Bulletin trimestriel édité par l’association des servantes de la présence de dieu

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Nº 17 - Octobre 2014

L’étoile de l’espérance

Lors des vacances théologiques 1 que nous avons organisées cet été en Provence, nous avons été amenés à reprendre l’encyclique Spe Salvi de Benoît XVI. Les paroles du Pape émérite valent la peine d’être lues et relues tant elles répondent à une attente de notre cœur.

S’il est bon d’entendre à nouveau que l’espérance n’est pas une utopie mais une certitude pour l’avenir qui s’appuie sur une expérience présente, un des passages qui a le plus retenu notre attention est certainement celui qui évoque la souffrance et son lien très étroit avec l’espérance. En quelques lignes, Benoît XVI nous rappelle le chemin qui permet d’affronter cette part de l’existence à laquelle nul n’échappe.

Chercher à s’y soustraire ou à « s’épargner la peine et la douleur de la vérité, de l’amour, du bien » 2, nous rappelle-t-il, c’est s’enfoncer « dans une existence vide, dans laquelle peut-être n’existe pratiquement plus de souffrance, mais où il y a d’autant plus l’obscure sensation du manque de sens et de la solitude » 2.

En revanche, ce qui peut nous guérir, c’est au contraire d’accepter la souffrance et « d’y trouver un sens par l’union au Christ » 2. Celui qui est ainsi capable de « trouver un sens à la souffrance, un chemin de purification et de maturation, un chemin d’espérance » 3 peut aussi accepter la souffrance de l’autre, c’est-à-dire l’assumer, la faire sienne et devenir ainsi pour lui source de consolation : « parce que maintenant elle est devenue souffrance partagée, dans laquelle il y a la présence d’un autre, cette souffrance est pénétrée par la lumière de l’amour » 3.

Ce qui nous rend ainsi capables de vivre cette compassion, qui est au cœur de notre vocation de Servantes de la Présence de Dieu, c’est que Dieu « s’est fait homme pour pouvoir compatir avec l’homme de manière très réelle, dans la chair et le sang, comme cela nous est montré dans le récit de la Passion de Jésus. De là dans toute souffrance humaine est entré quelqu’un qui partage la souffrance et la patience ; de là se répand dans toute souffrance la consolatio ; la consolation de l’amour participe de Dieu et ainsi surgit l’étoile de l’espérance » 4.

1. Les vacances théologiques sont une proposition de vacances qui mènent à l’unification de notre vie et donc à un repos profond. Elles s’équilibrent entre la recherche du vrai - en se mettant à l’école de théologiens -, la pratique du bien - en vivant ensemble dans une atmosphère de prière, de bienveillance et d’amitié -, et l’émerveillement devant le beau – par la visite de musées ou d’autres lieux particuliers, la découverte d’artistes, etc.2. Benoît XVI, Spe Salvi n. 373. Benoît XVI, Spe Salvi n. 384. Benoît XVI, Spe Salvi n. 39

Servantes de la Présence de Dieu

Répandre une culture de Compassion

Postulat au Point-Cœur de Brooklyn

Des vacances à Flassans

Quelle surprise lorsque j’ai appris que mon postulat serait au Point-Cœur de Brooklyn ! « Viens, suis-moi ! » (Mt 19, 21) : pour Le suivre, le Seigneur me demande de me laisser dérouter. Me laisser dérouter par New York, par sa vitesse, son activité, son bruit. Quel challenge et quel miracle de mener une vie de prière et d’amitié gratuite dans une ville si busy. C’est l’expérience que j’ai pu vivre grâce à ma belle communauté, et à Sœur Régine en particulier. Être présent au pied de la Croix prend d’autant plus de sens ici, comme en témoigne Julian, étudiant en médecine après avoir été volontaire au Point-Cœur des Philippines : il nous dit voir plus de solitude dans les hôpitaux de New York que dans les bidonvilles de Manille. New York, avec ses hauts buildings et sa diversité fascinante, est aussi une ville de grandes solitudes. C’est la plus grande souffrance que nous rencontrons, dans les maisons de retraite ou au Shelter (foyer pour femmes sans domicile), chez nos voisins du quartier HLM ou chez des artistes à Manhattan. Ils me montrent à la fois les multiples visages de notre mission, et son unité, le même besoin que nous avons chacun d’être aimé et reconnu. « Go big or go home » : voilà la devise qui m’a accueillie en octobre dernier, comme tout nouveau venu à New York. Elle reflète le désir de succès, mais aussi cette attitude positive qui m’a beaucoup touchée ici. Je garde dans mon cœur l’enthousiasme, les encouragements, la gratitude de nos amis. Je rends grâce pour cette amazing année à Brooklyn, et pour la joie d’entrer bientôt au noviciat. Que la Vierge Marie me guide pour suivre toujours plus fidèlement le Christ, à l’école des Servantes de la Présence de Dieu.

Alexandra Fricker

En juillet dernier, nous avions invité trois jeunes amies adolescentes à venir passer quelques jours de vacances avec nous, à Flassans. Victoire, Amandine et Fidéline nous ont beaucoup impressionnées par l’enthousiasme et le sérieux avec lesquels elles ont vécu tout ce que nous leur avons proposé. Qu’il s’agisse de cuisiner, de regarder un film ensemble, de vivre un pèlerinage à Cotignac ou de réciter des poèmes, tout semblait pour elles source de joie : celle de la découverte et de l’apprentissage mais plus encore celle que suscite l’expérience de l’amitié. En effet, sans se connaître auparavant, elles sont devenues de grandes amies. Elles ont perçu que le lien qui les unissait dépassait la simple sympathie, elles se sont découvertes tendues vers la même quête et cheminant dans la même direction. Rapidement, elles ont compris qu’elles avaient besoin les unes des autres pour vivre leur vie et leur recherche de Dieu plus intensément.

Au moment de les voir partir, repensant au thème de ces journées : la vocation de la femme, et à la manière si belle dont chacune avait vécu ce petit séjour, je ne pus m’empêcher de me demander : « Quelles femmes deviendront-elles, ces jeunes filles si passionnées, si pleines de vie et de désirs ? »

Sœur Aurélie

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Pérou : une résurrection !

Depuis plu sieurs mois, notre amie María est très présente dans notre prière. À chaque appel au bas de sa porte, la réponse était, en effet, un grand silence. Nous savions qu’elle était là, acca blée par un som meil « obligé ». Comme son époux tra vaille et que ses deux enfants étudient, María, âgée d’une qua ran taine d’années, reste seule dans son lit.

Mais la semaine der nière, tandis que Sœur Miriam s’entre te nait avec une amie, je la devan-çais vers la maison aux quatre murs de bois. Une bâche en plas ti que ser vait de porte et une voix toute fine répon dit « oui ! » à mon appel. C’était Marimar, sa fille. Elle me fit entrer auprès de sa mère qui souff re d’une tumeur au cer veau. Elle était alitée et endor mie à cause des puis sants cal mants. Il fal lait se pen cher et pres que s’age nouiller avec Marimar en cares sant María de notre voix : « María ! María, tu m’entends ? » « Maman ! Maman ! Les sœurs vien nent te rendre visite ! Maman, réveille-toi ! Maman, maman... ». Au bout de quel ques minu tes inter mi na bles, María ouvrit les yeux avec beau coup d’efforts. Elle me regarda avec un air un peu perdu au début et puis, petit à petit, me reconnais sant, me fit un petit sou rire et me dit : « Je pen sais que vous m’aviez oubliée ! » Sœur Miriam arriva juste après et nous sommes res tées auprès d’elle un bon moment. Sa fille Marimar s’était assise au pied du lit, atten tive à sa mère et gar dant un silence lourd de souff rance. María avait du mal à parler nor ma le ment, mais elle était très lucide et capa ble de nous écouter et de se faire com pren dre.

Ce jour-là, c’était la veille de la Transfiguration. En réponse au désir de María, nous avons prié ensemble. Le regard de María brillait de vie et d’espé rance. « María, veux-tu rejoin dre ton groupe de prière aujourd’hui ? » - « Oh oui, ma sœur, je vou drais bien. » Sa fille Marimar en fut très étonnée et une lueur de joie enva hit son triste visage. Très vite elle se leva pour aller cher cher la chaise rou lante. Nous avons aidé María à se le ver, à s’habiller et à rejoin dre le groupe ! C’était la pre mière fois, depuis plu sieurs mois main te nant, que María sor tait de chez elle. C’était comme une résur rec tion : des ténè bres de sa mala die à la Lumière. Avec elle, nous étions témoins de la force irré sis ti ble de l’Amour qui relève du som meil de la nuit pour conduire à la Vie !

Sœur Haifa

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Ouverte en 2011, la maison des Servantes de la Présence de Dieu à Buenos Aires a pour vocation d’être la maison de famille de Points-Cœur en Argentine. Elle se situe près du centre-ville, non loin de la gare routière et de l’un des aéroports de la capitale argentine afin d’être la plus accessible possible. Continuellement, nous y accueillons, formons et accompagnons les jeunes : ceux qui sont rentrés de mission, ceux qui se préparent à partir et ceux qui sont actuellement en mission au Point-Cœur qui se situe dans la périphérie de Buenos Aires.

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