24
L’ESPERLUETTE Belgique - België P.P. Bruxelles X 1 / 2425 Bureau de dépôt - Bruxelles X Pérodique trimestriel du CIEP/MOC n° 43 • janvier • février • mars • 2005 Signe typographique qui représente la conjonction de coordination “et” Mondialisations r r é é a a l l i i t t é é s s m m u u l l t t i i p p l l e e s s

Bureau de dépôt - Bruxelles X L’ESPERLUETTE

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Bureau de dépôt - Bruxelles X L’ESPERLUETTE

L’ESP

ERLU

ETTE

Belgique - België

P.P.Bruxelles X

1 / 2425

Bureau de dépôt - Bruxelles X

Pérodique trimestriel du CIEP/MOC n° 43 • janvier • février • mars • 2005

Sign

e ty

pogr

aphi

que

qui r

epré

sent

e la

con

jonc

tion

de c

oord

inat

ion

“et”

MMoonnddiiaalliissaattiioonnssrrrrééééaaaallll iiii ttttééééssss mmmmuuuullll tttt iiiipppplllleeeessss

Page 2: Bureau de dépôt - Bruxelles X L’ESPERLUETTE

Sommaire

2

EDITO

Trois pas pour résister 3

ANALYSE

La mondialisation, une diversité de facettes 4

La mondialisation: t’es pour ou contre 6

Quand l’ISCO rencontre la mondialisation 8

Evaluation de la journée par les étudiants 10

Mondialisation-s et Action-s collective-s ou ISCO Libramont au coeurde la Mondialisation 11

Mondialisation sous la lunette de la justice libérale égalitaire 12

MOUVEMENT EN CAMPAGNE

Sexisme: résistons aux préjugés 14

La chasse est ouverte:Sus aux chômeurs-profiteurs 16

Agir pour une consommationresponsable 17

VIE DE L’ISCO

Mobilsation collective autour du mémoire 19

EN BREF 20

AGENDA 21

FICHES PÉDAGOGIQUESOutils méthodologiques pourla production écrite duMémoire-action

“Auprèsde monarbre, je vivaisheureux, j’auraisjamais dûle quitterdes yeux”, chantait Brassens.

Image un peu nostalgiqued’un mode de vie où les choses simples, comme unebalade à la campagne, nousapportent de petits momentsde bonheur qui ne “coûtent”rien.

C’est à l’une de ces baladesque nousconvie le parcours photos proposépar Luc ADAM, formateur àl’ISCO.

Emboîtons-luile pas pour

prendre le temps de contempler, de rêver, de vivre toutsimplement.

Comité de rédaction: Stéphanie Baudot, Christian Boucq,

France Huart, Frédéric Ligot, Christian Piret,Michèle Stessel

Secrétariat: Francine Baillet, Rita D’Agaro,

Danielle Gorman

Photos: Luc Adam, formateur ISCO

CIEP communautaire:Tél: 02/246.38.41, 42, 43

Fax: 02/246.38.25E-mail: [email protected]

Editeur responsable: Christian Piret

Chaussée de Haecht 579 - 1030 Bruxelles

Design:DCL PRINTERS 02 424 06 73

Courriel: [email protected]é sur papier 100% recyclé sans chlore

Page 3: Bureau de dépôt - Bruxelles X L’ESPERLUETTE

3pasPOURRÉSISTER

Edito

3

Pieuvre aux tentacules immenses, la mondialisation s’étend dans tous les domaines denotre vie quotidienne, sociale, politique, économique et culturelle. Cette vision imposanteissue de notre imaginaire collectif conduit à un sentiment d’impuissance et de solitude…Pourtant, nous l’avons parfois combattue. Le 15 février 2003, des millions de “simplescitoyens” des quatre coins du monde sont descendus dans les rues pour manifester contrela guerre… La clarté de l’enjeu à l’œuvre a entraîné l’espoir d’infléchir le monde à coups deslogans “Pas en mon nom”. L’espoir était là… L’éducation permanente s’en inspire chaquejour. Aussi face au phénomène de mondialisation.

De fait, alors que le fossé semble de plus en plus se creuser entre les cercles de décisionslaissés à la seule compréhension d’experts et les citoyens en perte de prise sur leur des-tinée collective, des étudiants de l’ISCO-Libramont ont entrepris une démarche de réconci-liation des deux points de vue: en récoltant des informations sur la mondialisation, tantauprès de leur entourage et dans la rue qu’auprès de personnes travaillant spécifiquementsur le sujet. Dans une démarche aussi d’acquisition des outils de compréhension et d’ana-lyse du monde qui les entoure. La lecture d’un témoignage d’une autre étudiante de l'ISCOOttignies Louvain-la-Neuve éclaire la manière dont l’éducation permanente peut être unmoteur pour nous aider, par l’échange d’expériences, à faire le pont entre des problémati-ques vécues comme personnelles et locales vers des problématiques plus larges de socié-té: “Je venais chercher dans la formation des outils pour être la voix des femmes congo-laises depuis trop longtemps dans le silence. Très rapidement j’ai découvert que mes par-tenaires belges, françaises, marocaines, écossaises enduraient les mêmes souffrances,les mêmes humiliations. Elles poursuivaient les mêmes combats aussi”. Et de continuer:“Cela m’a redonné du courage pour me battre, plus seulement pour la femme congolaisemais pour la Femme”. Se sentir plus outillé, à même de donner sens aux mécanismessociaux en présence. Réaliser que nous faisons face à des problématiques communes etnon plus cloisonnées. Et par-là même, mesurer l’importance de se constituer commeacteurs collectifs de changement. Voilà les trois pas que l’éducation permanente nous per-met de réaliser pour sortir de nos représentations imagées sur lesquelles nous n’avonsaucune prise et ainsi assumer pleinement notre devenir collectif. C’est cette triple articula-tion appréhension citoyenne-appréhension de l’expertise, vécu personnel-vécu collectif, pro-blématique locale-problématique mondiale que l’éducation permanente permet par sadémarche spécifique.

Et c’est peut-être de ce côté que le vent devrait souffler pour revitaliser les mouvementsaltermondialistes qui, dit-on, peinent à s’implanter dans les catégories sociales les plusdéfavorisées et, en s’institutionnalisant, risquent de défendre “une cause pour initiés”! ■

PAR STÉPHANIE BAUDOT, ANIMATRICE COMMUNAUTAIRE CIEP-ISCO

Page 4: Bureau de dépôt - Bruxelles X L’ESPERLUETTE

Analyse

4

La mondialisation, une diversité de facettes

partisans les plus ouverts, il fautveiller à rétablir les lois de laconcurrence pour combattre lesmonopoles. Certains ajoutentmême que d’importants secteursde l’activité humaine appartiennentau non-marchand et qu’un mini-mum d’État est indispensable pourfonder efficacement le cadre légaldu marché, assurer les tâchesd’éducation et de santé, réaliserles infrastructures collectives etgarantir l’ordre public.

Enfin, face à l’inquiétant taux demisère, tous sont d’accord pourmettre sur pied des programmesde lutte contre la pauvreté et mobi-liser les organisations volontairespour y remédier.

Mais ce qui n’est pas reconnudans ces milieux, est le fait que lemarché est un rapport social qui,dans le cadre de notre systèmeéconomique, construit les inégali-tés et les requiert pour pouvoir sereproduire. Cela appartient à sapropre logique: la concurrence, lacompétition, le meilleur (le plusfort) gagne, maximiser le profit,réduire les coûts de production,flexibiliser le travail, privatiser…

Dans une telle perspective, le rap-port social entre partenaires tendnécessairement à l’inégalité, princi-palement le rapport capital/travail.Plus encore, le rapport mercantiletend à devenir la norme de l’en-semble des activités collectives del’humanité, depuis l’éducation et lasanté, jusqu’à la sécurité sociale,les pensions, les services publics,les prisons, les cimetières…

PAR François Houtart, Président du CETRI, Louvain-la-Neuve

L a mondialisation est consi-dérée par certains commeun grand pas en avant pour

l’humanité, qui devient “un villageglobal”, où se tissent des liens cul-turels grâce aux nouveaux moyensde communication. Or, la mondiali-sation contemporaine, bien plusque le simple fruit de la technolo-gie, s’inscrit au sein d’un proces-sus de recomposition de l’accumu-lation du capital…

LA MONDIALISATION COMMESOURCE D’INÉGALITÉSCette nouvelle phase de la mondia-lisation se caractérise par l’inté-gration mondiale des diverses éta-pes de la production et de la distri-bution en des lieux géographiquesdifférents, surtout grâce aux nou-velles techniques de la communi-cation et de l’informatique. Lamondialisation, “mouvement orga-nique englobant”, débouche surune gigantesque concentration dupouvoir économique et sur l’ac-croissement de la “bulle financiè-re”, facilitée par l’abandon de l’éta-lon-or.

Sa fonction est de renforcer lapart du capital privé dans les res-sources produites, par rapport àcelles du travail et de l’État, suite àplus de trente ans de politique key-nésienne (ou fordiste) dans lessociétés occidentales (les pactes

sociaux entre entrepreneurs, tra-vailleurs et État) et de la poursuited’un développement national etpopuliste dans la majorité despays du Sud. La baisse de la pro-ductivité dans le premier cas et lecoût des transferts de technolo-gies et de know how dans le se-cond, furent des facteurs décisifsdans le changement d’orientation.

Certes, cette politique économi-que mondialisée a permis le main-tien d’une croissance importante,mais néanmoins fragile, commeen témoignent les diverses crises.Elle encourage aussi un dévelop-pement technologique considéra-ble. Mais elle a également débou-ché sur le renforcement du pou-voir d’une minorité dans le monde,avec un faible effet d’entraînementsur les couches sociales intermé-diaires et le rejet de millionsd’êtres humains dans la pauvretéou l’extrême pauvreté. En effet,pour accroître sa possibilité d’ac-cumuler, face à une productivitédécroissante des secteurs sociale-ment développés de l’économie, lecapital a mené une offensivecontre les autres bénéficiaires duproduit social, le travail et l’État,avec les conséquences socialesnégatives pour le Sud.

Une des bases idéologiques dusystème économique capitalisteest d’affirmer et de faire croirequ’il n’y a pas d’autres alternatives,qu’il faut pousser la libéralisationplus avant afin de pouvoir résou-dre les problèmes en suspens etque le marché est le véritablerégulateur de la société. Pour les

Mondialisationsréalités multiples

Page 5: Bureau de dépôt - Bruxelles X L’ESPERLUETTE

Analyse

5

PAUVRETÉ TOUJOURSPLUS GRANDE AU SUD…Si nous désirons développer unjugement éthique, le bilan de lamondialisation capitaliste doit êtreétabli. Non seulement les chiffresde la pauvreté sont effrayants,mais, malgré certains progrès, onassiste à une augmentation enchiffres absolus. Selon le FMI,1/5e de la population mondiale arégressé au cours des dernièresannées. La Banque mondiale expli-que aujourd'hui que la pauvreté estun phénomène complexe, pas seu-lement mesurable en termes derevenus, mais qu'elle comprendaussi la faim, un logement insalu-bre, l'absence d'eau potable, lesmaladies non-soignées, lesenfants sans éducation, la peur dulendemain, avec en plus un envi-ronnement pollué.

En effet, la moitié de l'humanité sesitue en dehors du circuit de larichesse, soit 2.8 milliards de per-sonnes ne dépassant pas le seuilde 2 USD par jour, alors que 1.2milliards vivent en dessous duseuil de 1 USD par jour. Cettesituation n’a pas changé depuisdes années.

Il ne suffit pas de constater l’extrê-me pauvreté de l’humanité, il fautaussi en analyser les mécanismes.La pauvreté est un processussocial, qui a certes toujours exis-té, mais n'a jamais été aussi éten-due et n'a jamais été construitepar des mécanismes économi-ques et politiques aussi puissants

… MAIS AUSSI AU NORDLa pauvreté a augmenté dans lessociétés occidentales avec l'aban-don progressif des politiques key-nésiennes à partir de la fin desannées’70. Cela déboucha sur l'ef-fritement des protections sociales,la précarisation de l'emploi, lesdélocalisations, la compétitivitécomme valeur centrale, la créationd'exclusions et se traduisit par unaccroissement de la rétribution ducapital et une diminution relative

de celle du travail. Le capital finan-cier a clairement établi sa supré-matie sur le capital productif.

Au Sud, malgré la fin du colonialis-me, le contrôle et l'absorbtion desrichesses par le Nord restent pré-dominants. Les mécanismes à labase de cette situation sontdivers. En outre, les programmeséconomiques et sociaux imposéspar les organismes financiersinternationaux ont aussi desconséquences sociales négatives,qui sont aujourd'hui même recon-nues par eux-mêmes.

D'un côté, des programmes sontélaborés pour éradiquer la pauvre-té et de l'autre, on continue à laconstruire…

LUTTES MONDIALESDES CLASSES SOCIALESLe marché est un rapport social,où le plus fort gagne. Les investis-sements privés, qui aujourd'huiprennent le pas sur l'aide publiquedans les rapports Nord-Sud, visentuniquement la rentabilité… Au-jourd'hui, le marché est régulé surle plan mondial par l'OMC, laBanque mondiale, le FMI, essen-tiellement en faveur du capital.Une telle régulation est appuyéepar la force économique, politiqueou militaire.

Un énorme enjeu de lutte opposedes groupes et des classes socia-les dans le monde, où des millionsd'exclus se sont souvent vusdépouiller des maigres acquisobtenus au cours des dernièresdécennies. Si l'économie est l'acti-vité humaine destinée à fournir àtous les hommes la base matériel-le nécessaire à la vie physique etculturelle, le système capitaliste luise targue d'être le plus efficacepour la production des biens et desservices. Nénamoins, il s'avère quesur un plan global, il est le plus inef-ficace que l'humanité ait connu.

L'opposition se construit entre unmonde organisé sur des bases

légales et donc doué de respecta-bilité et un autre en dehors. Ledroit des affaires contredit le droitdes peuples. Tout devient de plusen plus virtuel et donc impalpable.Les sociétés sont dirigées parceux qui “manient les symboles”.Mais derrière ces symboles, fut-ce-t-ils monétaires, il y a des êtreshumains… La spéculation financiè-re se traduit en récessions, lesrécessions en chute des niveauxde vie, les chutes de niveau de vieen morbidité, en régression cultu-relle, en source de mort. Le secretbancaire devient un instrument delutte des classes. L'évasion fiscalerenforce le pouvoir des nantis. Lesparadis fiscaux abritent une crimi-nalité économique qui concerne-rait plus d'un quart de l'économiemondiale.

UN TABLEAUPAS TOTALEMENT NOIRComment ne pas s'étonner que lesréactions montent, que les pay-sans sans terre du Brésil s'organi-sent pour occuper les latifonds,que les ouvriers de Corée du Suden grève protestent contre laconfiscation de leur économie parle capital étranger? Comment nepas comprendre la marche desfemmes 2000 face à la féminisa-tion de la pauvreté? Face à la mon-dialisation du capital, une mondiali-sation des résistances et des lut-tes s’organise pour revendiquerune autre mondialisation.

Ces millions de personnes fragili-sées ne se contentent pas de direnon. Dans des cas précis, ils sontparvenus à arrêter certains pro-cessus et à en mettre d'autres enroute. La pauvreté a ainsi diminuéen chiffres proportionnels, grâceaux luttes sociales. L'organisationpopulaire est telle que des écono-mies souterraines permettent queles victimes du système économi-que ne disparaissent pas complè-tement. Dans certains pays, lesecteur informel représente mêmejusqu'à 75 % de l'activité économi-que.

Page 6: Bureau de dépôt - Bruxelles X L’ESPERLUETTE

Analyse

6

Il ne suffit pas de dénoncer lesabus ou les excès, il est finalementutile de remettre en question lalogique et la rationalité du systèmeéconomique ou politique. Celaexige une autre doctrine socialeque celle en vigueur aujourd’hui. Le discours dominant consiste àdire qu'il n'y a pas d'alternative ausystème actuel,qu'il faut du tempspour que l'humanisation du capita-lisme se fasse. Oublions nous queles acteurs du capitalisme sauva-ge dans le Sud sont souvent lesmêmes que ceux du capitalismedit civilisé du Nord? Selon le prixNobel de l'économie Amartya Sen,la faim n'est pas un problème phy-sique, mais bien social et politi-que.

DES ALTERNATIVESPOUR CHANGEROr, il y a des alternatives, non seu-lement à long terme, mais aussi àcourt terme. Pensée théorique etexpériences pratiques sont là pourle prouver. Les premières alternatives permet-tent de lever les obstacles audéveloppement imposés par nossystèmes économiques et politi-ques, aux classes populaires tantdu Nord que du Sud. Nous exi-geons des autres “une bonne gou-vernance”, mais que fait-on pourappliquer ces principes au Nord?

C'est parce qu'il existe des alterna-tives que l'espérance n'est pasmorte. C'est parce qu'il existe desressorts éthiques qui motivent l'ac-tion, que se construisent des for-ces sociales faisant contrepoids.C'est parce que des convergencessont en train de naître qu'un avenirest envisageable. Cependant, pourqu'un tel projet puisse se réaliser,il est temps de renverser le coursde l'histoire. ■

La mondialisation:t’es pour oucontre?PAR Jo Mottet, formateur ISCO

L a question peut semblercaricaturale. Mais toutcompte fait… En effet, il

faut tout d’abord se demander cequ’est la mondialisation, quelssont ses aspects positifs et néga-tifs, ses conséquences, et s’il estpossible d’orienter la mondialisa-tion “dans le bon sens”. Voilà enbref les questions qui ont amenéles étudiants de 3e année de ISCO-Libramont à organiser une journéed’étude le 3 février où les posi-tions syndicale, associative etpatronale pouvaient être confron-tées et se répondre.

Malheureusement le chef d’entre-prise s’est décommandé en der-nière minute arguant d’un empê-

chement. Cela n’ a nullementempêché cet après-midi d’êtrepassionnant et enrichissant, cha-que orateur traitant de l’aspect quilui est familier.

Partant de la question de base,Claude Rolin, secrétaire fédéral dela CSC Luxembourg, a montré quela mondialisation est un faitaccompli qui a d’ailleurs des raci-nes historiques (empires, Eglises,colonisation). Simplement, l’évolu-tion des technologies fait que nom-bre d’activités se déroulent entemps réel en se jouant des distan-ces. Le système néo-libéral en alargement profité, particulièrementdans le domaine de la finance.Tout est devenu marchand. Mais lamondialisation peut aussi se révé-ler positive.

Toutes les informations circulenttrès vite, non seulement via l’actua-lité mais aussi dans des secteurstels que la culture et la recherche.

Page 7: Bureau de dépôt - Bruxelles X L’ESPERLUETTE

Analyse

7

“Impossible de revenir en arrière:nous sommes des produits de lamondialisation”, dit Claude Rollin.Le syndicalisme lui-même a eu trèsvite le souci de son internationali-sation. Dès 1920, syndicats pro-testants et catholiques s’unis-saient dans la Confédération inter-nationale des Syndicats chrétiens(CISC) pour aboutir en 1961,après crise et restructuration, à laConfédération mondiale du Travail(CMT). Socialistes et communistesont aussi connu des crises inter-nes. Alliés dans la CSM en 1946,ils se séparaient dès 1949, lessocialistes créant la Confédérationmondiale des syndicats libres(CISL). Maintenant, on œuvre pourque les deux grandes organisa-tions se fondent en une structureunique. Il faut en effet être fortspour enrayer certaines conséquen-ces de la mondialisation, notam-ment le retrait de l’Etat en politiquesociale et dans les servicespublics, la concentration desrichesses, la dictature des mar-chés, la croissance sans emplois,les dégradations de l’environne-ment, les détérioration des condi-tions de travail, l’emballementfinancier, la situation des femmeset des enfants. Quelques proposi-tions sont avancées: agir au seinde l’Organisation internationale dutravail (OIT) par des rapports etdes plaintes, réformer l’Organisa-tion mondiale du commerce(OMC), notamment en faisant réfé-rence aux droits de l’Homme,répartir autrement le pouvoir dansla Banque mondiale et dans leFonds monétaire international(FMI), installer la taxe Tobin sur les

échanges financiers, mettre enplace un Conseil de sécurité éco-nomique et social. Les idées nemanquent donc pas. Pour les réali-ser, le futur secrétaire généralcroit beaucoup en une nouvelleinternationale syndicale mais dansdes conditions bien précises: prio-rité aux plus pauvres, autonomie,pluralisme, représentativité, démo-cratie, solidarité.

L'altermondialiste Jean-SébastienZippert fut tout autant pédagoguedans le difficile domaine de lafinance alternative face à un capi-talisme sauvage actuellementsymbolisé par “la liberté d’investiroù il veut, quand il veut, le tempsqu’il veut, comme il veut, sanscontrainte sociale”. Cette mondiali-sation néo-libérale résulte de déci-sions politiques. En effet, dès1971, Nixon supprimait la paritéentre la dollar et l’or. Cela aconduit en quelques années à lalibération des mouvements decapitaux et finalement en 1995 àla création de l’OMC. Avec des gra-phiques “affolants”, Jean-Sébastien Zippert a montré quel’argent est à 95% spéculatif. Faceà 780 milliards de dollars “inves-tis” dans l’armement, seuls 229milliards sont utilisés à l’améliora-tion de la planète. On le sait troppeu: des alternatives de solidaritéexistent tant pour les échanges(commerce équitable), la produc-tion de biens et services que pourla finance (banque Triodos notam-ment).

Le débat a surtout mis en relief lesouci des étudiants de participerconcrètement à une autre mondia-lisation que celle proposée par lesnéo-libéraux. Les deux interve-nants étaient dans la même lignéeen appuyant les actions de sensibi-lisation. Toutefois, il convient desoutenir les actions de commerceéquitable mais en n’oubliant pas sapropre communauté. Il existe dessociétés d’échange, des marchésfermiers. Il faut prendre égalementconscience qu’il nous incombe ànous, pays riches, de payer l’amé-lioration de la situation dans d’au-tres pays. Diverses actions ont étéprésentées, mineures parce qu’isolées, mais qui peuvent prendrede l’importance collectivement. Un

Un débat international

D’autres personnes que lesétudiants du graduat ISCOétaient venues participer àcet après-midi d’étude, no-tamment un groupe d’étu-diantes françaises. Commeun des intervenants venait duGrand-Duché de Luxem-bourg, la salle avait une peti-te couleur internationale.Dans le ton du sujet débat-tu…

OUTILSPÉDAGOGIQUES

Jouets de la mondialisation.Dans le monde désenchanté deWalt Disney.Ce livre propose une visite inhabi-tuelle du monde enchanté deDisney et de l'industrie du jouet.Son parcours débute au fin fonddes zones industrielles de Chine,d'Indonésie et de Thaïlande, là oùdes ouvrières de 20 ans s'épui-sent jour et nuit à produire desjouets destinés principalement àl'exportation vers les pays riches.A titre de comparaison, il leur fau-drait 120.000 années de travailpour gagner l'équivalent du salai-re annuel du PDG de Disney.

CRABBÉ, C. & DELFORGE I., JOUETS DE LA

MONDIALISATION.DANS LE MONDE DÉSEN-CHANTÉ DE WALT DISNEY. EDITION VISTA ET

MAGASINS DU MONDE-OXFAM, BRUXELLES,2002, 240 P., 11,00 €

“Un autre monde est possible”Ecrit par un journaliste justeaprès le 1er Forum SocialMondial à Porto Alegre en 2001,il retrace toute la jeune histoire dumouvement altermondialiste. Cetouvrage très complet et trèsdocumenté reprend les grandsenjeux mondiaux et les pistes quele mouvement altermondialistepropose.

BAREZ, D., UN AUTRE MONDE EST POSSIBLE,ÉDITÉ PAR LE ROSEAU VERT ET OXFAM

SOLIDARITÉ, BRUXELLES, 2001, 18,00 €

avertissement cependant: éviterde tomber dans l’“intégrisme”.Après trois heures de réunion, laréponse n’était plus d’être pour oucontre la mondialisation mais pourune altermondialisation. ■

Page 8: Bureau de dépôt - Bruxelles X L’ESPERLUETTE

Analyse

8

théories et des concepts propo-sés.

Cette démarche a sensibilisé lesétudiants au caractère résolumentinterdisciplinaire de la mondialisa-tion. La mondialisation, comme onl’entend couramment, est surtoutconnue comme un phénomèneéconomique et financier avec l’in-ternationalisation des marchés.Les mouvements sociaux ne sontpas en reste: les classiquescomme les syndicats et les plusrécents, comme ATTAC se sontégalement mobilisés et ont réagisur le plan mondial, avec l’aided’outils de communication et depression comme Internet.

DES QUESTIONS SPÉCIFIQUES ETUNE DÉMARCHE D’ÉDUCATIONPERMANENTEDans chaque cours, des questionspointues ont été relevées par lesétudiants afin de confectionner unquestionnaire sur le sujet en vued’une enquête “micro-trottoir”, quis’est déroulée fin décembre.Le cours de philosophie a amenéle groupe à formuler l’interrogationsuivante: “Madame X travaille qua-torze heures quotidiennementpour un salaire de deux dollars.Elle dort sur une paillasse. Le syn-dicat est interdit. Qu’en pensez-vous?”. Ce qui a permis d’aborderla justice appliquée au contexte dela mondialisation avec des ques-tions comme: comment définir unmonde “juste”? Est-ce possible? Aquelles conditions?

En sociologie, les étudiants ontélaboré une question dirigée vers

L e 3 février passé, le groupedes étudiants et des forma-teurs de l’ISCO Libramont a

organisé dans les locaux de laMutualité chrétienne, une journéede réflexion et de débat autour dela mondialisation.

Elle se divisait en deux temps: untemps de préparation le matin etun autre de conférences-interpella-tions avec des acteurs de terrain:un syndicaliste Claude Rolin,secrétaire fédéral de la CSCLuxembourg, prochainement se-crétaire général de la CSC et unaltermondialiste Jean-SébastienZippert, secrétaire de ATTAC1 pourle Grand-Duché de Luxembourg etcoordinateur de ETIKA2.

Cette journée était le fruit d’un tra-vail de préparation en profondeurinscrit dans une démarche résolu-ment pluridisciplinaire encadréepar l’équipe pédagogique

A LA DÉCOUVERTED’UNE RÉALITÉ MULTIPLEAu CEC de rentrée, l’idée d’organi-ser une journée interdisciplinaired’informations et de débats sur lamondialisation est lancée par deuxformateurs. Elle reçoit l’accorddes divers participants et desmembres du CRI.

Dès novembre, les formateursd’économie (Thierry Dock et LucSimar), de sociologie (FrédericMertz) et de philosophie (Véroni-que Bourgeois) préparent conjoin-tement cette journée et décidentd’aborder la problématique de lamondialisation à la fois sous l’an-gle spécifique de leur disciplinerespective et pluridisciplinaire.

Chaque formateur a mis en éviden-ce la manière dont sa propre disci-pline approche la mondialisation,par l’intermédiaire des questionssoulevées par les étudiants, des

Quand l’ISCO rencontre la mondialisation

PAR Frédéric Mertz et Thierry Dock, formateurs ISCO

Page 9: Bureau de dépôt - Bruxelles X L’ESPERLUETTE

Analyse

9

l’action: “Qu’êtes-vous prêts àentreprendre pour rendre la mon-dialisation plus juste?”. Une sériede pistes ont été inventoriéescomme la participation à une mani-festation, la récolte de fonds ouencore le boycott d’une entreprise.

La question définie par les étu-diants durant le cours d’économies’est également orientée dans lamême voie de l’éthique.

C’est plus particulièrement laconsommation qui a été interro-gée puisque les étudiants ont déci-dé de demander à quelques pro-ches dans quelle mesure ilsétaient disposés à acheter un pro-duit plus cher pour garantir auxtravailleurs des conditions de tra-vail décentes.

Les résultats de cette enquête ontété travaillés en Méthode en caté-gorisant les réponses. Suite àcette démarche, le groupe a déci-dé d’opter pour des produits équi-tables pour leur propre consom-mation. Ensuite, le choix des inter-venants (CSC, Attac, chef d’entre-prise) a été proposé par les forma-teurs responsables.

Le matin du 3 février, les étudiantsont préparé en sous-groupe, avecles formateurs, les questions pouranimer le débat de l’après-midi. Etcela à partir des résultats de l’en-quête, des informations de chacunet des interactions. Ensuite lesproductions ont été reprises engrand groupe pour un approfondis-sement et l’après-midi une confron-tation avec les intervenantsexperts.

Il s’agit finalement pour les étu-diants de prendre du temps pouranalyser ces interventions et cesdiscussions, ce qui sera l’objetdes prochains cours d’économie,de sociologie et de philosophie3.

AU-DELÀ DES FRONTIÈRESDES COURSL’étude d’un sujet multidisciplinairecomme la mondialisation revêtaussi un intérêt pédagogique car ilpermet aux formateurs de briserles frontières artificielles qui sépa-rent leurs propres disciplines, aupropre comme au figuré.

Cette démarche a révélé aux étu-diants qu’une analyse rigoureused’un tel sujet est complexe, sanspour autant être compliquée. Ladémarche leur permet donc denuancer, d’affiner et de solidifierleurs analyses, pour dépasser lesslogans du “pour” ou du “contre” lamondialisation.

Pour autant, ce recul, cette distan-ce ne doit pas empêcher toutregard critique et toute volontéd’action collective et de change-ment social. Au contraire, cettedistanciation renforcera l’analyseet par-là même, la capacité demobilisation à l’action collectivedes acteurs que sont les étudiantset les formateurs investis dans unprojet comme l’ISCO. ■

OUTILS PÉDAGOGIQUES

S olidarité mondiale et la FTU ont publié sous le titre “Mondialisation etDéveloppement”, deux dossiers de fiches pédagogiques destinés à

toutes les personnes intéressées par la problématique du développe-ment dans un contexte de mondialisation.

Le premier dossier “Regards croisés Nord-Sud” est consacré auxaspects généraux des problèmes que doivent affronter les populationsdu Nord et du Sud sous l’effet de la globalisation capitaliste. On y retrouve en 10 fiches notamment les thématiques suivantes: l’éco-nomie informelle, les délocalisations, les femmes, les inégalité de déve-loppement et l’économie criminelle, la crise du développement en Asie,les migrations, l’eau en tant que facteur de développement et reposition-nement mondial, les conditions de travail et la protection sociale.

Le second dossier “D’autres évidences”; parce qu’il reste des problè-mes invisibles, présente les éléments qui permettent de comprendre lestransformations engendrées par la mondialisation de type capitaliste etmet en évidence des réalités bien souvent invisibles afin de susciter ledébat sur d’autres évidence jusque là laissées de côté. Les 9 fiches présentent chacune unthème visant à réduire les écartsentre le Nord et le Sud. On y retrou-ve la solidarité internationale, le par-tenariat, l’environnement et le déve-loppement durable, le commerceinternational, la question de la dette,l’industrie pharmaceutique, la souve-raineté alimentaire, le travail desenfants et la dynamique des migra-tions internationales. ■

CES DEUX DOSSIERS SONT DISPONIBLES AU SER-VICE DOCUMENTATION DU MOC AU

02/246.38.37 OU AUPRÈS DE SOLIDARITÉ

MONDIALE AU 02/246.38.31

1. Fondée en 1998, ATTAC (Association pour laTaxation des Transactions pour l’Aide auxCitoyens) lutte via des manifestations, publi-cations, conférences, pour la reconquête, parles citoyens du pouvoir que de la sphèrefinancière exerce sur tous les aspects de lavie politique, économique, sociale et culturel-le dans le monde. ATTAC est actif dans unecinquantaine de pays.

2. ETIKA Initiav fir Alternativ Finanzéirung est uneassociation qui promeut des financementsalternatifs et réfléchit au développement del’argent éthique afin de favoriser l’accès aucrédit pour des initiatives qui donnent la prio-rité à l’utilité sociale et culturelle, la solidaritéinternationale et l’écologie, au Luxembourg etdans les pays en voie de développement.Pour plus d’information: http://www.etika.lu

3. Un écho en est donné dans les articles deFrédéric Mertz et de Véronique Bourgeois auxpages 11 et 12.

Page 10: Bureau de dépôt - Bruxelles X L’ESPERLUETTE

Analyse

10

A près la journée d’étude surla mondialisation, une par-tie du cours de Méthode a

été consacrée à l’évaluation duprocessus mis en œuvre et ducontenu ou des informationsapportées.

LE DÉROULEMENT DE LA JOURNÉEAu niveau du processus, les étu-diants ont émis peu de remarques.Pour eux, tout s’est déroulécomme prévu, à une exceptionnotable: le débat contradictoire n’apu avoir lieu, suite à la défectionen dernière minute du chef d’entre-prise. L’absence d’un représentantdu banc patronal a entraîné pasmal de conformisme au niveau dudébat des idées et une certaineapathie au niveau de la dynamiquepuisque les deux autres interve-nants originaires des mouvementssociaux chantaient à peu près lemême refrain.

Par ailleurs, l’aspect interdiscipli-naire de la démarche a été forte-ment apprécié par les étudiants,puisqu’il leur a permis de mieuxcerner les diverses facettes d’unphénomène complexe. Cet aspectétait présent dès la naissance duprojet et à chaque étape de sonélaboration via une approche danschaque discipline. ■

Du côté du contenuLes étudiants ont relevé quelques points qui leur semblentimportants pour l’analyse et la compréhension. Voici un brefinventaire de leurs remarques prises sur le vif:

LES DÉCOUVERTES ET LES APPRENTISSAGES• Les résistances à la mondialisation ont des origines diversifiées:

les positions de la CSC et d’Attac ne sont pas toujours les mêmes.• Le citoyen doit savoir ce qu’il veut et porter sa réflexion bien plus

loin que son petit porte-monnaie.• La journée d’étude a modifié mes comportements d’acheteur.• Pour être fort, il faut être organisé.• La mondialisation n’est pas un phénomène nouveau même si beau-

coup l’ignore.• Il faut conscientiser: beaucoup de personnes ou de professions

ignorent toutes les conséquences de la mondialisation.• Les apports des sciences humaines paraissent parfois contradic-

toires. Ceci nous amène donc à être nuancé, modéré et à poserun regard plus critique.

• Les enjeux sont posés et ainsi mieux compris.• Pour faire face à ce problème, il est important de faire des petits

pas et de les continuer.

LE CÔTÉ “FACILE”• Suivre les exposés et mieux comprendre les enjeux de la mondia-

lisation.• Regrouper les questions, les catégoriser.• Evaluer en sociologie.• Elaborer et mener des enquêtes.• Aller à la découverte des produits équitables.

LES ASPECTS PLUS DIFFICILES• Mettre en commun les questions.• Savoir susciter la contradiction dans un milieu ou un groupe unani-

me.• Accepter de perdre à court terme pour gagner à long terme.• Accepter que ce que l’on perd n’a pas la même valeur que ce que

les autres gagnent: les valeurs sont en effet différentes en fonc-tion de sa position.

• Entrer dans un débat où tout est joué puisqu’il n’y a pas d’aviscontradictoire.

Evaluation de la journée par les étudiants

PAR Yvon Burnet, formateur ISCO et les étudiants du Groupe ISCO de Libramont

Page 11: Bureau de dépôt - Bruxelles X L’ESPERLUETTE

tant indifférent à la souffrance et àl’injustice mondiale.

L’analyse économique des circuitsfinanciers globaux permet demieux comprendre la réalité éco-nomique de la Province deLuxembourg: licenciements pour“convenance boursière”, délocali-sations, flux transfrontaliers versle Grand-Duché voisin dont la crois-sance économique doit énormé-ment à cette mondialisation, …

Autant de phénomènes qui unefois analysés dans le cours d’éco-nomie permettent un engagementmilitant plus solide et une ouvertu-re aux autres plus réelle.

Pour preuve encore de cette sensi-bilisation, le choix par certains étu-diants de sujets de mémoire enlien avec la mondialisation: “Lecommerce équitable dans le sec-teur des jouets” ou encore “Lesplacements financiers éthiques etresponsables”.

QUAND LA MONDIALISATIONRENCONTRE LA CULTURE

C’est évident, Libramont n’est pasune mégalopole cosmopolite. Onn’y rencontre pas tous les goûts ettoutes les couleurs du Monde àchaque coin de rue. Aborder lamondialisation culturelle dans ungroupe ISCO ne se fait pas de lamême manière si on est formateurà Bruxelles ou à Libramont. Eneffet, les problématiques, lesquestions, les intérêts et lescontextes sont très différents. Etpourtant… La première étape du

Analyse

11

S eattle, Gènes, Porto Alegresont devenus des villes-symboles du mouvement

altermondialiste. Ou devrions-nousplutôt dire “des” mouvementsaltermondialistes, tant ils sontnombreux et diversifiés dans cettegalaxie: cela va des plus connuscomme Greenpeace, les mouve-ments “traditionnels” comme lessyndicats jusqu’au très brésilien“Mouvement des Sans-Terre”, enpassant par des associations cari-tatives catholiques, des anarchis-tes convaincus, des militants de lapaysannerie africaine ou le trèsmédiatique “Attac”. D’où viennentces mouvements? Qu’est-ce quiles rassemble? L’altermondialismepeut-il constituer un mouvementaussi durable et solide que cer-tains mouvements sociaux desannées ’60? Ou bien est-il conda-mé à s’essoufler au vu de la diver-sité des courants? Le fait de dési-gner un ennemi commun dans leNéo-libéralisme est-il suffisant pourfédérer les acteurs de ce mouve-ment?

Ces questions pourraient paraîtrebien éloignées de la réalité quoti-dienne des étudiants libramontois.

Et pourtant! L’engagement syndi-cal, associatif ou mutualiste,même s’il est situé dans une pro-vince rurale, ne laisse pas le mili-

Mondialisation-s et Action-s collective-s ou ISCO Libramont au coeur de la Mondialisation

PAR Frédéric Mertz, formateur ISCO

cours de sociologie sur la mondia-lisation a consisté à définir ce quechacun entend par culture: bienentendu, il ne s’agit pas unique-ment de la culture au sens strict(les arts, la littérature, la musique)mais plutôt de ce qui fait de cha-cun de nous des êtres singulière-ment différents.

Or, la mondialisation des échangeséconomiques draine avec elle unecertaine uniformisation et mar-chandisation de la culture: langueanglaise, modes alimentaires,organisation du travail, idéologies,valeurs diffusées dans les grossesproductions cinématographiques àsuccès. Que faut-il en penser?Quelles sont les réactions face àce type de domination culturelle?Faut-il se replier sur soi? Commentprotéger sa propre culture tout enrestant ouvert à la culture del’Autre?

Avec les étudiants, nous avonsréfléchi, en aval et en amont de lajournée d’étude, à la notion dediversité culturelle, notion touteaussi importante que celle de bio-diversité pour la faune et la flore.La diversité culturelle permet derelativiser sa propre culture: “maculture n’est pas figée et homogè-ne”. Au contraire, ma culture estavant tout le fruit des échangesavec des cultures différentes.

Pour bien intégrer la notion dediversité culturelle, les étudiantsont travaillé sur des contes afri-cains et ont analysé que l’on peuten faire au regard de la mondialisa-tion culturelle. ■

Page 12: Bureau de dépôt - Bruxelles X L’ESPERLUETTE

Pour Ph. Van Parijs, la justice estune affaire de répartition tenantégalement compte des intérêts detous les membres de la société(concept d’égalité des individus).Cette répartition équitable neporte pas directement sur lesrésultats (revenus, niveaux debien-être, prestige, reconnaissan-ce, influence, pouvoir) mais sur lespossibilités (chances, opportuni-tés, dotations) offertes, garantiesà chacun. Bref, elle concerne cequi est donné à chacun et non cequ’il en fait (concept de responsa-bilité). Par conséquent, il estimportant de neutraliser l’impactsur les possibilités de chacun, del’origine familiale et sociale, maisaussi des talents ou des handi-caps que l’on doit à ses gènes ouaux accidents de la vie. Et decondamner et bannir toute limita-tion liée à la mobilité géographi-que, toute forme de discriminationraciale, sexuelle, religieuse, lin-guistique, dans l’accès à l’éduca-tion, au logement, à l’emploi.

MALGRÉ TOUT, LES INÉGALITÉS SUBSISTENT…D’autre part, la répartition équita-ble de ces possibilités n’est pasune répartition strictement égale,ni aussi égale que possible. Ils’agit plutôt de maximiser ce quipeut être donné à chacun. Des iné-galités peuvent donc être justi-fiées, à condition qu’elles contri-buent à améliorer le sort desmoins avantagés (concept d’effica-cité). On parlera dans ce cas derépartition selon un critère de“maximin” soutenable: au sens demaximisation du minimum.

Analyse

12

P our préparer la journée du 3février au cours d’Introduc-tion à la philosophie, nous

sommes partis de la définition dela justice sociale proposée parPhilippe Van Parijs dans une opti-que “libérale égalitaire” avec laquestion: qu’est-ce qu’une nationjuste?, puis sa mise en œuvre auniveau de l’entreprise (qu’est-cequ’une entreprise juste?) et dumonde (qu’est-ce qu’un mondejuste?)1… Certaines questions quepeut se poser le consommateurdésireux d’adopter un comporte-ment juste ont été creusées dansle cours2. Elles seront alors prolon-gées en mars et avril par les réac-tions des étudiants suite à cettejournée d'étude.

Ensuite, pour élargir le débat etsituer les prises de position “libé-rales égalitaires” dans leur contex-te historique et théorique, nousaborderons plus longuement qua-tre grands courants de l’éthiqueéconomique et sociale: l’utilitaris-me, le libertarisme, le marxisme,avant de terminer par une présen-tation plus systématique et globalede l’égalitarisme libéral de JohnRawls.

L'IMPORTANCE DU DONA la base de la réflexion menéeavec le groupe, se trouve la défini-tion de la justice dans une optique“libérale égalitaire”. Incarné pardes penseurs politiques contem-porains, notamment le BelgePhilippe Van Parijs, ce positionne-ment théorique en éthique écono-mique et sociale articule solidaritéet tolérance, égale sollicitude pourles intérêts de chacun et égal res-pect pour le choix de vie de cha-cun.

Mondialisation sous la lunette de la justice libérale égalitairePAR Véronique Bourgeois, formatrice ISCO

Page 13: Bureau de dépôt - Bruxelles X L’ESPERLUETTE

13

Analyse LA NEUTRALITÉ FACEÀ LA DIVERSITÉEnfin, il faut que ce critère d’égali-té (c’est-à-dire de “maximin” despossibilités) soit formulé d’unemanière neutre, impartiale par rap-port à la diversité des conceptionsde la bonne vie présentes dansnos sociétés pluralistes (conceptde neutralité). Par exemple, dansla clarification de la notion de “pos-sibilités” et dans la manière de lesmesurer, il ne peut pas s’agir deprivilégier la possibilité d’assister àun concert d’un orchestre sympho-nique plutôt qu’à un festival de rap(ou l’inverse).

Mais qu’en est-il de la liberté danscette conception libérale égalitairede la justice sociale? La justicesociale doit être entendue commela distribution équitable de la liber-té comme possibilité réelle (passeulement de droit) de réaliser saconception de la vie bonne quellequ’elle soit - et non une conceptionparticulière imposée “du dessus”.

QUELLES STRATÉGIES POURUNE JUSTICE MONDIALE?Au niveau mondial, nous sommesconfrontés à des inégalitésconcernant la liberté de mouve-ment (instrument par excellencede l’égalisation des possibilités),ainsi qu’à des inégalités de riches-se entre les pays. La citoyenneté/l’appartenance à différentesnations est donc un facteur d’iné-galité de bien-être, de possibilités,puisque elle détermine l’accès àdes marchés de l’emploi distincts,des possibilités distinctes de for-mation et des systèmes très iné-gaux de droits sociaux.

Pour Ph. Van Parijs, la réponse estdouble: donner à chaque citoyen laliberté de mouvement; et en mêmetemps, encourager le capital à allertrouver au plus vite le travail/les tra-vailleurs là où ils sont, donc encou-rager l’investissement de capital duNord vers le Sud (délocalisations)mais surtout commencer par ouvrirles marchés du Nord à tous les pro-duits du Sud. Il s’agit donc de jouerà 100% la carte de la mondialisa-tion du commerce et de l’investis-sement pour réaliser la justice mon-diale, mais tout en la balisant.

Deux stratégies peuvent êtremises en œuvre pour atteindrecette justice mondiale.

Première stratégie: la globalisationd’un pouvoir politique susceptibled’affecter la distribution des res-sources à l’échelle mondiale. Carplus la redistribution opère à unniveau centralisé, plus il peut yavoir redistribution des nationsriches vers les nations pauvres, etmoins les nations sont forcées à laconcurrence fiscale, à la baissepuisque ce qui est prélevé sur unterritoire national particulier neprofite plus intégralement ni exclu-sivement à la population de ce ter-ritoire.

Deuxième stratégie: le patriotismeà tous les niveaux de pouvoir dis-posant d’une capacité redistributi-ve importante et par tous lesmoyens qui ne desservent pasl’objectif ultime de justice comme“maximin” soutenable. L’essentieldes compétences redistributivesse situe actuellement à un niveaubeaucoup plus décentralisé, et estpar conséquent soumis à la mena-ce de délocalisations du capital etdu capital humain nationaux versdes lieux où la pression redistribu-tive est moindre. Sauf si ceux quicontrôlent l’allocation de ce capitalne sont pas simplement en quêtedu rendement net le plus élevé,mais attachent de l’importance àleur ancrage dans un territoirenational et adhèrent au projet decette nation. ■

1. Professeur à l’Université catholique deLouvain-La-Neuve et responsable de la ChaireHoover d’éthique économique et sociale. Il aproposé ces définitions notamment lors d’uneconférence donnée le 13/12/2001, dont letexte est disponible sur le sitewww.etes.ucl.ac.be “Qu’est-ce qu’une nationjuste, un monde juste, une entreprise juste?”.

2. Axel Gosseries, chargé de recherche duFNRS, Chaire Hoover d’éthique économiqueet sociale, et Facultés des sciences philoso-phiques (UCL). “Qu’est-ce qu’un consommateur juste?”, texteremanié de l’exposé présenté le 23 février2002 à l’Institut de Formation Sociale(Luxembourg), et disponible sur le sitewww.etes.ucl.ac.be

OUTILSPÉDAGOGIQUES

L es Magasins du Monde-OXFAM ont publié des ouvra-

ges et des outils pédagogiquesmettant en lumière la manièredont les multinationales font la loiau détriment des droits humainset de la démocratie. Ces outilsproposent également des alterna-tives.Multinationales, mondialisa-tion et commerce équitables:cet ensemble d’outils pédagogi-ques présente de manière détail-lée et illustrée des analyses de lasituation dans un secteur particu-lier du commerce mondial, avecdes documents écrits (articles depresse) et iconographiques (sché-mas, affiches), des pistes d’ac-tion et de réflexion. Le derniercahier propose différentes métho-des d’animation à partir des dos-siers précédents pour débattre etagir.A titre d’exemples, on peut yretrouver une analyse critique dumodèle de développement géné-ré par Ikéa, ou celui de Monsanto,du prix de la filière DouweEgberts, ou encore une présenta-tion de l’influence de Walt Disneysur le comportement desenfants, mais également une ana-lyse de la démarche Made indignity du commerce équitable.Ces analyses permettent de pro-poser des alternatives de com-merce équitable. ■

Page 14: Bureau de dépôt - Bruxelles X L’ESPERLUETTE

Mouvement en campagne

14

Sexisme: résistons aux préjugés!

PAR Hafida Bachir, secrétaire générale adjointe de Vie féminine

FAIRE ÉVOLUER LES MENTALITÉSET SENSIBILISER

D epuis 1981, la “loiMoureaux” pénalise lesactes racistes ou xénopho-

bes. Pour le sexisme, il n’existerien de tel. Pourtant le sexisme estquotidien et ses effets pernicieuxsont dévastateurs: est-il normalque les femmes gagnent environ20% de moins que les hommes?Qu’un homme se permette d’ac-coster une femme en lui disantqu’elle est “bien roulée”? Qu’unemployeur soit réticent à engagerune femme parce qu’elles “finis-sent toutes par tomber encein-tes”? Que les pages des catalo-gues de jouets soient roses pourles filles et bleues pour les gar-çons? Qu’une fille qui fait de l’esca-lade passe pour un garçon man-qué et qu’un garçon qui joue à lapoupée soit traité de “tapette”?

Ces exemples prouvent que mal-gré des années de lutte féministe,des inégalités persistent et serecomposent. Dans la sphèrepublique et privée, des stéréoty-pes sexistes continuent à condi-tionner le développement de l’identité des femmes et les rôlesqui leur sont traditionnellementdévolus.

Pour contrer ces inégalités etconstruire une société qui laisseune réelle place aux deux sexes,Vie Féminine lance une campagnecontre le sexisme. Son objectif estde faire évoluer les mentalités, desensibiliser le grand public à cettequestion et d’agir pour que ces-sent des comportements indignes

d’une société dé-mocratique.

Concrètement, VieFéminine souhaitedénoncer les a-gressions et dis-criminations aux-quelles les fem-mes sont quoti-diennement sou-mises, mettre enévidence les mé-

canismes par les-quels le sexismes’insinue dans noscomportements etmettre à jour lanocivité de certai-nes paroles ouattitudes intériori-sées dès le plusjeune âge.

Vie Féminine veutrappeler que le sexisme comme leracisme est une discrimination quine peut être ni excusée, ni accep-tée. Enfin, soutenir des actions etdes projets collectifs porteurs derevendications auprès des respon-sables politiques est un autre axede cette campagne.

UNE ANNÉE D'ACTIONS POURPLUS D'ÉGALITÉ ET DE RESPECT

Trois temps fortsLa campagne sera lancée le 8mars 2005 par une conférence depresse spécifique sur le sexismedans les médias, avec notammentune présentation de la campagneet des outils prévus: dossier péda-gogique “Sexisme, comprendrepour agir”, dépliant, affiches etcartes postales.

A cette occasion, Vie Fémininedécernera le prix J’en pince à laréalisation la plus égalitaire de l’an-née 2004-2005 et le prix J’enpince pas à l’initiative la plus sexis-te.

En outre, depuis janvier, les diffé-rentes régionales ont entamé leursactions spécifiques dans le cadre

Voici un écho des campagnes 2005 de la JOC, des Equipes populaires et de Vie Féminine.

Dans le prochain numéro, seront présentées celles de la CSC et de l’UCP.

Page 15: Bureau de dépôt - Bruxelles X L’ESPERLUETTE

Mouvement en campagne

15

de la campagne, avec des tempsforts régionaux ou locaux.

En avril, Vie Féminine lancera uneplate-forme pour obtenir une loiréprimant les propos et attitudessexistes, sur le modèle de cellequi punit le racisme. Elle s’adres-sera tant à l’associatif qu’auxmilieux ciblés par le biais de lacampagne.

Le 17 octobre 2005 dans le cadredes 24 heures de solidarité mon-diale des femmes et d’actionscontre la pauvreté et la violence(prévues par la Marche Mondialedes Femmes), Vie Féminine mar-quera le coup de manière spécifi-que en s’inscrivant dans l’actionsymbolique organisée par la coor-dination belge de la MarcheMondiale ce jour-là.

La campagne se clôturera le 8mars 2006 par un temps fort quimettra en évidence les produc-

tions réalisées ainsi que des reven-dications politiques autour dusexisme. Cette parole publiques’inscrira dans la perspective desélections communales.

Durant toute l’année 2005, la thé-matique de la petite enfance etstéréotypes sexistes sera au cœurdes activités des ServicesMaternels et Infantiles de VieFéminine.

Dans le cadre d’un projet euro-péen, ils organiseront des modu-les de formation pour sensibiliserles professionnelles de la petiteenfance (puéricultrices, accueillan-tes…) aux stéréotypes sexistesdans le domaine de l’éducation. Ceprojet aboutira à la productiond’une brochure qui servira de baseà la sensibilisation et à la forma-tion. Cette approche éducativesera également intégrée dans laformation des professionnelles del’accueil en promotion sociale. ■

POUR TOUS RENSEIGNE-MENT: HAFIDA BACHIR:02/227 13 00 OU

[email protected]

Des outilspour lutter etsensibiliser ausexismeUn dossier pédagogique “lesexisme, comprendre pouragir”

Constitué de neuf fiches théma-tiques, la première partie de cedossier plante le décor enmatière de sexisme. Qu’est-ceque le sexisme? Les femmessont-elles les bienvenues en poli-tique? Les médias sont-ils sexis-tes? L’école traite-t-elle de lamême manière les filles et lesgarçons? Le milieu syndical est-il un bastion d’hommes? Cesquestions trouvent réponsedans les fiches dont chacuneest consacrée à un milieu pré-cis: la politique, les médias, lajustice, le milieu syndical, lemilieu professionnel, le milieusportif, l’école, la famille et larue. La deuxième partie du dos-sier fait place à des fiches d’ani-mation pour servir de support àtout débat sur le sexisme. Enfin,le dossier se clôture avec un jeu“Trivial sexiste”, un moyenagréable de vérifier ses connais-sances en matière de sexisme.

Un dico anti-sexiste est unoutil ludique et informatif réalisésous forme d’abécédaire quidonne une série de conseilspour traquer le sexisme dansson quotidien.

Des cartes postales pourrecueillir des témoignages àpropos d’attitudes ou de com-portements sexistes observésautour de soi.

Des affiches, des autocol-lants et un dépliant.

Page 16: Bureau de dépôt - Bruxelles X L’ESPERLUETTE

Mouvement en campagne

16

LA CAMPAGNE DE LA JOCDepuis le sommet de Lisbonne en2000, l’Europe s’est fixée commeobjectif de devenir pour 2010 unesociété de la connaissance et del’économie performante basée surl’équilibre entre l’emploi, l’écono-mie et l’environnement.

façonné pour un marché de l’em-ploi type et donc perdre la libertétant rêvée.

Dans ce nouveau mode de pen-sée, l’allocation qui est un droit,devient une récompense pour lesplus méritants des chercheursd’emploi.

L’un des documents préparatoiresremis aux demandeurs d’emploi,dans le cadre du plan d’accompa-gnement, est particulièrementrévélateur du système défini pourles jeunes dans lequel obligation etliberté deviennent des synonymes. Les publicités pour les intérim sontégalement révélatrices de cet étatd’esprit. Leurs messages pour-raient s’énoncer ainsi: “Sache quetout le monde s’investit dans larecherche d’un emploi, mêmeSuzanne d’une agence intérim. Tune dois plus avoir mauvaiseconscience d’aller voir un matchde foot: Suzanne peut interromprela partie à tout moment et t’annon-cer que tu as un nouveau boulot.”

ENQUÊTE DE LA JOC SUR LE TERRAINDes jeunes de plusieurs régions sesont interrogés sur leur situation.Ils ont livrés face à la camérabeaucoup d’expériences étonnan-tes.

Par exemple comment ils n’ontpas pu s’inscrire dans une agenced'intérim, comment ils ont été trèsrapidement catalogués, commentils sont déboussolés par la situa-tion qu’ils vivent, comment ils ontenvie de devenir autonomes, ….

Afin d’atteindre cet objectif, diffé-rentes réformes sont mises enplace: la réforme du minimex, lasuppression de l’article 80, laréforme de l’article 36, qui ontpour conséquence d’enfoncer deplus en plus les plus fragilisés etnotamment les jeunes.

Côté patronal, depuis 2003, laF.E.B. a dénoncé ce qu’elle consi-dère comme le manque de répres-sion exercée sur les “chômeurs -profiteurs”. Voilà comment laconnaissance, l’économie et l’em-ploi s’allient non pas pour luttercontre de vrais fléaux comme letravail au noir mais plutôt pourattaquer une partie non négligea-ble de la société affaiblie par sasituation de dépendance au systè-me.

Aujourd’hui, la chasse est ouverte.Dans le rôle de rabatteurs, lesorganismes régionaux traitant lesaffaires d’emploi et dans le rôle duchasseur, l’ONEM.

En d’autres termes, l’ONEM exigedes demandeurs d’emploi, l’accep-tation de n’importe quel boulot etle FOREM propose de les accom-pagner dans leur recherche.Actuellement de nombreux jeunesont été convoqués soit par l’un,soit par l’autre. Une grande partiede ceux-ci n’ayant pas répondu àcette convocation ont donc étésanctionnés.

En tout cas, il est clair que pourles jeunes, l’entrée dans le mondedu travail se résume à rentrer dansle système, autrement dit à être

La chasse est ouverte Sus aux chômeurs-profiteurs

PAR Nicolas Léonard, responsable national JOC

Page 17: Bureau de dépôt - Bruxelles X L’ESPERLUETTE

Mouvement en campagne

17

Aujourd’hui, le GPS (Générateur dePerspectives pour Sans-emploi)est en panne faute de carburant etpourtant il y avait des promessesde 200.000 emplois!

Les jeunes n’acceptent pas cettesituation, le travail ne doit pas êtreau centre de tout, ils ne veulentpas être rentables.

Les mesures prises dans le pland’activation de recherche d’emploisont subjectives. Comment les jeu-nes peuvent-ils prouver qu’ils ontété assez entreprenant dans leursrecherches? Dans notre enquête,les jeunes nous disent qu’ils reçoi-vent en moyenne 1 réponse pour6 demandes envoyées. Qui va-t-oncroire?

LA JOC SE POSITIONNEFace à un contexte où le problèmen’est pas de chercher du travailmais d’en trouver, où les victimesdeviennent coupables et où l’es-poir virtuel réside en un “star aca-demy” ou dans le statut d’indépen-dant, la JOC dénonce un certainnombre de problématiques négati-ves pour les jeunes.

• Comment a-t-on informé les jeu-nes et qu’est-ce que la JOC peutmettre en place?

• L’allocation de chômage devientun mérite, mais de quoi?

• Le jeune chômeur est considérédès le départ comme coupabled’une situation qui le dépasse.

• Comment peut-on être valorisépar un boulot qu’on a été obligéd’accepter?

Durant 2005, la JOC va poursuivresa campagne pour dénoncer leprojet de “chasse aux chômeurs”et lutter pour un emploi juste pourtoutes et tous. ■

Agir pour une consommation responsable

PAR Monique van Dieren, permanente communautaire aux Equipes populaires

E n 2005, les Equipes Po-pulaires organiseront deuxmoments forts de sensibili-

sation et d'action autour de l'éner-gie et du crédit. Ils s'inscriventdans une réflexion plus globale surle modèle de consommation et dedéveloppement, qui génère desinégalités sociales et qui menacela planète.

S'interroger et agir sur les choixde consommation sont les deuxaxes privilégiés poursuivis par ladémarche des EP autour de l'ac-cès aux biens et aux services, etcelui des risques liés aux excès deproduction et de consommation.

ENERGIE: DE L'ACCÈS AUX EXCÈSDepuis octobre 2004, les EP parti-cipent à la campagne “l'énergiedans ma commune” lancée parInter-Environnement. Elle proposetout d’abord une sensibilisationdes citoyens aux enjeux liés àl'énergie (coût de l'énergie, impact

Page 18: Bureau de dépôt - Bruxelles X L’ESPERLUETTE

Mouvement en campagne

18

environnemental,…). Ensuite, elleinvite les collectifs locaux à inter-peller les autorités communalessur leur propre gestion deconsommation d’énergie et sur lamanière dont elles encouragentles citoyens à maîtriser leurconsommation d'énergie.

Concrètement, la sensibilisationdes citoyens s'est effectuée lorsde visites de sites d’éoliennes(Perwez et Gembloux), de soiréesd'information et de programmesde formation. A ce jour, les fédéra-tions de Charleroi, Brabant wallon,Liège, Mons et Namur sont impli-quées dans cette campagne.Maintenant est venu le temps del'interpellation au niveau des com-munes. L'objectif fixé par Inter-Environ-nement est l’interpellation par desgroupes de citoyens d’au moinsune commune sur quatre enWallonie. La démarche et lesactions des EP s'inscrivent danscet objectif en invitant les groupeslocaux à interpeller leur communesur la politique énergétique. Pourles y aider, une lettre-type a étérédigée et une série de questionssont suggérées.En fonction des réponses (ou desnon-réponses!), les groupes sontensuite invités à renouveler leurdémarche auprès de leurs autori-tés communales sur les points par-ticulièrement négligés ou “oubliés”par la commune, et à organiser undébat public sur la politique éner-gétique communale.

La participation des EP à cettecampagne s'inscrit dans une cam-pagne plus globale des EP sur l'ac-cès à l'énergie domestique. Pournous, l'accès est compris commele seuil de consommation à attein-dre pour tous, à un prix abordableet avec intervention des pouvoirspublics. Mais il s'agit aussi de revendiquerl'accès aux énergies propres etaux techniques pour économiserl’énergie (chauffage, éclairage, iso-lation thermique…).

Le “Réseau wallon pour l'accèsdurable à l'énergie”, initié par lesEP, a pour mission de porter cesrevendications dans le débat politi-que. La charte de ce réseau est encours d'élaboration.

CRÉDIT FACILE? N'AVALONS PAS N'IMPORTE QUOI!Le crédit et le surendettementsont le deuxième cheval de batail-le des EP pour 2005. La précarisa-tion des revenus et l'augmentationdes coûts liés aux besoins vitaux(logement, alimentation, énergie,santé, téléphonie…) mettent deplus en plus de ménages dans unéquilibre financier très fragile,voire impossible. De nombreusessituations de surendettement nesont plus liées à une consomma-tion excessive mais à des revenusinsuffisants ou précaires. Le moin-dre accident de la vie ou une ges-tion aléatoire du budget sont dèslors fatals.

On constate également que deplus en plus de personnes ontrecours au crédit par un autrebiais que celui des banques ou desorganismes de crédit. Des ouver-tures de crédit sont désormaisproposées par des grandes surfa-ces ou des sociétés de vente parcorrespondance, ce qui gonfle demanière inquiétante les chiffres dusurendettement. Selon la Centraledes crédits, 38% des contratsdéfaillants concernent les ouvertu-res de crédit.C'est précisément aux dangers dece type de “crédit facile” (les

ouvertures de crédit) que les EPont sensibilisé l'opinion publiquelors d’une “Journée sans crédit”organisée le 27 novembre 2004,en Wallonie et à Bruxelles. Lesmembres du mouvement étaientprésents aux abords des grandessurfaces et sur les marchés pourdistribuer des documents d'infor-mation et y organiser des débatspublics.

L'intérêt du public rencontré lorsde cette journée d'action et l'im-pact dans les médias ont favoriséla poursuite de cette sensibilisa-tion. Des outils pédagogiques sontmis à la disposition des groupesqui souhaitent aborder cette ques-tion, et une deuxième “Journéesans crédit” est déjà prévue le 26novembre 2005. ■

POUR PLUS D’INFORMATION: EQUIPES POPULAIRES AU 081/73.40.86

Page 19: Bureau de dépôt - Bruxelles X L’ESPERLUETTE

Vie de l’ISCO

19

Mobilisation collective autour du mémoire

PAR Anne SCHEUNE, coordinatrice ISCO Charleroi-Thuin

E n juin 2004, lors du Conseilélargi de classe de fin deparcours ISCO du “groupe

du jeudi de Charleroi”, dix-huit étu-diants terminaient quatre annéesde cours.

Que de chemin parcouru … Que le temps est vite passé …Et ce n’est pas fini… Ils veulent encore nous voir … Ils en redemandent …

Soucieux de mener leur formationà son terme ensemble et ne sesentant pas assez armés pour lefaire, les étudiants nous ont inter-pellés afin de nous demander d’or-ganiser une formation complémen-taire consacrée au mémoire.

Ils souhaitent présenter leur

mémoire ensemble …

Nous nous mobilisons pour

qu’ils y parviennent …

Devant cette volonté collective,nous ne pouvions que répondrefavorablement à leur initiative.

Un petit groupe d’étudiants s’estréuni début juillet pour program-mer 10 journées de formationcomplémentaires au cours des-quelles ils pouvaient acquérir desoutils méthodologiques destinés àles aider dans l’élaboration de leurmémoire.Ainsi, après avoir fait le point surles problématiques choisies et lastructuration du mémoire, desoutils sur la réalisation d’une biblio-graphie, l’organisation de la docu-mentation, l’analyse de docu-ments, et les différentes techni-ques de récolte des données ontété abordés pendant trois jour-nées.

Pour les trois journées suivantes,les matinées ont été consacrées àla recherche sur internet, la miseen page, des notions de traite-ment de texte et la réalisationd’une présentation par power-point.

Enfin, les deux derniers joursseront consacrés à la présentationorale du travail sur base d’exerci-ces de mise en situation.

EXPÉRIENCE CONCLUANTECette initiative portera-t-elle sesfruits? Nous le saurons en avril etverrons combien de présentationsauront lieu.

Néanmoins, nous pouvons déjàtirer quelques enseignements decette expérience.

• Le temps consacré au démarra-ge du mémoire doit avoir uneplace plus importante dans laformation. A l’heure actuelle,c’est surtout au cours de métho-de que l’élaboration du mémoireest confiée. N’est-ce pas trop endemander à un cours qui necompte que 28 périodes parannée et qui a un cahier de char-ges déjà bien rempli? Dès ledébut de la troisième année, uncours de méthodologie de larecherche ne devrait-il pas êtreenvisagé?

• Le rôle des directeurs et accom-pagnateurs de mémoire mérite-rait aussi une clarification. Eneffet, tous sont-ils conscients,en acceptant, du temps qu’elledemande et des difficultés aux-quelles elle confronte?

• La difficulté que les étudiantsont à trouver ou plutôt prendre letemps nécessaire en dehors ducongé-éducation payé pour leurmémoire. Des temps pour larecherche pourraient-ils êtredégagés pendant les journéesde formation? La présentationorale du mémoire ne devrait-ellepas coïncider avec la fin de laformation?

Bref, une expérience enrichissantedont il faudra reparler à d’autresmoments dans d’autres lieux. ■

Page 20: Bureau de dépôt - Bruxelles X L’ESPERLUETTE

En bref

20

L a “Coordination et Initiatives pour etavec les Réfugiés et Étrangers”(CIRÉ) a récemment fêté un demi-siè-

cle d’existence. À cette occasion, la revuePolitique a publié un numéro hors-série inti-tulé “Réfugiés et étrangers en Belgique:vers un horizon solidaire - 1954-2004”.Divisé en quatre parties, ce numéro s’ou-vre sur les principales interventions qui ontjalonné la journée de célébration des 50ans le 17 septembre dernier. La deuxièmepartie se veut avant tout informative: on yprésente le Ciré, son objet social, sonfonctionnement et les organisations qui enfont partie. La troisième est plus picturaleet pédagogique: elle reprend les grandeslignes de l’exposition réalisée par le MRAXet le Ciré sous la direction d’Anne Morelli“Les émigrants belges d’hier, un miroirpour aujourd’hui” (toujours disponibleauprès du Ciré). Enfin, pour la quatrième et dernière partie,place à la création et à l’imagination: leCiré a demandé à différents protagonistes(artistes, hommes politiques…) d’imaginerce que pourraient être les politiques d’asi-le et d’immigration de la Belgique dans 50ans. Le résultat est étonnant: courtesœuvres de fiction, poèmes, textes deréflexion prospective, photos, dessins,tableaux, etc. Bref, un patchwork déton-nant, très, très loin du modèle danois d’im-migration tant rêvé par Patrick Dewael.■

“RÉFUGIÉS ET ÉTRANGERS EN BELGIQUE: VERS UN HORIZON

SOLIDAIRE - 1954-2004: LE CIRÉ A 50 ANS”, NUMÉRO

HS1, JANVIER 2005, 6,00 € - TÉL. (POLITIQUE):02/535 06 84, TÉL. (CIRÉ): 0/ 629 77 10.

PAR Catherine Morenville, Démocratie

TSUNAMI…:Appel à la solidarité

A présent, nous savons tous ce que ce mot signifie… etnous connaissons les dégâts qu’il a causés dans lesrégions sinistrées. Entre Noël et Nouvel An, nous avons

été submergés d’images et de témoignages de cette terriblecatastrophe qui a touché plusieurs pays du sud-est asiatique.Une véritable situation de détresse avec des conséquences àplus long terme.

Plusieurs projets des partenaires de Solidarité Mondiale ontété littéralement submergés. C’est le cas dans la région deMadras en Inde, de Negombo au Sri Lanka et de Sumatra enIndonésie. Nous avons immédiatement téléphoné, faxé,envoyé des courriers électroniques pour faire part de notresolidarité avec les organisations partenaires touchées. D’unemanière ou d’une autre, toutes s’étaient déjà attelées à dispen-ser les premiers secours.

Ainsi, le Christian Workers Movement à Madras coordonne l’ai-de qui est apportée à une dizaine de villages de pêcheurs lelong de la côte. Ce mouvement a engagé ses volontaires etmis à disposition son infrastructure. Le groupe cible de cetteaide concerne les femmes, les personnes âgées et les orphe-lins. Au Sri Lanka, cette organisation fait de même dans la régionde Negombo sur la côte fortement sinistrée. Nous avons peude nouvelles de cette région, toutes les lignes de communica-tion ayant disparu ou étant surchargées. Le National WorkersCongress, syndicat au Sri Lanka, nous signale que chez euxaussi les pêcheurs ont été lourdement touchés par le tsunami,mais à l’intérieur des terres. Dans les zones franches, les quar-tiers ouvriers dans lesquels les travailleurs habitent sont sinis-trés. Nous avons également très peu de nouvelles de Sumatra,dans le nord de l’Indonésie où là ce sont surtout les orphelinsqui ont besoin d’aide aujourd’hui. Il est indispensable qu’ilssoient pris en charge.

Si cette aide d’urgence est indispensable, Solidarité Mondialetravaille également dans le domaine de la réhabilitation. Enconcertation avec nos partenaires, nous lançons dès à présentdes programmes permettant de contribuer à la reconstructiondes régions sinistrées. Cela se fait en concertation avec leCNCD et les autorités publiques de notre pays.

Entre-temps, nous avons déjà transféré des fonds à nos parte-naires pour faire face aux besoins les plus urgents dans leurrégion.

Nous faisons appel à votre solidarité pour aider nos partenai-res en Inde, au Sri Lanka et en Indonésie. D’avance, nous vousen remercions.

Versez votre contribution au numéro de compte:799-5500000-05 en mentionnant: TSUNAM

Pour rappel, tout don égal ou supérieur à 30,00 € bénéficie dela déduction fiscale.

POUR INFORMATION: ANTOINETTE MAIA, AU 02/246.38.81 OU 82

RÉFUGIÉS ET ÉTRANGERSEN BELGIQUE

UN N° SPÉCIAL DE“POLITIQUE” POURL’ANNIVERSAIREDU CIRÉ

Page 21: Bureau de dépôt - Bruxelles X L’ESPERLUETTE

Agenda

21

83ÈME SEMAINE SOCIALE WALLONIE-BRUXELLES

Télévision et démocratieCOMME CHAQUE ANNÉE, LES MILITANTS ET SYMPATHISANTS DU MOC ET DE SES ORGANISATIONS

SE RETROUVERONT À CHARLEROI LES 7 ET 8 AVRILPOUR PARTICIPER AU VASTE FORUM PROGRESSISTE DE LA SEMAINE SOCIALE.

Omniprésente, fascinante, repoussante… La télévision, c’est tout cela à la fois.La télévision, “fenêtre ouverte sur le monde” comme on disait jadis ou “la pire des aliénations”,comme on le pense souvent aujourd’hui?Téléréalité et information spectacle, mondialisation et localisme, concurrence et service public,représentation de l’autre et choc des cultures, image de guerre et guerre des images…: il y a dequoi débattre et, pourquoi pas, esquisser des alternatives…

JEUDI 7 AVRIL 2005, DE 10H00 À 17H15• Le paysage audio-visuel en Communauté française: enjeux et analyse, par Jean-Jacques

Jespers,professeur à l’ULB, journaliste (RTBF)• ATELIERS

- La télé-réalité: un nouveau langage contagieux? par Frédéric Antoine, professeur à l’UCL, Observatoire durécit médiatique- L'information et la guerre (le cas irakien)? par Marc Lits, professeur à l’UCL, Observatoire du récit média-tique- Télévisions locales et citoyens: enjeux stratégiques, par Jean-François Istasse, président du Parlement dela Communauté française, président de la Fédération des télévisions locales de Wallonie et de BruxellesVidéotrame.

• Comment traiter l’extrême droite dans les médias? par Vincent de Coorebyter, philosophe, directeurgénéral du CRISP

VENDREDI 8 AVRIL 2005, DE 9H30 À 16H30• Médias et mondialisation, l'image de l'autre: cohabitation culturelle ou choc des cultures? par

Dominique Wolton, spécialiste en communication politique, directeur de recherches au CNRS, auteur denombreux ouvrages consacrés aux médias

• Que reste-t-il de l’Education permanente à la télévision? par Myriam Katz, rédactrice en chef duLigueur (Ligue des Familles).

• Médias et mouvement social, par Marc Molitor, Journaliste (RTBF Radio).• Médias, citoyenneté et service public: quel enjeu politique? par Hugues Lepaige, journaliste, produc-

teur et auteur de documentaires. A publié de nombreux ouvrages sur l’avenir de la télévision publique. Il estco-éditeur de Politique, revue de débats dont le numéro de février est consacré à la RTBF.

• Le MOC face à l’info: une question d’actualité, par François Martou, président du MOC.

RENSEIGNEMENTS PRATIQUES:Dates: les 7 et 8 avril 2005Lieu: CEME (Charleroi Espace Meeting Européen) - Rue des Français, 147 - 6000 CharleroiInfo: Pour tout renseignement et inscription:

Maria Vasquez ou Mercédes Fernandez Chaussée de Haecht 579 à 1030 Bruxelles. Tél.: 02/246.38.51 ou 02/246.38.01 Fax.: 02/246.38.55

Dates à épingler

Page 22: Bureau de dépôt - Bruxelles X L’ESPERLUETTE

Dates à épingler

Agenda

22

Adresses des centres régionaux du CIEP

ATHrue de Gand 28 - 7800 Ath068/84.34.31BRABANT WALLONboulevard Fleur de Lys 25 - 1400 Nivelles067/21.89.91BRUXELLESrue Plétinckx 19 - 1000 Bruxelles02/508.89.60CHARLEROIboulevard Tirou 167 - 6000 Charleroi071/31.22.56CINEYrue E. Dinot 21/bte 6 - 5590 Ciney083/21.24.51LA LOUVIÈRErue du Marché 6 - 7100 La Louvière064/23.80.20LIÈGErue St-Gilles 29 - 4000 Liège04/232.61.61HUY-WAREMMEav. Albert Ier 6 - 4500 Huy085/21.11.33SERAINGrue Colard Trouillet 23 - 4100 Seraing04/385.03.63LUXEMBOURGrue des Déportés 39 - 6700 Arlon063/21.87.33MONSrue Claude de Bettignies 14 -7000 Mons065/35.39.63MOUSCRONrue St Pierre 52 - 7700 Mouscron056/33.48.68NAMURplace l’Ilon 17 - 5000 Namur081/22.68.71THUINrue du Pont 11 - 6530 Thuin071/59.16.13TOURNAIav. des États-Unis 10 bte 97500 Tournai069/88.07.64VERVIERSrue Laoureux 28 - 4800 Verviers087/33.77.07WALCOURT/COUVINrue de la gare 1 - 5660 CouvinCANTONS DE L’ESTVHS - Rotenbergplatz 19 - 4700 Eupen087/59.46.30

JOURNÉE “CYCLO-SOLIDAIRE” LE 1ER MAI AVEC SOLIDARITÉ MONDIALE

F orte et fière des trois éditions précédentes, Solidarité Mondiale orga-nise sa 4ème journée “Cyclo-Solidaire”. Cette année, la région de La

Louvière nous accueille le 1er mai prochain, à l’Institut Saint Bernard àManage.Sous le slogan “Roulez ici pour que ça marche là-bas”, les partici-pants, qu’ils soient cyclistes ou marcheurs, auront la possibilité de décou-vrir la richesse de cette région dite “sinistrée”, mais aussi de poser unacte solidaire avec nos partenaires du Sud en faisant parrainer les kilo-mètres parcourus au cours de la journée: Une boucle cyclo de 20 km lematin; l’après-midi deux boucles cyclo (une sportive de 40 km et une fami-liale de 20 km) et une balade pédestre de 12 km. Tout cela sera agré-menté d’un repas champêtre (à prévoir par les participants), d’un specta-cle “Les Déchaînés” à 17h00, d’animations pour les enfants durant toutela journée, d’un barbecue géant à 19h00 suivi d’une soirée dansante.

POUR EN SAVOIR PLUS ET POUR VOUS INSCRIRE: ANTOINETTE MAIA, SOLIDARITÉ MONDIALE, TÉL.: 02/246.38.82

Dans le cadre de leur CAMPAGNE SUR L’ÉNERGIE, les Equipespopulaires de Mons organisent un cycle de formation, dont les objectifssont de mettre l’accent sur la problématique de l’énergie, de donner auxanimateurs locaux des moyens pour sensibiliser et former le citoyen auxenjeux liés à la libéralisation, à nos modes de consommation, aux alterna-tives… et de ce fait, de réfléchir aux conséquences et implications pourle citoyen consommateur. Cette formation est également ouverte aux ani-mateurs et formateurs d’autres organisations d’éducation permanenteainsi qu’à toute personne intéressée.

LE MARDI 12 AVRIL À 19H30: L’ÉNERGIE: DE QUOI S’AGIT-IL? LE VENDREDI 15 AVRIL À 19H30: LES ENJEUX DE LA LIBÉRALISATION

LE SAMEDI 16 AVRIL À 9H30: LES MODES D’UTILISATION

LIEU: RUE DES CANONNIERS, 3 À 7000 MONS.CONTACT: EQUIPES POPULAIRES ELISABETH MAHIEU 065/35.48.49

LES NTIC POUR LE NON-MARCHANDINTERFACE 3 organise en 2005 un nouveau cycle de formations gratuiteaux technologies de l'information et de la communication au service desentreprises non-marchandes: initiation à l'utilisation de logiciels (Outlook,Access, Powerpoint, …), recherche efficace sur Internet, création et ges-tion d'un site web.

ADRESSE: 30 RUE DU MÉRIDIEN À 1210 BRUXELLES - TÉL.: MARIE JOSÉ BILLAUT 02/219.15.0

LUNDI 16 MAI 19è joggingMARCHE DES EQUIPES POPULAIRES À FLOREFFE

CONTACT: PATRICK DOULIÉ 081/73.40.86

Page 23: Bureau de dépôt - Bruxelles X L’ESPERLUETTE

Agenda

23

JEUDI 26 MAI: “LA QUALITÉ DE VIE DES AÎNÉS”Journée d'étude de la Commission aînés des Equipes Populaires sur “La qualité de vie des aînés” et en particulier sur la question des revenus (pension, assurance-autonomie, coût des maisons de repos).

DE 10H À 16H30, SALLE SIMONNE HENRI, ROUTE DE GEMBLOUX, 48 À ST SERVAIS - NAMUR. RENSEIGNEMENTS: MICHELE DI NANNO 081/73.40.86

FORMATIONS CIEP 2005Week-end BAGIC: Outils de base pour l’animation culturelle - les 21 et 22 mai 2005 (surtout pour les étu-diants inscrits en pré-bagic….). A LA MARLAGNE. ANIMATEURS: CHRISTIAN BOUCQ - FRÉDÉRIC LIGOT - POUR INFORMATION, CONTACTER FRANCINE BAILLET AU 02/246.38.41

Argumentation et animation de débat - les 2, 9 et 23 mai 2005 A LA MARLAGN. ANIMATEURS: CHRISTIAN BOUCQ - FRÉDÉRIC LIGOT - POUR INFORMATION, CONTACTER FRANCINE BAILLET AU 02/246.38.41

Exercer une fonction de responsabilité - les 11, 17, 18 mars et les 14 et 21 avril 2005A LA MARLAGNE. ANIMATEUR: ALAN KYNDT - POUR INFORMATION, CONTACTER FRANCINE BAILLET AU 02/246.38.41

Outils de base de la formation et de l’apprentissage - les 25 avril et 12 mai 2005A LA MARLAGNE. ANIMATRICES: MARINA MIRKES, NICOLE TINANT - POUR INFORMATION, CONTACTER FRANCINE BAILLET AU 02/246.38.41

LES SCIENCES DE L'ÉDUCATION À HORAIRE DÉCALÉVous êtes enseignant, éducateur, conseiller pédagogique, formateur d’adultes.Vous souhaitez réfléchir à vos pratiques, augmenter vos compétences, concevoir des projets nova-teurs, acquérir un diplôme universitaire tout en continuant à travailler

La FOPA - Institut de formation en sciences de l’éducation pour adultes - vous propose une licence en scien-ces de l’éducation.Prise en compte de l’expérience et du projet de l’étudiant / Approche pluridisciplinaire /Dispositifs de formation adaptés à des adultes / Horaires décalés.

OUVERTURES DE DEUX GROUPES EN SEPTEMBRE 2005 - FORMATION PARTIELLEMENT DÉCENTRALISÉE À LIBRAMONT. COURS LES MERCREDI SOIR ET SAMEDI OU LES

VENDREDI SOIR ET SAMEDI. EXAMENS D’ADMISSION LE 23 AVRIL ET LE 28 MAI - SÉANCES D’INFORMATION: A LIBRAMONT: 7 MARS ET 25 AVRIL, DE 20H00 À 21H30.IFPME, RUE DE LA SCIERIE 15A, 6800 LIBRAMONT. A LOUVAIN-LA-NEUVE: 21 MARS ET 9 MAI, DE 20H00 À 21H30. AUDITOIRE SOCRATE, PLACE CARDINAL

MERCIER 10, LOUVAIN-LA-NEUVE - RENSEIGNEMENTS: MADAME F. HODY - 010/47.29.05 - [email protected]. FOPA: 43, GRAND PLACE, 1348LOUVAIN-LA-NEUVE. WWW.FOPA.UCL.AC.BE

INVITATION ETDÉCOUVERTE DE L'AUTREA Bruxelles, la spécificité de l’ISCO est de concevoir et menerdes projets de formation en partenariat avec différents acteurspluralistes du monde de la formation et/ou socio-politiquebruxellois. Dans le cadre de sa formation, le groupe ISCOAnimation Gestion de Projet crée un théâtre-forum qu’il pré-sentera le samedi 18 juin 2005. L’ISCO bruxellois invité parla section du CIEP de Berchem-Sainte-Agathe en partenariatavec le Centre Culturel de Berchem “Le Fourquet” offre un espa-ce de diffusion à cette création (place de l’église, 15, 1082Bruxelles).Cette journée, porteuse de projets inter-groupe, se veut unerencontre conviviale entre étudiants et formateurs de diffé-rents groupes, anciens et nouveaux, à laquelle vous êtes tousconviés.

CELA POURRAIT ÊTRE L’OCCASION DE DÉVOILER VOS TALENTS CACHÉS! SI VOUS DÉSIREZ PARTI-CIPER AU GROUPE DE PILOTAGE DE CETTE JOURNÉE, N’HÉSITEZ PAS À NOUS CONTACTER.(NICOLE TINANT, CIEP-ISCO, B.P.50 - 1031 BRUXELLES; EMAIL: [email protected]).

Page 24: Bureau de dépôt - Bruxelles X L’ESPERLUETTE

Le Centre d’Information et d’Education Populaire du MOC(CIEP), est chargé des activités éducatives et culturelles du MOC.

Organisés en équipes régionales et communautaires, nousappuyons à travers la formation les activités du MOC et desorganisations qui le constituent. Notre souci est de donner auxgroupes et aux individus les outils nécessaires à leur engage-ment comme acteurs et citoyens et de participer au développe-ment d’une société démocratique par une réelle démocratisationdu savoir et une valorisation de l’action collective.

Notre originalité réside essentiellement dans la philosophie denotre travail et dans notre expérience accumulée d’une pédago-gie participative notamment à travers l’ISCO.

L’éducation permanente est notre quotidien, la formationnotre spécialité.

Contact:Centre d’Information et d’Education PopulaireChaussée de Haecht, 577-5791030 BruxellesTél.: 02/246.38.41-42-43Fax: 02/246.38.25e-mail: [email protected]

Avec le soutien de la Communauté Française de Belgique