20
SOMMAIRE INTERNET : http://aftoc.perso.neuf.fr Un lien, un soutien, des infos. ne fois n’est pas coutume, voici à la une les mots croisés de Joël Fauré, pour honorer l’au- teur, adhérent Toulousain qui, avec régularité et fidé- lité, nous transmet son ouvrage d’art à chaque bulletin ; et aussi pour ho- norer l’été, propice aux jeux et à la réflexion. Une réflexion personnelle et argumentée que nous trouverons dès la seconde page avec Thierry, pour la suite de son article com- mencé au bulletin N°64. Parmi les thèmes déve- loppés, celui de la dissi- mulation du trouble par certains jeunes. Pages 15 et 16 sont présentés le témoignage vécu de Frédéric et le texte hom- mage d’Isabelle à sa fille Claire-Cécile. Ils donnent corps à ce que le soutien et le combat, dans l’intimité d’une famille ou avec les échanges d’un groupe de parole, peuvent engager d’émotions et d’évolution positive. Enfin les proposi- tions de lecture de Michèle sur une technique de méditation actuellement bien étudiée : « la pleine conscience ». Je vous souhaite une très bonne lectu- re de ce bulletin, et un très bel été ! Christophe Demonfaucon EDITO 2010 BULLETIN N°65 POUR CONTACTER L’AFTOC : Téléphone : 01.39.56.67.22 Mail : [email protected] Edito 1 Les mots croisés de Joël 1 Recherche 1 Le début d’un TOC 2 Contacts & groupes de parole 12 Médias 15 Espace Liberté À ma fille Claire-Cécile 15 16 Côté Livres 20 Internet en ligne Mot de passe internet 20 20 Bulletin N° 66 : TCC de groupe >>>LES MOTS CROISES de Joël Fauré >>>RECHERCHE Toujours dans la ligne du PRICRI, Partenariat Institution Citoyens pour la Recherche et l’Innovation, une enquête est en ligne sur le site internet de l’AFTOC. Les buts et les modalités sont décrits sur le site en cliquant sur le bouton bleu, « enquête sur le TOC », en page d’accueil. Tous, adhérents et vos proches qui avez internet ou pouvez y accéder, participez ! Nota : ce questionnaire peut-être rempli de façon anonyme.

BULLETIN SOMMAIRE EDITOaftoc.org/images/stories/AFTOC/buletin65.pdf.pdfComportementales (TCC) qui appor-tent, et de très loin, les résultats les meilleurs ; la psychanalyse et ses

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SOMMAIRE

INTERNET : http://aftoc.perso.neuf.fr

Un lien, un soutien, des infos.

ne fois n’est pas coutume, voici

à la une les mots croisés de Joël

Fauré, pour honorer l’au-

teur, adhérent Toulousain

qui, avec régularité et fidé-

lité, nous transmet son

ouvrage d’art à chaque

bulletin ; et aussi pour ho-

norer l’été, propice aux

jeux et à la réflexion. Une

réflexion personnelle et

argumentée que nous

trouverons dès la seconde

page avec Thierry, pour la

suite de son article com-

mencé au bulletin N°64.

Parmi les thèmes déve-

loppés, celui de la dissi-

mulation du trouble par

certains jeunes. Pages 15

et 16 sont présentés le

témoignage vécu de

Frédéric et le texte hom-

mage d’Isabelle à sa fille

Claire-Cécile. Ils donnent

corps à ce que le soutien

et le combat, dans l’intimité

d’une famille ou avec les

échanges d’un groupe de

parole, peuvent engager d’émotions et

d’évolution positive. Enfin les proposi-

tions de lecture de Michèle sur une

technique de méditation actuellement

bien étudiée : « la pleine conscience ».

Je vous souhaite une très bonne lectu-

re de ce bulletin, et un très bel été !

Christophe Demonfaucon

EDITO

2010

BULLETIN

N°65

POUR CONTACTER L’AFTOC :Téléphone : 01.39.56.67.22Mail : [email protected]

Edito 1

Les motscroisés deJoël

1

Recherche 1

Le début d’unTOC

2

Contacts &groupes deparole

12

Médias 15

EspaceLiberté

À ma filleClaire-Cécile

15

16

Côté Livres 20

Internet enligne

Mot de passeinternet

20

20

Bulletin N°66 : TCC degroupe

>>>LES MOTS CROISES de Joël Fauré

>>>RECHERCHE

Toujours dans la ligne du PRICRI, Partenariat Institution

Citoyens pour la Recherche et l’Innovation, une enquête

est en ligne sur le site internet de l’AFTOC. Les buts et

les modalités sont décrits sur le site en cliquant sur le

bouton bleu, « enquête sur le TOC », en page d’accueil.

Tous, adhérents et vos proches qui avez internet ou

pouvez y accéder, participez ! Nota : ce questionnaire

peut-être rempli de façon anonyme.

Page 2: BULLETIN SOMMAIRE EDITOaftoc.org/images/stories/AFTOC/buletin65.pdf.pdfComportementales (TCC) qui appor-tent, et de très loin, les résultats les meilleurs ; la psychanalyse et ses

BulletinLe DEFI EMOTIONNEL

Une Edition de l’AssociationFrançaise de personnessouffrant de TroublesObsessionnels Compulsifs

Adresse administrative etpostale : 12 route de Versailles78117 Châteaufort

Tél./Fax : 01.39.56.67.22

Rédaction :

Responsable du bulletin :Christophe

Réalisation techniqueChristophe

Relecture :Agnès, Christophe

Auteurs pour ce bulletin :

Christophe, Frédéric, Isabelle,Michèle, Thierry

Diffusion du bulletin N°65Evelyne, Marcelle et Michel

———

08.07.2010

BULLETIN N°65 Page 2

Diffusion du bulletin N°65: votreréception juillet

Bonne lecture à tous !

Le début d' un TOC, les premiers soinspossibles : attendre et laisser faire, ou

agir sans tarder ?

Il y a différents types de thérapies,

avons-nous dit... D'emblée, écartons un

conseil erroné qui pourrait vous être

donné : il n 'est pas impossible qu'on

vous recommande la psychanalyse,

peut-être l'hypnose ou d'autres théra-

pies, peut-être aussi une psychothéra-

pie institutionnelle française d'inspira-

tion et d'orientation psychodynami-

ques, psychanalytiques, donc... Je crois

pouvoir affirmer que c' est une erreur :

là encore, chaque cas est particulier,

mais toutes les études montrent que

ce sont les Thérapies Cognitives et

Comportementales (TCC) qui appor-

tent, et de très loin, les résultats les

meilleurs ; la psychanalyse et ses déri-

vés sont longs et lents, ont peu d'effet,

bien souvent aucun, et peuvent même

aggraver, je crois... D'une manière gé-

nérale, ce sont les TCC qui sont pré-

conisées par l' OMS, parce qu' ayant

fait leurs preuves, selon tous les critè-

res de scientificité et d' efficacité, sont

également étroitement inter-reliées à

la recherche neuroscientifique et en

pleine expansion théorique et clinique :

voir à ce sujet l' ouvrage collectif dirigé

par Jean Cottraux : " TCC et émo-

tions. La troisième vague." Il ne semble

donc pas qu'il y ait à hésiter. A mon

avis, en matière de soins, le mieux se-

rait la complémentarité d' une TCC

assidûment suivie, d'un guide d'autothé-

rapie cognitive et comportementale - à

ce sujet, l' AFTOC a édité un excellent

"Carnet de Bord" et dispose, par le

biais de la bibliographie générale figu-

rant sur son site Internet ou par celui

des conseils de lecture que donnent

téléphoniquement ses bénévoles, de

très bonnes indications livresques ou

autres. Concernant les médicaments, je

ne les conseille pas vivement, mais ne

les déconseille pas non plus formelle-

ment ; là ne sont ni mes compétences

ni mon rôle. Je dirais cependant qu'il

faut privilégier la TCC, ne serait-ce que

parce qu'elle fait appel à nos ressour-

ces propres, et aussi parce qu'il a été

observé que son bénéfice est définitive-

ment acquis, tandis qu'il peut y avoir

rechute à l'arrêt d' un traitement médi-

camenteux, sans parler des risques d'

effets secondaires... Mais le médecin-

traitant est là pour vous informer et

orienter.

A propos de la TCC à proprement

parler, je crois savoir que, pour cer-

tains d' entre vous du moins, un pro-

blème d' argent et / ou de proximité

des soins peut se poser ; au sujet

des déplacements, même s'il y a des

difficultés, je n'en pense pas moins

Créer, participer à un groupe de parole : 01.39.56.67.22, en cas d’absence, laissez un message avec

votre numéro de département et vos coordonnées, ou par mail à : [email protected]

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Page 2BULLETIN N°65 Page 3

qu'avec de la bonne volonté, voire

de la motivation, on pourra sans

doute trouver un arrangement pra-

tique ; pour les frais aussi, ne serait

-ce qu'en réalisant des économies

dans d' autres domaines, qu'en pen-

sant également que le TOC risque

de devenir plus onéreux que le

montant des consultations – en

outre et surtout, les dépenses

qu’exige le TOC par les contraintes

qu’il impose sont complètement

improductives et, qui plus est, l’

entretiennent et l’aggravent insi-

dieusement, tandis que l’argent

consacré aux soins est la voie di-

recte et sûre vers l’amélioration

rapide, voire la guérison..., et que,

de toute façon, c'est une question

de santé et d'avenir socioprofes-

sionnel, question in fine extrême-

ment importante. En ce sens, prag-

matiquement parlant, il ne me para-

ît pas qu'il y ait d'obstacle ni même

de gêne véritable…

J' accorde, d'un autre côté, que la

gêne puisse surtout être psycholo-

gique : on peut avoir un peu peur,

au sens large et imprécis du ter-

me ; quelque chose comme un va-

gue sentiment d' appréhension, que

ce soit envers l' acte social de s'

adresser à un psychologue/

psychiatre, ou au sujet du déroule-

ment des soins lui-même. Mais il ne

faut surtout pas dramatiser indû-

ment d'avance : à propos du fait d'

aller consulter un professionnel de

santé mentale, la réaction générale

des gens qui le sauront ne sera pas

aussi défavorable que ce que vous

redoutiez peut-être ; je crois pou-

voir l' affirmer d' expérience : enco-

re une fois, le niveau d' intelligen-

ce est suffisamment élevé pour

qu'on comprenne qu'il y a un pro-

blème qui appelle des mesures de

remédiation . Ni plus, ni moins, c'

est tout. Par rapport à la thérapie,

le praticien est correctement for-

mé au traitement de cette

catégorie de troubles, et

connaît très bien les pro-

cessus d' élévation et bais-

se de l' anxiété , de même

que les techniques à em-

ployer pour couper court aux com-

pulsions - vous pouvez vous faire

une idée de tout ceci en lisant at-

tentivement le "Carnet de Bord "

publié par l' AFTOC, de sorte que

la thérapie sera tout sauf un suppli-

ce ; de plus, au fur et à mesure des

séances, l'anxiété deviendra très

rapidement de plus en plus faible

puis inexistante ; les compulsions,

quant à elles, dépériront à vue

d'oeil. Ce que j'affirme ici est expé-

rimentalement établi. Certes, pour

certains et selon la gravité, il n'est

pas à exclure que les premières

séances soient plus ou moins diffici-

les, mais c'est un passage obligé, la

condition sine qua non ouvrant la

voie vers la guérison. Pour faire

une analogie, si vous vous blessez,

pour vous soigner il se peut qu'on

vous fasse mal quelques instants,

mais s' ensuivront un soulagement

et une guérison complets et défini-

tifs ; à l'inverse, si on laissait telle la

blessure, vous auriez peut-être un

peu moins de douleur sur le mo-

ment, mais avec, à terme, des

conséquences gravissimes : la mort,

par exemple...On peut donc dire

qu'il en est à peu près de même de

la prise en charge des TOC : il faut

à tout prix étouffer le mal dans l'

œuf ... A préciser que, en règle gé-

nérale, plus le trouble est précoce-

ment traité, et plus les soins sont

faciles et la rémission rapide, si bien

qu'on ne doit absolument pas tar-

der, atermoyer, tergiverser, pro-

crastiner. Enfin, j'ai lu dans une re-

vue de psychologie scientifique -

"Cerveau et Psycho ", ex-

cellente revue, vaste et

instructive, dont on peut

avoir un aperçu sur le site

www.cerveauetpsycho.fr -

que la représentation, l'an-

ticipation mentales, etc., d'une tâ-

che ou activité pouvaient être plus

décourageantes et donner davan-

tage d' aspects contraignants que la

tâche elle-même, une fois qu'elle se

déroule et que nous y participons ;

dit autrement, lorsque vous aurez

commencé les soins, vous ne vous

apercevrez peut-être même pas de

l'investissement individuel requis,

les progrès allant très vite ; bien au

contraire, fiers et confiants en

vous, vous souhaiterez affronter de

plus en plus rapidement et directe-

ment l' anxiété, voyant bien qu'elle

s' éteint systématiquement. Aussi n'

y a-t-il aucune raison de redouter

de façon anticipatoire la thérapie,

tant dans un sens social que pro-

prement curatif.

J' écrivais plus haut que le mieux

est la complémentarité TCC/

lectures et pratiques autothérapeu-

tiques individuelles/traitement(s)

médicamenteux éventuel ; c'est

peut-être un mieux, il est vrai, mais

d' autres itinéraires et stratégies d'

attaque du trouble me semblent

possibles ; ils sont plus souples et

légers, linéaires et progressifs, si l'

on veut, et peuvent, à eux-seuls,

suffire...Par exemple et à titre pure-

ment indicatif, on pourra commen-

cer par mettre au courant du trou-

ble les personnes qui doivent l' être

ou, du moins, au sujet desquelles il

est largement bénéfique pour tout

le monde qu'elles sachent ce qu'il

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Page 4BULLETIN N°65

en est - soit dit en passant, si on s'

obstine désespérément à dissimu-

ler le problème, ces gens, et d'

autres probablement, finiront bien

par soupçonner quelque chose,

mais ne comprendront pas quoi,

au juste ; or, quand on se doute de

quelque chose, mais sans savoir de

quoi il peut retourner, il est possi-

ble qu'on suppose ou imagine je ne

sais quoi, de sorte qu'on verra

bien de toute façon qu'il y a un

problème , mais qu'on sera dans l'

incertain, le faux et la méfiance,

peut-être : vous voyez donc à nou-

veau que vous ne gagnez stricte-

ment rien à occulter les choses,

cela peut même vous être injuste-

ment et bêtement préjudiciable - :

pour les collégiens, lycéens, étu-

diants, on pourra le faire savoir au

médecin /infirmier scolaire, de mê-

me qu'aux principaux membres de

l' équipe pédagogique - à propos

des enseignants, ceux-ci ont pu lire

il y a quelques mois, un article pré-

sentant sommairement, mais clai-

rement les TOC ; celui-ci se trou-

vait dans un bulletin de la MGEN,

la Mutuelle à laquelle adhère une

bonne part d'entre eux ; ils savent

donc ce que sont ces troubles, et

ils le savaient probablement depuis

longtemps... -, après avis de la fa-

mille, bien sûr ; pour les personnes

suivant une formation, on prévien-

dra le responsable ; cela étant, je

ne conseille rien en général sur ce

point, chaque situation relationnel-

le étant particulière, chaque cas de

TOC aussi ; par ailleurs, je

conviens que cette initiative peut

être assez délicate ; en tout cas et

quoi qu'il en soit, il est impératif de

mettre au courant les personnes

affectivement proches, et de pren-

dre leur avis pour le reste. Mais

attention, en parler est à double

tranchant : il se peut que vos TOC

s’aggravent, n’ayant plus à les

contrôler vis-à-vis des autres, puis-

qu’ils sont au courant. Vous ris-

quez de vous sentir faussement

rassuré et de vous appuyer sur un

soutien qui n'en est pas un en ré-

alité et qui ne pourra que vous

porter préjudice. Faisons remar-

quer que, si l' on ne souffre que d'

une obsession qui n' est que plus

ou moins intermittente et/ou assez

peu anxiogène, de même que d' un

rituel peu accaparant et contrai-

gnant, le simple fait d' en parler

clairement et précisément avec

des personnes mûres, intelligentes,

instruites et compréhensives -

choisissez assez prudemment vos

interlocuteurs ; il n' est pas impos-

sible qu' avec certains, vous vous

heurtiez à de l' incompréhension,

de la moquerie peut-être – pourra

possiblement faire disparaître les

perturbations, ne serait-ce que

parce que cela permettra de ratio-

naliser et d'instaurer ipso facto un

recul réflexif qui les volatilisera

rapidement ; la pensée obsession-

nelle, à ses premiers stades du

moins et lorsqu’il ne s’agit pas d'un

TOC à proprement et clinique-

ment parlé, ou pas encore d’un

TOC, n' est pas bien solide : elle

peut fort bien s' effondrer dès que

confrontée aux propos rationali-

sants d' un autre. Je dis bien : en

parler avec clarté, décrire et expo-

ser avec précision, et non pas se

laisser aller à des demandes de

réassurance de plus en plus fré-

quentes, celles-ci ne pouvant que

favoriser l'installation du TOC, car

étant justement une forme d' ex-

pression du trouble; si elles résis-

tent, s' estompent, mais revien-

nent, cèdent leur place à d' autres,

etc., il faudra bien entendu enta-

mer les soins au sens technique du

terme, à proprement parler donc.

En ce sens et en cas d'échec de

cette première tentative, on décla-

rera qu' on est atteint d' un trou-

ble, mais on n' omettra pas de sou-

ligner, en même temps, qu'on va

commencer au plus vite les soins,

car on sait qu'on peut et qu'on va

soit être considérablement amélio-

ré, soit guéri. En parallèle et chose

indispensable, le médecin-traitant

sera informé de la manière la plus

objective et précise possible ; il

aura peut-être ses idées… Théra-

peutiquement, et avant peut-être

de s'adresser à un praticien des

TCC, on pourra se procurer les

guides d' autothérapie : il est possi-

ble qu'ils suffisent à tout le moins

seront-ils un excellent commence-

ment. J' ai à l' esprit, entre autres, "

Vivre avec un TOC et s'en libérer

", Editions Josette Lyon, 17 Euros,

de même qu'un Coffret-CD " Se

libérer du TOC ", Jérôme Boutil-

lier, 60 euros. Comme dit, il n'est

pas à exclure que les exercices

proposés soient suffisants. Il y a

bien entendu d'autres publications

en ce sens ; l'AFTOC pourra vous

les indiquer, selon les cas. Soit dit

au passage, si vous lisez ce texte,

mais que vous n'êtes pas Adhé-

rents de l' Association - un Adhé-

rent vous aura prêté le Bulletin,

par exemple -, je vous conseille

vivement l' adhésion à cette Asso-

ciation, excellente à tous points de

vue, et très proche de ses Adhé-

rents. Par la suite, si le résultat

global n'est pas vraiment satisfai-

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Page 5BULLETIN N°65

sant ou s'il l'est, mais qu'on a le

sentiment qu'avec un thérapeute

on parviendrait à plus et mieux,

plus rapidement, etc., on n'hésitera

pas à en consulter un, s' entend.

Concernant les médicaments, com-

me dit, il faudra aviser à la fois en

fonction de l'état de santé général,

de la sévérité actuelle du trouble,

de l' avis du thérapeute si celui-ci

est un psychiatre, de même que de

celui du médecin-traitant. Les ré-

pondants à l' AFTOC ont aussi

leurs indications à donner, je

crois...Mais chaque cas est particu-

lier : la seule généralité est qu'il

faut décider d'après un ensemble

de facteurs et d' avis autori-

sés...Donc, à la rigueur et de ma-

nière schématique, le parcours in-

cluant la reconnaissance du trouble

et son traitement serait progressif,

dirigé du plus simple et léger vers

le plus massif et efficient : com-

mencer par éliminer les préjugés et

prendre confiance et en soi et dans

les soins disponibles, informer l'

entourage et les personnes direc-

tement impliquées, annoncer l'in-

tention d' entreprendre un traite-

ment - en parallèle, on met au cou-

rant le médecin-traitant, si ce n' est

pas déjà fait, car son rôle est im-

portant -, se procurer et assimiler

les documents d' autothérapie -

pratiquer de l'autorelaxation ou de

la relaxation en général, initiale-

ment ou en appoint, peut être une

idée...-,effectuer soigneusement les

exercices, par la suite et éventuel-

lement consulter un praticien des

TCC et envisager possiblement un

traitement par médicament(s).

L'ensemble, bien sûr, se modifiant

et s'ajustant en fonction des réac-

tions du trouble et de ses éven-

tuelles comorbidités (un autre

trouble associé). Mais quoi qu'il en

soit, si on mobilise et combine soli-

dement tous les moyens, en simul-

tané, le TOC devrait aussitôt être

sérieusement ébranlé, puis régres-

ser assez vite, pour finir peut-être

par être définitivement dissout...D'

une manière générale, pour savoir

par où, par quoi et par qui com-

mencer, l' AFTOC est un excellent

interlocuteur.

Je concède que, selon les cas et à

première vue au moins, un par-

cours de soins, même en dépit de

tout ce qui a été dit plus haut,

peut peut-être paraître encore

quelque peu difficile, émotionnelle-

ment, pratiquement, pragmatique-

ment, budgétairement assez coû-

teux et peu motivant : il est possi-

ble que, dans l' esprit, on soit en-

tièrement d'accord, mais qu'on ne

parvienne pas vraiment à commen-

cer concrètement et effectivement.

Dans un tel cas, on peut penser

aux proverbes "Il n' y a que le pre-

mier pas qui coûte", "Qui ne tente

rien n' a rien", etc. ; d'ailleurs, ce

qui a été écrit plus haut re-

vient entre autres à cela. D'une

manière plus générale, il faut voir

et cela, nous le savons tous, quelle

que soit notre situation personnel-

le - qu'assez souvent, en cette vie,

on n' a rien sans rien, rien pour

rien, qu'on ne fait pas d'omelette

sans casser d'œufs" ; c' est l'exis-

tence humaine et la réalité qui

sont ainsi: pour obtenir quelque

chose, il est nécessaire de donner,

de travailler, d' investir, d'une façon

ou d' une autre, dans un quel-

conque sens de ces verbes. De

savoir aussi attendre, peut-être,

parfois : "Paris ne s'est pas fait en

un jour." Néanmoins, et dans le cas

qui nous intéresse présentement, si

on sait mesurer rationnellement et

raisonnablement ce qu'on donne,

investit, etc., ce pour quoi on le

donne et ce qu' on espère obtenir

en retour - ici, dans le cadre de

l'investissement émotionnel et gé-

néral contre le TOC, donc -, il est

évident que, compte tenu du rap-

port investissement/gain, aucune

hésitation ni perte de temps n'a de

fondement ni de caractère valable,

en vertu des raisons exposées dans

les paragraphes précédents. Spino-

za un philosophe du XVII siècle -,

écrit ( Ethique, Livre IV, Proposi-

tion 66 ) : " Nous préférerons sous

la conduite de la raison un bien

plus grand futur à un moindre pré-

sent, et un mal moindre présent à

un plus grand futur ". Si on adapte

et aménage cette formule à la

question qui ici nous intéresse, on

aura, à peu près, comme équiva-

lent, et en simplifié : " Rationnelle-

ment et raisonnablement parlant, il

va de soi qu'il faut préférer une

situation qui , à l'avenir, nous sera

largement favorable à un état de

choses dont on s' accommode plus

ou moins aujourd'hui, mais qui s'

avèrera néfaste; inversement, on

choisira immédiatement, sans hési-

ter, dans le présent, quelque chose

qui va peut-être un peu nous em-

barrasser, nous faire affronter des

difficultés, si c'est la condition obli-

gée pour éviter un état de fait fu-

tur inévitable et beaucoup plus gra-

ve." Et donc, dans le sens de la for-

mule, plus directement encore, vis-

à-vis du TOC et de son évolution

probable : il est impératif de se

soumettre et de s' imposer quel-

ques contraintes et difficultés émo-

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Page 6BULLETIN N°65

tionnelles aujourd'hui, pour en-

rayer le pire : le " bien plus grand

futur ", c' est votre état, une fois

que le TOC aura été correctement

traité ; le "moindre bien présent",

c' est l'état actuel, encore plus ou

moins supportable, et dont vous

pouvez vous accommoder, que

vous préférez peut-être à la dé-

marche de soins ; cela dit, il est

probable qu'il finisse par évoluer

dans un sens désastreux. Le "mal

moindre présent", ce serait le dé-

but et la poursuite des soins, en ce

qu'ils paraîtraient pénibles - enten-

dons-nous bien : commencer des

soins n' est absolument pas un mal,

même "moindre" ; c' est très bien

en soi ; je veux simplement dire

que cela peut paraître difficile dans

un premier temps, que "ça peut

faire mal", si l' on veut, un peu

comme une piqûre salvatrice est

douloureuse, une fraction de se-

conde -, et le "plus grand mal futur

" est la probable évolution du

TOC, dans le sens déjà dit. Mais je

pense qu'on se comprend claire-

ment . Aussi bien, quelles que

soient vos situations respectives, il

faut s'engager dans les soins, même

lentement mais sûrement !

Dès les débuts du parcours, il est

bien possible que vous soyez les

premiers surpris par l' efficacité

des techniques et la rapidité des

résultats, le TOC n' étant, selon

des formules de l'AFTOC, qu'un

colosse aux pieds d' argile", un

"château de cartes : une seule est

ébranlée, et tout l' édifice se met à

vaciller" ; le doute inhérent à l' ob-

session est qualifié, à juste titre de

"réelle arnaque". Du même coup,

la confiance en vous s'élèvera rapi-

dement, que ce soit envers le

TOC, le stress et l'anxiété en gé-

néral ou, plus largement encore,

les choses de la vie... L'image que

vous avez de vous-mêmes devrait

s' améliorer, de même que l' esti-

me générale de soi : fiers d' avoir

vaincu facilement ce qui vous em-

bêtait considérablement il y a en-

core quelques semaines, vous se-

rez satisfait d' avoir remporté une

victoire sur vous-même et, de fa-

çon plus globale, peut-être plus

motivé pour tout. Je ne suis pas à

même de l'affirmer de façon certai-

ne, mais je crois

bien que c'est ce

qui peut se pro-

duire... Une sorte

de bénéfice se-

cond et indirect

des soins, donc... Cela vous aura

donné

l' occasion de "suivre sa pente en

montant", selon le mot d' André

Gide, ce qu' on peut ici compren-

dre comme le fait de progresser

malgré les obstacles, et même grâ-

ce à eux, leur dépassement pou-

vant être fructueux et enrichissant

en matière d' expérience de vie

générale, de savoir faire habilement

face à ce que peut réserver l'ave-

nir...

J'espère avoir réussi à vous

convaincre, mais j' admettrais qu'il

puisse toujours subsister des fac-

teurs d'hésitation, d' indécision, de

doute, d' incertitude, bref, que la

motivation ne soit pas encore suffi-

sante. Des voix divergentes peu-

vent venir contrebalancer la mien-

ne, par exemple : il est possible

que des personnes bien intention-

nées, bienveillantes, mûres, instrui-

tes, etc. - peut-être même certains

professionnels de santé, encore

aujourd'hui, hélas...- vous tiennent

des propos comme : " Des idées

fixes, on en a tous..." / " Chacun

peut avoir ses petites manies, ce n'

est pas bien grave, il y a nettement

pire !" / "Vous avez des angoisses

parce que vous êtes jeunes : avec l'

âge et la maturation, ça disparaî-

tra..."/ " Quand vous irez mieux..."/

" Si vous vous tournez vers la psy-

chiatrie, vous risquez de ne plus en

sortir, ça va vous suivre", et autres

discours revenant à cela. Non, il

faut se méfier à l' extrême de ces

paroles fausse-

ment dédramati-

santes : leurs au-

teurs ne font que

commettre l'er-

reur d' apprécia-

tion que nous avons relevée et

contre laquelle nous avons sévère-

ment mis en garde, en ce sens

qu'elle peut avoir, à moyen ou long

terme, des conséquences lourdes

et difficilement réparables ; pour

autant, on ne doit absolument pas

blâmer les gens qui vous conseille-

raient de la sorte : encore une fois,

et vu de l' extérieur a fortiori, le

traquenard est si finement et per-

nicieusement monté que n' impor-

te qui serait dupé et fait comme

un rat, à moins d' avoir été préve-

nu et correctement informé, pris la

mesure des choses, et donc pu

prendre les devants pour déjouer

le mouvement tournant ; or, c' est

précisément ce que je tente de

vous faire comprendre et réaliser

dès à présent. Certes, on n'est

jamais irrévocablement et définiti-

vement condamné, mais il a été

montré que, plus un trouble est

pris en charge précocement par les

méthodes adaptées, plus celles-ci

« se méfier àl'extrême de ces

paroles faussementdédramatisantes »

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Page 7BULLETIN N°65

seront facile à appliquer et appor-

teront des acquis rapides, stables,

solides et définitifs, et inverse-

ment : commencement tardif des

soins, pronostic déjà moins favora-

ble, en général...D'un autre côté,

bien sûr, il ne faudrait pas tomber

dans le travers opposé, c' est à dire

se croire à tort malade, et donc s'

alarmer pour rien. Pour éviter cela,

il existe, me semble-t-il, des

moyens simples : l'Echelle de Yale-

Brown permet de mesurer objecti-

vement, d'une façon fiable et scien-

tifiquement validée, la gravité d'un

TOC, quelle que soit sa nature, ou

bien, plus simplement, si TOC il y

a, ou non, les questionnaires d’auto

-évaluation proposés par l'AFTOC

et figurant sur le site internet de

celle-ci ou, dans un cadre plus large

et général, l' auto-questionnaire d'

anxiété d'Angst, outil lui aussi

scientifiquement élaboré, fiable, et

régulièrement employé en psychia-

trie /psychologie clinique, donne

une idée précise des différents ty-

pes d'anxiété, de dépression, ainsi

peut-être que d' autres troubles ;

ces documents doivent être acces-

sibles par Internet, via un moteur

de recherches comme Google, par

exemple ; aussi serait-il judicieux,

peut-être même avant toute autre

initiative, de les passer le plus ri-

goureusement possible, puis de

discuter du résultat obtenu avec le

médecin-traitant et /ou quelqu'un

de l' AFTOC qui, lui, en tout cas,

portera un jugement avisé et global

et vous conseillera dans le meilleur

sens. Enfin, toujours au sujet des

indications utiles et accessibles par

Internet, vous pouvez découvrir

une liste de précieux guides d'auto-

thérapie, dont les fondements

théoriques et cliniques sont cogni-

tivo-comportementalistes ; ces

livres donnent des consignes pour

venir à bout de troubles cognitifs

et/ou comportementaux, ayant une

origine ou une composante anxieu-

se notamment ; pour cela, il faut

lancer une recherche internet en

saisissant : " La Collection Réussir

à surmonter ". Sur un plan indivi-

duel, psychologique, émotionnel,

affectif, etc., et en dépit de tout ce

qui a été écrit, il n' est pas impossi-

ble que demeurent de l' appréhen-

sion, une sorte d' anxiété anticipa-

toire – la peur d' entreprendre

quelque chose qui n' aboutira à

rien ou, pire, qui risquerait d' ag-

graver, ou d'autres éléments qui

auraient un effet de frein, de dis-

suasion...-mais, dans ce cas, je ré-

pète avec insistance ce que j' ai

déjà dit : il peut se produire, quels

que soient le cas, la tâche à effec-

tuer, la situation qu'on va connaî-

tre, etc., que les difficultés, la gêne,

la contrainte, les obstacles, etc.

soient essentiellement dans la pen-

sée de la chose, l'idée plus ou

moins fondée qu'on s' en fait, la

représentation spontanée ou réflé-

chie qu'on en a, les raisonnements,

associations d'affects, d' images, d'

idées auxquels tout cela peut don-

ner lieu, beaucoup plus que dans la

chose elle-même, une fois qu'on y

est, de l' intérieur : cette appréhen-

sion psychologique est une tendan-

ce générale que certains d' entre

nous peuvent avoir, de façon plus

ou moins marquée, à propos de

tout et n' importe quoi : dans l'An-

tiquité, le philosophe Stoïcien Sé-

nèque notait que - et la formule est

restée plus ou moins célèbre et

connue - : " Ce n' est pas parce

que les choses sont difficiles que

nous n' osons pas, c' est parce que

nous n' osons pas qu' elles sont

difficiles ". A l'évidence, cette affir-

mation ne peut être acceptée inté-

gralement et sans réserve : il est

indéniable que tout individu a des

limites au-delà desquelles il ne peut

absolument pas aller, c' est in-

contestable et, d' ailleurs, je ne

vous demande pas du tout de ten-

ter d' outrepasser vos possibilités ;

toutefois, on ne saurait méconnaî-

tre la certaine part de vérité et de

justesse psychologique de ce pro-

pos, du moins dans certains

contextes et circonstances ; en ce

sens et dans le cas qui ici nous in-

téresse, il ne s'agirait plus alors que

d' « oser oser » - si je puis dire -,

par un acte initial de volonté qui

devrait entraîner automatiquement

à sa suite tous les autres, de façon

fluide et dynamique ; ceux-ci se-

ront sans doute émotionnellement

moins coûteux. L'écrivain Marcel

Jouhandeau, quant à lui, relève

que : " C'est parce qu'on imagine

simultanément tous les pas qu'on

devra faire qu'on se décourage,

alors qu'il s' agit de les aligner un à

un". Ici, l'accent est mis sur la ma-

nière dont on se représente les

choses et, du même coup, un inté-

ressant conseil est donné, dans un

sens cognitif : commencez donc

par penser - et encore, très évasi-

vement et si vous voulez ; attendre

de voir ce qui va se passer et com-

ment sans se poser aucune ques-

tion est peut-être tout aussi profi-

table, voire plus...- à la première

étape des soins, la plus élémentaire

et la moins rébarbative à première

vue et, quant au reste, attendez, en

vous convaincant que toutes les

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techniques sont aujourd'hui suffi-

samment développées et conçues

pour soulager et guérir, non pour

mettre dans l' embarras, enliser

dans la souffrance. Bref, si vous

prenez bien conscience de ces re-

marques sur notre fonctionnement

cognitif, vos appréhensions et dou-

tes devraient s'estomper. Ne sur-

tout pas se dire, par exemple , que

les premières séances risquent d'

aggraver et que, si tel est le cas, on

n' aura plus le courage d' y retour-

ner ; on sera seul , avec un état

psychique qui se sera dégradé, et

donc dans l'impasse. Non, c' est un

préjugé complet, une idée entière-

ment préconçue et fausse : les

techniques cognitives et comporte-

mentales sont développées, testées

et vérifiées pour être souples,

adaptables à chaque cas, de même

que rigoureusement et expéri-

mentalement élaborées, etc. : au-

cune étude n' a pu montrer qu' une

TCC, correctement menée et sui-

vie aggrave quoi que ce soit ; dans

certains cas rares et particulière-

ment sévères - mais quasiment im-

possibles à votre âge -, elle peut

rester sans effet, mais en aucun cas

renforcer le trouble et /ou en faire

apparaître un autre... Je l' affirme

absolument ; soyez donc pleine-

ment rassurés, si c' était l' une de

vos inquiétudes préalables. Il m' a

été rapporté, il est vrai, que cer-

tains ont pu revenir déçus de leur

première séance de TCC, suite à

un mauvais contact relationnel

spontané avec le thérapeute. C'est

possible, mais ce ne doit absolu-

ment pas être une raison pour re-

noncer et tout arrêter d'emblée :

la première rencontre ne signifie

rien du tout quant à la future mau-

vaise entente qu'il risquerait d'y

avoir avec le soignant : il est parfai-

tement possible qu' au fil des

consultations, la relation se régule

très rapidement, s' améliore, de-

vienne même très bonne, l' un

connaissant et comprenant mieux l'

autre ; si néanmoins vous avez le

sentiment que, en dépit de tout ce

que vous pensez être votre bonne

volonté, il n' en demeure pas

moins une invincible mauvaise en-

tente, l'impression de ne pas être

compris et soigné comme on vou-

drait, etc., on se dira alors qu'on a

tout simplement affaire à un cas de

figure possible des relations inter-

personnelles en général : lorsque

deux individus se rencontrent et

sont amenés à se fréquenter, quel

que soit le contexte, ils peuvent

spontanément soit s' entendre et

se comprendre à merveille, soit ne

pas parvenir à communiquer claire-

ment et ouvertement, mal se sup-

porter, etc., chacun pensant pour-

tant faire preuve de bonne volon-

té ; entre ces deux extrêmes, se

retrouvent évidemment tous les

degrés intermédiaires. La relation

soignant-soigné ne déroge proba-

blement pas à la règle. Et il serait

effectivement ennuyeux, fâcheux et

compromettant pour le déroule-

ment et la bonne réussite de la

thérapie que règne une entente

douteuse ; aussi, si vous avez la

sincère conviction d' être dans une

situation de ce type, vous pouvez,

pourquoi pas, envisager de quitter

votre psychiatre /psychologue pour

un autre, car il faut savoir à l' évi-

dence que les formations et ni-

veaux de qualification sont les mê-

mes ou à peu près selon la profes-

sion, mais que l' affectivité indivi-

duelle est propre à chacun, de mê-

me que la manière de travailler : en

ce sens et autrement dit, une en-

tente douteuse et difficile, des diffi-

cultés à se faire écouter et com-

prendre comme on l'espérait, mê-

me au long des séances - bref, un

manque réciproque d' affinités – ne

doivent ni ne peuvent en aucun cas

remettre en question les TCC, que

ce soit dans leur armature théori-

que et clinique, ou vis-à-vis des

compétences, de la déontologie, du

savoir-faire relationnel et profes-

sionnel, etc., de ceux qui les exer-

cent concrètement : si une relation

satisfaisante ne s' est pas créée

avec le premier soignant consulté,

elle sera présente avec un autre,

chaque personne étant particulière,

chaque relation interpersonnelle

aussi...Donc, jamais de désappoin-

tement de votre part, mais tou-

jours de l' avant, du recul critique

envers ce que peuvent être les rap-

ports humains en général, de l' ou-

verture et de la recherche...Pour

en terminer avec la TCC dans son

effectivité même, je vous rapporte-

rai, par anecdote, que j' ai conseil-

lé, il y a un certain temps, la TCC à

une personne qui m' avait dit pré-

senter des TOC, et qui pouvait

avoir à l' époque 33-35 ans ; au

retour de la première visite, elle m'

a dit quelque chose comme : " La

TCC, c' est très concret, très prag-

matique" ; elle paraissait satisfaite

et motivée, pas du tout affolée, pas

davantage habitée et perturbée par

ses angoisses... C' était juste un

exemple, s'il fallait vous rassurer

quant à ce que devrait être pour

vous la première séance de TCC...

J' en ai un autre à l' esprit : j' ai éga-

lement préconisé la TCC à quel-

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Page 9BULLETIN N°65

qu'un de plus jeune, mais qui pa-

raissait présenter un TOC plus

sévère que la première personne :

en revenant de la première entre-

vue, cette personne souffrante

semblait réellement contente, plei-

ne de motivation et d' espoir, et

fermement décidée à enchaîner les

rendez-vous. Considérez donc

deux points : premièrement, que la

première visite chez le thérapeute

n' est pas facteur de hausse de l'

anxiété, de sentiment d'aboutisse-

ment à une impasse, de déception,

etc., mais bien au contraire de pri-

se de confiance en soi et en les

soins, d'espoir d' amélioration rapi-

de et de guérison, de volonté de

s’attaquer frontalement au trouble

pour en venir à bout, de projets

envisagés avec le soignant en ce

sens, etc. Naturellement, dans le

cadre de la question qui nous oc-

cupe présentement, on ne peut

construire une argumentation soli-

de et à valeur générale sur la base

de deux cas, je l' accorde ; seule-

ment, ce sont les seuls que j' ai

connus en matière de recomman-

dation de la TCC contre le TOC ;

je ne fais donc que vous rapporter

les réactions qui s' en sont suivies,

réactions favorables en l' occurren-

ce. Deuxièmement et comme dit, il

existe des gens - davantage que ce

que vous pourriez peut-être croire

à première vue...- qui présentent

tel ou tel trouble, mais ne s' en

font pas indûment mystère, ont

confiance dans le système de soins,

l'exploitent avec un bénéfice avéré

ou qui, du moins, sont spontané-

ment disposés à aller vers lui, ac-

cueillent avec bienvenue l' aide thé-

rapeutique, etc. Pour avoir un

aperçu général théorique des TCC

dans leurs fondements comme

dans leurs applications cliniques à

présent, vous pouvez effectuer une

recherche Internet par Google ou

autres en saisissant, par exemple "

Les Thérapies Cognitives et Com-

portementales " ; vous devriez

trouver des présentations évoca-

trices, avec liens et renvois pour

en savoir davantage, si on le dési-

re...En résumé, ces méthodes vi-

sent avec succès à faire diminuer

puis disparaître les peurs irraison-

nées par des mises en situation,

des séances d' exposition graduées

et progressives : on apprend au

patient, petit à petit et pas à pas, à

se confronter cognitivement - par

les associations d' idées qu'il peut

faire, en situation anxiogène : on

restructure celles-ci dans un sens

rationnel et en accord avec la réali-

té - et comportementalement - en

lui faisant acquérir un comporte-

ment adapté à la situation, et non

dicté impérativement par des peurs

incontrôlables - à ses gênes, peurs,

angoisses, en allant de celle qui est

la moins intense à celle qui l'est le

plus, par transitions presque im-

perceptibles, jusqu' à ce qu'elles

finissent par dépérir puis s' étein-

dre, sans guère de possibilités de

résurgence. La nature même de

notre fonctionnement psychique et

comportemental fait que c' est in-

déniablement le moyen le plus dé-

cisif, radical, mais qui n' en reste

pas moins souple, fluide, et donc

parfaitement supportable, motivant

même : "Ce n'est qu'en affrontant

ses peurs qu'on parvient à les sur-

monter ", ai-je lu à peu près dans

un article de la Revue "Cerveau

et Psycho" ; dans le cas du traite-

ment du TOC, la peur allant en

baissant, elle entraînera dans son

déclin l'anxiété, cette dernière

étant une variante de la peur et, l'

anxiété s' étiolant, les obsessions

suivront la descente générale, du

fait qu'elles sont de nature quasi-

exclusivement anxieuse ; or, plus d'

obsessions, plus de compulsions,

en ce sens que celles-ci ne sont

accomplies que pour prémunir et

rassurer contre celles- la ; en un

mot, plus de TOC tout court,

donc. C'est à la fois logique et psy-

chologique. Dans les limites de ce

que je me permets d' écrire, je n'

en dirai pas davantage sur ce point;

en revanche, je vous renvoie avec

insistance au "Carnet de Bord "

édité par l'AFTOC, et/ou à l' ou-

vrage " Vivre avec un TOC et s' en

libérer ", édité par Josette Lyon.

D'un point de vue social et moral,

je pense que, d’une façon générale,

il faut se responsabiliser face au

problème, plutôt que, peut-être,

maugréer indéfiniment des

"Pourquoi moi !? ", ou autres...

Etre affecté d' un trouble est une

chose regrettable et radicalement

indépendante de notre volonté,

personne ne le contestera, mais

cela n' autorise nullement à consi-

dérer cet état de choses avec lais-

ser-faire, résignation, impuissance,

colère qui ne mène à rien, fatalis-

me, voire complaisance. Ce qui est

complaisant est lexicalement et

sémantiquement lié à ce qui est

plaisant, et le TOC, dans sa forme

compulsive,

un certain

temps du

moins, peut

être plaisant

en ceci qu'il

rassure, apai-

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Page 10BULLETIN N°65

se ; on pourrait donc comprendre

qu'il puisse y avoir complaisance, et

ne pas décrier celle-ci : en effet, on

peut se plaire et se complaire à

être en présence d'un ami, rien de

mal à cela, c'est à juste titre fort

agréable et on ne saurait vous le

reprocher - à figurativement par-

ler, les rituels de réassurance sont

assimilables en apparence à un ami,

puisqu'ils soulagent, réconfortent -

; seulement, voilà, attention, le

TOC est, selon une formule de l'

AFTOC, "un faux-ami, un compa-

gnon cruel qui veut vous tyranni-

ser" - soit dit en passant, si

ces formules vous intéressent, si

vous sentez que vous pouvez les

exploiter, vous les retrouverez de

manière développée dans le livre "

Vivre avec un TOC et s' en libé-

rer", édité par Josette Lyon, et

mentionné plus haut , si bien que la

complaisance, le laisser-faire, ne

vous profitent absolument pas, ne

serait-ce que d' un point de vue

psychologique, étant donnée l' évo-

lution probablement envahissante

et tentaculaire du trouble. J’évo-

quais plus haut la notion de res-

ponsabilité sociale et morale ; oui,

je crois que celle-ci mériterait d'

être sollicitée, et envers soi-même

et envers la société : j' ai lu à peu

près - à peu près, car je cite de

mémoire...- dans un précédent Bul-

letin de l' AFTOC, que : "Nous ne

sommes pas responsables de notre

maladie, mais nous le sommes de

notre guérison". Je suis d' accord,

mais en nuançant quelque peu, di-

sant pour ma part : des moyens

mis en œuvre pour notre guérison

et de notre investissement réel en

eux ; or, ces moyens, ils existent,

nous les avons presque tous passés

en revue et, en outre, sont d'un

accès relativement facile et d' une

efficacité avérée ; les ignorer serait

donc moralement assez difficile-

ment acceptable. Je crois qu'on

peut voir, dans des émissions télé-

visées, radiophoniques, dans la

Presse, etc. des gens relater, à titre

de témoignages, ce qu'était leur

état avant les soins, pendant et

après ; la plupart d' entre eux sont

fiers et contents d' être considéra-

blement améliorés, voire guéris ;

s' ils témoignent, c'est peut- être

en partie pour qu'il y ait de l'écou-

te, du suivi, bref pour encourager ;

ils ont donc donné le bon exemple,

et à eux-mêmes et aux autres ; ne

mériteraient-ils donc pas qu' on

leur emboîte le pas ? Certes peut

persister encore et toujours le fac-

teur psychologique, émotionnel,

dans le sens d'une peur ou, du

moins, d'un manque de motivation

pour affronter des difficultés re-

doutées ; je ne conteste pas leur

possible existence, mais je ferais

valoir l' argument

suivant : il est proba-

ble que, dans d'au-

tres domaines, vous

ayez, dans un pre-

mier temps, des dif-

ficultés à surmonter,

mais cela ne vous

décourage pas, car vous savez bien

que c' est dans la perspective d' un

acquis intéressant, stable, solide et

définitif ; peut-être même êtes-

vous plus ou moins fiers d' être

face à elles et obligés d' en venir à

bout pour obtenir ce que vous

voulez. Par exemple, suivre et ré-

ussir votre formation, préparer et

réussir les examens, apprendre à

conduire, faire du sport pour amé-

liorer l'apparence physique, et je

ne sais quoi d' autre; analogique-

ment parlant, pourquoi donc et en

quel sens les éventuelles difficultés

pouvant être liées à ses soins -

soins qui peuvent tout à fait, rappe-

lons-le, être bien plus rapides,

brefs, décisifs et moins contrai-

gnants, voire enthousiasmants que

prévu -, seraient-elles, par leur seu-

le crainte, dissuasives, découra-

geantes ? Ici également, il y a quel-

que chose d'intéressant et même

de capital à obtenir. Alors, pour-

quoi diable tergiverser encore !!??

Parce qu'entreprendre une quel-

conque thérapie serait admettre

implicitement qu'on est atteint d'un

trouble, d'un défaut, ce qui nous

ridiculiserait ? Mais nous avons déjà

examiné cette objection et répon-

du à celle-ci en y coupant court,

dans la première partie de l' article

du bulletin

précédent. Enfin, au risque de para-

ître assez brutal, je dirais tout de

go que mieux vaut, pour soi-même

et pour la société en

général, une person-

ne épanouie et dans

la vie sociale même -

c' est à dire qui tra-

vaille, a des loisirs et

des vacances, une

famille si tel est son

souhait, etc. - qu' un probable futur

invalide ou, à tout le moins, quel-

qu'un qui exerce un métier sous-

qualifié par rapport à ce que lui

permettraient ses capacités réelles,

s'il n' était pas gêné par le TOC, ou

encore qui ne peut s' organiser

exactement comme il le souhaite-

rait, exploiter et profiter de tout

son temps, etc. : voilà encore des

risques liés à l' évolution d' un

« c'est dans laperspective d'unacquis intéres-

sant, stable, soli-de et définitif »

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Page 11BULLETIN N°65

TOC non traité à temps... Alors,

de grâce ... pas de gâchis ! Parfois,

vous demandez ceci, cela ; on vous

refuse, vous vous sentez frustrés,

injustement traités, etc. ; vis-à-vis

des soins contre le TOC, on met

quelque chose à votre disposition,

on vous encourage fermement,

et ... vous déclineriez, sachant qu'il

y a un enjeu majeur, fondamental ?

Celui de la qualité de vie de toute

une existence humaine, peut-

être...Non, honnêtement, la ques-

tion n’a même pas à se poser.

Dans le dernier bulletin de l' AF-

TOC, Monsieur le Docteur Bran-

thomme incitait vivement les souf-

frants à entreprendre des soins, de

même qu' il recommandait aux

proches d' un souffrant de lui

conseiller l'offre thérapeutique ;

pourquoi donc ne pas écouter cet-

te voix autorisée, parmi tant d'

autres ? En bref, il s'agirait simple-

ment d'avoir juste un peu, rien qu'

un tout petit peu d' écoute, d' at-

tention, de réceptivité et d' accueil

favorable à ce qui vous est dit, par

ce texte ou par d' autres, ainsi

qu'un peu de bonne volonté afin de

poser la toute première pierre, d’

impulser le primum moyens – for-

mule latine signifiant « premier

mouvement initiateur de tous les

autres» - d' enclencher le mouve-

ment général et sui generis vers l'

amélioration ou la guérison - en

tout cas, l'évitement à peu près

certain de la dégradation - : le res-

te devrait suivre avec succès pour

finir, faites connaître d’ une maniè-

re générale l’AFTOC et recom-

mander, à toute personne directe-

ment ou indirectement concernée

par le TOC, les troubles liés à l’

anxiété au sens large – à l’Associa-

tion, on vous indiquera ce qu’on

peut faire pour vous, directement

ou par renvois… -, l'adhésion à

cette dernière, n'hésitez pas à

montrer ce texte à des gens qui

souffrent de TOC, d' anxiété en

général, ou de tout type de trou-

ble, puisque les soins sont néces-

saires et bienvenus pour tous et

pour tout. Vous pouvez également

le faire voir à vos proches affectifs

- vos parents notamment - ;ils de-

vraient largement aller dans le sens

de ce qui est écrit et conseillé...A

l'inverse, si ce sont des familiers d'

une personne concernée par un

trouble qui le lisent d'abord, en

parler à l'intéressé(e), et tenter de

convaincre, du fait que c' est main-

tenant que se jouent et la santé

mentale, et l'avenir socioprofes-

sionnel, bref, toute l'existence d'

un jeune être...Non, ce serait vrai-

ment trop dommage et désespé-

rant d' avoir la possibilité et la faci-

le opportunité de pouvoir être

soigné - tous les pays n'ont pas les

mêmes moyens que le nôtre ; ce n'

est là encore qu'un argument, par-

mi plusieurs autres qu'on pourrait

ajouter – et ne pas en profiter.

Comprenez et réalisez bien cela.

Pensez aussi que vous appartenez à

une génération qui bénéficie d' une

offre de soins assez bonne, en ma-

tière de psychiatrie ; il y a encore

vingt ans, les possibilités étaient

plus faibles ; pourquoi donc laisser

filer une telle aubaine ? Raison sup-

plémentaire, s'il en fallait : à ce

jour, l' AFTOC est entièrement

bénévole ; ce sont donc

des gens qui ont leurs obligations

professionnelles, familiales, etc.,

droit au temps libre et au repos

aussi qui l'ont fondée, la dirigent et

l'animent, s' impliquant considéra-

blement dans la lutte contre la

souffrance et le progrès de la mala-

die par des moyens très larges et

étendus : écoute, soutien, ré-

confort, conseils personnalisés,

etc., suivi permanent et méticuleux

des avancées de la recherche, pré-

sentation et synthèse dans les Bul-

letins d'articles, d'études, de livres

dernièrement parus et traitant du

TOC, de l' anxiété et des troubles

psychiques en général, information

globale excellente, organisation de

réunions dans lesquelles intervien-

nent des spécialistes mondiaux,

nombreux liens inter- associatifs,

et autres activités toutes haute-

ment profitables à tous points de

vue ; tant de travail bénévole et

désintéressé n' appellerait-il pas un

certain écho de votre part, sachant

que c'est exclusivement dans vos

intérêts les plus notoires ? Je

conclus en vous souhaitant à tou-

tes et à tous une bonne réussite

dans vos projets de vie respectifs,

en tous domaines, vous recom-

mande de vous motiver, de pren-

dre confiance en vous à la fois en

général et contre le TOC ou au-

tres, vous conseille aussi un opti-

misme raisonnable, et vous répète

encore d'entreprendre des soins,

et tout de suite ! Vous serez très

probablement gagnants, en tout cas

vous ne serez pas absolument pas

perdant !

Amicalement et bien à vous tous.

Thierry

>>> MEDIASichèle va participer en septembre

prochain, à l’émission du magazi-

ne de la Santé sur France 5 dont un des

thèmes sera le TOC. La diffusion aura

lieu le vendredi 03 septembre à 14h25.

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Page 12BULLETIN N°65

PICARDIE : responsable région :Abdelkrim 03.22.42.10.16.

AMIENS : contact : Abdelkrim 03.22.42.10.16

CENTRE : responsable région Catherine, contact: 02.38.96.57.79 (le soir)

ORLEANS : contact : Catherine 02.38.96.57.79

PROVENCE – ALPES – COTE D’AZUR: responsable région Monique contact:04.42.72.51.01.

Projet de café(s) – rencontre(s) en PACA : contacter Monique

POITOU – CHARENTE: responsable région Carole : 05.49.44.00.34 .

Mail: aftocpoitiers @orange.fr

POITIERS : contacter : Carole 05.49.44.00.34 et Paule : 05.49.88.07.02.

Pour les prochaines dates et le nouveau lieu des groupes de parole .

Pour contacter l’AFTOC

Par téléphone : (horaires selon disponibilité)Christophe : 01.39.56.67.22Pierre : 04.78.36.89.25Marcelle : 01.48.02.86.09Isabelle B : (Antenne enfants / Ados) 01.39.68.77. 35Par mail : [email protected]

Permanence à la Maison des Usagers de l’hôpital Ste Anne à Paris (MDU St Anne).Les premier et troisième mardi de chaque mois , entre 14h et 17h Contact : N° 01.45.65.74.79.Nota : la MDU est ouverte en juillet, fermée en août, et reprend en septembre.

Pour avez la possibilité de retrouver les actualités et les dates des régions sur le site internet de l’AFTOC, rubri-que «régions» de la page d’accueil, ou d’appeler les responsables région dont les coordonnées figurent sur cebulletin.

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BRETAGNE: responsable région Rémi , contact : 02.43.04.78.26

Mail : [email protected] , [email protected]

RENNES : animateurs Alain, contact: 02.99.60.35.47 et Rémi , contact: 02.43.04.78.26.William, contact: 09.64.23.03.36. / 06.66.93.84.65 .

Date groupe de parole : contacter Rémi.

Lieu: La maison de Quartier de Villejean, 2 rue de Bourgogne à Rennes, Rocade nord, métro Villejean.

ILE DE FRANCE

PARIS

Groupes de Parole ouvert à tous animé par Anne, Laurent et Lin, contact: 06.13.42.27.12.Un samedi par mois, à l'hôpital Sainte-Anne, de 14 h 30 à 18 heures, amphithéâtre Morel.Prochains rendez-vous : Les samedis 4 septembre, 2 octobre, 6 novembre, 4 décembre 2010, 11 janvier, 5 fé-vrier, 5 mars, 2 avril, 14 mai, 11 juin, 2 juillet 2011 (voir sur le site).

Lieu : hôpital Sainte-Anne (accès par la rue Cabanis, ou la rue d'Alésia) – pavillon Magnan, amphithéâtre Morel àcôté de la cafeteria de l'hôpital –

Maison des usagers de l’Hôpital Ste Anne : 1 rue des cabanis 14ème - N° 01.45.65.74.79

Si vous recherchez des informations , si vous désirez échanger avec nous , nous vous invitons à venir nous ren-contrer , sans rendez -vous , les premier et troisième mardi de chaque mois , entre 14 et 17h

Michèle, Monique ,Anne , Paul , Michel , bénévoles AFTOC à la maison des usagers .

La MDU est ouverte en juillet, fermée en août, et reprend en septembre.

LANGUEDOC – ROUSSILLON: responsable région Georges contact:04.67.40.23.05. Mail : [email protected]

MONTPELLIER animateurs contact: Georges 04.67.40.23.05. et Florence 04.67.55.46.51.

Dates groupes de Parole : les samedis 20 Mars,17 Avril,15 Mai, 19 Juin 2010 à partir de 14h30 .

Lieu: Maison de Quartier « Emma Calvé» rue des Poiriers ou Impasse des Acacias à Montpellier, au niveau del'hôpital Lapeyronie (tramway: station Lapeyronie)

LORRAINE:

METZ : animateurs Jeannine et Bernard, contact: 03.87.52.51.73Dates groupe de parole : Les samedis 18 septembre 2010 , 08 Janvier 2011 à 14h30

Lieu: Foyer du Jeune Travailleur – Espace Pilâtre de Rozier – 2 rue Georges Ducrocq .Metz .

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Page 14BULLETIN N°65

MIDI – PYRENEES : responsable région Danielle contact 05.61.54.21.72 .

TOULOUSE: animateurs Joël et Danielle: contact: 05.61.54.21.72.

Dates groupe de parole : contacter Danielle.

Lieu: C.M.S (communauté municipale de santé de Toulouse) 02 rue Malbec 31000 Toulouse .

NORD PAS DE CALAIS : responsable région Marie-France contact:03.20.94.54.11. Mail: [email protected]

HELLEMMES - LILLE : Animatrice Marie- France, contact: 03.20.94.54.11

Dates groupe de parole : les samedis 18 septembre , 04 décembre 2010 de 14h30 à 19hLieu: salle Bocquet, Parc Bocquet, rue Roger Salengro (face à la place Hentges)Métro Hellemmes (ligne 1 direction "4 cantons", station Hellemmes)

Lire le témoignage de Frédéric page 16.

NORMANDIE(S) ( BASSE ET HAUTE ) : Responsable région(s) David - Contact06.62.71.50.32 - Mail : [email protected]

ROUEN : animateur David - Contact: [email protected] - 06.62.71.50.32.Date groupes de parole : les samedis 25 septembre 2010, 8 janvier et 14 mai 2011, de 14h00 à17h30.Lieu: Maison de Quartier Ouest Rouen, 47 rue Mustel , Rouen rive droite (sur l'avenue du Mont-Riboudet , direction le Havre , tourner à droite avant le garage Niort , prendre la rue Filleul, puis 2ème rue sur lagauche).

CAEN animateurs Jennifer et David - Contact : [email protected] - 06.62.71.50.32

Date groupe de parole : les samedis 23 octobre 2010, 5 février et 11 juin 2011, de 14h à 17h30 (appelerDavid pour confirmation des dates)Lieu: Centre Socio-Culturel de Giberville (près de Caen) esplanade Raymond Collet, près de la mairie (appelerDavid pour confirmation du lieu).

PAYS DE LOIRE: responsable région Evelyne, contact: 02.41.54.32.18Mail: [email protected]

ANGERS : animateurs Evelyne et Michel, contact: 02.41.54.32.18Date groupe de parole : contacter EvelyneLieu: salle de la Délégation des Paralysés de France, 22 Bld des Deux Croix (à coté d'une pharmacie) AngersEst.

ANCENIS :Dates groupe de Parole : contacter Evelyne .

Lieu :Espace Corail , salle de conférence - 30 Place Francis Robert 44150 Ancenis.(tout près de la gare)

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Page 15BULLETIN N°65

RHONE – ALPES: responsable région Pierre, contact: 04.78.36.89.25

Mail: [email protected]

LYON : animateur Pierre, contact: 04.78.36.89.25.Dates groupes de parole, une fois par mois : contacter PierreLieu: l'Espace 101, salle 4, 101 Bd des Etats-Unis 69008 Lyon

GRENOBLE /PONT-DE-CLAIX: animateur Christophe , contact: 06.20.16.36.51Dates groupe de parole : Le samedi 25 septembre 2010 de 14h à 18hLieu: Maison des Sociétés, avenue du Maréchal Juin à Pont-de-Clais , en face de la mairie, à côté des pompiers ,salle N° 2 .

Chambéry : Christophe, contact: 06.20.16.36.51.

e m’appelle Frédéric et souffre de

troubles obsessionnels depuis

environ une vingtaine d'années ; j'ai

vécu des épisodes aigus au cours

desquels cette maladie a engendré

une grande souffrance et un grand

mal-être, et des périodes de rémis-

sion sans véritable guérison puisque

j'ai appris qu'il s'agissait d'une mala-

die fluctuante.

En fait, il s'agit chez moi d'obses-

sions qui se traduisent par des pen-

sées récurrentes qui peuvent s'ins-

taller littéralement dans ma tête en

permanence et génératrices d'une

très grande angoisse. Par contre, je

n'ai pas de rituels spécifiques, sauf

parfois mentaux, de telle sorte que

cela ne se voit pas de l'extérieur et

qu'il m'a toujours été possible

d'exercer une activité.

Je ne saurais plus dire quand exac-

tement cela a commencé ; j'avais

déjà remarqué au cours de mon

enfance que j'avais certains rituels

arithmétiques, souvent mentaux ; il

m'arrivait de répéter mentalement

une phrase quelconque un nombre

de fois et je me souviens quand

même qu'il fallait toujours que ce

soit un nombre pair ; lorsque je

fermais des robinets, il m'est arrivé

de faire le geste plusieurs fois en

comptant. Je ne m'en suis jamais

véritablement inquiété et mes sou-

venirs restent très parcellaires ; je

pense qu'il y avait chez moi une

prédisposition à ce genre de mala-

die, mais je ne pense pas en toute

honnêteté que j'étais encore at-

teint. De toute façon, c'était dans

les années 75/80 et on n'en parlait

pas à cette époque.

De même, quand j'étais en lycée, il

m'est arrivé d'avoir des angoisses

furtives, liées à la peur de faire du

mal à autrui, quand j'étais en pré-

sence de personnes de mon entou-

rage, mais ces angoisses disparais-

saient aussi vite qu'elles apparais-

saient, comme des voleuses ! J'avais

tendance à les refouler.

Je me souviens que les troubles ont

véritablement commencé quand

j'étais étudiant. J'ai commencé par

être envahi littéralement et en per-

manence par une obsession de la

mort. Ce thème m'obsédait à tel

point que je n'avais plus que cela en

tête. C'était la crainte de mourir et

de voir des personnes mourir. Je

me souviens bien que cette obses-

sion s'est installée en moi à l'épo-

que du décès de Thierry Le Luron

(hiver 1986/87). On nous annonçait

qu'il était mort après une lente ago-

nie et depuis cet événement et

pendant environ un an, cette obses-

sion ne m'a plus lâché ; j'avais d'ail-

AQUITAINE: responsable région Brigitte, contact: 06.76.83.05.33Mail : [email protected]

BORDEAUX: animatrices Brigitte, contact: (06.76.83.05.33 ) et BéatriceDates groupe de Parole : les samedis 11 septembre, 09 octobre, 11 décembre 2010 de 14h15 à 18h.

Lieu Bordeaux : La Maison Cantonale (La Bastide), 42 rue des Nuits, Bordeaux – Accès: de bus 5, arrêt collè-ge Léonard Lenoir – Tram A, arrêt Jardin Botanique.

Pau : contact Michèle : 05.62.34.78.60

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Mon amour, ma belle, ma filleTa joie, ta volonté, ton courage et ta ténacité m'ont ouvert la voie

Tu as gagné, après avoir tant subiTu as dérouillé et souffert tant que même ta vie fut en danger

Tous autour de nous sont partisTu as vécu le plus dur, j'ai su te rejoindre et ensemble on a gagné

Petite fille fragile et incompriseJeune fille tu es devenue après un combat sévère mais mené à deux

On a gagné Clairette, on a gagné ma belleTu es formidable. Vis, jouis, respire et persiste dans tes projets merveilleux.

Ton combat est devenu le mien Cécile et même si tu voles de tes propres ailes, si l'enfer ne faitplus rougir tes yeux, je ne lâche pas ta main ma belle.

C'est toi Claire qui avait raison face à tous ces ignorants, ces bien pensants; la parole d'une enfant qui souffre deTOC face à tous ces adultes semble encore irréelle.

Ca te révolte je sais, tu m'encourages c'est vrai et ton combat ne sera pas inutile ma belle, ta force me propulsevers la transmission d'un horizon moins cruel.

A ta vie, à ta joie, à ta volonté, à ton avenir je crois.Merci (par ordre alphabétique à) Agnès, Anita, Christophe, Céline, Elie, Françoise, Marcelle et Suzette

Isabelle Barrot

leurs associé le décès de Thierry Le

Luron à une chanson qu'on enten-

dait fréquemment à l'époque :

"Take my breath away" du groupe

Berlin (allez savoir pourquoi !). Je

vivais seul puisque j'étais étudiant

dans une ville universitaire loin de

chez mes parents et de toute ma

famille. A cette épo-

que, je ne compre-

nais pas ce qui m'ar-

rivait et j'avais déjà

pris l'habitude de me

replier sur moi-même et de n'en

parler à personne, de sorte que

mon entourage ne s'est douté de

rien. Par contre, j'étais devenu très

sombre et parfois, plus que l'ombre

de moi-même. J'ai raté de nom-

breuses heures de cours parce qu'il

m'arrivait souvent de ne me lever

qu'à midi voire 13 heures, d'aller à

la fac l'après-midi comme un zom-

bie pour tenter de suivre quelques

cours, parfois sans même me raser

et en me lavant sommairement. En

plus, j'associais volon-

tiers le cancer à la

mort et il y a eu un

moment au cours de

cette période très

noire où j'étais persuadé que j'allais

être atteint de cette maladie et en

mourir inéluctablement. J'avais une

représentation terrifiante de la

mort et cette pensée obsessionnel-

le ne me quittait plus du lever au

coucher ; je crois que le sommeil

était alors devenu un refuge ; je

dormais beaucoup.

Cette obsession et l'angoisse qu'elle

générait ont fini par s'estomper à la

rentrée suivante, au mois d'octo-

bre ; j'ai dû redoubler mon année

étant donné le retard que j'avais

accumulé dans mes cours et mon

échec aux examens ; cela n'a pas

été sans mal parce que mes parents

ne comprenaient pas mon échec et

me le reprochaient. Par contre,

curieusement, cette nouvelle ren-

trée a été bonne pour moi et je

peux même dire que j'ai vécu une

année heureuse, peut-être parce

« je ne compre-nais pas ce qui

m'arrivait »

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Page 17BULLETIN N°65

que j'avais réussi à me faire de bons

amis et que je me sentais entouré.

J'ai donc pu réussir mes examens

sans trop de difficultés et obtenir

mon DEUG cette année là en juin.

En tout cas, je ne souffrais plus de

cette obsession.

A la fin de l'été suivant, en septem-

bre, mon état psychologique s'est à

nouveau dégradé et de nouveaux

troubles ont fait surface. Un nou-

veau thème d'obsessions est appa-

ru, la peur de faire du mal à autrui ;

en fait, je remarque qu'il y a eu à

chaque fois des événements déclen-

cheurs qui ont été comme des

chocs pour moi ; dans ce thème

d'obsessions, c'était surtout l'actua-

lité : dès qu'on annonçait des meur-

tres, particulièrement quand il

s'agissait d'enfants, et le cinéma : je

me souviens très nettement d'un

film où j'ai vu quelqu'un se faire

poignarder et j'ai commencé à ru-

miner à nouveau ; j'avais l'impres-

sion que j'étais capable de la même

chose et en tout cas, j'ai ressenti

très vite une angoisse indicible, une

peur irrépressible de faire du mal à

quiconque m'approchait. Cette

peur ne m'a plus quitté, car j'avais

cette pensée en tête du matin au

soir, comme une idée fixe. Cette

obsession a d'ailleurs rapidement

pris la forme d'une phobie des cou-

teaux : je ne pouvais plus voir des

couteaux pointus parce que j'avais

l'impression que j'allais en prendre

un pour poignarder la personne qui

se trouvait en face de moi. J'ai vécu

des situations où je me suis retrou-

vé véritablement liquéfié d'angoisse,

à ne plus pouvoir prononcer un

mot. J'ai notamment travaillé dans

un restaurant où je faisais la plonge

et à chaque fin de service, l'un des

cuisiniers venait à ma plonge pour

laver ses ustensiles de cuisine com-

me c'était l'usage ; il y avait des

couteaux de cuisine de plusieurs

dimensions et dès que je les voyais,

l'angoisse m'envahissait littérale-

ment au point que j'étais inondé de

sueur, comme liquéfié ; j'avais peur

de prendre l'un des couteaux et de

poignarder le cuisinier qui était en

train de laver ses ustensiles et qui

ne se doutait de rien. Je n'avais

alors qu'une hâte, qu'il finisse au

plus tôt et s'éloigne

de moi au plus vite.

Personne ne s'en

doutait parce que je

savais dissimuler mes

états d'âme et c'est

d'ailleurs devenu

comme une seconde

nature chez moi. A

l'époque, l'enjeu était

de taille, car je ne

savais absolument

pas ce qui m'arrivait ; je me suis

persuadé que j'étais un individu par-

ticulièrement néfaste, voire poten-

tiellement dangereux, et qu'il fallait

à tout prix que personne ne le sa-

che. J'avais également peur de l'in-

ternement psychiatrique.

J'étais encore étudiant et c'est à

cette époque que j'ai découvert

l'existence de cette maladie ; dans

une FNAC je suis tombé par hasard

sur un livre de Freud qui traitait de

la névrose obsessionnelle, et dans

lequel étaient décrits plusieurs

exemples de personnes souffrant

de ce thème d'obsessions en parti-

culier. Cela m'a soulagé à un point

tel que j'aurais du mal à le dire ;

c'était donc ça ! une maladie qui

portait un nom précis ; je n'étais

pas quelqu'un de mauvais ni de dan-

gereux.

Cette forme d'obsessions a fini par

s'estomper également jusqu'à la fin

de mes études et jusqu'à mon en-

trée dans la vie active. Elles sont

régulièrement réapparues dans des

périodes où je n'allais pas très bien

pour d'autres raisons et je me

rends compte qu'il y a une fragilité

en moi ; dès que je vis des mo-

ments difficiles, je sais que cette

maladie peut refaire surface et ga-

gner du terrain. Quand j'ai com-

mencé à travailler et

que cette peur de

faire du mal réappa-

raissait, il m'arrivait

de regarder plusieurs

fois des films où on

évoquait de beaux et

de nobles senti-

ments, pour me ras-

surer sur ma capacité

à éprouver des senti-

ments et sur le fait

que je n'étais pas quelqu'un de né-

faste parce qu'alors et comme tou-

jours, j'avais tendance à ruminer à

nouveau et c'est à ce moment-là

que les obsessions pouvaient s'ins-

taller.

Par la suite, j'ai entamé une nouvel-

le activité professionnelle et je ne

préoccupais plus de ces troubles

obsessionnels, c'était du passé ;

j'avais un nouveau métier plein de

promesses, mais au cours de ma

première année d'exercice, quel-

ques erreurs de débutant ont semé

le trouble dans mon esprit qui a

très vite pris la forme d'une obses-

sion dont le thème était l'erreur

irréparable. Dans ce nouveau mé-

tier, j'étais amené à authentifier des

actes et j'ai dès lors conçu une peur

terrible de faire des faux en écritu-

« Personne nes'en doutait par-ce que je savaisdissimuler mesétats d'âme etc'est d'ailleurs

devenu commeune seconde na-ture chez moi. »

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Page 18BULLETIN N°65

re ; c'était le thème précis de mon

obsession. Pourtant, je suis juriste,

je sais donc faire la différence entre

une erreur matérielle et un faux en

écriture pénalement sanctionnable,

et j'avais beau me répéter inlassa-

blement qu'une erreur n'est pas un

faux, car il n'y a pas d'intention

frauduleuse et que ça se prouve

facilement, rien à faire, cette peur

ne m'a plus quitté et j'éprouvais

régulièrement le besoin de passer

en revue des actes que j'avais pu

rédiger pour vérifier que je ne

m'étais pas trompé ; si je décou-

vrais des erreurs, j'avais tendance à

tout de suite imaginer qu'on allait

m'accuser de falsification et alors

là, quand mon esprit s'emballait,

rien ne pouvait l'arrêter ! Je me

voyais interpellé, menotté, conduit

devant un juge, le procès, la

condamnation, la perte de mon

travail, devenir SDF et tout le

tremblement. Dans ces moments-

là, l'angoisse était telle que je vou-

lais à tout prix quitter le métier,

par n'importe quel moyen, rien que

pour me soulager. Il m'arrivait de

poser des questions presque débi-

les à certains de mes collègues qui

s'étaient aperçus que quelque cho-

se n'allait pas ; on essayait de me

rassurer et on me disait de ne pas

m'en faire à ce point, mais rien ne

pouvait me rassurer. Dans ma pro-

fession, je passais alors et d'une

manière générale pour quelqu'un

de très pointilleux, voire maniaque.

Dans le cadre de cette activité, j'ai

été amené à changer de service et

à m'occuper d'une comptabilité, de

sorte que je n'avais presque plus

d'actes à authentifier. Cela m'a sou-

lagé au début, mais je manquais

encore de recul pour prendre

conscience que je souffrais de trou-

bles obsessionnels récurrents,

quelle que soit la forme qu'ils pou-

vaient prendre. Tout a recommen-

cé effectivement sous une nouvelle

forme ; cette fois, j'avais peur de

détourner des fonds par inadver-

tance ! concrètement, j'avais peur

de libeller des chèques à mon or-

dre par erreur ou par étourderie

et là encore, l'angoisse m'a à nou-

veau envahi parce qu'à chaque fois,

j'imaginais les conséquences péna-

les, etc. Pour soulager cette angois-

se, qui a été quand même moins

forte, il m'arrivait à un moment

donné, lorsque j'effectuais des ver-

sements et que j'avais tout mis

sous pli, de rouvrir mes enveloppes

et de vérifier à quel ordre j'avais

libellé les chèques, et cela quel que

soit le nombre de plis. Mon supé-

rieur m'a vu une fois refermer mes

enveloppes avec du scotch et s'en

est étonné en me posant la ques-

tion : "elles ne ferment pas vos en-

veloppes ?" J'ai dû baragouiner un

vague prétexte pour qu'il ne cher-

che pas plus loin. Il m'est arrivé

aussi, et contre toute logique, de

vérifier dans mes relevés bancaires

sur plusieurs périodes que je ne

m'étais pas versé des sommes par

inadvertance ou par étourderie.

Même encore aujourd'hui dans

mon métier, lorsque je dois faire

des copies d'actes originaux, il

m'arrive régulièrement de vérifier

que les copies correspondent en

tout point aux originaux (nombre

de pages, etc.) et qu'il n'y a pas

d'incohérence, alors qu'elles sor-

tent de la photocopieuse ! Je me

sens encore assez fragile à ce sujet

et j'ai conscience que cette obses-

sion du faux en écriture peut réap-

paraître.

Il est vrai que j'ai toujours eu ten-

dance à refouler, à être dans le

déni et je n'ai jamais fait le lien en-

tre ces diverses formes d'obses-

sions et cette maladie qu'on appelle

les troubles obsessionnels compul-

sifs ; c'est en 2001 que j'ai décou-

vert pour la première fois le livre

de Alain Sauteraud : "Je ne peux

pas m'arrêter de laver, de vérifier,

de compter" et ça a été un vérita-

ble choc parce que le passé m'est

revenu en mémoire et il a bien fallu

que je m'avoue que j'étais atteint

d'une maladie sournoise qui prend

diverses couleurs comme un camé-

léon, au travers des différents thè-

mes d'obsession qui existent ; il est

vrai que je ne me suis jamais fait

poser un diagnostic par un théra-

peute, mais c'est en lisant bien les

définitions et les descriptions, ainsi

que les exemples mentionnés dans

ce livre que j'ai pu identifier les

symptômes de cette maladie au

travers des différentes formes

d'obsessions dont j'avais souffert,

sans compter le retentissement sur

mon état psychologique à chaque

fois. Je pense que, surtout à l'épo-

que où j'étais étudiant, j'aurais eu

besoin d'un suivi thérapeutique et

médical qui m'aurait permis peut-

être de traverser ces années d'étu-

de sans trop d'encombres.

En fait, j'ai découvert qu'en ce qui

me concerne, les obsessions com-

mencent toujours par de la rumina-

tion intérieure sur un thème précis,

souvent déclenchée par des événe-

ments, et si je ne parviens pas à

arrêter mon mental, à un moment

donné ça déborde, ces pensées

s'installent en moi comme des

idées fixes et l'angoisse m'envahit

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jusqu'à devenir parfois difficilement

contrôlable. Par contre, je me suis

rendu compte aussi qu'étrangement,

je pouvais m'habituer à l'angoisse,

jusqu'à ignorer complètement ce

que cela pouvait être de vivre dans

la joie ou le plaisir. C'est peut-être

pour cette raison que j'ai toujours

pu travailler ; par contre, inévitable-

ment dans les moments de souffran-

ce intense, j'ai une tendance à me

replier sur moi-même et donc à

m'isoler au maximum.

Plus récemment, il y

a environ deux ans,

les troubles sont

réapparus avec un

nouveau thème:

j'avais lu plusieurs

livres dans le do-

maine spirituel et

redécouvert vérita-

blement la prière. J'ai eu une éduca-

tion catholique particulièrement

stricte et j'ai toujours été croyant ;

j'ai découvert le pouvoir des croyan-

ces et des pensées. J'ai très vite

souffert d'obsessions de nature reli-

gieuse, plus précisément d'une peur

d'être attiré par le mal, le diable

quoi ! J'ai également ressenti une

angoisse terrible à l'idée de faire du

mal à quelqu'un en ayant de mauvai-

ses pensées ; c'est en fait la peur

d'avoir par mégarde de mauvaises

pensées à l'esprit, qui pourraient

nuire à quelqu'un. Il me venait égale-

ment à l'esprit des pensées blasphé-

matoires incontrôlables, génératri-

ces d'une angoisse terrible. Sur le

thème d'obsessions religieuses, il

m'a fallu relire certains passages du

livre d'Alain Sauteraud où il évoque

ce type d'obsessions et la peur

qu'éprouvent les personnes concer-

nées d'être de véritables "suppôts

de Satan", pour me souvenir que

c'est bien la maladie qui se manifeste

et ça me soulage. C'est la maladie,

ce n'est pas moi. En fait, il s'agit

d'une combinaison entre des obses-

sions d'agressivité (la peur de faire

du mal, cette fois en pensée) et des

obsessions de nature religieuse, qui

elles, sont liées dans mon cas à une

représentation plutôt angoissante de

Dieu, acquise par mon éducation.

J'ai adhéré à l'AFTOC en 2001 lors-

que j'ai lu le livre du Docteur Saute-

raud mais ce n'est

qu'en fin d'année

2009 que je me suis

décidé à participer au

groupe de parole

existant dans ma ré-

gion. Je m'y sens bien

et j'ai réalisé que je

pouvais parler de

mes troubles sans me sentir jugé ; je

me suis aussi aperçu que j'avais be-

soin d'en parler, que j'avais trop pris

l'habitude de tout garder pour moi.

Je remercie tous les membres de ce

groupe de parole pour leur accueil

et leur bienveillance inconditionnel-

le. A ce jour, je n'ai pas entrepris de

thérapie ; je n'ai pas franchi le pas, et

les médicaments me font peur à

cause d'éventuels effets secondaires,

car j'ai absolument besoin de

conserver mon activité et surtout,

que mon entourage ne se rende

compte de rien.

Je me rends compte aussi que je ne

me sens vraiment pas à l'aise avec

certains types d'obsessions, comme

la peur de faire du mal ou la peur de

nuire par la pensée, parce qu'il faut

composer avec la honte et la culpa-

bilité, parce qu'il est très difficile

d'en parler ; je me souviens d'ail-

leurs avoir vu dans les années

1991/92, une émission de "Santé à la

une" sur les troubles obsessionnels ;

il y avait un homme qui témoignait

anonymement, expliquant sa souf-

france liée à la peur obsessionnelle

qu'il éprouvait de faire du mal à son

fils ; je ne suis pas surpris qu'il n'ait

pas pu témoigner à visage découvert

d'autant que le journaliste qui l'inter-

viewait lui demandait constamment

s'il avait vraiment peur de tuer son

fils, sans se douter qu'il aggravait

peut-être l'angoisse de ce père ; ce

témoignage m'avait particulièrement

ému et marqué.

Aujourd'hui, j'arrive quand même de

plus en plus à repérer les signes

avant coureurs de l'angoisse qui ap-

paraît dès que je rumine. J'essaie de

m'habituer à me parler à moi-même

en me répétant constamment : "Tu

n'es pas ton angoisse, tu n'es pas tes

pensées", ce qui me procure en gé-

néral un apaisement momentané ;

c'est en fait un recadrage permanent

pour contrôler un peu cette pensée

déréglée afin d'éviter qu'elle ne

s'emballe ; de même, dès que je sens

l'angoisse m'envahir, il m'arrive se-

lon l'endroit où je me trouve de

m'asseoir ou de m'allonger pour

faire des respirations abdominales

lentes et me concentrer dessus, jus-

qu'à ce que je retrouve un rythme

de respirations régulier et que le

calme revienne. Cela me permet de

retrouver un peu le contrôle de ma

vie et de continuer à remplir mes

obligations. Mais la maladie est tou-

jours là. Seul un accompagnement

thérapeutique permettra sans doute

une guérison, mais je n'en suis pas

encore là. En attendant, le groupe

de parole m'apporte beaucoup.

Frédéric

Page 19BULLETIN N°65

« je me suis déci-dé à participer augroupe de paroleexistant dansma région »

Page 20: BULLETIN SOMMAIRE EDITOaftoc.org/images/stories/AFTOC/buletin65.pdf.pdfComportementales (TCC) qui appor-tent, et de très loin, les résultats les meilleurs ; la psychanalyse et ses

Ce Bulletin est édité par l’Association

Française de personnes souffrant de

Troubles Obsessionnels et Compulsifs

(AFTOC) Association restructurée en

1997 et régie par la loi du 1er juillet 1901.

Association déclarée à la Préfecture de

Caen le 14 avril 1997.

Siège social : 1, rue Aristide Maillol,, 75015

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Président :

Christophe DEMONFAUCON

Fondateur AFTOC-Tourette :

Marc Lalvée (1992)

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LE DEFI EMOTIONNEL N°65 PAGE 20

MEDITER pour ne plus DEPRIMER la pleine conscience une mé-

thode pour vivre mieux

De Mark William

, JohnTeasdale, Zindel Segalet, John kabat Zinn.

Édition Odile Jacob/ 325 pages/ le CD/ 25 euros

John Kabat Zinn, professeur de médecine , ayant découvert et pratiqué la

méditation de Pleine Conscience appelée mindfulness en anglais a cherché à inscrire

cette pratique, qui fait partie de la culture bouddhiste depuis des millénaires, dans un

cadre médical . Il a donc ainsi élaboré dès 1979 un programme de réduction du

stress connu sous le nom de réduction du stress par la Pleine conscience ou MBSR en

sigle anglais .avec ses collègues de l’école de médecine de l’université du Massachus-

sets.Il a fondé et dirigé « le centre pour la Pleine Conscience en médecine » et la cli-

nique de réduction du stress mondialement connue.

Mark William professeur de psychologie, John Teasdale chercheur en Psychiatrie, tous

deux à l’université d’Oxford et Zindel Segal psychothérapeute à l’université du Mas-

sachusetts se sont intéressés tous les trois à la Pleine Conscience et l’ont intégré à la

thérapie cognitive ce qui a donné naissance à la thérapie Cognitive basée sur la pleine

conscience ou MBCT en sigle anglais

C’est cette thérapie qui est exposée dans ce livre d’une façon très abordable pour le

grand public. Elle a pour but de donner des moyens pour lutter contre la dépression

et sa récidive.

Au-delà de la dépression et du stress cette approche permet d’établir des bases soli-

des de développement personnel et de connaissance de soi. Elle apprend à faire face

autrement aux difficultés de la vie.

La Pleine conscience désigne un entrainement de l’esprit, par l’attention et la présen-

ce, qui libère des mécanismes automatiques de la pensée, trop souvent aliénants et

qui peuvent mener à la dépression . Ce livre expose les différents mécanismes de la

pensée qui mènent à la dépression et comment par l’entrainement régulier de l’es-

prit , on peut arriver à s’en libérer .

« La Méditation ne marche que si on la pratique . L’idée n’est pas de faire régulière-

ment des exercices pour pouvoir passer à autre chose, mais de vivre l’ensemble de sa

vie de manière plus consciente . L’état de conscience permet de débrancher le pilote

automatique et de s’ouvrir à d’autres possibilités d’agir.

Ce livre contient un CD avec la voix du DR Christophe André qui permet de s’exer-

cer aux différentes façons de pratiquer la pleine conscience .

Pour approfondir le sujet, vous pouvez lire également

Où tu vas tu es apprendre à vivre ici et maintenant de John Kabat-

Zin - Édition J’ai lu / format livre de poche / 280 pages /6 euros

vivre dans le présent en éveillant sa conscience amène à l’ouverture d’es-

prit, la stabilité , développe la créativité,la vitalité la confiance en soi…..

Toutes ces capacités ont un caractère thérapeutique facilitant le rétablisse-

ment de la personne. Michèle