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Cancer avancé du col utérin : aspects évolutif et pronostique. Expérience marocaine Amal Errachdi, Amal Asabbane, Brice Nkoua Epala, Mariem Hemmich, Naoual Kabbali, Tayeb Kebdani, Noureddine Benjaafar CHU Ibn Sina, Université Mohamed 5, Institut national d’oncologie Sidi-Mohamed- Benabdellah, service de radiothérapie, 10100 Rabat, Maroc Correspondance : Amal Errachdi, Institut national d’oncologie Sidi-Mohamed-Benabdellah, service de radiothérapie, avenue Allal El Fassi, 10100 Rabat, Maroc. [email protected] Disponible sur internet le : Reçu le 1 juin 2013 Accepté le 13 février 2014 Presse Med. 2014; //: /// ß 2014 Publié par Elsevier Masson SAS. en ligne sur / on line on www.em-consulte.com/revue/lpm www.sciencedirect.com e1 Article original Summary Advanced cervical cancer: Evolutionary and prognostic. Moroccan experience Introduction > Standard treatment of locally advanced cervical carcinoma is actually represented by concomitant chemora- diotherapy followed by brachytherapy. However, in spite of good local control rates after treatment, local and regional relapses still a major cause of failure treatment. The occurrence of progressions and relapses depends on prognostic factors of disease evolution. Their treatment is often palliative. Methods > The aim of this study is to report the evolution of our retrospective series after radiotherapy with or without con- comitant chemotherapy, and to discuss progressions and relapses factors for the stages IIIB and IVA of cervical carcino- ma. Results > Progressions occurred in 15 patients (13.7%) with an average of three months. Recurrences occurred in 15 patients (13.7%) with an average of 19.6 months. The overall treat- ment failure rate was 27.5%. Seventy-six of treated patients were in good locoregional control with a median follow of 64 months (6176). The overall survival at five years was 41.3%. Conclusion > Relapses of cervical cancer have a poor prognosis and long-term survival remains very poor. The suitable treat- ment of the primary disease, respecting essentially therapeutic Résumé Introduction > Le traitement standard des cancers du col utérin localement évolués repose sur la radiochimiothérapie conco- mitante suivie d’une curiethérapie utérovaginale. Malgré les taux satisfaisants de contrôle local après traitement, les rechu- tes locorégionales et à distance sont une cause d’échec du traitement et relèvent le plus souvent de thérapeutiques à but palliatif. Leur survenue dépend de plusieurs facteurs pronosti- ques de l’évolution de la maladie. Méthodes > L’objectif de ce travail était de rapporter rétrospec- tivement l’évolution après la radiothérapie (avec ou sans chimiothérapie concomitante) d’une série de 184 patientes ayant des carcinomes du col utérin stades IIIB et IVA, colligés au service de radiothérapie à l’Institut national d’oncologie de Rabat au cours de l’année 2005, et de relever les facteurs pronostiques de progression et de rechute locorégionale et à distance. Résultats > La progression tumorale est survenue chez 15 patientes (13,7 %) avec un délai moyen de 3 mois. La rechute tumorale est survenue chez 15 patientes (13,7 %) avec un délai moyen de 19,6 mois, soit un taux d’échec de traite- ment de 27,5 %. Parmi les patientes traitées, un bon contrôle locorégional a été obtenu pour 76 patientes, avec un recul médian de 64 mois (6176). La survie globale à 5 ans était de 41,3 %. tome // >n8/ > / http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2014.02.029 LPM-2499 Pour citer cet article : Amal E et al., Cancer avancé du col utérin : aspects évolutif et pronostique. Expérience marocaine, Presse Med (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2014.02.029.

Cancer avancé du col utérin : aspects évolutif et pronostique. Expérience marocaine

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Presse Med. 2014; //: ///� 2014 Publié par Elsevier Masson SAS.

en ligne sur / on line onwww.em-consulte.com/revue/lpmwww.sciencedirect.com

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Pour citer cet article : Amal E et al., Cancer avancé du col utérin : aspects évolutif et pronostique. Expérience marocaine, Presse Med(2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2014.02.029.

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Summary

Advanced cervical cancer: EvMoroccan experience

Introduction > Standard treatmencarcinoma is actually representdiotherapy followed by brachytgood local control rates after trelapses still a major cause of failof progressions and relapses depdisease evolution. Their treatmeMethods > The aim of this study iretrospective series after radiotcomitant chemotherapy, andrelapses factors for the stages IIma.Results > Progressions occurred iaverage of three months. Recurr(13.7%) with an average of 19ment failure rate was 27.5%. Sewere in good locoregional contrmonths (61–76). The overall survConclusion > Relapses of cervicaland long-term survival remainsment of the primary disease, resp

tome // > n8/ > /http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2014.02.029

Cancer avancé du col utérin : aspects évolutifet pronostique. Expérience marocaine

Amal Errachdi, Amal Asabbane, Brice Nkoua Epala, Mariem Hemmich, Naoual Kabbali,Tayeb Kebdani, Noureddine Benjaafar

CHU Ibn Sina, Université Mohamed 5, Institut national d’oncologie Sidi-Mohamed-Benabdellah, service de radiothérapie, 10100 Rabat, Maroc

Correspondance :Amal Errachdi, Institut national d’oncologie Sidi-Mohamed-Benabdellah, service deradiothérapie, avenue Allal El Fassi, 10100 Rabat, [email protected]

Disponible sur internet le :

Reçu le 1 juin 2013Accepté le 13 février 2014

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olutionary and prognostic.

t of locally advanced cervicaled by concomitant chemora-herapy. However, in spite ofreatment, local and regionalure treatment. The occurrenceends on prognostic factors ofnt is often palliative.s to report the evolution of ourherapy with or without con-to discuss progressions andIB and IVA of cervical carcino-

n 15 patients (13.7%) with anences occurred in 15 patients.6 months. The overall treat-venty-six of treated patients

ol with a median follow of 64ival at five years was 41.3%.cancer have a poor prognosisvery poor. The suitable treat-ecting essentially therapeutic

Résumé

Introduction > Le traitement standard des cancers du col utérinlocalement évolués repose sur la radiochimiothérapie conco-mitante suivie d’une curiethérapie utérovaginale. Malgré lestaux satisfaisants de contrôle local après traitement, les rechu-tes locorégionales et à distance sont une cause d’échec dutraitement et relèvent le plus souvent de thérapeutiques à butpalliatif. Leur survenue dépend de plusieurs facteurs pronosti-ques de l’évolution de la maladie.Méthodes > L’objectif de ce travail était de rapporter rétrospec-tivement l’évolution après la radiothérapie (avec ou sanschimiothérapie concomitante) d’une série de 184 patientesayant des carcinomes du col utérin stades IIIB et IVA, colligés auservice de radiothérapie à l’Institut national d’oncologie deRabat au cours de l’année 2005, et de relever les facteurspronostiques de progression et de rechute locorégionale et àdistance.Résultats > La progression tumorale est survenue chez15 patientes (13,7 %) avec un délai moyen de 3 mois. Larechute tumorale est survenue chez 15 patientes (13,7 %) avecun délai moyen de 19,6 mois, soit un taux d’échec de traite-ment de 27,5 %. Parmi les patientes traitées, un bon contrôlelocorégional a été obtenu pour 76 patientes, avec un reculmédian de 64 mois (61–76). La survie globale à 5 ans était de41,3 %.

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times, is the only guarantee of a good prognosis, as well asscreening at early stages, involving less poor prognostic fac-tors.

Conclusion > Les rechutes des cancers du col utérin sont demauvais pronostic et la survie à long terme reste très médiocre.Le traitement adéquat de la maladie initiale, en respectantessentiellement les délais thérapeutiques, est le seul garantd’un bon pronostic, ainsi que le dépistage à des stades préco-ces, impliquant moins de facteurs de mauvais pronostic.

Pour citer cet article : Amal E et al., Cancer avancé du col utérin : aspects évolutif et pronostique. Expérience marocaine, Presse Med(2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2014.02.029.

A Errachdi, A Asabbane, B Nkoua Epala, M Hemmich, N Kabbali, T Kebdani, N Benjaafar

Le cancer du col utérin est le deuxième cancer au Maroc,après celui du sein, depuis 1995. Selon le registre du cancer deRabat (RECRAB), il représente 13,5 % des cancers de la femme[1]. La radiothérapie est le traitement des stades localementavancés [2–10]. Des taux de survie de 20 à 50 % ont étéobservés pour les patientes stades IIIB et IVA de la Fédérationinternationale de gynéco-obstétrique (FIGO) traitées par radio-thérapie seule. La chimiothérapie, en association avec la radio-thérapie, améliore les taux de survie et de contrôle local [11–

15]. Malgré les taux satisfaisants de contrôle local après traite-ment des carcinomes du col utérin, les rechutes locorégionaleset à distance représentent une cause majeure d’échec dutraitement et relèvent souvent de thérapeutiques à but pallia-tif. La survenue de progressions et de rechutes tumoralesdépend de plusieurs facteurs pronostiques : taille tumorale,envahissement ganglionnaire et taux d’hémoglobine [16].L’objectif de ce travail était de rapporter rétrospectivementl’évolution après la radiothérapie (avec ou sans chimiothérapieconcomitante) des patientes ayant des carcinomes du col utérinstades IIIB et IVA. Nous avons évalué les facteurs pronostiquesde progressions et de rechutes locorégionales et à distance.

MéthodesNotre étude rétrospective a inclus des patientes traitées pourun carcinome du col utérin de stade IIIB ou IVA de la FIGO, dansle service de radiothérapie de l’Institut national d’oncologie deRabat au cours de l’année 2005.L’examen clinique initial évaluait la taille tumorale, l’envahis-sement vaginal et celui de la paroi pelvienne. La biopsieprécisait le type histologique et la différenciation. Le biland’extension comportait une tomodensitométrie (TDM) ouune imagerie par résonance magnétique (IRM) abdomino-pelvienne, une radiographie thoracique et un bilan biologique(taux d’hémoglobine et bilan rénal).La stratégie thérapeutique proposée était une radiothérapie àla dose de 70 Gy sur 7 semaines, associée à une chimiothérapieconcomitante à base de cisplatine à la dose de 40 mg/m2 enhebdomadaire. L’irradiation était délivrée en deux séries detraitement. La première consistait en une irradiation pelvienneincluant les ganglions latéro-aortiques s’ils étaient atteints, à ladose de 46 Gy en fractionnement classique, suivie d’une

évaluation de la réponse tumorale : taille tumorale après lapremière série de traitement comparée à la taille tumoraleinitiale. Le complément de dose était délivré par curiethérapie àbas débit de dose (LDR) à la dose de 24 Gy ou haut débit dedose (HDR) à la dose de 4 � 7 Gy, selon les disponibilités ducentre. Le complément d’irradiation par radiothérapie externeétait une alternative en cas de progression, d’absence deréponse tumorale, de réponse tumorale faible (moins de50 %) ou de refus de la curiethérapie par la patiente. En casd’adénopathies lombo-aortiques ou d’atteinte paramétriale,une dose supplémentaire était délivrée sur les ganglionsatteints ou les paramètres.La progression (ou poursuite évolutive) a été définie par lasurvenue d’un événement local (progression tumorale) ou àdistance (métastase) en cours de traitement ou dans les 6 moissuivants. La récidive (ou rechute) locale ou métastatique a étédéfinie par la survenue d’un évènement 6 mois ou plus après lafin du traitement.

RésultatsNous avons inclus 184 patientes ; nous avons exclu 27 maladesperdues de vue avant traitement et 8 décédées avant traite-ment. Donc, 149 patientes ont été analysées. La médiane d’âgeétait de 50 ans (24 à 83 ans).

Caractéristiques cliniques et histologiques

La découverte de la maladie a été faite à l’occasion de métror-ragies, maître symptôme, chez 97,3 % des patientes. Les leu-corrhées étaient présentes chez 56,3 % des patientes ; 46,3 %avaient des douleurs pelviennes ; 10,1 % avaient une dysurieavec brûlures mictionnelles. Le délaimédian de consultation étaitde 7 mois (entre 1 et 18 mois). Cliniquement, la taille tumoraleinitiale moyenne était de 6 cm (3 à 10 cm). L’extension tumoralene dépassait pas le tiers supérieur du vagin chez 55 patientes(36,9 %). Elle arrivait au tiers moyen du vagin chez 51 patientes(34,2 %), au tiers inférieur chez 41 patientes (27,5 %) et n’a pasété précisée chez 2 patientes. La tumeur était fixée à la paroipelvienne de façon unilatérale dans 3 cas et de façon bilatéraledans 146 cas (98 %). Une fistule vésico-vaginale était retrouvéechez 7 patientes (tableau I).Sur le plan histologique, il s’agissait d’un carcinome épider-moïde dans 92,6 % des cas, d’un adénocarcinome dans 6,7 %des cas et d’un carcinome adénosquameux chez une patiente.

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Tableau I

Caractéristiques de la population analysée

n = 149 %

Âge (ans), médiane 50 [24–83]

Délai de consultation (mois), médiane 6,9 [1–18]

Circonstances de découverte

Métrorragies 145 97,3

Leucorrhées 84 56,3

Douleurs pelviennes 69 46,3

Signes urinaires 15 10,1

Taille tumorale moyenne 6 cm (3–10 cm)

Extension vaginale

Tiers supérieur du vagin 57 38,3

Tiers moyen 51 34,2

Tiers inférieur 41 27,5

Fixation à la paroi pelvienne

Bilatérale 146 98

Unilatérale 3 2

Fistule vésico-vaginale 7

Histologie

Carcinome épidermoïde 138 92,6

Adénocarcinome 10 6,7

Carcinome adénosquameux 1 0,7

Degré de différenciation

Bien différenciée 47 31,5

Moyennement différenciée 71 47,6

Peu différenciée 26 17,4

Non précisée 5 3,5

Biologie

Anémie avant traitement :Hb < 10 g/dL

26 17,4

Insuffisance rénale modérée 7 4,7

Insuffisance rénale sévère 4 2,7

Envahissement ganglionnaire

Pelvien seul 42 28,2

Lombo-aortique seul 5 3,4

Pelvien et lombo-aortique 6 4

Métastases à distance 0 0

Répartition des patientesselon les stades FIGO

IIIB 137 91,9

IVA 12 8,1

Pour citer cet article : Amal E et al., Cancer avancé du col utérin : aspects évolutif et pronostique. Expérience marocaine, Presse Med(2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2014.02.029.

Cancer avancé du col utérin : aspects évolutif et pronostique. Expérience marocaine

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La tumeur était bien différenciée dans 47 cas, moyennementdifférenciée dans 71 cas et peu différenciée dans 26 cas. Ladifférenciation tumorale n’a pas été précisée dans 5 cas.

Bilan biologique et radiologique

Un taux d’hémoglobine � 10 g/dL avant tout traitement étaitconstaté chez 123 patientes (82,6 %) alors que 26 patientes(17,4 %) avaient un taux d’hémoglobine < 10 g/dL. Le bilanrénal était normal avant le début du traitement chez123 patientes (82,6 %) alors que 7 patientes (4,7 %) avaientune insuffisance rénale modérée et 4 patientes (2,7 %) uneinsuffisance rénale sévère. Les données du bilan rénal avanttraitement n’ont pas été mentionnées chez 15 patientes.La taille tumorale radiologique n’a pas été précisée dans127 cas. Dans 2 cas, elle était � 4 cm. Dans 5 cas, elle étaitcomprise entre 4 et 6 cm, tandis que dans 10 cas, elle dépassait6 cm. L’atteinte vésicale a été fortement suspectée chez13 patientes. Une cystoscopie avec biopsie a été réaliséechez 10 patientes et s’est révélée positive dans 3 cas. L’atteinterectale a été suspectée chez 3 patientes. Une rectoscopie avecbiopsie a été réalisée chez 2 patientes et s’est révélée négativedans les 2 cas. Une urétéro-hydronéphrose unilatérale a éténotée dans 32 cas et bilatérale dans 17 cas. Il n’y avait pasd’adénopathies dans 96 cas. Des adénopathies pelviennesseules ont été retrouvées chez 42 patientes, lombo-aortiquesseules chez 5 patientes et associées aux adénopathies pelvien-nes chez 6 patientes. Selon la classification de la FIGO,137 patientes (91,9 %) étaient classées stade IIIB et 12(8,1 %) étaient classées stade IVA. Aucune patiente n’avaitde métastase.

Prise en charge

Deux patientes ont été opérées d’emblée avec découverte per-opératoire d’un envahissement vésical chez une patiente(stade IVA) et sigmoïdien chez une autre qui n’a reçu qu’unechimiothérapie seule en post-opératoire. Trois patientes (2 %)ont reçu une chimiothérapie néoadjuvante à base de cisplatineseul ou associé au 5-fluoro-uracile. Au total, 109 patientes(73,6 %) ont reçu une radiochimiothérapie selon les modalitéssus-décrites, tandis que 39 n’ont reçu qu’une radiothérapieexclusive, soit à cause de l’état hématologique ou rénal qui nele permettait pas, soit à cause du refus des patientes derecevoir une chimiothérapie (tableau II). La réponse cliniquea été estimée complète à 100 % chez 21 patientes, entre 70 et90 % chez 28 patientes, 50 à 65 % chez 17 patientes et à moinsde 50 % chez 7 patientes. Elle n’a pas été précisée chez33 patientes. Chez 3 patientes, il n’y avait aucune réponse,et chez 6 femmes l’évaluation clinique avait noté une progres-sion tumorale (tableau II). Le délai moyen entre deux séries detraitement était de 101 jours (50 à 210 jours).Au cours du traitement, 83 patientes (55,7 %) ont gardé un tauxd’hémoglobine � 10 g/dL et 39 (26 %) ont eu un taux

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Tableau II

Caractéristiques de la prise en charge et évaluation en cours detraitement

n = 149 %

Traitement

CMT néoadjuvante 3

Chirurgie première 2

Radiothérapie 148

Radiochimiothérapie concomitante 109

Radiothérapie seule 39

Étalement moyen radiothérapie(1re série)

36 jours (11–79 jours)

Anémie en cours de traitement

Hémoglobine < 10 g/dL 39 26

Évaluation de la réponse après 1re

série de traitement

Réponse à 100 % 21 18,3

Réponse à 70–90 % 28 24,4

Réponse à 50–65 % 17 14,8

Réponse < 50 % 7 6

Aucune réponse 3 2,6

Progression 6 5,2

Non précisée 33 28,7

Évolution

Décès en cours de traitement 3

Perdues de vue en cours detraitement

30

Complément de traitement 109

Curiethérapie endocavitaire 87 79,8

LDR 83

HDR 4

Radiothérapie externe 22 20,2

Complément sur les paramètres 78

CMT : chimiothérapie ; LDR : bas débit de dose ; HDR : haut débit de dose.

Pour citer cet article : Amal E et al., Cancer avancé du col utérin : aspects évolutif et pronostique. Expérience marocaine, Presse Med(2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2014.02.029.

A Errachdi, A Asabbane, B Nkoua Epala, M Hemmich, N Kabbali, T Kebdani, N Benjaafar

d’hémoglobine < 10 g/dL. Le taux d’hémoglobine au cours dutraitement n’a pas été précisé chez 26 patientes. Par ailleurs,81 patientes ont eu des complications aiguës dont le grade n’apas été notifié dans les dossiers, à type de radioépithéliite dans26 cas, diarrhée dans 48 cas et dysurie dans 7 cas.

Évolution après traitement

Parmi les 148 patientes qui ont commencé le traitement, 3 sontdécédées, 30 ont été perdues de vue et 6 ont progressé encours de traitement et sont analysées avec les progressionstumorales. Seules 109 patientes ont achevé leur traitement :radiothérapie externe puis complément de dose par curiethéra-pie ou par radiothérapie externe (tableau II).Sur ces 109 patientes, 15 (13,7 %) ont rechuté et 9 ontprogressé après la fin de traitement (taux de progressiontotal en cours et à la fin du traitement de 13,7 %), soit untaux d’échec de traitement de 27,5 % ; 79 patientes sontrestées en bon contrôle locorégional dont 3 sont décédéesultérieurement (décès liés à l’âge) avec un recul médian de64 mois (61–76). La survie globale à 5 ans était de 41,3 %(tableau III).Des complications tardives de la radiothérapie ont été notéeschez 23 patientes : rectite radique chez 14 patientes, compli-quée de fistule recto-vaginale sans signe de malignité dans3 cas. Une cystite radique a été observée chez 7 patientes,compliquée de fistule vésico-vaginale dans un cas et d’héma-turie chronique dans un cas. Deux patientes ont eu des oedèmesdes membres inférieurs.

Progression tumorale

Elle est survenue dans un délai médian de 3 mois (0 à 6 mois).L’examen clinique avait retrouvé une rugosité du fond vaginaldans un cas, une tumeur ulcéro-bourgeonnante du col utérinsupérieure à 4 cm dans un cas, une tumeur ulcéro-bourgeon-nante du col infiltrant le tiers inférieur du vagin dans 4 cas, unefistule vésico-vaginale dans 6 cas, une fistule recto-vaginaledans un cas, des adénopathies inguinales bilatérales dans uncas, des métastases cutanées dans un cas et une tétraparésiedans un cas.Une TDM thoraco-abdomino-pelvienne a été réalisée chez7 patientes et a objectivé : des métastases pulmonaires enlâcher de ballons chez une patiente, un processus cervicalhétérogène et nécrosé chez 6 patientes avec une infiltrationmanifeste de la vessie dans 2 cas, du rectum dans 2 cas, desadénopathies lombo-aortiques et pelviennes dans 2 cas, uneurétéro-hydronéphrose bilatérale dans 3 cas et unilatérale dans3 cas. Une TDM du rachis cervical a été réalisée chez la patienteatteinte de tétraparésie et a mis en évidence un processuslysant la 4e vertèbre cervicale avec extension endocanalaire etaux parties molles en faveur d’une localisation secondaire. Lapreuve histologique n’a été recherchée que chez la patienteayant une rugosité du fond vaginal, il s’agissait d’un carcinomeépidermoïde peu différencié.Deux patientes ont été perdues de vue avant tout traitement et5 sont décédées. Une exentération pelvienne a été réaliséechez une patiente avec chimiothérapie post-opératoire : 5 curesde cisplatine à la dose de 50 mg/m2 tous les 28 jours. Unechimiothérapie palliative a été administrée à 4 patientes, à

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Tableau III

Évolution des patientes après traitement

n = 109 %

Recul médian (mois) 64 (61–76)

Évolution

Bon contrôle locorégional 79 42,9

Progression tumorale 15 13,7

Délai médian de laprogression (mois)

3 (0 à 6)

Récidive 15 13,7

Délai moyen de larécidive (mois)

19,6 (7 à 54)

Sites de la récidive

Locale avec ou sansmétastases

8

Régionale seule 1

Métastatique seule 6

Taux d’échec global 30 27,5

Survie globale à 5 ans 76 41,3

Pour citer cet article : Amal E et al., Cancer avancé du col utérin : aspects évolutif et pronostique. Expérience marocaine, Presse Med(2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2014.02.029.

Cancer avancé du col utérin : aspects évolutif et pronostique. Expérience marocaine

base de cisplatine à la dose de 50 mg/m2 tous les 28 jours chez2 patientes et à base de capécitabine 1500 mg/jour chez2 patientes. Trois patientes ont reçu uniquement des soinsde support (BSC). Toutes les femmes traitées sont décédées deleur cancer dans un délai moyen de 2,9 mois après le diagnosticde la progression.

Rechute tumorale

Elle est survenue après un délai moyen de 19,6 mois (7 à54 mois). Six patientes étaient symptomatiques lors de larechute et avaient des métrorragies (1 cas), des douleursabdomino-pelviennes (2 cas), une toux persistante (2 cas) etun syndrome de la queue de cheval (1 cas). Les autres rechutesont été diagnostiquées lors des examens réguliers de surveil-lance. L’examen avait retrouvé une rugosité cervico-vaginaledans 2 cas, une tumeur cervicale ulcéro-bourgeonnante dans2 cas, une induration vaginale jusqu’au tiers inférieur dans uncas et une hépatomégalie dans un cas.Une TDM thoraco-abdomino-pelvienne a été réalisée chez13 patientes et a montré un processus cervical ou cervico-isthmique dans 6 cas avec adénopathies lombo-aortiques etpelviennes dans 2 cas, une urétéro-hydronéphrose bilatéraledans 3 cas, un épanchement dans le Douglas dans un cas et unecarcinose péritonéale dans 3 cas. Des métastases pulmonairesont été observées chez 4 patientes, hépatiques chez 6 patientes,et spléniques chez une patiente. Une masse médiastinale hilaire

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gauche a été objectivée chez une patiente et un processuslombo-sacré envahissant les parties molles chez une patiente.Au total, il s’agissait d’une rechute locale (� régionale et métas-tatique) dans 8 cas (53,3 %), régionale seule dans un cas (6,7 %)et métastatique seule dans 6 cas (40 %).La preuve histologique n’a été obtenue que chez 5 patientes : unfrottis cervico-vaginal a révélé des cellules carcinomateuses chezune patiente alors qu’une biopsie cervicale a mis en évidence uncarcinomeépidermoïdemoyennementdifférencié chez2patien-tes. La biopsie de la masse hilaire gauche a objectivé égalementun carcinome épidermoïde bien différencié. La biopsie exérèsed’un nodule péritonéal lors d’une cure d’hernie ombilicale arévélé un adénocarcinome.Cinq patientes ont été perdues de vue avant tout traitement,5 sont décédées, 3 ont reçu une chimiothérapie palliative àbase de cisplatine 50 mg/m2 tous les 28 jours et 2 ont reçuuniquement des soins de support. Toutes les patientes traitéessont décédées de leur cancer dans un délai moyen de 7,8 moisaprès le diagnostic de rechute.

DiscussionAu Maroc, le cancer du col utérin est le deuxième cancer le plusfréquent après celui du sein chez la femme [1]. L’âge moyen desurvenue est de 47 ans et environ la moitié des cas estdiagnostiquée avant l’âge de 35 ans [17]. Dans notre série,l’âge moyen était de 51,7 ans.Le carcinome épidermoïde est le type histologique le plusfréquent, il représente 80 % des cas alors que les adénocarci-nomes représentent 15 % des cas [18]. Dans notre série, lescarcinomes épidermoïdes représentaient 92,6 %, tandis que lesadénocarcinomes représentaient 6,7 %.La radiochimiothérapie concomitante est le traitement standarddes cancers du col utérin, localement avancés ou localisés avecdes facteurs de mauvais pronostic. L’utilisation de la chimio-thérapie en association avec la radiothérapie améliore les tauxde survie et de contrôle local [11–15].

Progressions et récidives tumorales

Malgré la radiosensibilité des carcinomes du col utérin et lesprogrès diagnostiques et thérapeutiques, des poursuites évolu-tives et des récidives tumorales peuvent survenir et assombrirle pronostic de la maladie (survie à 5 ans < 5 % [18]). Lesrécidives locorégionales surviennent dans les deux tiers des casdans les 2 ans suivant le traitement initial (86 % dans notresérie) et dans 90 % des cas dans les 3 ans (93 % dans notresérie) [18–20], mais les rechutes retardées existent toujours :dans notre série, deux malades ont rechuté après 4 ans.La détection de ces récidives se fait en général lors de lasurveillance post-thérapeutique reposant sur l’interrogatoire,l’examen physique et les moyens d’imagerie, dont la tomoden-sitométrie, l’imagerie par résonance magnétique ou la tomo-graphie par émission de positons (TEP-TDM). La TEP-TDM est la

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Pour citer cet article : Amal E et al., Cancer avancé du col utérin : aspects évolutif et pronostique. Expérience marocaine, Presse Med(2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2014.02.029.

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seule technique qui permet d’évaluer in vivo et de manière noninvasive la modification du métabolisme des cellules néoplasi-ques sous l’influence d’un traitement et qui procure aussi uneévaluation morphologique des lésions selon les classiques cri-tères response evaluation criteria in solid tumors (RECIST) [21].Une confirmation histologique de la récidive est réalisée aumoyen de biopsie. Dans notre série, elle a été obtenue chez6 patientes. Les progressions et les récidives tumorales secaractérisent par leur évolution rapide et souvent par lacomplexité de l’extension anatomique rendant le traitementdifficile et rarement satisfaisant [22]. Les stratégies thérapeu-tiques du cancer du col localement avancé en récurrence sont lachirurgie de rattrapage et la chimiothérapie. Seules les patien-tes ayant une récidive uniquement centro-pelvienne et chez quiune chirurgie de rattrapage est possible peuvent avoir unesurvie à long terme augmentée [17,18,23]. Dans notre série,14 patientes ont eu une progression ou une rechute unique-ment centro-pelvienne dont une seulement a eu une exen-tération pelvienne.

Facteurs pronostiquesÂgeL’âge de la patiente a été significatif pour le contrôle localuniquement en analyse multivariée et plusieurs essais ontmontré l’infériorité des résultats chez les patientes jeunes[8,23,24]. L’âge est aussi le seul facteur influençant la réponseà la radiothérapie externe : les patientes âgées de 50 ans ouplus ont davantage de réponses complètes ou quasi complètes[25–27]. Dans notre série, 70 % des patientes qui ont eu uneréponse complète ou quasi complète étaient âgés de 50 ans ouplus.

Anémie

Elle est relativement fréquente au cours des carcinomes du colutérin et son déterminisme est multifactoriel, associant souventhémorragie, carence martiale, inflammation et infection. Safréquence est corrélée au stade tumoral et peut atteindre 40 %dans les stades localement avancés [28]. Dans notre série,26 patientes (17,4 %) avaient un taux d’hémoglobine inférieurà 10 mg/dL avant tout traitement. L’anémie est aussi unfacteur pronostique corrélé étroitement à la régression tumo-rale après radiothérapie externe [23,25,27]. Un taux d’hémo-globine inférieur à 10 mg/100 mL est relativement lié à unesurvie spécifique médiocre selon Mark et al. [29]. Il sembleraitque c’est essentiellement l’anémie en cours d’irradiation quiest préjudiciable. La fréquence et la sévérité de l’anémie initialeest aggravée par l’utilisation des sels de platine [26]. Girinskiet al. [30] ont montré dans une étude rétrospective de386 patientes traitées à l’institut Gustave-Roussy entre1973 et 1983, que l’anémie pendant la radiothérapie entraînaitun risque relatif de récidive locale de 1,6 et un risque derécidive locale et métastatique de 1,8 alors que l’anémieavant la radiothérapie n’était pas un facteur significatif [30].

Grogan et al. ont montré que les patientes non anémiques endébut de traitement et qui le devenaient durant la radiothéra-pie avaient un pronostic aussi défavorable que celles initiale-ment anémiques [31]. Dans notre série, 53 % des patientes enrécidive avaient un taux d’hémoglobine � 10 mg/100 mL encours du traitement.

Histologie

La plupart des patientes qui ont une récurrence ont un carci-nome épidermoïde du col [32]. Dans notre série, 87 % despatientes en progression ou en rechute tumorale avaient uncarcinome épidermoïde. Le caractère kératinisant est corrélé àun mauvais pronostic [25,33]. Les tumeurs peu différenciéessont considérées comme associées à un risque accru de récur-rence, bien que cette opinion soit controversée [32]. Lespatientes avec des rechutes à distance ont une incidenceplus élevée de caractère peu différencié [23]. Dans notresérie, 23 % des patientes en progression ou en rechute tumo-rale avaient un caractère peu différencié de leur tumeur, alorsque 38,5 % des malades avec des rechutes à distance avaientun carcinome épidermoïde peu différencié et 30,7 % moyen-nement différencié.

Stade, volume tumoral et degré de fixation à la paroipelvienne

Les taux de rechutes sont estimés de 50 à 70 % dans les stadeslocalement avancés [22]. Après traitement par radiothérapieexclusive, ces taux ont été de 22 à 40 % pour les stades IIIB etde 75 à 80 % pour les stades IVA [19,32]. Dans notre série,26,2 % des malades ont eu une progression ou une rechutetumorale.À stade égal, le pronostic des tumeurs dont le diamètre estsupérieur à 4 cm est plus péjoratif que celui des tumeurs pluspetites [32]. Le volume tumoral est un important prédicteur desurvie sans récidive [23]. La définition du volume tumoral« bulky » a été différente selon les séries : 4 cm, 5 cm etparfois même 6 cm. Le contrôle local est inversement propor-tionnel au volume tumoral [34,35]. L’étude rétrospectivefaite par Mark et al. [29] a montré que la taille tumoralesupérieure à 8 cm, l’atteinte du tiers inférieur du vagin, lafixation à la paroi pelvienne de façon bilatérale, l’atteinteganglionnaire et l’urétéro-hydronéphrose étaient des facteurscorrélés à une survie spécifique médiocre. Perez et al. [35] ontmontré que la fixation à la paroi pelvienne était un facteurpronostique notamment de rechute métastatique : les patien-tes ayant une fixation unilatérale avaient 45 % de rechutesmétastatiques contre 56 % si la fixation était bilatérale. Dansnotre série, 100 % des patientes en progression ou en rechuteont eu une fixation de la tumeur de façon bilatérale à la paroipelvienne. Aucune des patientes qui avaient une fixationunilatérale n’a fait de rechute métastatique alors que 9,1 %parmi celles ayant une fixation bilatérale ont eu une rechutemétastatique.

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Pour citer cet article : Amal E et al., Cancer avancé du col utérin : aspects évolutif et pronostique. Expérience marocaine, Presse Med(2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2014.02.029.

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Atteinte ganglionnaire

C’est un signe annonciateur de récidive. Les patientes ayant unenvahissement ganglionnaire ont plus de risque de récidiver etdans un délai plus court que celles dont les ganglions ne sontpas atteints avec des taux élevés de rechute à distance [23,32].Le nombre de ganglions envahis, la bilatéralité, la taille desmétastases ganglionnaires, et l’envahissement ou non desganglions para-aortiques ont été identifiés comme prédicteursde survie sans récidive [32]. Dans notre série, 43 % desmalades ayant progressé ou rechuté avaient des adénopathiespelviennes et/ou lombo-aortiques.

Réponse tumorale clinique après la première série detraitement

Marcial et al. [26] ont rapporté que le délai de régressiontumorale après la radiothérapie externe avait une valeur pro-nostique. Les patientes ayant atteint la réponse complète à lafin de la première série avaient une survie globale à 3 ans de95 %, alors qu’elle n’était que de 65 % pour celles quin’atteignaient la réponse complète que 3 mois après la findu traitement. Des études récentes [27,36,37] ont montré quela régression tumorale à la fin de la radiothérapie externe avaitl’avantage de prédire l’évolution avant d’achever le traitement,comparativement à la régression tumorale évaluée après lacuriethérapie [25]. Dans toutes ces études, la réponse à laradiothérapie externe était un facteur indépendant influençantle contrôle local, la survie sans maladie et la survie globale dans

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Traitement des progressions et récidives tumorales

La chirurgie de rattrapage, consistant en une exentérationpelvienne, ne peut être réalisée que si la tumeur n’est pasfixée à la paroi pelvienne [39,40]. Quand la chirurgie n’est paspossible, le seul objectif des traitements administrés est depallier les symptômes [17]. Concernant la chimiothérapie, lecisplatine est la drogue majeure en matière de cancer du colutérin [17]. Cependant, pour le cancer du col récurrent oumétastatique, le cisplatine en monothérapie n’est plus appro-prié. Les études sont toujours en cours mais aucun traitementn’est encore considéré optimal et l’inclusion dans un des essaiscliniques reste préférable [17,18].

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Déclaration d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de conflitsd’intérêts en relation avec cet article.

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Pour citer cet article : Amal E et al., Cancer avancé du col utérin : aspects évolutif et pronostique. Expérience marocaine, Presse Med(2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2014.02.029.

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