, sous le titre : «L’évangile de Jésus-Christ… et des autres - Lecture paisible de l’évangile selon saint Marc».Le 4, sœur Nicole se rend à Paris pour la réunion du conseil d’administration de «Monastic» dont elle fait désormais partie.Le 7, le père François partage notre rencontre du soir. Nous apprenons alors que le libérer pour venir prêcher la retraite est un vrai cadeau fraternel de sa communauté.Du 9 au 13, session biblique animée par le père Jean Radermakers sj sur le Cantique des Cantiques, (voir p.18). L’accueil affiche complet.Le 12, le père Radermakers partage notre rencontre du soir.Le 15, l’eucharistie est célébrée une heure plus tard pour accueillir la famille Latteur – famille du fermier voisin – qui se réunit en ce jour.L’après-midi, une dizaine de sœurs et deux frères participant à la session sur la règle de saint Benoît à Maredsous, nous rendent une visite fraternelle. Après le goûter partagé et la visite des lieux, nous chantons les vêpres ensemble. Du 18 juillet au 5 août, accueil de trois groupes successifs de familles flamandes (parents et enfants de 0 à 12 ans) pour une «retraite» d’une durée de quatre jours, à l’initiative de la pastorale familiale du diocèse de Bruges. Des animateurs/rices encadrent les enfants pendant que les parents reçoivent l’ensei-gnement du prédicateur. Chaque dimanche, nos hôtes animent l’eucharistie en partie, tandis qu’en fin de matinée, la communauté est invitée à partager le verre de l’amitié avec eux. Les enfants apportent une note de fraîcheur à l’une comme à l’autre. Occasion de sympathiques rencontres.Le 23, nous fêtons la Bienheureuse Loyse de Savoie avec un jour d’avance sur le calendrier. Le père abbé Nicolas, de Maredsous, vient présider l’eucharistie et partager notre repas. Après les vêpres, la communauté se retrouve pour fêter mère Loyse en agrémentant le souper de chansons et de poèmes.Le 24, accueil de sœur Claire Lee, dominicaine vietnamienne, pour quelques jours de repos.

Sœur Marie-François

RappelLa journée des Amis d’Ermeton aura lieu le dimanche 21 octobre.

Merci de le noter.Le bulletin d’inscription est inséré dans ce numéro.

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CINQ SEMAINES AU MEXIQUEL’Amandier a interrogé sœur Nicole au sujet de son récent séjour au Mexique.

Sœur Nicole, vous êtes allée au Mexique dernièrement pour plusieurs semaines ; était-ce pour un temps de repos ou pour travailler ?

Je suis allée cinq semaines au Mexique après Pâques. Ce n’était pas pour y faire du tourisme mais bien pour répondre à une demande du Père Abbé Président de la Congrégation de l’Annonciation. J’ai séjourné dans la communauté bénédictine d’Ahuatepec (Cuernavaca) - notre fondation - afin d’y réaliser un « audit financier », avant la visite canonique fixée en juin 2012. J’y reviendrai plus loin.

Bien sûr, je ne suis pas allée seule. 2012 étant l’année prévue pour un retour de sœur Maria Guada-lupe dans son pays natal, elle en a profité pour m’accompagner. Elle a pu vivre ainsi un long temps avec sa famille à Mexico. Nous avons quitté Ermeton le 16 avril à 4h30 du matin et sommes arrivées à Mexico, ce même 16 avril à 18h15 (heure locale), soit le 17 avril à 1h15 de la nuit (heure belge). Nous avons été accueillies - dans la joie des retrouvailles - par la famille et les amis de sœur Maria Guadalupe. Les 17, 18, 19 et 20, nous avons pris un repos bien mérité car l’une et l’autre, nous arri-vions au Mexique très fatiguées.

Avant de parler de mon séjour à Ahuatepec, je dois vous dire qu’en novembre 2011, sœur Maria Guadalupe et moi avions reçu, de la part de sœur Martha, vicaire de la Congrégation des sœurs « Misioneras Clarisas », à Rome, une invitation officielle à la cérémonie de béatification de leur fondatrice, Madre María Inés Teresa del Santísimo Sacramento, qui aurait lieu le 21 avril 2012, à la Basilique Notre-Dame de Guadalupe à Mexico. Sœur Maria Guadalupe, amie de sœur Martha, était très « excitée » par cette invitation, elle qui avait bien connu la Madre Inés à Cuernavaca ! En 2011, il n’était pas question pour moi d’envisager un voyage au Mexique dans le seul but d’accompagner sœur Maria Guadalupe ! Mais voilà, le Seigneur nous a donné la joie d’assister ensemble à cette belle célébration, grâce à la demande du Père Abbé Président. Nous avons pu ainsi faire coïncider notre voyage avec la béatification.

Le 20 avril, nous avons assisté aux vêpres solennelles à l’ancienne basilique de Notre-Dame de Gua-dalupe, durant trois heures. C’était splendide. Le chant des hymnes, psaumes, cantiques, l’ambiance recueillie d’une foule nombreuse, invitaient vraiment à la prière, à l’adoration, au recueillement. Le cœur dilaté par la présence du Christ, nous étions ainsi préparées pour le grand jour de la béatification. Le samedi 21, à 10h du matin, l’eucharistie solennelle était célébrée à la grande « Basílica Santisima Virgen de Guadalupe », présidée par le Cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints, envoyé par le Saint Père, et par l’évêque de Cuernavaca, Monseigneur Alfonso Cortés. Plusieurs autres concélébrants les entouraient, évêques, prêtres, diacres, de tous les continents où les religieuses missionnaires sont présentes. Une longue cérémonie, à la fois émouvante, priante et très joyeuse. Nous étions également invitées au repas festif qui rassemblait ensuite toute la famille « inesiene » - plus de 2000 personnes -, dans la joie et les chants des pays du monde entier : Mexique, Indonésie, Chine, Russie, Japon, Sierra Leone, États-Unis, Costa Rica, Italie, Espagne, Irlande, Niger, Corée, Inde et Argentine. La journée s’est terminée en apothéose par des rencontres fraternelles où l’idiome ne comptait plus mais où seule la présence du Christ nous unissait.

Le dimanche 22 avril, nous partions pour Ahuatepec. Toutefois, avant de nous rendre chez nos sœurs, nous avons participé à l’eucharistie à 11h à la cathédrale de Cuernavaca, pour célébrer encore la béatification. Il faut savoir qu’en 1945, c’est l’évêque de Cuernavaca, Monseigneur Francisco González

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Arias, qui a accepté dans son diocèse la fondation, par Mère Inés, d’un monastère de clarisses cloîtrées. En 1951, celui-ci s’est transformé en nouvelle congrégation : les Missionnaires du Saint Sacrement. Une branche masculine de la même congrégation existe aussi, prêtres et frères : les Missionnaires du Christ. À Cuernavaca, la messe solennelle était concélébrée par l’évêque et les prêtres du diocèse, entourés des séminaristes. La même joie, la même chaleur humaine et fraternelle qu’à Mexico se ressentaient là. La plus grande partie de l’assemblée s’est retrouvée ensuite de nouveau pour un repas fraternel autour de la supérieure générale, des sœurs et des frères ainsi que de nombreuses personnalités d’Église. Tout l’après-midi s’est déroulé dans l’allégresse et la joie, en partageant chants et danses folkloriques des diverses régions du Mexique et des autres continents. À 18h30, nous sommes arrivées enfin à l’abbaye d’Ahuatepec où les sœurs nous attendaient avec grande joie et impatience.

Dans quelle région se situe Ahuatepec ? Est-ce un village, une ville ? Comment est la popu-lation ?... et les animaux !?

Je vais essayer de situer un peu où se trouve Ahuatepec, du moins si j’y parviens car je suis incapable de lire une carte…! Les chiffres me sont plus familiers… Ahuatepec est un village, à dix minutes en voiture de Cuernavaca, dans l’état de Morelos, petit état du Mexique de 5000 km², situé entre l’état de Guerrero à l’ouest, l’état de Puebla à l’est et l’état et la ville de México (District Fédéral) au nord. Cuernavaca en est la capitale, ancienne cité coloniale, aujourd’hui grande ville touristique et commerçante, à 90 km au sud de Mexico. Renommée pour son micro climat, elle est appelée la «cité du printemps éternel ». L’empereur Maximilien et l’impératrice Charlotte y ont séjourné vers 1866. C’est aussi le lieu où Emiliano Zapata et Pancho Villa, instigateurs de la révolution mexicaine de 1910, se sont rencontrés. Le Palais Cortès y est impressionnant et le jardin Borda de toute beauté, avec ses fontaines et ses « essences tropicales » d’une finesse incroyable. La ville possède aussi l’université autonome de l’État de Morelos. La température moyenne y est d’environ 22°, l’altitude de 1500m et, au point le plus élevé de l’État de Morelos (5500m), se dresse le volcan Popocatépetl, toujours en activité, dont j’ai très bien vu la fumée. À 20km d’Ahuatepec, la petite ville de Tepoztlán attire un grand nombre de touristes amoureux d’archéologie, à cause de la pyramide pré-colombienne d’El Tepozteco qui domine la ville, avec le couvent de Saint Jean-Baptiste. Les gens sont très accueillants, toujours joyeux, même dans la pauvreté, un peuple très attachant dont le métissage culturel unit les influences indiennes, hispaniques et nord-américaines. L’art populaire est fascinant. Le baroque des églises comme la couleur des marchés ne peuvent être décrits. Cuernavaca, Ahuatepec, tout le Mexique, abritent une population chaleureuse et souriante qui fait ma joie et, je crois, celle de tous les touristes.

Certains animaux, par contre, sont d’un abord plus difficile… ! Je ne les ai pas cherchés, mais j’ai trouvé un scorpion en faisant ma toilette et un autre à la chapelle !!! Heureusement, à chaque fois, j’avais « mon ange gardien » (comprenez : sœur Maria Guadalupe) pour me défendre ! Il y a des serpents aussi dans les broussailles… , comme chez nous, quoique peut-être un peu moins sympathiques. Mais, de toute façon, il n’y a pas plus de danger au Mexique qu’ailleurs. Il faut cependant parler des moustiques qui, eux, je vous l’assure, aiment beaucoup le sang européen ; je parle en connaissance de cause !

Parlez-nous du monastère d’Ahuatepec. Quelles sont ses origines ? Les sœurs sont-elles nombreuses ? De quoi vivent-elles ? Leur vie diffère-t-elle beaucoup de celle d’Ermeton ?

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J’en viens enfin à parler de l’abbaye Santa María de Guadalupe, à Ahuatepec, une fondation d’Ermeton. Le monastère n’est pas récent ; depuis 1957, il est bien ancré dans la vie monastique et fidèle à la règle de Saint Benoît. Au départ, les trois fonda-trices étaient des religieuses mexicaines de vie apostolique, d’un certain âge, munies déjà d’une longue expérience de la vie religieuse. Toutes trois, Madre Bénédicta, Madre Guadalupe et Madre Beatrix, souhaitaient vivre la vie monastique bénédictine au Mexique mais rien, dans leur pays, ne correspondait à leur désir. Mère Béatrix avait lu le livre « Dieu et les hommes » de Pieter van der Meer de Walcheren. Celui-ci, après une longue carrière d’écrivain et d’éditeur, était entré dans l’ordre bénédictin ainsi que toute sa famille. Frap-pée par son récit, Mère Beatrix en parla à ses deux sœurs. Après mûre réflexion, toutes les trois décidèrent d’abandonner la vie apostolique pour fonder un monastère contemplatif, suivant la règle de saint Benoit. À Cuernavaca existait un monastère de bénédictins, fondé par l’abbaye du Mont-César à Leuven. Les trois sœurs se rendirent auprès du prieur, le père Grégoire Lemercier, pour s’informer sur la possibilité d’introduire au Mexique la vie monastique bénédictine pour les femmes. Le père Lemercier devant se rendre au Canada, proposa d’y faire dans ce sens quelques démarches qui s’avérèrent infructueuses. Il en rendit compte aux trois sœurs avec tristesse et promit, lors d’un prochain voyage en Belgique, de chercher une communauté qui accepterait d’assumer une fondation. Là encore, ses tentatives furent vaines. Un moine de Maredsous à qui il soumettait son souci, lui sug-géra alors une démarche à Ermeton. Il se mit donc en contact avec Mère Béatrice Fontaine, prieure de notre monastère, et lui exposa le projet des trois sœurs mexicaines. Mère Béatrice réunit son conseil et délibéra avec toute la communauté qui accepta que les trois sœurs mexicaines viennent se former à la vie bénédictine à Ermeton. Elles restèrent chez nous pour leur formation durant deux ans. Après avoir fait leur profession monastique, elles retournèrent au Mexique pour fonder leur propre monastère, non loin de la communauté du père Lemercier à Cuernavaca.

Le monastère Santa María de Guadalupe fut reconnu canoniquement en 1957 ; il deviendra indépen-dant en octobre 1978 et sera érigé en abbaye en 1984. Son histoire est assez mouvementée. Durant toutes les premières années, il vécut en symbiose avec Ermeton. Les vocations commencèrent vite à s’y présenter et, en 1962, les deux premières novices furent envoyées à Ermeton pour un temps de formation. Sœur Maria Guadalupe y fit sa profession triennale en décembre 1962, avant de retourner à Cuernavaca un an plus tard. (En 1996, elle prendra la décision de revenir définitivement à Ermeton). De 1963 à 1968, la communauté dut changer plusieurs fois de lieu, entre Cuernavaca et le village d’Ahuatepec. Ermeton l’aida par l’envoi de deux sœurs, sœur Clotilde en 1963, et sœur Humbeline en 1966. En 1963 également, sœur Hildegard, de Steinfeld, rejoignait les deux sœurs belges. Sœur Clotilde demanda plus tard son changement de stabilité pour Ahuatepec, tandis que sœur Humbeline rentra à Ermeton en 1970 et sœur Hildegarde à Steinfeld en 1968. La supérieure actuelle, Madre Angelica, et l’économe, sœur Cristina, sont entrées dans la communauté comme postulantes respectivement en 1967 et 1964. D’autres sont déjà décédées, parmi lesquelles, bien sûr, Madre Benedicta, la première abbesse, en 1995, et les deux autres fondatrices, respectivement en 1963 et 1980. La première pierre du monastère actuel fut posée à Ahuatepec le 1er novembre 1968. En 1969, les sœurs s’y installaient enfin, dans des bâtiments encore en construction.

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C’est là que je suis allée. C’est un très, très beau monastère, sur la hauteur, en pleine végétation, mais hélas, très peu fonctionnel, donc fatigant…, que ce soit par temps de pluie ou par grande chaleur ! Pour une personne de vingt ans, il est certainement très agréable mais je crois qu’au moment de la construction, personne n’a pensé que les sœurs vieilliraient un jour ! Pour se rendre d’un atelier à l’autre, d’une cellule à la chapelle, à la cuisine, au réfectoire, à la buanderie ou à la bibliothèque, il faut à chaque fois parcourir des mètres et des mètres, en montée ou en descente… (Ici à Ermeton, ce sont des escaliers, me direz-vous, et ce n’est pas mieux !) Les bâtiments sont très beaux, simples mais d’une certaine classe, au milieu d’un environnement luxuriant en saison de pluie, et tout aussi remarquable en saison sèche, comme je l’ai vécu durant ces semaines. L’église est très belle également ; le pavement en a été posé, pierre par pierre, par chacune des sœurs, de façon libre et irrégulière. Un dessin y représente la croix, le poisson, la colombe et les lettres PAX.

Actuellement, les sœurs sont peu nombreuses : dix professes perpé-tuelles et une professe temporaire. Des jeunes entrent et sortent…, là comme partout ! La moyenne d’âge de la communauté est de 56 ans.

L’économie du monastère provient principalement de la fabrication d’hosties, dans un atelier dirigé par une sœur, aidée de deux dames salariées. Le Mexique étant un pays catholique et pratiquant, la rentrée financière n’est pas négligeable. Il y a aussi un atelier de confection d’ornements liturgiques mais là, la main d’œuvre est très pauvre car la sœur responsable est aussi la mère prieure ! Un autre secteur pourrait être plus rentable: l’hôtellerie. Actuellement, en dehors des grandes fêtes liturgiques, Noël et Pâques, peu de monde s’y présente ; pourtant le cadre est très propice à la prière et à la méditation. Le monastère est entouré d’un grand domaine où orangers, citronniers, mandariniers, bananiers, caféiers, papayers donnent des fruits sans compter, toute l’année. La diversité est incroyable. Les sœurs pourraient en tirer grand profit mais la main d’œuvre monastique ne suffit pas. Pour cueillir, vendre, réaliser des confitures ou confectionner des pâtes de fruits, il faudrait du personnel salarié, ce qu’elles ne peuvent se per-mettre. Elles vendent des fruits à leurs amis et connaissances, mais beaucoup restent sur le sol. Trois ouvriers salariés travaillent au verger, au jardin et à l’entretien du bâtiment, ce qui est très coûteux

pour elles. Elles ont aussi un petit magasin d’objets de piété, livrets, signets, cartes postales et hosties (en plus des grandes quantités commandées par les paroisses). Elles y vendent aussi le miel provenant de leurs ruches, exploitées par un apiculteur voisin.

Bien sûr, la vie à Ahuatepec est à la fois la même que chez nous et différente. La même, en ce sens que nous essayons toutes de vivre une vie monastique selon l’évangile et la règle de saint Benoît, dans la prière

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et le silence. Différente, peut-être à cause des mentalités. La vie est « balancée » entre le travail et l’office, mais à un rythme autre. Les sœurs sont très attentives à l’office monastique, à la liturgie, l’eucharistie, la lectio divina et au silence. Mais il ne faut pas oublier que nous sommes en Amérique Latine et que l’Église n’y a pas suivi la même évolution qu’en Europe. Le mexicain est très joyeux, très accueillant, mais il peut être aussi très silencieux. Là, à Ahuatepec, j’ai pu apprécier le silence à l’église, au réfectoire, durant le travail, au cours des va-et-vient entre les différentes parties du monastère. Certes, la communauté est une fondation d’Ermeton et elle tient à ses origines mais, en ce moment particulièrement important de son existence, elle doit trouver sa propre identité, fidèle à ce qu’ont voulu ses trois fondatrices mexicaines.

- Qu’êtes-vous allée faire à Ahuatepec ? Qui vous y a envoyée ?

Le Père Abbé Président de la Congrégation de l’Annonciation et le Père Simon-Pierre, de Chucuito au Pérou, visiteurs canoniques, m’ont sollicitée, en accord évidemment avec mère Loyse. Dans le contexte difficile d’un changement de supérieure, après les longues années de l’abbatiat précédent, ils voulaient avoir une vue sur la « santé » économique de l’abbaye. Pour dire la vérité, je suis partie au Mexique me demandant quel accueil j’allais y trouver ! Il n’est pas facile ni surtout agréable de prendre connaissance des comptes bancaires et de tout ce qui concerne la comptabilité d’une autre communauté. Dès l’arrivée, j’ai senti une grande affection envers moi. J’avais l’impression que les sœurs comprenaient que le travail à réaliser n’était pas agréable. Toutes, sans exception, ont facilité ma charge. Madre Angelica, la prieure, m’a mise en totale confiance. Je ne faisais pas cette visite comme un « audit » mais bien comme un « service » monastique que j’essayais de rendre à la lumière de l’évangile et de la règle de Saint Benoît, tout en posant les questions nécessaires pour l’éclaircisse-ment de quelques nébuleuses… J’ai « épluché » comptes et factures du matin au soir, faisant presque quotidiennement rapport aux visiteurs. Je suis restée ainsi durant trois semaines, semaines d’intense travail, mais très enrichissantes aussi. Pour finir, j’ai pu remettre un long rapport positif au Père Abbé Président, lui donnant la certitude que le monastère n’est pas riche, qu’il vit modestement mais que son économie est saine et durable, à condition d’éviter les dépenses inutiles.

Des décisions devraient être prises dans les mois à venir en ce qui concerne la restructuration de certains ateliers, la meilleure manière de rentabiliser le verger et le développement souhaitable de l’hôtellerie... À ce propos, pour un dépaysement total, je ne peux que conseiller très vivement le séjour dans cette petite abbaye charmante et accueillante, propice à un temps de réflexion ou de découverte de ce pays fascinant (ceci sans oublier que le taux du peso par rapport à l’euro est plus qu’encourageant !). Je verrais même un groupe de jeunes qui souhaiteraient donner gratuitement deux ou trois semaines de leur temps pour aider au verger ! Bien sûr, de telles suggestions, au Mexique, font un peu peur. Il faut dire que le climat y est très différent du nôtre. L’altitude, la chaleur imposent un rythme beaucoup plus lent. Je crois cependant que la communauté a un vrai potentiel pour accroître son revenu et je souhaite de tout cœur que les supérieures actuelles, ensemble avec toutes les sœurs, réalisent de belles choses pour ouvrir les jeunes à la vie chrétienne et monastique.

- Êtes-vous heureuse de ce séjour ? A-t-il changé quelque chose pour vous ? Qu’en retirez-vous pour votre vie à Ermeton ?

Comment pourrais-je ne pas être heureuse de mon séjour ? C’est un bonheur de donner sans compter (même en faisant des comptes !) et même si certains jours étaient plus fatigants que d’autres. De suite, j’ai aimé cette communauté et je serais volontiers restée plus longtemps si cela avait été

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nécessaire. Oui, je crois que quelque chose a changé pour moi, depuis lors. Lorsqu’on a la chance de vivre la même vie monastique mais à 10.000 km de son monastère, dans une culture et une langue différentes, et que l’on rencontre les mêmes soucis, problèmes, défauts, faiblesses, on se sent heureuse… ; cela donne une autre vue sur soi-même et aide à relativiser les « accrocs » journaliers de la vie communautaire. Par-tie au Mexique, j’y ai découvert une communauté en recherche de son identité et de son unité, suite à un changement de supérieure, une communauté qui voudrait être soudée et vaincre ses craintes. J’en ai retiré un désir plus grand de prendre mes propres responsabilités là où je suis, de servir ma communauté, quoi qu’il arrive, avec les dons spécifiques que le Seigneur a mis en moi et d’essayer toujours, Dieu aidant, d’y être un lien fervent, malgré mon caractère « bouillant » !

Je remercie le Père Abbé Président, Madre Angelica et toutes les sœurs de m’avoir accordé une telle confiance, merci à chacune de m’avoir reçue si fraternellement, et de m’avoir apporté tant de bonnes choses pour ma vie monastique. Sœur Nicole

ÉCHOS DES SESSIONS Jean-Marie Delgrange participe depuis plusieurs années, avec un intérêt évident, aux ses-

sions de grec biblique données pendant l’été par l’abbé Robert Henrotte. Cette année, la session de grec suivait de peu « l’approche juive des Écritures chrétiennes » présentée par le professeur Abécassis à partir des annonces de la passion dans les évangiles synoptiques. CetteproximitéfécondeasuscitéchezJean-Marieuneréflexioninterpellante.

DU GREC, Ô CIEL, DU GREC, MA SOEUR!1

Il n’est pas dans mon intention d’ironiser sur les sœurs d’Ermeton dont plusieurs sont, sans aucun doute et sans moquerie, de savantes femmes. Non ! Je voudrais vraiment écrire quelques lignes sur... le grec.

J’ai eu le bonheur d’assister récemment, au monastère, à une session donnée par le professeur Abé-cassis. Que de révélations, pour nous chrétiens, dans son approche juive des récits évangéliques! Il nous a fourni, textes à l’appui, la vérification qu’on ne peut pas comprendre les évangiles sans avoir recours sans cesse à toutes les écritures hébraïques. Pour moi, ce fut une véritable découverte. Et dès lors, comment ne pas faire sien le vœu d’Armand Abécassis : “Plus les chrétiens apprendront l’hébreu, mieux ils comprendront leurs propres écritures”. Alors, oui ! Apprenons l’hébreu pour lire (ou au moins approcher dans le texte) le « Tanakh »2, nos communes Écritures.

Pardon? J’ai annoncé que je voulais parler du grec? Non, non, je ne l’oublie pas. Mais tout de même, avant d’en venir à mon propos, je voudrais rappeler que si “Jésus n’allait pas à l’église”, comme le disait monsieur Abécassis, ses disciples après lui ne la fréquentèrent pas davantage. Ils étaient des Juifs pieux,

1 Molière, Les femmes savantes, Acte 3, scène 3. La citation exacte serait : « Du grec! ô Ciel! Du grec! Il sait du grec, ma sœur! »2 « Tanakh », Torah, Nebîim, Ketoubim : en hébreu, la Loi, les Prophètes, les Écrits, autrement dit ce que nous appelons l’Ancien Testament.

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fidèles à la Loi, assidus à la synagogue; leur foi et leur pensée étaient pétries des Écritures juives, de la Loi et des Prophètes. Et ils auraient été horrifiés d’entendre dire qu’ils s’étaient convertis à la “religion de Jésus” : jamais ils n’ont eu le sentiment de changer de religion; tout au contraire, et à la suite de leur Maître, ils se percevaient comme un courant rénovateur du judaïsme.

Et pourtant, lorsqu’il s’est agi de mettre par écrit le contenu de leur prédication sur Jésus de Nazareth, ils ne l’ont fait ni en hébreu - qu’ils ne parlaient pas -, ni en araméen, leur langue, à quelque exception près. Au sujet du Juif Jésus et de son enseignement, tous ont écrit en grec. Et pourtant tous, à une exception près, ils étaient Juifs et pour la presque totalité, Juifs de Palestine.

Ainsi, les écrits chrétiens sont tous nés en grec. Pourquoi? Pour pouvoir s’adresser aux païens? Pas seule-ment! Pour s’adresser aussi... aux Juifs ! Parce que, au moment où est écrit le Nouveau Testament, les Juifs sont déjà très largement dispersés dans tout l’empire romain; et parce que tous parlent la langue commune du monde d’alors, le grec. Qu’il suffise de penser à saint Paul. Peut-on être plus juif ? C’est avec fierté et passion qu’il revendique cette appartenance (voir par exemple Ph 3,4-6; Rm 11,1 et surtout Ac 22,3). Mais cette affirmation passionnée, il l’écrit… en grec ! Paul de Tarse, Juif et pharisien, est un écrivain de langue grecque ! Et cela, d’abord pour se faire comprendre de ses coreligionnaires juifs à qui il veut toujours obstinément s’adresser en premier lieu… mais dans la langue qu’ils comprennent : le grec.

Ainsi, les Écritures chrétiennes sont nées en grec. Certes, elles font constamment référence aux premières Écritures : tout le Nouveau Testament est tissé de citations de ce que nous appelons l’Ancien Testament. Mais c’est toujours dans sa version grecque que le « Tanakh » est cité, non pas selon le texte hébraïque.

À partir des années 90 et, définitivement, à partir de 135, la rupture sera consommée entre le judaïsme et les disciples de Jésus. Que feront à ce moment ceux qu’on appelle dès lors « chrétiens » ? Ils conti-nueront à se rassembler pour lire les Écritures, prier les psaumes, partager le repas rituel du pain et de la coupe. Ils partiront avec leurs Écritures, celles de tous les Juifs : ils n’en n’ont pas d’autres ! Mais ces Écritures juives, ils les lisent, comme tous les Juifs de l’empire, dans le texte commun qui est celui de la LXX. De longue date déjà, les Écritures avaient été traduites en grec à Alexandrie : là vivait la plus importante communauté juive de l’empire, bien plus importante même que celle de Jérusalem, mais qui ne comprenait plus l’hébreu. Cette traduction a été faite sur des textes hébraïques plus anciens que ceux de nos éditions actuelles (dites massorétiques). Et le caractère sacré du texte grec a été pleine-ment reconnu jusqu’au moment où judaïsme et christianisme ont malheureusement rompu leurs liens.

Et l’histoire de ce lien entre langue grecque et christianisme continuera. Longtemps. Ce n’est pas le lieu d’en parler et je ne me sens pas qualifié.

Alors? Oui, mille fois oui à l’hébreu ! Et aux merveilleuses « harmoniques » (je ne trouve pas de mot plus précis) que permet la langue avec ses racines. Le professeur Abécassis disait qu’ignorer l’hébreu, c’est pour un chrétien, marcher sur une jambe. Oui ! Mais ne laissons pas s’atrophier l’autre !

Je me sens si peu de compétences pour faire ce plaidoyer. D’autres en parleraient bien mieux que moi. Et je songe à des intervenants bien connus des sessions d’Ermeton. Tiens ? Je vais en souffler un mot à la mère prieure. À quand aussi une session sur les richesses du grec biblique ?

Alors ? Un peu de grec, ma sœur ?

Jean-Marie Delgrange

Du 9 au 13 juillet dernier, le Père Jean Radermakers sj a donné, pour l’accueil et pour la communau-té, une session consacrée au Cantique des Cantiques. Une des participantes livre ses impressions.

DE LA « DANSE DE L’AMOUR » À L’AMOUR DE LA DANSE

Cela fait quelques années maintenant (à vrai dire depuis le décès de mon père et le passage à l’âge adulte de mes propres enfants) que ma mère et moi nous permettons d’aller ensemble assister à des sessions ou simplement prier dans des monastères. Déchargées de toute préoccupation maté-rielle, nous éprouvons comme une grande chance ces moments de partage autour de la Parole, poursuivant un échange initié dès ma petite enfance dans les années 50. Parfois, l’une ou l’autre de mes sœurs nous rejoint. Rien de tel, en effet, pour se laisser travailler par l’Écriture, que de la vivre à partir de ce lieu de transmission originel qu’est la famille. Nous en discutons longuement après, échangeant nos réflexions et nos lectures, nos trouvailles et nos interrogations. Cela nous mène à réfléchir à nos vies et à poursuivre, de manière plus efficace, nous l’espérons, le processus infini de conversion de nos relations.

C’est donc avec bonheur que nous nous sommes retrouvées, en ce début pluvieux du mois de juillet, pour suivre la session donnée par le Père Jean Radermakers sur le Cantique des Cantiques, sous-titré « la danse de l’amour ». Quel cadeau que de bénéficier, sans interruption pendant une semaine, de l’enseignement de celui qui a été l’initiateur en Belgique de cette lecture en continu de la Bible qui lui restitue sens et saveur ! À 88 ans, le Père Jean est un homme totalement lumineux, complètement empli de cette Sagesse qui a, toute sa vie, guidé ses pas…

Dès le départ, un motif d’étonnement joyeux : nous sommes cinquante femmes pour seulement deux hommes (le troisième n’arrivera que le lendemain). La composition de son auditoire ne déroute cependant pas le Père qui déclare d’entrée de jeu que c’est tout à fait normal : les femmes savent, bien plus spontanément que les hommes, que ce qui se joue dans l’amour, c’est la présence effective de Dieu ! D’ailleurs, si la tradition attribue - puisqu’on ne prête qu’aux riches - le Cantique au jeune Salomon, le Père opte, lui, plutôt pour un écrivain féminin. En tout cas, le narrateur l’est, puisque le poème parle, au plus intime de l’amour, du désir, de l’attente et de la tendresse que porte une femme à un homme qu’elle appelle son roi.

Le Père Jean nous a ensuite patiemment fait bénéficier de son immense érudition pour nous faire comprendre la centralité du Cantique des Cantiques dans la Bible, par ses multiples échos dans les autres livres jusqu’aux évangiles où les allusions y sont fréquentes. Il nous fit voyager dans ses quatre niveaux de lecture. Restituant le sens littéral du texte à partir de l’hébreu, il nous introduisit ensuite au jeu multiple des symboles pour que nous nous interrogions chacun(e) dans notre vie sur son sens moral (c’est-à-dire sur le plan de l’action) afin, peut-être, si la grâce nous en était donnée, de le vivre dans la contemplation.

La formule du séjour est, dans cette perspective, irremplaçable parce qu’elle permet de passer natu-rellement de l’étude à la prière. Brillant improvisateur, le Père, qui a célébré tous les offices, évoquait dans chaque prédication, le thème traité pendant la séance précédente. Il accompagnait également, lors d’entretiens privés, tous ceux ou celles qui en faisaient la demande.

Dès le deuxième jour, les participants s’étaient rapprochés, des amitiés liées ; une communauté s’était créée ; on faisait réellement corps. On éprouvait que le texte biblique réalise concrètement

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ce qu’il annonce : on vivait en temps réel cet ajustement progressif que décrit le Cantique, de notre désir à celui de Dieu !

Dans un jeu de questions-réponses qui a clos la session, le Père nous a engagées à devenir pleinement nous-mêmes, ce qui est, en définitive, la seule voie d’accès à Dieu. L’Église a besoin de femmes bien formées qui la préservent de la dérive cléricale et qui puissent reformuler la théologie non à partir de l’abstraction mais à partir de la réalité sensible d’une véritable expérience de Dieu. Courage, mes sœurs, il nous faut donc oser entrer dans la danse pour nous laisser inventer par le Seigneur, revêtir notre robe de bal, accompagnées du grand orchestre de notre destin, en sachant que chacune d’entre nous est « la plus belle des femmes » !

Merci, Père Jean, pour cette ronde qui nous a menées, au son des fifres et des tambourins, de la danse de l’amour du Cantique à l’amour de la danse dans chacune de nos vies !

Merci aux sœurs bénédictines d’Ermeton qui savent si bien déployer le génie des femmes en encoura-geant la communication, rassemblant la communauté et faisant vivre la communion. Par leur charisme propre, elles permettent au Christ d’agir parmi nous aujourd’hui !

Dominique De Rijk

PRIER AVEC LA LITURGIE

Deux à trois fois par an, une journée de récollection rassemble autour de sœur Marie-Paule des personnes désireuses de mieux abreuver leur prière personnelle à la source de la liturgie. Une participante explique:

La première fois que je me suis inscrite à une « récollection liturgique », je ne savais pas trop bien vers quoi j’allais mais je connaissais sœur Marie-Paule et j’appréciais ses enseignements. De passage pour un week-end au monastère, je me suis lancée dans ce qui allait être une merveilleuse décou-verte des hymnes et des psaumes.

Récollection…, retraite courte où on prend le temps de s’arrêter et de se mettre à l’écoute de Dieu, nous dit l’Église catholique de France sur son site web.

Récollection liturgique …, sorte de lectio divina à partir des textes : hymnes, prières, lectures, annonce le programme d’Ermeton.

Jacques Dupont, moine de Clerlande, parle de la lectio divina en ces termes : Depuis les origines, les moines lisent le Livre, le mémorisent, le ruminent, le copient, le commentent3.

Récollection…, oui, c’est bien une ‘sorte’ de lectio divina que sœur Marie-Paule propose trois fois par année: des hymnes et des psaumes, en lien avec le temps liturgique du moment, sont lus et commentés ou analysés dans leur forme poétique. Pas besoin de grandes connaissances bibliques, il suffit de se laisser porter, emporter par ce flux de paroles qui ramènent inexorablement à La Parole vivante, énergique, plus puissante qu’un glaive à deux tranchants qui pénètre au plus profond de l’âme (épître aux Hébreux 4,12).

Récollection liturgique… prières, oraisons, sermons viennent compléter la découverte, laissant ensuite à chacun le temps de méditer et prier à son rythme, dans cet environnement si propice au cheminement intérieur.3 Cf. Lire et prier les Écritures, La tradition monastique de la Lectio Divina, sous la direction de Bernard POUPARD et Jacques KAHN ; édition Lumen Vitae, Bruxelles, 2010, p. 5.

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L’office de midi et les vêpres rythment cette journée d’enracinement dans la foi au travers des Écri-tures et de ceux qui les ont mises en musique au service de la prière personnelle et communautaire.

Venez au jour !Le Christ prépare son retour !

Le Christ prévient l’ère nuptiale !Passent les temps ! Passe la chair !L’EspritdeDieusouffleaudésert,

Annonçant l’aurore pascale !Patrice de la Tour du Pin

Évelyne Wiame

UN TRAVAIL DE BÉNÉDICTIN ?

En avril dernier, des membres de la paroisse Notre-Dame du Rosaire à Uccle, accompagnés de leur curé, l’abbé Christian Tricot, se sont réunis à Ermeton pour deux jours de récollection au cours desquels sœur Birgitta leur a parlé des livres bibliques de Samuel et de la recherche qu’elle y a effectuée sur « l’arche d’Alliance ». Voici comment un participant rend compte de son expérience.

La vie de château, vous aimez ? La vie au couvent, vous aimeriez ?

Au monastère des Bénédictines d’Ermeton, nous avons vécu les deux pendant deux jours mais… selon la règle de saint Benoît, c’est-à-dire : accueil fraternel, souriant mais discret, recueillement, silence ! Pour y arriver, facile : Namur, Saint-Gérard, première à droite, et vous tombez sur un gentil village : Ermeton-sur-Biert.

Sœur Birgitta nous a transformés en exégètes en herbe de l’Écriture. À la lumière d’un travail et d’une réflexion importante et fouillée, elle n’a cessé de nous

ouvrir les yeux au sens profond et parfois bien caché du premier livre de Samuel. Un vrai travail de bénédictin !!! Nos heures de réflexion intense furent entrecoupées par les offices que nous partagions avec les religieuses, et l’eucharistie au cœur de tout cela ! À table, une bonne récré pour les treize convives du Rosaire et, le soir, une prière en commun au son discret d’une guitare…

Vous direz : « Que de temps passé pour quelques pages d’un livre si peu connu de la Bible » ! Eh bien, je vous assure sur ma tête d’octogénaire que, par ce chemin, nous avons abordé bien des sujets brûlants d’actualité : l’eucharistie et la pénurie de prêtres, les jeunes et l’Église, l’idolâtrie aujourd’hui…

On remet ça l’an prochain ? Chiche (La météo nous a assuré que le temps sera meilleur) !

Jean

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LA LAMPE ET LE LAMPADAIRE «On n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le lampadaire pour qu’elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison» (Mt 5,15). «La lampe et le lampadaire» informe les Amis d’Ermeton sur les nécessités matérielles attachées au bon fonctionnement de l’accueil pratiqué par le monastère.

L’été et la douceur des températures ne nous laissent pas oublier les soucis de l’hiver et la nécessité de chauffer nos bâtiments. Au contraire. Il faut profiter du beau temps pour effec-tuer les améliorations utiles afin de mieux contrôler les dépenses. C’est ce que nous avons tenté de faire ces derniers mois.

Le circuit de chauffage du réfectoire est désormais relié à la chaufferie de la cuisine toute proche, au lieu de dépendre de l’installation de la chapelle. Il en résultera une économie de chaleur substantielle, d’autant plus que des tuyaux souterrains, désormais coupés, traversaient le préau sur plusieurs mètres.

Pour contrôler encore la consommation de mazout, on a décidé d’éteindre la chaudière située près de la porterie dont dépend la partie la plus ancienne du bâtiment du château. En termes d’espaces occupés, seuls le bureau de la porterie, le parloir situé au-dessus d’elle et la salle Saint-Bernard sont concernés par cette mesure. La porterie est munie pour l’instant d’un petit chauffage électrique qui fonctionne à la demande. Reste à surveiller la consommation électrique et chercher, au besoin, une solution meilleure pour l’hiver. Quant à la salle Saint Bernard, humide et difficile à chauffer, le piano qui s’y trouvait exigeait qu’elle soit maintenue toute l’année à une température égale. Des amis généreux - que nous remercions ici chaleu-reusement (c’est le cas de le dire !) - nous ont offert les moyens de le faire déménager vers le rez-de-chaussée du pavillon Saint-Martin, occupé actuellement par le bureau de la liturgie. La chaudière en question ne sera rallumée qu’en cas de gel, pour éviter des dégradations.

Nous poursuivons aussi, là où c’est possible, nos efforts d’isolation. Le toit plat du réfectoire est désormais recouvert de la matière adéquate qui doit nous protéger du froid.

Nous avons dû renoncer, faute de moyens, à poser les nouveaux châssis de fenêtre prévus, dans les pièces habitées qui le demandent encore, en parti-culier à la bibliothèque, dans le couloir et certaines chambres de l’infirmerie. En revanche, nous faisons placer un faux-plafond dans quelques pièces du premier étage du château, de manière à réduire le volume à chauffer et à procurer aux occupantes

un meilleur confort. Tous ces efforts devraient, espérons-le, porter leurs fruits : compenser peut-être l’augmentation du prix du mazout, nous permettre en 2013 de remplacer les châssis qui n’ont pas pu l’être cette année, et nous aider à affronter plus sereinement – sinon plus confortablement – l’hiver qui approche !

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Nous savons que, face à ce souci, nous ne sommes pas seules, non seulement parce que des amis le portent avec nous, mais surtout parce beaucoup, proches ou lointains infiniment plus démunis que nous, partagent une angoisse autrement plus lourde ; nous n’avons pas le droit de les oublier. Aussi avons-nous à cœur de consacrer tous nos soins à faire face au maximum, par notre travail, à nos propres nécessités. Merci à tous ceux et celles qui nous y encouragent et nous y aident de tant de façons !

ATTENTION, la communauté a un nouveau compte bancaire : IBAN : BE45 3631 0654 0089 (BIC : BBRUBEBB)

Merci de l’utiliser pour tous vos paiements: accueil, ateliers, magasin, Amandier, etc...

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LA LEÇON D’UN PHOTOPHOREEn marge d’une retraite familiale

Trois retraites familiales organisées par la pastorale de la famille du diocèse de Bruges ont été accueillies cet été à Ermeton. Au cours de chacune d’entre elles, les enfants, tous néerlandophones, répartis par tranches d’âge, ont vécu une « retraite parallèle ». Dans ce cadre, un groupe en âge d’école primaire a réalisé un photophore en collaboration avec sœur Marie-Élisabeth qui évoque son expérience.

Faire soi-même une bougie ! C’est toujours un peu magique. On commence par verser dans un moule la cire chaude manipulée avec prudence. Tandis qu’elle durcit un peu en refroidis-sant, chaque enfant crée, sur un papier fin qui demande soin et attention, un dessin plein de couleurs. Pas question d’utiliser une gomme sur cette fine pelure. Il faut réussir le motif dès le premier essai.

Mais, quelle bougie étrange ! Elle est sans mèche, comment éclairera-t-elle ?

Nouvelle surprise : les enfants sont invités l’un après l’autre à vider de sa cire encore liquide l’intérieur de la bougie, avant de coller leur dessin sur la surface extérieure. Ensuite, les « bougies », joliment décorées, sont plongées dans un bain de paraffine à 85°. Hélas, en refroidissant, celle-ci s’opacifie et la magnifique décoration devient terne et bien moins visible. Oserais-je avouer que moi-même je suis un peu décontenancée ? La tentation me prend d’enlever cette couche inopportune. Mais, au dernier moment, je décide de munir d’abord une de ces « bougies » de sa lumière intérieure. C’est alors que je comprends son message. J’invite les enfants à faire l’expérience à leur tour et je leur découvre le vrai nom de leur « bougie » : un photophore.

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Nous emportons tous nos photophores dans un local sans fenêtre et nous allumons, à l’inté-rieur de chacun d’entre eux, une minuscule bougie chauffe-plat. Nous pouvons ainsi admirer nos dessins sous leurs meilleures couleurs, joyeuses, brillantes, plus belles peut-être que les couleurs d’origine.

Pour tout achever, je propose aux jeunes et à leurs parents une petite méditation dont j’ai même rédigé le texte en néerlandais, un néerlandais qui, bien qu’approximatif, semble les intéresser au plus haut point. La voici :

Vous êtes étonnés. Mais le vrai nom de votre « bougie » est « photophore » ! Qu’est-ce qu’un « photophore » ? Son nom signifie : « porteur de lumière ». Il n’illumine rien par lui-même, il reçoit sa clarté d’ailleurs : de la bougie ou de la flamme qui l’habite.

Ne sommes-nous pas tous des photophores ? Habités par la lumière divine, nous portons en nous une merveilleuse lumière, celle de la joie, de l’amour, de la présence de Dieu. Parfois, notre lumière s’endort : nous ne sommes pas bons pour les autres, nous sommes pleins de jalousie, nous entretenons de petites guerres les uns contre les autres… Notre lumière dort, nos couleurs sont éteintes.

Mais plus souvent, heureusement, nous partageons avec nos frères et sœurs, nous faisons la paix, nous prions le Seigneur, nous sommes obéissants… Et notre lumière paraît comme le dessin de notre photophore dans un endroit obscur.

Ainsi, je pense que chacun d’entre nous se souviendra, grâce à cette bougie qui n’est pas une bougie, que nous pouvons, si nous le voulons, être lumière pour toute notre famille.

Sœur Marie-Élisabeth

CAleNdrier

Septembre 29 Initiation biblique - Élie, Sr Loyse

Octobre 1 Récollection - lectio divina, Sr Birgitta

21 Journée des Amis

27 Explique-nous la liturgie , Sr Marie-Paule

Du 18 novembre au 2 décembre Pas d’hôtes en séjour

Décembre 15 L’enfance de Jésus , Sr Birgitta

23-25 Célébration de Noël , P. Xavier Dijon sj

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AbonnementL’Amandier paraît quatre fois par an. Il donne régulièrement des nouvelles

de la communauté, de ses projets et rappelle les activités proposées à l’accueil.Pour la Belgique :

Abonnement ordinaire : 10 € Abonnement de soutien : 15 € À verser au compte Monastère Notre-Dame d’Ermeton-sur-Biert ASBL

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AvEC LA MENtioN « AMANDiEr 2012 »L’excédent des frais d’impression est affecté entièrement aux nécessités de l’accueil.

N’oubliez pas d’inscrire vos nom et adresse complète sur votre bulletin de versement.

SommaireLe temps qui passe Sœur Loyse p. 2Connaissez-vous la ville en fête ? Sœur Marie-Paule p. 3Un certain regard sur le travail en milieu monastique Sœur Marie-François p. 5

Nouvelles de la communauté Sœur Marie-François p. 7Cinq semaines au Mexique Sœur Nicole p. 11Échos des sessions J.-M. Delgrange, D. De Rijke, É. Wiame, Jean p. 16 - 20La lampe et le lampadaire p. 21Les leçons d’un photophore Sœur Marie-Elisabeth p. 22Calendrier p. 23