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Bulletin Trimestriel Association PEPS Aude

Janv. Fév. Mars 2015 24 av Léon Bourgeois

11200 Lézignan Corbières Tél : 09 52 13 45 36

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PEPS AUDE EN BREF Dernières nouvelles | A ne pas louper | Rendez-vous | Clin d’œil | Portrait

Dernières nouvelles

Notre cataogue de Formation 2015 est enfin sorti ! Vous le trouverez en ligne sur notre site : www.associationpepsaude.com, onglet Formation, avec les dates et le bulletin d’informations à nous renvoyer. N’oubliez pas : toutes nos formations peuvent être prises en charge dans le cadre de la formation professionnelle continue !

A ne pas louper

La formation “ s’autoriser l’autorité ” se met en place dans nos locaux. Nous avons 4 jours (les 01, 02, 05 et 30 juin 2015) pour comprendre : “ … que la socialisation, durant des siècles, était un processus institutionnel et qu’aujourd’hui, ce cadre ne tient plus…» Nous étudierons : - les fondements de l’autorité - la relation d’autorité - la question de la responsabilité, du respect - l’autorité qui autorise Et nous élaborerons ensemble des pistes de réflexion pour un meilleur accueil.

Rendez-vous

Le prochain module de “Etre Parents aujourd’hui, si on en discutait?” a pour thème “ Surdoué, vraiment une chance ? » et aura lieu en 2015 : Le mardi 31 mars à 21h Le vendredi 03 avril à 14h

Sur le lieu d’activité de l’association PEPS Aude.

Clin d’Oeil

Michel Serres : « Petite Poucette » « On parle partout de la "crise de l'autorité". Tout le monde cherche l'autorité perdue. Mais de quoi parle-t-on ? Il ne s'agit plus de l'autorité "coup de bâton". Cette autorité-là n'est que le décalque des conduites animales, celle du mâle dominant chez les éléphants de mer ou les chimpanzés. C'est pourquoi, quand je vois un patron avec son staff autour, plein de

Autorité ? Vous avez dit Autorité ? « La véritable autorité, celle qui grandit l'autre » Michel Serres (Académie Française)

Aujourd’hui il est question d’échanger sur la relation

d’autorité. Pourquoi la relation d’autorité plutôt que la

dynamique de groupe ou le fonctionnement collectif ? Tout

simplement parce que nous avons constaté mainte fois la

corrélation très nette existant entre

- le fonctionnement harmonieux d’un groupe et

- le positionnement de l’adulte par rapport au collectif et

aux individualités le composant.

Il est important d’établir les relations entre les membres du

groupe dont l’adulte référent fait lui-même parti et dont il

est garant, à maintenir les liens de confiance et de respect,

à gérer des individualités et des distensions pouvant

subvenir.

Une chose importante est à retenir : l’apprentissage passe

par l’affectif. L’enfant ne peut réellement investir un

apprentissage (quel qu’il soit) s’il ne ressent pas l’affection

de son adulte référent.

La relation affective favorise sa motivation, sa disponibilité,

son intérêt, son désir d’apprendre. L’affectivité étant bien

sûr entendue ici comme un « être bien avec », un « partager

du plaisir à faire », un « faire confiance », un « se reposer »,

un « être à l’écoute », un « prendre en considération », une «

réciprocité »,…

Nous en revenons à véritablement affirmer par notre

expérience quotidienne notre spécificité d’accompagnateurs

à la scolarité : la dimension humaine et relationnelle que nous

mettons en place dans toutes les activités proposées, même

celles qui relèvent des devoirs, et qui permet à l’élève de se

retrouver

- acteur de sa propre histoire,

- à une place d’enfant,

- le temps d’une pause dans son planning hyper chargé.

Bulletin imprimé par nos soins – ne pas jeter sur la voie publique - merci copyright@pepsaude

courbettes, je ne peux m'empêcher de penser aux ruts des wapitis dans les forêts de Californie du Nord. Cette autorité-là fait marcher les sociétés humaines comme des sociétés animales. La hiérarchie est animale, il n'y a pas de doute là-dessus. Dès que vous exercez une contrainte, vous redevenez la "bête humaine". L'autoritarisme a toujours été une tentation des sociétés humaines, ce danger qui nous guette de basculer très facilement dans le règne animal. Heureusement, la culture humaine a remplacé le schéma animal. Dans la langue française, le mot "autorité" vient du latin « auctoritas », dont la racine se rattache au même groupe que « augere », qui signifie "augmenter". La morale humaine augmente la valeur de l'autorité. Celui qui a autorité sur moi doit augmenter mes connaissances, mon bonheur, mon travail, ma sécurité, il a une fonction de croissance. La véritable autorité est celle qui grandit l'autre. Nous disons que l'autorité est en crise parce que nous passons d'une société hiérarchique, verticale, à une société plus transversale, notamment grâce aux réseaux comme Internet. Tout ne coule plus du haut vers le bas, de celui qui sait vers l'ignorant. Les relations parent-enfant, maître-élève, État-citoyen... sont à reconstruire. Désormais, la seule autorité qui peut s'imposer est fondée sur la compétence. »

Portrait :

L’accompagnateur à la scolarité digne d’autorité (et donc de confiance) : - s’adresse aux autres d’une

manière particulière : tonalité de voix engageante, respect, utilisation de « je », physiquement à hauteur…

- encourage les discussions

- prend du temps à l’écoute

- offre sécurité et sérénité

- est plus dans la proposition que dans la contrainte

- explique le cadre et les règles de vie

- est positif en tout lieu et à tout moment

- entraîne le changement de regard

Réfléchissons sur deux manières de nous adresser à l’enfant

et ses conséquences réactionnelles

1/ « Excuse-moi, je n’arrive pas à te relire… »

Ce positionnement humanise l’adulte. Il n’est pas tout puissant et peut lui aussi « ne pas arriver à faire quelque chose ». Et quand il met alors en place toute une série de stratégies pour remédier à cette « incapacité » temporaire, il montre à l’enfant comment on peut trouver des solutions, il sert d’exemple et donne envie de faire comme.

La discussion peut s’amorcer sur une solide base de

confiance réciproque et d’entraide. L’enfant a la possibilité

de s’exprimer (l’adulte l’y invite), de comprendre par lui-même

les raisons de l’adulte et de s’approprier sereinement les

recherches de solutions.

Situation sereine et sécure.

Groupe vif, respectueux des règles et des autres, facile à

mobiliser dans un projet.

2/ « C’est mal écrit ! Recommence ! »

Ce positionnement reflète une toute puissance malvenue. L’adulte n’est plus dans une position d’aide et d’écoute, il porte un jugement, donne un ordre, impose son regard de juge, renvoyant implicitement à « nul », au « mal ». Positionnement dévalorisant l’enfant.

Aucune discussion ne semble possible. L’enfant le vit

comme une véritable agression (blocage, autodéfense,

soumission, rancœur). Et peut rester très longtemps dans

l’ignorance très gênante des raisons de cette attitude, vivre

dans le malentendu et l’hésitation. L’adulte est là dans un

positionnement autoritaire (autoritarisme).

Situation déstabilisante et insécure.

Groupe agité, tendu, explosif, très difficile à mobiliser

La distinction entre « autoritarisme » et « faire preuve

d’autorité » se fait naturellement. Etymologiquement

l’autorité signifie « accompagner à devenir auteur de sa

propre vie ». L’autoritarisme, c’est prendre de force un

pouvoir. Et ne peut entraîner que rapports de force et

conflits ouverts entre enfants et adulte.

Or ce sont les autres qui octroient l’autorité. L’autorité se

gagne, elle ne s’impose pas. L’autorité se construit dans une

relation de confiance, elle ne se décrète pas. C’est

véritablement la manière dont je vais, moi adulte, agir qui

me montra digne d’autorité (et de fait digne de confiance).

Cela ne veut pas dire du tout que nous devons être les « amis»

des jeunes avec lesquels nous travaillons au quotidien. Ils ne

nous le demandent pas. Et ne le veulent certainement pas.

Nous sommes des adultes référents. Et ils font très bien la

différence.

Compte rendu Formation Accompagnateurs à la Scolarité 2014.