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RÉPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE Union-Discipline-Travail
MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT, DE LA SALUBRITÉ URBAINE ET
DU DÉVELOPPEMENT DURABLE
CARTOGRAPHIE DES ZONES Á RISQUE
D’INONDATION, D’ÉROSION CÔTIÈRE
ET DE MOUVEMENTS DE TERRAIN
DANS LA VILLE D’ABIDJAN
Consultant : André ALLA Della
Programme des Nations Unies pour le développement
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Avertissement
Ce rapport sur la cartographie des zones à risque d’inondation, d’érosion côtière
et de mouvements de terrain dans la ville d’Abidjan est une première étape dans
l’évaluation des risques hydrométéorologiques en Côte d’Ivoire. Il s’agit ici des risques
en zones habitées, c’est pourquoi le Parc National du Banco n’a pas été pris en compte,
bien qu’il soit soumis à un risque important face à la poussée urbaine.
De plus, en l’absence de données fiables sur la variation spatiale des
précipitations dans la ville d’Abidjan, ce facteur déterminant dans les manifestations des
aléas n’a pas été directement pris en compte dans la détermination des zones à risque.
Cependant, les zones potentiellement inondables ou susceptibles de subir des
mouvements de terrain ont été identifiées sur la base de ce qu’en cas d’une pluie
diluvienne ou de pluies consécutives susceptibles de provoquer une inondation ou un
mouvement de terrain, ce sont dans ces zones que cela serait possible. Pour ce qui
concerne l’intensité et la durée des pluies, les seuils à partir desquels une pluie peut
provoquer tel ou tel aléa, ainsi que toutes les autres implications des précipitations sur la
vulnérabilité de la ville d’Abidjan, une étude complémentaire pourrait être réalisée par les
spécialistes des questions de météorologie.
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Résumé exécutif
Cette étude met en évidence les zones où les risques naturels sont possibles dans la ville
d'Abidjan. Elle montre comment dans un contexte où le développement urbain est loin d'être maîtrisé,
tant du point de vue de la croissance spatiale que des infrastructures de gestion, l'occupation sans
distinction de tous les sites topographiques soumet une partie de la population à des inondations, à
l’érosion côtière et aux mouvements de terrain. Les sites à risques sont déterminés en suivant une
démarche de type SIG basée sur l'intégration de facteurs d'aléa (pente, résistance des sols, protection
du sol) et de critères d'enjeux (densité de population, densité du bâti, qualité du bâti) dans une
combinaison spatiale dont le résultat final est l'établissement des cartes des zones à risque. Il s'agit de
risques d’inondation, d’érosion côtière et de mouvements de terrain (éboulement, effondrement,
glissement de terrain) dont la variation spatiale est fonction des caractéristiques du relief et du niveau
d'aménagement de l'espace urbain. Ainsi, quel que soit le risque naturel considéré, en cas de forte
pluie, Attécoubé est la commune la plus vulnérable. Cocody est moyennement exposée, Port-Bouët est
la commune de l'érosion côtière, Abobo et Koumassi sont les plus menacées par les inondations (voir
tableau ci-dessous).
Tableau 1. Synthèse du niveau d’exposition des communes d’Abidjan aux risques naturels
Commune Niveau du
Risque d’inondation
Niveau du Risque d’érosion côtière
Niveau du Risque de mouvements de
terrain
Abobo
Adjamé
Attécoubé
Cocody
Koumassi
Marcory
Plateau
Port-Bouët
Treichville
Yopougon
Légende
Risque faible
Risque moyen
Risque élevé
Bien que ces risques naturels indiquent qu'ils résultent de causes naturelles, ils sont aggravés
par les comportements imprudents des populations et les faiblesses dans la gouvernance de l'espace.
Les réponses techniques et règlementaires des pouvoirs publics ne parviennent pas, pour le moment, à
prévenir et à protéger des populations, encore moins les mesures structurelles ou non des populations
exposées. Dans ces conditions, la recherche de solutions plus adaptées et durables imposent qu'on
repense l'urbanisation d'Abidjan en mettant l'accent sur la gestion préventive des risques naturels.
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Recommandations
R1- Mesures pour atténuer les inondations
- Doter chaque bassin-versant d'un réseau de drainage dont les dimensionnements et les
infrastructures à mettre en place seront déterminés en fonction des volumes d'eau à évacuer à moyen
et long termes, tout en tenant compte du temps de retour des pluies extrêmes les plus fréquentes ;
- Inculquer aux citoyens une culture du risque, en attribuant aux autorités locales et aux riverains des
caniveaux la prise en charge des travaux de protection (curage, entretien et surveillance).
R.2- Mesures pour atténuer les mouvements de terrain
- Consolider certains versants, comme au niveau du déblai routier de la Riviera 2 ;
- Délimiter les zones à risque dans les quartiers précaires ou non et y faire respecter les interdictions de
construire.
R.3- Mesures face l’érosion côtière
- Respecter le zonage du littoral de Port-Bouët où il existe une interdiction de construire dans les zones
menacées par l’érosion côtière ;
- Laisser la côte évoluer, en adoptant des constructions légères, faciles à déplacer ;
- Sensibiliser les populations sur les méfaits de l’extraction de sable sur les plages et responsabiliser les
riverains du littoral dans l’application de l’interdiction.
R.4- Mesures générales pour atténuer les risques naturels
- Appliquer sans concession les textes réglementaires en vigueur en matière d'urbanisme ;
- Améliorer les Plans d'Occupation du Sol, en indiquant plus clairement sur les plans d’urbanisme
directeur les aléas naturels tels que l'inondation, les mouvements de terrain (glissement de terrain,
éboulement, effondrement) et l'érosion côtière, afin de ne pas construire dans les zones dangereuses ;
- Faire de la cartographie préventive des risques naturels un objectif prioritaire et la rendre
réglementaire de façon à s'imposer à toutes les villes ou aux communes urbaines comme un élément
fondamental des plans d'occupation du sol ;
- Améliorer le bulletin « Météo » pour l’intégrer dans la prévention des inondations, des éboulements et
glissements de terrain dans le but de se doter d’un système d’alerte précoce efficient relatif aux risques
hydrométéorologiques.
- Procéder au déguerpissement des populations des zones à risque actuelles pour mettre, de façon
responsable, les personnes y habitant à l'abri de la mort dans une approche participative des
populations concernées ;
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- Traiter les zones à risque naturel au cas par cas, en tenant compte de la particularité de chaque site
selon les trois types suivants dans l'agglomération abidjanaise : les zones à restructurer, les zones à
déguerpir et les zones qui doivent subir les deux formes de traitement à la fois.
- Procéder de façon systématique à la réhabilitation des zones à risque qui feront l’objet de
déguerpissement afin d’éviter leur recolonisation par les populations ;
- Préserver les espaces forestiers urbains, potentiels conservateurs de la diversité biologique et
protecteurs des populations contre certains risques naturels, par la limitation de l’expansion de la ville
d’Abidjan à travers la construction de logements à extension verticale (immeubles de 4 à 5 niveaux)
dans le cadre d’opérations immobilières ou par des particuliers.
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Liste des sigles et abréviations AUA : Atelier d'Urbanisme d'Abidjan
IC : Indice de Cohérence
LBTP : Laboratoire du Bâtiment et des Travaux Publics
MHM : Méthode de Hiérarchie Multicritère
MOS : Modes d’Occupation des Sols
POS : Plans d'Occupation du Sol
SIG : Système d'Information Géographique
SODEXAM : Société d’Exploitation et de Développement aéroportuaire, aéronautique et
Météorologique
SOGEFIHA : Société de Gestion Financière de l’Habitat
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1- Introduction
Les risques hydrométéorologiques constituent une préoccupation majeure dans les zones
tropicales humides où la fréquence et l’intensité des précipitations est source de multiples aléas
naturels.
En Côte d’Ivoire, les événements des trente dernières années montrent qu’un certain nombre
de phénomènes naturels survient de plus en plus. Des pertes en vies humaines, des dégâts matériels
et économiques relativement importants sont occasionnés par ces phénomènes. Voici quelques-uns de
ces événements :
- dans les années 1980-1990, des tornades très localisées, mais très violentes, enregistrées à
Abidjan et Adzopé ont causé des dégâts considérables à des bâtiments isolés ou à des quartiers
entiers ;
- en 1989, une crue de la rivière Agnéby a inondé toute une partie de la ville d’Agboville, faisant
des dégâts matériels importants ;
- forte érosion côtière, notamment au niveau de Grand-Bassam, Grand-Lahou, Assinie et du
secteur Vridi-Port-Bouët à Abidjan, provoquant des dommages considérables ;
- inondations répétées à Grand-Bassam en relation avec la passe et la crue du fleuve Comoé ;
- glissement de terrain sur l’axe Man-Biankouma à la "Cote 120" en 1977 et en 1988 ;
- en 1996, inondations en de nombreux secteurs de la ville d’Abidjan, glissement de terrain à
Attécoubé, éboulement à Gobelet, suite à des pluies diluviennes (plus de 30 morts et
d’importants dégâts matériels) ;
- en 1998, une inondation suivie d’un glissement de terrain dans la commune d’Abobo (5 morts) ;
- en 1998, inondations dans certains quartiers résidentiels d’Abidjan (dégâts matériels) ;
- en 2002, importante inondation à la Riviera Bonoumin ;
- en 2005 et 2007, éboulements et glissements de terrain meurtriers dans la commune
d’Attécoubé ;
- en 2008, inondation et glissement de terrain meurtriers à Cocody ;
- en 2009, éboulements et glissements de terrain meurtriers à Attécoubé et à Gobelet ; vents
violents et dévastateurs à Yopougon et à Abobo ;
- inondations récurrentes dans la commune d’Abobo ;
- en 2010 et 2011, inondations dans toute l'agglomération et mouvements de terrain meurtriers
sur la route du zoo et à Attécoubé, etc.
L’occurrence de tels événements indique que certaines parties du territoire ivoirien sont
soumises à des risques d’origine naturelle. Parmi celles-ci, les zones urbaines sont les plus menacées,
plus particulièrement la ville d’Abidjan qui connait aujourd’hui la plus forte concentration humaine et
économique du pays : entre 4 et 5 millions d’habitants, soit près de 45 % des citadins et de 20 % de la
population totale ; plus de 60% des activités économiques du pays. .
L’urbanisation dans cette zone est si rapide, en raison du triple statut administratif, politique et
économique d’Abidjan, qu’elle s’accompagne d'une consommation d’espace sans précédent dans
l’histoire urbaine de la Côte d’Ivoire. Par exemple, Abidjan est passée de 600 à près de 60 000
hectares en moins de 50 ans (Haeringer, 2000 et AUA, 1993). Par conséquent les surfaces urbanisées
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se déclarent de plus en plus en dehors des sites originels par l’utilisation des zones dangereuses :
cuvettes, fonds de vallées inondables et surtout pentes peu ou pas constructibles.
Ainsi, dans l’état actuel du niveau d’aménagement des espaces urbains, de nombreux
Abidjanais vivent dans des zones où ils sont plus ou moins directement menacés par des aléas naturels
générateurs de dommages. Quels que soient ces aléas, chacun d’eux porte atteinte aux enjeux urbains
: populations, habitat, infrastructures, activités économiques et même cadre de vie. Toutefois, l'impact
de chaque aléa est non seulement fonction du mode d’occupation du sol et du niveau d’aménagement
des zones potentiellement menacées, mais aussi de la capacité des populations à réagir positivement
ou négativement à un éventuel sinistre.
Compte tenu donc de l’importance des enjeux humains et économiques face aux aléas naturels
dans la ville d’Abidjan, il apparait plus que nécessaire de réaliser une cartographie des zones à risque,
afin de déterminer les niveaux de vulnérabilités en vue des actions urgentes à mener. En effet, si les
zones exposées ne sont pas connues et délimitées, les risques représenteront une plus grande menace
pour la vie humaine, l’économie et le cadre de vie dans cette région urbaine où la répartition spatiale de
la population et de l’habitat ne tient pas toujours compte des contraintes de relief.
La connaissance des risques présents dans la ville d’Abidjan passe par les questions
suivantes :
- Où sont localisés les phénomènes naturels potentiellement dangereux ?
- Quels sont les enjeux exposés ?
2- Cadre de l’étude
L'espace couvert par cette étude est la ville d’Abidjan qui comprend les dix communes. Il est
situé dans le secteur sud-est de la Côte d’Ivoire où il débouche sur la mer. L’analyse du contexte
géographique de cet espace montre qu'un certain nombre de risques existent.
Sur le plan topographique, nous sommes dans un environnement où les altitudes dépassent à
peine 100 m. Cependant, dans la partie nord, on distingue une variété de plateaux, plus ou moins
massifs à Yopougon et à Abobo, moyennement découpés à Cocody et à Adjamé, fortement disséqué à
Attécoubé. En général, les ruptures dans les plateaux sont le fait des nombreux bras lagunaires et des
talwegs qui les prolongent. Ces versants naturellement très abrupts sont souvent accentués par les
aménagements urbains, ce qui les rend impropres à toute urbanisation. Au sud par contre, où le relief
est une plaine littorale, la faiblesse des altitudes et des pentes rendent tout écoulement pluvial difficile.
Sur le plan géologique, malgré une variété de détail des roches, on note que les reliefs de
plateau sont essentiellement taillés dans des sables argileux du Tertiaire, propices à tous types de
construction, mais pas assez résistants. La plaine est plutôt formée de sables argileux et de sables
marins du Quaternaire, ainsi que de formations fluvio-lagunaires. Par conséquent, l'existence de zones
marécageuses et la proximité de la nappe phréatique en font une zone particulièrement difficile à
construire, à cause des problèmes de drainage des eaux de pluie.
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La région est en effet très arrosée, avec des pluies qui peuvent atteindre 2000 mm, voire plus,
au cours de certaines années. Elles se concentrent sur deux périodes : mai à juillet au cours de laquelle
il tombe entre 52 et 57 % du volume total des pluies de l’année et septembre-novembre. Mais, plus
significatives sont leur violence et leur intensité, avec des pluies journalières extrêmes qui sont plus
fréquentes entre 100 et 150 mm. La probabilité d'avoir une précipitation de 143 mm est de deux ans,
celle d’une pluie de 178 mm de cinq ans.
Cette agressivité des pluies, dans un environnement où les reliefs sont parfois vigoureux ou
trop plats et les sols fragiles au regard de leur faible résistance, expose tout naturellement le milieu à
des phénomènes naturels susceptibles d'endommagement. Malgré l'occurrence de ces aléas, sous la
pression d'une population en augmentation rapide, le couvert végétal protecteur des sols est presque
partout enlevé et les bassins-versants dénudés pour répondre aux besoins des aménagements urbains.
La conséquence de cette poussée démographique est que sur les plateaux la croissance urbaine
s'opère sans grande discrimination sur toutes les portions de relief, même si elle privilégie les terrains
les moins inclinés. Sur la plaine, les zones marécageuses sont gagnées par la ville. Il s'ensuit la
production d'un paysage urbain varié dans lequel les types d'habitat, les zones d'activités, les
infrastructures et équipements constituent, tout comme la population, les enjeux. Mais, l'exposition de
ces enjeux aux aléas naturels est atténuée ou amplifiée (notion de vulnérabilité) en fonction des sites
occupés, des matériaux de construction utilisés et du niveau d’aménagement de l’espace.
Ainsi, dans la ville d’Abidjan où des aléas sont susceptibles de se manifester, l'occupation de
tous les sites prédispose une partie des populations et leurs biens (enjeux) à des risques naturels tels
que les mouvements de terrain, les inondations et l'érosion côtière. Comment déterminer les zones
concernées par ces risques ?
3- Objectifs de l’étude
L’objectif général de cette étude est de mettre à la disposition des pouvoirs publics des
documents d’aide à la décision pour leur permettre d’améliorer le niveau de sécurité des
populations vivant dans les zones à risque d’Abidjan et de leurs biens.
Pour atteindre cet objectif principal, Il convient de réaliser une cartographie des zones à
risques d’inondation, de mouvements de terrain et d’érosion côtière. Pour y parvenir, il faut :
- identifier et localiser les aléas naturels ; - identifier les différents enjeux pour évaluer la vulnérabilité des sous-espaces urbains
aux aléas naturels identifiés ;
- définir les niveaux de risques naturels à partir de la combinaison spatiale des aléas et
des enjeux en fonction de leur vulnérabilité ;
- proposer quelques mesures d’atténuation des risques dans les zones les plus
exposées.
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4- Méthodes d'identification des zones à risque dans la ville d’Abidjan
La complexité des variables qui interviennent dans l’identification et l’analyse des risques
d’origine naturelle implique pour cette étude l’utilisation de plusieurs données. Afin de bien gérer ces
données et d’avoir une meilleure analyse et interprétation des résultats, les cartes ont été réalisées
suivant la démarche géomatique.
4.1- La géomatique : un outil essentiel pour l’étude des risques
Pour déterminer les zones à risques naturels, il faut manipuler des données spatiales. Pour ce
faire, l'outil le mieux approprié est sans aucun doute la géomatique qui peut se définir comme
"l’application de l’informatique aux sciences de la Terre et de la Société" (Asté, 2001). Elle s’est
développée avec la vulgarisation des Systèmes d’Information Géographiques ou SIG qui, en tant
qu’outils d’aide à la décision, permettent une meilleure gestion des données à références spatiales de
sources différentes.
De façon plus simple, le SIG, "c’est un ensemble de données repérées dans l’espace,
structurées de façon à pouvoir en extraire des synthèses utiles à la décision" (Didier, 1990). Cette
définition convient mieux à notre étude, dans la mesure où le SIG est bien un outil utilisé pour extraire
des informations synthétiques pertinentes d’un ensemble de données géographiques. En effet, l’analyse
des risques et des catastrophes passe forcément par une bonne localisation des phénomènes (aléas)
et des conséquences qu’ils peuvent avoir sur les populations, les bâtiments, les activités, les ouvrages,
etc. (enjeux). Cela suppose que l'on mette en place un SIG dans lequel on intègre les facteurs naturels
susceptibles d'intervenir dans la manifestation d'un aléa tels que la pente du relief, la nature et la
résistance des roches, le niveau de protection du sol, les pluies et les éléments qui pourraient être
endommagés à savoir la population et l'habitat à travers sa densité et les matériaux de construction
utilisés, ainsi que bien d’autres se rapportant à la vulnérabilité. Ces facteurs et éléments subissent
divers traitements qui vont de la numérisation à la sortie des différentes cartes, en passant par leur
hiérarchisation puis différentes combinaisons entre eux en fonction de l'objectif visé.
4.2- La réalisation des cartes des zones à risque
Le risque peut se définir comme le produit d’un aléa par un enjeu. L’aléa représente le facteur
d’endommagement plus ou moins rapporté à la nature, tandis que l'enjeu désigne la présence humaine
menacée ou endommagée, plus ou moins passive (Pigeon, 2000). En d’autres termes, il n’y a pas de
risque sans enjeu. A ces deux notions, on peut ajouter la capacité de réponse de la collectivité par des
dispositifs de prévention ou de lutte, c’est-à-dire sa vulnérabilité.
Partant de cette définition du risque, la véritable ambition de son évaluation est sans aucun
doute l’identification des zones où des dommages seraient possibles.
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4.2.1- La conception des différentes couches d’information
Pour la réalisation de ce travail, cinq sources de données ont été utilisées, pour extraire, sous
forme de couches, les informations indispensables à l’évaluation des risques naturels :
- Les images "Quickbird" de 2006 à 2007 couvrent tout le District d’Abidjan, avec une résolution
spatiale de 60 cm, permettant une étude urbaine détaillée ;
- le fichier du fond topographique du District d’Abidjan de 1988, avec des courbes de niveau à
équidistance de 2 m et ayant une bonne lisibilité, ce qui permet une analyse plus fine des
formes de relief ;
- la carte géotechnique d’Abidjan réalisée à l’échelle 1/50 000 par le Laboratoire du Bâtiment et
des Travaux Publics (LBTP) en 1986. Á cette échelle, on ne peut pas percevoir de façon plus
détaillée les contours géologiques ;
- les données démographiques au niveau des quartiers, résultats des estimations de la population
en 2005 de l'Institut National de la Statistique. Ce sont les seules données officielles qui existent
actuellement au niveau des quartiers d’Abidjan ;
- les données pluviométriques des stations disponibles. L’agglomération d’Abidjan disposait de
sept stations pluviométriques qui ont connu un fonctionnement plus ou moins acceptable, avec
des données manquantes parfois importantes (Noufé, 1998) : Abidjan-Aéroport (1936-2010)
Abidjan-ville (1931-1978), Abidjan-port (1964-1993), Adiopodoumé (1947-1993), Banco (1933-
1985), Cocody (1962-1994) et Bingerville (1961-1981). Elles ont été acquises auprès des
services de la Société d’Exploitation et de Développement aéroportuaire, aéronautique et
Météorologique (SODEXAM).
A partir des images "Quickbird", les couches d’informations extraites sont les suivantes :
- les limites de l’espace urbanisé ;
- la densité des constructions (le bâti) ;
- la qualité des constructions (le bâti) sur la base des types d’habitat ;
- la protection du sol urbain.
Du fond topographique, les couches extraites sont :
- les pentes ;
- les fonds de vallées ;
- les contours des courbes de niveau formant les cuvettes (fond de cuvette, première auréole,
deuxième auréole) ;
- les limites du relief par rapport à la proximité de la nappe phréatique (relief de 0 à 2 m, relief de
2 à 4 m, relief de 4 à 6 m).
Il a été extrait de la carte géotechnique une couche d’information :
- les limites des faciès géologiques ;
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Des données démographiques, une seule couche extraite est :
- la densité de population.
Pour les données pluviométriques, facteur de déclenchement des aléas d’origine naturelle, les
informations importantes sont les variations annuelles, mensuelles et surtout journalières des pluies.
Cependant, les pluies étant partout élevées dans la ville d’Abidjan (plus de 1500 mm par an),
l’agressivité climatique peut être considérée comme invariable dans la zone d’étude.
4.2.2- La confection des cartes des zones à risque
Pour obtenir les cartes des zones à risque dans la ville d’Abidjan, il a été nécessaire de sélectionner les couches d’information dont la combinaison permet de déterminer les zones urbaines susceptibles de subir certains aléas.
a)- Carte des zones à risque de mouvements de terrain
Les mouvements de terrain concernent les éboulements, effondrements et glissements de
terrain. Ils affectent les versants, lorsque certains seuils dans les rapports sol-eau sont franchis (Riou,
1989).
D’après la classification de Mayer (1995), les terrains sont en situation d’instabilité, c’est-à-dire
prédisposés à la manifestation de mouvements de terrain rapides, lorsque les pentes sont supérieures
à 15 %.
Pour déterminer ces zones dans la ville d’Abidjan, les couches d’information utilisées pour les
facteurs d’aléas sont :
- les pentes de plus de 15% ;
- les roches dont deux types sont susceptibles d'apparaître sur les versants ayant des pentes au-
delà de 15 % : les sables argileux et les sables argileux sur sables grossiers ;
- la protection du sol urbain. Malgré sa faible influence sur les mouvements de terrain, le couvert
végétal sur les versants de forte déclivité contribue quelque peu à leur équilibre, ce qui les rend
relativement moins fragiles que les versants dénudés (Riou, 1989 ; Birot, 1981).
Pour les critères d’enjeux, définis implicitement en fonction de leur vulnérabilité, c’est-à-dire des
dommages potentiels qu’ils pourraient subir face aux mouvements de masse, ce sont :
- la densité de population ;
- la densité du bâti ;
- la qualité du bâti.
Dans une première étape, chaque facteur d’aléa et critère d’enjeu est hiérarchisé suivant un
système de notation qui est celui de la progression ordinale. Pour les aléas, la notation va de 1 (faible) à
5 (très fort) en fonction de la susceptibilité de chaque facteur à provoquer les mouvements de terrain.
Ainsi :
- la note est de 5 pour les pentes de plus de 15% ;
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- au niveau des roches, elle est de 4 pour les sables argileux et de 5 pour les sables argileux sur
sables grossiers qui sont plus fragiles ;
- au niveau de la protection du sol urbain, là où la protection est plus ou moins forte, la note est de
4 et là où elle varie de faible à nulle, elle est de 5.
Pour les enjeux, la notation varie également entre 1 et 5 en fonction des dommages éventuels
qu'ils pourraient subir.
- Pour les densités de population, les notes sont fonction des densités : très faibles (1), faibles (2),
moyennes (3), fortes (4) et 5 pour les densités très fortes.
- Pour la densité du bâti, la note est 1 dans les secteurs où le nombre des constructions est
faible, 3, quand les îlots sont bâtis à moitié et 5, lorsque les îlots sont entièrement ou
pratiquement construits.
- Pour la qualité du bâti, en tenant compte du niveau de résistance du bâtiment, l’habitat
résidentiel et économique est affecté de la note 2, l’habitat évolutif de la note 3 et l’habitat
sommaire ou précaire de la note 4.
Dans une deuxième étape, partant du fait qu'aucun facteur d'aléa n'intervient seul dans la
survenue d’un mouvement de terrain donné, les facteurs y contribuant sont affectés d'un poids qui
est fonction de leur niveau d'implication dans le processus. Pour ce faire, la méthode de hiérarchie
multicritère de Saaty (1984) est utilisée. L’équation suivante est obtenue :
AMt = 0,28nr + 0,65np + 0,07nps
où AMt est l'aléa de mouvement de terrain
n est la note affectée à chaque niveau de susceptibilité aux mouvements de terrain
r est la roche
p est la pente du relief
ps est la protection du sol urbain.
Pour obtenir ce résultat, on attribue des valeurs à des jugements subjectifs sur l’importance
d’un facteur par rapport à un autre. Ces jugements s’appuient sur les appréciations du tableau qui
suit.
Tableau 2. Correspondance des appréciations
Degré d'importance
Définition Commentaire
1
Importance égale de deux éléments Deux éléments contribuent autant à la propriété
3
Faible importance d'un élément par rapport à l'autre
L'expérience et l'appréciation personnelle favorisent légèrement un élément par rapport à un autre
5
Importance forte ou déterminante d'un élément par rapport à un autre
L'expérience et l'appréciation personnelle favorisent fortement un élément par rapport à un autre
7
Importance attestée d'un élément par rapport à un autre
Un élément est fortement favorisé et sa dominance est attestée dans la pratique
9
Importance absolue d'un élément par rapport à un autre
Les preuves favorisant un élément par rapport à un autre sont aussi convaincantes que possible
2, 4, 6, 8
Valeurs intermédiaires entre deux appréciations voisines
Un compromis est nécessaire entre deux appréciations
Source : Saaty, 1984.
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Comme il s’agit de jugements, les coefficients de pondération des facteurs qui interviennent dans
les mouvements de terrain sont non seulement spécifiques à la ville d’Abidjan, mais peuvent varier d’un
auteur à un autre, en fonction de l’importance qu’on accorde à chaque facteur dans l’évaluation des
mouvements de terrain. Dans la présente étude, les comparaisons binaires entre facteurs ont permis de
construire la matrice suivante (tableau 3).
Tableau 3. Matrice de comparaison par paire des facteurs de mouvements
de terrain à Abidjan
Mouvements de terrain
Protection du sol Roche Pente
Protection du sol 1 1/5 1/7
Roche 5 1 1/3
Pente 7 3 1
C’est après avoir rempli la matrice, qu’on détermine le poids de chaque facteur, en procédant à
une série d’opérations combinant les additions, multiplication et divisions (ici 0,28 pour la roche ; 0,65
pour la pente et 0,07 pour la protection du sol).
Dans tous les cas, pour vérifier la cohérence des appréciations, on détermine, à la suite d’autres
opérations un indice de cohérence qui doit être inférieur à 10%. Ici, IC = 3,5 % < 10 %, donc le
raisonnement mené est très cohérent.
La même procédure est appliquée à l'évaluation des enjeux humains et matériels avec un
indice de cohérence qui est IC = 2 % < 10 %. Le raisonnement étant logique, on pondère les notes
affectées aux critères d'appréciation des enjeux, en multipliant la note de chaque classe par le poids du
critère correspondant, ce qui peut également s'exprimer sous la forme d'une équation :
Ehm = 0,08ndp + 0,19ndb + 0,73nqb dans laquelle Ehm = enjeux humains et matériels
n = note affectée aux classes des critères d'enjeu
dp = densité de population
db = densité du bâti
qb = qualité du bâti.
Dans la troisième et dernière étape, les différentes couches d'information concernant les aléas
et les enjeux sont intégrées dans une application de type SIG. Autrement dit, en effectuant un
traitement spatial de l’information, on détermine les zones qui se situent dans un secteur soumis
simultanément aux aléas et aux enjeux. Cela a permis, par une combinaison finale par laquelle on
multiplie les notes pondérées des aléas de mouvements de terrain par celles des enjeux, de déterminer
les zones à risque mouvements de terrain (RMt) qu'on peut traduire par la fonction suivante :
RMt = (0,28nr + 0,65np + 0,07nps) * (0,08ndp + 0,19ndb + 0,73nqb)
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Cette équation montre qu'avec un aléa élevé et un enjeu faible on a le même risque qu'avec un
aléa faible et un enjeu important. Le tableau ci-dessous présente la matrice de combinaison qui définit
le niveau de risque afin de le représenter d’une façon relativement simple pour l'aide à la décision.
Tableau 4. Définition du risque en fonction de l’aléa et des enjeux (Inspiré de Yannick Manche, 2000)
b)- Carte des zones à risque d’inondation
Dans la ville d’Abidjan, où on sait que les inondations se produisent particulièrement dans trois contextes topographiques (fonds de vallée, cuvettes, plaine littorale), l’évaluation des zones à risque d’inondation s’est faite selon le même principe que pour les mouvements de terrain.
Pour les zones à risque d’inondation dans les vallées, un croisement est effectué entre une couche d’aléa (fond de vallée), à laquelle on a affecté la note 5, correspondant à un niveau d’aléa inondation élevé, et les trois couches d’enjeux (densité de population, densité du bâti, qualité du bâti).
Pour définir les zones à risque d’inondation dans les cuvettes, la combinaison implique une couche d’aléa constituée par les courbes de niveau formant les cuvettes et celles des enjeux (densité de population, densité du bâti, qualité du bâti). Concernant les différents niveaux d’aléa, lorsque la cuvette est constituée par une seule courbe de niveau en auréole, on considère qu'elle est prédisposée à une inondation fréquente ; on lui attribue la note de 5. Pour la cuvette formée de 2 ou 3 courbes de niveau en auréoles concentriques, en fonction de leur niveau d’exposition à l’aléa inondation, l’intérieur de la courbe de niveau représentant la partie la plus encaissée de la cuvette est affectée de la note 5, l’intérieur de la deuxième courbe de niveau prend la note 3, et celui de la troisième courbe où les inondations sont exceptionnelles a la note 2.
Au niveau de la plaine littorale où les terrains sont très perméables, la platitude du relief, la faiblesse des altitudes et la proximité de la nappe phréatique sont les conditions naturelles qui prédisposent les sites à l’inondation. Alors, pour évaluer les zones à risque, la couche d’aléa «proximité de la nappe phréatique par rapport à l’élévation du relief» est croisée avec celles des enjeux (densité de population, densité du bâti et qualité du bâti), ce qui permet de définir trois zones à risque d’inondation sur la plaine littorale :
- une zone d’inondation permanente, où les enjeux coïncident spatialement avec les altitudes plus basses (0 à 2 m = note 5) ;
- une zone soumise à des inondations temporaires, là où les enjeux sont présents dans les secteurs où les altitudes sont moyennes (2 à 4 m = note 3);
- une zone d’inondation exceptionnelle, où les enjeux existent sur les parties un peu plus élevées de la plaine (altitudes de 4 à 6 m = note 2).
Enjeux très importants
Enjeux importants
Enjeux moyens
Enjeux faibles
Enjeux très faibles
Aléa très élevé Très élevé Très élevé Élevé Moyen Faible
Aléa élevé Très élevé Élevé Élevé Moyen Faible
Aléa moyen Élevé Élevé Moyen Moyen Faible
Aléa faible Moyen Moyen Moyen Faible Très faible
Aléa très faible Faible Faible Faible Très faible Très faible
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5- Analyse des résultats cartographiques
Par la démarche géomatique, des cartes résultant des croissements de facteurs qui
interviennent dans la dynamique des aléas naturels tels que l'inondation, les éboulements et
glissements de terrain, les effondrements sont élaborées et analysées. Il en est de même des critères
d'enjeux (densité de population, densité du bâti, qualité du bâti) dont la combinaison débouche sur une
carte d'enjeux humains et matériels. La superposition de cette dernière aux cartes d'aléas permet de
dégager les zones à risque, de les décrire et de les interpréter.
5.1- La répartition des zones à risque de mouvements de terrain
5.1.1- La Localisation des zones d’aléas
Comme défini dans la méthodologie, les zones d’aléas de mouvements de terrain sont
localisées dans les reliefs de plateau, au nord de la lagune Ébrié, dans les secteurs où les pentes sont
supérieures à 15 %. Ainsi, la production des cartes relatives aux zones de mouvements de terrain
relève du croisement successif des notes pondérées des facteurs qui sont supposés intervenir dans la
manifestation des éboulements, glissements de terrain et effondrements (roches, pentes de plus de
15%, protection du sol urbain).
Le résultat cartographique de ces croisements laisse voir deux types de zones, en fonction de
leur niveau d'exposition aux éboulements, effondrements et glissements de terrain (carte 1) :
- une zone où les mouvements de terrain sont plus susceptibles de se produire, correspondant
aux versants plus ou moins sensibles et pratiquement dépourvus de protection. Ce sont la plupart des
versants de pente supérieure à 15 % à Attécoubé et dans la partie nord d’Adjamé ;
- une autre zone où les mouvements de terrain peuvent se produire, mais sur des versants plus
ou moins protégés par une végétation relativement importante ou par des aménagements urbains.
Celle-ci domine particulièrement à Cocody, Abobo et sur les versants ouest de Yopougon.
5.1.2- Les enjeux et leur vulnérabilité aux aléas naturels
Les enjeux retenus dans cette étude sont les populations et les constructions quelle que soit
leur affectation (habitation, commerce, industrie, établissement recevant du public, etc.) dont la
vulnérabilité a été déterminée au travers de la qualité du bâti. En croisant donc les fichiers "enjeux
humains" et "enjeux matériels" (densité du bâti et qualité du bâti), on obtient une carte de synthèse
(carte 2). À l'exception des communes de Cocody et du Plateau où les enjeux humains et matériels
faibles couvrent presque tout l'espace. Les enjeux humains et matériels moyens sont particulièrement
dominants à Abobo. Les seules zones où les enjeux sont importants correspondent pratiquement dans
toutes les communes à l'emplacement des quartiers précaires, plus vulnérables à cause de leurs
constructions faites de matériaux fragiles ou peu résistants.
Ainsi les zones d'aléas et d'enjeux sont identifiées. Le risque se situant à leur interface, il
convient de déterminer les zones où il y a coïncidence spatiale entre les aléas mouvements de masse
et les populations et leurs biens.
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5.1.3- Les zones à risque de mouvements de terrain et les facteurs humains aggravants
Á ce niveau, la carte 3 indique que le risque est élevé sur la plupart des versants inclinés à plus
de 15 % à Abobo, Attécoubé, Yopougon et Adjamé Nord. Les niveaux faible et moyen dominent à
Cocody où les zones exposées à un risque de mouvements de terrain élevé se rencontrent sur les
versants de Gobelet et de la grande échancrure séparant Cocody d'Adjamé.
Si l'élaboration de ces cartes implique un croisement entre zones de pentes supérieures à 15 %
et enjeux présents, dans les faits, les risques liés aux mouvements de masse affectent autant, sinon
davantage, les populations installées au sommet ou au pied des versants que celles établies sur les
versants (photo 1).
Les risques de mouvements des sols et les accidents qu’ils pourraient provoquer sont amplifiés
par des pratiques anthropiques qui accentuent l’instabilité des versants. En effet, les éboulements et
glissements de terrain et quelquefois les effondrements vont de pair avec la déstabilisation des versants
du fait des activités humaines. C’est ce que l’on observe dans la ville d’Abidjan où les pentes
naturellement fortes des bordures de plateaux ou des versants de vallées sont accentuées par les
aménagements réalisés dans les quartiers précaires pour vaincre les difficultés du site ou par les
prélèvements de terre rouge.
Les pratiques humaines les plus graves sont les déblais de versants, une sorte de stratégie
de conquête des pentes très développée dans les quartiers précaires occupant des sites de vallées ou
Photo 1, prise le 20 juillet 2013 à Gobelet- Elle indique que la maison au sommet est
autant que celle au pied du versant soumise à un risque élevé, c’est-à-dire qu’en cas de
manifestation d’un mouvement de terrain, la probabilité que les deux maisons soient
détruites est forte.
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de versants de plateaux. On observe ces pratiques à Attécoubé (ouest de la baie du Banco), à Cocody
(Gobelet, Danga bas-fond, "Washington") et à Adjamé (sous-quartiers "Cimetière" et "SODECI"). Elles
se pratiquent actuellement et dans l’indifférence totale des autorités sur les versants pentus de la vallée
du Gbangbo et de ses ramifications, à l’ouest de Yopougon, et sur ceux qui encadrent la grande
canalisation, déjà difficile à gérer, qui draine les eaux de ruissellement du bassin-versant du Gourou à la
lagune.
Les terrains de ces zones ne sont pas constructibles au regard de leur topographie très
accidentée et des pentes fortes. En dépit de cela, les populations taillent souvent les versants pour
implanter leurs maisons. Cette conquête de l’espace au détriment des versants se fait à la main ou de
façon mécanique, à l’aide d’un bulldozer. Les surfaces ainsi conquises sont surplombées par des
versants taillés verticalement (photo 2).
La conséquence de ces pratiques est l’accroissement des mouvements de terrain dont les
manifestations s’accompagnent de dommages matériels et humains de plus en plus importants,
notamment à Attécoubé, au quartier «Gobelet» à Cocody et à Abobo. Malgré cela, les populations
démunies continuent à tailler les versants déjà abrupts pour s’installer. Par ces pratiques, tout laisse à
croire que si certains ne se doutent pas des dangers auxquels ils s’exposent, d’autres par contre, ne
sachant plus comment faire, acceptent de vivre avec le risque, dans l’espoir que le pire ne se produira
pas.
5.2- La répartition des zones à risque d’inondation
5.2.1- Localisation des zones d’aléa inondation
La probabilité que l'inondation se manifeste dans l'agglomération d'Abidjan existe dans trois
sites topographiques : les fonds de vallée, les cuvettes et la plaine littorale.
Photo 2, prise le 18 septembre 2013, à partir de la route du zoo. Elle présente un exemple de
la façon dont les populations s’exposent aux mouvements de terrain, au pied des versants qu’elles
taillent pour s’implanter. Ce doc
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Les fonds de vallée en milieu urbain servent à l'évacuation des eaux pluviales. Ils constituent de
ce fait des zones d'aléa inondation élevé. Dans la partie nord d'Abidjan où on les trouve, ils varient
d'une commune à une autre, en nombre et en largeur (carte 4).
On constate qu'à Abobo, les quelques rares vallées qui s'y trouvent ont des fonds très étroits. À
Cocody en revanche, les vallées sont nombreuses et présentent des fonds plus ou moins larges, en
particulier dans le secteur de la Riviera-Palmeraie où il peut atteindre un kilomètre. Concernant Adjamé
et Attécoubé, les principales échancrures qui découpent le relief ont des fonds bien dégagés.
De façon générale, ces fonds de vallée ainsi que leurs versants sont classés dans la
réglementation en matière d'urbanisme, zones non aedificandi, donc interdites à toute implantation
humaine.
S’agissant des cuvettes topographiques, elles sont des zones de concentration naturelle des
eaux de ruissellement qui y descendent de toutes parts, pendant les pluies. De ce fait, elles constituent
des zones d'aléa inondation. Bien qu'on en trouve quelques-unes à Cocody et à Yopougon, c'est sur le
plateau d'Abobo que cette forme de relief est plus présente. On y dénombre une multitude dont 29 sont
déjà absorbées par la tache urbaine. Leur profondeur et forme variables font que l'on a pu déterminer
trois niveaux d'aléa inondation dans ces cuvettes (carte 4) :
- un niveau d'aléa inondation élevé, correspondant aux fonds des cuvettes formés par une
seule courbe de niveau ou par la première courbe à l'intérieur des auréoles concentriques
(niveau 0 m). C'est ici que l'eau stagne à chaque pluie ;
- un niveau d'aléa inondation moyen qui prend en compte la deuxième couronne des courbes
concentriques (2 m à partir du fond). C'est l'aire de débordement des eaux, pendant les pluies
d'une certaine importance ;
- un niveau d'aléa inondation faible. Il correspond à la troisième couronne des courbes
concentriques (4 m à partir du fond). Cette zone est atteinte par les eaux, lorsqu’il tombe
plusieurs pluies consécutives.
Au niveau de la plaine littorale, en raison de l'absence d'inclinaison et de la faible profondeur de
la nappe phréatique, tous les sites au sud d'Abidjan sont prédisposés à l'aléa inondation. Toutefois, le
niveau d'exposition à cet aléa varie localement en fonction de l'altitude (carte 4) :
- un niveau d'aléa élevé où sont concernées les terres les plus basses (0 à 2 m). Cette zone où
l'inondation peut se manifester fréquemment touche particulièrement les bordures lagunaires ;
- un niveau d'aléa moyen auquel sont exposées les terres de 2 à 4 m de haut. C’est la zone qui
couvre la plus grande partie de l'espace ;
- un niveau d'aléa faible, à cause des altitudes relativement hautes (4 à 6 m). Ces terres peu
inondables se rencontrent en quelques endroits.
L'identification et la cartographie de ces différentes zones mettent en évidence les endroits où
les inondations peuvent survenir dans la ville d'Abidjan, ainsi que leur intensité. Les éléments qui
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pourraient être touchés dans ces zones, en cas d’inondation, sont les mêmes que ceux déterminés au
point 5.1.2, à savoir les populations et les constructions à travers leur densité et qualité.
5.2.2- Les zones à risque d’inondation et les facteurs aggravants
L’importance de ces zones varie en fonction des sites inondables. Dans les fonds de vallée, les
zones où il existe ce genre de risque d'inondation sont importantes en superficie à Cocody où le fond de
la vallée de Riviera-Palmeraie est entièrement occupé (carte 5). Il s'agit cependant d'un niveau de
risque essentiellement faible à moyen. Quant aux zones de risque élevé identifiées dans cette
commune, elles correspondent aux fonds étroits des vallées telles que celle de Gobelet où l'homme
s'est implanté. Á Attécoubé, par contre où il n’y a pas beaucoup de vallées, l’essentiel des fonds de
vallée est soumis à un risque d'inondation élevé à très élevé. À Abobo, seules certaines têtes de vallée
sont exposées à un risque d'inondation élevé.
Dans les cuvettes d’Abobo, le risque inondation est présent partout, sauf dans les fonds de
quelques-unes que les populations ont évité d'occuper (carte 5). Le niveau d’exposition des populations
aux inondations varie de faible à élevé selon que les constructions sont implantées dans les fonds et
aux alentours des cuvettes. On peut estimer que le tiers des zones où le risque est présent se trouvent
en zone d'inondation élevée et les deux tiers en zone où le risque est moyen, voire faible, c'est-à-dire
où l'inondation ne pourrait survenir qu'en cas de pluies diluviennes.
Concernant la plaine littorale, tout indique qu'il existe d'importantes zones d'inondation (carte
5). C’est le cas de Koumassi où tout l'espace est urbanisé. Celui-ci est soumis à un risque moyen sur
environ 485 ha, élevé sur près de 401 ha et faible sur seulement 91 ha. Dans cet environnement où la
plupart des quartiers ont été créés sans un aménagement convenable de ce site marécageux, la
probabilité que les inondations se concrétisent est forte. Sinon dans l’ensemble de la plaine littorale, le
risque moyen est dominant et correspond aux zones ayant fait l’objet d’aménagements acceptables.
Bien que l’occupation humaine des zones naturellement favorables à l’inondation soit source de
risque pour leurs habitants, le risque inondation et sa manifestation sont exacerbés par un certain
nombre de facteurs qui témoignent de la faiblesse de notre société à gérer l’espace urbain.
Le premier de ces facteurs aggravants des inondations à Abidjan est l’inadaptation du réseau
de drainage aux besoins. En effet, bien qu’Abidjan bénéficie d’un important réseau de drainage des
eaux pluviales (quelque 1200 km, non compris celui de la plupart des opérations immobilières), il ne
répond pas partout aux besoins de la ville en matière d’assainissement pluvial. Non seulement certains
caniveaux se sont dégradés au fil des années, mais aussi, le recalibrage du réseau existant n’a pas
suivi l’urbanisation. Il en résulte que, pendant les fortes pluies, la plupart des caniveaux, n’arrivant plus
à canaliser les volumes d’eau devenus trop importants pour leur dimension, sont saturés et débordent.
Les inondations que l’on observe ici et là à Cocody (la commune la mieux équipée), plus
particulièrement à la Riviera-Palmeraie et à Bonoumin, relèvent en grande partie de cet état
d’obsolescence du réseau de drainage. En dépit de cela, les infrastructures mises en place
actuellement sont souvent réalisées sous contraintes budgétaires, ce qui influence significativement les
choix techniques. Pis, lorsque les caniveaux à ciel ouvert débordent au moment des fortes pluies, ils
deviennent dangereux pour les piétons et pour les automobilistes. En témoignent les accidents
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survenus dans la grande canalisation de Mossikro (quatre décès de 2003 à mars 2005) et celui du 03
juillet 2008 à Adjamé qui a fait quatre morts.
Le deuxième facteur concerne le dysfonctionnement du réseau de drainage existant lié au
mauvais usage que les populations font des caniveaux créés pour l’évacuation des eaux pluviales. En
effet, dans pratiquement tous les quartiers populaires, en l’absence de réseau d’assainissement des
eaux usées, les riverains rejettent leurs eaux usées directement ou par l’intermédiaire de canalisations
de fortune dans les caniveaux. Dans les quartiers construits sur des sites plans, en particulier ceux de
la plaine littorale, les eaux usées ainsi évacuées ne s’écoulent pas, en raison de la faiblesse des
pentes. Au contraire, elles stagnent.
Plus grave encore, les ordures ménagères et les déchets solides de toutes sortes se retrouvent
régulièrement dans les caniveaux, notamment ceux qui bordent les rues commerçantes. Parfois, les
caniveaux sont fermés à l’aide de dalles ou de bois par les commerçants qui les transforment en lieux
de vente. Malheureusement, ces infrastructures d’assainissement pluvial sont insuffisamment
entretenues. Ainsi obstrués par les eaux usées et divers détritus y compris le sable dont une bonne
partie résulte de l’érosion du sol, la plupart des caniveaux ne peuvent pas assurer convenablement leur
fonction d’évacuation des eaux pluviales. La conséquence, ce sont les fréquentes inondations
constatées dans de nombreux secteurs de la ville d’Abidjan, à la suite de la moindre pluie.
Dans la commune d’Abobo, les cuvettes aménagées en bassins d’orage sont souvent
transformées en dépotoirs d’ordures ménagères, ce qui les empêche de jouer leur rôle, à savoir
recueillir les eaux de ruissellement et les diriger à débit contrôlé (faible) vers différents talwegs, à
travers des canalisations.
Un troisième facteur non négligeable est la conquête des bordures lagunaires. L’une des
conséquences de l’érosion par ruissellement à Abidjan est l’ensablement des bordures lagunaires et
des baies. Certaines personnes en profitent pour implanter leurs maisons sur l’espace ainsi conquis sur
l’eau, en particulier dans les quartiers riverains de la baie du Banco à Attécoubé : toute la bande de
constructions précaires allant du Sanctuaire Marial jusqu’à Boribana (photo 3). D’autres, par contre,
exploitent la faible profondeur de la lagune sur ses bords pour se trouver un espace à construire. Ces
pratiques qui sont courantes dans les quartiers précaires implantés en bordure de la lagune Ébrié, aussi
bien à Attécoubé qu’à Koumassi et Marcory, permettent aux populations démunies de gagner des
terrains plus ou moins vastes sur les berges de la lagune, étendant ainsi les surfaces inondables.
Pendant la saison des pluies, ce sont ces surfaces qui sont les plus rapidement inondées car, non
seulement elles sont envahies par les eaux de ruissellement qui y passent pour se déverser dans la
lagune, mais aussi, parce que plus proches du plan d’eau, elles subissent davantage les inondations
par surcote et par remontée de nappe. Dans les secteurs où les remblais sont mal réalisés, on assiste
parfois à l’affaissement de maisons.
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Photo 3, prise le 06 octobre 2008 à Attécoubé. Sur cette photo, on voit, en arrière-plan, l’avancée des maisons sur le plan d’eau, dans un quartier précaire : Lagune.
5.3- La répartition des zones à risque d’érosion côtière
5.3.1- La façade maritime d’Abidjan face à l’érosion côtière
Le recul du trait de côte au niveau de Port-Bouët (Abidjan) est relativement récent. Il fait suite à l’ouverture du canal de Vridi et à l’aménagement de ses annexes (digues d’arrêt de sable) qui, en bloquant le transit sédimentaire, ont introduit des perturbations dans l’évolution de la côte. On observe désormais une forte accumulation de sable à l’ouest du canal contre la digue d’arrêt et une érosion plus ou moins intense à l’est (carte 6).
Carte 6. Schéma de zonage du littoral de Port-Bouët, avec la zone à risque d’érosion côtière élevée en rouge
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La vitesse de l’érosion dans la baie de Port-Bouët est évaluée en moyenne de 0 à 3 m par an de 1957 à 1984 (Tastet et al., 1985). Cette importance de l’érosion est due au fait qu'elle est ponctuée par des épisodes catastrophiques liés aux fortes houles (1,8 à 2 m) dont la période de dominance dans l'année est mai et juin. Ce fut le cas des épisodes de 1977-1978, caractérisé par une forte érosion de la plage à l’est du Lido, de juillet 1984 et de mai 1986, au cours desquels le recul du trait de côte a été considérable au niveau du phare de Port-Bouët (Tastet et al., 1985 ; Abé, 2005).
Le repli du trait de côte, ainsi engendré par l'érosion au niveau de Port-Bouët, fait perdre à la ville des pans relativement importants de terres. Il ressort de l'analyse diachronique des photographies aériennes que le recul est très remarquable à l'ouest de la baie de Port-Bouët où il est estimé à environ 80 m de 1950 à 1995 (Robin et Hauhouot, 1999a). Au niveau du phare, il a été particulièrement rapide de 1971 à 1984, soit 40 m de terres englouties dans la mer en 13 ans, et en mai 1986 où la côte a reculé sur environ 20 à 30 m, à cause des fortes houles de cette époque (Tastet et al., 1985 ; Abé, 2005).
Bien que l’érosion côtière ait été plus fréquente dans la baie de Port-Bouët, les secteurs à l’est du phare ne sont pas épargnés. Ce fut le cas le jeudi 4 septembre 2008 où, suite à une forte agitation de la mer, des vagues d’une extrême violence ont détruit et emporté plusieurs habitations jouxtant le front de mer à Gonzagueville. Plus récemment, soit à la fin du mois d’août 2011, des vagues également puissantes ont démoli, sur près de 10 m, plusieurs maisons dans la zone allant de Gonzagueville à la limite d'Adjouffou, faisant de 1047 familles des sans-abri.
Ainsi, l’érosion côtière constitue une véritable menace pour la ville d’Abidjan, à travers ses
impacts sur l’habitat et la destruction des équipements et infrastructures économiques (routes, hôtels,
etc.) du littoral de Port-Bouët. Une telle situation montre l’extrême fragilité de la côte qui se manifeste
par une avancée plus ou moins rapide de la mer vers la ville. Les dégâts de toutes sortes qui en
découlent sont déjà assez nombreux. Dans la perspective d'une élévation du niveau de la mer, les
pertes en terres fermes sur la côte augmenteront considérablement et les dommages pourraient
s’alourdi*r (port, aéroport, zone industrielle, etc.).
5.3.2- Une érosion côtière aggravée par les extractions de sable En plus du percement du canal de Vridi et des aménagements portuaires, à l’origine de
l’érosion côtière à Abidjan, d’autres phénomènes relevant de l’homme contribuent à fragiliser la côte et
par conséquent à accélérer la dynamique régressive du trait de côte en face d’Abidjan et sur tout le
littoral ivoirien. C’est le cas de l’extraction de sable. Cette activité a été autorisée et réglementée
jusqu’au début des années 1980. Au cours de la période 1975-1979, les quantités de sable de mer
prélevées sur toute la côte ont été estimées à 2 607 256 m3 (rapports des Mines cités par Hauhouot,
2000).
Pour protéger l’environnement côtier contre les tempêtes devenues très agressives dans les
années 1970, le Ministère des Mines, par arrêté n° 115 du 3 novembre 1982, interdit l’extraction de
sable de mer en bordure de l’axe routier Abidjan-Grand-Bassam. Malgré l’interdiction de cette activité,
elle se poursuit, mais de façon clandestine ou avec des complicités.
Plusieurs acteurs sociaux participent à ces prélèvements clandestins. Il y a d’abord les
fabricants d’agglos et de pierres de cuisine. Ils sont installés sur le front de mer où ils mènent leurs
activités en toute quiétude, prélevant sur place des quantités de sable.
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Ensuite, viennent les populations riveraines qui participent à l’extraction du sable de plage pour
divers usages : assèchement des eaux stagnantes, réparation du plancher des cuisines, remblayage
des aires de jeu et des douches, nettoyage des marmites et des casseroles, etc. (Hauhouot, 2000).
Aussi, estimant que le sable de mer est un bon remède pour lutter contre la forte chaleur qui se dégage
des maisons SOGEFIHA, les propriétaires n’hésitent-ils pas à louer des voiturettes communément
appelées "pousses-pousses" pour leur ravitaillement en sable.
Enfin, on peut citer parmi les acteurs de ces pratiques, l’administration et des opérateurs
économiques. À ce sujet, Kouao A. (1992, cité par Hauhouot, 2000) indiquait que l’administration et la
mairie de Port-Bouët participent aux prélèvements de sable sur la plage pour aménager les aires de
jeux des jardins d’enfants de la commune. Il en est de même de certaines sociétés privées qui
procèdent à de gros chargements de sable de mer sur la plage. Quant aux tenanciers des restaurants
et hôtels situés sur le littoral, ils remplissent des sacs de sable ramassé sur la plage et les disposent en
face de leurs établissements, dans le but de les protéger des assauts des vagues. Aussi, pour rendre
plus agréables les lieux où ils exercent leurs activités, des gérants de "maquis" et de restaurants en
plein air de Marcory et de Koumassi, s’approvisionnent-ils en sable de mer à partir de Port-Bouët. Plus
incompréhensibles sont les quantités importantes de sable prélevées dans des secteurs de plage où
l’érosion est très active, à la demande du Service Entretien du Port d’Abidjan qui connaît parfaitement la
fragilité du littoral abidjanais (Hauhouot, 2000).
6- Mesures d’atténuation des risques et catastrophes dans la ville d’Abidjan.
Devant l’urbanisation rapide de la ville d’Abidjan, les risques naturels sont devenus une réalité.
Malgré, les actions des pouvoirs publics et même des populations des zones à risque pour faire face à
cette situation, on est encore loin de maîtriser les risques naturels. Ainsi, les saisons de pluie nous
rappellent chaque année l’état de vulnérabilité croissante d’Abidjan.
Bien qu'il soit difficile d'annuler totalement les risques naturels dans une ville, il est néanmoins
possible de rechercher à contrôler ou à réduire les enjeux. En effet, si le premier réflexe de l'homme
face aux risques naturels consiste à se protéger ou à surveiller les aléas, le second est plus délicat et
consiste à "penser à l'avenir" en tirant profit des événements passés (Bourrelier et al., 2000).
Pour ce qui concerne Abidjan, les mesures suivantes peuvent contribuer à réduire la vulnérabilité
des populations.
6.1- Mesures pour atténuer les inondations
Premier point : les réseaux de drainage antérieurement conçus, paraissent sous-dimensionnés pour
répondre aux besoins en matière de drainage des eaux pluviales et s'avèrent incapables d'évacuer en
débit de pointe. Devant une telle situation et dans l'hypothèse qu’Abidjan continue de s'agrandir, il
importe d'appréhender la question des risques naturels à l'échelle du bassin-versant par une approche
prospective. A cet effet, chaque bassin-versant devra disposer d'un réseau de drainage dont les
dimensionnements et les infrastructures à mettre en place seront déterminés en fonction des volumes
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d'eau à évacuer à moyen et long termes, tout en tenant compte du temps de retour des pluies extrêmes
les plus fréquentes (143 mm tous les deux ans et 178 mm les cinq ans).
Second point : par rapport à l'obstruction des canalisations à ciel ouvert par des ordures et déchets de
toutes sortes, provoquant le dysfonctionnement du réseau de drainage des eaux pluviales et
occasionnant des inondations ici et là à travers la ville, la solution résiderait dans les comportements
que les populations doivent avoir vis-à-vis de la chose publique. Cela passe par leur participation aux
efforts de prévention, car chaque citoyen a sa part de responsabilité dans le développement des crises.
Pour ce faire, il est nécessaire d'inculquer aux citoyens une culture du risque, en attribuant aux autorités
locales et aux riverains des caniveaux la prise en charge des travaux de protection (curage, entretien et
surveillance).
6.2- Mesures pour atténuer les mouvements de terrain
Premier point : pour certains versants, la solution est de les consolider, comme cela se fait
actuellement au niveau du déblai routier de la Riviera 2.
Second point : la solution la mieux indiquée dans les quartiers précaires ou non est de délimiter les
zones à risque et d’y faire respecter les interdictions de construire.
6.3- Mesures face l’érosion côtière
Compte tenu des coûts de protection élevés des côtes, trois mesures sont possibles :
Premier point : respecter le zonage du littoral de Port-Bouët où il existe une interdiction de construire
dans les zones menacées par l’érosion côtière (voir carte 6).
Second point : laisser la côte évoluer, en adoptant des constructions légères, faciles à déplacer.
Troisième point : sensibiliser les populations sur les méfaits de l’extraction de sable sur les plages et
responsabiliser les riverains du littoral dans l’application de l’interdiction.
6.4- Mesures générales pour atténuer les risques naturels
Premier point : l'application des textes réglementant l'urbanisme. En effet, de tous les facteurs
aggravants des risques naturels dans l'agglomération d’Abidjan, le laxisme des pouvoirs publics pourrait
être considéré comme le facteur le plus déterminant. Si les dispositions prises par les pouvoirs publics
pour le bon fonctionnement de la ville sont appliquées, elles permettraient d'éviter l'émergence de
certains risques, comme ce fut le cas en 2009 où le Ministre chargé de la Construction a fait arrêter des
constructions dans un fond d’une vallée à Cocody, dans le secteur de Djibi Nord (photo 4).
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Photo 4, prise le 10/06/2009. Cette photo donne une vue partielle de la plate-forme aménagée en fond de vallée et des constructions en cours.
Second point : l’amélioration des Plans d'Occupation du Sol, en indiquant plus clairement sur les plans
d’urbanisme directeur les aléas naturels tels que l'inondation, les mouvements de terrain (glissement de
terrain, éboulement, effondrement) et l'érosion côtière, afin de ne pas construire dans les zones
dangereuses. Dans ce cadre, le gouvernement ivoirien devrait faire de la cartographie des risques un
objectif prioritaire et même la rendre réglementaire, c'est-à-dire lui donner une assise légale, de sorte
qu'elle s'impose à toutes les villes ou aux communes urbaines comme un élément fondamental des
plans d'occupation du sol. En procédant de la sorte, la cartographie préventive des risques naturels
devient un document informatif dans lequel on pourra intégrer toutes les connaissances sur les
différents aléas de chaque localité.
Troisième point : l’amélioration du bulletin « Météo » pour l’intégrer dans la prévention des
inondations, des éboulements et glissements de terrain. A cet effet, on devrait avoir une idée de
l'importance des précipitations prévues (pluies abondantes ou fines), des catastrophes qu'elles
pourraient provoquer, des zones qui pourraient être touchées et, éventuellement, des précautions à
prendre. Cela implique que les cartes des zones à risques naturels soient établies et documentées pour
servir de supports à l'information et à la sensibilisation des populations. En définitive, il faudrait se doter
de système d’alerte précoce relatif aux risques hydrométéorologiques.
Quatrième point : le traitement des zones à risque actuelles. Cela passe par le déguerpissement des
populations. En effet, en tenant compte des aléas naturels auxquels la grande majorité des sites
abritant l'habitat précaire soumettent les occupants et leurs biens et des catastrophes qui s'y produisent
en toutes saisons de pluie, le déguerpissement apparaît comme le moyen le plus approprié pour mettre,
de façon responsable, ces personnes à l'abri de la mort. Cependant, cette opération doit se préparer
dans un cadre plus serein et en concertation avec les populations exposées, pour tenir compte de leurs
avis et les impliquer davantage dans les prises de décisions.
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De plus, il serait plus judicieux de traiter les zones à risque naturel au cas par cas, en tenant
compte de la particularité de chaque site. Par rapport à l'objectif de réduction et si possible d'annulation
du risque, on peut retenir trois types de zones à risque naturel dans l'agglomération abidjanaise : les
zones à restructurer, les zones à déguerpir et les zones qui doivent subir les deux formes de traitement
à la fois.
Enfin, il faudra réhabiliter les zones qui feront l’objet de déguerpissement. En effet, l'une des
faiblesses constatées dans le traitement de l'habitat illégal qu'il conviendra de corriger dans le cas des
zones à risque est l'absence de réhabilitation des zones dont les populations sont déguerpies. Faute de
les affecter à d'autres formes d'occupation, les espaces ainsi libérés sont réinvestis par d'autres
personnes et parfois les mêmes.
Cinquième point : la limitation de l’expansion de la ville d’Abidjan qui se fait au détriment des espaces
forestiers urbains qui sont de véritables infrastructures naturelles de protection des populations urbaines
contre certains risques naturels. A cet effet, la construction de logements à extension verticale
(immeubles de 4 à 5 niveaux) dans le cadre d’opérations immobilières ou par des particuliers, pourrait
être une solution à cette expansion qui détruit la diversité biologique tout en augmentant la vulnérabilité
des populations et de l’environnement.
Comme on le voit, Il est possible de réduire la vulnérabilité d'Abidjan et, partant, des villes
ivoiriennes, aux aléas climatiques et géomorphologiques. Tout dépend de notre volonté à agir ensemble
et à changer nos façons de faire.
Conclusion
L’environnement physique (topographie, sol et précipitations) prédispose certains sites aux
aléas naturels. L’occupation de ces sites par des populations en quête de logement expose ces
dernières à des risques tels que l’inondation, les mouvements de terrain et l’érosion côtière. Dans un
contexte où la ville croît plus vite que les moyens pour la maîtriser, l’augmentation des eaux de
ruissellement rend les quelques dispositions techniques prises par les pouvoirs publics inadaptées aux
besoins en matière de gestion des eaux pluviales. Les conséquences d’une telle situation, c’est que
toute la ville d’Abidjan est devenue vulnérable aux extrêmes climatiques, avec l’inondation qui survient
un peu partout, cela dans le contexte actuel de variabilité et de changement climatiques avérés. Même
Cocody qui se présente comme une commune bien équipée en infrastructures d'assainissement pluvial
n'échappe pas aux grandes inondations des fonds de vallées (Bonoumin, Palmeraie) et sur les
interfluves plats, en raison du dysfonctionnement du réseau de drainage.
C'est pourquoi, dans une perspective de développement urbain durable, il conviendrait de
repenser les modalités de la croissance de la métropole ivoirienne, en revenant à la ville comme un
espace-système. Pour y parvenir, il y a lieu de définir une véritable politique de gestion des risques, à
travers la Plateforme Nationale de Réduction des Risques de Catastrophes, créée par décret n°2012 du
10 octobre 2012, qui se veut un cadre de réflexion et de coordination des activités de prévention des
risques, avec des acteurs capables d'agir sur le présent et de penser le futur, tout en appliquant les
dispositions réglementaires qui régissent le développement de l'espace urbain.
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