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Compléments didactiques pour le PAG
« Carnets de voyage » au Musée d’Art et d’Histoire
de Langres
Affiche du Musée , L’imagination de Jules C. Ziegler, Coll Musée de Langres
Introduction : Musées et patrimoine, brève histoire d’une grande idée.
I) Le musée d’Art et d’Histoire de Langres, l’histoire des lieux : Chronologie commenté.
II) L’architecture actuelle et les collections.
III) Proposition d’itinéraire pour une visite libre.
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Introduction : Musées et patrimoine, brève histoire d’une grande idée.
A l’origine, dans l’Antiquité, ce mot s’entend dans son acception littéraire : le musée est le museion, le
temple des muses, inspiratrices de l’art. Le mot
« musée » a successivement désigné le temple des Muses, une école où s’exercer à la poésie et aux
arts, un lieu de réunion et d’études pour lettrés et savants (le Museion d’Alexandrie fondé à Alexandrie
par Ptolémée Ier au IIIe siècle Avant JC) pour finalement prendre le sens qu’on lui connaît
aujourd’hui.
Au Moyen-âge, on se soucie peu de rassembler en un même lieu des œuvres d’art pour les exposer.
Les collections sont rassemblées à des fins religieuses, pour instruire et faire fructifier la foi.
Il faut attendre la Renaissance, en Italie notamment, pour voir surgir des « Cabinets de curiosités »,
des Chambres des Merveilles ou studiolos. Par exemple, à Florence, au 15°s, Laurent de Medicis, fut
très attaché à agrandir et à ouvrir au public la bibliothèque familiale initiée par Cosme de Médicis, son
grand-père. Il contribua ainsi à retrouver et à rassembler des textes antiques disparus. L’art du
Moyen- Age, qualifié d’art obscur, est lui, totalement délaissé.
Peu à peu, les collections sont perçues comme une suite de belles choses, modèles d’une histoire de
l’art embryonnaire où l’enseignement artistique est fondé sur la copie d’après les maîtres.
De la Renaissance au Siècle des Lumières, apparaissent les différents critères, certains
scientifiques, d’autres esthétiques qui vont définir les valeurs fondamentales de la notion de
patrimoine.
Dans un souci d’éducation part l’art, et surtout de formation des artistes, les galeries du Louvre
présentent les collections royales au public en 1681. Il s’agit de frapper le spectateur d’une
« stupeur » qui doit glorifier la valeur de la nation.
A partir de 1737, il est décidé d’organiser au Louvre, tous les deux ans, une exposition temporaire de
tableaux d’artistes vivants, les Salons. Diderot a laissé de longues descriptions de foules se pressant
autour des œuvres soumises à l’appréciation d’un public très divers.
Si l’on peut caractériser le XVe siècle et le début du XVIe comme une période d’amoncellement dans
les cabinets de curiosité, les deux siècles suivants sont ceux de la classification et de la
rationalisation. La connaissance des objets repose sur leur étude scientifique qui nécessite le tri,
l’analyse, la comparaison. Ces règles sont élaborées par les érudits des Lumières, l’Encyclopédie s’en
fait leur interprète le plus accompli. Elles seront mises en œuvre par la Révolution française et
constituent le fondement du patrimoine en France qui reste par bien des aspects encore d’actualité.
A la veille de la Révolution, toutes les composantes d’une politique patrimoniale sont presque
réunies : sauvegarde et investigation des traces du passé, transmission des créations artistiques
majeures, étude scientifique des objets, volonté de montrer au public et aux artistes des modèles du
Beau.
Pour les révolutionnaires, héritiers des Lumières, le musée doit incarner le « républicanisme des
Arts ». En 1792, le ministre Roland met en œuvre la création des musées de Paris pour y présenter
des collections provenant principalement des résidences royales : de 1793 à 1795, quatre musées
sont créés :
- le Museum central des Arts (Le Louvre)
- le Museum d’Histoire naturelle succédant au Jardin du Roi
- le Conservatoire national des Arts et métiers
- le musée des Monuments français
L’art, les sciences de la nature, les techniques et l’histoire avaient chacun leur temple.
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Des musées dans les grandes villes de province commencent à s’ouvrir à partir de 1801 car les
conquêtes révolutionnaires et surtout les campagnes de Bonaparte entrainent l’afflux de nombreuses
œuvres d’art venues de toute l’Europe.
Le XIXe siècle voit l’affirmation du rôle de l’Etat garant de l’héritage national, mais garant également,
au nom du peuple français, de biens qui peuvent appartenir à des particuliers. Il développe
législations et règlements qui définissent puis mettent en oeuvre une politique patrimoniale, socle des
actions actuelles. Le premier poste d’Inspecteur des Monuments historiques est confié par Guizot,
ministre de l’Instruction publique, à Prosper Mérimée.
Cette action de l’Etat est relayée dans la société civile par les sociétés savantes. Bien plus que les
municipalités, en province, les amateurs et la bourgeoisie constituent un patrimoine local par des
campagnes de fouilles ou par la création de musées. (Le mot « archéologie » naît dans la première
moitié du XIXe siècle.)
Le cas de Langres est emblématique de la période avec la fondation du musée Saint Didier par la
SHAL (Voir plus bas : Histoire des lieux).
Au XXe siècle, la notion de patrimoine s’élargit chronologiquement et typologiquement (certains
monuments du XXe siècle peuvent faire partie de sa définition). Les puissances publiques renforcent
leur engagement, (1959 : création du ministère de la Culture, grands musées des années cinquante,
législation favorisant la dation, réalisations de projets présidentiels initiées avec Beaubourg sous le
septennat de G.Pompidou). Les collectivités locales développent et soutiennent à leur tour la politique
patrimoniale à partir, surtout, de 1980.
L’intérêt du public pour le patrimoine se développe et ce dernier n’est plus seulement l’affaire d’érudits
ou de spécialistes. Il s’impose davantage à la conscience civique, le succès toujours croissant de la
fréquentation des Journées du Patrimoine en est un brillant exemple.
I) Histoire des lieux : Chronologie commentée
- VIIème siècle, édification de la légende de Saint Didier par le diacre Warnahaire, hagiographe
du saint, pour rappeler la préséance de Langres, siège épiscopal, sur Dijon, sa concurrente.
Mention d’une église du IVème siècle, sous l’épiscopat de Saint Didier, troisième évêque de
Langres. Elle aurait accueilli la dépouille du saint martyr.
Les fouilles archéologiques ont dégagé sous les dalles, des sarcophages du Vème siècle et
des vestiges permettant de dater des aménagements du premier quart du XIIème siècle, ce
qui fait du bâtiment le doyen des édifices cultuels chrétiens de Langres.
- 1101 : Création du « prieuré Saint Didier » sous l’impulsion de Robert de Molesmes, fondateur
de Citeaux. L’église garde l’appellation de « Sainte Madeleine » jusqu’au XVIème siècle.
- XIVème et XVIème siècles : translation* des reliques du saint à l’intérieur de l’église.
Le tombeau de Saint Didier est estimé de la fin du XIIIème, début XIVème siècle :
Ci-dessous, un dessin plume et lavis de Jacques Vignier (vers 1670), manuscrit de la SHAL.
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- Sous la Révolution, l’édifice devient un grenier à blé. Le tombeau est détruit, ainsi que, très
probablement, le bras sud du transept.
A partir du XIXème s., diverses fouilles font apparaître des blocs calcaires polychromes qui
sont attribués au tombeau de saint Didier :
Ci-dessus la reconstitution d’A.Vaillant d’après les travaux des archéologues.
La partie visible aujourd’hui au milieu de l’ancienne église est l’évocation de ce tombeau, réalisée
au XIXème siècle.
- 1848, la SHAL (Société Historique et Archéologique de Langres, association née en 1836
pour préserver les antiquités gallo-romaines révélées par les travaux du Génie sur les
remparts) y installe son premier musée lapidaire*.
Les bâtiments du prieuré sont repensés par un architecte pour accueillir en outre, une école
de dessin, une bibliothèque et le magasin de pompes à incendie de la ville. L’édifice est ainsi
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sauvé, son apparence est presque semblable à celle d’aujourd’hui, avec en plus, le bras nord
du transept (côté place du centenaire).
- Classement en 1840 au titre des Monuments Historiques.
- Juin 1889- janvier 1890 : Construction du marché couvert sur la place (Fonte, briques et
verre) sur le modèle des Halles de Baltard* à Paris. La ville a dû au préalable obtenir le
déclassement du transept et acquérir puis détruire les maisons environnantes
(voir plan ci-dessous).
- 1889 : En échange du financement crépissage des bâtiments du Musée, la SHAL obtient la
jouissance du magasin de pompes à incendie (Chapelle Saint Didier), désormais partie
intégrante du musée.
Façade nord du bâtiment restaurée par la ville, mais vétusté du bras nord du transept, démoli
en 1890 en dépit du classement du monument, pour ménager un passage entre le Musée et
le marché.
Ci-dessus : Le marché couvert vu de la rue de la coutellerie Destruction du bras nord du transept du musée
Saint Didier (1889).
On aperçoit ici la partie du musée reconstruite au XIXème qui
jouxte le marché couvert. La chapelle se trouve dans le
prolongement de ce bâtiment.
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- 1956 : Destruction partielle du marché couvert (achevée en 1988).
- 1961/62 : Construction d’un château d’eau sur la place du centenaire.
- 1988 : Projet de construction d’un nouveau musée municipal approuvé par le Conseil
municipal de Langres ; recherche de financements (Coût total 31 Millions de Francs de
l’époque H.T, soit environ 5 Millions d’Euros). Taux de subventionnement final : Etat-Direction
des Musées de France : 43% ; Conseil Régional : 30 % ; Conseil Général : 10 %)
- 1990 : Début des travaux du musée actuel, suivis de la destruction du château d’eau.
- 1995 : Pré-inauguration du musée « d’Art et d’Histoire Guy Baillet ».
*Bras nord du transept
*Partie reconstruite au
XIXème s.
Vers la cathédrale
EST
Emplacement
de l’aile
neuve bâtie
en 1990
Parcelles et
maisons acquises
par la ville pour la
construction du
marché couvert.
Ancienne
église
Saint
Didier
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II) L’architecture actuelle et les collections
Au moment de la conception du nouveau musée, l’architecte, J.M.Musso prévoit la création d’une
aile neuve ou bâtiment principal et la réhabilitation de l’ancien musée Saint-Didier, intégrant le
chœur de l’église. Il doit faire face à des impératifs :
- Respecter l’échelle et la volumétrie des bâtiments du secteur sauvegardé
- Revaloriser la place du centenaire
- Préserver des regards l’intérieur des habitations qui entourent le musée
- Créer un passage piéton reliant le centre-ville, la cathédrale et l’Hôtel de ville.
Sa proposition s’articule sur trois ensembles :
Le bâtiment principal ou aile neuve, referme la place du Centenaire à l’Est .Il est
couvert d’une toiture à deux pentes, comme les immeubles environnants. Côté Est, la
toiture s’arrête au sol sur un soubassement aveugle. Cette disposition préserve
l’intimité des propriétaires des parcelles situées en face du musée.
Les six travées de la façade reprennent le rythme du parcellaire existant. Les
dimensions et la couleur des plaques de calcaire clair posées sur la structure de
béton rappellent celles des habitations qui entourent le musée.
Les travées sont légèrement désaxées les une par rapport aux autres, créant une
inflexion qui se retrouve dans le plan du musée et dans la muséographie : Ce
mouvement rappelle la sinuosité des rues anciennes de Langres.
L’aile en retour : Elle assure la circulation des visiteurs aux différents niveaux. Elle
est adossée aux bâtiments existants et permet une lecture homogène de l’ensemble.
Elle englobe l’ancienne église romane et la construction du XIXème siècle par un
voile de béton ouvert de saignées lumineuses. Une partie de l’ancienne église est
ainsi visible depuis la place. Le volume du sanctuaire est intégré dans le musée.
L’ancienne nef, remise en état sur trois travées, a été abaissée jusqu’à son niveau
d’origine, le sol actuel.
L’ancien musée :
Le long des façades sud et ouest, un niveau d’entresol a été conservé pour recevoir
les locaux de la conservation l’atelier, les bureaux et une bibliothèque. Cet espace
est également accessible par la place Saint Didier, côté Sud.
L’ensemble ainsi constitué, neuf et réhabilité, couvre environ 3000 m2. Le musée se
développe sur quatre niveaux.
Chaque niveau est en mezzanine sur le niveau inférieur : d’où il se tient, le visiteur est
appelé à découvrir une autre partie du musée. Il ressent une importante sensation de
volume et d’espace dans un bâtiment aux dimensions pourtant modestes.
(Photos ci-contre et ci-dessus © OTSI Langres, avec son aimable autorisation)
La circulation du public entre les deux ailes se fait au sous-sol par un passage souterrain
et à l’étage, par une passerelle enjambant la circulation piétonnière (axe Hôtel de ville/
cathédrale). A ce carrefour se situe l’entrée principale du musée. L’accès à tous les
niveaux, pour les personnes handicapées, est possible grâce aux rampes d’accès et aux
ascenseurs à l’intérieur du bâtiment.
Tout ce qui concerne la présentation des oeuves relève d’une discipline qui s’appelle la
muséographie. Il s’agit de choisir les oeuvres exposées, l’accrochage, l’aménagement du
circuit du musée, la signalétique, les documents imprimés à la disposition du public… Le
musée « d’art et d’histoire » de Langres possède, comme on le comprend, des
collections d’archéologie et de beaux -arts.
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Le déroulement de la visite, proposé ci-dessous est donc
chronologique. Dans la présentation des collections, la riche histoire de Langres
intervient ponctuellement comme un discret fil conducteur.
On pourra retrouver dans le cheminement :
- Le rez-de-chaussée avec l’accueil, la salle des expositions temporaires dont l’espace
est entièrement modulable panneaux mobiles)
- L’ entresol à – 2,80 mètres (dit niveau – 1 sur le plan), pour les collections gallo-
romaines, pré et protohistoriques, égytiennes. Par le passage souterrain, accès à la
chapelle et aux œuvres des époques médiévales et de la Renaissance. Entre temps,
passage par la Schola, lieu d’accueil des scolaires.
Niveau -2 :
Accueil
Salle des expositions
temporaires
Mezzanine
Ancienne église :
niveau haut
Vitrines
préhistoriques
Vitrines Egypte
Schola
Réserves
archéologiques
Espace gallo-romain
Ancienne église
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- L’étage à + 4,80 mètres (dit niveau + 1 sur le plan), pour les collections de peintures et
sculptures du XVIIème au XIXème siècle.(Ci-dessous , Les soldats maraudeurs, de J.Tassel © Musée de Langres)
Chaque période occupe un espace déterminé, régi par ses propres caractéristiques
architecturales.
Pour retrouver l’homogénéité de l’ensemble, malgré la variété des espaces et des
œuvres, les inventeurs du musée se sont limités à deux matériaux pour la muséographie :
le médium clair (panneau composite de fibres de bois) et le métal.
Chaque séquence s’adapte à la fois aux objets à présenter et à l’architecture du lieu.
Ainsi, pour présenter les collections lapidaires, le béton brut et la pierre nue s’allient à la
lumière naturelle. Les socles de médium reçoivent des sculptures dont le visiteur peut
aisément faire le tour en circulant librement dans le vaste sous-sol.
Les collections sont abritées sous une toiture portée par de grandes poutres métalliques
en treillis (17 mètres de portée). La lumière, plus ou moins filtrée, éclaire naturellement les
collections mais quelques œuvres peuvent être volontairement rehaussées par un
éclairage artificiel.
L’accoustique a fait l’objet d’un soin particulier : Des pièges à sons sont disposés dans
tous les panneaux de cimaise : ils sont en médium perforé doublé d’un matériau
absorbant.
La signalétique utilise deux niveaux de lecture :
- les panneaux didactiques qui prennent la forme de grands carnets à spirales( ci-contre)
conjuguant le bois (médium) et le verre dépoli. Des informations succinctes y sont
retranscrites en guise d’introduction.
Salles XIXème/ XXème
Vue sur le
niveau -1
Réserves
peintures
Collections XVII et
XVIIIème s.
Vue sur l’ancienne
église
Cabinet d’arts
graphiques
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- des cartels donnent pour chaque œuvre des précisions supplémentaires (date, lieu,
usage, artiste …)
Au musée, la signalétique est volontairement discrète : elle s’attache surtout aux parcours
historiques et archéologiques ; les collections des beaux-arts laissent libre court au regard,
sans explications trop visibles.
---------------------------------------------
ANNEXES , vues anciennes :
© OTSI Pays de Langres - source : Mme Margot (Avec l’aimable autorisation de l’Office de Tourisme de Langres)
Carte postale : Intérieur de l’ancien musée Saint Didier, premier étage, début XX ème siècle (Coll. Musées de Langres)
Jules Hervé (1887-1981) : La visite du musée (vers 1960), Coll. Musées de Lnagres
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III) Proposition de parcours de visite libre et/ ou pistes d’exploitation ultérieures.
Objectifs visés par l’activité :
- Faire prendre conscience aux élèves de l’existence d’un patrimoine collectif et de la
responsabilité de chacun, des droits et des devoirs face à ce patrimoine
- Faire connaître les multiples aspects que recouvre un musée en général et les spécificités de
celui de Langres. :
- les lieux, l’architecture (notions de muséographie)
- la diversités de ses missions (inventaire et documentation, conservation et restauration,
mise en valeur des collections)
- la logique de présentation des collections
- la diversité des modes d’acquisition
- Aborder l’aspect pratique du fonctionnement muséal : personnel, financement, problèmes
techniques.
- Favoriser la rencontre avec les œuvres et familiariser l’élève avec des lieux qu’il pourra retrouver
de manière autonome. Ces objectifs peuvent permettre d’évaluer certaines compétences du socle
commun, pallier 2 ou 3 :
- A l’école, celles de la maîtrise de la langue, compétences 1 ; celles de la culture humaniste,
compétences 5, en particulier, 5.1 « Avoir des repères relevant du temps », 5.3 « Avoir des
repères en histoire des arts » ;
compétences 6, sociales et civiques.6.1 «Comprendre les notions de droits et devoirs », 6.2
«Avoir un comportement responsable »
- Au collège, celles de la maîtrise de la langue, compétences 1 ; celles de la culture humaniste,
compétence 5, « Avoir des connaissances et des repères », 5.2 « Situer dans le temps », 5.3
«Lire et pratiquer différents langages », 5.4 « Faire preuve de curiosité, d’esprit critique, de
sensibilité » ; compétences 6, sociales et civiques.
A l’école primaire, ce dossier peut être une première étape avant une étude plus approfondie de la
mosaïque de Bacchus (liste de référence des œuvres à étudier du BO op.cit) pour laquelle il existe
un livret pédagogique complet avec des documents d’accompagnement (Voir Site du PREAC,
rubrique « Antiquité » ).
Il peut aussi permettre d’aborder un exemple d’architecture du XXe proposé dans la liste de
référence du primaire (voir activité lycée pour le cheminement proposé).
Au collège, la visite peut s’intégrer à l’éducation civique « l’identité » ou « un exemple
d’aménagement communal » (la construction et les actions du musée).
Pour les lycées, elle répondra tout naturellement aux attentes des élèves ayant choisi
l’enseignement d’exploration « patrimoines ».
L’aspect technique de l’aménagement d’un musée intéressera des élèves de série « Sciences et
techniques industrielles »ou de lycées professionnels.
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La visite peut aussi prendre place à l’amont d’un PAG ou de toute autre activité liée au musée ou au
patrimoine
Dans tous les cas, de nombreuses matières peuvent être associées et donner lieu à une visite
transdisciplinaire :
- Lettres modernes et classiques (Expression écrite et orale : Dire, lire, écrire)
- Technologie (Architecture)
- Histoire, Education civique (par exemple, « l’identité » sur le versant patrimonial ou, sur un autre aspect, « un exemple d’aménagement communal »)
- Arts plastiques (L’objet, l’espace…)
- Disciplines scientifiques (sur l’aspect hygrométrie, attaques microscopiques, calcul des
volumes…)
Textes de référence :
Pour les écoles : BO Hors série n°3 du 19 juin 2008
Pour les collèges : BO spécial du 28 aout 2008 et le BO n° 32 (op.cit.)
Pour les lycées : Bulletin officiel spécial n° 4 du 29 avril 2010
A l’école, au collège ou au lycée, l’enseignant peut envisager une visite libre avec les pistes
d’exploitation proposées ci-dessous. Un complément d’informations et des références
bibliographiques accompagnent le dossier.
A l’école et au collège
- Faire rechercher dans un dictionnaire les définitions de musée et de patrimoine (dossier,
activité 1). Insister sur la diversité des tâches exigées d’un musée, en particulier celles liées à
la présentation et à la conservation. Insister sur l’aspect de biens collectifs. Evoquer les
collections des particuliers (peut - être celles des élèves) par comparaison avec celles qui
présentent un intérêt pour la collectivité ; souligner l’aspect identitaire du patrimoine
(étymologiquement « légué par les pères »).
Au collège, on pourra proposer une recherche autour de l’étymologie du mot « musée » et
demander de retrouver le nom des neuf différentes Muses qui président chacune à une activité
créatrice: Calliope à la poésie épique, Clio à l’histoire, Euterpe à la poésie lyrique, Polymnie à l’hymne,
Erato à la poésie amoureuse, Thalie à la comédie, Melpomène à la tragédie, Uranie à l’astronomie,
Terpsichore à la danse. Il n’y a pas de muse pour les arts plastiques, la peinture et la sculpture ayant
longtemps été considérées comme des savoir-faire artisanaux. Ces disciplines sont admises au sein
des Beaux-arts au XVIIe siècle.
- Faire l’inventaire des différents lieux connus des élèves qui peuvent servir à héberger un
musée. Château, église, ancien atelier, ancienne usine, ancienne école, bâtiment construit
spécialement….
Grâce à Internet, on peut enrichir les réponses en leur proposant des images de divers sites
champenois :
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Par exemple : La villa gallo-romaine d’Andilly :
http://www.haute-marne.fr/archeologie/index.html
le musée - médiathèque de Ste Menehould :
http://www.culture.gouv.fr/champagne-
ardenne/2culture/musee_france/musee_ste_menehould.html
- le « Metallurgic park : http://www.metallurgicpark.com/plan-du-site_9.htm
- la maison de l’outil et de la pensée ouvrière : http://www.maison-de-l-outil.com/
A l’aide de ces réponses, on pourra, de même, faire la liste de tout ce qu’un musée peut présenter au
public. Ce sera l’occasion d’élargir la notion de patrimoine qui reste souvent retreinte pour les élèves,
à l’art ou à l’histoire. Il sera possible d’aborder des domaines tels les objets quotidiens du passé, ceux
liés à une technique, un métier, au cinéma, à la bande dessinée… Notre patrimoine, c’est l’ensemble
des valeurs et des biens transmis de génération en génération.
C’est un héritage collectif ou individuel, naturel ou culturel, matériel ou immatériel.
- Après la visite, on pourra demander aux élèves d’intégrer dans un carnet de voyage ou dans
une exposition virtuelle, des reproductions d’œuvres en respectant les règles de présentation
remarquées au musée : panneau ou cartel d’explication, regroupement par thème ou par
période, mise en espace appropriée.
Plus simplement, on pourra aussi leur faire raconter leur visite, leurs surprises, leur
appréciation personnelle de l’architecture du musée.
- A cette étape, les compétences du B2i peuvent être évaluées puisque l’outil informatique peut
servir à la fois aux recherches, à l’utilisation du traitement de texte et à l’appropriation d’un
espace numérique de travail (Domaine de compétences 4).
Pour la visite libre, on pourra utiliser le livret pédagogique lié à ce dossier.
Au lycée
Ce dossier convient particulièrement à l’enseignement d’exploration « Patrimoines » dont les objectifs sont définis dans le Bulletin officiel spécial n° 4 du 29 avril 2010 : « On pourra partir de questionnements élaborés avec les élèves: - Usages passés et présents - Etats successifs - Présence des différents arts - Problèmes de préservation et de valorisation La visite pourra évoquer le personnel nécessaire au fonctionnement du musée et donner lieu à des recherches sur la formation aux différents métiers tels: - Conservation - Administration - Services des publics (médiation, services éducatifs…) »
Compter environ deux heures de visite
I) ELEMENTS D’ ARCHITECTURE
- Partir de l’extérieur du musée : faire remarquer, en se plaçant en face de la stèle dédiée à
F.Mitterrand, l’articulation entre le bâtiment de gauche, chevet d’une église (datant de la
première moitié du XIIe siècle) et celui de droite, construit dans les années 90. Elle se fait par
l’intermédiaire d’une passerelle de béton, verre et acier qui surplombe l’entrée du musée.
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- Faire observer le parcellaire autour de la place : les immeubles sont hauts et étroits,
disposition reprise par les « travées » de l’architecte du nouveau musée : les dimensions et la
couleur des plaques de calcaire clair posées sur la structure de béton rappellent celles des
habitations qui entourent le musée.
- Dans l’entrée, les expositions temporaires ont lieu dans un espace modulable, en face de la
porte. On pourra faire remarquer d’emblée la différence entre les collections permanentes et
celles occasionnellement présentées ici.
- A partir du niveau -1, faire l’inventaire des matériaux qui composent le bâtiment. Légèreté
des poutrelles, des baies vitrées et lourdeur des structures de béton.
- Etudier la façon dont a été conçu l’éclairage – indirect la plupart du temps, dans le but de
préserver les œuvres de l’attaque de la lumière du jour. Faire rechercher des endroits où cette
précaution est absente et mettre en regard les oeuvres, moins fragiles, qui y sont confrontées.
Les élèves peuvent trouver par eux-mêmes certaines difficultés liées à ces grandes verrières :
la chaleur et la condensation dont l’humidité peut être un souci pour les collections.
- Descendre au niveau – 2 : Expliquer la présence de la mosaïque de Bacchus à l’endroit
même où elle a été trouvée lors des travaux de fondations du musée (voir plus haut )
- Continuer le parcours vers les vestiges de l’église en passant par la schola, l’espace destiné à
accueillir le public scolaire. (Une des missions du musée).
- Dans la chapelle St. Didier, faire retrouver les éléments architecturaux liés à l’édifice du
XIIème siècle : colonnes, piliers, chapiteaux, voûte d’ogives, chevet plat. Il ne reste de
l’ancienne chapelle que le chœur, le carré du transept. Expliquer la démolition du bras nord
du transept pour ménager un passage entre le marché couvert et le musée en 1890. Faire
compter les travées de la nef (3), probablement postérieure, qui possède des piliers carrés,
des grandes arcades et dont il subsiste le bas côté sud.
- Faire l’historique des lieux, devenu dépôt lapidaire* en 1848, alimenté par la S.H.A.L.*, où
s’entassaient les œuvres destinées à un public d’érudits. Occasion d’évoquer la conception de
la muséographie à cette époque davantage préoccupée de l’accumulation que de la lisibilité
des œuvres. S’aider pour cette évocation, du tableau Jules Hervé présent dans la nef qui
donne à voir l’intérieur de l’église au début du XXe siècle.( voir aussi en annexe, la carte
postale du début du XXème siècle) .
- Observer la façon dont l’architecte a habilement enveloppé l’édifice religieux en sublimant la
hauteur des voûtes. L’escalier dégage un espace remarquable, clair et aéré, ouvert à la fois
sur l’extérieur et l’intérieur du musée. Ce procédé permet aux deux architectures de se
confronter sans se confondre : Interroger les élèves sur la façon dont ils apprécient la
cohabitation des matériaux (pierre, acier, bois, béton…).
- Gravir le grand escalier. Remarquer les portes à droite aux deux niveaux successifs : Ce
sont les bureaux et la bibliothèque. Accès au personnel et à un public autorisé.
Evoquer là encore les différentes missions du musée qui nécessitent un espace et un
personnel appropriés :
- Accueil téléphonique (secrétaire) et animation (animateur pédagogique).
- Bibliothèque, documentation à l’attention des chercheurs ou amateurs (documentaliste).
- Communication (organisation d’expositions, de conférences, conception d’affiches, de
dossiers pédagogiques et de plaquettes explicatives…).
- évoquer aussi le personnel d’accueil, d’entretien et de surveillance croisé à l’entrée et le
rôle du conservateur :
* Conception de la politique de l’établissement et coordination administrative des activités
du musée, gestion du personnel.
15
* Etude des collections, recherche et collaboration scientifique.
* Gestion des collections (acquisition, restauration..).
* Régie des œuvres (rôle du régisseur chargé d’aider le conservateur dans cette tâche).
Poursuivre l’ascension jusqu’à la salle des peintures.
II) DES COLLECTIONS du XVIIe et du XVIIIe siècles.
- Faire un arrêt devant l’entrée de la salle. Récapituler la logique de présentation des
collections, depuis les niveaux inférieurs (préhistoire, antiquité) jusqu’à cette salle, le
cheminement de haut en bas se veut dans l’ensemble chronologique.
- Dans la salle, laisser un moment aux élèves pour admirer les œuvres puis leur faire classer et
trouver les différentes catégories de sujets : natures mortes, peintures religieuses, œuvres
des Tassel, sujets mythologiques, ruines…Expliquer par le contexte historique (Langres est le
siège d’un évêché depuis le IVème siècle) l’importance de la peinture religieuse dans ce
musée « d’Art et d’Histoire ».
- Distinguer les choix de mise en valeur : tableaux accrochés, statuaire dont on peut faire le
tour, vitrines pour les objets délicats…
- S’approcher du tableau du XVIe siècle représentant une Résurrection. Le bois a « travaillé »,
il est légèrement cintré.
Le conservateur peut décider de faire restaurer une œuvre en fonction de ses priorités
budgétaires ou bien d’attendre, si l’œuvre n’est pas en péril. La restauration peut faire l’objet
échanges intéressant entre l’animateur et les élèves (à quelles attaques peuvent être
soumises les œuvres- champignons, lumière, humidité, insectes, pollution - que signifie
restaurer, quels choix peuvent être faits, comment restaurer ? etc…).
- Etablir la liste des documents qui permettent de comprendre les œuvres
(cartels, panneaux directionnels, signalétique …).Distinguer la fonction de chacun.
- Faire remarquer le capteur hygro-thermique sur l’angle d’une des parois. On peut faire trouver
aux élèves les autres moyens de surveillance qui peuvent être nécessaires (détecteurs de
fumée, alarme, caméras de surveillance …).
- Faire remarquer au fond de la salle un espace dévolu aux réserves : toutes les ressources
du musée ne peuvent pas être exposées (dont plusieurs milliers pour l’Histoire naturelle et
pour la Géologie). L’autre partie des réserves est située au niveau - 2 (voir plan).
- En sortant de la salle, prendre sur la droite, emprunter la passerelle. Faire retrouver le point
de départ extérieur de la visite et admirer la vue sur la cathédrale. Les objets exposés à cet
endroit sont exposés directement à la lumière.
C’est l’occasion d’évoquer les différents moyens d’enrichissement des collections : Dans
la dernière section consacrée aux œuvres du XIXe et XXe siècles, demander aux élèves d’en
faire le relevé grâce aux divers cartels : donations ou legs (à la mort du propriétaire),
acquisitions (avec l’aide parfois de la SHAL ou des « Amis des musées »), dépôts d’Etat. On
peut rajouter des possibilités supplémentaires : la dation (pour payer en œuvres d’art des
droits de succession) ou des emprunts lors d’expositions temporaires dont il faut assurer le
transport et la sécurité.
On peut aussi préciser les lieux d’acquisition des œuvres : achat à un particulier, lors d’une
vente aux enchères et parler du droit de préemption (l’Etat ou la collectivité locale, sans
participer aux enchères, peut acquérir l’objet au prix proposé par le dernier enchérisseur).
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Vocabulaire :
Exemple de plan d’une église romane à chevet plat en forme de croix latine : en général
orientée , c'est-à-dire, le chœur tournée vers l’orient (l’Est), Jérusalem.
Musée lapidaire : Relatif aux pierres,aux découvertes archéologiques
Translation de reliques : Il s’agit d’un déplacement des restes d’un saint ou d’objets saints
depuis un lieu vers un autre le plus souvent vers un reliquaire. La translation est un acte
solennel qui donne souvent lieu à une cérémonie fastueuse.
SHAL : Société Historique et Archéologique de Langres fondée en 1839, elle existe
toujours.
Orientation bibliographique :
Dominique Poulot, Patrimoine et musées , Ed Hachette, 2001
Musée et patrimoine, ouvrage collectif sous la direction, entre autres, de Roland May,
ancien conservateur du musée de Langres, Editions du CNFPT, 1999.
Le nouveau musée de Langres, Etat des lieux, 1996, ouvrage collectif sous la direction de Benoît Decron, ancien conservateur du musée de Langres, Ed. Dominique Guéniot.
Contacts au musée de Langres :
Thomas Menduni, Laetitia Miguères : Tel : 03 25 86 86 88 ou 03 25 86 86 84.
Dossier réalisé par C.Lecomte-Gillot pour le Service éducatif des musées de Langres, Octobre 2014
Transept (deux
bras)
Nef
Chevet
Une travée
Choeur