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Le rôle de la culpabilité dans les messages de collecte de fonds Camille Chédotal* Professeur assistant ESC Bretagne Brest *2 avenue de Provence ; CS23812 ; 29238 Brest cedex 3 ; 02 98 34 45 02 ; [email protected]

Camille Chédotal* Professeur assistant ESC Bretagne Brest · Jones, 1992) par exemple. Une motivation égoïste de soulagement d’une détresse personnelle : le don peut permettre

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Le rôle de la culpabilité dans les messages de collecte de fonds

Camille Chédotal*

Professeur assistant

ESC Bretagne Brest

*2 avenue de Provence ; CS23812 ; 29238 Brest cedex 3 ; 02 98 34 45 02 ;

[email protected]

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Le rôle de la culpabilité dans les messages de collecte de fonds

Résumé

Cette recherche a pour objectif d’analyser les effets de l’utilisation de la culpabilité dans les

mailings de collecte de fonds. Une expérimentation a été menée auprès de 432 répondants

exposés à trois conditions expérimentales faisant varier l’intensité du message culpabilisant

(faible, moyenne et forte). Cette recherche montre que les réactions émotionnelles sont

différentes selon l’intensité du message culpabilisant. Le mailing fortement culpabilisant

entraîne un phénomène de rejet et de l’irritation. Le mailing moyennement culpabilisant est le

plus efficace : il génère une forte culpabilité, émotion à l’impact positif sur l’attitude envers le

message, envers l’association et sur l’intention de don.

Mots clés : culpabilité, don d’argent, stimuli culpabilisants, irritation, différences

individuelles

The role of guilt in fundraising appeals

Abstract

The aim of this communication is to analyze the effects of guilt induction in fundraising

campaigns. An experimental study was realized on 432 respondents who were exposed to one

of three levels of guilt appeals (weak, average and strong). This research shows that emotional

reactions are different depending on the level of guilt evoked. Strong guilt appeals generate

rejection and irritation. Our research suggests the use of average guilt appeals. Appeals that

trigger average guilt are the most effective: felt guilt has a positive influence on the attitude

towards the message, attitude towards the charity and donation intention.

Key words: guilt, charitable donations, guilt appeals, irritation, individual differences

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Le rôle de la culpabilité dans les messages de collecte de fonds

Introduction

Les associations sont aujourd’hui face à différents challenges concernant le financement de

leurs actions et leur collecte de fonds. En 2010, les financements publics ont diminué de 8%1.

Les financements privés, permettant une plus grande indépendance financière et une meilleure

réactivité aux situations d’urgence (Rieunier, 2008), sont donc amenés à prendre une plus

grande importance (dons des particuliers et mécénat d’entreprises). La concurrence entre

associations collectrices de fonds s’intensifie et la professionnalisation du secteur mène à une

uniformisation du discours et à l’utilisation d’une technique principale de collecte par les

acteurs associatifs, le mailing. Cet outil est principalement envoyé aux plus de 60 ans,

principaux donateurs, cible aujourd’hui sur-sollicitée (Haddad, 2000). L’utilisation de moyens

de communication personnalisés et adaptés à certaines cibles est limitée (messages de

prospection ou de fidélisation). Enfin la rentabilité du mailing est en baisse ; la prospection de

nouveaux donateurs coûte aux associations (Libaert et Pierlot, 2009).

Il convient alors de réfléchir aux outils de collecte de fonds et à leur contenu afin d’en

améliorer l’efficacité mais aussi de s’adresser à de nouvelles cibles afin de renouveler la

population actuelle de donateurs.

Des recherches en psychologie ont montré que les émotions négatives pouvaient mener à la

réalisation d’actes altruistes (Krebs, 1970). Nous avons décidé de nous intéresser à une

émotion négative particulière, la culpabilité. Izard (1977) en propose la définition suivante :

« Les individus se sentent habituellement coupables quand ils deviennent conscients qu’ils ont

brisé une règle ou violé leurs propres normes ou croyances. Ils peuvent aussi ressentir de la

culpabilité s’ils échouent à accepter ou à effectuer leurs responsabilités ». Cette émotion se

1 La Croix, 22 novembre 2011, « Les associations apprennent à se passer des fonds publics ».

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développe lorsque les individus transgressent leurs propres principes moraux ou croyances.

Un nombre limité de recherches a porté sur l’influence des stimuli culpabilisants en

comparaison avec les nombreuses recherches concernant les appels à la peur (23 études2

contre une centaine). Cette émotion est pourtant couramment utilisée par les associations

(Huhmann et Brotherton, 1997).

Nous nous interrogeons alors, dans cette recherche, sur l’efficacité de l’utilisation des

mailings culpabilisants dans un contexte de collecte de fonds.

1. Don d’argent et collecte de fonds

1.1. Le concept de don

Les recherches en anthropologie, sociologie, psychologie ou marketing sur les comportements

d’aide ou de don reposent sur le texte fondateur de Mauss, l’Essai sur le don (1923-1924).

Mauss considère le don dans les sociétés pré-modernes comme un acte transactionnel

régissant l’ensemble des relations dans une société et reposant sur trois obligations :

obligation de donner, de recevoir et de rendre. Le développement de l’économie libérale dans

les sociétés modernes a changé les pratiques du don qui se sont libérées de ces obligations

mais s’effectuent toujours entre personnes se connaissant. Enfin, dans les sociétés

postmodernes comme la nôtre, le don s’est universalisé : le don est individuel, anonyme et

réalisé au profit d’inconnus (Dufourcq, 1996). La prise de conscience de l’existence de

personnes défavorisées et l’importance de la charité prônée par toutes les religions ont abouti

au développement des normes personnelles de don et de solidarité (Bajde, 2011).

2 23 études recensées (Chédotal, 2011) dont : Ghingold et Bozinoff (1982), Bozinoff et Ghingold

(1983), Ruth et Faber (1988), Lascu (1991), Pinto et Priest (1991), Coulter et Pinto (1995), Huhmann et Brotherton (1997), Bennett (1998), Cotte, Coulter et Moore (2005), Lindsey (2005) et Basil,

Ridgway et Basil (2006).

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Trois cheminements ont été identifiés pour expliquer les motivations au don (Batson, 1991) :

une motivation égoïste de recherche de gain ou d’évitement de sanctions : avantages fiscaux,

amélioration de l’estime de soi (Dawson, 1988), adhésion à des normes sociales (Kugler et

Jones, 1992) par exemple. Une motivation égoïste de soulagement d’une détresse

personnelle : le don peut permettre de soulager un sentiment de culpabilité ou d’obligation.

Enfin certains donnent dans un but altruiste de satisfaction du besoin d’autrui : le don exprime

alors la compassion envers autrui (Fondation de France, 2007). Le don est donc un

comportement normé chargé d’émotions.

1.2. Les déterminants du don

De nombreux travaux empiriques ont étudié les variables pouvant expliquer le comportement

de don des individus : les caractéristiques individuelles des donateurs et, dans une moindre

mesure, les caractéristiques de la sollicitation3.

1.2.1. Les caractéristiques des donateurs

L’âge semble être le premier facteur explicatif du don : plus les individus vieillissent, plus ils

sont nombreux à donner et plus ils donnent des montants importants (Schlegelmilch, 1988 ;

Cerphi, 2010). Le niveau de revenu a également une influence positive sur la propension à

donner et sur le montant du don (Bennett, 2003 ; Cerphi, 2010). Enfin, la pratique religieuse

et le sexe sont des déterminants du don : les pratiquants d’une religion et les femmes sont plus

nombreux à donner (Fondation de France, 2004).

3 Nous ne présentons ici que les principaux résultats. Pour un état de l’art plus détaillé sur les

caractéristiques des donateurs, voir Le Duigou et Le Gall-Ely (2008) et Chédotal (2011) et sur les

sollicitations, voir Chédotal (2011).

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1.2.2. Les caractéristiques de la sollicitation

Les mailings de sollicitation sont aujourd’hui encore le moyen principal de collecte de fonds

(Rieunier, 2008). L’objectif de ces messages est de faire ressentir des émotions aux récepteurs

par le biais de la présentation d’un problème incitatif, d’une solution à mettre en œuvre (le

don) et d’un moyen simple de réponse (Merchant, Ford et Sargeant, 2009).

Les résultats actuels des recherche sur le contenu du message montrent que les messages

émotionnels évoquant des émotions négatives (colère, tristesse, peur, nervosité) sont plus

efficaces que les messages rationnels (Bagozzi et Moore, 1994) et que les messages basés sur

des émotions positives (Fischer, Vandenbosch et Antia, 2008) : les sommes collectées sont

plus importantes lorsque des émotions négatives sont suscitées. Ces résultats ne sont pas

confirmés par Smith et Berger (1996) : il n’y aurait pas de différence dans les montants perçus

lorsque des messages au contenu positif ou négatif sont utilisés. Les taux de réponse aux

messages positifs seraient par contre plus élevés. Les messages négatifs auraient pourtant un

intérêt pour les collecteurs de fonds : ils permettent d’insister sur le besoin, la cause pour

lesquels l’association collecte.

Les photographies présentant des situations ou conçues pour susciter des émotions négatives

seraient elles aussi plus efficaces que les images au contenu positif pour déclencher des dons

surtout si elles sont faiblement ou moyennement négatives (Haynes, Thornton et Jones, 2004).

Les recherches sont le contenu des messages de sollicitation sont limitées. Pourtant il s’agit

d’une condition de succès d’une campagne de collecte de fonds (Vaccaro, 2010). Nous avons

alors choisi de nous intéresser aux messages conçus pour être culpabilisants.

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2. La culpabilité et les messages culpabilisants

1.1. Le concept de culpabilité

La culpabilité est une émotion communément ressentie par les individus, innée et universelle

(Izard, 1977). La genèse du sentiment actuel de culpabilité repose sur l’existence d’une

transgression partagée par tous les hommes : le mythe de la chute originelle, la première

désobéissance à Dieu. Tous les hommes ont hérité de cette faute ancestrale (Goldberg, 1985).

Pour les psychologues, ce mythe aurait adapté une faute plus ancienne (Reik, 1979) : le

sentiment de culpabilité reposerait sur deux tabous : « les vœux d’inceste et de meurtre du

rival œdipien » (Freud, 2001).

La culpabilité va permettre de régir les comportements en société. Selon le Negative State

Relief Model (Cialdini, Darby et Vincent, 1973), la culpabilité entraîne un état émotionnel

désagréable que les individus souhaiteront réduire. La culpabilité pourra donc motiver un

certain nombre de comportements prosociaux et d’aide qui rétabliront l’équilibre

psychologique de l’individu (Hoffman, 1982).

1.2. Les stimuli culpabilisants et leur influence

L’objectif d’un stimulus culpabilisant est de faire culpabiliser le récepteur et de le pousser à

adopter le comportement préconisé afin de supprimer ce malaise (Cotte, Coulter et Moore,

2005). Ces messages vont générer de la culpabilité en faisant penser au récepteur qu’il a

transgressé ou pourrait transgresser un principe moral, sociétal ou éthique (Lascu, 1991)

comme les normes de solidarité ou d’aide envers les plus démunis (Krebs, 1970 ; Fondation

de France, 2007). En refusant de donner, les individus transgresseront ces principes et se

sentiront coupables. Les messages culpabilisants semblent donc adaptés à la collecte de fonds.

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Les chercheurs ne s’accordent pas sur les effets de l’intensité des stimuli culpabilisants. La

majorité des recherches démontrent une influence positive du degré de culpabilité induit par le

message sur la culpabilité ressentie ou l’efficacité persuasive (p.ex. Ruth et Faber, 1988 ;

Bennett, 1998) mais seul un niveau d’intensité de culpabilité a été testé. Lorsque les

recherches comparent l’influence de deux ou trois messages culpabilisants d’intensité

différente, les résultats divergent : l’intensité du message culpabilisant aurait alors une

influence positive, négative ou curvilinéaire sur la culpabilité ressentie (tableau 1).

Il n’est pas possible de conclure clairement sur l’efficacité des appels à la culpabilité puisque

le nombre de stimuli, le contexte, les échantillons, les stimuli et les mesures des émotions

déclenchées ne sont pas comparables d’une étude à l’autre.

Conclusions Résultats Auteurs

Relation linéaire

positive

Plus le message est culpabilisant et

plus la culpabilité ressentie est forte.

Ghingold et Bozinoff, 1982 ;

Bozinoff et Ghingold, 1983 ;

O’Keefe, 2000 ; Lindsey, 2005

Relation linéaire

négative

Plus le message est culpabilisant et

moins la culpabilité ressentie est forte.

Basil, Ridgway et Basil, 2006 ;

Jimenez et Yang, 2008

Relation

curvilinéaire

Le message moyennement

culpabilisant génère plus de culpabilité

que les messages faiblement et

fortement culpabilisants.

Pinto et Priest, 1991 ; Coulter

et Pinto, 1995

Tableau 1. L’influence de l’intensité du stimulus culpabilisant sur la culpabilité ressentie

Des phénomènes de réactance (Brehm, 1966) ont été identifiés lors d’expositions à des stimuli

fortement culpabilisants. Des réactions émotionnelles non attendues comme la colère ou

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l’irritation ont été ressenties (Pinto et Priest, 1991 ; Coulter et Pinto, 1995 ; Jimenez et Yang,

2008). Si les individus pensent que le message tente de forcer une réponse, ils vont se sentir

menacés et réagiront négativement à cette perception de perte de liberté (Brehm, 1966). Nous

pensons donc que l’influence persuasive du message culpabilisant varie selon son intensité.

2. Hypothèses et méthodologie de recherche

2.1. Hypothèses de la recherche

La relation curvilinéaire validée dans les recherches précédentes (Pinto et Priest, 1991 ;

Coulter et Pinto, 1995) nous paraît pertinente4. En effet, elle permet d’expliquer les résultats

incohérents (relation positive ou négative) et les phénomènes de rejet identifiés par certains

chercheurs. Nous avons alors créé trois stimuli afin de tester l’existence d’une relation

curvilinéaire entre l’intensité du stimulus culpabilisant et la culpabilité ressentie.

H1 : Il existe une relation curvilinéaire entre l’intensité du mailing culpabilisant et la

culpabilité ressentie.

Lorsqu’un message fortement culpabilisant est utilisé, des émotions non attendues par

l’émetteur du message peuvent apparaître : les individus se sentent manipulés et ressentent de

l’irritation ou de la colère (Pinto et Priest, 1991 ; Coulter et Pinto, 1995 ; Jimenez et Yang,

2008). Si le message moyennement culpabilisant est le plus efficace pour déclencher de la

culpabilité, le niveau d’irritation ressentie et les perceptions d’intention de manipulation

devraient être faibles : la culpabilité ressentie devrait être croissante entre les intensités faible

et moyenne du mailing culpabilisant et l’irritation ne devrait pas se développer. Entre

l’intensité moyenne et l’intensité forte, la culpabilité devrait diminuer alors que les

4 Même si ces recherches présentent des limites importantes : les 3 publicités diffèrent en terme de

longueur (ceci a pu irriter les lecteurs), les échantillons sont de petite taille (N= 30 et 46) et peuvent être biaisés : seules des femmes travaillant ont été interrogées et il s’agit des personnes ressentant en

général plus de culpabilité (Helme-Guizon et Ottman, 2010).

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perceptions d’intention de manipulation et l’irritation devraient augmenter. Nous postulons

l’existence d’un effet de seuil au delà duquel ces éléments se développent.

H2 : L’irritation ressentie ne se déclenche que lors de l’exposition à un mailing

fortement culpabilisant.

H3 : Les perceptions d’intention de manipulation ne se déclenchent que lors de

l’exposition à un mailing fortement culpabilisant et influencent positivement

l’irritation ressentie.

Les hypothèses suivantes nous permettent de tester le potentiel persuasif de la culpabilité et de

l’irritation ressenties. Un lien positif a été démontré entre culpabilité ressentie, attitude envers

le message (Bennett, 1998), attitude envers l’annonceur (Cotte, Coulter et Moore, 2005 ;

Jimenez et Yang, 2008) et adoption du comportement préconisé (Lindsey, 2005). De même,

plus la culpabilité ressentie est forte et plus l’intention de don est importante (Ruth et Faber,

1988 ; Bennett, 1998 ; Basil, Ridgway et Basil, 2006).

H4 : Plus la culpabilité ressentie est forte,

H4.1 plus l’attitude envers le message est positive

H4.2 plus l’attitude envers l’association est positive

H4.3 plus l’intention de don est forte

H4.4 plus le montant du don envisagé est élevé.

L’irritation a un effet négatif sur l’attitude envers le message et envers la marque (Coulter et

Pinto, 1995 ; Bennett, 1998 ; Jimenez et Yang, 2008).

H5 : Plus l’irritation ressentie est forte,

H5.1 moins l’attitude envers le message est positive

H5.2 moins l’attitude envers l’association est positive

H5.3 moins l’intention de don est forte

H5.4 moins le montant du don envisagé est élevé.

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Des études en persuasion sociale ont montré l’influence directe et positive de l’attitude envers

le message sur l’intention de don (Ranganathan et Henley, 2007). L’attitude envers

l’association peut également être médiatrice de cette relation (Diamond et Gooding-Williams,

2002).

H6 : Plus l’attitude envers le message est positive

H6.1 plus l’attitude envers l’association est positive

H6.2 plus l’intention de don est forte

H6.3 plus le montant envisagé du don est élevé.

H7 : Plus l’attitude envers l’association est positive

H7.1 plus l’intention de don est forte

H7.2 plus le montant envisagé du don est élevé.

Nous souhaitons également identifier l’influence de caractéristiques individuelles de

perception et d’efficacité des messages culpabilisants.

H8 : L’influence des stimuli culpabilisants varie en fonction

H8.1 du sexe du récepteur

H8.2 de l’âge du récepteur.

2.2. Méthodologie de la recherche

Nous avons fait le choix d’utiliser une démarche expérimentale afin de tester nos hypothèses.

Nous avons manipulé l’intensité du message culpabilisant par le biais du texte et de la

photographie. Dans un design inter-sujets, les 432 répondants issus d’un panel d’internautes

ont été répartis équitablement entre nos 3 conditions en respectant une composition identique

sur ces 3 conditions selon nos variables de quotas (âge*sexe). Ils ont été exposés

aléatoirement à l’un des trois stimuli (tableau 2, annexe 1), un mailing d’une association

existante, Action contre la Faim. Les 3 versions ont été créées à partir d’un message de

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l’association afin d’obtenir le matériel le plus réaliste possible. La manipulation de l’intensité

du message conçu pour être culpabilisant a été validée auprès d’experts (C1 > C2 > C3).

Mailing faiblement

culpabilisant

Mailing moyennement

culpabilisant

Mailing fortement

culpabilisant

C1 C2 C3

Tableau 2. Matériel expérimental

Les échelles de mesure utilisées (tableau 3) ont été pré-testées et validées (ACP puis AFC).

Culpabilité

ressentie

- Cette lettre provoque chez moi un sentiment de

culpabilité.

- Après avoir lu cette lettre, je me sens blâmable.

- Suite à cette lettre, je ressens des remords.

- Après avoir lu cette lettre, je me sens mal.

- Cette lettre provoque chez moi un sentiment de

regret.

α de Cronbach :

0,934

Rhô de Jöreskog :

0,933

Rhô de validité

convergente :

0,735

Irritation

ressentie

- Cette lettre m’agace.

- Je suis irrité par cette lettre.

α de Cronbach :

0,862

Attitudes envers

le message et

envers

l’association

- J’apprécie cette lettre / association.

- J’ai une opinion favorable envers cette lettre /

association.

- J’éprouve un sentiment favorable envers cette lettre /

association.

α de Cronbach :

0,934

Rhô de Jöreskog :

0,933

Rhô de validité

convergente : 0,735

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Perceptions des

intentions de

manipulation

- La manière dont cette lettre tente de convaincre les

gens me semble acceptable.

- L’association tente de manipuler le lecteur d’une

manière qui ne me plait pas.

- Je suis agacé(e) par cette lettre car l’association

semble essayer de contrôler les lecteurs d’une manière

inappropriée.

- Cette lettre ne me dérange pas ; l’association essaye

d’être persuasive sans être excessivement

manipulatrice.

α de Cronbach :

0,933

Rhô de Jöreskog :

0,932

Rhô de validité

convergente : 0,775

Intentions de

don

- Je souhaite faire un don d’argent à cette association.

Montant

envisagé du don

S’il y a une chance que vous donniez, quel serait le montant de votre don :

14 € / 26€ / 38€ / 76€ / ……€

Tableau 3. Présentation de quelques outils de mesure utilisés et validés

Les hypothèses ont été testées par le biais d’analyse de covariance (ANCOVA, la variable

notoriété de l’association a été intégrée en covariable) et de régressions (en contrôlant par la

notoriété de l’association). Les conditions requises pour mener ces tests ont été vérifiées et

étaient respectées.

3. Les résultats de la recherche

Nous avons validé la relation curvilinéaire posée entre l’intensité du mailing culpabilisant et

la culpabilité ressentie (H1). Le mailing moyennement culpabilisant est en effet celui qui

génère la plus forte culpabilité (p = 0,000). Ce mailing est surtout efficace auprès des femmes

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(p = 0,042) et des jeunes (p = 0,031) qui ressentent une plus forte culpabilité que les hommes

et les seniors (tableau 4).

La culpabilité ressentie a, quant à elle, une influence positive sur l’attitude envers le message

(H4.1, R² du modèle = 33,6%, p = 0,000), l’attitude envers l’association (H4.2, R² du modèle

= 25,8%, p = 0,000) et l’intention de don (H4.3, R² du modèle = 29,1%, p = 0,000). La

culpabilité permettrait donc de déclencher le don mais elle n’influence pas le montant donné

(ANCOVA : p = 0,882). L’acte de don semble donc primer et permet de diminuer le malaise

ressenti. Les mailings moyennement culpabilisant sont donc efficaces pour générer de la

culpabilité dont l’influence est positive.

Au contraire, les mailings fortement culpabilisants, quant à eux, ne génèrent pas l’émotion

attendue, la culpabilité, mais un phénomène de réactance (tableau 4) : les individus perçoivent

des intentions de manipulation et ressentent de l’irritation (p = 0,030). Cette dernière ne se

déclenche que lors de l’exposition à un mailing fortement culpabilisant (H2). L’irritation

ressentie par les femmes est bien différente entre la condition faiblement culpabilisante et la

condition fortement culpabilisante. Pour les hommes au contraire, l’irritation ressentie est

comparable entre les conditions : les femmes déclenchent alors des réactions défensives plus

fortes lors de l’exposition à un message fortement culpabilisant. Les seniors, quant à eux,

ressentent une irritation forte et comparable entre les trois conditions. Dans le cas du mailing

moyennement culpabilisant, ils sont plus fortement irrités que les jeunes (p = 0,004).

Les perceptions d’intention de manipulation sont un médiateur total5 de la relation entre

l’intensité du message culpabilisant et l’irritation ressentie (H3, R² du modèle = 30,2%, p =

0,000).

5 Nous avons suivi la procédure de Chumpitaz-Caceres et Vanhamme (2003) pour tester cet effet

médiateur (régression avec des variables muettes, p.87 et 92) car la procédure de test des médiateurs mise à jour par Zhao, Lynch et Chen (2010) à partir de la méthode des bootstraps de Preacher et

Hayes (2008) ne s’applique pas à des modèles non linéaires.

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L’irritation ressentie a une influence négative sur l’attitude envers le message (H5.1, R² du

modèle = 21%, p = 0,000), l’attitude envers l’association (H5.2, R² du modèle = 15,6%, p =

0,000), l’intention de don (H5.3, R² du modèle = 4,6%, p = 0,000) et le montant du don

(ANCOVA, p = 0,012). Il convient donc d’éviter le déclenchement de cette émotion.

C1 C2 C3

Culpabilité ressentie 3,125(**) 3,915(*) (***) 3,291(**)

-Femmes 3,2(**) 4,188(*) (***) 3,329(**)

-Hommes 3,05(**) 3,643(*) 3,253

-Moins de 30 ans 3,198(**) 4,488(*) (***) 3,382(**)

-60 ans et plus 3,512 3,621 3,393

Irritation ressentie 3,036 2,982 (***) 3,503(**)

-Femmes6 0,831(***) 0,893 1,074(*)

-Hommes4 0,999 0,896 1,050

-Moins de 30 ans4 0,753 0,691 0,951

-60 ans et plus4 1,029 1,138 1,165

(*) score moyen significativement différent de C1 - (**) score moyen significativement

différent de C2 - (***) score moyen significativement différent de C3 au seuil de 5%

Tableau 4. Les résultats des analyses de covariance

Nous avons enfin testé l’effet médiateur des attitudes. L’attitude envers le message influence

positivement l’attitude envers l’association (H6.1, R² du modèle = 43,1%, p = 0,000) et ces

deux variables influencent positivement l’intention de don (H6.2 et H7.1, R² du modèle =

34,9% et 31,9%, p = 0,000). Elles n’ont toutefois pas d’impact sur le montant envisagé. Nous

6 Afin de respecter les conditions d’homoscédasticité des variables pour mener une ANCOVA, nous

avons transformé la variable irritation ressentie en logarithme.

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avons vérifié la présence de médiateurs multiples (attitude envers le message et envers

l’association) entre la culpabilité ressentie et l’intention de don en suivant la procédure de

Zhao, Lynch et Chen (2010) par la méthode de bootstrap de Preacher et Hayes (2008). Seule

l’attitude envers le message est médiatrice (a*b = 0,1396, p = 0,000). Il s’agit d’une médiation

complémentaire : l’effet direct de la culpabilité ressentie est en effet significatif (c = 0,508, p

= 0,000). L’attitude envers le message et l’attitude envers l’association sont toutes deux des

médiateurs complémentaires de la relation entre l’irritation ressentie et l’intention de don (a*b

= -0,1628 et -0,0414, p = 0,000 et 0,0101, c = -0,1504, p = 0,002).

Conclusion

Le mailing faiblement culpabilisant semble donc peu efficace. En effet il fait peu réagir les

récepteurs. Le mailing moyennement culpabilisant a, lui, un effet facilitateur. Il permet de

générer une forte culpabilité, émotion influençant positivement les attitudes envers le message

et l’association et l’intention de don. Au contraire, le mailing fortement culpabilisant a un

effet inhibiteur, il déclenche un phénomène de rejet, de l’irritation, émotion à l’impact négatif.

Nous avons aussi vérifié que les caractéristiques individuelles des récepteurs (sexe et âge)

influençaient leur perception des messages culpabilisants. Enfin un dernier résultat important

concerne les réactions des seniors face aux mailings culpabilisants : quelle que soit leur

intensité, ces individus sont irrités par ces message. La culpabilisation n’est donc pas

nécessaire auprès de cette population majoritairement donatrice et qui est aujourd’hui sur-

sollicitée.

Cette recherche a permis de développer la compréhension du fonctionnement et des

conditions d’efficacité des messages culpabilisants. Nous avons ainsi répondu aux besoins

identifiés de recherche sur le déclenchement d’émotions non attendues comme l’irritation et

leur impact sur l’efficacité de ces messages (O’Keefe, 2002). Nous avons montré que

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l’efficacité du message dépend des émotions générées. Nous avons répliqué les modèles de

relation curvilinéaire posée dans le cadre des recherches sur les appels à la peur dans le cas de

la culpabilité en déterminant le rôle central clé des émotions ressenties. Nous avons amélioré

la portée et la validité de la relation curvilinéaire entre l’intensité du message culpabilisant et

la culpabilité ressentie identifiée dans le domaine marchand au marketing social. Enfin, notre

travail de recherche apporte de nouveaux éclairages sur les cibles potentielles des mailings de

sollicitation culpabilisants et met en avant l’importance de la prise en compte de variables

individuelles dans la compréhension d’un phénomène.

Les collecteurs de fonds peuvent donc utiliser le ressort de la culpabilité dans leur message de

collecte de fonds pour déclencher un don sans craindre de dégrader l’attitude envers

l’association mais en utilisant un message moyennement culpabilisant pour éviter les

phénomènes de rejet. Ces messages peuvent être envoyés à des cibles particulières : les

femmes et les jeunes qui réagissent le mieux aux mailings moyennement culpabilisants. Il est

donc possible, par ce biais, de collecter auprès d’une cible délaissée : les jeunes. Par contre, et

malgré ce que pensent les praticiens du secteur, ce ressort ne doit pas être utilisé auprès des

seniors. Ils rejettent les mailings culpabilisants. Afin d’être efficace, le message doit afficher

une photographie présentant le besoin mais non-choquante, le texte doit être moyennement

culpabilisant et impliquer le récepteur qui doit se sentir libre de ces choix et insister sur

l’importance et l’urgence du don. Le contenu émotionnel, comme les composantes du mailing

(enveloppe, présence d’un cadeau…), doit être pré-testé.

La première limite identifiée tient à la validité externe de cette recherche, nous avons étudié

une seule cause, la faim. Les comportements réels de don n’ont pas été pris en compte, nous

avons mesuré uniquement des intentions de don. Enfin nous avons réalisé une collecte par

Internet pour tester l’influence d’un mode de communication papier, le mailing.

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Dans un premier temps pour répondre aux limites présentées, nous pourrions réaliser une

prochaine étude en terrain réel et répliquer l’expérimentation sur de nouvelles causes. Dans un

second temps, il conviendrait donc de s’intéresser au potentiel culpabilisant de l’image

indépendamment du texte et inversement afin de déterminer le pouvoir culpabilisant de ces

deux éléments et de proposer les messages les plus efficaces. Nous savons en effet que dans le

cadre du marketing social l’image utilisée dans un message est importante (le cas de la lutte

contre le tabac par exemple). Enfin, une seconde voie de recherche concerne la cible

prioritaire actuelle des collecteurs, les seniors. Comme ils rejettent les mailings culpabilisants

mais qu’ils sont les principaux donateurs aux associations, il serait pertinent de réfléchir au

contenu des messages à leur adresser, des messages qui pourraient, par exemple, insister sur le

renforcement positif.

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Annexe 1. Le matériel expérimental

C1. Mailing faiblement culpabilisant C2. Mailing moyennement culpabilisant C3. Mailing fortement culpabilisant