9
99 Caractérisation des sites antiques dans les forêts du Berry et du Bourbonnais Laure LAÜT 40, avenue d’Italie – 75013 Paris – [email protected] Résumé Les régions du Berry (Cher, Indre) et du Bourbonnais (Allier), formaient à l’époque romaine le territoire des Bituriges Cubes. Un cinquième de cet espace est aujourd’hui couvert de bois et forêts, répartis en Sologne, en Brenne, en Boischaut-sud et dans le Bocage bourbonnais. Dans le cadre d’un projet collectif de recherche (UMR 8546, CNRS), des données archéologiques ont été intégrées à un système d’information géographique, pour étudier différents aspects de l’occupation antique dans cette zone. Seuls 10 % des 3293 sites gallo-romains répertoriés ont été trou- vés en milieu forestier, avec une plus forte représentation des structures artisanales, au détriment des habitats et sur- tout des sépultures. Cela s’explique par des niveaux de visibilité au sol différents selon les types de vestiges, mais éga- lement par la répartition actuelle des forêts, qui n’est peut-être pas sans relation avec celle des forêts antiques, comme le suggère la confrontation des cartes pédologiques et archéologiques. A une autre échelle, une attention particulière a été portée sur la forêt de Tronçais (Allier), où des recherches sont menées en collaboration avec l’INRA (centre de Nancy). Cette chênaie de 10 000 hectares abrite 112 sites gallo-romains, dont l’implantation, la taille, et pour certains la chronologie et la fonction ont pu être cernés. Les données polliniques et anthracologiques, mais aussi l’analyse des sols et de la flore actuelle indiquent que la forêt faisait partie du paysage dès l’époque romaine, inté- grant des exploitations agricoles de faible envergure, et de petites unités de production de fer ou de tuiles. Abstract The regions of Berry (Cher, Indre) and of Bourbonnais (Allier), formed in the Roman time the territory of Bituriges Cubes. Today, the fifth of this aera is covered with wood and forests, distributed in Sologne, in Brenne, in South- Boischaut, and in the bocage of Bourbonnais. Within the framework of a collective research project (UMR 8546, CNRS), archaeological data were integrated in a GIS with the aim of studying different aspects of the antique acti- vity in this area. Only 10 % of 3293 identified Gallo-Roman sites were found in forested environment, with a higher proportion of craft structures than settlements and still more graves. It is explained by different levels of visibilities on the ground according to the types of vestiges, but also by the current distribution of forests, which may be in rela- tion with the distribution of the antique forests, as it is suggested by the comparison between the pedological and archaeological maps. A particular attention was paid to the forest of Tronçais (Allier), where researches are made in association with the INRA (Centre of Nancy). 112 of Gallo-Roman sites were found in this 10 000 hectare oak forest. It has been possible to precise the distribution, the size, and sometimes the date and the function of these sites. The analysis of pollens and of charcoals and also, of grounds and of the current flora indicate that the forest was a part of the landscape during the Roman time, with small farms and small production units of iron or tiles.

Caractérisation des sites antiques dans les forêts du ... · Les régions du Berry (Cher, Indre) et du Bourbonnais (Allier), formaient à l’époque romaine le territoire des Bituriges

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Caractérisation des sites antiques dans les forêts du ... · Les régions du Berry (Cher, Indre) et du Bourbonnais (Allier), formaient à l’époque romaine le territoire des Bituriges

99

Caractérisation des sites antiques dans les forêts duBerry et du Bourbonnais

Laure LAÜT

40, avenue d’Italie – 75013 Paris – [email protected]

Résumé

Les régions du Berry (Cher, Indre) et du Bourbonnais (Allier), formaient à l’époque romaine le territoire des BiturigesCubes. Un cinquième de cet espace est aujourd’hui couvert de bois et forêts, répartis en Sologne, en Brenne, enBoischaut-sud et dans le Bocage bourbonnais. Dans le cadre d’un projet collectif de recherche (UMR 8546, CNRS),des données archéologiques ont été intégrées à un système d’information géographique, pour étudier différentsaspects de l’occupation antique dans cette zone. Seuls 10 % des 3293 sites gallo-romains répertoriés ont été trou-vés en milieu forestier, avec une plus forte représentation des structures artisanales, au détriment des habitats et sur-tout des sépultures. Cela s’explique par des niveaux de visibilité au sol différents selon les types de vestiges, mais éga-lement par la répartition actuelle des forêts, qui n’est peut-être pas sans relation avec celle des forêts antiques,comme le suggère la confrontation des cartes pédologiques et archéologiques. A une autre échelle, une attentionparticulière a été portée sur la forêt de Tronçais (Allier), où des recherches sont menées en collaboration avec l’INRA(centre de Nancy). Cette chênaie de 10 000 hectares abrite 112 sites gallo-romains, dont l’implantation, la taille, etpour certains la chronologie et la fonction ont pu être cernés. Les données polliniques et anthracologiques, mais aussil’analyse des sols et de la flore actuelle indiquent que la forêt faisait partie du paysage dès l’époque romaine, inté-grant des exploitations agricoles de faible envergure, et de petites unités de production de fer ou de tuiles.

Abstract

The regions of Berry (Cher, Indre) and of Bourbonnais (Allier), formed in the Roman time the territory of BiturigesCubes. Today, the fifth of this aera is covered with wood and forests, distributed in Sologne, in Brenne, in South-Boischaut, and in the bocage of Bourbonnais. Within the framework of a collective research project (UMR 8546,CNRS), archaeological data were integrated in a GIS with the aim of studying different aspects of the antique acti-vity in this area. Only 10 % of 3293 identified Gallo-Roman sites were found in forested environment, with a higherproportion of craft structures than settlements and still more graves. It is explained by different levels of visibilities onthe ground according to the types of vestiges, but also by the current distribution of forests, which may be in rela-tion with the distribution of the antique forests, as it is suggested by the comparison between the pedological andarchaeological maps. A particular attention was paid to the forest of Tronçais (Allier), where researches are made inassociation with the INRA (Centre of Nancy). 112 of Gallo-Roman sites were found in this 10 000 hectare oak forest.It has been possible to precise the distribution, the size, and sometimes the date and the function of these sites. Theanalysis of pollens and of charcoals and also, of grounds and of the current flora indicate that the forest was a partof the landscape during the Roman time, with small farms and small production units of iron or tiles.

Page 2: Caractérisation des sites antiques dans les forêts du ... · Les régions du Berry (Cher, Indre) et du Bourbonnais (Allier), formaient à l’époque romaine le territoire des Bituriges

1. - Le cadre de l’enquête et lesquestions abordées

Le secteur qui va être évoqué ici se situe au cœur de laFrance. Il comprend le Berry, qui couvre les départementsdu Cher et de l’Indre, ainsi qu’une partie du Bourbonnais,dans le département de l’Allier (fig.1). A l’époqueromaine, ces deux régions sont réunies en une seule etmême entité administrative, correspondant au territoiredes Bituriges Cubes, dont la capitale était Avaricum(Bourges). Cet espace de 18000 km2 s’étend pour l’essen-tiel sur les formations sédimentaires du Bassin parisien, etdans sa partie la plus méridionale, sur les premiers contre-forts du Massif Central. Deux types de paysages assezcontrastés s’y opposent. Au centre du Berry, laChampagne berrichonne est un vaste plateau calcaireassez sec, qui est aujourd’hui un espace d’openfieldconsacré aux productions céréalières. Autour d’elle s’arti-cule une série de régions naturelles plus vallonnées, plusboisées et plus humides comme le Boischaut, la Sologne,la Brenne, le Sancerrois ou le bocage et la forêt deTronçais. Les surfaces boisées couvrent près de 4000 km2,soit environ 20% du territoire biturige. Les forêts se com-posent essentiellement de feuillus, avec localementquelques forêts de conifères et enfin des forêts mélan-gées, surtout en Sologne1.

Les forêts du Berry et du Bourbonnais sont loin d’avoir étéexplorées de façon systématique. En dehors de découvertesponctuelles, faites dans le cadre d’opérations d’archéologiepréventive ou de prospections-inventaire, quelques pro-grammes de recherches ont porté spécifiquement sur desmassifs forestiers du territoire biturige. C’est le cas de laforêt de Châteauroux, sur laquelle D. Audoux et D. Dubantont mené une enquête diachronique (Dubant et Audoux,1999). Dans le secteur de la Sologne, H. Delétang (1984) aeffectué une étude sur le parcours d’une voie reliantBourges à Orléans, qui traverse un territoire à dominanteboisée. En forêt d’Allogny, près de Bourges, ce sont les ves-tiges d’activités métallurgiques qui ont été plus spéciale-ment abordés par J. M. Bordeloup (Landes et Bordeloup,1985 ; Bordeloup, 1994). Enfin, la forêt domaniale deTronçais a fait l’objet d’explorations régulières par E.Bertrand, entre 1960 et 1990 (1980 ; 1983 ; Piboule etBertrand, 1995) et depuis 2000, de nouvelles campagnesde prospection et de fouilles y sont menées, en parallèle destests sur la flore et les sols entrepris par l’INRA – centre deNancy (Bourdet, 2000 ; Humbert, 2002 ; 2003 ; Dupoueyet al., 2002 ; Dambrine et al., à paraître ; Laüt, 2004 ; Laütet al., 2004).Cette étude des vestiges antiques en forêt à l’échelle de plu-sieurs départements a été réalisée grâce à un système d’in-formation géographique utilisé dans le cadre d’un projet

(1) Pour le Berry, voir notamment Brêthes, 2003

L. LAÜT

100

limites départementales

principales villes actuelles

forêts actuelles

territoire antique des Bituriges Cubes

Sources: PCR-Berry (UMR 8546, CNRS-ENS Paris), cartographie : L. Laüt

Forêt de Tronçais

40 Km0 20

Figure 1 : Localisation du territoire antique de la cité des Bituriges Cubes.

Page 3: Caractérisation des sites antiques dans les forêts du ... · Les régions du Berry (Cher, Indre) et du Bourbonnais (Allier), formaient à l’époque romaine le territoire des Bituriges

collectif de recherches sur le territoire biturige (laboratoired’archéologie de l’école normale supérieure à Paris, UMR8546, CNRS). Ce SIG permet de confronter les donnéesgéographiques aux données archéologiques, soit près de4000 sites protohistoriques et gallo-romains actuellementrépertoriés (Batardy et al., 2001 ; Collectif 2005 (CD-rom)).La répartition des vestiges peut ainsi être examinée selonleur cadre de découverte, afin de préciser les types de sitesque l’on voit mieux en milieu forestier, les sites que l’on voitmoins bien et ceux que l’on ne voit pas du tout... Enfin,nous changerons d’échelle pour aborder le cas particulier dumassif forestier de Tronçais, qui a bénéficié d’approches plu-ridisciplinaires concertées, et dont l’environnement et lesformes de l’occupation du sol à l’époque romaine commen-cent à être relativement bien cernés.

2. - Un état des connaissances, surl’ensemble du territoire biturige

2.1. - Les types de vestiges observés en milieuforestier

Sur 3293 sites gallo-romains répertoriés en territoire bitu-rige, seulement 10 % ont été trouvés en milieu forestier,alors que les surfaces de bois et forêts représentent 20 %de l’espace étudié (fig.2). Globalement, les vestiges antiquessont donc deux fois moins observés en forêt que dans l’en-semble de la zone. Mais la situation diffère d’un type destructure à l’autre, comme le montrent les bilans obtenus

sur trois catégories de sites, abordées séparément : leshabitats ruraux, les ateliers sidérurgiques et les sépultures.

Dans la catégorie des habitats ruraux2, il existe deux typesde constructions, qui ne présentent pas la même visibilitéen milieu forestier : les constructions en matériaux péris-sables d’une part et les constructions en dur d’autre part.La première catégorie correspond à des fermes en terre etbois ou à des structures en enclos palissadés, qui peuventêtre en usage dans la région jusqu’au IIe siècle de notreère. Sur les 72 établissements répertoriés, moins de 6%seulement ont été repérés en forêt, ce qui représente untaux particulièrement faible. Cette sous-représentations’explique par la nature même de ces sites, qui ne laissentaucun relief en surface, mais seulement des structures ennégatif, très difficiles à repérer en forêt.Les établissements ruraux construits avec des murs enpierres sèches ou des murs maçonnés au mortier, sontbeaucoup plus nombreux à la période romaine. A ce jour,nous en connaissons 1278, dont 8% trouvés en milieuforestier. Cette faible représentation est plus difficile àexpliquer que dans le cas des bâtiments en matériauxpérissables. En effet, les ruines des constructions en durlaissent souvent des reliefs chargés de matériaux deconstruction (moellons, tuiles) facilement repérables,comme on a pu le constater dans le massif de Tronçais,où des dizaines de sites ont été repérés en prospection. Lasituation actuelle est donc à mettre en grande partie surle compte du manque d’explorations systématiques desforêts, dans le reste du territoire biturige.

(2) Les données sur les habitats sont issues de la récente synthèse de C. Gandini sur le sujet (Gandini 2000).

L. LAÜT

101

forêts actuelles

territoire antique des Bituriges Cubes

voie secondairevoie importante

site gallo-romain découvert en forêtsite gallo-romain découvert hors forêt

Sources: PCR-Berry (UMR 8546, CNRS-ENS Paris), cartographie : L. Laüt

agglomérations antiques

BOURGES

Drevant

Néris-les-Bains

Levroux

Argentomagus

Figure 2 : Les sites gallo-romains répertoriés sur le territoire des Bituriges Cubes.

Page 4: Caractérisation des sites antiques dans les forêts du ... · Les régions du Berry (Cher, Indre) et du Bourbonnais (Allier), formaient à l’époque romaine le territoire des Bituriges

Dans le domaine des productions artisanales, les activitéssidérurgiques représentent une part importante de l’éco-nomie régionale à l’époque romaine. Les vestiges de cesateliers se présentent aujourd’hui sous la forme d’amasde scories (ferriers) qui ont recouvert progressivement lesfours de réduction du minerai de fer. 219 ferriers antiquessont actuellement répertoriés (Dieudonné-Glad, 1991 ;Dumasy et al., 1993 ; Dumasy 1994, Bordeloup, 1994 ;Laüt, 1994 ; Dieudonné-Glad et Dumasy, 1995 ;Sarreste, 2003), dont 21% découverts en milieu forestier,ce qui est tout à fait proportionnel aux surfaces boiséesdu territoire biturige et bien supérieur à la représentationglobale des sites en forêt (10%). Ce phénomène s’ex-plique avant tout par la meilleure conservation des ferriersen sous-bois, où leur élévation peut atteindre plusieursmètres de haut, comme c’est le cas notamment en forêtd’Allogny, près de Bourges. La bonne visibilité des ves-tiges d’ateliers sidérurgiques en milieu forestier a d’ail-leurs été remarquée dans d’autres régions métallurgiquesde la Gaule, comme le secteur de la Montagne Noire(Decombeix et al., 2000 p.31). En terrain cultivé enrevanche, les labours ont progressivement arasé ces amasde scories, qui forment de grandes taches sombres, dontle relief dépasse rarement une cinquantaine de centimè-tres.Concernant les sites funéraires, 429 sépultures isolées ounécropoles sont actuellement répertoriées en territoirebiturige. Il s’agit le plus souvent d’incinérations en pleineterre ou dans des coffres en pierre3, les stèles, sarco-phages ou monuments de type mausolée étant beaucoupplus rares. A ce jour, la seule sépulture identifiée en forêt

dans ce secteur est un cas exceptionnel, celui du monu-ment funéraire de Sauzelles, qui porte des bas-reliefs gra-vés sur une paroi rocheuse, en bordure de Creuse(Fauduet, 1983). Mais dans leur grande majorité, les ves-tiges funéraires ne présentent pas ou peu d’élévation etsont souvent découverts en réemploi, hors de leurcontexte d’origine. C’est pourquoi les sépultures gallo-romaines sont beaucoup plus difficiles à repérer en milieuforestier que les tumuli protohistoriques par exemple.Ces différents cas de figure permettent de mesurer lesavantages, mais aussi les limites des informations recueil-lies en forêt, sur l’occupation du sol antique. De ce fait,les données archéologiques récoltées peuvent s’avérerdifficilement comparables à celles obtenues en rase cam-pagne. Ainsi, la forêt peut livrer des vestiges en relief(bâtiments maçonnés, chaussées, ferriers) ou en creux(carrières, mardelles), mais relativement peu de matérielen surface. En terrain ouvert en revanche, les structures serévèlent très arasées, voire totalement détruites par lestravaux agricoles, avec en contrepartie un matériel de sur-face plus abondant et des plans de constructions enmatériaux périssables ou en dur repérables en vueaérienne. De telles disparités doivent donc être prises encompte lorsque l’on aborde ces différents terrains d’inves-tigation, au sein d’une même région.Le calcul de la densité des différents types de sites, parrapport aux surfaces de bois et forêts couvrant l’ensem-ble de la zone étudiée, fait apparaître deux groupes assezdistincts (fig.3). D’une part, le groupe des sites nettementsous-représentés en forêt rassemble les sépultures, lesconstructions en matériaux périssables et, dans une moin-

L. LAÜT

102

0

0,2

0,4

0,6

0,8

1

1,2

1,4

1,6

1,8

Sépultures Bâtiments enterre et bois

Bâtiments endur

Atelierssidérurgiques

Carrières etmines

Autresartisanats

Sites sur-représentés en forêt

Sites sous-représentés en forêt

Rapp

ort

des

dens

ités

Figure 3 : Ecart de répartition des sites gallo-romains, entre la forêt actuelle et l’ensemble de la zone étudiée.

(3) Concernant les coffres funéraires en particulier, voir Brissaud, 1988 ; 1993.

Page 5: Caractérisation des sites antiques dans les forêts du ... · Les régions du Berry (Cher, Indre) et du Bourbonnais (Allier), formaient à l’époque romaine le territoire des Bituriges

dre mesure, les constructions maçonnées. D’autre part, legroupe des sites normalement représentés ou légèrementsur-représentés en forêt comprend les ateliers sidérur-giques, les carrières et mines et les autres installationsartisanales (fours de potiers et de tuiliers). La question dela plus ou moins grande visibilité des vestiges en milieuforestier a déjà été soulignée pour chacune de ces caté-gories. Mais la répartition fonctionnelle des sites au seinde ces deux groupes mérite également d’être considérée.En effet, les sites les mieux représentés en forêt relèventexclusivement de la production artisanale. A l’exceptiondes carrières, dont l’implantation en ripisylve est souventdictée par la géologie, il s’agit d’ateliers de réduction duminerai de fer ou de fabriques de terre cuite. Or, àl’époque romaine, ces artisanats du feu sont traditionnel-lement pratiqués à proximité de sources d’approvisionne-ment en bois, pour alimenter les fours. Tout se passe donccomme si la répartition des forêts actuelles livrait un loin-tain écho de celle des forêts antiques. Pour tester la vali-dité d’une telle hypothèse, différentes analyses spatialesont donc été menées à partir du SIG, sur l’ensemble du

territoire biturige.

2.2. - Carte des sols, métallurgie antique et forêtsactuelles

Dans le cadre du PCR sur le territoire biturige, une collabo-ration a été établie avec J. Moulin, de la chambre d’agricul-ture de l’Indre, pour retraiter les données de la carte pédo-logique actuelle, en fonction de critères de qualité valablespour l’époque romaine4. La plus ou moins grande valeuragricole des sols a donc été déterminée, sans tenir comptedes techniques modernes d’exploitation5.La superposition de cette nouvelle carte avec celle desforêts actuelles montre que les principaux massifs fores-tiers se cantonnent aux marges des terres considéréescomme les plus favorables pour l’époque romaine. Quantaux ateliers sidérurgiques gallo-romains, ils respectent lamême logique de répartition, en se concentrant à l’écartdes bonnes terres (fig.4). Ces observations confortentdonc l’idée d’une relative stabilité dans la répartition glo-bale des forêts du territoire biturige, depuis l’Antiquité. Fr.

(4) Il s’agit de la version numérisée de 27 cartes des sols au 1/50 000ème, publiées par les pédologues des Chambres d’Agriculture du Cher, de l’Indre, du Loir-et-Cher etdu Loiret, en collaboration avec l’INRA d’Orléans et l’IGN.(5) Pour le détail des critères de classement des sols, voir B. Vannière, dans Batardy et al., 2001, p. 44-55 et A. Maussion, dans Maussion et Gandini, 2003.

L. LAÜT

103

laCreuse

l'Indre

le Cher

laLoire

Sources: PCR-Berry (UMR 8546, CNRS-ENS Paris), cartographie: L. Laüt

l'Allier

forêts actuelles

limites du territoire biturige

agglomérations

ateliers sidérurgiques

sites gallo-romains:pédologie:

terres agricoles les plus favorables

secteur sans information

terres agricoles les moins favorables

Figure 4 : Sols, forêts actuelles et ateliers sidérurgiques antiques, sur le territoire biturige.

Page 6: Caractérisation des sites antiques dans les forêts du ... · Les régions du Berry (Cher, Indre) et du Bourbonnais (Allier), formaient à l’époque romaine le territoire des Bituriges

104

Duceppe-Lamarre (in Batardy et al., 2001, p.16-19), dansune étude sur la trame forestière ancienne à partir destextes du Haut Moyen-Age, avait d’ailleurs noté la fortepérennité de certains grands massifs bituriges, commeceux de Bommier-Maron, Châteauroux, Vierzon, ou lesud de Tronçais. Mais bien évidemment, les contoursforestiers ont dû subir de nombreuses fluctuations depuis2000 ans, qui échappent la plupart du temps aux histo-riens comme aux archéologues. Cependant, des préci-sions ponctuelles sont parfois apportées à ce sujet,comme ce fut le cas pour le secteur de Bourges où N.Dieudonné-Glad (1992, p.68) a pu confronter les don-nées archéologiques au témoignage de César, décrivantla prise d’Avaricum (Bourges) en 52 av. J.C. L’auteurévoque en effet l’existence de « bois » et de « forêtsépaisses » au nord et nord-est de Bourges, non loin del’actuelle forêt d’Allogny6. Or les ferriers se concentrentprécisément dans cette zone, alors que les exploitationsagricoles (enclos, villae) se répartissent au sud deBourges, dans un secteur plus fertile. Au moment de laConquête, comme sans doute durant la période romaine,ce n’est pas le minerai, présent au nord comme au sud deBourges, qui a conditionné la répartition des activitésagricoles et métallurgiques, mais la qualité des terres et laprésence de zones boisées, d’ailleurs toujours présentesaujourd’hui, approximativement dans le même secteur.

3. - Une étude de cas : la forêtdomaniale de Tronçais

3.1. - Approches archéologiques et environnementales

La forêt domaniale de Tronçais est une futaie de chêneset de hêtres qui couvre 10 600 hectares, dans le sud-estdu territoire biturige (fig.1). Les premières recherchesarchéologiques y ont été menées par E. Bertrand (1980 ;1983 ; Piboule et Bertrand, 1995) qui, entre 1960 et1990, a régulièrement prospecté chaque parcelle de cetteforêt et découvert, entre autres, une centaine de sitesgallo-romains. Sur la base de ces informations, de nou-velles campagnes de prospection et des sondages ont étéengagés en 2000 et 2001, pour préciser la caractérisationde ces sites et tenter de compléter encore la carte archéo-logique. En parallèle de ces interventions archéologiques,J.-L. Dupouey, E. Dambrine et leur équipe (Bourdet, 2000 ;Humbert, 2002 ; 2003 ; Dupouey et al., 2002 ;Dambrine et al., à paraître ; Laüt, 2004 ; Laüt et al., àparaître) ont réalisé des relevés floristiques, ainsi que dessondages pédologiques et anthracologiques autour d’unesélection de 10 sites. Enfin, depuis 2002, une fouille pro-grammée est menée sur le site des Petits Jardins, qui estun sanctuaire du Ie siècle comprenant trois bâtiments dontdeux temples de type fanum. Après son abandon, un ate-

lier de tuilier a été aménagé sur les ruines d’un des tem-ples, peut-être dès la fin de l’Antiquité, pour produire destuiles à rebord jusqu’au VIe/VIIe siècle (Laüt, 2005).L’ensemble des résultats obtenus sera abordé ici, dans laperspective d’une reconstitution du paysage antique.

3.2. - De la forêt actuelle au paysage antique

A l’heure actuelle, la carte archéologique de la forêt deTronçais compte 112 sites gallo-romains, soit un site pour95 hectares en moyenne (fig.5). Les établissements ontpu être classés selon quatre niveaux hiérarchiques, enfonction de leur superficie, de leurs reliefs et du mobiliertrouvé en surface. Dans de nombreux cas, la vocationprincipale d’une construction ou du moins certaines desactivités pratiquées sur place peuvent être déterminées.Ainsi, 48 sites sont associés à des mardelles, dépressionscirculaires en partie comblées par des dépôts organiques,qui sont généralement identifiées à des mares. Des ana-lyses polliniques faites par H. Richard (2003) sur deuxd’entre-elles à l’occasion de sondages, ont révélé desconcentrations importantes de céréales. On peut doncraisonnablement proposer l’hypothèse d’exploitationsagricoles pour ces « sites à mardelle ». D’autres typesd’établissements ont également pu être identifiés parleur matériel de surface ou le dégagement de leurs struc-tures 21 petits ateliers métallurgiques, 4 ateliers de tui-liers, un sanctuaire attesté et deux autres présumés, aux-quels s’ajoutent quelques stations routières probables,sur des parcours de voies romaines.La répartition topographique des constructions révèle deschoix d’implantations assez variés. La proximité de l’eausemble toutefois assez déterminante, puisque les deuxtiers des sites sont installés à moins de 300 m d’un coursd’eau. Les terres sont ici très peu fertiles en moyenne,mais les établissements ruraux évitent les terrains les plusdifficiles à travailler, et notamment les sols hydromorphes(Bourdet, 2000). Un constat analogue a d’ailleurs pu êtreétabli à l’échelle de l’ensemble du territoire biturige parA. Maussion dans le cadre de sa thèse (2003 ; Maussionet Gandini, 2003).Quant aux tests de J.L. Dupouey et E. Dambrine sur lacomposition des sols et la flore actuelle, autour d’unesélection représentative de 10 sites, ils livrent des indica-tions sur l’extension des terres exploitées autour des sitesgallo-romains. La baisse de l’acidité du terrain dans l’en-vironnement des bâtiments peut être liée à la présence,rare au demeurant, de calcaire et de mortier dans lesconstructions, mais aussi à l’amendement des terres pourl’agriculture. Quant à l’augmentation du phosphore et del’azote, elle indique des enclos à bétail, ou des champscultivés ayant reçu un apport de fumier. Cette présencedes animaux d’élevage est d’ailleurs suggérée par lesnombreuses mardelles voisines des constructions, même

L. LAÜT

(6) César, De Bello Gallico, VII, 16 et 18

Page 7: Caractérisation des sites antiques dans les forêts du ... · Les régions du Berry (Cher, Indre) et du Bourbonnais (Allier), formaient à l’époque romaine le territoire des Bituriges

si pour l’heure, les sondages et fouilles n’ont livré aucunreste osseux, en raison de l’acidité du terrain. La biodiver-sité actuelle est également marquée par ces usagesantiques, puisque l’on observe une plus forte densité etune plus grande variété d’espèces végétales autour dessites. Mais il est intéressant d’observer que ces différentesperturbations se limitent à un périmètre relativement res-treint de 100 m à 200 m autour des bâtiments. Or, lesanalyses anthracologiques et polliniques révèlent uneforte ambiance forestière autour des bâtiments testés.L’hypothèse initialement émise par H. Richard, d’établis-sements ruraux implantés dans des clairières, se voit doncétayée par ces résultats.

4. - Conclusion

A l’issue de ce rapide tour d’horizon du Berry et duBourbonnais, il apparaît indéniable que les forêts repré-sentent de réels conservatoires du patrimoine, où toutn’est certes pas visible, mais où la couverture végétale

assure une excellente protection des vestiges. Au-delà dece premier bilan du potentiel archéologique des forêtslocales, l’analyse spatiale à l’échelle d’un grand territoirea livré un certain nombre de pistes de recherches, sur larépartition des surfaces agricoles et des surfaces boiséesà l’époque romaine. Dans cette perspective, la forêt deTronçais a été un terrain d’expérimentation privilégié oùl’enquête, menée conjointement par des archéologues,pédologues, botanistes et palynologues, a fourni un fais-ceau d’indices révélant un environnement forestier, dèsl’époque romaine. Cette forêt antique devait être beau-coup moins compacte que l’imposante chênaie actuelle,pour laisser se développer une agriculture modeste etd’assez nombreuses productions artisanales, à partird’une centaine d’établissements ruraux. Mais un tel scé-nario n’est certainement pas valable partout, et seule lamultiplication des données de terrain permettra de com-pléter ces premiers éléments de réponse. Il reste donc àsouhaiter la mise en oeuvre d’interventions similaires, surd’autres massifs forestiers du territoire biturige, pour étof-fer progressivement notre connaissance de l’occupation

L. LAÜT

Figure 5 : Caractérisation des sites gallo-romains en forêt de Tronçais

105

Page 8: Caractérisation des sites antiques dans les forêts du ... · Les régions du Berry (Cher, Indre) et du Bourbonnais (Allier), formaient à l’époque romaine le territoire des Bituriges

du sol et de l’espace forestier antique.

5. - Remerciements

Nos remerciements vont à tous ceux qui ont apporté leurcontribution à cette enquête ou qui ont facilité sa réali-sation : O. Buchsenschutz (Paris, UMR 8546 du CNRS) etles autres membres du PCR « Territoire biturige » dontles travaux ont été cités, Elie Bertrand (†) (Cérilly), J.-L.Dupouey et E. Dambrine, (INRA-Nancy), H. Richard(Besançon, UMR 6565, CNRS), Y. Lejean (ONF-Allier), J.Moulin (Chambre d’agriculture de l’Indre), Ph. Vergain,puis F. Letterlé (SRA Auvergne) ainsi que tous les prospec-teurs et fouilleurs bénévoles ayant participé aux opéra-tions en forêt de Tronçais.

Bibliographie

BATARDY C., BUCHSENSCHUTZ O., DUMASY F. (dir.),2001, Le Berry antique, milieu, hommes, espaces,atlas 2000, 21ème supplément à la revue archéolo-gique du Centre de la France (R.A.C.F.), Tours.

BERTRAND E., 1980, Les sites antiques en “Pays deTronçais”, Inventaire sommaire, Bull. des amis de laforêt de Tronçais, 25, p.21-31.

BERTRAND E., 1983, Les sites antiques en “Pays deTronçais”, Inventaire complémentaire, Bull. des amisde la forêt de Tronçais, 28, p.37-40.

BORDELOUP J.M., 1994, Observations récentes sur lamétallurgie ancienne en forêt d’Allogny, in Mangin(dir.),1994, La sidérurgie ancienne de l’est de la Francedans son contexte européen : archéologie et archéo-métrie, Actes du colloque de Besançon, 10-13 novem-bre 1993, Annales littéraires de l’Université deBesançon, 536, Série Archéologie, 40.

BOURDET J.R., 2000, Analyse spatiale des relationsentre utilisation ancienne du sol et caractéristiques dumilieu forestier, Mémoire de fin d’études pour l’ob-tention du titre d’ingénieur des techniques agricoles,INRA-Nancy, 125 p.

BRÊTHES A., 2003, Les stations forestières de la cham-pagne berrichonne et du Boischaut-sud (départe-ments du Cher et de l’Indre), Office National desForêts, direction territoriale Centre-Ouest, ServiceTechnique et Recherche, 587 p.

BRISSAUD L., 1988, Les sépultures gallo-romaines del’Indre, Mémoire de maîtrise, Université de Paris I, 5vol.

BRISSAUD L., 1993, Sépultures et habitats gallo-romains en Bas-Berry, in Monde des morts, monde desvivants en Gaule rurale : actes du colloqueARCHEA/AGER, Orléans, 7-9 février 1992,Supplément à la Revue archéologique du Centre, 6,Tours, p.256-263.

DUMASY F., DIEUDONNÉ-GLAD N., LAÜT L. et al.,1993, Agriculteurs et métallurgistes, l’espace ruralantique autour d’Argentomagus, catalogue de l’expo-sition du musée d’archéologique d’Argentomagus (St-Marcel, Indre), 19 juin – 17 octobre, 111 p.

COLLECTIF, 2005 (CD-rom), Base de données archéo-logiques, Territoire des Bituriges Cubes, périodes pro-tohistorique et romaine, CD-rom, UMR 8546, Paris-ens, PCR « territoire biturige », réalisation : L. Laüt.

DAMBRINE E., DUPOUEY J.L., LAÜT L., HUMBERT L.,THINON M., BEAUFILS T., RICHARD H., (à paraître),Biodiversity patterns in present French forests are rela-ted to former Roman agriculture, soumis à la revueEcology.

DECOMBEIX P.M., DOMERGUE C., FABRE J.M.,GORGUES A., RICO C., TOLLON F., TOURNIER B.,2000, Réflexions sur l’organisation de la productiondu fer à l’époque romaine dans le bassin supérieur dela Dure, au voisinage des Martys (Aude), Gallia, 57,p.23-36.

DELÉTANG H., 1984, Voirie antique et occupation dusol en Sologne : le chemin d’Orléans à Bourges,Thèse de doctorat de l’université, Tours, 3 vol.

DIEUDONNÉ-GLAD N., 1991, La métallurgie du ferchez les Bituriges à l’époque gallo-romaine, Thèse dedoctorat de l’université de Paris I-Panthéon-Sorbonne,2 vol.

DIEUDONNÉ-GLAD N., 1992, La métallurgie du ferautour d’Avaricum (Bourges) dans l’Antiquité, Revuearchéologique du Centre de la France, 31, p.58-74.

DIEUDONNÉ-GLAD N, DUMASY F., 1995, La métallur-gie du fer dans le Berry avant la réduction indirecte, inBenoît, Fluzin (dir.), Paléométallurgie du fer et cul-tures, actes du symposium international du comitépour la sidérurgie ancienne de l’UISPP, Belfort-Sévenans, 1-3 nov., 1990, p.203-212.

DUBANT D., AUDOUX D., 1999, Les massifs boisés aunord-est de Châteauroux du néolithique à nos jours,Cahiers d’archéologie et d’histoire du Berry, vol. 139,p.19-41.

106

L. LAÜT

Page 9: Caractérisation des sites antiques dans les forêts du ... · Les régions du Berry (Cher, Indre) et du Bourbonnais (Allier), formaient à l’époque romaine le territoire des Bituriges

DUMASY F., 1994, La métallurgie du fer dans la citédes Bituriges Cubi, in Mangin (dir.),1994, La sidérurgieancienne de l’est de la France dans son contexte euro-péen : archéologie et archéométrie, Actes du col-loque de Besançon, 10-13 novembre 1993, Annaleslittéraires de l’Université de Besançon, 536, SérieArchéologie, 40, p. 213-222.

DUPOUEY J.L., DAMBRINE E., MOARES C., LAFITTEJ.D., 2002, Irreversible impact of past land use on for-est soils and biodiversity, Ecology, 83 (11), p.2978-2984.

FAUDUET I., 1983, Le monument de Sauzelles (Indre),nouvelle approche, Latomus, XLII, 1, p.161-165.

GANDINI C., 2000, Les formes de l’habitat rural dansla cité des Bituriges Cubi, approche architecturale,mémoire de DEA, université de Paris I-Panthéon-Sorbonne, 2 vol.

HUMBERT L., 2002, Relation entre l’utilisation du solà l’époque gallo-romaine et la biodiversité actuelle enforet de Tronçais, rapport de stage, Maîtrise deBiologie des populations et des écosystèmes, INRA etUniversité de Nancy I.

HUMBERT L., 2003, Evolution du paysage forestier àl’époque gallo-romaine, approche pédoanthracolo-gique, Diplôme supérieur d’écologie forestière, INRAet Université de Nancy I.

LANDES C., BORDELOUP J.M., 1985, Recherchesrécentes sur la métallurgie de la forêt d’Allogny(Cher), Bull. du groupe de recherches archéologiqueset historiques de Sologne, 7, p.41-52.

LAÜT L., 1994, L’espace rural antique autourd’Argentomagus, Indre, approches d’une région agri-cole et métallurgique, Thése de doctorat de l’univer-sité de Paris I-Panthéon-Sorbonne, 2 vol.

LAÜT L., 2004, Le paysage antique de la forêt deTronçais, bilan des travaux d’E. Bertrand et desrecherches récentes, Bulletin de la Société des Amis de laForêt de Tronçais, 49, Moulins, p.49-88.

LAÜT L., 2005, le site gallo-romain des Petits Jardins àIsle-et-Bardais (forêt domaniale de Tronçais, Allier) :un sanctuaire réinvesti par des artisans tuiliers,L’archéologue, Archéologie nouvelle, 78, p.29-30.

LAÜT L., DUPOUEY J.L., DAMBRINE E., HUMBERT L., àparaître, La forêt domaniale de Tronçais, approchesarchéologiques et environnementales de l’occupationantique, actes du VIIème colloque AGER de Rennes :Silva et Saltus en Gaule romaine : dynamique et ges-tion des forêts et des zones rurales marginales(friches, landes, marais…), 27-28 octobre 2004.

MANGIN M. (dir.), 1994, La sidérurgie ancienne de l’estde la France dans son contexte européen : archéologie etarchéométrie, Actes du colloque de Besançon, 10-13novembre 1993, Annales littéraires de l’Université deBesançon, 536, Série Archéologie, 40.

MAUSSION A., 2003, Paléogéographie d’un territoire : lacité des Bituriges Cubi, thèse de 3ème cycle, université deParis I-Panthéon-Sorbonne, 389 p.

MAUSSION A., GANDINI C., 2003, Les exploitations agri-coles du Berry antique : confrontation des donnéesarchéologiques et pédologiques, Revue archéologique duCentre de la France, tome 42, p.61-73.

PIBOULE M., BERTRAND E., 1995, Mémoire des com-munes bourbonnaises, au pays de la forêt, Foyers rurauxde l’Allier, Moulins.

RICHARD H., 2003, Forêt de Tronçais, Le Brethon et Saint-Bonnet-Tronçais (03), tests polliniques, Besançon, février2003, rapport, 3 p.

SARRESTE F., 2003, La sidérurgie ancienne dans le sud-ouest du Berry, mémoire de Maîtrise, université de Tours.

L. LAÜT

107