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Programme d’incubateur de requêtes du CTCN Cartographie des parties prenantes liées aux technologies climatiques

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Cartographie des parties prenantes liées aux technologies climatiques

Programme d’incubateur de requêtes du CTCNCartographie des parties prenantes liées aux technologies climatiques

SommaireFigures1Tableaux2Acronymes3Introduction4Objectifs de l’outil de cartographie des parties prenantes4Qu’est-ce qu’une partie prenante ?4L’implication des parties prenantes dans le processus de transfert de technologie climatique : un enjeu important5Identification et cartographie : les différentes étapes5Comment identifier les parties prenantes ?5Établir une liste exhaustive des parties prenantes7Cartographie des parties prenantes impliquées au cours des différentes étapes du processus de transfert de technologie7Analyse préliminaire et examen des cartographies disponibles10Le processus de consultation des parties prenantes11La consultation des parties prenantes : une étape cruciale11Organiser une consultation de parties prenantes : méthodes et techniques12Documenter la consultation des parties prenantes16Exemples de pays ayant réalisé une analyse des besoins technologiques18Maurice : identifier les parties prenantes18Thaïlande : organiser la consultation des parties prenantes19Colombie : documenter la consultation et l’implication des parties prenantes21Références22Annexes24Annexe 1 : Modèle de documentation pour la cartographie des parties prenantes24Annexe 2 : Modèle de documentation des consultations et de l’implication des parties prenantes24

Figures

Figure 1 Intérêt et pouvoir des parties prenantes9

Figure 2 Tableau de participation des parties prenantes10

Figure 3 Questions auxquelles une bonne documentation doit pouvoir répondre17

Tableaux

Tableau 1 Catégories de parties prenantes ou intéressées au processus de transfert de technologie6

Tableau  2 Grille de répartition des parties prenantes8

Tableau  3 Principaux rôles des parties prenantes dans le processus de transfert de technologie9

Tableau 4 Étapes de l’examen du processus d’EBT10

Tableau 5 Outils et techniques de consultation12

Tableau 6 Bonnes pratiques15

Tableau 7 Analyse des besoins technologiques à Maurice : bonnes pratiques, méthodologies et recommandations aux END18

Tableau 8 Analyse des besoins technologiques en Thaïlande : bonnes pratiques, méthodologies et recommandations aux END20

Tableau 9 Analyse des besoins technologiques en Thaïlande : bonnes pratiques, méthodologies et recommandations aux END21

Acronymes

APDAide publique au développement

CCNUCCConvention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques

CTCNCentre et Réseau des technologies climatiques

EBTAnalyse des besoins technologiques

ENDEntité nationale désignée

GESGaz à effet de serre

MAANMesures d’atténuation appropriées au niveau national

ONGOrganisation non gouvernementale

PCPartenaire du Consortium

PMEPetites et moyennes entreprises

SFISociété financière internationale

Introduction

Objectifs de l’outil de cartographie des parties prenantes

Ce document d’orientation détaillé permettra aux responsables techniques de l’END de comprendre pourquoi l’implication des parties prenantes est essentielle au transfert de technologie, quelles parties prenantes doivent être impliquées, et comment les inciter à s’engager sur le long terme. Obtenir l’engagement des parties prenantes – avec les avantages qui en découlent – constitue une exigence cruciale pour tout pays qui souhaite obtenir des résultats positifs et garantir l’efficacité de la mise en œuvre du transfert.

L’objectif de cet outil de formation est donc de permettre à l’END et au partenaire régional du Consortium (PC) de cartographier utilement les parties prenantes concernées par les technologies climatiques. Il s’agit ensuite de mettre au point une liste de parties prenantes, issues de divers secteurs et types d’institutions, dont la participation serait particulièrement pertinente et pourrait avoir un impact positif sur le déploiement des technologies climatiques. Les PC participant au programme auront recours à ce document pour former les END à la cartographie des parties prenantes et les accompagner au cours de ce processus. Les END peuvent quant à elle s’y référer afin d’identifier les requêtes d’assistance technique qui favoriseraient le déploiement des technologies climatiques sur le terrain, ainsi que l’obtention de financements.

Compte tenu des différences en termes d’institutions publiques et privées, de capacités disponibles, de développement des technologies et de vulnérabilités face aux changements climatiques, la stratégie d’implication des parties prenantes requise diffère selon les pays. Par conséquent, si cet outil de formation est destiné à servir de référence en matière d’implication des parties prenantes, il doit toutefois être adapté au contexte et aux besoins spécifiques à chaque pays.

Concrètement, les END peuvent se servir de cette note d’orientation pour élaborer les produits et livrables suivants :

Catégorisation des parties prenantes

Grille d’organisation des parties prenantes

Tableau de participation des parties prenantes

Modèle de documentation pour la cartographie des parties prenantes (voir l’annexe A)

Modèle pour les consultations et l’implication des parties prenantes (voir l’annexe B)

Qu’est-ce qu’une partie prenante ?

Une partie prenante est une personne ou un groupe de personnes concernées par une décision, une mesure ou une intervention particulière et par ses impacts. Cette définition englobe les personnes qui prennent la décision en question, peuvent l’influencer ou seront exposées à ses effets. Cette décision « affecte et influence directement les parties prenantes en tant qu’individus ou groupes, de la même façon qu’une partie prenante peut influer sur le processus de décision » (Aaltonen & Kreutz, 2009).

L’implication des parties prenantes dans le processus de transfert de technologie climatique : un enjeu important

Pour pouvoir soumettre des requêtes de qualité au CTCN, les END ont besoin d’avoir une vue d’ensemble des différents acteurs impliqués dans les technologies climatiques. Cela leur permettra de prendre connaissance des obstacles et des possibilités propres aux technologies climatiques et de soumettre des requêtes élaborées conjointement avec les acteurs concernés, ce qui permettra de les familiariser avec les actions proposées et de susciter une certaine adhésion. Les END pourront dès lors obtenir l’appui des parties prenantes concernant les interventions mises en place dans le sillage de l’assistance technique du CTCN. En ce sens, les parties prenantes sont des clients du CTCN et peuvent contribuer à l’élaboration de requêtes susceptibles d’engendrer un véritable impact sur le terrain.

Cette vue d’ensemble permettra en outre aux END de prendre contact avec un grand nombre de parties prenantes (organismes gouvernementaux responsables de la formulation des politiques, de la réglementation, et de l’allocation du budget, sociétés du secteur public et privé, associations, distributeurs, fournisseurs d’électricité, législateurs, secteur de la finance, organisations internationales/représentants de donateurs, PME, instituts de recherche, ONG, etc.) et de les sensibiliser à la question des technologies climatiques ainsi qu’à l’apport du CTCN. En soumettant des requêtes ou en devenant membre du réseau, les parties prenantes peuvent jouer un rôle important dans les processus mis en place par le CTCN.

Identification et cartographie : les différentes étapes

Comment identifier les parties prenantes ?

Pour pouvoir soumettre des requêtes de qualité au CTCN, les END ont besoin d’avoir une vue d’ensemble sur les différents acteurs impliqués dans les technologies climatiques. Cela leur permet de prendre connaissance des obstacles et des possibilités propres aux technologies climatiques et de soumettre des requêtes élaborées conjointement avec les acteurs concernés.

L’identification des parties prenantes doit être effectuée au cas par cas, mais les END peuvent s’appuyer sur les documents et processus nationaux existants, tels que les consultations des parties prenantes lancées dans le cadre des analyses des besoins technologiques (EBT) ou la Note d’orientation pour l’identification et l’implication des parties prenantes qu’elles sont en train d’élaborer et qui pourrait servir de point de départ aux END. Les communications nationales, les programmes nationaux d’adaptation au changement climatique, les stratégies nationales de lutte contre le changement climatique, etc. constituent également des sources potentielles de données.

Les requêtes soumises au CTCN devront mettre en évidence les difficultés liées au changement climatique auxquelles est confronté le pays concerné. Elles devront en outre être explicitement axées sur les technologies climatiques d’atténuation et d’adaptation, et préciser les mesures que le pays s’engage à prendre pour favoriser leur conception et leur transfert. Les mesures en question doivent directement viser la conception et le transfert de technologie, et doivent être élaborées à l’avance de façon à pouvoir davantage impliquer les parties prenantes.

Les parties prenantes, potentiellement issues de différents groupes/catégories, peuvent être répertoriées en 14 catégories (voir tableau 1).

Tableau 1 Catégories de parties prenantes ou intéressées au processus de transfert de technologie

1. Organismes gouvernementaux responsables de la formulation des politiques et de la réglementation des secteurs concernés par la requête.

2. Industries, associations professionnelles, sociétés, et distributeurs actifs dans les principaux secteurs émetteurs de GES ou vulnérables face aux changements climatiques.

3. Fournisseurs d’électricité et législateurs.

4. Utilisateurs et/ou fournisseurs de technologies du secteur privé susceptibles de jouer un rôle clé en matière de conception/adaptation des technologies au niveau local.

5. Organisations impliquées dans la recherche et la conception, la fabrication, l’importation, la vente et la promotion des technologies d’atténuation et d’adaptation.

6. Le secteur financier, qui peut fournir les fonds requis pour l’élaboration et la mise en œuvre de projets technologiques.

7. Communautés, petites entreprises et petits exploitants agricoles qui sont ou seront victimes des effets du changement climatique et utilisent les technologies ou les utiliseront à l’avenir.

8. Organisations non gouvernementales impliquées dans la promotion d’objectifs sociaux et environnementaux.

9. Institutions apportant un soutien technique aux secteurs privés et publics (p. ex., universités, instituts de recherche, groupes de réflexion, consultants).

10. Syndicats, associations de consommateurs, médias.

11. Représentants nationaux de sociétés internationales à l’origine d’investissements cruciaux du point de vue de la politique climatique (p. ex. dans les domaines agricole et forestier).

12. Organisations internationales, organismes de coopération, donateurs.

13. Agences internationales (p. ex. Nations Unies, agences bilatérales, APD).

14. Autres interlocuteurs liés au changement climatique/à la CCNUCC : CCNUCC, Fonds pour l’adaptation, MAAN, etc.

Source : von Luepke, 2013.

Ces catégories, bien que très générales, donnent une première idée assez précise des parties prenantes à impliquer. Toutefois, ces dernières varient en fonction du pays concerné, de l’importance relative de chaque groupe, des secteurs choisis et du degré de priorité des technologies. Le choix des parties prenantes devra par conséquent être adapté au contexte.

Une autre façon de déterminer qui peut être impliqué est de réfléchir aux parties prenantes qui sont susceptibles de renforcer le processus ou de le rendre plus efficace grâce à : (1) l’apport de données (p. ex., organismes publics, sociétés privées) ; (2) la prestation d’assistance technique (p. ex., experts du secteur public et privé, organismes de coopération, consultants) ; (3) la conduite du processus de facilitation/intermédiation (p. ex., sociétés spécialisées, agences de conseil en développement commercial, agences de promotion des technologies, groupes issus de la société civile) ; (4) l’obtention de financements supplémentaires (p. ex., ministère des Finances, coopération internationale, investisseurs publics) ; et (5) la diffusion des résultats (p. ex., responsables de la communication, médias).

Établir une liste exhaustive des parties prenantes

Une fois que les parties prenantes ont été identifiées, il est essentiel de bien comprendre leur rôle et de déterminer à quel moment ils peuvent contribuer le plus efficacement au projet. Des représentants doivent être sélectionnés au sein de chaque groupe. Les éventuels liens entre les parties prenantes doivent être déterminés et les intérêts de chacun dans le processus de transfert de technologie, identifiés. Les conflits potentiels doivent être pris en compte et analysés, au même titre que les opportunités. L’absence d’analyse des parties prenantes clés peut déboucher sur la sous-estimation de limites et de contraintes cruciales pour la conception du projet. L’omission de parties prenantes clés ou l’absence de prise en compte de leurs intérêts particuliers peut contraindre l’END à procéder à des changements coûteux, complexes et tardifs concernant la structure même du projet (REQB, 2014).

C’est pourquoi l’outil de cartographie des parties prenantes présenté en annexe 1 a été mis au point de façon à pouvoir identifier les intérêts des parties prenantes, analyser leur pertinence du point de vue de l’organisation, et sonder leur environnement. Cet outil vous permet de répertorier toutes les parties prenantes identifiées, de les catégoriser, de préciser l’intérêt qu’elles portent au processus de transfert de technologie, et d’identifier leur potentiel de participation. Vous devrez justifier vos choix de parties prenantes et les classer en fonction de leur importance et de l’influence qu’elles peuvent avoir sur la réussite du transfert de technologie.

Cartographie des parties prenantes impliquées au cours des différentes étapes du processus de transfert de technologie

Il est essentiel de garantir l’implication de chaque partie prenante au moment le plus opportun. L’outil de cartographie des parties prenantes mentionné ci-dessus vise à établir une hiérarchisation pertinente et à envisager quelles parties prenantes devront être impliquées pleinement au cours des différentes étapes du processus de transfert de technologie. Il existe plusieurs approches permettant de déterminer quelles sont les étapes les plus propices à l’implication de chaque partie prenante en fonction du type de projet et de sa complexité. Pour identifier l’approche et les parties prenantes les plus adaptées, il est conseillé de suivre les étapes suivantes :

i. Établir une cartographie générale : commencez par organiser une séance de réflexion avec les parties prenantes qui possèdent une bonne connaissance des objectifs et des caractéristiques du processus de transfert de technologie. En petit groupe de travail, vous pourrez obtenir une vue d’ensemble du problème à résoudre. Le tableau 2 vous aidera à organiser des séances de réflexion efficaces et à obtenir un taux de participation maximal.

Tableau  2 Grille de répartition des parties prenantes

Secteur privé

Secteur public

Société civile

· Sociétés privées

· Associations professionnelles

· Ministres et conseillers (pouvoir exécutif), fonctionnaires et services (administration)

· Représentants élus (Parlement [pouvoir législatif])

· Partis politiques

· Autorités locales/conseils locaux, armée

· Commissions

· Organismes internationaux (Banque mondiale, Nations Unies, etc.)

· Médias

· Institutions religieuses

· Écoles et universités

· Mouvements sociaux et groupes de mobilisation

· Syndicats

· ONG nationales

· ONG internationales

Adapté de : Santandreu, 2014.

Un autre outil de cartographie des parties prenantes efficace est présenté dans le tableau 3 ci-dessous. Il propose de répartir les parties prenantes en cinq groupes, chaque groupe ayant un rôle spécifique à jouer dans le processus de transfert de technologie. Dans ce tableau, le « groupe moteur » désigne les parties prenantes qui prendront les rênes du processus et qui sont essentielles à la mise en œuvre des idées de projet ; le groupe des décideurs politiques veille à faciliter le déploiement du processus ; le groupe d’appui technique comprend principalement les acteurs qui contribuent à l’identification et à la validation des technologies proposées ; le groupe Intérêts et opinion réunit les parties prenantes qui fourniront les données et les informations nécessaires à l’amélioration des décisions prises ; enfin, le groupe d’appui social et institutionnel désigne acteurs qui rempliront un rôle d’intermédiaire auprès des populations locales directement touchées par le processus de transfert de technologie.

Tableau  3 Principaux rôles des parties prenantes dans le processus de transfert de technologie

Groupe moteur

Décideurs politiques

Appui technique

Intérêt et opinion

Appui social et institutionnel

· Ministères clés (Environnement, Finances, etc.)

· Partenaires du secteur privé

· Autorités responsables de l’environnement au niveau local

· Autorités gouvernementales (p. ex., ministères du Commerce, de l’Industrie, de l’Agriculture, de l’Énergie et des Transports)

· Institutions académiques (domaine technique)

· Recherches

· Sociétés privées (grandes entreprises et PME)

· Associations du secteur privé

· ONG

· Autorités locales

ii. Apprendre à bien connaître chaque partie prenante : l’outil d’analyse des parties prenantes présenté ci-dessus requiert le classement des parties prenantes par ordre d’importance et de pertinence quant au processus de transfert de technologie. Le modèle proposé dans la figure 1 met à profit le résultat obtenu en définissant le degré de priorité des efforts en fonction des caractéristiques de chaque groupe de parties prenantes. Les parties prenantes présentant un niveau d’intérêt élevé, mais une pertinence faible devront par exemple être régulièrement tenues au courant de l’évolution du projet et des technologies proposées, tandis que les parties prenantes très pertinentes, mais peu intéressées devront être informées des retombées positives du projet à la fin du processus de transfert. Les parties prenantes clés, c’est-à-dire celles qui présentent à la fois un intérêt et une pertinence élevés, devront être impliquées de façon conséquente à tous les niveaux envisageables du projet.

Figure 1 Intérêt et pouvoir des parties prenantes

Elevé

Elevé

Suivi (effort minimal)

Satisfaction des besoins

Faible

Pouvoir

Implication forte et influence constante

Information régulière

Intérêt

Faible

Elevé

Source : Hovland, 2005.

iii. Définir un calendrier de participation : les parties prenantes sont souvent très occupées, il ne faut donc pas s’attendre à ce qu’elles aient beaucoup de temps à consacrer au projet. C’est pourquoi le tableau présenté dans la figure 2 constitue un outil d’organisation efficace pour assurer la participation des parties prenantes : il permet de définir à quel moment la participation des différentes parties prenantes est nécessaire pour chaque étape du processus de transfert de technologie. À partir de ce modèle, les parties prenantes pourront se rendre disponibles à l’avance.

Figure 2 Tableau de participation des parties prenantes

Information

Consultation

Documentation

Suivi

Étape 1.

Lancement du programme

PA

PB

PE

PB

Étape 2.

Soutien avant soumission de la requête d’assistance

PD

Étape 3.

Soutien après soumission de la requête d’assistance

PC

PX : partie prenante x

Adapté de : IFC, 2008.

Analyse préliminaire et examen des cartographies disponibles

Les END ne partent pas toutes du même point et ne disposent pas toutes du même point d’entrée lorsqu’il s’agit d’identifier les parties prenantes à consulter : leur situation varie selon les pays. L’existence d’un processus d’EBT ou d’un processus similaire d’analyse des technologies pourrait influencer le choix de l’END quant aux méthodes de transfert et à la raison d’être du processus. Le processus d’EBT peut ainsi être utilisé pour identifier, analyser et réaménager les parties prenantes en vue d’identifier les requêtes qui seront soumises au CTCN, comme indiqué dans le tableau 4.

Tableau 4 Étapes de l’examen du processus d’EBT

Étapes

Processus

Identification

Au cours du processus d’EBT, une liste de parties prenantes potentiellement consultables aura été établie, précisant leur rôle, leurs responsabilités, et leurs modes d’implication. Il s’agit d’un point de départ idéal pour les END qui cherchent à identifier des parties prenantes.

Analyse

Une fois la première liste de parties prenantes établie, il est nécessaire de l’examiner en gardant à l’esprit que l’EBT et le CTCN répondent à des objectifs différents.

L’objectif du CTCN étant de hiérarchiser et d’identifier les requêtes d’assistance technique, il est important de déterminer si les parties prenantes déjà identifiées par l’EBT...

... sont susceptibles de soumettre une requête ;

.... constituent une liste exhaustive et utile (c’est-à-dire qui comprend des acteurs du secteur privé et de la société civile, des associations ou des communautés de sociétés coopératives, des banques, des investisseurs, des donateurs, etc.) ;

... jouent un rôle majeur et exercent un véritable impact sur le déploiement des technologies.

Réaménagement

À partir de l’analyse ci-dessus, la liste des parties prenantes peut être réaménagée et mise à jour (des parties prenantes peuvent être retirées ou ajoutées si nécessaire).

Le processus de consultation des parties prenantes

La consultation des parties prenantes : une étape cruciale

La consultation des parties prenantes représente une source d’informations importante qui, d’une part, permet d’améliorer et de renforcer la conception du projet, et qui d’autre part est essentielle à l’identification et à la hiérarchisation de requêtes d’assistance technique pertinentes pouvant être soumises au CTCN. Le processus de consultation permet en outre de développer des partenariats solides et constitue le fondement de la collaboration à venir (en particulier lorsque les parties prenantes ont la possibilité de faire part de leurs inquiétudes et de poser des questions, ainsi que la marge de manœuvre nécessaire pour contribuer directement ou indirectement à la conception du processus de transfert) (IFC, 2008).

La consultation des parties prenantes doit donc déboucher sur des relations productives et constructives qui seront maintenues tout au long de la période d’assistance du CTCN et au-delà, et qui permettront d’identifier aisément et rapidement obstacles et évolutions pouvant avoir des conséquences sur le processus de transfert de technologie, ainsi que de procéder au suivi de ces derniers à des fins de déploiement et de diffusion futurs. Les arguments en faveur d’une consultation des parties prenantes ne se limitent donc pas à construire une relation ou à susciter la bonne volonté des partenaires : c’est un véritable outil qui permet d’identifier les besoins et de cerner les impressions de chacun, de solliciter des retours de la part des acteurs concernés, et d’évaluer les processus et évolutions à l’œuvre. Grâce à la consultation des parties prenantes, les ressources peuvent être allouées de façon plus efficace et efficiente et favoriser la durabilité du projet, ce qui accroît les chances d’une mise en œuvre réussie.

Du fait de l’implication et de la communication qu’elle engendre, la consultation des parties prenantes constitue une preuve de transparence et de bonne gouvernance. Elle représente en outre une forme de bonne pratique telle que définie ci-dessous (Morgan, 2015).

Organiser une consultation de parties prenantes : méthodes et techniques

La consultation des parties prenantes est un « processus qui consiste à recueillir des informations et des conseils auprès des parties prenantes et à en tenir compte lors de la modification des projets, de la prise de décision ou de la définition d’orientations » (Partridge et al., 2005). Dans l’idéal, elle doit prendre en considération et encourager les contributions au sujet des fonctions, des caractéristiques, des limites et des attentes quant au processus de transfert de technologie. Elle doit également identifier les exigences ou les inquiétudes des parties prenantes (REQB, 2014). Les différents outils et techniques de consultation sont énumérés ci-dessous et peuvent être assemblés de façon à établir une méthodologie adaptée aux buts et aux objectifs de chaque END.

Tableau 5 Outils et techniques de consultation

Technique

Description

Application

Inconvénients

Enquêtes et questionnaires

L’objectif principal des enquêtes et des questionnaires est de rassembler des informations quantitatives. Ils peuvent toutefois comprendre à la fois des questions ouvertes et fermées. Généralement utilisés dans le but de toucher un public vaste, ils permettent de saisir l’étendue des connaissances des parties prenantes.

· Pour détailler et confirmer les informations fournies par les parties prenantes

· Articuler le contenu des exigences des parties prenantes

· Envisager et sélectionner des solutions potentielles

· Ne tient pas compte des connaissances implicites

· Dépend de la motivation du sujet interrogé et du taux de réponse

· Potentiellement structuré de façon à influencer les réponses

Entretiens

Les entretiens constituent une méthode essentiellement qualitative qui permet de poser des questions à la partie prenante et d’obtenir une réponse de sa part sur des sujets et domaines spécifiques. Cette méthode permet d’adapter la technique de questionnement si de nouvelles informations, pertinentes du point de vue de l’étude, sont apportées au cours de l’entretien. Les questions étant traitées au fur et à mesure qu’elles sont évoquées, cette méthode contribue ainsi à améliorer la collecte de données ainsi que la précision de l’étude.

· Obtenir des informations sur un sujet ou un domaine spécifique

· Permettre l’introduction de nouvelles informations ou inquiétudes pertinentes

· Comprendre les exigences des parties prenantes

· Chronophage

· Impossibilité de reproduire ou de normaliser les résultats

· Généralement suivi d’un processus de codage long pour faire ressortir les différents messages et thématiques

Ateliers et groupes de discussion

Les ateliers et les groupes de discussion consistent à réunir les représentants des parties prenantes clés de certains secteurs, agences, et communautés pour débattre d’un sujet ou d’une thématique prédéterminée. Dans l’idéal, ces ateliers ou groupes de discussion rassemblent des parties prenantes qui défendent des points de vue différents de façon à cerner les inquiétudes et les exigences des différents bords, et de contribuer à l’élaboration de solutions faisant l’objet d’un consensus.

· Identifier les exigences pour définir le périmètre des solutions

· Identifier les exigences qui ne sont pas ouvertement affirmées, mais qui doivent tout de même être satisfaites pour répondre aux besoins des parties prenantes

· Définir quelles exigences sont prioritaires ou parvenir à un consensus

· Identifier et résoudre les conflits potentiels entre parties prenantes

· Obstacles d’ordre géographique

· Des personnes peuvent naturellement s’imposer et dominer la conversation, qui risque d’aboutir à des conclusions davantage en leur faveur.

· Un rapport de force peut émerger entre les différents groupes de parties prenantes réunis, à l’avantage des uns ou des autres.

Analyse participative et enregistrement

L’analyse participative porte sur les activités des parties prenantes. Ces dernières doivent au préalable répertorier leurs activités, processus et méthodes, et faire état des changements souhaités, de leurs inquiétudes et de leurs besoins. Cette méthode permet d’impliquer directement les parties prenantes dans le processus de consultation et de porter une attention particulière à leur point de vue sur le processus de transfert de technologie.

· Envisager les processus ou procédures du point de vue de chaque partie prenante

· Dépend de la motivation et de l’expérience préalable de l’usager

Forums publics

Les forums publics permettent à la population d’exprimer ses idées et ainsi de contribuer efficacement au processus de prise de décision. Ils peuvent servir à prendre rapidement connaissance des préoccupations du public. Les forums publics offrent aussi la possibilité aux parties prenantes qui auraient été omises lors du processus d’identification de s’exprimer.

· Identifier les exigences du public

· Tenir compte des valeurs défendues par le public lors de la prise de décision

· Identifier et répondre aux inquiétudes du public

· Coûteux en temps et en ressources

· Risque d’émergence de perceptions négatives si le forum n’est pas bien mené

Observations de terrain

Les observations de terrain peuvent prendre différentes formes, mais impliquent toujours d’examiner les activités et processus mis en œuvre par les parties prenantes, et de consigner les processus et résultats relevés. Ces observations peuvent ensuite servir de fondement à la description des exigences. Elles présentent en outre l’avantage de permettre à l’usager d’identifier les processus et les activités qui auraient été omises lors des enquêtes ou des entretiens.

· Identifier les exigences en observant les activités des parties prenantes

· Contourner les difficultés que les parties prenantes peuvent rencontrer pour exprimer leurs besoins

· Certains cas atypiques risquent de ne pas être repérés.

· Obstacles potentiels d’ordre géographique, sécuritaire, politique ou juridique

Séances de réflexion

Procéder à une séance de réflexion avec les parties prenantes permet de recueillir rapidement leurs idées et contributions pour un coût relativement faible. Les parties prenantes sont invitées à soumettre leurs idées quant à un sujet ou problème spécifique.

· Répondre aux exigences et résoudre les conflits

· Répertorier différentes options et solutions

· Dépend de la motivation des participants

· Difficile à mettre en œuvre avec plusieurs équipes différentes

Inspiré de : REQB 2014 et IFC 2008.

Chacune des techniques de consultation décrites ci-dessus présente des avantages et des inconvénients. Il est par conséquent conseillé de recourir à plusieurs outils lors du processus de consultation des parties prenantes, de façon à obtenir des résultats probants et d’éviter les lacunes. Les techniques sélectionnées et la méthodologie mise en place par la suite devront répondre aux objectifs et aux ambitions du processus de consultation.

En outre, bien que la consultation des parties prenantes diffère toujours en fonction du contexte, les techniques et les méthodologies étant conçues à l’échelle locale, il est possible d’identifier et de se conformer à des bonnes pratiques. L’IFC (2008) énumère 11 pratiques à mettre en œuvre pour assurer la réussite de la consultation des parties prenantes. Ces dernières ont été adaptées aux besoins des END pour leur permettre d’identifier les meilleures requêtes :

Tableau 6 Bonnes pratiques

CIBLAGE

Les consultations doivent cibler les parties prenantes les plus susceptibles d’être touchées par le processus de transfert de technologie. Cela implique d’identifier les secteurs les plus pertinents et les groupes susceptibles d’adresser des requêtes.

ANTICIPATION

Les consultations doivent avoir lieu suffisamment à l’avance pour pouvoir identifier les problèmes clés et leur impact potentiel sur les orientations à prendre.

INFORMATION

Des informations pertinentes seront rapidement diffusées afin de renseigner les parties prenantes sur la portée du processus de transfert de technologie. Les parties prenantes doivent en outre être informées du contenu des requêtes potentielles avant la consultation.

SIGNIFICATION

Les consultations doivent être présentées aux parties prenantes dans le respect du contexte local et recourir à des techniques qui tiennent compte des spécificités culturelles.

INCLUSION

Les consultations doivent être organisées de façon à permettre à tous les participants d’exprimer leur opinion et d’obtenir une réponse à leurs inquiétudes. Toutes les requêtes doivent être pleinement prises en considération et la décision d’y répondre ou non doit être fondée sur les données recueillies lors des consultations, les différents groupes de parties prenantes ayant des intérêts différents.

PRISE EN COMPTE DE LA SPÉCIFICITÉ DES SEXES

Les consultations doivent tenir compte du fait que les hommes et les femmes ont non seulement des points de vue, mais également des besoins différents. Cette différence est susceptible d’avoir un impact sur l’examen et la hiérarchisation des requêtes.

ADAPTATION

Les consultations doivent être adaptées au contexte, à la langue et au calendrier locaux.

IMPARTIALITÉ

Les consultations doivent rester aussi impartiales que possible et n’impliquer aucune manipulation ni aucune contrainte.

DOCUMENTATION

Les consultations doivent être intégralement consignées de façon à conserver une liste des principaux problèmes et inquiétudes des participants ainsi qu’une liste des personnes consultées qui permettront à l’END de préparer les consultations ultérieures et de se fonder sur les consultations précédentes pour mettre au point une requête de qualité.

RETOUR

La communication en temps voulu d’un retour aux parties prenantes concernant l’examen et le choix des requêtes doit constituer une priorité, de même que la transparence du processus de prise de décision finale et la clarification des étapes ultérieures ou des processus en cours.

SUIVI

La consultation des parties prenantes doit être constante tout au long du processus de transfert de technologie afin de s’assurer que les requêtes restent pertinentes.

Source : adapté de l’IFC, 2008.

Documenter la consultation des parties prenantes

L’objectif de la cartographie et de la consultation des parties prenantes est d’identifier et d’élaborer une requête de qualité. Comme l’indique le tableau des bonnes pratiques ci-dessus, il est essentiel de garder une trace des consultations des parties prenantes, de leurs activités et de leurs résultats, dans le but de mener à bien le processus d’implication et d’en tirer parti. La documentation est nécessaire à la réflexion critique sur le processus d’implication et au suivi de tout engagement ou compromis, et permettra à l’END de préparer les consultations ultérieures à partir des contributions des parties prenantes de façon à repérer et à élaborer des requêtes de qualité. Les questions présentées dans la figure 3 sont à prendre en considération :

Figure 3 Questions auxquelles une bonne documentation doit pouvoir répondre

Un modèle de documentation des consultations et de l’implication des parties prenantes a été mis au point (voir annexe 2). Cet outil a été conçu pour satisfaire aux critères de suivi et d’analyse et les renforcer, et permet de déterminer si les points de vue des personnes touchées et des parties prenantes clés ont été pris en compte ou non lors de la conception et de la mise en œuvre du projet.

La documentation de la consultation peut également être utilisée pour procéder au suivi et rendre compte auprès des parties prenantes de la prise en considération de leurs priorités ou de leurs inquiétudes (IFC, 2008). Comme mentionné plus haut, les retours en temps voulu constituent une forme de bonne pratique qui permet d’informer les parties prenantes de l’avancement du processus de transfert de technologie et des étapes à venir. Le suivi permet en outre de revérifier la validité des informations et de la documentation ou de préciser les stratégies, les engagements ou les processus avant leur mise en œuvre. Enfin, il donne à l’END la possibilité de rassembler des soutiens en faveur des interventions ultérieures sur lesquelles débouchera l’assistance technique du CTCN, puisqu’il permet de conserver une liste des réalisations, de renforcer la crédibilité de l’END et de répertorier les intérêts des parties déjà impliquées.

Exemples de pays ayant réalisé une analyse des besoins technologiques

Cette section fait état de trois exemples issus des consultations de parties prenantes à Maurice, en Thaïlande et en Colombie. Il convient de noter que les objectifs des EBT sont différents de ceux du CTCN, et que les exemples sont présentés de façon descriptive. Un tableau a cependant été mis au point pour chaque exemple qui permet aux END de s’inspirer de ces études de cas en les alliant aux bonnes pratiques et à différentes méthodologies. Des recommandations visant à aider les END à identifier les parties prenantes et organiser des consultations sont également formulées.

Maurice : identifier les parties prenantes

L’analyse mise en place à Maurice constitue un bon exemple d’identification des parties prenantes : elle vise à ce que les parties prenantes locales s’approprient le projet au maximum. Elle a été conduite selon une démarche ascendante en donnant un rôle central à toutes les parties prenantes clés qui étaient au fait des enjeux du contexte local et des secteurs prioritaires. À partir de cette démarche ascendante, le coordonnateur de l’EBT, le personnel de la Division « Changement climatique », le ministère de l’Environnement et du Développement durable, et un consultant ont entrepris de cartographier les parties prenantes. Cet exercice de cartographie, mis en œuvre avec le soutien du Comité national des EBT, reposait sur une approche sectorielle, et portait principalement sur les domaines de l’atténuation et de l’adaptation. Une liste de parties prenantes issues de ces secteurs a été dressée et présentée lors du premier atelier afin d’être validée et approuvée.

Après avoir dressé une liste de parties prenantes à consulter, cette dernière a été divisée en cinq groupes de travail sectoriels portant respectivement sur l’énergie, l’agriculture, l’eau, le littoral et le tourisme. Un président a été nommé au sein de chaque groupe, dont il est l’interlocuteur et le principal représentant. Une seule séance de travail tenue lors de l’atelier de lancement a ensuite suffi à ces groupes sectoriels pour recommander 25 technologies d’adaptation visant à améliorer la résilience des agroécosystèmes.

Bien que les objectifs des EBT et du CTCN soient différents, Maurice constitue un bon exemple de la façon dont l’identification des parties prenantes à consulter et le recours à des techniques de cartographie pour classer les parties prenantes par secteur ou par rôle peuvent rapidement et efficacement déboucher sur des résultats concrets.

Tableau 7 Analyse des besoins technologiques à Maurice : bonnes pratiques, méthodologies et recommandations aux END

Bonne pratique (voir tableau 6)

Méthode (voir tableau 5)

Recommandation à l’END

Ciblage

Séances de réflexion

Observations de terrain

Comme à Maurice, les END peuvent recourir à une stratégie ciblée pour identifier les parties prenantes dans certains secteurs en organisant une séance de réflexion qui vise à : 1) identifier les secteurs concernés et 2) identifier les parties prenantes clés au sein de ces secteurs.

Cette séance de réflexion doit répondre aux questions suivantes :

Quels secteurs doivent être ciblés ?

Quel rôle les parties prenantes doivent-elles jouer dans le transfert de technologie ?

Quelles sont les parties prenantes qui sont susceptibles de formuler des requêtes ou d’aider à l’élaboration d’une requête de qualité ?

Adaptation

Forums publics

Ateliers

Groupes de réflexion

Une fois les parties prenantes identifiées, Maurice a adopté une démarche ascendante et organisé une série d’ateliers sectoriels pour s’assurer de la prise en compte du contexte et des points de vue locaux.

Les END peuvent adopter une démarche similaire de mise en place d’ateliers de consultation en tenant compte des points suivants :

Compte tenu du contexte local et des éléments recueillis lors des consultations, quels sont les critères d’une requête de qualité ?

Comment les différentes priorités des parties prenantes locales peuvent-elles être utilisées pour élaborer une même requête ?

Thaïlande : organiser la consultation des parties prenantes

L’EBT mis en place en Thaïlande constitue un bon exemple de la façon dont différents outils et techniques peuvent servir de base à un modèle efficace de consultation des parties prenantes.

Trente-sept experts et parties prenantes identifiés dans les secteurs public, privé et universitaire ont été chargés de hiérarchiser les technologies répondant le mieux aux besoins d’adaptation des sous-secteurs ciblés. Les parties prenantes ont été réparties en deux groupes de réflexion et ont participé à une série d’ateliers portant sur cinq types de technologie différents : (1) technologies de prévision et d’alerte précoce ; (2) technologies d’optimisation des récoltes ; (3) technologies d’agriculture de précision/gestion des ressources naturelles ; (4) technologies de gestion après récolte ; et (5) technologies de nutrition et d’alimentation animale. Les experts et les parties prenantes ont ensuite identifié, classé et commenté les différentes options. Les technologies les mieux classées ont fait l’objet d’une séance de réflexion, au cours de laquelle les parties prenantes ont souligné que les écarts de disponibilité opérationnelle entre les différentes technologies sélectionnées représentaient un problème majeur pour le processus de transfert de technologie.

En plus des groupes et séances de réflexion et des ateliers, la Thaïlande a également organisé une série d’audiences publiques nationales au sujet des technologies du secteur de la gestion des ressources en eau et des EBT pour stimuler l’implication des parties prenantes. La démarche de la Thaïlande constitue un exemple de la façon dont la consultation des parties prenantes peut reposer sur différents outils (groupes et séances de réflexion, ateliers, forums publics) tout en restant concentrée sur une thématique, et déboucher sur des actions concrètes et réalisables qui promeuvent le processus de transfert de technologie.

Tableau 8 Analyse des besoins technologiques en Thaïlande : bonnes pratiques, méthodologies et recommandations aux END

Bonne pratique (voir tableau 6)

Méthode (voir tableau 5)

Recommandation à l’END

Inclusion

Séances de réflexion

Groupes de réflexion

Ateliers

Forums publics

La Thaïlande a eu recours à différents outils pour mettre au point sa propre stratégie de consultation des parties prenantes et signaler les différents degrés de disponibilité opérationnelle. Il est conseillé aux END de s’inspirer de ces différents outils pour élaborer une stratégie qui réponde le mieux possible à leurs besoins, qui tienne compte du contexte local (comme mentionné plus haut), qui assure l’inclusion optimale des parties prenantes, et qui permette d’élaborer des requêtes ajustées.

Lors de la consultation des parties prenantes, l’END doit tenir compte des questions suivantes :

Quelle stratégie serait la plus pertinente pour les parties prenantes ? L’élaboration de différentes stratégies ou de différents types de requêtes pourrait-elle s’avérer nécessaire ?

Quelles sont les différentes priorités des différentes parties prenantes ? (Pour le savoir, il est nécessaire d’examiner toutes les requêtes.)

Colombie : documenter la consultation et l’implication des parties prenantes

La consultation et l’implication des parties prenantes organisées dans le cadre de l’EBT en Colombie sont extrêmement bien documentées. La Colombie a non seulement entrepris d’identifier et de cartographier les parties prenantes en tenant compte des différences régionales et des divers secteurs économiques ; elle a également établi une liste des différentes parties prenantes détaillant les raisons de leur participation et créé une base de données des parties prenantes. Cette base de données contient les informations et les coordonnées de chaque partie prenante ainsi qu’une description des réunions et ateliers auxquels elle a participé avec notamment ses objectifs, ses conclusions et résultats.

Cette base de données jouera un rôle essentiel dans l’analyse des méthodologies, des obstacles et des mesures, laquelle permettra ensuite de préparer un plan d’action comprenant des modules de formation sur les thématiques suivantes : le rendement énergétique, les caractéristiques techniques du procédé industriel, l’état actuel des technologies. Elle servira également à comprendre quelle perception les différents acteurs ont du changement climatique et ses liens avec les variables économiques. Cette stratégie exemplaire prouve l’importance et l’utilité de ce type de documentation pour la conception et le suivi des projets.

Table 9 Colombia TNA: Best practices, methodologies and recommendations for NDEs

Tableau 9 Analyse des besoins technologiques en Thaïlande : bonnes pratiques, méthodologies et recommandations aux END

Bonne pratique (voir tableau 6)

Méthode (voir annexe 2/tableau 5)

Recommandation à l’END

Documentation

Modèle de documentation de l’implication et de la consultation des parties prenantes (voir figure 3/annexe 2).

Comme la Colombie, les END gagneraient à documenter leurs consultations afin de garder des traces (1) des objectifs, (2) des engagements, (3) des accords, et (4) des compromis effectués avec les parties prenantes.

Les END peuvent utiliser le modèle fourni en annexe 2 :

pour consigner les objectifs de la consultation ;

pour enregistrer les requêtes que les parties souhaitent voir progresser ou approfondir ;

si l’END s’est engagée à faire avancer ou à élaborer une ou plusieurs requêtes.

Suivi

Forums publics

Groupes de réflexion

Ateliers de formation

La Colombie s’est servie de sa base de données exhaustive pour mettre au point un plan de suivi et de formation pour les parties prenantes.

Les END peuvent élaborer un plan de suivi similaire :

en mettant au point un plan d’action pour l’implication future des parties prenantes ;

en informant les parties prenantes de toute évolution des requêtes ;

en sollicitant des retours sur les requêtes nouvelles, révisées ou finalisées.

Références

Aaltonen S., et Kreutz E., 2009, Engage your Stakeholders : Stakeholder Involvement Toolkit for Local Authorities.

Hovland I., 2005, Successful Communication, Overseas Development Institute (ODI), septembre 2005.

IFC, 2008, Stakeholder Engagement : A good practice handbook for companies doing business in emerging markets, Washington, D.C.

Morgan C. A., 2015, Stakeholder Consultation : Keep Your Ears To The Ground, consulté le 20 mai 2015 à l’adresse https://www.b2binternational.com/publications/stakeholder-consultation/.

Partridge K., Jackson C., Wheeler D., et Zohar A., 2005, The Stakeholder Engagement Manual Volume 1 : The Guide to Practitioners’ Perspectives on Stakeholder Engagement (Vol. 1).

REQB, 2014, REQB Certified Professional for Requirements Engineering: Foundation Level, Requirements Engineering Qualification Board.

Santandreu A., 2014, Un instrumento colaborativo desde la gestión del conocimiento para el aprendizaje y el cambio, ECOSAD.

von Luepke H., 2013, Stakeholder Engagement and National Consultations for the NDE and CTCN: Training Workshop For NDEs of the CTCN (Presentation).

Annexes

Annexe 1 : Modèle de documentation pour la cartographie des parties prenantes

Partie prenante

Catégorie

Intérêts

Rôle

Pertinence

Rang

Nom de la partie prenante identifiée

Bailleurs de fonds, employés, dirigeants, partenaires organisationnels, concurrents, etc.

Planification, conception de programme, développement stratégique, gain financier, etc.

Fournisseurs d’informations ou de données, coordonnateur, représentant d’un secteur économique, bénéficiaire du projet, etc.

Importance quant au processus de transfert de technologie

1, 2, 3, 4, 5, etc.

Annexe 2 : Modèle de documentation des consultations et de l’implication des parties prenantes

Organisation/partie prenante

Date et lieu

Nom et fonction du personnel de l’END présent

Personne/

organisme de référence

Principaux problèmes abordés

Accords conclus

Actions de suivi

Coopérative agricole polyvalente publique

Le 20 mai 2014 à l’Amhara Credit and Savings Institution (Michael Debir), Éthiopie

Jane Doe, responsable de l’implication des parties prenantes

Estefanos Demessie, responsable du développement agricole

Problèmes de paiement (primes d’assurance), lieux d’activités de réduction des risques, distribution de semences

Les activités de réduction des risques se dérouleront dans 4 villages ; 350 agriculteurs recevront des semences améliorées.

Estafanos organisera une réunion du comité des assurances ; un accord sur les activités de réduction des risques doit être conclu avec les agents de développement agricole.

Quelles parties prenantes ont été consultées ?

Où les consultations ont-elles eu lieu ?

Quelles thématiques ou quels messages ont été abordés ?

Les parties prenantes représentent-elle un secteur spécifique ?

Quel rôle ont-elles à jouer dans le processus de transfert de technologie ?

Quel critère d'identification d'une requête de qualité a été défendu par les parties prenantes ?

Quelle requête répond le mieux aux besoins des parties prenantes ?

Les parties prenantes ont-elles formulé des suggestions quant à l'élaboration de requêtes pertinentes ?

Des accords, des concessions, ou des engagements ont-ils été réalisés ?

Quels sont les résultats de ces consultations ?

Des activités de suivi ont-elles été mises en place ? Si oui, lesquelles ?

Les parties prenantes se sont-elles mises d'accord pour inclure ou exclure un critère ou un retour lors de l'élaboration/l'examen des requêtes ?

Les parties prenantes ont-elles demandé à faire progresser ou approfondir certaines requêtes ?

L'END s'est-elle engagée à écarter ou à développer certaines requêtes ?

Les parties prenantes ont-elle validé une requête ou défini une requête comme prioritaire ?

Les parties prenantes ont-elles rejeté ou refusé une requête ?

L'END a-t-elle relevé les informations pertinentes à inclure dans les consultations ultérieures ?

L'END s'est-elle engagée à mettre en place un suivi supplémentaire auprès des parties prenantes ?

L'END a-t-elle informé les parties prenantes des requêtes finales ?

L'END a-t-elle invité les parties prenantes à contribuer au processus de sélection final et à donner leur avis ?