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26 formation dossier Cas cliniques Actualités pharmaceutiques n° 504 Mars 2011 S téphane s’est fait une entorse simple de cheville au tennis. Il vient à l’officine avec une ordonnance de paracétamol (2 compri- més 3 à 4 fois par jour si douleur) et une ordonnance d’orthèse stabilisatrice de cheville. Que dites-vous au patient concernant le traitement antalgique ? Le paracétamol est le traitement de réfé- rence, de première intention, pour soula- ger la douleur consécutive à une entorse de cheville. Pour une bonne antalgie, il doit être pris de manière régulière : 1 gramme toutes les 4 à 6 heures. Les anti-inflammatoires par voie orale, comme l’ibuprofène, en vente libre, n’ont pas lieu d’être utilisés. Il vous demande s’il peut appliquer, en plus, un gel anti-inflammatoire à base de kétoprofène qui lui reste dans sa pharmacie. Que lui-répondez-vous ? Un gel anti-inflammatoire peut être appliqué localement en complément du paracétamol, mais, utilisé seul, il ne soulagerait pas mieux que le paracétamol par voie orale. Il convient de rappeler la nécessité de ne pas s’expo- sition au soleil avec les gels contenant du kétoprofène (risque de photosensibilisation). Les gels anti-inflammatoires disponibles en conseil à base de diclofénac ou d’ibupro- fène n’exposent pas au même risque de photosensibilisation que le kétoprofène. Que dites-vous concernant la cheville ligamentaire ? Il s’agit d’une orthèse, rigide et amovible, qui permet les mouvements de flexion- extension de la cheville et qui contrôle les mouvements de latéralité. Outre de met- tre en repos l’articulation, elle permet de diminuer la douleur. Quels conseils lui donnez-vous sur la reprise de la marche ? La reprise de la marche doit être pré- coce, dès que la douleur et l’œdème le permettent, avec l’attelle stabilisatrice puis sans. Quels conseils de prévention lui donnez-vous ? Mettre des chaussures aux semelles bien plates. Bien échauffer la cheville avant de faire du sport. Porter un bandage ou une cheville ligamen- taire pour bien maintenir les ligaments. J ulie est une jeune fille de 23 ans qui joue intensivement au handball. Elle a chuté lors d’un match et s’est fait un traumatisme du genou droit. Après être passée aux urgences, elle vient vous voir à l’officine avec plusieurs ordonnances : – antalgie : paracétamol (2 comprimés 4 fois/jour) ; – cannes anglaises ; – attelle de Zimmer ® (figure 1); – ordonnance d’énoxaparine 0,4 : 1 injec- tion/jour en SC ; – et ordonnance pour passer une IRM. Elle vous demande ce qu’est une attelle de Zimmer ® ... Il s’agit d’une attelle d’immobilisation com- plète du genou en extension. Comment allez-vous choisir la taille de l’attelle de Zimmer ® à lui délivrer ? La prise de mesure est la dis- tance entre le pli de l’aine et la malléole, à laquelle existe une correspondance. Concernant le traitement anticoagulant, que lui dites-vous ? Il s’agit d’un traitement préventif de la sur- venue d’une phlébite qui est facilitée par l’immobilisation d’un membre inférieur. Le traitement par HBPM (ici l’énoxaparine) impose que soit réalisé un contrôle de la numération plaquettaire 2 fois/semaine pendant 3 semaines, puis 1 fois/semaine ensuite en raison du risque de survenue de thrombopénie induite à l’héparine (TIH). La patiente est étonnée que les radio- graphies réalisées aux urgences soient normales. Elle doit, dans 10 jours, passer une IRM du genou droit et ensuite voir un chirurgien orthopédiste. Elle vous demande pourquoi elle doit passer une IRM. Que lui répondez-vous ? Les radiographies standard ne sont pas informatives concer- nant le ménisque et les liga- ments. L’examen d’imagerie préférentiel est l’IRM. Elle vous demande pourquoi elle doit voir le chirurgien orthopédiste dans 10 jours. Que lui répondez-vous ? À la suite du choc, le genou est gonflé et inexaminable. Ainsi, tout genou trauma- tique doit être examiné par un rhumato- logue ou un orthopédiste, à froid, afin de déceler des signes d’atteintes ligamen- taires ou méniscales. Dans cette attente, il est conseillé de rappeler à l’officine : – d’éviter tout appui sur le genou pendant 10 jours ; – d’immobiliser le genou au moyen d’une attelle de Zimmer ® , qui se délivre en fonc- tion de la taille de la patiente ; – de bien suivre le traitement antalgique prescrit. Pour la pratique Cas cliniques Figure 1 : Attelle de Zimmer ® . © Gibaud Cas 1 Cas 2 François Pillon Pharmacien, Dijon (21) [email protected]

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Cas cliniques

Actualités pharmaceutiques n° 504 Mars 2011

Stéphane s’est fait une entorse simple de cheville au tennis. Il vient à l’officine avec une

ordonnance de paracétamol (2 compri-més 3 à 4 fois par jour si douleur) et une ordonnance d’orthèse stabilisatrice de cheville.

Que dites-vous au patient concernant le traitement antalgique ?Le paracétamol est le traitement de réfé-rence, de première intention, pour soula-ger la douleur consécutive à une entorse de cheville. Pour une bonne antalgie, il doit être pris de manière régulière : 1 gramme toutes les 4 à 6 heures.Les anti-inflammatoires par voie orale, comme l’ibuprofène, en vente libre, n’ont pas lieu d’être utilisés.

Il vous demande s’il peut appliquer, en plus, un gel anti-inflammatoire à base de kétoprofène qui lui reste dans sa pharmacie. Que lui-répondez-vous ?Un gel anti-inflammatoire peut être appliqué localement en complément du paracétamol, mais, utilisé seul, il ne soulagerait pas mieux que le paracétamol par voie orale. Il convient de rappeler la nécessité de ne pas s’expo-sition au soleil avec les gels contenant du kétoprofène (risque de photosensibilisation). Les gels anti-inflammatoires disponibles en conseil à base de diclofénac ou d’ibupro-fène n’exposent pas au même risque de photosensibilisation que le kétoprofène.

Que dites-vous concernant la cheville ligamentaire ?Il s’agit d’une orthèse, rigide et amovible, qui permet les mouvements de flexion-

extension de la cheville et qui contrôle les mouvements de latéralité. Outre de met-tre en repos l’articulation, elle permet de diminuer la douleur.

Quels conseils lui donnez-vous sur la reprise de la marche ?La reprise de la marche doit être pré-coce, dès que la douleur et l’œdème le permettent, avec l’attelle stabilisatrice puis sans.

Quels conseils de prévention lui donnez-vous ? Mettre des chaussures aux semelles

bien plates. Bien échauffer la cheville avant de faire

du sport. Porter un bandage ou une cheville ligamen-

taire pour bien maintenir les ligaments.

Julie est une jeune fille de 23 ans qui joue intensivement au handball. Elle a chuté lors d’un match et s’est fait

un traumatisme du genou droit. Après être passée aux urgences, elle vient vous voir à l’officine avec plusieurs ordonnances :– antalgie : paracétamol (2 comprimés 4 fois/jour) ;– cannes anglaises ;– attelle de Zimmer® (figure 1);– ordonnance d’énoxaparine 0,4 : 1 injec-tion/jour en SC ;– et ordonnance pour passer une IRM.

Elle vous demande ce qu’est une attelle de Zimmer®...Il s’agit d’une attelle d’immobilisation com-plète du genou en extension.

Comment allez-vous choisir la taille de l’attelle de Zimmer® à lui délivrer ?La prise de mesure est la dis-tance entre le pli de l’aine et la malléole, à laquelle existe une correspondance.

Concernant le traitement anticoagulant, que lui dites-vous ?Il s’agit d’un traitement préventif de la sur-venue d’une phlébite qui est facilitée par l’immobilisation d’un membre inférieur.Le traitement par HBPM (ici l’énoxaparine) impose que soit réalisé un contrôle de la numération plaquettaire 2 fois/semaine pendant 3 semaines, puis 1 fois/semaine ensuite en raison du risque de survenue de thrombopénie induite à l’héparine (TIH).La patiente est étonnée que les radio-graphies réalisées aux urgences soient normales. Elle doit, dans 10 jours, passer une IRM du genou droit et ensuite voir un chirurgien orthopédiste.

Elle vous demande pourquoi elle doit passer une IRM. Que lui répondez-vous ?Les radiographies standard ne sont pas informatives concer-nant le ménisque et les liga-ments. L’examen d’imagerie préférentiel est l’IRM.

Elle vous demande pourquoi elle doit voir le chirurgien orthopédiste dans 10 jours. Que lui répondez-vous ?À la suite du choc, le genou est gonflé et inexaminable. Ainsi, tout genou trauma-tique doit être examiné par un rhumato-logue ou un orthopédiste, à froid, afin de déceler des signes d’atteintes ligamen-taires ou méniscales.

Dans cette attente, il est conseillé de rappeler à l’officine :– d’éviter tout appui sur le genou pendant 10 jours ;– d’immobiliser le genou au moyen d’une attelle de Zimmer®, qui se délivre en fonc-tion de la taille de la patiente ;– de bien suivre le traitement antalgique prescrit. �

Pour la pratique

Cas cliniques

Figure 1 : Attelle de Zimmer®.

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Cas 2

François Pillon

Pharmacien, Dijon (21)

[email protected]