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Bulletin d'analyses de livres pour enfants, n° 8. R ALENÇON May d' PIRATE MALGRE MOI... Illustrations de François Batet. Éditeur: HACHETTE C. 1966, 20,5 cm, 191 p. Idéal Bibliothèque 300. Lecteur : Jeanne Bussmann, Bibliothèque Municipale de Troyes. Avril 1967. Lecteurs Garçons et filles de 12 à 15 ans. Résumé Philippe Ashton était à 12 ans «grand pirate, chef de bande ». Il a gardé le goût de l'aventure. A 17 ans — en 1722 — au cours d'une partie de pêche, il est capturé par des pirates et il sera pirate malgré lui pendant près d'un an. Il parvient à s'échapper, mais il devra vivre de longs mois, seul avec son chien, sur une île déserte. Il sera découvert par un vieil ami pêcheur. Après de longues péripéties, de nom- breux dangers et aussi la découverte d'un trésor, il rejoindra enfin son pays natal en Nouvelle- Angleterre, après trois ans d'absence. Personnages principaux Phil Ashton, le héros qui raconte lui-même l'histoire et qui, grâce à son courage, réussit à survivre. Mary, sa charmante cousine, qu'il désire tant revoir. Goodluck, un vieux pêcheur, ami de Phil, qui croit à la « bonne chance ». Cadre et milieu Les Iles des Antilles et de l'Atlantique (une carte serait souhaitable). La vie sur un bateau-pirate. Composition et style Récit bien construit et bien mené, sans lon- gueur, au style agréable et vivant, au vocabulaire simple. (Une coquille p. 99). Illustrations En noir et en couleurs, en rapport avec le texte. Quelques belles images, en couleurs, de bateaux. Présentation Bonne mise en page et bonne typographie. Possibilité d'utilisation Documentation sur les pirates. De nombreux passages peuvent être lus à haute voix. Remarques particulières et impression personnelle Remarque : En sous-titre, l'auteur précise qu'il s'agit d'aventures « véridiques » mais aucune indication bibliographique ne permet de le véri- fier. Un roman d'aventures qui intéressera tous les enfants, même ceux qui n'aiment pas beaucoup lire. Le héros est un garçon sympathique, l'auteur n'a pas cherché à en faire un « surhomme » : il connaît des moments de dépression intense et l'on se réjouit que l'histoire se termine bien. 13

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Bulletin d'analyses de livres pour enfants, n° 8.

R

ALENÇON May d'

PIRATE MALGRE MOI...

Illustrations de François Batet.

Éditeur: HACHETTEC. 1966, 20,5 cm, 191 p.Idéal Bibliothèque 300.

Lecteur : Jeanne Bussmann,Bibliothèque Municipale de Troyes.Avril 1967.

Lecteurs

Garçons et filles de 12 à 15 ans.

Résumé

Philippe Ashton était à 12 ans «grand pirate,chef de bande ». Il a gardé le goût de l'aventure.A 17 ans — en 1722 — au cours d'une partiede pêche, il est capturé par des pirates et ilsera pirate malgré lui pendant près d'un an. Ilparvient à s'échapper, mais il devra vivre delongs mois, seul avec son chien, sur une îledéserte. Il sera découvert par un vieil amipêcheur. Après de longues péripéties, de nom-breux dangers et aussi la découverte d'un trésor,il rejoindra enfin son pays natal en Nouvelle-Angleterre, après trois ans d'absence.

Personnages principaux

Phil Ashton, le héros qui raconte lui-mêmel'histoire et qui, grâce à son courage, réussit àsurvivre.

Mary, sa charmante cousine, qu'il désire tantrevoir.

Goodluck, un vieux pêcheur, ami de Phil, quicroit à la « bonne chance ».

Cadre et milieu

Les Iles des Antilles et de l'Atlantique (unecarte serait souhaitable).

La vie sur un bateau-pirate.

Composition et style

Récit bien construit et bien mené, sans lon-gueur, au style agréable et vivant, au vocabulairesimple. (Une coquille p. 99).

Illustrations

En noir et en couleurs, en rapport avec letexte. Quelques belles images, en couleurs, debateaux.

Présentation

Bonne mise en page et bonne typographie.

Possibilité d'utilisation

Documentation sur les pirates. De nombreuxpassages peuvent être lus à haute voix.

Remarques particulièreset impression personnelle

Remarque : En sous-titre, l'auteur précise qu'ils'agit d'aventures « véridiques » mais aucuneindication bibliographique ne permet de le véri-fier.

Un roman d'aventures qui intéressera tous lesenfants, même ceux qui n'aiment pas beaucouplire. Le héros est un garçon sympathique, l'auteurn'a pas cherché à en faire un « surhomme » : ilconnaît des moments de dépression intense etl'on se réjouit que l'histoire se termine bien.

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Bulletin d'analyses de livres pour enfants, n° 8.

FLEMÎNG lan

CHITTY-CHITTY-BANG-BANG, l'auto magique

Traduit de l'anglaispar Marcellita de Moltke-Huitfeldet Ghislaine Lavagne.Illust. de Monique Gorde.

Éditeur: PLONC. 1965, 23 cm, 121 p.III.

Lecteur : Geneviève Le Cacheux,La Joie par les Livres.Avril 1967.

Lecteurs

Garçons et filles de 8 à 13 ans.

Résumé

Le Commandant Caractacus Pott, explorateur etinventeur méconnu, devient tout à coup trèsriche grâce au brevet de bonbons siffleurs qu'ilvend à un industriel du pays. Il décide d'acheterune automobile. Dans un garage repose unevieille torpédo, abandonnée et poussiéreuse. C'estle coup de foudre pour le vieil engin qui eutautrefois son heure de gloire. La maman etsurtout les jumeaux se prennent eux aussi d'affec-tion pour la voiture et l'accueillent comme unmembre de la famille. Elle est immatriculéeGEN 11 et la petite Jemina y voit l'indicationd'une magie : GEN étant certainement l'abrévia-tion de GENIE.

C'est en tous cas un bon génie inventif car,dès cette acquisition, les Pott vont connaître desaventures surprenantes. Pour échapper à unembouteillage, la chère Chitty-Chitty — c'est lenom qu'elle se donne — s'envole et déposetout son petit monde sur un banc de sable dela Manche. Mais la marée monte et risque de lesnoyer, le banc de sable ne permet pas un reculnécessaire à l'envol ! L'auto magique se trans-forme alors en bateau, dirigé de main de maîtrepar le Commandant Pott, retraité de la Marinede Sa Majesté. Arrivés en France, ils décou-vrent dans la falaise, le repaire d'un gangsterredoutable, celui-ci les poursuit, enlève les enfantsdans leur sommeil, alors que la famille secroyait enfin à l'abri à l'hôtel Splendide. Maistoujours quand l'angoisse est à son comble, lavoiture trouve un expédient et sauve sa familledes pires situations. Jusqu'à l'épilogue fabuleuxoù les enfants réclamant encore des aventures,Chitty-Chitty, avec un énorme « Oush »... lesemmène, personne ne sait où, pas même l'auteur.

Personnages

Chitty-Chitty Bang-Bang, douze cylindres, huitlitres, supercharge Paragon Panther, douée d'uneintelligence hors du commun et d'un sens moralferme et sûr : elle récompense les bons etpunit les méchants. Son esprit de famille luifait affronter les dangers les plus redoutablespour venir au secours des enfents en péril.Toujours son astuce, ses facultés de transfor-mation lui permettent de venir à bout des situa-tions les plus compliquées.

Le Commandant Caractacus Pott, est un inven-teur plein d'humour et de fantaisie. Après avoirtrouvé un moyen de faire pousser des pom-

mes de terre cubiques, il démontre de quoi ilest capable en inventant des bonbons siffleurs,ce qui lui apporte la fortune, accessoirement.

Mimsie, la maman, douce et craintive, surmonteson effroi pour suivre partout son génial épouxet participer aux aventures des jumeaux.

Jérémie et Jemina sont des enfants comme onen rencontre tous les jours : sujets au fou-rirequand on leur commande de siffler, pris d'unléger frisson d'inquiétude dès que s'amorce unenouvelle aventure, ils aiment beaucoup les sucre-ries et leur sympathie va spontanément auxfabricants de bonnes choses, ainsi qu'à l'excel-lent Monsieur Bon-Bon, qui a la gentillesse deleur confier une recette jusqu'alors secret defamille.

L'horrible Joe le Monstre, gangster redouta-ble n'a jamais le dessus dans ces aventuresmouvementées. Il finira ses jours en prison, augrand soulagement de tous.

Cadre

Presque toutes les aventures se passent dansla Manche et sur la côte de France. Mais, misà part le fait que les enfants apprécient lanourriture française et soulignent ce qui leurparaît différent de ce qu'ils mangent habituelle-ment, c'est un cadre de fantaisie bien anglais :des éléments quotidiens sont transformés parl'imagination.

Composition et style

Récit bien enlevé, le suspense est ménagé àla fin du chapitre. Le livre est conçu pour êtrelu aux enfants, tout au moins le premier et ledeuxième chapitre qui ont la forme d'une feuil-leton. Ensuite, même un enfant qui n'aime paslire demandera à lire seul, pour aller plus viteau terme.

Non conformisme dans le vocabulaire, qui restetoujours de bonne éducation. Les noms propressont évocateurs.

Illustration

Excellentes illustrations au trait et en grisaille.Les portraits d'enfants sont bien vivants, l'autoest drôle. Beaucoup de mouvement.

Présentation

Le format inhabituel, en hauteur — enfin unlivre hors collection — est séduisant.

Typographie bien choisie. Les explications de

(Suite au verso)

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Bulletin d'analyses de livres pour enfants, n° 8.

R

MILTON Roderick

VA DIRE A SPARTE

Trad. par Dorothée Tiocca.

Éditeur: R. LAFFONTC. 1966, 243 p., 21 cm.Plein Vent, 17.

Lecteur : Gilberte Mantoux,Heure Joyeuse de Versailles.

Lecteurs

Garçons et filles de 12 à 15 ans.

Résumé

Récits très détaillés de trois batailles célèbresdes guerres Médiques (480-479) - les Thermopy-les, où Léonidas et 300 Spartiates moururentjusqu'au dernier pour retarder l'avance perse -Salamine, grande victoire navale des Grecsgrâce à la tactique de Thémistocle - Platées, oùPausanias dérouta les Perses et les obligea àquitter la Grèce.

Récit très rapide des événements qui se sontdéroulés à la même époque.

Description

Deux bonnes cartes permettent au lecteur desituer ces batailles : la Grèce au début etSalamine. Mais aucune carte pour les Thermo-pyles et pour Platées, ce qui est gênant.

Absence totale de bibliographie : les guerresMédiques ont été racontées par Hérodote undemi-siècle après. Il aurait fallu ne pas donner,comme certains, beaucoup de détails discutés,exemple : le nombre des Perses.

Valeur historique

Récit exact dans son ensemble : Les opéra-tions militaires, la description des armements, lacomposition des armées et même les diver-gences d'opinion des alliés grecs et les carac-tères des personnages correspondent à ce que les

historiens nous apprennent sur les guerresMédiques.

Caractère de l'ouvrage

C'est malgré tout un roman attrayant par lavie donnée aux personnages qui sont mis enscène. De très nombreux dialogues animent lerécit. Les nombreux détails ne font pas perdrede vue le déroulement des faits.

Présentation

Bonne typographie. Bonnes cartes mais pasassez nombreuses.

Utilisation

Très utile pour une documentation sur la Grèce,ce roman est trop difficile pour compléter leprogramme des élèves de la classe de 6e.

Des enfants plus âgés pourront se remettreen mémoire les épisodes essentiels des guerresMédiques, mais nous souhaitons qu'ils contrô-lent les faits dans un livre d'Histoire et qu'ilsne perdent pas de vue que le récit est romancé.

Impression personnelle

Ce livre peut rendre les Grecs plus proches :ils y apparaissent très vivants avec leurs défauts(orgueil, indiscipline, goût de la discussion, etc.)et leurs qualités (patriotisme, intelligence, cou-rage). La différence entre l'armée grecque d'hom-mes libres et celle des Perses avançant sous lesfouets est fortement soulignée.

On peut reprocher au récit de ne pas assezexpliquer le « contexte » des batailles.

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