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Enseignement supérieur LES SAMEDI 7 ET DIMANCHE 8 OCTOBRE 2017 CAHIER SPÉCIAL H De nombreux étudiants profitent de leurs années à l’université pour s’engager dans la communauté. Qu’ils donnent quelques heures par semaine à leur association étudiante ou qu’ils créent un OBNL pour apporter de l’aide à tel ou tel pan de la société au Québec ou ailleurs dans le monde, ces initiatives sont de plus en plus valorisées par les universités. Elles y voient un moyen d’acquérir des compétences transversales que les étudiants ne peuvent parfois pas aller chercher dans leur programme universitaire. HÉLÈNE ROULOT-GANZMANN Collaboration spéciale E n mars dernier avait lieu le troisième Festival de théâtre de l’Université Laval (FTUL) met- tant en vedette la relève, étudiants ou jeunes professionnels. Neuf ateliers, six conférences et tables rondes et quatre soirées spéciales à l’occasion desquelles plusieurs étudiants se sont produits sur scène. Lieu de discussion, de formation et de diffusion du théâtre à Québec, le festival permet chaque année de créer un lien unique entre les professionnels du mi- lieu et ceux de demain. L’événement est tenu à bout de bras, et bénévole- ment, par des étudiants de l’Université Laval, bien déci- dés à donner de leur temps et de leur personne pour faire rayonner la culture. Un engagement qui a retenu l’attention, à tel point que l’équipe s’est classée parmi les finalistes du gala Forces Avenir, un programme qui vise à reconnaître, à honorer et à promouvoir l’engage- ment étudiant dans des projets qui contribuent à la for- mation de citoyens conscients, responsables, actifs et persévérants, à la fois enracinés dans leur collectivité et ouverts sur le monde. Parmi les autres finalistes cette année, on retrouve ainsi des étudiants engagés à produire une gamme va- riée de champignons aux qualités écoresponsables, d’autres proposent des denrées alimentaires aborda- bles, saines et produites localement, ou conscientisent la population au rôle essentiel que jouent les abeilles dans la biodiversité. Dans un autre ordre d’idées, une initiative cherchant à faire rayonner les meilleures pra- tiques en matière d’intégration professionnelle des per- sonnes handicapées, et une autre à doter des familles péruviennes isolées de serres destinées à la culture maraîchère ont été honorées lors du gala qui avait lieu cette semaine. Reconnaissance de l’engagement Autant de projets et bien d’autres encore qui dé- montrent une réelle volonté de la part des étudiants de s’engager envers la communauté. « Beaucoup d’étu- diants s’impliquent, confirme Chantal Pharand, vice- rectrice adjointe aux affaires étudiantes et à la réus- site à l’Université de Montréal. Il y a toutes sortes de façons de le faire. Certains s’investissent dans notre ENGAGEMENT ÉTUDIANT Au-delà des connaissances, développer des compétences transversales Portes ouvertes VOIR PAGE H 8 : ENGAGÉ Au menu des portes ouvertes cet automne pages H 2 à H 8 Les visées de la présidente de l’UQ, Johanne Jean H 3 ZIHENG LI Le Festival de théâtre de l’Université Laval représente à lui seul la notion d’engagement étudiant. Organisé et porté à bout de bras par des étudiants, l’événement contribue à la discussion, à la formation et à la diffusion du théâtre, comme avec la pièce Ceci n’est pas un titre (photo).

CAHIER SPÉCIAL H Enseignement supérieur · 2017. 10. 4. · Lieu de discussion, de formation et de diffusion ... un programme qui ... d’analyser une plus grande gamme de lon-gueurs

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Enseignementsupérieur

LES SAMEDI 7 ET DIMANCHE 8 OC TOBRE 2017

CAHIER SPÉCIAL H

De nombreux étudiants profitent de leurs années à

l’université pour s’engager dans la communauté.

Qu’ils donnent quelques heures par semaine à leur

association étudiante ou qu’ils créent un OBNL pour

apporter de l’aide à tel ou tel pan de la société au

Québec ou ailleurs dans le monde, ces initiatives

sont de plus en plus valorisées par les universités.

Elles y voient un moyen d’acquérir des compétences

transversales que les étudiants ne peuvent parfois

pas aller chercher dans leur programme universitaire.

H É L È N E R O U L O T - G A N Z M A N N

Collaboration spéciale

E n mars dernier avait lieu le troisième Festivalde théâtre de l’Université Laval (FTUL) met-tant en vedette la relève, étudiants ou jeunesprofessionnels. Neuf ateliers, six conférences

et tables rondes et quatre soirées spéciales à l’occasiondesquelles plusieurs étudiants se sont produits surscène. Lieu de discussion, de formation et de diffusiondu théâtre à Québec, le festival permet chaque annéede créer un lien unique entre les professionnels du mi-lieu et ceux de demain.

L’événement est tenu à bout de bras, et bénévole-ment, par des étudiants de l’Université Laval, bien déci-dés à donner de leur temps et de leur personne pourfaire rayonner la culture. Un engagement qui a retenul’attention, à tel point que l’équipe s’est classée parmiles finalistes du gala Forces Avenir, un programme quivise à reconnaître, à honorer et à promouvoir l’engage-ment étudiant dans des projets qui contribuent à la for-mation de citoyens conscients, responsables, actifs etpersévérants, à la fois enracinés dans leur collectivité etouverts sur le monde.

Parmi les autres finalistes cette année, on retrouveainsi des étudiants engagés à produire une gamme va-riée de champignons aux qualités écoresponsables,d’autres proposent des denrées alimentaires aborda-bles, saines et produites localement, ou conscientisentla population au rôle essentiel que jouent les abeillesdans la biodiversité. Dans un autre ordre d’idées, uneinitiative cherchant à faire rayonner les meilleures pra-tiques en matière d’intégration professionnelle des per-sonnes handicapées, et une autre à doter des famillespéruviennes isolées de serres destinées à la culturemaraîchère ont été honorées lors du gala qui avait lieucette semaine.

Reconnaissance de l’engagementAutant de projets et bien d’autres encore qui dé-

montrent une réelle volonté de la part des étudiantsde s’engager envers la communauté. « Beaucoup d’étu-diants s’impliquent, confirme Chantal Pharand, vice-rectrice adjointe aux affaires étudiantes et à la réus-site à l’Université de Montréal. Il y a toutes sortes defaçons de le faire. Cer tains s’investissent dans notre

ENGAGEMENT ÉTUDIANT

Au-delà desconnaissances,développer des compétencestransversales

Portes ouvertes

VOIR PAGE H 8 : ENGAGÉ

Au menu desportes ouvertescet automne pages H 2 à H 8

Les visées de laprésidente del’UQ, JohanneJean H 3

ZIHENG LI

Le Festival de théâtre de l’Université Laval représente à luiseul la notion d’engagement étudiant. Organisé et porté àbout de bras par des étudiants, l’événement contribue à ladiscussion, à la formation et à la diffusion du théâtre, commeavec la pièce Ceci n’est pas un titre (photo).

Page 2: CAHIER SPÉCIAL H Enseignement supérieur · 2017. 10. 4. · Lieu de discussion, de formation et de diffusion ... un programme qui ... d’analyser une plus grande gamme de lon-gueurs

E N S E I G N E M E N T S U P É R I E U RL E D E V O I R , L E S S A M E D I 7 E T D I M A N C H E 8 O C T O B R E 2 0 1 7H 2

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Le Laboratoire d’optique diagnostique et

d’imagerie (LODI) se démarque sur la scène

internationale dans le domaine du génie

biomédical. Visite dans ses locaux situés

dans le pavillon principal de Polytechnique

Montréal.

E T I E N N E P L A M O N D O N E M O N D

Collaboration spéciale

C haque fois qu’un étudiant traverse la portedu local du Laboratoire d’optique diagnos-

tique et d’imagerie (LODI), sa volubile direc-trice, Caroline Boudoux, prend le temps de lesaluer, de le présenter, d’expliquer le projet surlequel il travaille. « Les grands laboratoires de-viennent rapidement anonymes. C’est de la pro-duction. C’est correct. Ça fait avancer la scienceet l’humanité. Mais moi, j’avais besoin d’une ap-proche un peu plus personnelle », affirme-t-elle.C’est ce qui explique en partie sa motivation,en 2007, de venir à Polytechnique Montréal.Elle venait de terminer son doctorat au Massa-chusetts Institute of Technology, dans un pro-

gramme en partenariat avec la Harvard Medi-cal School. Elle s’éloignait ainsi des labora-toires « locomotives », roulant avec plusieursmillions de dollars et des équipes d’une cin-quantaine de personnes.

Elle explique ce choix dans un local garnide fils, de moniteurs, de laser, de prismes, delentilles, ainsi que de tableaux blancs colorésde calculs et de graphiques sur les murs. Qua-tre étudiants viennent y travailler durant l’en-trevue. Au total, ils sont entre une dizaine etune quinzaine engagés dans le laboratoire se-lon les années.

Même si ses ressources se chif frent beau-coup plus bas que celles des prestigieuses uni-versités américaines avec lesquelles elle conti-nue de collaborer, Mme Boudoux, qui a aussipassé l’année 2015 comme professeure invitéeà l’Université Stanford, conserve néanmoins de

grandes ambitions pour le laboratoire qu’elledirige. « Je suis hyperintransigeante parce que jeviens de ces laboratoires, précise-t-elle. Je penseque, quand tu te désignes chercheur et que tu pré-tends faire de la recherche, il faut que, dans ceque tu publies, tu sois le meilleur au monde. »

Chef de file dans les coupleursMme Boudoux vient de publier Fundamentals

of Biomedical Optics, un livre de référence dansson domaine. Quant au LODI, moins de dix ansaprès sa création, il se taille une réputation en-viable dans le développement de coupleurs, soitdes dispositifs qui permettent de réunir diffé-rents signaux en une seule fibre optique. Ceuxmis au point dans son laboratoire permettentnotamment à un système de tomographie parcohérence optique (TCO) de prendre desimages à l’intérieur du corps, comme dansl’œsophage ou l’estomac, en captant cent foisplus de photons que ce que permettaient lestechnologies précédentes. En plus des donnéesvisuelles en deux ou en trois dimensions déjàdévoilées par une TCO, cette innovation révèleen plus certaines molécules sous la surface.Une avancée significative pour mieux détecter

et caractériser, par exemple,des tumeurs par l’entremised’une endoscopie.

Cette technologie est désor-mais vendue par l’entrepriseCastor Optics, que Mme Bou-doux a cofondée en 2013 avecNicolas Godbout, professeur au

Département de génie physique et responsabledu laboratoire de fibres optiques de Polytech-nique Montréal. «D’un point de vue médical, cen’était pas moral de rester assis sur une innova-tion qui améliore l’imagerie par un facteur decent», considère-t-elle. À défaut de trouver uneentreprise présentant à la fois l’intérêt et les ca-pacités de mener cette commercialisation, lesdeux chercheurs ont mis sur pied leur proprejeune pousse à l’aide d’une licence d’exploita-tion sur le brevet détenu par Polyvalor, la so-ciété en commandite de valorisation de Poly-technique Montréal.

Nouvelles générations de coupleursDepuis, de nouveaux coupleurs de la même

famille ne cessent d’être développés pour enaméliorer l’efficacité. Ils permettent désormaisd’analyser une plus grande gamme de lon-

gueurs d’onde et un plus grand spectre de lu-mière. Le laboratoire tente actuellement detrouver des manières de traiter ces informa-tions de façon à en extirper la couleur. «On estarrivé [auprès des cliniciens] avec la TCO,triomphant, en disant : “Regardez ! Vous voyezsous la surface maintenant.” Mais on leur avaitenlevé la couleur », raconte Mme Boudoux. Undétail loin d’être anodin puisque depuis des dé-cennies, les médecins ont appris à faire desdiagnostics à l’aide des couleurs visibles en sur-face pour déterminer s’il s’agissait d’une infec-tion, d’une inflammation ou d’une tumeur. Mal-

gré la précision des images en noir et blanc of-fertes avec les nouveaux coupleurs, les méde-cins venaient de perdre leurs repères.

Mme Boudoux accorde beaucoup d’impor-tance à la pratique clinique. Le laboratoireécoute les besoins soulevés par les profession-nels de la santé et oriente les expériences afind’y répondre. «Si on se rend compte qu’un cou-pleur n’est pas parfait pour cette application, onretourne à la table à dessin et on recommence. »

Coagulation et ablationParmi les projets importants sur les rails, le

laboratoire tente de développer une technolo-gie qui permettrait que « le laser d’imagerie etd’ablation soit dans le même instrument ». Unetelle innovation aiderait, par exemple, à traitersur une corde vocale un papillome, une sortede verrue, tout en visualisant en temps réel leseffets de la puissante chaleur sur la muqueuse.« On travaille sur ce genre d’outil pour ne plusêtre à l’époque où tu prends un laser, tu “shoot”sur le patient et advienne que pourra», préciseMme Boudoux.

Lors de son doctorat cosupervisé par Poly-technique Montréal et l’Université Harvard,Kathy Beaudette a expérimenté un coupleur eta réussi, à l’aide d’une seule fibre optique, à co-aguler au laser de l’eau sur des points très pré-cis à l’intérieur de l’œsophage, tout en filmantla manœuvre pour observer en temps réel laprofondeur de l’opération. Pour coaguler, latempérature nécessaire ne doit pas être aussiélevée que pour réaliser une ablation. Maispuisque cet usage fonctionne, le laboratoirepasse à l’étape suivante.

L’Université Harvard a conçu de son côté unalgorithme qui, en calculant le chatoiement gé-néré par la chaleur dans l’image captée par uneTCO, arrête une ablation au bon moment avantd’atteindre une profondeur critique. L’étudiantà la maîtrise Raphael Maltais-Tariant, sous lasupervision de Mme Boudoux, s’apprête à partirdans les prochains mois à Boston pour testerdes coupleurs du LODI avec cet algorithme.

Cet étudiant a atterri au LODI après avoir tra-vaillé un peu moins de deux ans dans l’indus-trie, notamment sur la stabilisation de laser auxfins de découpage et d’usinage. « Je voulais voirun peu plus de théorie, de physique et me tournervers les applications dans le secteur de la santé»,dit-il dans le laboratoire. Parions que le projetqu’il amorce comblera ses attentes.

POLYTECHNIQUE MONTRÉAL

Un labo aux grandes ambitions

YVES BEAULIEU

Caroline Boudoux a préféré quitter les grandslaboratoires américains anonymes pour rejoindre leLODI en 2007 et avoir une approche plus humaine.

«Je pense que, quand tu te désignes chercheur et quetu prétends faire de la recherche, il faut que, dans ceque tu publies, tu sois le meilleur au monde»

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E N S E I G N E M E N T S U P É R I E U RL E D E V O I R , L E S S A M E D I 7 E T D I M A N C H E 8 O C T O B R E 2 0 1 7 H 3

Ce cahier spécial a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, grâce au soutien des annonceurs qui y figurent. Ces derniers n’ont cependant pas de droit de regard sur les textes. Pour toute informationsur le contenu, vous pouvez contacter Aude Marie Marcoux, directrice des publications spéciales, à [email protected]. Pour vos projets de cahier ou toute autre information au sujet de la publicité,

contacter [email protected].

Le samedi 28 octobre 2017de 10 h à 16 hÉtudier à Concordia vous intéresse?Soyez des nôtres à la journée portes ouvertes.

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PORTES OUVERTES

CAMPUS SIR-GEORGE-WILLIAMS1515, rue Sainte-Catherine O., Montréal Métro Guy-Concordia

CAMPUS LOYOLA7141, rue Sherbrooke O., Montréal Métro Vendôme – autobus 105

Après 13 années à la tête de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), Jo-

hanne Jean a pris les rênes du Réseau de l’Université du Québec (UQ) en juillet dernier.

Après à peine trois mois à ce poste, elle a déjà sur son bureau plusieurs dossiers qui lui tien-

nent à cœur, notamment celui de contribuer à hausser le niveau d’éducation de tous les

Québécois en général, et des peuples autochtones en particulier.

UNIVERSITÉ DU QUÉBEC

Les visées de la nouvelleprésidente du réseau de l’UQ,Johanne Jean

Pour les professionnels formés à l’étranger,

retourner sur les bancs d’école représente

un défi. L’Université de Montréal s’efforce

de les accompagner pour transformer ce

défi en perspective de carrière.

J E A N - F R A N Ç O I S V E N N E

Collaboration spéciale

«L es professionnels formés à l’étranger vien-nent à l’université pour obtenir les quali-

fications leur permettant d’être reconnus par unordre professionnel québécois, afin de pouvoirpratiquer leur métier chez nous, explique SylvieNormandeau, vice-rectrice adjointe, études depremier cycle et formation continue. Nous sou-haitons maximiser leurs chances de réussite. »

Selon le ministère de l’Immigration, de laDiversité et de l’Inclusion du Québec, le Qué-bec a accueilli près de 60 000 immigrants do-tés d’une formation postsecondaire acquisedans leur pays d’origine. Environ 7000 à 8000d’entre eux exercent une profession dont l’ac-cès au Québec est réglementé par un ordreprofessionnel ou un organisme similaire. Lamajeure partie de ces professionnels formés àl’étranger (PFE) doit suivre une formationd’appoint à l’université avant de pouvoir com-mencer à pratiquer.

Surmonter les embûchesL’Université de Montréal (UdeM) s’efforce

de répondre aux besoins de ces PFE, dont leretour sur les bancs d’école n’est pas toujourssimple. «Ces professionnels rencontrent des défissur les plans scolaire, personnel et culturel », pré-cise la vice-rectrice adjointe.

Ces professionnels étaient sur le marché dutravail dans leur pays et ont un peu oublié com-ment organiser des études, préparer des exa-mens, lire beaucoup de documentation en peude temps, etc. D’autant plus qu’ils évoluentdans un pays différent de celui dans lequel ilsont étudié. L’enseignement, l’évaluation et lesattentes peuvent les désorienter au début.

Sur le plan personnel, plusieurs d’entre euxdoivent gérer l’installation et sur tout l’inté-

gration de leur famille en même temps queleurs études, en plus de vivre eux-mêmes lesentiment d’une cer taine « per te de statut ».Pas toujours aisé d’accepter de redevenir étu-diant après avoir pratiqué comme médecinou ingénieur.

Enfin, il leur faut s’adapter à une nouvelleculture et par fois apprendre une nouvellelangue… même dans le cas des francophones.En effet, chaque pays de la francophonie a sespropres expressions, dont la compréhensiondevient cruciale dans plusieurs métiers. Ainsi,une infirmière dont le patient lui confie avoir« mal au cœur » ne doit pas courir chercher ledéfibrillateur parce qu’elle croit qu’il fait un ar-rêt cardiaque !

Un accompagnement crucialPas de tout repos, donc, le retour aux études

pour ces PFE ! Pour les accompagner, l’UdeMof fre des programmes d’actualisation desconnaissances et des compétences.

Lorsque plusieurs candidats doivent seconformer à des exigences de formation simi-laires prescrites par leur ordre professionnel,ils se retrouvent dans des programmes spécifi-quement élaborés pour eux. C’est le cas, parexemple, en physiothérapie, en pharmacie ouen éducation. Ces programmes rassemblent de20 à 30 PFE et apportent du soutien scolaire, del’aide à la francisation et à l’intégration cultu-relle et professionnelle. Et les résultats s’avè-rent fort probants.

Le programme de qualification pour les phy-siothérapeutes, par exemple, comporte nonseulement un cursus de formation et desstages, mais aussi des activités d’apprentissageactives et diversifiées, un suivi scolaire, un sou-tien relativement aux stratégies d’apprentis-sage, à la préparation aux examens, à la ges-tion du stress ou à la conciliation famille-tra-vail-études. « Depuis sa mise en place, le tauxd’échec au programme et le taux d’abandon encours d’étude ont diminué de manière très signi-ficative, tout comme le temps mis par les profes-sionnels pour réaliser leurs parcours », se réjouit

PROFESSIONNELS FORMÉS À L’ÉTRANGER

L’intégration par l’université

P R O P O S R E C U E I L L I S P A R H É L È N E R O U L O T - G A N Z M A N N

Collaboration spéciale

Vous êtes en poste pour cinq ans. Sur quoi sou-haiteriez-vous avoir eu un impact d’ici la fin devotre mandat?

J’aimerais avoir des résultats concernant lahausse du niveau d’éducation des Québécois.Le niveau de scolarité ici demeure en dessousde ce qu’il est dans le reste du Canada. En On-tario, 23% de la population a un diplôme univer-sitaire, contre 20 % au Québec. Entre 1999 et2008, les inscriptions à l’université ont aug-menté de 40 % chez nos voisins, contre seule-ment 13 % chez nous. Ce sont des chiffres quidoivent être améliorés, et je crois que le réseaude l’Université du Québec peut être un acteurmajeur dans ce dossier.

Parce qu’il couvre tout le territoire?Parce qu’il s’agit d’un réseau de dix établisse-

ments qui couvre tout le territoire de la pro-vince, oui. Or, on sait que l’enjeu géogra-phique est important. Plus une personneest éloignée d’un établissement universi-taire, moins elle a de chance d’en fré-quenter un. Prenons un exemple que jeconnais bien. Lorsque l’Université duQuébec en Abitibi-Témiscamingue a ou-vert ses portes en 1983, seuls 3,6% de lapopulation de cette région avait un di-plôme supérieur. Aujourd’hui, c’est 14%.Mais la raison géographique n’est pas laseule. Ça fait partie de la mission de notre ré-seau de faire en sorte que le Québec soit demieux en mieux éduqué au fil des ans.

Ce n’est pas celle de tout établissement d’ensei-gnement supérieur?

Il y a un esprit UQ. Le réseau a été créé il y a50 ans dans l’optique de hausser le niveau descolarité des francophones au Québec. Mais jepense aujourd’hui tout particulièrement auxpeuples autochtones. Nous devons faire mieuxpour qu’ils aient un meilleur accès à l’éduca-tion. Collectivement, nous devons développerdes outils et déployer des moyens en réponse àleurs besoins. Et encore une fois, le réseau del’UQ est bien placé pour le faire parce que plu-sieurs établissements sont présents sur des ter-ritoires appartenant aux Premières Nations.

Comment comptez-vous vous y prendre ? Entant que rectrice de l’UQAT, vous avez déjà dû yréfléchir…

Il ne faut pas faire pour eux, mais avec eux.Inventer des établissements qu’ils pourraientgérer et qui tiendraient compte de leur culture,de leur identité. Qui seraient à leur image. Leniveau de scolarité des peuples autochtones estaujourd’hui pire que ce qu’il était dans la popu-lation francophone il y a 50 ans. Et nous avonsaf faire à une population plus jeune que lamoyenne. Il n’y a pas de fatalité. En établissantquelques ponts, nous parviendrons à renverserla vapeur.

Vous parlez beaucoup de ponts, d’alliances, de ré-

seau. Est-ce ainsi que vous souhaitez travailler?C’est l’essence même de l’Université du Qué-

bec que de travailler en réseau. Par exemple,nos établissements travaillent ensemble à créerdes outils permettant la reconnaissance des ac-quis. Autre chose : lors de la création del’UQAT, nous n’avons pas réinventé la roue.Nous sommes allés chercher des programmesqui étaient déjà donnés dans d’autres établisse-ments du réseau. Au fur et à mesure, ils se sontadaptés, bien sûr, parce que c’est aussi l’es-sence de l’UQ que d’of frir des programmestrès ancrés dans leur territoire, de mener destravaux de recherche de nature à soutenir ledéveloppement local également, et de répondreainsi aussi aux problèmes de main-d’œuvre quenous commençons à connaître, mais qui vontaller en s’aggravant.

D’où la nécessité de hausser le niveau de scolarité.Pour résoudre les problèmes de main-d’œu-

vre de demain, nous devons réfléchir aux mé-tiers qui n’existent pas encore, mais dont les

entreprises auront besoin dans 5, 10,15 ans. Et force est de constater quenombreux sont ceux qui demanderontun haut niveau de scolarité. Nous tra-vaillons donc à rendre accessibles laformation et la recherche au plus grandnombre par l’intermédiaire de notre ré-seau d’universités, mais ça ne suffit pas.Le numérique doit être mieux utilisépour développer la formation à dis-tance. Nous avons déjà l’Université TE-

LUQ, mais nous pouvons faire mieux.

Sur des sujets aussi complexes que la pénuriede main-d’œuvre, travaillez-vous aussi avec d’au-tres acteurs du milieu, au-delà de votre réseau?

Bien sûr ! Et je souhaite multiplier ce typed’alliances. Concernant la pénurie de main-d’œuvre, nous travaillons par exemple avec leréseau collégial, car ce sont des acteurs locauxtrès importants. Concernant les suites du rap-port Naylor, qui préconise un meilleur finance-ment de la recherche, nous ne pouvons travail-ler seuls. Nous sommes également en train demettre en place un système permettant à tousles étudiants du Québec d’avoir accès à toutesles bibliothèques universitaires de la province.Et puis, il y a des alliances entre programmeségalement. Au sein de l’UQ, avec d’autres uni-versités québécoises, voire à l’international.

Si on se place du point de vue de l’étudiant main-tenant, quel est l’intérêt de ces alliances pourlui?

Ça lui ouvre plus de por tes. Deux profes-seurs qui travaillent ensemble sur un mêmeprogramme, par exemple, c’est pour l’étudiantun accès à deux façons de faire, à deux ma-nières de voir les choses, à deux analyses diffé-rentes. Donc un accès à un savoir encore plusgrand. C’est dans l’ADN de l’université que deconfronter les points de vue. On est là pour for-mer les gens, les rendre critiques. Qu’ils soientexposés à toutes sortes d’avis, c’est importantpour qu’ils se forgent le leur. Les alliances ser-vent aussi à cela.

Johanne Jean

ISTOCK

La présidente de l’UQ, Johanne Jean, espère contribuer à hausser le niveau d’éducation des Québécois d’ici lafin de son mandat.

VOIR PAGE H 4 : UDEM

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E N S E I G N E M E N T S U P É R I E U RL E D E V O I R , L E S S A M E D I 7 E T D I M A N C H E 8 O C T O B R E 2 0 1 7H 4

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Sylvie Normandeau.Dans d’autres domaines, comme la crimino-

logie ou la nutrition, le nombre restreint d’ins-crits ou la trop grande divergence des exi-gences de formation ne justifie pas de faire desprogrammes de ce type. Dans ce cas de figure,les PFE ont toutefois accès à des programmesde suivi.

L’UdeM met désormais en avant le projet« Soutenir la trajectoire d’intégration socio-pro-fessionnelle des PFE ayant une formation uni-versitaire ». Son objectif : augmenter l’employa-bilité, l’insertion en milieu de travail et la réten-tion des professionnels immigrants, en les sou-tenant depuis l’actualisation des connaissancesjusqu’à leur entrée sur le marché du travail.

Ce programme offre notamment de l’accom-pagnement dans la recherche d’informationsprécises sur les étapes à franchir pour obtenirl’autorisation d’exercer une profession. Un siteof fer t par l’UdeM of fre cette information, ycompris des liens vers d’autres sites pertinents.En janvier 2016, l’UdeM a aussi créé la cliniquejuridique PROFIL, laquelle appuie les PFE dansleurs démarches de reconnaissance devant lesordres professionnels. La clinique a déjà traitéplus de 80 dossiers à sa première année.

L’UdeM augmente, par ailleurs, son offre deservices complémentaires, dont des ateliers degroupe ou individuels portant, par exemple, surla connaissance du français comme langued’usage professionnel, l’aide financière aux

études, la recherche de stages ou d’un premieremploi. Enfin, l’université souhaite soutenir laconstitution de réseaux professionnels puisquel’intégration dans de tels réseaux et une expé-rience de travail québécoise s’avèrent détermi-nantes pour faciliter l’intégration socio-profes-sionnelles de ces nouveaux immigrants.

S’unir pour réussirLe réseautage entre PFE se veut d’ailleurs une

source de soutien importante. Cette année, unesoixantaine d’entre eux ont pris part à une activitéd’accueil organisée par le vice-rectorat aux af-faires étudiantes et aux études. Il s’agissait d’unepremière et Sylvie Normandeau se réjouit des ré-sultats. «L’un des objectifs était de briser l’isolementde ces gens et de les aider à se créer un réseau desoutien pour partager des solutions à leurs défis sco-laires, personnels et professionnels, dit-elle. Or, as-sez rapidement, on en a vu plusieurs échanger leurscoordonnées, ce qui laisse penser qu’un réseautageintéressant se fera entre ces étudiants.»

Sylvie Normandeau précise d’ailleurs que lesPFE apportent eux aussi beaucoup à l’univer-sité, notamment lorsqu’ils se retrouvent dansles mêmes salles de cours que des étudiantsnés au Québec. «Encore récemment, une profes-seure en psychologie me confiait la richesse ines-timable que ces professionnels formés à l’étrangerapportaient à ses séminaires de maîtrise et dedoctorat, relate Sylvie Normandeau. Ils ont uneformation et un bagage intellectuel complémen-taires à ceux des autres étudiants, mais en plusils possèdent une expérience professionnelle. Ilsont vécu des exemples cliniques intéressants dansleur pratique. Cette contribution améliore laqualité des cours et séminaires. »

SUITE DE LA PAGE H 3

UDEM

JACQUES NADEAU LE DEVOIR

Selon le ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion du Québec, la province a accueilli près de60 000 immigrants dotés d’une formation postsecondaire acquise dans leur pays d’origine.

Concordia mène une opération séduction

J E A N - F R A N Ç O I S V E N N E

Collaboration spéciale

« L a journée por tes ou-vertes vise bien entendu

à présenter l’université aux étu-diants potentiels et à leurs pa-rents, mais elle permet aussiau grand public de venir voirce que nous faisons à l’inté-rieur de l’université, dans deslabos comme celui de Milieux,le nouvel Institut pour les arts,la culture et la technologie »,lance Anne Whitelaw, vice-rec-trice adjointe à la planificationet au positionnement au vice-rectorat exécutif des af fairesacadémiques de l’UniversitéConcordia.

L’université attend plus de6000 étudiants potentiels lorsde cette journée. C’est l’occa-sion idéale pour eux de trouverréponse à leurs interrogations.Et des questions, ils n’en man-quent pas ! Les plus fréquentesportent forcément sur les pro-grammes qu’ils envisagent dechoisir et les occasions de car-rière qui suivront l’obtentionde leur diplôme. Ils trouverontréponse auprès de membresdu personnel, comme des pro-fesseurs et du personnel admi-nistratif, mais surtout auprèsd’étudiants des 1er, 2e et 3e cy-cles, bien identifiés par des t-shirts portant leur nom et leurspécialisation. C’est le momentpour Concordia de présenterses programmes coop, les acti-vités d’apprentissage expérien-tielles ou les stages.

Un milieu de vie à découvrir

Mais les questionnementsdes étudiants vont plus loinque les cours, les stages oules occasions d’emploi. « Ilsveulent savoir dans quel mi-lieu de vie ils étudieront pen-dant des années, s’ils s’y senti-ront bien, s’ils bénéficieront desoutien de la part de l’univer-sité et des dif férentes associa-tions qui s’y trouvent », pour-suit Anne Whitelaw. Ces as-sociat ions sont d’ai l leursbien représentées pendantces journées, qu’il s’agissedes associations étudiantes,

du club Femmes en af fairesou d’Indigenous Directions,un groupe soutenant les étu-diants autochtones.

En plus des associations, lesdépar tements et facultés sa-vent eux aussi mettre de l’am-biance et se présenter sous unangle original. Le Départementde théologie, par exemple, pro-pose une marche dans un laby-rinthe pour connecter les fu-turs étudiants avec la spiritua-lité. La Faculté des sciencesprésente son « Lab Life ImageGallery», offrant un aperçu destravaux qui se font dans les la-boratoires, dans des spécialisa-tions aussi diverses que la gé-nomique, la microscopie ou lesnanosciences. Sans oublier lesBeaux-Arts, l’un des piliers del’Université Concordia. Les étu-diants ne se gênent pas pourmultiplier les démonstrationsde leur savoir-faire en arts vi-suels, danse, art thérapie, etc.

La journée assure aussi àcertains futurs étudiants dontle profil est atypique de connaî-tre leurs options. Plusieursétudiants potentiels, en effet,ne proviennent pas directe-ment du cégep. Ils peuventêtre plus âgés, provenir dumarché du travail, d’une autreprovince ou d’un autre pays.De plus, environ un quart desétudiants de Concordia ont lefrançais comme langue pre-mière, qu’ils soient nés auQuébec ou dans un autre paysde la francophonie. Il est doncimportant pour l’université deleur rappeler qu’ils peuvent,par exemple, faire des exa-mens ou des travaux en fran-çais dans plusieurs cours,lorsque le professeur est àmême de faire les correctionsdans cette langue.

L’université offre aussi despasserelles, notamment avec lesétudiants provenant d’un pro-gramme technique d’un cégepanglophone ou francophone.Certaines formelles, comme enadministration ou en génie, d’au-tres informelles, reposant surune reconnaissance des coursréalisés au cégep. C’est le casen danse, par exemple.

Par ailleurs, les futurs étu-

diants étrangers ne peuventtous être présents lors de cettejournée, puisqu’un grand nom-bre ne sont pas encore arrivésau Québec. Qu’à cela ne tienne,s’ils ne peuvent se rendre àConcordia, Concordia se ren-dra à eux, en mettant à profitles outils que sont FacebookLive et autres médias sociauxlors de cette journée et mêmepar la suite. « Ces outils nouspermettent de garder le contactavec les étudiants potentiels,confirme Anne Whitelaw. Celacommence d’ailleurs bien avantla journée portes ouvertes, dèsles premières étapes du recrute-ment, lorsqu’ils fréquententl’école secondaire ou le cégep, etse poursuit après leur inscrip-tion chez nous.»

Nouveau visageL’Université Concordia a

évolué depuis ses débuts il y amoins de cinquante ans, etreste par fois encore prison-nière d’une image correspon-dant moins bien à sa réalité. Sion l’associe volontairement àla formation des enseignants,aux arts et à la culture, on ou-blie trop souvent qu’elle setourne aussi de manière très

dynamique vers les sciencesdites « dures » et l’administra-tion des affaires.

Offert dans l’édifice certifiéLEED argent de la John Mol-son School of Business, sonMBA ne cesse de grandir et at-tire désormais 45% d’étudiantsétrangers, dont un nombrecroissant de femmes. Anne-Marie Croteau est d’ailleurs of-ficiellement devenue la pre-mière doyenne de cette écolele 1er juin dernier. Toujoursdans le monde des af faires,Anne Whitelaw n’est pas peufière du Centre d’innovation etd’entrepreneuriat Disctrict 3,un incubateur récompensé en2016 du prix Start-up Canadadu soutien à l’entrepreneuriat

pour le Québec.« Nous sommes de plus en

plus reconnus pour nos re -cherches dans des domainescomme la génomique et la cy-bersécurité, ajoute Anne White-law. Notre programme de for-mation en aérospatiale propose,quant à lui, une approcheunique au Canada, en of frantun apprentissage émaillé destages à l’intérieur d’une seuleet même entreprise. Un grandnombre de ces étudiants sontpar la suite embauchés par l’en-treprise où ils ont fait leurstage. Nous souhaitons parta-ger ce genre d’approches nova-trices avec les futurs étudiantslors de leur visite à la journéeportes ouvertes. »

L’Université Concordia offredeux milieux de vie bien diffé-rents avec un campus en pleincentre-ville et l’autre beaucoupplus à l’ouest, dans le quartierrésidentiel de Notre-Dame-de-Grâce. Concordia invite d’ail-leurs les étudiants potentiels àvisiter les deux campus et metdes navettes à leur dispositionpour faire le trajet.

Reste que pour toute uni-versité, l ’objectif premierd’une jour née por tes ou-vertes reste bien entendu derecruter les futurs étudiants.À l’automne 2017, les inscrip-tions à l’Université Concordiasont en hausse de 5 % compa-rativement à la même sessionen 2016.

Le 28 octobre, l’Université Concordia ouvre ses portes

pour charmer ses potentiels futurs étudiants. Une occa-

sion en or de répondre à leurs questions, mais aussi de

leur présenter certains côtés de l’établissement qu’ils

connaissent moins bien.

UNIVERSITÉ CONCORDIA

Le Centre d’innovation et d’entrepreneuriat Disctrict 3 de Concordia, un incubateur récompensé en 2016 du prix Start-up Canada du soutien àl’entrepreneuriat pour le Québec.

Ils [les étudiants] veulent savoir dans quel milieu de vieils étudieront pendant des années, s’ils s’y sentiront bien,s’ils bénéficieront de soutien de la part de l’université et des différentes associations qui s’y trouventAnne Whitelaw, vice-rectrice adjointe à la planification et au positionnement au vice-rectorat exécutif des affaires académiques de l’Université Concordia

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E N S E I G N E M E N T S U P É R I E U RL E D E V O I R , L E S S A M E D I 7 E T D I M A N C H E 8 O C T O B R E 2 0 1 7 H 5

PortesouvertesFaites votre chemin.

Venez vous informer sur nos 300 programmes aux trois cycles d’études.

SAMEDI 4 NOVEMBRE 2017 10 h à 16 h

uqam.ca / portesouvertes

POLYMTL POLYMTLVIDEOS

Que ce soit dans son nom, sa mission, sesprogrammes ou ses méthodes d’enseigne-ment, l’innovation est partout dans la nou-velle École d’innovation sociale Élisabeth-Bruyère de l’Université Saint-Paul.

C A T H E R I N E G I R O U A R D

Collaboration spéciale

L’ Université Saint-Paul ne pouvait enseignerà innover sans le faire elle-même. L’établis-

sement d’Ottawa a donc repensé à tout, des lo-caux jusqu’à ses méthodes pédagogiques, pourréussir à bien enseigner la pratique du change-ment social — ou en d’autres mots, apprendreà changer le monde — dans la nouvelle écolequ’elle a mise sur pied.

« Le mot “innovation” est sur toutes les lèvresdepuis quelques années, mais c’est un terme en-core récent, fait valoir Anahi Morales Hudon,professeure à l’École d’innovation sociale. Iln’existait pas encore d’école d’innovation sociale,nous sommes les premiers à nous y consacrercomplètement. »

Créée au sein de l’Université Saint-Paul,l’École a accueilli ses premiers étudiants, maistous à temps partiel, il y a quelques semaines.« On est en prédémarrage », explique Mme Mo-rales Hudon. Encore en chantier au proprecomme au figuré, l’École sera of ficiellementinaugurée en septembre 2018. Offrant actuelle-ment un certificat et un DES (équivalent d’unDESS au Québec), l’École proposera à termeun ensemble complet de programmes de pre-mier et de deuxième cycle.

« Pour nous, l’innovation sociale est ancréedans une perspective de transformation sociale»,explique Mme Morales Hudon. L’école vise à ac-compagner les individus, les communautés etles mouvements sociaux dans la production deconnaissances et d’outils visant la mise sur piedde projets innovants qui ont pour mission detransformer la société.

«Nous n’avons pas cherché à reproduire ce quise fait déjà, mais plutôt à apporter quelque chosede complémentaire à ce qui existe », continue laprofesseure. C’est pourquoi l’École a choisi decombiner les sciences humaines et la gestiondans ses formations. «Pour développer des solu-tions collectives innovantes à des enjeux commela pauvreté, il faut d’abord bien comprendre lasociété dans toute sa complexité, et ensuite êtreoutillé pour intervenir, continue-t-elle. Lessciences sociales permettent aux étudiants de dé-velopper leurs compétences analytiques et théo-riques, et l’approche démocratique de la gestionqu’on propose leur permet de voir comment met-tre en pratique des projets et solutions. »

Enseignement intensif en blocL’École d’innovation sociale n’a pas non plus

voulu se limiter aux conventions en dévelop-pant son modèle d’enseignement. Plutôt que

de suivre cinq cours en même temps durantune session, les étudiants se penchent sur unematière à la fois de façon intensive, pendantdeux ou trois semaines, avant de passer aucours suivant. Ce modèle est déjà utilisé parune poignée d’autres universités au Canada etaux États-Unis.

«Cette approche permet d’approfondir davan-tage un sujet et amène un dynamisme plus im-portant que l’enseignement plus classique, ex-plique Anahi Morales Hudon. Cette immersionreproduit aussi l’intensité et l’engagement néces-saire dans le milieu de travail en innovation so-ciale. » Leur modèle a été testé durant l’écoled’été qu’avait mis sur pied l’établissement, re-late Mme Morales Hudon, et il fut très appréciédes participants.

La nouvelle école mise aussi sur une ap-proche d’enseignement autant théorique quepratique. «Certains programmes offrent la possi-

bilité d’étudier en détail des enjeux et rapports so-ciaux, mais on découvre en sor tant de l’écolequ’on a de la dif ficulté à mettre en pratique lesapproches théoriques apprises, remarque la pro-fesseure. Pour nous, c’est très important d’allerchercher l’articulation théorique et pratique enmême temps. » Élaboration de projets, stages etapprentissages dans un contexte professionnelsont donc généreusement intégrés aux cursus.

L’atelier d’innovation socialeL’École d’innovation sociale a par ailleurs

pensé un espace complètement dédié à la miseen pratique concrète des acquis. Actuellementen construction, l’atelier d’innovation socialeMauril-Bélanger sera un espace de travail ou-ver t et collaboratif intégré à l’école, où étu-diants, corps professoral, chercheurs et ac-teurs de la communauté se côtoieront pourmettre sur pied des projets novateurs. Gratuitpour les étudiants de l’école, l’atelier sera aussiouvert à tous.

« Les étudiants ont par fois de grandes etbonnes idées, mais ne savent pas comment lesréaliser, explique Fernanda Gutierrez, coor-donnatrice de l’atelier d’innovation sociale quisera inauguré au cours des prochains mois.L’atelier sera un incubateur de projets et denouvelles idées. »

L’atelier sera un lieu ouvert et lumineux amé-nagé pour faciliter les échanges, où on retrou-vera entre autres une quarantaine de bureaux,trois salles de réunion, une cuisine et un espacede détente. Le lieu sera à l’image des espacespartagés de travail qui gagnent en popularitédans plusieurs villes depuis quelques années,mais sera le premier espace du genre à êtreaménagé au sein d’une université.

« Les universités sont souvent critiquées pourleur distance avec les organismes, relate la pro-fesseure Morales Hudon, qui est aussi direc-trice de l’atelier d’innovation sociale. On apensé l’atelier spécifiquement pour les mettre endialogue. Ce sera un lieu unique en son genrequi mettra les élèves en lien direct avec différentsacteurs de la communauté. »

L’atelier offrira aussi des bourses pour soute-nir le développement de projets aux étudiantset aux membres de l’Atelier. Chaque étudiantqui s’inscrira à un programme de premier cyclede l’École d’innovation sociale Élisabeth-Br uyère pourra, de plus, recevoir jusqu’à28 000$ en bourses d’études.

« Notre but est d’aider le démarrage d’orga-nisations sociales, résume Mme Gutierrez.Grâce à l’atelier, les étudiants pourront déve-lopper leur projet durant leurs études afind’avoir une organisation prête à démarrer àleur sor tie de l’école. » Et changer le monde,un projet à la fois.

UNIVERSITÉ SAINT-PAUL

L’innovation

sur tous

les fronts

ÉCOLE D’INNOVATION SOCIALE ÉLISABETH-BRUYÈRE

L’École d’innovation sociale a accueilli ses premiers étudiants il y a quelques semaines.

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E N S E I G N E M E N T S U P É R I E U RL E D E V O I R , L E S S A M E D I 7 E T D I M A N C H E 8 O C T O B R E 2 0 1 7H 6

P I E R R E V A L L É E

Collaboration spéciale

L e gouvernement du Qué-bec, lors du dépôt du der-

nier budget, au printemps der-nier, a clairement indiqué sonintention de réinvestir en édu-cation. Bien qu’il s’en ré-jouisse, Jean Murdock, prési-dent de la Fédération natio-nale des enseignantes et desenseignants du Québec, af fi-liée à la CSN (FNEEQ-CSN),croit que cela est nettementinsuffisant.

«Le montant d’argent que legouvernement va réinvestir enéducation va tout simplementpermettre au réseau de l’éduca-tion de combler le manque à ga-gner dû aux dernières compres-sions, souligne-t-il. À terme,lorsque l’argent sera entière-ment investi, soit en 2022, le ré-seau se retrouvera avec un bud-get comparable à celui d’avantles compressions.»

L’effort financier en éduca-tion doit être, selon lui, beau-coup plus soutenu. «Le Québecest déjà une société du savoir,rappelle-t-il, et nous entronsdans la quatrième révolutionindustrielle, soit celle du numé-rique. Les emplois de demainexigeront de nouvelles connais-sances et compétences, maissurtout, ces emplois seront en

premier des emplois de contrôleet de jugement. Et l’enseigne-ment supérieur est au cœur deces changements, d’où l’impor-tance de lui donner les moyensde bien remplir son rôle. »

Un service publicDans les années 1960, à la

suite de la commission Parent,le Québec a modernisé sonsystème d’éducation et a per-mis, notamment avec la créa-tion du cégep, l’accès à l’ensei-gnement supérieur à des per-sonnes qui auparavant enétaient écartées. Sans cet ef-fort, Jean Murdock pense quele Québec n’aurait pas réussisa Révolution tranquille. Ilplaide donc pour que l’on re-tourne aux principes fonda-mentaux qui ont mené à cette

modernisation du systèmed’éducation québécois et dé-nonce les dérives qui l’af fli-gent aujourd’hui.

« L’éducation au Québec apris une tournure marchande.Les institutions se font de laconcurrence entre elles afind’obtenir une plus grande partdu marché du savoir, avance-t-il. La rentabilité est mainte-nant le critère pour maintenirou non une of fre de cours.Cette approche est contre-pro-ductive. Ce n’es t pas de laconcurrence qu’il faut, maisplutôt de la collaboration. »

Il trouve aussi que l’ensei-gnement supérieur est tropcollé sur les besoins du marchédu travail. «Oui, l’enseignementsupérieur doit former des tra-vailleurs, avance-t-il, mais il doit

aussi être en mesure de formerdes citoyens, et surtout des per-s onne s qu i on t acqu i s l e sconnaissances et les compétencesqui leur permettront d’appren-dre tout au long de leur vie, etainsi de pleinement contribuer àla vitalité de leur communauté.Les entreprises passent, mais lescommunautés, elles, restent. »C’est pourquoi il milite pour unretour de l’éducation en tantque service public.

AccessibilitéL’accessibilité à l’enseigne-

ment supérieur est aussi l’unede ses préoccupations. Il donneen exemple les cégeps. «Plutôtque de périodiquement les remet-tre en question, on devrait toutsimplement reconnaître leur suc-cès, croit-il. De plus, il faut pen-ser aux cégeps, non pas commedes établissements individuels,mais plutôt comme un réseau.Et ce réseau a le devoir d’assurerl’équité en matière d’accessibilitéà l’enseignement supérieur, et ce,sur l’ensemble du territoire qué-bécois. Un jeune qui doit quittersa communauté pour accéder àl’enseignement supérieur est sou-vent un jeune qui ne revient pasdans sa communauté, ce qui af-faiblit cette dernière.»

Sans compter que ce démé-nagement entraîne des coûtssupplémentaires, ce qui peut endécourager certains. «De plus,poursuit-il, au niveau universi-taire, les étudiants terminentleurs études fortement endettés,ce qui constitue un handicapmajeur pour quiconque amorcesa vie professionnelle. C’est pour-quoi la FNEEQ milite pour lagratuité scolaire à l’université.»

Selon Jean Murdock, leQuébec est mûr pour une ré-flexion sur l’enseignement su-périeur. « La première ques-tion que l’on doit se poser estcelle-ci : de quoi avons-nous be-soin en enseignement supé-rieur pour assurer la prospé-rité et l’épanouissement de lasociété québécoise ? » Cettequestion a déjà été soulevéeen mai dernier lors des étatsgénéraux sur l’enseignementsupérieur, organisés par unréseau de par tenaires issusd’organisations profession-nelles, syndicales et étu-diantes. Une seconde rencon-tre est prévue cet automne.« Lors de notre prochain ren-dez-vous, explique Jean Mur-dock, nous allons dresser uneliste précise de nos besoins et,comme nous entrons dans uneannée électorale, nous allonsdemander à tous les partis po-litiques de prendre position. »

Revenir à la notion de service public

A N D R É L A V O I E

Collaboration spéciale

E n moins d’un an, 95 % desdiplômés de l’École de

technologie supérieure (ETS)obtiennent un emploi d’ingé-nieur. Avec une statistiqueaussi accrocheuse, l’établisse-ment situé dans un secteur deMontréal en perpétuelle trans-formation, entre le quar tierGrif fintown, le centre-ville etle Vieux-Por t, pourrait sansdoute se croiser les bras.

Ce n’est pas la stratégied’Antoine Landr y, directeurdes communications de l’ETS.Ces résultats impressionnantsconstituent un élément parmid’autres pour lui permettred’attirer des étudiants quin’envisageaient pas nécessai-rement de faire le grand saut àl’université.

«75% de nos 10 700 étudiantspossèdent un DEC technique»,souligne M. Landry. Ils étaientdonc destinés à entrer sur lemarché du travail, formés engénie de la construction ou engénie mécanique, bien heureuxde quitter les bancs d’écoleaprès trois ans passés au cégep.

C’est là que le travail de per-suas ion doi t commencer.«Pour nous, l’ETS, c’est un ou-til d’ascension sociale.De notre fondation en1974 jusqu’en 1990,nous formions des ba-cheliers en technologie ;maintenant, nous for-mons des ingénieurs,qui contribuent davan-tage à la société. Et surnos 20 000 diplômés, jesuis convaincu qu’entre12 000 et 15 000 d’entre eux neseraient jamais venus à l’uni-versité si nous n’avions pasexisté. »

Pour les convaincre de fairele choix des études supé-rieures, et de les faire à l’ETS,l’établissement ne lésine passur les moyens, dont le plus vi-sible est la tenue de sa journéeportes ouvertes, le 28 janvierprochain. Cet événement mo-bilise 500 personnes et attiretoujours jusqu’à 3000 visiteurs,dont plusieurs de dif férentesrégions du Québec. « À ceuxqui viennent d’endroits pluséloignés de Montréal, commeRimouski ou même le Nou-veau-Brunswick, on of fre leremboursement des frais detransport dans le cadre de cettejournée », précise le directeurdes communications de l’ETS.

Rester sur les bancsd’école

Pendant toute l’année, l’ETSouvr e régu l ièr ement sesportes à différents groupes is-sus des cégeps, et participe ac-tivement à de multiples événe-ments à caractère scientifique.À toutes ces occasions, ils doi-vent être convaincants, sur-tout dans un contexte de pénu-rie de main-d’œuvre. «Les tech-niciens nouvellement diplôméssont déjà très sollicités par lesentreprises, constate M. Lan-dry. Notre défi, c’est de les invi-ter à poursuivre leurs études aubaccalauréat. C’est essentiel sion veut stimuler la science etl’innovation au Québec, et as-surer son développement tech-nologique et économique, parti-culièrement celui des régions. »

Cette grande séduction s’ar-t icule sur plusieurs axes.D’abord, l’attrait pour leschoses pratiques et concrètesqui fascinaient déjà les étu-diants lors de leur passage aucollégial. «À l’ETS, nous pour-suivons dans cette veine : des la-boratoires dans chaque cours,des stages rémunérés, et surtoutdes professeurs passionnés quiont souvent le même profilqu’eux », explique le directeurdes communications.

Parmi ces attraits, les trois

stages entièrement rémunéréspendant les quatre annéesd’études semblent l’un des plusdéterminants pour les étu-diants dans le choix de l’ETS.« Chaque s tage procure enmoyenne un salaire de 14 000$,et la somme globale après le troi-sième peut atteindre jusqu’à en-viron 42 000$, précise AntoineLandry. Et c’est sans compternotre généreux programme debourses qui totalise 6 millions dedollars. » Mais au-delà de l’ar-gent, les stages représententaussi une excellente porte d’en-trée pour les futurs ingénieurs,pouvant choisir parmi 1230 en-treprises pour développer leurscompétences. Parmi les plusconnues, on peut mentionnerBombardier, Hydro-Québec,Pratt & Whitney, Ubisoft, etc.Comme plusieurs sont situéesen région, elles constituent au-tant d’employeurs potentielspour les diplômés, car 31 % dela population étudiante del’ETS vient de l’extérieur deMontréal.

De l’expérience, partout, tout le temps

Autre source de motivationnon négligeable entre lesstages et les laboratoires : lesdifférents clubs étudiants, qui

sont de véritables incu-bateurs de talents etde découvertes. SelonM. Landry, « ces clubspermet tent aux é tu -diants de développerleur esprit d’initiative,leur sens de l’entrepre-neuriat et leur débrouil-lardise, en plus de com-pétitionner à l’échelle

internationale». Parmi les der-nières réalisations grâce aux-quelles l’ETS a su se distin-guer, on retrouve Hercule,présenté dans le cadre d’unecompétition de ponts en acier ;Chinook, une voiture éoliennequi fait bonne figure depuisquelques années dans le ca-dre du Racing Aelous, unecourse qui se déroule auxPays-Bas ; QUIETS, un grouperassemblant tous leurs effortsautour d’un nouveau proto-type de motoneige écolo-gique… et silencieuse.

Toutes ces initiatives et lesautres activités étudiantescontribuent à la persévérancescolaire, sans compter la flexi-bilité des baux accordée à ceuxqui habitent en résidence :ceux-ci peuvent retrouver leurchambre après quelques moisà l’extérieur de Montréal pourla durée de leurs stages.

Tous les défis n’ont cepen-dant pas encore été relevéspour l’ETS, dont celui d’uneprésence féminine plus grandedans ses classes et parmi sesdiplômés. Les chiffres parlentd’eux-mêmes : 10% de femmesau baccalauréat, et 25% aux cy-cles supérieurs (cette année,on compte 2800 étudiants à lamaîtrise et au doctorat). «60%de nos étudiants aux cycles supé-rieurs viennent de l’étranger »,souligne Antoine Landry pourexpliquer cet écar t. Commel’ETS recrute une bonne partiede ses étudiants dans les pro-grammes techniques du sec-teur collégial, et qu’ils sont(beaucoup) moins fréquentéspar les filles, celles-ci se retrou-vent en quelque sorte minori-taires, contrairement à la ten-dance obser vée dans beau-coup de programmes et d’éta-blissements universitaires.Soucieuse de modi f ier ladonne, l’ETS a lancé de nou-velles initiatives pour inciterles filles à s’intéresser aux mul-tiples facettes du génie, dont100 bourses d’études d’une va-leur de 1500$. Trouver des so-lutions pratiques pour briser leplafond de verre sans faire dedégâts, c’est aussi dans la mis-sion de l’ETS.

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Aller au-delà du DEC

ETS

Pour Antoine Landry, directeur des communications de l’ETS,l’établissement « est un outil d’ascension sociale ».

Antoine Landry

L’Université Saint-Paul (1848) et le collège fondateur de l’Université d’Ottawa, avec laquelle elle a conservé un lien de fédération depuis 1965.

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JACQUES NADEAU LE DEVOIR

Au lieu de remettre en question l’existence des cégeps, Jean Murdock, président de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants duQuébec, estime qu’il faudrait plutôt reconnaître leur succès.

Il faut penser aux cégeps, non pas comme des établissements individuels, mais plutôt comme un réseau. Et ce réseau a le devoir d’assurer l’équité en matière d’accessibilité à l’enseignement supérieur, et ce, sur l’ensemble du territoire québécois.Jean Murdock, président de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec, affiliée à la CSN (FNEEQ-CSN)

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E N S E I G N E M E N T S U P É R I E U RL E D E V O I R , L E S S A M E D I 7 E T D I M A N C H E 8 O C T O B R E 2 0 1 7 H 7

UQAM

Faire son chemin, bien accompagné

M É L A N I E G A G N É

Collaboration spéciale

A u cours de la jour néeportes ouvertes, des étu-

diants et professeurs qui ontl’UQAM tatouée sur le cœurseront sur place pour répon-dre aux questions du public etparler de leur expérience.

La professeure Lucie La-marche est de ceux qui mani-festent une fier té évidente àêtre uqamiens. Cette ensei-gnante en sciences juridiquesa mis les pieds à l’UQAM pourla première fois en 1982, entant que chargée de cours.Après quelques allers-retours,elle y est restée, adhérant com-plètement à la mission de l’uni-versité : «Le pari d’inclusivitéde l’UQAM, qui va toujourschercher dans les coins les étu-diants qui n’ont pas des par-cours l inéaires e t qui ontquelque chose à partager, quicolle la formule pédagogiqueavec les besoins et les particula-rités de ces étudiants, c’est en-core présent. Ça donne une cul-ture uqamienne, une couleurparticulière à la pédagogie et àl’expérience étudiante. La mis-sion de l’université — quoiqu’ilarrive qu’on la perde de vue —est de toujours mettre les étu-diants au centre de nos actions.Je pense que l’UQAM a réussi,on pourrait dire contre vents etmarées dans cer tains cas, àsauver ça. »

Pour la professeure La-marche, la mission inclusivede l’UQAM n’exclut pas l’ex-cellence, comme elle l’a déjàentendu dire : «Ça contribue àl’excellence ! Pour moi, c’est unevaleur ajoutée d’avoir dif fé-rentes expériences dans ungroupe cours : l’étudiant plusjeune, l’étudiant mature et l’étu-diant étranger. Ça joue sur lapédagogie parce qu’on espèremettre en relation tous ces étu-diants. Je pense aussi que c’estça, la signature de l’UQAM.»

Attirer des étudiants…avec des étudiants

L’UQAM compte aussi surles étudiants pour donner l’en-vie aux visiteurs de deveniruqamiens. « Il y a un intérêtcroissant de la part des visiteursà rencontrer des étudiants lorsdes journées portes ouvertes »,soutient Francine Njoh-Eben-gué, conseillère en recrute-ment étudiant à l’UQAM. Lepublic aime en effet recueillirdif férents témoignages pourse faire une tête sur l’école visi-tée. Ainsi, le 4 novembre, desétudiants ambassadeurs ac-cueilleront le public pour ré-pondre à ses questions et pourpar ticiper à des activités depromotion. D’autres ambassa-deurs vont créer du contenupermettant de faire vivre lesmoments forts de la journéepor tes ouver tes sur les ré-seaux sociaux.

D’autres encore veilleront àl’interactivité de la journéeportes ouvertes. Les visiteursse feront entre autres propo-ser, au kiosque des étudiantsde la maîtrise en communica-tion, de jouer à quatre jeux,e n a c t i v a n t u n e m a n e t t egéante, qui i l lustrent desconcepts et des théories issusd’études des jeux vidéo.L’UQAM veut aussi mettrel’accent sur le côté pratiquede ses formations, avec des vi-sites guidées des laboratoiresscientifiques, des studios decinéma, de la salle des mar-chés, d’ateliers de design del’environnement et graphique,et en présentant des démons-trations de robotique.

De plus, de nouveaux pro-grammes seront présentés,tels que le baccalauréat en in-formatique et systèmes élec-troniques, le baccalauréat enaction culturelle, le diplômed’études supérieures spéciali-sées (DESS) en droit du tra-vai l et de la protection so-ciale et le DESS en droits dela personne.

L’héritage de l’UQAMLa journée portes ouvertes

ser t aussi à montrer ce que

peut appor ter l’UQAM à unétudiant au-delà des cours ma-gistraux. Marianne Archam-bault, étudiante au baccalau-réat en développement de car-rières, est ambassadrice étu-diante. Elle apprécie l’aspectpratique de son expérience àl’UQAM : « Il y a un bon équili-bre entre le théorique et la pra-tique. Dans mon programme,par exemple, on a des ateliers,on rencontre de vrais clients,on fait des stages. On devientdes personnes prêtes à intégrerle marché du travail. C’est su-per dynamique !»

Pour Martine Gariépy, Ma-rie-Soleil L’Allier, Sophie Mac-cario et Andréanne Laurin, pro-priétaires de l’Épicerie écolo-gique zéro déchet LOCO,l’UQAM fut le début d’unebelle aventure entrepreneu-riale. Les quatre femmes, diplô-mées en sciences de l’environ-nement, ont mis à profit leursconnaissances pour démarrerune entreprise écoresponsable.Elles ne sont pas ambassa-drices comme Marianne Ar-

chambault, mais elles n’hési-tent pas à raconter à quel pointelles ont été soutenues parl’UQAM dans le démarrage deleur entreprise. « Nos étudesont fait en sorte qu’on avait legoût de changer les choses dansnotre communauté. On avaitvraiment envie de s’impliquer eton se demandait quoi faire

concrètement. C’est comme çaqu’est née l’idée de l’épicerie. Lefait d’avoir démarré LOCO enétant à l’université nous a per-mis d’avoir une belle visibilité.On a aussi eu des bourses et dumentorat. Il y a eu une bellecoopération entre les facultéspour nous aider. Nous avons ététrès encouragées dans la créa-

t ion de notre entreprise » ,confie Martine Gariépy.

Briser l’isolementL’UQAM compte 43 000 étu-

diants, dont 3500 étrangersprovenant de 96 pays. Le nom-bre d’étudiants étrangers àl’UQAM, comme au Québec,est en constante hausse.

Ainsi, l’UQAM of fre de nom-breux services pour encadrercette population étudiante. Le4 novembre, des agents d’ad-mission et conseillers en in-formation scolaire et profes-sionnelle seront présents aucampus principal de l’UQAMpour répondre, entre autres,aux questions sur la recon-naissance des diplômes desindividus ayant fait des étudeshors Québec.

La population étudianteétrangère constitue une ri-chesse pour l’établissement,selon Lucie Lamarche. «La po-pulation étrangère actuelle esttrès qualifiée quand elle arrive.Elle émule un groupe coursparce qu’elle a beaucoup à par-tager. En même temps, lesméandres de l’immigration etle contexte politique global ac-tuel font qu’elle affiche une cer-taine fragilité. L’UQAM, jetrouve, investit beaucoup dansles ser vices aux é tudiantsétrangers, soutient-elle. Cen’est pas seulement faire com-prendre l’informatique, la bi-bliothèque, le règlement sur lesétudes, c’est vraiment être at-tentif à toute une gamme de be-soins. Ça va de la fragilité desdocuments à la fragilité psycho-logique, aux coups durs qu’onpeut encaisser quand on arrivedans un autre environnement.L’équipe de vie étudiante faitun très bon boulot là-dessus. »

Quand on demande à un professeur, un étudiant ou un di-

plômé de l’UQAM de décrire l’établissement en quelques

mots, les qualificatifs « inclusif», «ouvert» et «humain» re-

viennent souvent. Le 4 novembre, lors de la journée portes

ouvertes de l’université, ces valeurs seront mises en lu-

mière, ainsi que les programmes branchés sur les enjeux

sociétaux.

L’Université de Montréal et du monde. L’Université de Montréal, c’est toute une communauté qui contribue à rendre le monde meilleur et à faire de Montréal une métropole de l’enseignement supérieur, à la fois capitale canadienne de la recherche et meilleure ville étudiante du monde.

umontreal.ca/monde

UQAM

L’UQAM compte aussi sur les étudiants pour donner l’envie aux visiteurs de devenir uqamiens.

Page 8: CAHIER SPÉCIAL H Enseignement supérieur · 2017. 10. 4. · Lieu de discussion, de formation et de diffusion ... un programme qui ... d’analyser une plus grande gamme de lon-gueurs

E N S E I G N E M E N T S U P É R I E U RL E D E V O I R , L E S S A M E D I 7 E T D I M A N C H E 8 O C T O B R E 2 0 1 7H 8

banque alimentaire, d’autresfont de l’action humanitaire.L’an dernier, nous avons unétudiant qui a créé de toutespièces un club spor tif de cy-clisme à l ’université. Nousconsidérons que c’est impor-tant de promouvoir le sens del’engagement de nos étudiantsparce que ça en fera de meil-leurs citoyens, mais aussi demeilleurs professionnels. »

Car s’engager permet dedévelopper des compétencesdans divers domaines. Lacommunication, le leader-ship, le travail en équipe, lagestion de projet, le débat,autant de talents valorisablessur un CV. À tel point quel’Université de Montréal amis en place i l y a 15 ansmaintenant une véritable poli-tique de reconnaissance del’engagement étudiant. Unereconnaissance qui va de lasimple attestation officielle àun prix de reconnaissance, enpassant par l ’obtention decrédits.

« Il doit toujours s’agir de bé-névolat à l’extérieur du cadredes cours, explique Mme Pha-rand. Concernant les crédits,l’étudiant doit avoir une acti-vité d’engagement qui corres-pond à trois crédits quant à lacharge de travail. Et les compé-tences acquises doivent être enlien avec son programmed’études. »

Un plus pour la carrièreUne politique de reconnais-

sance de l’engagement quiexiste également à l’Univer-sité Laval. « Nous poussons nosétudiants à s’engager dans lesinstances de l’université, in-dique le directeur des ser-vices étudiants, Denis Bus-sière. Nous considérons quesiéger aux dif férents conseilsde la vie étudiante enrichit lascolarité, qu’ils y apprennentdes choses. Nous le valorisonsavec la validation d’un cours

de trois crédits. Mais noussommes en pleine révision denotre politique. Nous souhaite-rions à terme reconnaître lesétudiants qui s’engagent en de-hors de nos instances. »

L’Université Laval dispose de250 groupes et associations étu-diantes au sein desquels il estpossible de s’investir. 150 quidépendent des programmesdes facultés, et une centaine degroupes d’étudiants qui s’enga-gent pour une cause particu-lière. Ça va des futurs médecinsqui donnent les premiers soinslors de compétitions sportivesaux futurs avocats qui organi-sent des cliniques juridiques.

« Pour l’étudiant, c’est trèsformateur , insiste M. Bus-sière. C’est un plus pour sa fu-ture carrière. »

Action humanitaire et communautaire

Oui, mais comment se lan-cer ? Les possibilités de s’enga-ger semblent grandes et l’étu-diant nouvellement arrivé surle campus pourrait bien s’yperdre.

Commencer par aller voir sapropre association de pro-gramme, répondent tant Chan-tal Pharand que Denis Bus-sière. Pour ceux qui vou-draient aller plus loin, l’Univer-sité de Montréal offre un ser-vice dédié, à savoir Actionhumanitaire et communau-taire (AHC).

« En plus d’avoir une listede tout ce qui se fait déjà surle campus, AHC soutient lesétudiants qui souhaitent s’en-gager intensément, expliqueMm e Pharand. Elle proposenotamment des ateliers de for-mation au leadership, elle of-fre de l’aide à ceux qui sou-haitent créer un OBNL. Elledistribue également une ving-taine de bourses chaque an-née, permettant de mener àbien un projet. Bref, si un étu-diant arrive avec une idéequ’il souhaite développer pours ’engager dans la commu-nauté, i l y a for t à parierqu’il y trouve l’appui dont il abesoin. »

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ENGAGÉ

UNIVERSITÉ SAINT-PAUL

Laboratoire pour citoyens engagés

M É L A N I E G A G N É

Collaboration spéciale

L’ être humain est au cœurde tous les programmes

proposés par l’Université Saint-Paul. « La source des mauxdans le monde, il y a de forteschances que ce soit l’être hu-main, et l ’être humain doitfaire partie de la solution. Çacommence par une meilleureconnaissance de nous-mêmes,de nos limites, de notre poten-tiel, autant en tant qu’indivi-

d u s q u ’ e ntant que col-lectivité. Ont r a v a i l l eb e a u c o u pl à - d e s s u s .Nous, c’estla transfor-mation so-c i a l e q u in o u s i n t é -resse. C’estde travail-ler sur lesinjustices etd’essayer defaire mieux.D’essayer de

bâtir des ponts », explique larectrice de l’établissement,Chantal Beauvais. Communi-cations sociales, éthique pu-blique, études de conflits, rela-tions humaines et spiritualitéfont par tie des programmesphares offerts par l’université.

Claudia Beaudry est diplô-mée en communications so-ciales. Sa formation à l’Univer-sité Saint-Paul lui a entre au-tres permis de saisir toute l’im-por tance de l’intention der-rière un message. « C’est l’unedes premières universités àavoir donné un cours d’éthiquesur les médias sociaux. On ana-lyse les médias sociaux, onparle des communications dansun environnement social, decomment les individus vont être

capables de transmettre de l’in-formation claire, mais aussi detransmettre l’émotion derrièrel’information, pour avoir unmeilleur contact avec les gens.C’est vraiment pratique de com-prendre comment les gens vontréagir à un message. On ex-plore le côté psychologique, an-thropologique, sociologique dela communication. »

Ententes d’arrimageClaudia Beaudr y a obtenu

son diplôme l’an passé. Durantses études, elle a profité d’uneentente d’arrimage entre lecollège La Cité et l’UniversitéSaint-Paul. Cela signifie qu’ellea étudié deux ans en relationspubliques à La Cité et deuxans en communications so-ciales à l’Université Saint-Paul.«En quatre ans, j’ai pu réalisermes études collégiales et univer-sitaires. Ça m’a permis de ga-gner du temps et d’économiserde l’argent », fait-elle valoir. Larectrice Chantal Beauvais af-firme que Saint-Paul est l’unedes universités qui ont le plusgrand nombre d’ententes d’ar-rimage avec des collèges enOntario. « Cette année, près de10 % de nos étudiants provien-nent d’ententes d’arrimage. Cesententes font en sorte que ça di-minue le nombre de crédits quevous devez faire à l’universitépour obtenir votre diplôme. Çapeut être très intéressant pourdes étudiants qui ne veulent paspoursuivre au niveau universi-taire parce qu’ils ne veulent pass’endetter. » L’Université Saint-Paul a actuellement des en-tentes d’arrimage avec huitcollèges, dont le cégep de l’Ou-taouais.

Nouveau décor, nouvelle école

La journée portes ouvertesdu 18 novembre sera l’occasionpour le public de découvrir le

nouveau décor de Saint-Paul.«Des rénovations majeures ontété réalisées, sur tout dans leslieux fréquentés par les étudiants:salle de vie étudiante, lieux de col-laboration, cafétéria, local de l’as-sociation étudiante et un espacede 5000 pieds carrés qui sert desalle d’exposition temporairemais qui peut avoir d’autresusages. J’ai hâte que les lieuxsoient complètement aménagés.Ça va être super beau!» raconteMme Beauvais avec fierté. L’amé-nagement de l’Atelier d’innova-tion sociale Mauril-Bélanger faitaussi partie du projet de rénova-tion. Il s’agit d’un local de forma-tion, de collaboration et de dé-marrage d’organisations so-ciales qui ser vira principale-ment aux étudiants de la toute

nouvelle école de l’établisse-ment : l’École d’innovation so-ciale Élisabeth-Bruyère.

La satisfaction au rendez-vous

Les résultats du sondage del’Enquête nationale sur la par-ticipation étudiante 2017 mon-trent que le travail ef fectuépour satisfaire les étudiants deSaint-Paul porte leurs fruits.« Nos étudiants de dernière an-née, à 96 %, qualifient leur ex-périence à l’université d’excel-lente ou de bonne. C’est nette-ment supérieur à la moyenneontarienne », relate Mme Beau-vais, qui croit que ces bons ré-sultats sont entre autres attri-buables à la qualité de l’envi-ronnement et des interactions.

Dans cette petite école bilingue qui compte un peu plus de

1000 étudiants, l’accent est mis sur la qualité des interac-

tions et des relations. Avec ses valeurs spirituelles, huma-

nistes, d‘ouverture sur le monde et d’engagement, l’Univer-

sité Saint-Paul souhaite aller plus loin qu’offrir une forma-

tion universitaire: elle veut aider les jeunes adultes à se dé-

finir en tant qu’individus, à choisir le rôle qu’ils veulent in-

vestir dans la société.

Bâtiment de l’Université Saint-Paul Collation des grades

«Nosétudiants de dernièreannée, à 96%,qualifient leurexpérience à l’universitéd’excellenteou de bonne

PHOTOS UNIVERSITÉ SAINT-PAUL

Barbecue de la rentrée